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Parc national de Marojejy

Le parc national de Marojejy est un parc national dans la rĂ©gion de la Sava au nord-est de Madagascar. Il couvre 55 500 ha sur le massif du Marojejy, une chaĂ®ne de montagnes qui culmine Ă  une altitude de 2 132 m. L'accès Ă  celui-ci est longtemps restĂ© l'apanage des chercheurs et des scientifiques lorsque la rĂ©serve conservait son statut de rĂ©serve naturelle intĂ©grale depuis sa crĂ©ation en 1952. En 1998, il est ouvert au public avec son nouveau statut de parc national et gagne ses lettres de noblesse en 2007 lorsqu'il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial, Ă  l'instar de cinq autres aires protĂ©gĂ©es, regroupĂ©es sous la dĂ©nomination de forĂŞts humides de l'Atsinanana. MalgrĂ© l'irrĂ©gularitĂ© de son relief, le braconnage et les coupes sĂ©lectives demeurent des problèmes persistants, surtout depuis le dĂ©but de la crise politique de 2009. L'exploitation minière, l'agriculture sur brĂ»lis et les coupes de bois constituent Ă©galement des menaces pour le parc et sa biodiversitĂ©.

Parc national de Marojejy
Le massif du Marojejy.
GĂ©ographie
Pays
RĂ©gion
Province
Coordonnées
14° 26′ 06″ S, 49° 42′ 22″ E
Ville proche
Superficie
555 km2[1]
Partie de
Administration
Nom local
Parc national de Marojejy
Type
Catégorie UICN
II
WDPA
Création
1952 (Réserve naturelle intégrale)
1998 (Parc national)[1]
Patrimonialité
Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2007, ForĂŞts humides de l'Atsinanana)
Administration
Site web
Logo du patrimoine mondial Patrimoine mondial
Identifiant
GĂ©olocalisation sur la carte : Madagascar
(Voir situation sur carte : Madagascar)

Les reliefs escarpĂ©s et la topographie particulière qui caractĂ©risent le massif ont crĂ©Ă© une multitude d'habitats diffĂ©rents qui se succèdent sur les versants en fonction de l'altitude ou de l'orientation gĂ©ographique. En effet, au sommet, la forĂŞt de nuages constituĂ©e de fruticĂ©e, la dernière de Madagascar, laisse place, Ă  mesure que l'on descend, Ă  des arbres plus grands et de moins en moins couvert d'Ă©piphytes. De plus, les flancs orientaux de la montagne sont plus humides et abritent donc une vĂ©gĂ©tation plus luxuriante, alors que les flancs occidentaux sont plus secs. L'Ă©tonnante diversitĂ© des habitats qui en rĂ©sulte permet d'y trouver pas moins de 118 espèces d'oiseaux, 148 espèces de reptiles et d'amphibiens et 11 espèces de lĂ©muriens. Le Sifaka soyeux (Propithecus candidus), lĂ©murien emblĂ©matique du parc, fait partie des 25 espèces de primates les plus menacĂ©es au monde sur la liste de l'UICN. L'Eurycère de PrĂ©vost (Euryceros prevostii) est l'oiseau emblĂ©matique du parc, endĂ©mique des forĂŞts du nord-est de Madagascar.

Une seule piste mène de l'entrĂ©e du parc au point culminant du massif le long de laquelle trois campements sont disposĂ©s : le camp Mantella Ă  450 m d'altitude entourĂ© de hauts arbres, le camp Marojejia Ă  775 m d'altitude Ă  la transition des forĂŞts de basse altitude et celles de montagne, et le camp Simpona Ă  1 250 m au milieu des forĂŞts de haute montagne. Le camp Simpona fait office de camp de base avant l'ascension du sommet par un sentier qui s'Ă©tire sur km parcourus en quatre ou cinq heures.

Localisation

Le parc national de Marojejy se situe dans le nord-est de Madagascar, dans la rĂ©gion Sava entre les villes d'Andapa et de Sambava[B 1] et s'Ă©tend approximativement sur 32 km d'est en ouest et sur 22 km du nord au sud[A 1]. Son point le plus Ă  l'est est situĂ© Ă  40 km de la cĂ´te[2]. Il se situe majoritairement dans la chaĂ®ne de montagnes connue sous le nom de massif du Marojejy, culminant Ă  2 132 mètres de hauteur[B 1].

Histoire

Origine du nom

Le massif, et par extension le parc national, tirent leur nom du grand nombre de massif granitiques, de palmiers ainsi que du climat fortement pluvieux du massif[2]. En effet, le nom « Marojejy » est, étymologiquement, dans la tradition orale malgache locale, composé de deux mots, maro et jejy[2]. Le mot maro exprime l'idée d'un grand nombre (on pourrait le traduire littéralement par « beaucoup »). Il existe plus d'ambiguïté sur le mot jejy, qui pourrait à la fois désigner des rochers ou des palmiers, mais également des esprits (certains habitants de la région affirment que leurs ancêtres croyaient que le massif était peuplé de nombreux esprits) ainsi que le crachin, en référence au climat pluvieux du massif[3]. La pluralité des hypothèses concernant les origines du nom Marojejey résulte du fait que seule la tradition orale en conserve la mémoire.

Histoire de la création du parc

photo d'une montagne rocheuse Ă©mergeant d'une forĂŞt.
Ambatotsondrona.

Une expédition scientifique portant sur tous les massifs montagneux de Madagascar, menée par la mission zoologique franco-anglo-américaine, est présente dans la région en 1929[C 1], mais le Marojejy n'est pas visité avant 1937 lorsque le capitaine L.J. Arragon du Service Géographique de Madagascar effectue l'ascension du Marojejy Est. Arragon ne conduit pas une mission naturaliste, mais doit placer un point géodésique[D 1]. Aucune recherche spécifique à la biodiversité n'y est menée[4].

Le massif n'est pas gĂ©ologiquement dĂ©crit avant que le botaniste français Henri Jean Humbert du MusĂ©um national d'Histoire naturelle de Paris n'explore ces montagnes en 1948[B 1] - [C 1]. Humbert avait prĂ©alablement parcouru de nombreuses montagnes en Afrique continentale et Ă  Madagascar, avant de venir au Marojejy. C'est en accomplissant l'ascension du massif du Tsaratanana en 1937 qu'Humbert aperçoit, du sommet de l'Amboabory Ă  2 800 m d'altitude, la silhouette du massif de Marojejy situĂ© dans le district d'Andapa. Il dĂ©cide alors d'organiser une mission spĂ©ciale d'Ă©tude de ces montagnes[D 2] - [D 3]. Entre et , il passe cinq mois Ă  rĂ©colter un herbier de 4 039 Ă©chantillons pour Ă©tude[C 1]. Après ses intenses efforts de terrain et ses analyses des spĂ©cimens, il publie le livre Une Merveille de la Nature en 1955 dans lequel il dĂ©crit le massif comme Ă©tant « le plus impressionnant dans tout Madagascar tant par sa taille que par la diversitĂ© de flore et que son Ă©tat totalement vierge »[B 1] - [D 4].

