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Nogent-le-Roi

Nogent-le-Roi est une commune française située dans le département d'Eure-et-Loir en région Centre-Val de Loire.

Nogent-le-Roi
Nogent-le-Roi
Le château de Nogent-le-Roi.
Blason de Nogent-le-Roi
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Centre-Val de Loire
Département Eure-et-Loir
Arrondissement Dreux
Intercommunalité Communauté de communes des Portes Euréliennes d'Île-de-France
Maire
Mandat
Jean-Loup Vidon
2023-2026
Code postal 28210
Code commune 28279
Démographie
Gentilé Nogentais
Population
municipale
3 990 hab. (2020 en diminution de 3,06 % par rapport à 2014)
Densité 307 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 38′ 58″ nord, 1° 31′ 46″ est
Altitude Min. 91 m
Max. 138 m
Superficie 13,01 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Nogent-le-Roi
(ville-centre)
Aire d'attraction Paris
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Épernon
Législatives Première circonscription
Localisation
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Nogent-le-Roi
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Nogent-le-Roi
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Nogent-le-Roi
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Nogent-le-Roi
Liens
Site web http://www.nogentleroi.fr

    Géographie

    Situation

    Nogent-le-Roi est située dans la vallée de l'Eure, qui traverse la ville.
    Nogent-le-Roi se trouve à km de Maintenon, 12 km d'Épernon, 18 km de Dreux et 27 km de Chartres et de Rambouillet.

    Position de Nogent-le-Roi (en rose) dans l'arrondissement de Dreux (en vert) au sein du département d'Eure-et-Loir (grisé).
    Position de Nogent-le-Roi (en rose) dans l'arrondissement de Dreux (en vert) du département d'Eure-et-Loir (grisé).
    Carte de la commune de Nogent-le-Roi et des communes limitrophes

    Communes limitrophes

    Anciennes communes, hameaux et écarts

    En 1972, la commune de Vacheresses-les-Basses est rattachée par fusion association à Nogent-le-Roi.

    Réseau routier

    La ville est au carrefour des routes D 983, D 4, D 26 et D 929.

    La construction d'un contournement de la ville par l'ouest est en cours depuis 2007[1].

    Desserte ferroviaire

    Les gares SNCF les plus proches sont celles de Maintenon et d'Épernon.

    Bus

    La commune est desservie par la ligne 89 et la ligne 8 du Rémi (Dreux - Nogent-le-Roi - Maintenon).

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[3].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[2]

    • Moyenne annuelle de température : 10,7 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 3 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 4,4 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 2] : 14,6 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 3] : 623 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 10,6 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,9 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Marville - Man », sur la commune de Marville-Moutiers-Brûlé, mise en service en 1975[8] et qui se trouve à 11 km à vol d'oiseau[9] - [Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,9 °C et la hauteur de précipitations de 581,7 mm pour la période 1981-2010[10]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Chartres », sur la commune de Champhol, mise en service en 1923 et à 20 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 10,1 °C pour la période 1971-2000[12] à 11 °C pour 1981-2010[13], puis à 11,4 °C pour 1991-2020[14].

    Urbanisme

    Typologie

    Nogent-le-Roi est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6] - [15] - [16] - [17]. Elle appartient à l'unité urbaine de Nogent-le-Roi, une agglomération intra-départementale regroupant 5 communes[18] et 9 122 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[19] - [20].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire regroupe 1 929 communes[21] - [22].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (80,4 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (75,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (66,7 %), zones urbanisées (17,1 %), zones agricoles hétérogènes (7,3 %), prairies (6,4 %), forêts (2,6 %)[23].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Risques majeurs

    Le territoire de la commune de Nogent-le-Roi est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[24]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[25].

    Risques naturels

    Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau et par ruissellement et coulée de boue, notamment l'Eure. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1999, 2000 et 2018[26] - [24].

    Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Nogent-le-Roi.

    Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines[27]. L'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[28].

    Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 58,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (52,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 1 219 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 1102 sont en en aléa moyen ou fort, soit 90 %, à comparer aux 70 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[29] - [Carte 2].

    Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[24].

    Risques technologiques

    Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[30].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Novigentum Castrum en 1028, Nogentum Eremberti en 1040[31]("Nogent l'Erembert", nom dû à la famille Erembert qui y vivait au XIe siècle, Nungentum en 1179[32], Nogentum Columbense en 1200[33](en raison de sa proximité de Coulombs), Nogentum Loirembert en 1260[34], Nougent le Roi en 1282, Nogent le Rambert en 1298[35], Nogentum Regis en 1300 (Polyptyque de Chartres), Nogen le Roi en 1612 (terrier de la Musse), Saint Sulpice de Nogent le Roy en 1736 (pouillé), Nogent le Roulebois en 1793.

