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Maison de Blois

La maison de Blois-Champagne est une dynastie comtale et royale du Moyen Âge. Ses principaux membres ont donné des comtes de Blois, de Chartres, de Châteaudun, de Troyes, de Meaux, de Champagne, un régent du duc de Bretagne[Note 1], des rois de Navarre, un roi de Jérusalem, un roi d'Angleterre et duc de Normandie ainsi que des comtes d'Aumale et de Boulogne[1]. Maison fondée au milieu du Xe siècle avec le lignage des Thibaldiens, elle fut très puissante pendant une grande partie du Moyen Âge. Ses membres contrôlèrent pendant plusieurs siècles les comtés de Blois et de Champagne, ainsi que l’archevêché de Bourges et sont parvenus à encercler le domaine royal des Capétiens, avant d'acquérir la couronne de Navarre. La branche aînée prend fin officiellement en 1305, avec la mort de la reine de France, Jeanne Ire de Navarre, mais de nombreux autres descendants ont perduré.

Origine

Fondateur de la dynastie : Thibaud l'Ancien

De sa création en 958[2] à son absorption au sein du Royaume de France en 1547[3], le comté de Blois a été exclusivement contrôlé par les descendants d'un même homme, Thibaud dit l'Ancien (né en 890 – mort en 943), investi vicomte de Blois vers 906[4] - [5] puis vicomte de Tours en 909 par Hugues le Grand[6].

Établi sur les bords de la Loire inférieure au début du Xe siècle, aucun spécialiste ne peut affirmer avec certitude de quelle origine est cet ancêtre commun à la maison de Blois[7], ni même celle de son épouse[8]. Guy de Bazoche, généalogiste de la maison, attribue aux Thibaldiens une ascendance cognatique carolingienne[9].

Leurs descendants, qui eurent régulièrement comme nom « Thibaud » (dont l'orthographe évoluera au fil du temps), ont su conserver et même agrandir leur influence pendant les 4 siècles qui suivirent ; c'est donc tout naturellement que les Thibaldiens représentent à eux seuls la maison de Blois.

Origines légendaires

Des auteurs anciens ont donné des origines imaginaires à cette famille :

  • La maison de Blois aurait Ă©tĂ© fondĂ©e par Ingon, palefrenier du roi Eudes, qui se serait distinguĂ© en 892 lors d'une bataille contre les Normands et reçut en rĂ©compense le château de Blois, laissant un fils nommĂ© Gerlon (nĂ© vers 893), seigneur de Blois, qui succĂ©da aux biens de son père[10] ; pour les historiens contemporains, il ne s'agit lĂ  que d'une lĂ©gende[11], Ingon et son fils Gerlon n'auraient jamais existĂ©[12] - [13].
  • La maison de Blois aurait eu une origine commune avec les Robertiens ; un certain ThĂ©odebert, qui aurait Ă©tĂ© le quatrième aĂŻeul de Hugues Capet, aurait eu trois fils, dont le second Guillaume commence la sĂ©rie des vicomtes de Blois[14].

Arbre généalogique simplifié

Thibaud
l'Ancien
(890-940)
Thibaud Ier
le Tricheur
(910-978)
Eudes Ier
(950-996)
Thibaut II
(983-1004)
Eudes II
le Champenois
(985-1013)
Robert Ier
(-1014)
Vicomtes de Blois
Thibaud III
(1019-1089)
Étienne II
(-1047)
Étienne II
Henri
(1045-1102)
Eudes IV
(1019-1089)
Hugues Ier
(1074-1126)
Eudes III
(-1115)
Champlitte-
Pontailler
Aumale
Guillaume de Sully
(1090-1150)
Thibaut IV
le Grand
(1090-1152)
Étienne
d'Angleterre
(1096-1154)
Blois-Sully
Henri Ier
(1127-1181)
Thibaut V
le Bon
(1152-1191)
Étienne Ier
(1133-1190)
Sancerre
Henri II
(1166-1197)
Thibaut III
(1179-1201)
Louis
(1171-1205)
Marguerite
(1170-1230)
Thibaut Ier
le Posthume
(1201-1253)
Thibaut VI
le Jeune
(1190-1218)
Thibaut II
(1239-1270)
Henri Ier
(1244-1274)
Jeanne Ire
(1273-1305)
Philippe IV
le Bel
(1268-1314)

Branche principale de la Maison de Blois

Xe siècle-XIe siècle : Renforcer le comté de Blois

La création du comté de Blois, entre Carolingiens et Robertiens.

Thibaud l'Ancien est considéré comme le fondateur de la dynastie, bien qu'il n'ait eu que le titre de vicomte de Blois (et de Tours). C'est en effet son fils Thibaud Ier, dit le Tricheur, pourtant proche du robertien Hugues le Grand, a profité du décès de ce-dernier en 956 (son fils Hugues Capet n'ayant que 15 ans) pour se rallier au carolingien Lothaire II et ainsi élever Blois en comté pour s'octroyer plus d'indépendance vis-à-vis à de son suzerain en 958[15]. Après avoir scellé une alliance avec Foulques Ier d'Anjou quant à la gestion de la Bretagne[16], il gagna son surnom s'emparant des vicomtés voisines de Chartres et Châteaudun[17]. Thibaud Ier est tout de même d'ascendance illustre : sa mère (quelle que soit son identité) a eu une positon importante dans la région[18], et il est marié à Liutgarde de Vermandois, une des petites-filles du roi capétien Robert Ier[19]. Thibaud institue ainsi la maison de Blois, détourne de nombreuses fidélités du duc des Francs à son profit et obtient une "véritable autonomie"[20], [21].

L'ensemble bléso-champenois (en jaune) au XIe siècle.