Dès son retour de terrain, Humbert redouble d’efforts pour défendre le Marojejy et le faire classer. Pierre Boiteau est désigné le comme rapporteur d'une demande d'avis de François Mitterrand, Ministre de la France d'Outre-Mer[5]. Le massif devient la 12e et dernière réserve naturelle intégrale de Madagascar en 1952. Sous ce statut, la réserve était interdite à toute visite à l'exception des expéditions scientifiques dûment autorisées. Ce faisant, il permit sans doute au massif de survivre à la croissance démographique et aux multiples pressions anthropiques de cette zone[B 1] - [C 1]. En 1998, le Marojejy devient un parc national pour enfin permettre sa visite au public[B 1].

NĂ©gociations des limites du parc

Carte représentant les limites, et les forêts (primaires / dégradées), la piste depuis le centre d'accueil des visiteurs et les routes vers les villes avoisinantes.
Carte du parc national de Marojejy.

Les limites du parc national de Marojejy sont tout d'abord Ă©tablies approximativement lorsque le statut de la rĂ©serve est dĂ©crĂ©tĂ© en 1952. Un second dĂ©cret (no 66-242) du gouvernement de Madagascar en 1966 confirme le statut de RĂ©serve Naturelle IntĂ©grale, et ses limites sont marquĂ©es par 89 bornes, Ă  partir desquelles, la superficie de la rĂ©serve est estimĂ©e Ă  60 150 ha. Ă€ l'Ă©poque, deux familles vivaient Ă  450 m derrière les limites de la rĂ©serve, ce qui Ă©tait initialement permis sous certaines conditions qui stipulaient qu'elles ne devaient pas Ă©tendre leurs cultures plus Ă  l'intĂ©rieur de la rĂ©serve ni permettre Ă  d'autres de faire de mĂŞme. Les familles furent plus tard expulsĂ©es pour avoir violĂ© ces règles. De nombreuses familles des communautĂ©s locales ne comprenaient pas pourquoi une si grande surface Ă©tait protĂ©gĂ©e alors qu'elle regorgeait de ressources qui leur Ă©taient pourtant nĂ©cessaires au quotidien. C'est sur de telles considĂ©rations qu'entre la fin des annĂ©es 1980 et jusqu'en 1993, certaines personnes de ces communautĂ©s dĂ©cident de ne plus respecter le statut de la rĂ©serve et commencent Ă  dĂ©fricher les limites extĂ©rieures pour entreprendre des plantations de vanille et de cafĂ©. En 1993, le World Wide Fund for Nature (WWF) ainsi que le Service des Eaux et ForĂŞts malgache renouvellent les efforts pour la conservation des espèces dans ce secteur et expulsent les personnes qui y habitent. Les limites sont renĂ©gociĂ©es avec la communautĂ© locale en se basant sur le dĂ©cret de 1966. L'ouverture de pistes et l'installation de bornes permettent de marquer clairement les limites de la rĂ©serve[C 2].

Au cours des années suivantes, de nombreuses personnes des communautés riveraines de la réserve s'impliquent davantage dans la surveillance de la forêt, réduisant quasiment à néant le défrichage qui ne couvrait plus que quelques hectares. Action difficile à mener puisque la population est répartie assez régulièrement autour du parc et s’accroît toujours rapidement[C 3]. La prise de conscience locale n'empêche pas une surveillance étroite et soutenue afin d'éviter de nouvelles réductions de la zone sauvage.

En 1998, le WWF demande au gouvernement de Madagascar de lever les restrictions en vigueur sur la rĂ©serve pour dĂ©velopper l'Ă©cotourisme et gĂ©nĂ©rer des revenus afin d'en faire bĂ©nĂ©ficier les populations riveraines. Grâce au dĂ©cret (no 98-375) signĂ© en , la rĂ©serve accède au statut de parc national. Les limites sont renĂ©gociĂ©es, spĂ©cifiquement dans les rĂ©gions ouest et nord-ouest du parc et cette fois-ci, en utilisant des marques naturelles comme les lignes de crĂŞte. La superficie du parc est ajustĂ©e Ă  60 050 ha, en permettant Ă  certaines communautĂ©s du nord-ouest d'avoir accès Ă  des zones encore intactes, alors que d'autres communautĂ©s du nord-ouest perdent des terres arables. Environ 5 000 ha, illĂ©galement dĂ©frichĂ©s Ă  l'intĂ©rieur du parc, font cependant encore partie du parc. Il y a dĂ©sormais 91 bornes et les limites sont rĂ©fĂ©rencĂ©es. Des bornes intermĂ©diaires sont placĂ©es entre les anciennes de manière Ă  dĂ©limiter prĂ©cisĂ©ment les limites du parc lors d'Ă©ventuelles contestations qui Ă©maneraient de la communautĂ© locale[C 3].

En , des rapports dĂ©montrent que certaines de ces bornes avaient Ă©tĂ© dĂ©placĂ©es avec l'approbation de certains employĂ©s du parc et que ces surfaces ont ensuite Ă©tĂ© dĂ©frichĂ©es pour de nouvelles cultures. En , le Coordonnateur Logistique du Parc, ainsi qu'un Agent de Conservation du Parc qui vendait ces nouvelles terres (environ 9 ha) Ă  un fermier local pour 2 millions de francs malgaches (~170 EUR)[6] est renvoyĂ© pour ces faits. En 2010, une nouvelle dĂ©marcation est ajustĂ©e et la nouvelle superficie du parc est rĂ©duite Ă  55 500 ha[7].

Reconnaissance comme patrimoine mondial

De nombreuses expéditions depuis le début des années 1970 jusqu'aux années 1990 ont étudié les écosystèmes de ces montagnes et inventorié la flore et la faune[C 4]. En 2007, le Marojejy, au sein des forêts humides de l'Atsinanana, est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO[8]. À cause des coupes illégales et des trafics de bois précieux[9], surtout après le début de la crise politique de 2009 à Madagascar, les forêts humides de l'Atsinanana sont placées sur la liste du patrimoine mondial en péril en 2010[10].

Habitat et topographie

Les trois pics, vus du sommet du Marojejy.
Aperçu des montagnes entourant le sommet du Marojejy Ă  2 132 m.