    La mention la plus ancienne de Nogent-le-Roi est Novigentum castrum en 1028[36]. Ce toponyme, comme la plupart des Nogent de France vient du gaulois novio- signifiant « nouveau », et le suffixe *-entum indiquant "un habitat", Nogent signifie « le nouveau village »[36] - [37].

    Le déterminant, « du roi », apparaît sous le règne de Philippe Auguste[38]. Nogent-le-Roi fut une ville où les rois de France ont souvent fait rédiger leurs actes de souverains, comme Pacy-sur-Eure ou Pont-de-l'Arche.

    Histoire

    Antiquité

    Située au cœur du pays des Carnutes, une ville gallo-romaine porte le nom de Noviomagus. C'est un marché, une ville de foires, dont les traces archéologiques se situent à Senantes, à km.

    Moyen Âge

    Dans le courant du Xe siècle, la ville passe sous la suzeraineté des comtes de Chartres, et donc des comtes de Blois-Champagne[39]. C'est Hugues de Blois, un frère aîné d'Eudes Ier de Blois, qui récupère l'abbatiat laïc[40] de l'abbaye de Coulombs et ainsi l'avouerie du domaine situé à Nogent.

    En 986, ses probables enfants héritent de ses charges : Hugues de Beauvais hérite de la seigneurie châtelaine de Nogent et son frère cadet Roger Ier, futur évêque de Beauvais, de la seigneurie abbatiale de Coulombs[41].

    Hugues de Beauvais est assassiné en 1008 ; si Roger Ier récupère ses charges à Dreux, c'est leur neveu par alliance Isembart ou Erambert qui héritera du titre de châtelain de Nogent. C’est le fils d’un premier mariage de Renart de Broyes, l'époux de leur sœur Héloïse de Pithiviers. Il représentera avec sa belle-mère les intérêts de la Maison de Blois.

    En 1028, la ville est appelée Novigentum Castrum[42] dans la charte de refondation de Coulombs. Le bourg castral se développe au point qu'on l'appelle aussi Nogent-l'Erambert[43] ou en latin Novigentum Eremberti[44].

    Hugues Bardoul, fils aîné d'Isembart, hérite ensuite de Nogent. Il est également seigneur de Pithiviers, de Broyes et de Beaufort en Champagne. Les maîtres de la ville et du château sont appelés seigneurs, barons, ou plus volontiers châtelains de Nogent.

    La fille d'Hugues Bardoul, Isabelle de Broyes († 1066), dame châtelaine de Nogent quamdan dominam de Novigento, épouse Simon Ier de Montfort. Leur fils Amaury II de Montfort-l'Amaury (1056 - † 1089) prend la ville et le château, alors une motte, en 1080[45]. À sa mort, sa sœur Isabeau de Montfort (Amaury II et Isabeau avaient pour demi-sœur et demi-frère la célèbre Bertrade, Simon II et Amaury III) transmet Nogent aux Tosny de Conches par son mariage avec Raoul (Ralph) II ou III le Vieux † 1102 < Raoul III ou IV < Roger II ou III < Raoul IV ou V < Roger III ou IV († vers 1208/1209) < Raoul V ou VI († 1239). Mais vers 1203, le roi Philippe Auguste saisit tous les biens normands des Tosny à cause de leur fidélité à Jean sans Terre.

    En 1125 la ville s'appelle Novionum[42], puis sur le Cartulaire de Dreux elle prend le nom de Nungetum[46] en 1179. En 1180 un tournoi de chevaliers oppose Maintenon et Nogent (Nungetum). En 1208 : fondation de l'abbaye bénédictine Notre-Dame de Coulombs dont dépend Nogent. La ville est une place forte qui contrôle le chemin de Dreux à Chartres et à l'Eure. Elle s'appelle Nungetum-Columbense (Nogent-Coulombs)[47].