XIIe siècle : Grandes batailles et comté de Champagne

Son petit-fils, Eudes II de Blois constitue une collection de territoires des plus menaçants pour la royauté capétienne puisqu'il hérite des comtés de Troyes et de Meaux vers 1023[22], encerclant de fait le domaine royal, alors concentré autour de Paris, et base le futur comté de Champagne que ses successeurs et descendants allaient créer, donnant naissance à l'ensemble "bléso-champenois"[20]. Contrôlant aussi l’archevêché de Bourges[2], leur puissance les mis un temps en concurrence avec les comtes d'Anjou[23] mais aussi avec les rois capétiens dont ils encerclaient le domaine royal. Thibaud III perd la Touraine[24] mais se légitime en tant que comte de Champagne, où il se fait appeler Thibaud Ier[25]. Son fils Étienne II épousa Adèle de Normandie, fille de Guillaume le Conquérant, qui le poussa à participer à la première croisade, après lui avoir donné au moins 7 enfants[26]. Parmi eux, Étienne se fait sacrer roi d'Angleterre de 1135 à 1154[27], [28], en spoliant la légitimité de sa cousine Mathilde l'Emperesse, également petite-fille du roi normand[29]. Dans un contexte de guerre civile, le blésois renoncera à conserver la couronne d’Angleterre au sein des Thibaldiens[29]. Pendant ce temps, son frère Thibaut IV de Blois (ou Thibaud II de Champagne) a hérité la pleine administration des comtés Blois et de Champagne[30].

Le domaine Thibaldien au XIIe siècle (en jaune) : Blois, Champagne et Sancerre

XIIIe siècle : Mariages et royaume de Navarre

À la mort de Thibaut IV en 1152[31], ses possessions furent cependant divisées entre ses fils. La Champagne alla à son fils ainé, Henri Ier de Champagne, de la branche ainée[8], le comté de Blois à Thibaut V[32], et la seigneurie de Sancerre élevée en comté à Étienne, auteur de la branche de Sancerre[33]. Grâce à des jeux d'alliance, Thibaut IV a également pu marier ses fils aux filles que le roi Louis VII a eues avec Aliénor d'Aquitaine (Henri Ier avec Marie et Thibaut V avec Adélaïde de France), ainsi que ses filles Marie au duc Eudes II de Bourgogne et Adèle en secondes noces avec Louis VII, faisant de Thibaut IV le grand-père de Philippe II Auguste[34]. En tant que beau-frère du roi, Henri Ier occupe une place importante à la cour.

Henri II, le fils ainé d'Henri Ier, hérite du comté de Champagne mais s'engage dans la troisième croisade, durant laquelle il sera couronné roi de Jérusalem, mais il mourut en Terre-Sainte en 1197[35]. Son frère, Thibaud III de Champagne fut désigné pour le succéder[8]. Ce-dernier fut marié à Blanche de Navarre ; la maison de Blois acquit donc le royaume de Navarre, qui était jusque là sous contrôle de la dynastie Jiménez[8]. Son fils Thibaut IV de Champagne sera ainsi surnommé Thibaut Ier de Navarre, suivi par les fils de ce-dernier, Thibaut II de Navarre (ou Thibaut V de Champagne) et Henri Ier de Navarre (ou Henri III de Champagne), qui furent successivement rois de Navarre[36], [37]. La fille d'Henri Ier, Jeanne Ire, finit par devenir reine de France en épousant Philippe le Bel[38]. À sa mort en 1305, le capétien Louis X hérita de ses possessions en Champagne et en Navarre, initiant de fait la tradition des rois de France et de Navarre[39].

À la mort sans héritier mâle du roi Louis X, les possessions furent séparées à nouveau : la couronne de France passant aux mains des Valois, mais la fille de Louis X, Jeanne II, conserva le trône de Navarre et se maria avec son cousin germain, Philippe d'Évreux, avec qui elle a eu une descendance[39], [40].

La branche ainée prend donc formellement fin en 1305, avec la mort de la reine Jeanne Ire de Navarre, mais la continuation s'est perpétuée jusqu'à nos jours via des branches cadettes comme les branches de Sully (fin en 1394 au profit des Forez), Sancerre (fin en 1419), des Champlitte (branche bâtarde de la maison des comtes de Champagne, éteinte en 1638), la maison des Habsbourg (via la reine Anne de Bohême) ou les Bourbons.

De la même manière, le comte Thibaut VI de Blois, le petit-fils de Thibaut V, meurt sans progéniture mâle. Sa tante Marguerite en héritera et donnera lieu à la maison de Blois-Châtillon via sa fille Marie d'Avesnes[32]. En 1286, Jeanne de Blois-Châtillon vend la vicomté de Chartres à Philippe le Bel[41]. Le comté de Blois, avec celui de Châteaudun, reste dans la famille jusqu'en 1397, lorsque Guy II de Blois-Châtillon cède le domaine à Louis Ier d'Orléans[3].

Liste des règnes de la branche principale

Blois portait initialement « d'azur à la bande d'argent », armes conservées telles quelles par les deux premiers comtes de Sancerre, et dont Champagne ancien est une brisure.

Comtes de Blois, puis de Blois-Champagne (958-1152)