Le parc national de Marojejy couvre 55 500 ha et protège pratiquement la totalitĂ© du massif, dont les altitudes s'Ă©chelonnent de 75 m Ă  2 132 m Ă  son sommet[B 1] - [C 5] - [11]. Le massif fait partie d'une chaĂ®ne de montagnes qui s'Ă©tend du Tsaratanana au nord-ouest jusqu'Ă  la presqu'Ă®le de Masoala au sud[B 2]. Les crĂŞtes du massif forment une bande est-ouest sur laquelle se trouvent de nombreux pics intĂ©grĂ©s dans une structure discontinue avec de nombreuses ruptures de pentes, des lignes de crĂŞtes parallèles et divergentes entrecoupĂ©es par des falaises escarpĂ©es et irrĂ©gulières[C 5] - [D 4]. S'Ă©levant Ă  2 000 m d'altitude sur une distance de moins de km, le massif de Marojejy offre un des terrains les plus accidentĂ©s de Madagascar[B 2]. En consĂ©quence de ce relief brusque Ă  la topographie singulière, le massif prĂ©sente une variĂ©tĂ© de microclimats et de nombreux habitats diffĂ©rents[B 3] - [12], en fait une des rares places au monde oĂą la forĂŞt de nuages, constituĂ©e de fruticĂ©e, la dernière de Madagascar[D 5] est rapidement suivie par le fourrĂ© montagnard sur une distance accessible Ă  pied[B 1]. De mĂŞme, avec cette topographie particulière, la mosaĂŻque vĂ©gĂ©tale varie entre les crĂŞtes et les pentes du massif et ce, mĂŞme Ă  des altitudes Ă©gales. Par exemple, les crĂŞtes et les pentes qui y sont associĂ©es ont souvent moins de 20 % d'espèces vĂ©gĂ©tales en commun[C 6].

Climat

Les tempĂ©ratures dans la rĂ©gion sont assez stables, avec des variations dans la journĂ©e, suivant les saisons, plutĂ´t relatives. Le mois de fĂ©vrier est le mois le plus chaud, avec une tempĂ©rature moyenne de l'ordre de 25 °C, alors que le mois d'aoĂ»t est le plus froid avec une tempĂ©rature moyenne d'environ 19 °C[B 2]. Avec l'altitude, la tempĂ©rature baisse de 1 °C tous les 200 m, et au sommet elle peut descendre Ă  1,5 °C au mois de juillet[13]. L'humiditĂ© relative dans la rĂ©gion oscille autour de 87 % tout au long de l'annĂ©e, mĂŞme si elle peut atteindre 97 % entre mars et avril[B 2]. Les pluies tombent chaque mois sur le versant sud de la montagne et la rĂ©gion reçoit au moins 2 300 mm de prĂ©cipitations annuelles[C 5], en faisant une des zones les plus arrosĂ©es de Madagascar[B 2] - [12]. Le versant nord de la montagne est plus sec, avec une saison sèche durant environ six mois et des prĂ©cipitations annuelles estimĂ©es Ă  environ 1 500 mm[C 5]. La rĂ©gion reçoit en gĂ©nĂ©ral plus de prĂ©cipitations durant la saison chaude, de novembre Ă  avril, lorsque les fortes pluies et les cyclones tropicaux occasionnels passent lors des moussons du nord. Pendant la saison plus fraĂ®che, de mai Ă  octobre, les pluies plus fines sont apportĂ©es par le rĂ©gime des vents en provenance du sud-est (les donnĂ©es mĂ©tĂ©orologiques portant sur le parc Ă©tant ponctuelles, voire inexistantes en certains endroits, ces informations extrapolĂ©es proviennent des stations d'Andapa et de Sambava[A 2]).

Autant les tempĂ©ratures que les prĂ©cipitations varient largement au sein du parc. Les plus basses tempĂ©ratures Ă©tant trouvĂ©es aux plus hautes altitudes[B 2], et les versants orientaux reçoivent une bonne partie des pluies, alors que les versants occidentaux demeurent dans l'ombre pluviomĂ©trique de la montagne et sont exposĂ©s Ă  de plus longues pĂ©riodes de sĂ©cheresse[B 2] - [B 3]. Les crĂŞtes font face Ă  la violence des vents en Ă©tant aussi caractĂ©risĂ©es par des sols moins profonds et de faible qualitĂ©. Ces conditions se retrouvent dans la flore et notamment au niveau de leur vitesse de croissance. L'Ă©tendue du gradient altitudinal et le relief accidentĂ© jouent Ă©galement un rĂ´le crucial en favorisant une diversitĂ© d'habitats rĂ©partis tout au long des pentes du massif et qui sont adaptĂ©s aux tempĂ©ratures, Ă  leurs variations et aux niveaux d'humiditĂ© relative. Toutes ces interactions influent directement sur la croissance et le dĂ©veloppement des plantes, qui est le fondement de l'Ă©cosystème. Il en rĂ©sulte une extrĂŞme diversification inĂ©galement rĂ©partie sur la forĂŞt qui couvre 90 % du parc[B 2].

Hydrographie

Les montagnes du Marojejy et de la proche réserve spéciale d'Anjanaharibe-Sud drainent plusieurs bassins versants dont celui du fleuve Lokoho qui prend sa source sur les pentes ouest et sud du Marojejy, ainsi que de la rivière Androranga qui provient quant à elle, des pentes nord du Marojejy[3]. L'Androranga est un affluent du Bemarivo qui rejoint l'océan Indien. Ces deux cours d'eau ont leur estuaire à Sambava où ils se jettent dans l'océan Indien[B 2]. Le Marojejy est relié à la réserve spéciale d'Anjanaharibe-Sud par le corridor de Betaolana, une étroite bande de forêt de moyenne altitude s'étalant à l'ouest et légèrement au sud du Marojejy[C 7].

GĂ©ologie

Une falaise abrupte partiellement couverte de forĂŞt surgissant des nuages au-dessus de la forĂŞt en-dessous.
La falaise d'Ambatotsondrona est composée principalement de gneiss, comme toutes les autres plus hautes cimes du Marojejy.

Comme partout ailleurs Ă  Madagascar, les roches du parc national de Marojejy faisaient partie du supercontinent Gondwana. Madagascar se sĂ©para de l'Afrique il y a environ 160 Ma et s'isola de toutes les autres masses il y a 80 Ma[B 4]. Le sous-sol du Marojejy s'est formĂ© il y a plus de 500 Ma durant le PrĂ©cambrien sous l'ancienne chaĂ®ne de montagnes complètement Ă©rodĂ©e depuis[B 2] - [B 4]. Le socle est composĂ© principalement de roches granitiques, bien qu'une partie contienne une certaine quantitĂ© de gneiss[C 5] - [B 2] - [A 2], une roche mĂ©tamorphique formĂ©e sous des conditions de très hautes tempĂ©ratures et de très hautes pressions en profondeur sous l'ancienne chaĂ®ne de montagne. Aux endroits oĂą la tempĂ©rature et la pression Ă©taient les plus fortes, la roche a littĂ©ralement fondu et s'est recristallisĂ©e en granite, une roche magmatique[B 4]. Plus tard, les veines de quartz se sont formĂ©es dans les fissures de la roche ; ce sont les origines des quartz et des cristaux d'amĂ©thyste exploitĂ©s dans la rĂ©gion de nos jours. Dans des temps gĂ©ologiques plus rĂ©cents, une abondante quantitĂ© de quartzite s'est formĂ©e lorsque les sables riches en quartz se sont dĂ©posĂ©s sur les granites et furent ainsi enterrĂ©s et recristallisĂ©s (mĂ©tamorphisme)[B 4]. Le pH des sols est de tendance acide Ă  neutre[14].