    En 1218, Philippe Auguste reçoit directement la ville en cadeau d'Isabelle/Elisabeth de Blois, comtesse de Chartres, fille de Thibaud V de Blois et suzeraine de Nogent : Nogent-le-Roi prend alors son nom actuel et appartient à la Couronne. La gabelle de Chartres doit donner tous les ans au Seigneur de Nogent-le Roi la charge d'un mulet de sel blanc[48]. St Louis y séjourne régulièrement et y débute même un pèlerinage pieds nus vers Chartres, selon les mémoires de Joinville[49]. Entre 1270 et 1285, la ville s'appelle alors Nogent-l'Isembert ou l'Esembert. Philippe III le Hardi y séjourne régulièrement. La ville s'appelle alors suivant les cas : Nogentum-Loirembert, Nogent-le-Rambert ou Nogent-le-Roi[50]. En 1300 la ville est appelée Nogentum-Rega dans le polyptyque de Chartres.

    Le comté de Chartres est acquis par Philippe IV le Bel en 1286, qui le donne en 1290 à son frère Charles de Valois, et la seigneurie-châtellenie de Nogent est confiée aux puînés de la famille royale, les comtes d'Évreux ensuite rois de Navarre (Louis d'Evreux, frère de Philippe le Bel et de Charles de Valois reçoit Anet, Montchauvet, Bréval, Mantes, Pacy et Nogent en < Philippe d'Evreux, marié à sa petite-cousine Jeanne de France, fille de Louis X, petite-fille de Philippe le Bel et reine de Navarre < Charles II le Mauvais, roi de Navarre). Le Charles de France, comte de Valois, d'Alençon et de Chartres, fils de Philippe-le-Hardi meurt au château de Nogent-le-Roi[51] chez son neveu Philippe-le-Sage, comte d'Evreux et roi de Navarre (ou à proximité, au Perray, juste au nord de Rambouillet).

    Dans la Guerre de Cent Ans

    Le , décès du fils de Charles de Valois, le Roi de France Philippe VI de Valois, à Nogent-Le-Roi[52] (ou à l'abbaye de Coulombs, voisine) : Jean le Bon, son propre fils, présent, revient à Vincennes et devient roi de France[53]. Nogent-le-Roi est alors la seconde ville du pays chartrain. Après la trahison de Charles le Mauvais fils de Philippe d'Evreux, Nogent-le-Roi et Anet reviennent à la Couronne de France en 1363[54], c'est-à-dire aux rois Valois. Début de la rénovation du château sur ordre de Charles V, . La ville est connue pour ses draperies[55]. Le château est un lieu de combat perpétuel sous les règnes de Charles VI et Charles VII[56]. En 1421, la ville est prise par les Anglais, commandés par Henri V d'Angleterre[57]. La ville est reprise par les Français commandé par Giraud de la Pallière pour le dauphin Charles VII en 1427. En 1428, la ville est prise par les Anglais commandé par le Comte de Salisbury, qui passe au fil de l'épée la garnison française[58].

    Charles VII donne Nogent, Anet, Bréval et Montchauvet à son conseiller-chambellan Pierre de Brézé en . Sous Pierre de Brézé, comte de Maulévrier, Grand sénéchal de Normandie, Nogent reçoit en 1444 le titre de ville du Roi Charles VII. Pierre de Brézé, favori et homme de confiance du roi, bon capitaine, fait réédifier le château. La baronnie revient ensuite à son fils Jacques de Brézé Grand sénéchal de Normandie et gendre malheureux de Charles VII. Le Charles VII est au château.

    Une route piétonne et fluviale entre Chartres, Dreux et Rouen

    • Enluminure anonyme du XIVe siècle (Grandes Chroniques de France, BNF, Ms français 2813, fol. 252v.). Un combat de chevaliers, ici la bataille de Muret gagnée par Simon de Monfort.
      Enluminure anonyme du XIVe siècle (Grandes Chroniques de France, BNF, Ms français 2813, fol. 252v.). Un combat de chevaliers, ici la bataille de Muret gagnée par Simon de Monfort.
    • Philippe Auguste devant Tours en 1189, enluminure de Jean Fouquet.
      Philippe Auguste devant Tours en 1189, enluminure de Jean Fouquet.
    • Les funérailles de Philippe VI par Jean Froissart
      Les funérailles de Philippe VI par Jean Froissart
    • Portrait de Jeanne de Valois par Jehan Perréal (avant 1530).
      Portrait de Jeanne de Valois par Jehan Perréal (avant 1530).
    • portrait présumé de Louis de Brézé par Jean Clouet - Musée de Chantilly.
      portrait présumé de Louis de Brézé par Jean Clouet - Musée de Chantilly.
    • Portrait de Henri III par François Quesnel.
      Portrait de Henri III par François Quesnel.

