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Eudes Ier de Blois

Eudes Ier de Blois (né vers 950[1], mort entre février et juillet 995[2] ou le [1]), succède à son père comme comte de Blois, comte de Tours, de Châteaudun, de Chartres, de Beauvais, Dreux et Provins. Seigneur de Chinon et de Saumur, il fut l'un des plus puissants seigneurs du temps d'Hugues Capet.

Eudes Ier de Blois
Biographie
Naissance
Vers
Décès
SĂ©pulture
Famille
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Environ Berthe de Bourgogne (environ Ă  partir de )
Enfants
Eudes II de Blois
Thibaut II de Blois
Robert de Blois (d)
Agnes de Blois (d)
Thierry de Blois (d)
Blason

Biographie

Eudes Ier de Blois est le troisième fils de Thibaud Ier dit le Tricheur et de Liutgarde de Vermandois, fille de Herbert II de Vermandois.

Son frère aîné, désigné héritier de la famille, meurt prématurément lors d'une bataille contre les Normands en 962[3] - [4]. Son frère Hugues se destinant à la religion, Eudes se dédie naturellement à succéder à son père.

À la suite du conflit qui opposait son père à l'archevêque de Reims sur le château de Coucy, il reçoit en 965 ce château mais « en précaire » de l'archevêque. Dans les années 970, dans les conflits pour le duché de Bretagne, il soutient le comte de Rennes, Conan, affermissant l'influence de sa famille dans ce territoire.

C'est vers 978-980 qu'il succède à son père en tant que 2e comte de Blois et épouse Berthe de Bourgogne, fille de Conrad III dit le Pacifique, roi de Bourgogne.

Il reçoit du roi carolingien Lothaire le titre de comte palatin qui restera dans sa famille. Il ne tarde pas, avec ses cousins Herbertiens, à devenir fidèle des Carolingiens contre les Robertiens. En 988, il assiste Charles de Lorraine dans sa prise de Laon, qui avait appartenu à son père Thibaud le Tricheur.

Les hostilités qui mèneront plus tard à la guerre de Cent Ans commencent dès la fin du Xe siècle, avec la détérioration de la relation entre les petits-fils des alliés d'autrefois et la montée des rivalités entre les maisons de Blois et d'Anjou. Dès 981, les comtes Eudes II et Geoffroy Ier se livrent bataille à Conquereuil pour déterminer qui de Conan Ier, soutenu par le blésois, ou Hoël Ier, allié d'Anjou, remporterait la Bretagne[5]. Hoël finit assassiné[6]; alors que Geoffroy est issu du premier lit de Foulques II et non de celui avec la mère de Drogon, c'est le début de la guerre entre Anjou et Blois.

En 991, il abandonne le parti du Lorrain contre la ville de Dreux. Mais à la mi-991, en tentant de s'emparer de Melun qui appartient à Bouchard Ier de Vendôme, dit le Vénérable, le fidèle parmi les fidèles d’Hugues Capet[7], il voit alors s’élever contre lui une alliance comprenant le roi des Francs, Richard Ier de Normandie et le nouveau comte d’Anjou, Foulques III Nerra, gendre de Bouchard.

En 992, Foulques III parvient Ă  tuer le roi Conan lors de la seconde bataille de Conquereuil[8].

Il reçoit d’Hugues Capet le titre d’abbé laïc de Saint-Martin de Tours et de Marmoutier qui devient la nécropole dynastique des comtes de Blois. Cependant, au printemps 993, le comte Eudes Ier de Blois, déçu qu'Hugues Capet et son fils aient refusé de lui conférer le titre de duc des Francs, imagina, en liaison avec Adalbéron de Laon de les faire capturer lors d'une rencontre projetée à Metz avec l'empereur Otton III et de placer Louis, fils du duc Charles de Basse-Lotharingie, sur le trône[9]. Eudes Ier de Blois serait devenu duc des Francs et Adalbéron évêque de Reims. Hugues Capet et son fils prévenus firent échouer cette tentative.

En marron, les possessions du clan Blois-Vermandois en 995.