Les cimes les plus hautes et les plus accidentĂ©es du Marojejy sont composĂ©es de gneiss avec des formes propres Ă  cette montagne caractĂ©risĂ©es par une alternance de bandes de minĂ©raux clairs et sombres. Les bandes plus claires sont principalement composĂ©es de quartz et de feldspath en Ă©tant les plus solides et rĂ©sistantes alors que les bandes les plus sombres, composĂ©es de mica et de hornblende, sont plus tendres et s'Ă©rodent plus facilement[B 4]. Cette composition en couches combinĂ©es Ă  une dĂ©clivitĂ© Ă  45 degrĂ©s des faces nord participent Ă  l'aspect gĂ©nĂ©ral asymĂ©trique des sommets. Les pentes septentrionales descendent doucement alors que les pentes mĂ©ridionales sont pratiquement verticales aux endroits oĂą les roches fracturĂ©es rencontrent les roches effritĂ©es[C 5] - [B 4]. La falaise d'Ambatotsondrona, avec sa face sud quasiment verticale, en est un exemple[B 4].

Biodiversité

Le parc national de Marojejy est reconnu pour sa riche biodiversité, qui attire autant les scientifiques que les écotouristes[B 1] - [E 1]. Un grand nombre d'habitats se trouvent à l'intérieur du parc, et de nombreuses espèces de plantes et d'animaux sont endémiques de la région septentrionale (croissant s'étendant du massif du Tsaratanana à la péninsule de Masoala)[B 3]. Les expéditions scientifiques y découvrent régulièrement de nouvelles espèces n'ayant pas été préalablement décrites dans le Marojejy et sont même, parfois, totalement nouvelles pour la science. Certaines de ces nouvelles espèces sont menacées, par la chasse illégale, par la coupe de bois et plus récemment par le réchauffement climatique[15]. C'est le cas dans beaucoup de grands groupes, comme les invertébrés. Il est fort possible que nombre d'entre elles disparaissent avant même d'avoir été découvertes[B 5].

Flore

La vĂ©gĂ©tation du parc national de Marojejy est extrĂŞmement diversifiĂ©e, Ă©tant vraisemblablement l'une des plus riches de l'Ă®le tout entière[D 6]. Les microclimats du Marojejy affectent la vitesse de croissance des plantes, avec des pentes orientales oĂą la croissance est plus rapide, alors que les pentes occidentales montrent une croissance des plantes beaucoup plus lente ; la vĂ©gĂ©tation des crĂŞtes et des sommets, plus exposĂ©e aux vents forts et oĂą les sols sont maigres et moins riches, est Ă©galement particulière[B 3]. Plus de 2 000 espèces de plantes Ă  fleurs (Angiospermes) ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes jusqu'Ă  prĂ©sent[C 2]. Au moins quatre familles de plantes sont trouvĂ©es Ă  toutes les altitudes : les Clusiaceae et les Poaceae qui sont assez courantes, alors que les Myrsinaceae et les Elaeocarpaceae sont rares[C 8]. En 2019, des chercheurs de l'AcadĂ©mie des sciences de Californie ont dĂ©couvert une nouvelle espèce de plante Gravesia serratifolia, endĂ©mique du parc de Marojejy[16].

Un arbre du voyageur (Ravenala madagascariensis), très commun dans les forêts secondaires du parc.

Il y a quatre types fondamentaux de forĂŞt dans le Marojejy[C 5] - [B 3] :

Une vue depuis le sommet montrant les montagnes alentours et la végétation plus basse.
Forêt de nuages, dense et sclérophylle, vue du sommet ; elle est composée d'arbres moins grands que dans les forêts trouvées aux plus basses altitudes.
  • ForĂŞt tropicale humide de montagne : entre 800 m et 1 400 m d'altitude, couvrant Ă©galement 38 % de la surface totale du parc[C 5] - [B 3]. Les arbres et les buissons deviennent de plus en plus petits au fur et Ă  mesure que la tempĂ©rature baisse et que les sols s'appauvrissent[B 3], et les fougères arborescentes sont de plus en plus abondantes avec l'augmentation de l'altitude[12]. Les tempĂ©ratures plus basses entraĂ®nent la condensation de l'humiditĂ© qui se dĂ©pose sans former de brumes[17]. Le passage des forĂŞts de basse altitude Ă  celles de moyenne altitude est progressif[12]. La canopĂ©e atteint encore des hauteurs de 18 m Ă  25 m[C 5] - [B 3] et les Ă©piphytes apprĂ©ciant le soleil, les arbustes et les autres espèces terrestres profitent de ces zones plus ensoleillĂ©es. L'augmentation du taux d'humiditĂ© favorise Ă©galement les mousses[B 3]. Les familles des Rubiaceae, des Euphorbiaceae, des Myrtaceae, des Arecaceae, des Pandanaceae et des Burseraceae sont les plus courantes dans cette zone[C 5]. La biomasse est ainsi plus importante aux altitudes infĂ©rieures avec de grands arbres mais la biodiversitĂ© augmente Ă  moyenne altitude car si les arbres sont plus petits, ils sont davantage recouverts de nombreux Ă©piphytes dont les fougères, les mousses et les orchidĂ©es.
  • ForĂŞt dense sclĂ©rophylle de haute montagne : entre 1 400 m et 1 800 m d'altitude, elle couvre 11,5 % de la surface du parc. Les arbres sont nettement plus petits, tordus et rabougris, avec une canopĂ©e n'excĂ©dant pas une hauteur maximum comprise entre 10 m et 15 m[B 3] - [12] - [C 9]. Les familles de plantes les plus courantes sont les Lauraceae, les Rubiaceae, les Clusiaceae et les Araliaceae[C 9]. Le sol dans la forĂŞt de nuage est riche, et les mousses et lichens couvrent les branches des arbres[B 3] - [12]. Pas moins de 122 espèces de fougères et plantes alliĂ©es poussent dans cette zone[C 9]. Les tempĂ©ratures sont plus basses et d'Ă©paisses masses nuageuses apportĂ©es par les vents d'est couvrent souvent la forĂŞt[B 3]. Le taux d'endĂ©misme est très Ă©levĂ©. Cette zone est très inflammable Ă  cause de l'Ă©paisse couche d'humus[18].
  • FourrĂ© montagnard : au-dessus de 1 800 m d'altitude, et ne reprĂ©sentant qu'environ 1,5 % de la surface du parc, la dernière fruticĂ©e intacte Ă  Madagascar y est trouvĂ©e. Contrairement Ă  d'autres montagnes de l'Ă®le, celle-ci n'a pas Ă©tĂ© dĂ©truite par un feu anthropique[C 5] - [B 3]. La rĂ©gion est recouverte d'une fruticĂ©e sur des sols maigres et pauvres. La qualitĂ© du sol, les importants Ă©carts de tempĂ©ratures entre la nuit et le jour, le vent, l'exposition et les faibles prĂ©cipitations sont autant de facteurs limitant le dĂ©veloppement de la vĂ©gĂ©tation[B 3] dont la hauteur n'excède pas m[C 8]. La vĂ©gĂ©tation est ainsi limitĂ©e Ă  des fourrĂ©s d'arbustes bas et denses qui dominent avec quelques orchidĂ©es terrestres, des palmiers nains et des bambous Ă©galement prĂ©sents[B 3]. Les familles de plantes les plus couramment rencontrĂ©es sont les Poaceae, les Ericaceae, les Asteraceae, les Balsaminaceae, les Cunoniaceae et les Clusiaceae[C 8].