    Un port sur l'Eure entre Protestants et Catholiques

    Le roi de France Henri II, en 1548 tente de rendre l'Eure navigable à nouveau de Chartres à Nogent-le-Roi[66]. Guillaume Métezeau exécute le retable de l'église de Nogent-le-Roi en 1552. Le , après la bataille de Dreux qui opposa catholiques et protestants le 19 et où le Prince de Condé fut défait par le Duc de Guise[67], l'ambassadeur d'Angleterre Trochkmorton et François Péruchel lieutenant du prince de Condé, sont arrêtés à Nogent-le-Roi par ledit duc de Guise dit le Balafré dans le château qui appartenait alors à Françoise de Brézé, la duchesse de Bouillon[68] - [69]. En 1538 Françoise de Brézé, fille de Louis de Brézé et de Diane de Poitiers épouse le maréchal Robert IV, Seigneur de La Marck, duc de Bouillon et comte de Braine, qui hérite donc de Nogent-le-Roi. Leurs fils et petits-fils les ducs Henri-Robert († 1574), Guillaume-Robert († 1588) et sa sœur Charlotte († 1594) auront aussi Nogent, puis Charles-Robert comte de Maulévrier et de Braine frère cadet d'Henri-Robert († ), et enfin son propre fils cadet Louis de La Marck marquis de Mauny († 1626), frère d'Henri-Robert II duc de Bouillon et comte de Braine († 1652), et d'Alexandre de La Marck (abbé d'Igny et de Braine ; † 1625). Puis Nogent est vendu en 1628 à Nicolas Bautru ci-dessous.

    Nogent-le-Roi est un bastion des troupes d'Henri III en 1589. La population excédée par les vexations que ses troupes exerçaient sur elles assiègent le château. Les assiégeants sont commandés par un chanoine de Chartres à l'artillerie. Les troupes se rendent, et ont la vie sauve mais le commandant du château Poussemotte de Chartres s'enfuit : rattrapé il fut tué sur la place des Halles. Peu de temps après, le , le château est repris et la ville pillée par les troupes royales qui pendent le capitaine gardant le château[58] - [70].

    Le comté de Nogent-le-Roi, des Bautru aux Noailles

    Vue de Nogent-le-Roi, en 1696 par Louis Boudan, BnF, Paris.

    La ville est appelée Nogen-le-Rey en 1612. En 1628, la seigneurie (baronnie-châtellenie) est vendue à Nicolas (de) Bautru, marquis de Tremblay, frère cadet de Guillaume, et en août 1636, la baronnie de Nogent-le-Roi est érigée en Comté pour Nicolas Bautru († 1661), Capitaine des gardes de la Porte, et favori du Cardinal de Richelieu[56] (frère de Guillaume Bautru II, comte de Serrant, académicien et diplomate ; voir des précisions sur les Bautru à l'article qui lui est consacré).

    En 1736, la ville prend le nom de Saint-Sulpice de Nogent-le-Roy (du nom de l'église paroissiale, cf. ci-dessus-1494, et plus bas). Armand (de) Bautru, le fils de Nicolas, est aussi comte de Nogent [† 1672 ; x Diane Charlotte Nompar de Caumont, sœur du duc de Lauzun < parents de Louis-Armand Bautru, comte de Nogent < Henriette-Emilie Bautru († 1757), x 1743 Louis IV marquis de Melun-La Borde-Maupertuis (1703-63)[71], sans postérité].

    Les difficultés financières s'accumulent, le château dont il subsiste des parties s'écroule faute de réparations, il n'en reste rien aujourd'hui... Vers 1746, Emilie et Louis de Melun vendent le comté de Nogent au Maréchal-Duc de Noailles[72] (1678-1766) < Louis, autre maréchal-duc de Noailles et comte de Nogent (1713-93). En 1771 Nogent-le-Roi compte environ 1200 habitants. elle est alors considérée comme un petit port fluvial : « C'est à cette ville que la rivière Eure commence à porter bateau » avec des chemins de halage jusqu'à Chartres et vers Rouen[72]. Nogent-le-Roi compte 700 fiefs et 70 grandes terres[73].

    Pendant la Révolution française, la ville prend le nom de Nogent-le-Roulebois, du nom de la seconde rivière qui la traverse.

    Au XIXe siècle

    La ville est décrite, en 1817 comme siège d'une justice de paix dépendant d'Orléans, et ayant six foires par an et un marché par semaine pour 1300 habitants. Elle possède trois moulins à farine. Son terroir est fait de " labours, prairies, vigne et bois "[74].