Portrait Nom Règne Titres Notes
Thibaud Ier de Blois,
dit Thibaud le Tricheur
(vers 910 – † 977)
958 – 977Comte de Blois
Comte de Tours
Comte de Chartres
Comte de Châteaudun
Seigneur de Chinon
Seigneur de Saumur
Fils de Thibaud l'Ancien, vicomte de Blois, et de Richilde. Proche du duc Hugues le Grand, celui-ci lui offre le vicomté de Tours mais, profitant de la minorité d'Hugues Capet, Thibaud s'élève comte de Blois et de Tours, prend Chartres et Châteaudun. Il devint dès lors l'un des seigneurs les plus puissants du centre de la France.
Eudes Ier de Blois
(vers 950 – † 996)
977 – 996Comte de Blois
Comte de Tours
Comte de Chartres
Comte de Châteaudun
Comte de Reims
Comte de Provins
Comte de Beauvais
Comte de Dreux
Fils cadet de Thibaud Ier et de Liutgarde, il prit la succession du comté après la mort prématurée de son frère ainé Thibaud en Normandie. Il monnaya son ralliement à Hugues Capet face à Charles de Basse-Lotharingie contre la cession par le premier du comté de Dreux. Mais il s'attaqua ensuite à Bouchard Ier de Vendôme, allié fidèle du roi, et prit un temps Melun. Il se maria à la carolingienne Berthe de Bourgogne.
Thibaud II de Blois
(vers 983 – )
996 – 1004Comte de Blois
Comte de Tours
Comte de Chartres
Comte de Châteaudun
Comte de Reims
Comte de Provins
Comte de Beauvais
Fils ainé d'Eudes Ier, à qui il succéda sous la régence de sa mère, Berthe, remariée au roi des Francs Robert II qui reprit Tours, capturée par Foulques III d'Anjou. Thibaud mourut d'épuisement en revenant de Rome en 1004, à 19 ans.
Eudes II de Blois,
dit Eudes le Champenois
(vers 985 – )
996 – 1037Comte de Blois
Comte de Tours
Comte de Chartres
Comte de Châteaudun
Comte de Reims
Comte de Provins
Comte de Beauvais
Comte de Sancerre
Comte de Meaux
Comte de Troyes
Frère cadet de Thibaud II, avec qui il co-reigna avant de lui succéder. Il entra en guerre contre tous ses voisins, refusa de rendre la dot de mariage (la moitié de Dreux) à Richard de Normandie. Il poursuivit la guerre contre Foulques III, qu'il conquit finalement, mais Eudes fut à son tour vaincu à Pontlevoy par Herbert Ier du Maine. Il hérita des comtés de Troyes et de Meaux de son cousin et forme l’ensemble bléso-champenois pour la première fois. Également fils de Berthe de Bourgogne, il revendiqua le royaume des Deux-Bourgognes à partir de 1032, mais fut défait près de Bar-le-Duc 5 ans plus tard.
Thibaut III de Blois,
ou Thibaud Ier de Champagne
(vers 1019 – † )
1037 – 1089Comte de Blois
Comte de Tours
Comte de Chartres
Comte de Châteaudun
Comte de Provins
Comte de Sancerre
Comte de Meaux
Comte de Troyes
Seigneur de Château-Thierry
Fils ainé d'Eudes II, il hérita du domaine ligérien, mais refusa de reconnaître et de faire hommage au roi capétien Henri Ier. Ce-dernier lui « retira » définitivement le comté de Tours qu'il donne à son allié Geoffroy Martel, après la bataille de Nouy. Il reconstitua le domaine bléso-champenois de son père en se débarrassant de son neveu Eudes III, et établit la Champagne en tant que comté. Il se maria avec une fille de l'ennemi de son père : Gersende du Maine.
Étienne-Henri
ou Étienne II de Blois
(vers 1045 – † 1102)
1089 – 1102Comte de Blois
Comte de Chartres
Comte de Châteaudun
Comte de Provins
Comte de Sancerre
Comte de Meaux
Comte de Reims
Fils ainé de Thibaud III et de Gersende, il épouse Adèle de Normandie, fille de Guillaume le Conquérant. Sous l'influence de sa femme, il fut l'un des premiers seigneurs à répondre à l'appel du pape Urbain II pour la Première Croisade. Avec d'autres barons, il se disgracie en quittant le siège d'Antioche, mais trouva une mort plus honorable à la bataille de Ramla.
Thibaud IV de Blois,
ou Thibaud II de Champagne,
dit Thibaud le Grand
(vers 1090/1095 – )
1102 – 1152Comte de Blois
Comte de Champagne
Comte de Chartres
Comte de Châteaudun
Comte de Troyes
Seigneur de Sancerre
Fils puiné d'Étienne II et d'Adèle, il gouverna sous la régence de sa mère puis seul. Il dut faire face à des attaques de son vassal Hugues III du Puiset. Il hérita de la Champagne de son oncle Hugues Ier parti en Terre sainte. Il est pressenti par les barons normands pour devenir roi d'Angleterre, ces-derniers l'appelant à devenir leur duc, mais c'est finalement son frère Étienne qui devint fut sacré roi en 1135. Il fait de la Champagne un État puissant au sein du royaume, notamment en fondant les foires de Champagne.

À la mort de Thibaud IV, en 1152, l'ensemble bléso-champenois est de nouveau mais définitivement divisé : son fils aîné reçut la Champagne, tandis que Blois fut transmis à son cadet Thibaud V qui initia la branche de Blois-Châtillon de la maison.

Comtes de Champagne, puis rois de Navarre (1152-1305)