Parmi les nombreuses espèces de plantes trouvĂ©es sur le Marojejy, trente-cinq sont des palmiers dont certains sont en voie de disparition et ont des populations extrĂŞmement faibles. Sept espèces sont endĂ©miques du Marojejy[19], dont Marojejya insignis qui a Ă©tĂ© nommĂ©e d'après le massif[3]. Le nombre total de fougères et plantes alliĂ©es recensĂ©es dans le Parc National du Marojejy Ă  ce jour est de 292 espèces. Sur les 107 espèces dĂ©crites par Humbert entre 1948 et 1951, 15 espèces n'ont pas Ă©tĂ© retrouvĂ©es lors des inventaires de 1996 et 2001. La rĂ©partition de ces espèces, si elle reste Ă©galement variable en fonction de l'altitude, dĂ©pend plus particulièrement du versant Ă©tudiĂ© ; ainsi le versant oriental prĂ©sente la diversitĂ© de ptĂ©ridophytes la plus riche puisqu'il compte Ă  lui seul 237 espèces. Madagascar compte actuellement environ 600 espèces de fougères et plantes alliĂ©es, ce nombre est probablement sous-estimĂ© et de nombreuses espèces du Marojejy sont encore Ă  dĂ©crire[20] - [21] - [22].

Le Marojejy abrite également quelques espèces rares de bois de rose et palissandre (genre Dalbergia), toutes endémiques de Madagascar[E 1]. Le bois de rose ou andramena en malgache est un type de bois dur qui a une profonde couleur rouge, alors que le palissandre, comme le Dalbergia madagascariensis ne possède pas cette teinte. Deux des trois espèces de Dalbergia trouvées dans le Marojejy, D. madagascariensis et D. baronii sont inscrites en tant qu'espèces vulnérables sur la liste rouge de l'UICN, alors que D. louvelii est inscrite en tant qu'espèce menacée. Le parc ne possède plus que quelques grands spécimens des premiers nommés à cause de la surexploitation et sont même devenus exceptionnels dans un rayon de km à la périphérie du parc. La dernière, D.louvelii, n'existe plus à l'extérieur du parc[E 2].

Faune

Le parc national de Marojejy est particulièrement renommé pour ses deux espèces emblématiques que sont l'Eurycère de Prévost (Euryceros prevostii)[C 5] - [23] et le Sifaka soyeux, généralement connu sous le nom de « Propithèque soyeux » ou Simpona (Propithecus candidus), en voie de disparition[12] - [E 1] - [24].

La richesse de la faune du parc national de Marojejy s'illustre également par la diversité d'oiseaux, de mammifères, d'amphibiens et de reptiles rencontrés.

Par exemple, sur les 118 espèces d'oiseaux recensĂ©s sur le Marojejy et Ă  proximitĂ©, 75 (64 %) sont des oiseaux forestiers, taux qui dĂ©passe tous les autres sites de montagne Ă  Madagascar. Tous ces oiseaux dĂ©pendants de la forĂŞt sont des espèces endĂ©miques Ă  Madagascar et utilisent la forĂŞt pour une partie de leur cycle de vie[B 3]. L'une de ces espèces d'oiseaux est le Serpentaire de Madagascar (Eutriorchis astur)[12], aperçu en 1990 après ĂŞtre passĂ© inaperçue des ornithologistes depuis 1932[11].

En plus du Propithèque soyeux, le Marojejy est le territoire de 10 autres espèces de lĂ©muriens[E 1] - [B 5] - [24] (pour un total de 11 espèces de lĂ©muriens dans le parc[1]), dont plusieurs sont menacĂ©es essentiellement Ă  cause de la perte de leur habitat. Le Propithèque soyeux a Ă©tĂ© inscrit sur la liste The World's 25 Most Endangered Primates[25] depuis l'Ă©tablissement de cette liste en 2000[E 3]. ConformĂ©ment aux estimations rĂ©centes, il y aurait moins de 1 000 individus de cette espèce en libertĂ© et aucun en captivitĂ©[B 5]. En 2018, a Ă©tĂ© mis en place, au sein du parc, une aire protĂ©gĂ©e de 44 hectares pour protĂ©ger le Propithèque soyeux[15]. Cette aire protĂ©gĂ©e, abritant seulement cinq Propithèques soyeux, a Ă©tĂ© mise en place Ă  cause du danger que reprĂ©sente le rĂ©chauffement climatique pour cette espèce dĂ©jĂ  en voie de disparition[15]. L'espèce nocturne, l'Aye-aye n'a Ă©tĂ© vu qu'une seule fois dans le parc, encore s'agissait-il d'un ancien nid, quelques indices de sa prĂ©sence par les marques laissĂ©es lorsqu'il s'alimente ont Ă©tĂ© trouvĂ©es Ă  diffĂ©rentes altitudes[26]. D'autres mammifères incluent 15 espèces apparentĂ©es aux tenrecs[A 3], sept espèces de rongeurs endĂ©miques[A 4] et le fossa (Cryptoprocta ferox)[E 4].