    Entre 1821 et 1822, ce qui reste de l’ancien château est démoli par l’entrepreneur Théodore Noël. Puis le maire de Nogent-le-Roi de 1861 à 1894, Eugène Mesquite, par ailleurs collaborateur du Baron Haussmann, fait construire la ligne de chemin de fer Dreux-Maintenon (mise en service en 1887) et bâtir l’hôpital, l’école maternelle, l’hôtel de ville et à partir de 1860 sur les ruines de l'ancien château-fort, un château dans le style Louis XIII, par Alfred Chapelain. Il adjoint au pastiche des éléments Renaissance qui viennent du Château de Grogneul à Saint-Piat. Aujourd'hui dans le parc de 90 ha s'ébattent une centaine de daims en semi-liberté[75].

    Au XXe siècle

    Le PC de la 8e division légère d'infanterie coloniale est installé à Nogent-le-Roi en 1940 lors des violents combats du 12 au qui l'oppose à l'armée allemande (combat de Chartainvilliers).

    • 1944 : Bombardements alliées et combats aériens se succèdent. L'église de Nogent-le- Roi est atteinte.
    • 1955-1966: EDF teste un prototype d'éolienne[76].
    • 1965 : visite du président de la République le Général de Gaulle.

    Politique et administration

    Élections municipales du 15 mars 2020

    Résultats de l'élection municipale du 15 mars 2020 à Nogent-le-Roi[77]
    Tête de liste Liste Premier tour Sièges
    Voix % CM CC
    Philippe Renaud DVD 737 59,87 22 4
    Patrick Prieur Divers 494 40,12 5 1
    Inscrits 2 709 100,00
    Abstentions 1 455 53,71
    Votants 1 254 46,29
    Blancs et nuls 23 0,85
    Exprimés 1 231 45,44

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    vers 1878 Eugène-Auguste Mesquite Droite Collaborateur du Baron Haussmann
    Conseiller général de Nogent-le-Roi (1861-1894)
    Ernest-Léon Dupuis Propriétaire, ancien vétérinaire
    Conseiller d'arrondissement
    Albert Rafa Propriétaire, horticulteur
    Henri Lemouettre RG Propriétaire
    Conseiller général de Nogent-le-Roi (1925-1931)
    Maurice Durand
    Les données manquantes sont à compléter.
    Georges Lavigne
    (1891-1982)
    PDG de L'Écho républicain, négociant en tissus
    Edmond Thorailler UDR puis RPR Notaire
    Député d'Eure-et-Loir (2e circ.) (1958-1967 et 1968-1973)
    Conseiller général de Nogent-le-Roi (1970-1980)
    Michel Beaujouan DVD Notaire
    Conseiller général de Nogent-le-Roi (1980-1994)
    Jean-Paul Mallet[78] SE-DVD Enseignant du 1er degré
    Conseiller général de Nogent-le-Roi (1994-2015)
    Président de la CC des Quatre Vallées
    Vice-président de la CC des Portes Euréliennes d'Île-de-France
    Philippe Renaud[78] - [79] DVD Retraité de la Gendarmerie
    Démissionnaire[80]
    [81] En cours
    (au 6 juin 2023)
    Jean-Loup Vidon Huissier de justice honoraire, 1er adjoint (2021 → 2023)

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[82]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[83].

    En 2020, la commune comptait 3 990 habitants[Note 8], en diminution de 3,06 % par rapport à 2014 (Eure-et-Loir : −0,53 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 2771 2901 2421 2261 3031 3201 3361 3591 464
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 4661 4121 4871 4361 4861 5591 5311 5731 618
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 6801 7121 7781 4881 5001 4241 3141 4711 420
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
    1 7331 7892 5273 2673 8324 1424 0673 9984 157
    2014 2019 2020 - - - - - -
    4 1163 9813 990------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[84] puis Insee à partir de 2006[85].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Tableau démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Nogent-le-Roi comporte sept édifices classés ou inscrits au titre de monument historique. Le village est dominé par la haute silhouette de l'église Saint-Sulpice et surplombé par une colline couronnée par le château de Nogent.

    Église Saint-Sulpice[86]

    Logo monument historique Classé MH (1908)[87]. Sa construction débute au XVe siècle. La première pierre est posée en 1494 par Louis de Brézé, seigneur de Nogent. Elle est bâtie sur un ancien sanctuaire décrit au XIe siècle dont il ne reste plus de vestiges. Sa construction se prolonge jusqu'au XVIIe siècle. L'église était accolée au château fort. Ses murs au sud laissent apparaître des traces de fortifications de la ville.