Eudes Ier parvient à créer une alliance qui réunit son beau-frère, le duc d'Aquitaine, Guillaume IV Fièrebrace, le comte de Flandre Baudouin IV le Barbu, et même son ancien ennemi, le duc de Normandie, Richard Ier. Au cours de l'hiver 995-996, ils mettent le siège devant le château de Langeais où s'est réfugié Foulque III, mais l'arrivée du roi Hugues Capet au secours de l'Angevin, met fin à leur entreprise.

Malade peu après, Eudes Ier de Blois rentre à l’abbaye de Marmoutier de Tours[10] où il meurt le jeudi . Sa veuve, Berthe de Bourgogne[11], se remarie avec le roi de France, Robert, le fils d'Hugues Capet dont la mort le a permis ce mariage auquel il était farouchement opposé. En fin de compte, le roi finira par la répudier pour cause de parenté[10].

Famille et descendance

En 978-980, il Ă©pouse Berthe de Bourgogne qui lui donne[12] :

En revanche, il est désormais caduc de dire qu'Eudes Ier de Blois était le père de Roger Ier de Blois, évêque de Beauvais[14] - [15] et d'Héloïse de Pithiviers. Le premier auteur à en montrer les incohérences fut Charles Delettre[16], confirmées par diverses autres publications[17] - [18].

Notes et références

Références

  1. (de) Karl-Heinz Schreiber, « Odo I. Graf von Chartres und Tours (975-996) », sur www.manfred-hiebl.de (consulté le ).
  2. « CENTRAL FRANCE », sur fmg.ac (consulté le ).
  3. Michel Auboin, Une histoire de la Beauce (1) : De la cité des Carnutes aux départements révolutionnaires, FeniXX, (ISBN 9782402065573, lire en ligne).
  4. Jean-Louis Chalmel, Tablettes chronologiques de l'histoire civile et ecclésiastique de Touraine: suivies de mélanges historiques relatifs à la même province, Letourmy, , 534 p. (lire en ligne).
  5. Pierre Papin, « Découverte d’un rempart antérieur à la tour maîtresse du château de Loches (Indre-et-Loire) : la question du système défensif originel », Revue archéologique du Centre de la France, no Tome 61,‎ (ISSN 0220-6617, lire en ligne, consulté le ).
  6. Chronique de Nantes Chapitre XLI & Chronique du Mont-Saint-Michel: Anno DCCCCLXXXI Conanus curvus contra Andagavenses in Concurru optime pugnavit.
  7. Damien Varenne, « "Le Coup de Melun" : trahison, châtiment et erreurs de datation dans diverses sources narratives (fin Xe – XIe siècle) », Questes. Revue pluridisciplinaire d’études médiévales, no 30,‎ , p. 33–47 (ISSN 2102-7188, DOI 10.4000/questes.4224, lire en ligne Accès libre).
  8. Chronique de Raoul Glaber, chapitre III de Conan duc des Bretons et de Foulques comte des Angevins.
  9. Laurent Theis, Robert le Pieux, Librairie Acédémique Perrin, 1999, p. 76.
  10. Louis-Catherine Bergevin et Alexandre Dupré, Histoire de Blois, Volume 1, Blois, Chez tous les libraires, , 679 p. (ISBN 978-1-160-10666-5, lire en ligne), I, chap. II (« Féodalité, comtes de Blois, condition des personnes au Moyen Âge, guerres seigneuriales, croisades »), p. 22.
  11. Berthe de Bourgogne.
  12. Sur le site Medieval Lands, lequel cite et s'appuie sur des sources primaires, Roger de Blois ne figure pas comme enfant d'Eudes de Blois et Berthe de Bourgogne.
  13. Dynastie de Champagne.
  14. Beauvais sur le site Cosmovision.
  15. Bibliotheque Sacree des Révérends Pères Richard et Giraud, 1827.
  16. Charles Delettre, Histoire du diocèse de Beauvais, depuis son établissement..., Impr. d'Ach. Desjardins, 1842, p. 429.
  17. Jean-François Lemarignier, Paix et réforme monastique en Flandre et en Normandie autour de l'année 1023.
  18. Raphaël Bijard, « Hugues de Beauvais - le Comte Palatin de l’An Mil », .

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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