La diversitĂ© des reptiles et des amphibiens du Marojejy est Ă©galement riche, bien plus que celles des autres aires protĂ©gĂ©es de Madagascar. Un total de 148 espèces a Ă©tĂ© inventoriĂ©, dont 17 ne se trouvent qu'au Marojejy[B 5], notamment Brookesia karchei et Calumma peyrierasi, deux des nombreuses espèces de camĂ©lĂ©ons trouvĂ©es ici[12], comme le CamĂ©lĂ©on panthère (Furcifer pardalis). Les uroplates, d'Ă©tranges geckos Ă  queue plate (Uroplatus spp.), sont Ă©galement un des genres de reptiles habitant le parc. Plus de 60 espèces d'amphibiens ont Ă©tĂ© recensĂ©es dont des espèces typiquement septentrionales ou localisĂ©es comme Mantella manery ou Gephyromantis tandroka et G. rivicola mais Ă©galement des espèces de Stumpffia ou de Boophis[27]. Les invertĂ©brĂ©s sont nombreux comme les grands mille-pattes dont Zoosphaenium smaragdinum ou Z. viridissimum endĂ©miques du Marojejy[28], les araignĂ©es et les petites sangsues[29].

Campements et infrastructures

Le parc national de Marojejy est ouvert toute l'année, les guides Bradt suggérant les périodes d'avril-mai et de septembre à décembre comme les meilleures périodes avec des précipitations moins élevées[23] - [B 6]. Le parc est le seul de tous les parcs nationaux de Madagascar qui soit en mesure de proposer de dormir dans des bungalows en bois, un abri pour prendre les repas, une cuisine et des toilettes dans chacun de ses trois campements aménagés au sein de la forêt pluviale[23] - [30]. La prestation proposée fournit les lits et la literie, permet l'utilisation de l'aire de repas et de la cuisine dotée d'ustensiles suffisants. Les trois campements proposent également des espaces pour recevoir les tentes des campeurs[B 6] - [30]. Des espaces de camping sont également disponibles à l'extérieur du parc car les seules autres possibilités de logement se trouvent à Andapa ou à Sambava[B 6]. Compte tenu de la géographie du parc et des infrastructures proposées, le parc ne peut pas accueillir de grands groupes[31]. Selon le guide Bradt, il est préférable d'établir son itinéraire à l'avance et de procéder aux réservations[23].

Un camp au coeur de la forĂŞt tropicale humide, avec une falaise abrupte devant lui.
Un large affleurement rocheux, en partie recouvert de forêt, peut être observé surplombant les arbres et les nuages.
Le Marojejy est traversé par une piste menant au sommet qui est bordée par trois campements dont le camp Marojejia (à gauche) qui offre une vue panoramique sur les dispositifs géologiques comme la falaise d'Ambatotsondrona (à droite), couverte par une forêt primaire encore vierge.

Le paiement des tickets d'entrĂ©e, de la location des campements, des frais de guidage, de portage ou du salaire des cuisiniers se font soit au bureau du parc Ă  Andapa, soit directement au centre d'accueil des visiteurs de Manantenina, qui se trouve le long de la route Andapa-Sambava, Ă  66 km de Sambava et Ă  40 km d'Andapa[30] - [B 7]. Le parc ne possède qu'une seule piste allant du centre d'information Ă  Manantenina jusqu'au sommet[31] - [B 8]. La piste est divisĂ©e en trois tronçons pour relier les trois campements Ă  travers la forĂŞt[B 6] en montant progressivement en altitude et dĂ©couvrir les types distinctifs de la flore et de la faune au fur et Ă  mesure des Ă©tages[23] - [B 7].

Plusieurs personnes se promènent dans le centre d'information du Marojejy.
Le Centre d'accueil des visiteurs du parc national de Marojejy Ă  Manantenina, en 2009.

La première partie de la marche, parfois appelĂ©e « circuit Mantella », emmène les visiteurs depuis le village de Mandena jusqu'Ă  une aire de pique-nique 2,5 km plus loin, appelĂ©e « le Kiosque ». Le premier campement, le camp Mantella, est situĂ© Ă  4,5 km du kiosque en pĂ©nĂ©trant Ă  l'intĂ©rieur de la forĂŞt[30]. Le camp est situĂ© dans la forĂŞt humide de basse altitude juste au-dessus de la rivière Manantenina et Ă  une altitude de 450 m[23] - [B 6]. Le camp est Ă  800 m de la cascade d'Humbert[B 6], et peut permettre d'observer de près des lĂ©muriens comme l'HapalĂ©mur gris (Hapalemur occidentalis)[30] ; de nombreuses espèces d'oiseaux comme l'Eurycère de PrĂ©vost ainsi que de nombreuses espèces d'amphibiens et de reptiles[B 6] comme les uroplates, les camĂ©lĂ©ons du genre Brookesia et de nombreuses espèces de grenouilles[23].

Les km suivants sont connus sous le nom de « circuit Simpona » ; ce nom provient du nom malgache donnĂ© au Propithèque soyeux, trouvĂ© dans cette zone du parc[B 6]. La piste mène jusqu'au camp Marojejia, dont le nom provient d'une espèce de palmier endĂ©mique, Marojejya insignis, poussant notamment Ă  proximitĂ© de ce camp, situĂ© Ă  une altitude de 775 m Ă  la jonction des forĂŞts pluvieuse de basse altitude et de montagne[B 6] - [30] - [32]. Le campement est accrochĂ© sur un flanc de montagne et son abri-repas surplombe une vaste forĂŞt en offrant une vue magnifique sur le pic d'Ambatotsondrona ou « rocher penchĂ© »[B 6] - [32]. Le camp Marojejia est souvent dĂ©signĂ© comme Ă©tant le meilleur pour l'observation des Propithèques soyeux[30] bien que l'Ă©quipe du parc recommande de louer les services d'un pisteur pour permettre leur localisation[B 6].

Le circuit pour le sommet du Marojejy continue de sillonner la montagne sur km jusqu'au camp Simpona[30], qui se situe au milieu de la forĂŞt de nuages Ă  une altitude de 1 250 m[B 8] - [33]. On trouve sur une ligne de crĂŞte, une plate-forme Ă  proximitĂ© du campement offrant une vision panoramique de la forĂŞt[33]. MalgrĂ© la petitesse des arbres Ă  cette altitude, il est toujours possible d'observer les Propithèques soyeux depuis les bungalows[30] - [33]. Les BrachyptĂ©rolles de Crossley (Atelornis crossleyi) ainsi que les PhilĂ©pittes de Salomonsen (Neodrepanis hypoxantha) peuvent Ă©galement ĂŞtre aperçues, alors que non loin du campement le long du ruisseau grouille une grande variĂ©tĂ© d'espèces de grenouilles[33]. Le camp Simpona sert Ă©galement de base pour la difficile ascension du sommet de Marojejy[B 8], le quatrième plus haut sommet de Madagascar[30]. L'ascension serpente sur km Ă  travers une vĂ©gĂ©tation Ă©paisse et peut prendre jusqu'Ă  quatre Ă  cinq heures de marche[30] - [33].