    Le monument ne fut cependant jamais terminé[88]. La rue principale en avant fait place à la nef de deux travées qui ne fut jamais faite (milieu du XVIe siècle). D'où la façade, sur laquelle il manque les ornements, et qui par une simple porte ouvre directement sur le chœur et le déambulatoire typique de la Renaissance (fin XVe siècle) lui donnant un étrange sentiment de déséquilibre. Le transept est début XVIe siècle. La tour extérieure fut construite au XVIIe siècle. On peut voir sur la porte Est les traces du chemin de ronde du château, à laquelle l'église était appuyée et faisant partie du système défensif.

    L'intérieur est richement orné de vitraux, mais aussi de cénotaphes et retables en bois et d'une grille de chœur du XVIIIe siècle. Les armoiries des familles nogentaises ornent les clés de voûte. Celles de la famille de Bautru sont devenues celle de la ville. On peut voir dans l'église :

    • Un ensemble de vitraux du XVIe siècle consacrés aux miracles eucharistiques, dont l'un, montrant un Christ athlétique, aurait été offert par Diane de Poitiers. L'ensemble des 23 verrières est classé monument historique à titre d'objet[89] ;
    • Une relique de sainte Jeanne de France ;
    • Dans la chapelle des fonts baptismaux, un tableau du début du XVIIe siècle représentant un Christ en croix, peut-être attribué à la famille de Hoey, Logo monument historique Inscrit MH (2018)[90] - [91] - [92].
    • L'église Saint-Sulpice de Nogent-le-Roi

    Château

    Logo monument historique Inscrit MH (1993)[93]

    Maisons anciennes

    Maison de l'Obrador.

    Dans la rue du Général-de-Gaulle, plusieurs maisons anciennes à pans de bois des XVe et XVIe siècles ont été inscrites au titre de monument historique :

    Dans la rue du Faubourg Valmorin, au no 49, se trouve également une maison du XVIe siècle, appelée « Maison de Blévy », située autrefois à Blévy en face de l'église, Logo monument historique Classé MH (1914)[98].

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Armes de Nogent-le-Roi

    Les armes de la commune de Nogent-le-Roi se blasonnent ainsi :
    D'azur au chevron accompagné de deux roses en chef et d'une tête de loup arrachée en pointe, le tout d'argent.

    Voir aussi

    Bibliographie

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[4].
    2. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    3. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[5]. Cette hauteur est généralement évaluée en millimètres ou, ce qui revient au même, en litres par mètre carré.
    4. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    5. Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
    6. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    7. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    8. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Cartes

    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    2. « Cartographie interactive de l'exposition des sols au retrait-gonflement des argiles », sur infoterre.brgm.fr (consulté le )

    Références

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    4. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
    5. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    6. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
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    10. « Station Météo-France Marville - Man - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
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    12. « Station météorologique de Chartres - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
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    15. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
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    27. « Dossier départemental des risques majeurs en Eure-et-Loir », sur www.eure-et-loir.gouv.fr (consulté le ), partie 1 - chapitre Mouvements de terrain.
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    30. « Dossier départemental des risques majeurs en Eure-et-Loir », sur www.eure-et-loir.gouv.fr (consulté le ), chapitre Risque transport de matières dangereuses.
    31. Charte de l'abbaye de Coulombs.
    32. Cartulaire de St Etienne de Dreux, f° 5 v°.
    33. Cartulaire du Grand Beaulieu.
    34. Cartulaire de l'Eau.
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    36. NEGRE (E.) Toponymie generale de la France (1990), t.1, p. 146.
    37. DELAMARRE (X.) Dictionnaire de la langue gauloise (2003), p. 236
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    40. Lucien Merlet, Histoire de l'abbaye de N.-D. de Coulombs, rédigée d'après les titres originaux, 1827-1898.
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    47. Lucien Merlet, Histoire de l'abbaye de N-D de Coulombs, .
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    95. « Maison à pans de bois 2 rue du Général-de-Gaulle (anciennement Grande-Rue) ; rue de l'Eglise », notice no PA00097167, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    96. « Immeuble 8 rue du Général-de-Gaulle (anciennement Grande-Rue) ; rue de la Volaille », notice no PA00097168, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    97. « Maison à pans de bois 12 rue du Général-de-Gaulle (anciennement Grande-Rue) ; 3 rue de la Volaille », notice no PA00097169, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    98. « Maison du 16e siècle, sise autrefois à Blévy, en face de l'église, dite Maison de Blévy », notice no PA00097171, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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