Portrait Nom Règne Titres Notes
Henri Ier de Champagne,
dit Henri le Libéral
ou le Large
( – )
1152 – 1181Comte de Champagne
Comte de Brie
Fils ainé de Thibaud IV, il partage le domaine bléso-champenois avec ses frères et s'octroie la plus riche, la Champagne, délaissant le domaine ligérien ancestral. Il choisit de clore l'inimitié avec les Capétiens et offre la main de sa sœur Adèle à Louis VII, qui lui donne un fils tant espéré, Philippe dit Dieudonné, le futur roi Philippe II. En 1164, il épouse la princesse Marie de France et jouit d'un prestige important au sein du royaume.
Henri II de Champagne
( – )
1181 – 1197Comte de Champagne
Roi de JĂ©rusalem
Fils ainé d'Henri Ier de Champagne, il règne sous la régence de sa mère, Marie. En 1189, il part pour la Troisième croisade avec ses oncles Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion en Terre sainte où il épouse Isabelle de Jérusalem avant de devenir roi de Jérusalem en 1192. Il meurt dans des circonstances troubles en 1197 en tombant d'un balcon à Saint-Jean-d'Acre.
Thibaud III de Champagne
( – )
1197 – 1201Comte-pair de ChampagneÀ la mort de son frère aîné Henri II, il lui succède au comté de la Champagne et devient l'un des 6 pairs laïcs primitifs de France. En 1199, il épouse Blanche de Navarre mais il organise rapidement une nouvelle croisade et décède à Troyes en 1201, laissant sa femme enceinte du futur Thibaut IV.
Thibaut IV de Champagne,
ou Thibaut Ier de Navarre
dit Thibaut le Posthume ou le Chansonnier
( – )
1201 – 1253Comte-pair de Champagne
Roi de Navarre
Fils posthume de Thibaud III, sa mère assure la régence mais doit faire face aux revendications des cousines de son défunt mari, les princesses de Jérusalem et Érard de Brienne, qui revendiquent la Champagne dans une guerre de succession. En 1234, il hérite du royaume de Navarre de son oncle Sanche le Fort et devient Thibaut Ier de Navarre, mais perd la vassalité sur les terres ancestrales de Blois au profit de Louis IX.
Thibaut V de Champagne,
ou Thibaut II de Navarre
dit Thibaut le Jeune
( – )
1253 – 1270Roi de Navarre
Comte-pair de Champagne
Fils ainé de Thibaut le Posthume, il épousa Blanche de France, fille de Louis IX, et s'embarqua avec ce dernier pour la Huitième Croisade. Il mourut sans descendance de la peste en revenant de celle-ci, en 1270.
Henri III de Champagne,
ou Henri Ier de Navarre
dit Henri le Gros
(1244 – )
1270 – 1274Roi de Navarre
Comte-pair de Champagne
Frère de Thibaut II de Navarre, qui lui succède à sa mort. Il épouse Blanche d'Artois, avec laquelle il eut un fils, Thibaut, qui meurt en bas âge. À sa mort en 1274, sa fille lui succède.
Jeanne Ire de Champagne et de Navarre
( – )
1274 – 1305Reine de Navarre
Comtesse-pair de Champagne
Reine de France
Unique fille d'Henri Ier de Navarre qui lui succède à sa mort. En épousant le capétien Philippe IV, dit le Bel, elle devient reine de France. Dernière dynaste de la branche ainée, ses possessions (Navarre et Champagne) furent temporairement annexées au domaine royal capétien par leur fils, Louis X.

Après la mort du roi Louis X (fils de Jeanne Ire, sans héritier mâle, les couronnes de France et de Navarre sont de nouveau séparées : la fille de Louis, Jeanne II, se fait ainsi sacrer reine de Navarre et transmettra le trône à tous ses descendants jusqu'au double couronnement d'Henri III de Navarre et IV de France, le . Entre-temps, le trône de France fut occupé par la maison de Valois.

Généalogie de la branche principale des “Thibaldiens”

|→Ingon de Blois, 1er vicomte de Blois (†890) (existence contestée)
   X ???
   |
   |→Gerlon de Blois, vicomte de Blois (existence contestée)
      X ???
      |
      |→Gargenaud de Blois, vicomte de Blois (†906) (filiation contestée entre Garnegaud et Thibaud l'Ancien)
         X ???
         |
         |→Thibaud dit l'Ancien, vicomte de Blois (890 †940)
            X Richilde du Maine (892 †942), petite-fille du roi Charles II le Chauve
            |
            |→Richard, archevêque de Bourges (†969)
            |→Thibaud Ier de Blois dit le Tricheur, vicomte puis comte de Blois, Chartres, et Châteaudun (v.908-†977)
               X Liutgarde de Vermandois, petite-fille du roi Robert Ier
               |
               |→Thibaud dit le Maudit (960-†962)
               |→Hugues, archevêque de Bourges (945-†985)
               |→Hildegarde, épouse de Bouchard Ier de Bray, seigneur de Montmorency
               |→Emma, épouse de Guillaume Fierabras, comte de Poitiers
               |
               |→Eudes Ier, comte de Blois, Tours, Châteaudun, Chartres, Beauvais et Dreux, seigneur de Chinon et de Saumur (950-†996)
                   X Berthe de Bourgogne
                   |
                   |→ Thibaud II de Blois, comte de Blois, de Châteaudun, de Chartres et de Reims († 1004)
                   |→ Eudes II, comte de Blois-Champagne (Blois, Tours, Châteaudun, Chartres, Sancerre, Provins,
                        Troyes, Meaux, Reims, Beauvais) (983-†1037)
                      X Mathilde de Normandie
                      X Ermengarde
                      |
                      |→ Thibaud III de Blois ou Thibaud Ier de Champagne, comte de Blois-Champagne (idem que précédent
                        - comtés acquis : Saint-Florentin, Château-Thierry et Vitry ; comtés perdus : Beauvais, Tours) (1019 † 1089)
                         X Gersende
                         |
                         |→ Étienne II de Blois, comte de Blois, de Châteaudun, de Chartres et de Meaux, seigneur de Sancerre, de Saint-Florentin, de Provins, de Montereau, de Vertus, de Oulchy-le-Château, de Château-Thierry, de Châtillon-sur-Marne et de Montfélix († 1102)
                            X Adèle d'Angleterre
                            |
                            |→ Étienne (1092 - †1154), roi d’Angleterre
                            |→ Thibaud IV de Blois ou Thibaud II de Champagne (1091 - †1152), comte de Blois et de Champagne
                               X Mathilde de Carinthie
                               |
                               |→ Thibaut V de Blois (1130 - †1191), comte de Blois, de Châteaudun et de Chartres
                               |  X Adélaïde de France
                               |   |
                               |   |→ Louis Ier de Blois (1171 - †1205), comte de Blois
                               |   |  X Catherine de Clermont
                               |   |
                               |   |→ Thibaut IV de Blois (1190 - †1218), comte de Blois, sans descendance connue.
                               |
                               |→ Henri Ier (1127 - †1181), comte de Champagne et de Brie
                                  X Marie de France
                                  |
                                  |→ Henri II de Champagne (1166 - †1197), roi de Jérusalem
                                  |  X Isabelle Ire, reine de JĂ©rusalem
                                  |
                                  |→ Thibaud III (1179 - †1201), comte de Champagne et de Brie
                                     X Blanche de Navarre, reine de Navarre
                                     |
                                     |→ Thibaut Ier (1201 - †1253), comte de Champagne et roi de Navarre
                                        X Marguerite de Bourbon
                                        |
                                        |→ Thibaut II (1239 - †1270), sans descendance.
                                        |
                                        |→ Henri Ier (1244 - †1274), comte de Champagne et roi de Navarre
                                           X Blanche d'Artois, petite-fille du roi Louis VII
                                           |
                                           |→ Thibaud (†1273)
                                           |
                                           |→ Jeanne Ire(1273 - †1305), reine de Navarre
                                              X Philippe IV, roi de France

Malgré le changement dysnatique, la reine Jeanne sera l’ancêtre de tous les rois de Navarre qui la succèderont, jusqu’à Catherine de Navarre, puis Henri III de Navarre et IV de France.