  • La piste pour le sommet du Marojejy passe Ă  proximitĂ© des trois campements, le camp Mantella - 450 m d'altitude (Ă  gauche), le camp Marojejia - 775 m d'altitude (au centre) et le camp Simpona - 1 250 m d'altitude (Ă  droite).
  • Quelques bungalows fait en bois et en bâche ainsi qu'un abri-repas.
  • Quelques bungalows perchĂ©s sur la colline au cĹ“ur de la forĂŞt.
  • Un groupe de personnes s'apprĂŞtant Ă  partir Ă  proximitĂ© de l'abri-repas, avec un bungalow en arrière-plan.

Population

Un groupe de personnes pratiquant le tavy, en plantant le riz sur des zones brûlées.
La plupart des habitants de la région du parc national de Marojejy pratique une agriculture vivrière.

Le bassin d'Andapa, entourĂ© par les hautes montagnes aux flancs escarpĂ©s de Marojejy et d'Anjanaharibe-Sud, est longtemps restĂ© difficile d'accès car très Ă©loignĂ© des voies de circulation habituelles. En consĂ©quence il ne fut habitĂ© que tardivement, vers le milieu du XIXe siècle lorsque des rĂ©fugiĂ©s fuyaient la domination du royaume merina. Environ un demi-siècle plus tard, une autre vague de rĂ©fugiĂ©s s'installa dans la rĂ©gion, fuyant cette fois-ci les colons français[B 9]. La population de la rĂ©gion restait cependant assez faible, malgrĂ© une dernière vague d'immigration ayant suivi la Première Guerre mondiale lorsque les gens de La RĂ©union arrivèrent pour cultiver la vanille. La population ne commença rĂ©ellement Ă  croĂ®tre qu'Ă  partir du dĂ©but des annĂ©es 1970 lorsque la construction de la route reliant Andapa et Sambava fut achevĂ©e, connectant ainsi le bassin Ă  la cĂ´te. Cette nouvelle infrastructure facilitant grandement les transports encouragea le dĂ©veloppement agricole et engendra d'autres vagues migratrices. Sur les trente dernières annĂ©es, on estime que la population a triplĂ©, avec dĂ©sormais près de 100 000 personnes vivant dans la rĂ©gion en 2003[C 1]. Avec 37 villages rĂ©partis sur la pĂ©riphĂ©rie du parc national de Marojejy, la densitĂ© de population est dĂ©sormais une des plus importantes Ă  Madagascar et continue d'ailleurs d'augmenter. Les groupes dominants sont reprĂ©sentĂ©s par les Tsimihety (les premiers arrivants) et les Betsimisaraka, bien que d'autres provenant du sud soient Ă©galement prĂ©sents et bien Ă©tablis[C 1] - [B 9].

Une jeune malgache assise sur le sol, tresse des roseaux, pendant que son père est assis sur un banc à l'arrière.
Les fibres sont couramment utilisées dans le tressage par les femmes et font partie de la vie traditionnelle des gens de la région. Les matériaux proviennent souvent des forêts.

Les habitants de la région ont recours aux matériaux en provenance de la forêt pour construire leurs maisons, leurs pirogues, pour trouver les fibres nécessaires au tissage, le bois de chauffe, la médecine traditionnelle à base de plantes médicinales (pharmacopée ancestrale) et même pour la fabrication de certaines de leurs boissons comme le betsa-betsa, boisson fermentée à base de canne à sucre ou d'ananas et de l'écorce de Melicope[34], bilahy en malgache. La plupart des habitants cultivent du riz et travaillent leurs rizières irriguées dans les vallées ou plantent sur les flancs des collines après les avoir défrichées et brûlées (brûlis connu localement sous le nom de tavy)[B 9]. Les marécages qui constituaient initialement les vastes étendues du bassin d'Andapa ont été convertis en rizières qui sont à présent intensément cultivées ; cependant les Tsimihety sont traditionnellement enclins à pratiquer la culture sur brûlis sur les collines plutôt que de travailler les rizières irriguées[C 5]. Le café a été longtemps une culture de rente importante mais les prix du marché se sont effondrés dans le courant des années 1970, par contre la vanille reste encore un produit agricole important pour la région. Jusqu'au milieu des années 2000, les prix de la vanille se sont maintenus à des niveaux élevés mais ils ont ensuite chuté. Ce déclin, conjugué à une croissance démographique rapide et à une réduction notoire des surfaces cultivables, a résulté en une paupérisation extrême et croissante de la population. Entre janvier et avril, avant la principale récolte annuelle de riz, beaucoup de gens manquent cruellement de nourriture[B 9]. La région SAVA, comprenant le Marojejy, est une des régions de Madagascar souffrant le plus des récentes crises économiques mondiales - particulièrement à cause du riz importé ce qui rend l'approvisionnement des populations locales plus difficile[35].

Impact du parc national sur les populations locales

En raison de l'extrême pauvreté de la région, les organisations de conservation internationales (comme Conservation International, Wildlife Conservation Society et World Wide Fund for Nature) ont établi des programmes pour aider les populations locales, mais de nombreuses personnes issues de ces régions travaillent à l'amélioration de leur situation à travers des programmes environnementaux, de santé et de sensibilisation. Une amélioration avec l'apport de nouvelle techniques agricoles issues de l'agriculture soutenable, l'arrivée de l'agroforesterie, des efforts au niveau de la conscience environnementale ainsi qu'une amélioration de l'éducation et des soins de santé sont des buts poursuivis pour rechercher des alternatives économiques pérennes et permettre la protection de la nature.

Des habitants de la région pilant le riz, principale culture de la région.

Néanmoins, la création du parc à tout de même entraîné une diminution importante de la surface agricole disponible pour les populations locales[3]. Or, la surface agricole disponible était déjà faible car il est compliqué de pratiquer la culture du riz, qui est la culture majoritaire de la région, dans les massifs montagneux[3]. De plus, les populations locales avaient recours à la chasse, à la pêche et à l'élevage, principalement de volailles. L'élevage est néanmoins pratiqué dans un but de consommation et non de vente, ce qui fait que les effectifs sont assez réduits et disposent d'une assez grande liberté. Or, la mise en place du parc national permet la prolifération de petits prédateurs comme la Civette malgache, qui s'attaquent aux animaux d'élevage, sans que les villageois n'aient le droit de les tuer (s'ils le font ils s'exposent à des sanctions pouvant aller jusqu'à la prison). Il en va de même pour la chasse, rendue impossible par les mesures de protection du parc[3]. D'ailleurs, d'après une étude de 2007, 17 % de la population locale était favorable à une diminution de la surface du parc et à un assouplissement des mesures de conservation. Ces 17 % étaient majoritairement des populations rurales, vivant à proximité immédiate du parc[3].

Un écotourisme responsable et limité semble également d'une importance capitale dans des perspectives à long terme contre la déforestation[B 9], car le tourisme peut être générateur de revenus pour la population locale, qui peut s'orienter vers trois métiers principaux : guide touristique (improvisé, ils ne disposent d'aucune formation de ce type), porteur et marchand. Cependant, le problème du tourisme pour les populations locales réside dans le fait que les locaux se tournant vers l'économie touristique sont sans sources de revenus en l'absence de touristes[3].

Problèmes relatifs à la conservation

Les protections lĂ©gales inhĂ©rentes au statut de parc national n'ont pas suffi Ă  Ă©radiquer les dĂ©gradations du parc national de Marojejy. La chasse aux lĂ©muriens, y compris le Propithèque soyeux, est un problème rĂ©current, de mĂŞme que l'exploitation des bois prĂ©cieux, tels que le bois de rose et le palissandre. Les pierres semi-prĂ©cieuses comme l'amĂ©thyste sont toujours recherchĂ©es Ă  l'intĂ©rieur des limites du parc alors que la culture sur brĂ»lis, la collecte de bois de chauffe et de bois d'Ĺ“uvre continuent d'Ă©roder les forĂŞts en pĂ©riphĂ©rie[B 10] - [C 10] - [36]. Ces pressions se poursuivent et s'intensifient avec l'accroissement des populations riveraines[B 10]. En 2003, environ 200 000 personnes vivaient dans un rayon de 40 km autour du parc dont près de 80 % de fermiers qui sont encore dĂ©pendants de la forĂŞt pour leurs terres arables et de nombreux autres produits comme le miel, le bois de chauffe, les plantes Ă  fibre. En plus de cela, un accroissement du nombre de visiteurs du parc pourrait reprĂ©senter une menace rĂ©elle pour cet habitat fragile, notamment le fourrĂ© montagnard[C 10].

Coupes illégales et trafic de bois précieux

Une souche de bois de rose et un tronc à ses côté, le cœur aux reflets rouge sombre, dans la forêt du parc national de Marojejy
Bois de rose coupé illégalement dans le parc national de Marojejy.

Les forêts pluviales du nord-est de Madagascar sont sévèrement menacées par les coupes illégales de bois précieux qui favorisent la dissémination d'espèces invasives et la destruction de l'habitat, diminuent la diversité génétique, participent à des ouvertures et de plus amples déboisements sans compter les violations de nombreux tabous et traditions locales[E 1]. D'autres espèces, comme les Dombeya sont régulièrement coupées afin de réaliser des radeaux permettant le flottage des troncs de bois précieux trop lourds sur les rivières, aussi bien dans le parc qu'à sa périphérie[37]. Les troncs de bois de rose sont coupés en plusieurs morceaux afin de faciliter leur transport[E 2] et au moins cinq arbres de bonne flottabilité sont nécessaires par morceau de bois précieux. Pour attacher ces bois, les coupeurs taillent des milliers de lianes[37] qui sont généralement utilisées par une grande majorité de la faune sylvicole dans ses déplacements dans la canopée[38]. Les activités de coupes sont pratiquées dans des conditions extrêmes et souvent dangereuses ; elle font appel à de la main d'œuvre locale appauvrie. Seules les autorités qui facilitent ce trafic en bénéficient[E 1].

Huit troncs déposés en bord de rivière par des travailleurs riverains, une camionnette et une remorque.
Les bois précieux quittent le parc après avoir été flottés sur les rivières jusqu'aux accès routiers.

En 2005, les coupes illĂ©gales ont Ă©tĂ© signalĂ©es plus d'une vingtaine de fois[E 2] et les autoritĂ©s ont saisi des milliers de troncs valant plusieurs millions de dollars (US$) dans les ports d'Antalaha, VohĂ©mar et Toamasina. La plupart de ces bois provenaient des zones est et nord-est du parc[E 1]. Au dĂ©but de la crise politique Ă  Madagascar, en , des milliers de coupeurs ont envahi les forĂŞts primaires de la rĂ©gion Sava et se sont mis Ă  couper frĂ©nĂ©tiquement les bois prĂ©cieux pendant six Ă  huit semaines[39]. Les coupeurs Ă©taient gĂ©nĂ©ralement couverts par des milices armĂ©es. De plus, lors de cette ruĂ©e, de nombreux lĂ©muriens ont Ă©tĂ© tuĂ©s pour ĂŞtre consommĂ©s par les coupeurs[40]. Il a Ă©tĂ© estimĂ© que 52 000 tonnes de bois de rose correspondant Ă  environ 100 000 arbres abattus dont un tiers provenait du parc national de Marojejy et du parc national de Masoala[41]. En consĂ©quence, le parc fut fermĂ© jusqu'au mois de [42]. En 2010, la situation s'est amĂ©liorĂ©e au Marojejy contrairement au parc national de Masoala et Ă  l'aire protĂ©gĂ©e de Makira[43]. En 2019, plusieurs arrestations en lien avec ce trafic illĂ©gal de bois ont eu lieu sur l'Ă®le[44].

Les coupes illégales ont été facilitées par la vacance du pouvoir depuis le début de la crise, des réglementations forestières floues, un pouvoir judiciaire corrompu ainsi qu'un pouvoir exécutif intéressé, les exportations (en 1992, 2006 et 2009-2010) ayant été permises par l'adoption de décrets facilitant ces opérations, ceux-ci survenant à chaque fois préalablement à des élections ou durant des périodes d'instabilité politique[41]. Le commerce est organisé par une mafia incluant des hautes autorités de l'appareil étatique et des hommes d'affaires influents[45] - [E 5]. En dernier lieu, il faut préciser que le commerce de bois de rose de Madagascar n'est soumis à aucune régulation internationale comme la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES)[E 6].

Notes et références

  • S.M Goodman (parfois accompagnĂ© par Paulina D. Jenkins et par M.D Carleton) dans Fieldiana Zoology, vol 97, 2000 :
  • Atkinson et Mathieu, Bienvenue Ă  Marojejy et Anjanaharibe-Sud, 2008 :
  • J.-M Garreau et A. Manantsara, The Natural History of Madagascar, 2003 :
  • Henri Jean Humbert, Une merveille de la nature Ă  Madagascar. Première exploration botanique du massif du Marojejy et de ses satellites, 1955 :
  1. Humbert 1955, p. 5
  2. Humbert 1955, p. 1
  3. Humbert 1955, p. 4
  4. Humbert 1955, p. 7
  5. Humbert 1955, p. 7-8
  6. Humbert 1955, p. 198-201
  • E.R Patel, Logging of rare rosewood and palisandre (Dalbergia spp.) within Marojejy National Park, Madagascar, 2007 :
  1. Patel 2007, p. 11
  2. Patel 2007, p. 12
  3. Patel 2007, p. 23–26
  4. Patel 2007, p. 24
  5. Patel 2007, p. 16
  6. Patel 2007, p. 15
  • Autres rĂ©fĂ©rences :
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  3. Johary Ramaroson, « Les effets de la conservation du parc de Majojery sur sa population riveraine », ENS Antananarivo,‎ (lire en ligne [PDF])
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Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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