Branches cadettes

Branche des vicomtes de Blois

À mesure que les comtes contrôlent en même temps les comtés de Blois et de Champagne, ils vont déléguer l’administration du pays blésois à des vicomtes. Ainsi, les quelques descendants connus du vicomte Robert sont descendants du comte Eudes Ier[42].

Branche d’Angleterre

L’intérêt des Thibaldiens pour l’Angleterre fut d’abord alimenté par celui envers les ducs de Normandie. Après l’affaire du conflit d’intérêt lié au mariage craint par le roi Henri Ier entre Guillaume le Conquérant et Mathilde de Flandre (une des nièces du roi des Francs), le roi d’Angleterre et le comte Thibaud III de Blois s’accordent à marier leurs enfants.

L’union de la normande Adèle au blésois Étienne II donna plusieurs enfants, dont[26] :

Portrait Nom Règne Titres Notes
Étienne de Blois
ou Étienne d'Angleterre
(vers 1092/1096 – 1154)
1135 – 1154Roi d'Angleterre
Duc de Normandie
Comte de Mortain
Comte de Boulogne
Étienne, fils du comte Étienne II et de la princesse Adèle de Normandie (car fille de Guillaume le Conquérant), fut pourvu du comté de Mortain, en Normandie, par son oncle Henri Ier, devenu roi d'Angleterre et duc de Normandie à la suite de la mort de Guillaume en 1087. À sa mort en 1135, Étienne prit le trône aux dépens de Mathilde l'Emperesse, l’héritière légitime puisque fille du défunt roi, et devint Étienne d’Angleterre, où il se fera appeler “Stephen”.

Une guerre civile éclata dans les années 1140 autour de Mathilde d’un côté et d’Étienne de l’autre, jusqu’à la signature du traité de Wallingford en 1153. Le blésois conserva alors le trône jusqu’à sa mort, l’année suivante, mais la couronne fut transmise au fils de Mathilde, Henri II d’Angleterre. En fin de compte, ce-dernier se mariera avec Aliénor d'Aquitaine, elle-même descendante de Thibaud l’Ancien (voir ci-dessous).

Le roi Étienne a néanmoins eu des descendants :

|→ Étienne II de Blois, comte de Blois 
   X Adèle d'Angleterre
   |
   |→ Étienne de Blois, comte de Mortain puis roi d'Angleterre en 1135.
      X Mathilde de Boulogne, comtesse de Boulogne
      |
      |→ Eustache de Blois, comte de Boulogne
      |  X Constance de France, fille de Louis VI le Gros
      | 
      |→ Guillaume de Blois, comte de Boulogne et de Mortain
      |  X Isabelle de Warenne, comtesse de Surrey
      |
      |→ Marie de Blois, comtesse de Boulogne
         X Mathieu d'Alsace
         |
         |→ Ide de Boulogne, comtesse de Boulogne
         |  X 1) GĂ©rard de Gueldre
         |  X 2) Berthold IV de Zähringen
         |  X 3) Renaud de Dammartin
         |
         |→ Mathilde de Boulogne
            X Henri Ier de Brabant, avec postérité

Branche cadette de Blois (1152-1230)

À la mort de Thibaut II de Champagne, ses possessions furent partagées par ses fils, Thibaut, son deuxième hérita du domaine ligérien ancestral, comtés de Blois, Chartres, Châteaudun, sous le nom de Thibaut V. Sa descendance posséda ses titres au travers d'héritiers masculins jusqu'en 1230.

Portrait Nom Règne Titres Notes
Thibaut V de Blois,
dit Thibaut le Bon
(1130 – 1191)
1152 – 1191Comte de Blois
Comte de Chartres
Comte de Châteaudun
Fils cadet du comte Thibaut IV, il hérite du comté de Blois. Il tente de conquérir Vendôme et participe à la révolte d'Henri le Jeune pour récupérer Tours. Il épouse Alix de France, fille de Louis VII. Il s'engage dans la Troisième croisade avec son neveu Henri II de Champagne, mais se fait tuer lors du siège de Saint-Jean-d'Acre en 1191.
Louis de Blois
(1171 – )
1191 – 1205Comte de Blois
Comte de Chartres
Comte de Châteaudun
Duc de Nicée
Fils puiné de Thibaut V, dont il hérita du comté de Blois. Il épousa Catherine de Clermont, héritière du comté de Clermont-en-Beauvaisis. Il partit en Orient dans le cadre de la Quatrième croisade lors de laquelle il fut investi duc de Nicée en 1204. Il fut tué à la bataille d'Andrinople, le .
Thibaut VI de Blois
(1190 – 1218)
1205 – 1218Comte de Blois
Comte de Chartres
Comte de Châteaudun
Comte de Clermont
Unique fils de Louis, il hérita du comté de Blois et de Clermont par sa mère. Contracta la lèpre en Espagne, et mourut reclus en 1218 sans descendance. Les comtés de Blois, Chartres et Châteaudun furent partagés entre ses tantes Marguerite et Isabelle.
Marguerite de Blois
(1130 – )
1218 – 1230Comtesse de Blois
Comtesse de Châteaudun
Fille du comte Thibaut V et de la princesse Alix, elle hérita du comté de Blois et du Dunois à la mort de son neveu Thibaut VI. Mariée au seigneur Gautier II d'Avesnes, elle transmit le comté traditionnel des Thibaldiens à ses descendants.

La branche cadette des comtes de Blois s'Ă©teint donc en l'an 1230 avec Marguerite.

|→ Thibaud IV de Blois, comte de Blois-Champagne
   X Mathilde de Carinthie
   |
   |→ Thibaud V de Blois (1130 - †1191), comte de Blois, Châteaudun et Chartres
      X Alix de France, fille du roi Louis VII
      |
      |→ Louis (1171 - †1205), comte de Blois, Châteaudun et Chartres
      |  X Catherine de Clermont
      |  |
      |  |→ Thibaud VI (1190 - †1218), comte de Blois, meurt sans descendance.
      |
      |→ Marguerite (1170 - †1230), comtesse de Blois (hérite de son neveu)
            X Gautier II d'Avesnes, seigneur d'Avesnes, de Leuze, de Condé et de Guise
            |
            |→ Marie d'Avesnes, comtesse de Blois et de Chartres, avec postérité

Branche de Blois-Châtillon (1230-1397)

Marguerite et Gautier II ont néanmoins une fille, Marie d'Avesnes, qui épouse Hugues Ier de Châtillon, alors comte de Saint-Pol. La maison de Blois devient avec Marie la maison d'Avesnes puis, à sa mort en 1241, la maison de Blois-Châtillon, puisque leur fils, Jean Ier de Blois-Châtillon, hérite du comté de Blois et devient ainsi l'auteur de la deuxième lignée de comtes blésois, au pouvoir jusqu'en 1397, date de la mort de Guy II de Blois-Châtillon qui, n'ayant plus de descendance directe, cède ses terres à la maison d'Orléans, rattachant de fait le comté de Blois au domaine de la Couronne.

Portrait Nom Règne Titres Notes
Marie d'Avesnes
(vers 1200 – † 1241)
1230 – 1241Comtesse de Blois
Comtesse de Châteaudun
Dame d'Avesnes
Dame de Bohain
Dame de Guise
Fille de Marguerite et de Gautier II d'Avesnes, elle hérita de l'intégralité des domaines de ses parents et devint ainsi comtesse de Blois et de Châteaudun, dame d'Avesnes, de Bohain et de Guise.
Jean Ier de Blois-Châtillon
(† 1279)
1241 – 1279Comte de Blois
Comte de Chartres
Comte de Châteaudun
Seigneur d'Avesnes
Seigneur de Guise
Fils de Marie d'Avesnes et du comte Hugues Ier de Châtillon. Il fut comte de Blois, puis de Dunois et de Chartres, et seigneur d'Avesnes et de Guise.
Jeanne de Blois-Châtillon
(vers 1253 – )
1279 – 1292Comtesse de Blois
Comtesse de Chartres
Comtesse de Châteaudun
Dame de Guise
Fille de Jean Ier de Blois-Châtillon et d'Alix de Bretagne, elle vendit le domaine de Chartres à Philippe le Bel, puis mourut sans descendance. Elle léga le comté de Blois à son cousin Hugues.
Hugues II de Châtillon
( – † 1307)
1292 – 1307Comte de St-Pol (1289-1292)
Comte de Blois (1292-1307)
Petit-fils de Marie d'Avesnes et du comte Hugues Ier de Châtillon par son père Guy III, il renonça au comté de Saint-Pol lorsqu'il reçut le comté de Blois en 1292.
Guy Ier de Blois-Châtillon
(1298 – † 1342)
1307 – 1342Comte de Blois
Seigneur de Fréteval
Seigneur de Château-Renault
Fils d'Hugues II et de Béatrice de Dampierre, il participa aux débuts de la Guerre de Cent Ans, qui éclate en 1337, aux côtés de son beau-frère, le roi Philippe VI de Valois.
Louis Ier de Blois-Châtillon
(1320 – † 1346)
1342 – 1346Comte de Blois
Seigneur de Fréteval
Fils de Guy Ier et de Marguerite de Valois, il hérita du comté de Blois et du Dunois, mais fut tué lors de la bataille de Crécy.
Louis II de Blois-Châtillon
(avant 1340 – † 1372)
1346 – 1372Comte de Blois
Comte de Soissons
Seigneur de Fréteval
Devenu comte alors qu'il était encore mineur, la régence du domaine est assurée par sa mère Jeanne de Beaumont. Il meurt sans descendance et transmet par testament les comtés de Blois et d'Avesnes à son frère Jean.
Jean II de Blois-Châtillon
(1340 – † 1381)
1372 – 1381Comte de Blois
Comte de Soissons
Seigneur de Fréteval
Frère du précédent. Meurt sans descendance pendant la guerre de Succession de Gueldre.
Guy II de Blois-Châtillon
(1346 – )
1381 – 1397Comte de Blois
Seigneur de Fréteval
Frère du précédent, il hérite des possessions de Jean II ainsi que toutes celles de la famille, à savoir les comtés de Blois, du Dunois, de Soissons et d'Avesnes. En 1360, il fut fait prisonnier des Anglais à la suite du traité de Brétigny, et sa libération lui coûte le Soissonnais. Il épouse sa cousine Marie de Namur en 1374, avec qui il eut un fils, Louis III, qui mourut prématurément en 1391. Guy céda alors ses possessions à Louis Ier d'Orléans aux dépens de ses héritiers (alors que par les femmes, la descendance des Blois-Châtillon est considérable). De 1391 à sa mort, il resta le seigneur usufruitier du comté de Blois.

Même si Guy II de Blois-Châtillon meurt sans descendance et est le dernier thibaldien à posséder un titre comtal dans le Blésois, son oncle Charles de Blois, prétendant au trône de Bretagne, fondera la maison de Blois-Penthièvre en se mariant avec la comtesse Jeanne de Penthièvre.

|→ Marie d'Avesnes, comtesse de Blois et de Chartres
   X Hugues Ier de Châtillon, comte de Saint-Pol
    |
    |→ Jean Ier de Blois-Châtillon, comte de Blois, de Dunois, de Chartres, seigneur d'Avesnes et de Guise
    |    X Alix de Bretagne, petite-fille de Thibaut Ier de Navarre
    |    |
    |    |→ Jeanne de Blois-Châtillon, comtesse de Blois, sans descendance, cède ses possessions à son cousin
    | 
    |→ Guy III de Châtillon-Saint-Pol, comte de Saint-Pol
         X Mathilde de Brabant
         |
         |→ Hugues II de Châtillon, comte de Saint-Pol, puis de Blois
             X BĂ©atrice de Dampierre, petite-fille de Marguerite de Constantinople
             |
             |→ Guy Ier de Blois-Châtillon, comte de Blois
             |   X Marguerite de Valois, fille de Charles de Valois
             |
             |→ Louis Ier de Blois-Châtillon, comte de Blois
             |   X Jeanne de Beaumont, comtesse de Soissons
             |   |
             |   |→ Louis II de Blois-Châtillon, comte de Blois, sans descendance
             |   |→ Jean II de Blois-Châtillon, comte de Blois, sans descendance
             |   |→ Guy II de Blois-Châtillon, finit par céder le comté de Blois
             |   |   X Marie de Namur
             |       |→ Louis III de Blois-Châtillon, comte de Dunois, décédé sans descendance avant son père
             |
             |→ Charles de Blois, seigneur de Guise
             |   X Jeanne, petite-fille d’Arthur II de Bretagne, comtesse de Penthièvre
                 |
                 |→ Marie de Blois, duchesse d’Anjou et du Maine
                 |   X Louis Ier d’Anjou, fils du roi Jean II, avec postérité
                 |
                 |→ Jean Ier de Châtillon
                 |   X Marguerite de Clisson
                      |
                      |→ Guillaume de Châtillon-Blois
                      |   X Isabelle, fille de Bertrand V de La Tour d'Auvergne
                          |
                          |→ Françoise de Châtillon
                          |   X Alain d'Albret, avec postérité

Par leur fils Jean II d'Albret avec son mariage avec la reine Catherine de Navarre, cette branche rejoint la branche principale de la maison, et donnera les dernières dynasties des rois de Navarre, mais aussi de France avec l’avènement des Bourbons avec leur descendant Henri III de Navarre et IV de France, qui absorberont la maison des Habsbourg tant en France qu’en Espagne.

Maison de Sancerre

À la mort de Thibaut IV de Blois en 1152, ses possessions furent partagées entre ses fils. Étienne son cadet reçut la seigneurie de Sancerre élevée en comté. Le comté de Sancerre était inféodé au comtés de Blois et de Champagne. Sa descendance porta le titre de comte de Sancerre jusqu'en 1419, année de la mort de la comtesse Marguerite de Sancerre.

Maison de Champlitte

Cette famille est une dynastie dite "bâtarde". Eudes de Champlitte est le fils de Hugues Ier de Champagne, comte de Troyes et fils de Thibaud III de Blois. Déshérité et renié, Eudes fut pourvu de la seigneurie de Champlitte, par son oncle Renaud III de Bourgogne[44]. Son fils Guillaume devint prince de Morée. La descendance d'Eudes s'éteignit au XVIIe siècle.

Lignées ducales (Montmorency, Aquitaine, Bretagne)

Au fil des siècles, les descendants de Thibaud Ier de Blois sont parvenus à intégrer la plupart des familles nobles d’Europe occidentale.

Jusqu’au XIe siècle, les Thibaldiens marient leurs filles à des héritiers d’autres ducs, en particulier avec les maisons de Montmorency, de Bretagne et de Poitiers-Aquitaine (qui elle-même donnera lieu à de nombreuses illustres maisons mais aussi l’accession aux trônes de France, d’Angleterre, d’Espagne et du Portugal via Aliénor d'Aquitaine).

|→ Thibaud le Tricheur, fils de Thibaud l’Ancien, comte de Blois
   X Liutgarde de Vermandois, petite-fille du roi Robert Ier
    |
    |→ Hildegarde de Blois
    |   X Bouchard Ier de Bray, seigneur de Bray et ancêtre de la maison de Montmorency, avec postérité
    |
    |→ Emma de Blois
    |   X Guillaume IV, comte de Poitiers et duc d’Aquitaine
    |    |
    |    |→ Guillaume V, duc d’Aquitaine
    |         X 1) Brisque de Gascogne
    |          |
    |          |→ Adélais de Poitiers
    |          |   X 1) Géraud Ier, comte d’Armagnac et duc de Gascogne, ancêtre de la maison d'Albret
    |          |   X 2) Arnaud II, vicomte de Lomagne et d'Auvillars, aussi ancêtre de la maison d’Albret
    |          |
    |         X 2) Agnès de Bourgogne
    |          |
    |          |→ Guillaume VIII, duc d’Aquitaine
    |            X Hildegarde de Bourgogne
    |             |
    |             |→ Guillaume IX, duc d’Aquitaine
    |                 X Philippa de Toulouse
    |                  |
    |                  |→ Guillaume X, duc d’Aquitaine
    |                      X Aliénor de Châtellerault, descendante de la sœur d’Emma de Blois
    |                       |
    |                       |→ Aliénor d'Aquitaine
    |                       |   X 1) Louis VII, roi de France
    |                       |   X 2) Henri II, roi d’Angleterre, dont descendent tous les suivants rois d’Angleterre
    |
    |→ Eudes Ier, comte de Blois
        X Berthe de Bourgogne, petite-fille du roi Louis IV d’Outremer
         |
         |→ Agnès de Blois
         |    X Geoffroy II, vicomte de Thouars
         |     |
         |     |→ Aimery IV, vicomte de Thouars
         |         X Aremgarde de Mauléon
         |          |
         |          |→ Aliénor de Thouars
         |              X Boson II de Châtellerault
         |               |
         |               |→ Aymeric Ier, vicomte de Châtellerault
         |                   X Dangereuse de L'Isle Bouchard
         |                    |
         |                    |→ Aénor de Châtellerault
         |                        X Guillaume X d'Aquitaine, descendant de la sœur d’Eudes Ier de Blois
         |
         |→ Eudes II, comte de Blois
         |    X Ermengarde d’Auvergne, descendante de Constance d'Arles
         |     |
         |     |→ Berthe de Blois
         |         X Alain III, duc de Bretagne, ancĂŞtre des suivants

Lignées royales (Bourbons, Capétiens)

Dès lors que les Thibaldiens prennent le contrôle de la Champagne, à partir de Thibaut le Grand en 1102, la maison de Blois sera à l’origine de nombreux monarques. Au XIIe siècle, les nombreux mariages princiers témoignent du gain d’influence de la dynastise blésoise, notamment grâce à leur implication dans la Première croisade, en Champagne, en Bretagne ainsi qu’en Normandie.

|→ Thibaut IV de Blois, fils d’Étienne II et d’Adèle de Normandie (fille de Guillaume le Conquérant)
   X Mathilde de Carinthie
    |
    |→ Marie de Champagne
    |   X Eudes II de Bourgogne, ancĂŞtre de la maison des Bourbons
    |
    |→ Thibaud V, comte de Blois, Châteaudun et Chartres
    |   X Adélaïde de France, fille du roi Louis VII et d’Aliénor d'Aquitaine (branche de Blois-Châtillon)
    |
    |→ Henri Ier, comte de Champagne et Brie
    |   X Marie de France, fille du roi Louis VII et d’Aliénor d'Aquitaine (future branche de Navarre)
    |
    |→ Adèle de Champagne, reine de France
    |   X Louis VII (branche des Capétiens, puis des Valois)

Membres du clergé

Au Moyen-Âge, si les fils aînés étaient généralement destinés à hériter des titres de noblesse, les plus jeunes étaient souvent engagés dans la religion.

Ainsi, de nombreux Thibaldiens ont pu occuper des fonctions importantes au sein du clergé :

Blasonnement

Blason des comtes de Blois, la Brisure de Blois
Blason des comtes de Blois-Champagne
Blason des Rois de Navarre
Blason d’Étienne d’Angleterre
Blason des comtes de Sancerre
Blason de la famille de Champlitte-Pontailler

Héritage laissé par les Thibaldiens

Patrimoine architectural

Patrimoine culturel

Foires de Champagne

Notes et références

Notes

  1. Thibaud le Tricheur fut régent de Bretagne pour son neveu Drogon.

Références

  1. Jean Goubet et Thierry Le Hête, Les comtes de Blois et de Champagne et leur descendance agnatique, généalogie et histoire d'une dynastie féodale, Généalogie et Histoire, 2004, p. 115.
  2. Sassier 1987, p. 146-147.
  3. Pierre-Gilles Girault, Le château de Blois en dates et en chiffres, Luçon, Jean-Paul Gisserot, , 64 p. (lire en ligne)
  4. Jacques Boussard, « L'Enclave royale de Saint-Martin de Tours. », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, vol. 1958, no 1,‎ , p. 157–179 (DOI 10.3406/bsnaf.1959.5968, lire en ligne)
  5. Jacques Boussard, « L'origine des familles seigneuriales dans la région de la Loire moyenne », Cahiers de Civilisation Médiévale, vol. 5, no 19,‎ , p. 303–322 (DOI 10.3406/ccmed.1962.1235, lire en ligne)
  6. (en + la) Foundation for Medieval Genealogy, « Central France: Blois, Tours » [« Les comtes de Blois et Tours »] Accès libre [html], sur fmg.ac (consultĂ© en ).
  7. Léonce Lex, Eudes, comte de Blois, de Tours, de Chartres, de Troyes et de Meaux (995-1037) et Thibaud, son frère (995-1004), , 198 p. (ISBN 978-0364650240, lire en ligne).
  8. Henri d'Arbois de Jubainville, Histoire des ducs et des comtes de Champagne : Depuis le VIe s. jusqu'à la fin du XIe, Éditions Durand, (ISBN 978-1273343377, lire en ligne)
  9. Michel Bur, La Champagne Médiévale, recueil d'articles, Langres, Dominique Guéniot Éditeur, , p.84
  10. Henri d'Arbois de Jubainville, LĂ©on Pigeotte, Histoire des ducs et des comtes de Champagne, A. Durand, 1859, page 133.
  11. Emmanuelle Santinelli, Des femmes éplorées: les veuves dans la société aristocratique du haut Moyen Âge, Presses Univ. Septentrion, 2003, page 132.
  12. Barthélemy, Chevaliers et miracles, Armand Colin, 2004.
  13. Karl Ferdinand Werner, Enquêtes sur les premiers temps du principat français (IXe – Xe siècles), Thorbecke, 2004, page 247.
  14. Philippe Le Bas, France dictionnaire encyclopédique, volume 3,Firmin Didot frères, 1841, page 42.
  15. « L'ascension du lignage robertien », Annuaire-bulletin de la Société de l'histoire de France, vol. 78,‎ (lire en ligne Accès libre).
  16. Paul Jeulin, « L'hommage de la Bretagne en droit et dans les faits », dans : Annales de Bretagne, tome 41, numéro 3-4, 1934, p. 408.
  17. Karl Ferdinand Werner, « L'acquisition par la maison de Blois des comtés de Chartres et de Châteaudun », Mélanges de numismatique, d'archéologie et d'histoire offerts à Jean Lafaurie, Paris, Société française de numismatique,‎ , p. 265-272.
  18. Régine Le Jan, Famille et pouvoir dans le monde franc (VIIe-Xe siècle): Essai d’anthropologie sociale, Éditions de La Sorbonne, , 571 p. (ISBN 978-2-859-44268-2, lire en ligne)
  19. Jean Favier, Les Plantagenêts: Origines et destin d'un empire (XIe-XIVe siècles), Fayard, (ISBN 978-2-213-63974-1, lire en ligne)
  20. Florian Mazel, Féodalités 888-1180, Paris, Belin, , p.42
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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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