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Thibaud III de Blois

Thibaud III de Blois (ou Thibaud Ier de Champagne)[1] (Thibault, Thibaud, Thibaut), né vers 1019, mort à Épernay le 29 ou , est le fils d'Eudes II de Blois et d'Ermengarde d'Auvergne. Puissant maître de maison féodale, le comte de Blois commence une longue carrière politique. Avec 52 années de service, de 1037 jusqu'à sa mort, il est d'ailleurs le comte de Blois au plus long règne. D'abord rejeté au nord et à l'ouest de ses domaines, en contrées par trop turbulentes, il accroît finalement son emprise politique et guerrière à l'est en devenant comte de Champagne.

Thibaud III de Blois
Blason

Un patron politique de l'époque féodale

L'héritier de la maison de Blois devient comte de Blois, Tours, Châteaudun, Chartres, Sancerre, Provins, Saint-Florentin, Château-Thierry de 1037 à 1089 et de Troyes, Meaux, Vitry de 1066 à 1089.

Au début de son règne, Thibaud III poursuit la guerre entamée par son père contre les comtes d'Anjou. Après avoir perdu Beauvais vers 1037, il est dès 1039 attaqué par le sud lorsque Foulques III capture Chinon, Montbazon puis Saint-Aignan[2]. Battu à la bataille de Nouy, près de Tours, assiégée en 1044, puis emprisonné, il finit par céder le pouvoir concret sur la Touraine au successeur de Foulques, Geoffroy II Martel. Il a dû aussi en perdre le titre car le roi de France Henri Ier de France, à qui il a refusé de prêter hommage et allié de la maison d'Anjou, l'en a dépossédé virtuellement pour le remettre tout aussi virtuellement à son vainqueur. Mais le traité qu'Angevins et Blésois signent à la fin de la bataille n'est qu'une passation de fief.

L'influence compromise à l'ouest, il reste à la maison de Blois de reprendre le chemin des conquêtes à l'est. En 1063-1065, son neveu Eudes III de Champagne, dont il a la tutelle, se révolte contre lui. Thibaud en profite pour conquérir la Champagne et devient comte de Champagne (Thibaud Ier), instaurant ainsi la puissante maison de Blois-Champagne. Protecteur des abbayes, il favorise la réforme monastique.

Il a le rare privilège de voir un tout jeune parent accéder à la canonisation, Thibaut de Provins, son filleul germain[3].

L'un de ses petits-fils, Thibaut IV de Blois (ou II de Champagne), dit Thibaud le Grand, comte de Blois-Champagne († 1152), se fait inhumer à l'abbaye Saint-Pierre de Lagny-sur-Marne pour signifier son implantation en Champagne face au Capétien[4].

Un autre petit-fils, Étienne de Blois (puis d'Angleterre) († 1154), s'empare en 1135 du trône anglais aux dépens de sa cousine Mathilde, fille d'Henri Ier d'Angleterre, et de son frère aîné Thibaut IV.

Mariages

Thibaud III de Blois épouse Gersende, fille du comte Herbert Ier du Maine, avant de la répudier en 1048. Une Gundrade, dont l'existence ne nous est connue que par un seul document, lui est ensuite citée comme épouse ; il est probable que Gundrade soit une transcription déformée du prénom Gersende, et que ces deux femmes n'en soient en réalité qu'une seule.

  • Cette Gersende/Gundrade est dite ĂŞtre la mère d'Étienne II de Blois, qui Ă©pouse Adèle de Normandie (Adèle de Blois), fille de Guillaume le ConquĂ©rant, d'oĂą la succession des comtes de Champagne, de Blois et de Sancerre, ainsi que des seigneurs de Sully-sur-Loire (et des rois d'Angleterre sous le règne d'Étienne). Cependant cette thèse est controversĂ©e, car la raison de la rĂ©pudiation de Gersende en 1048 semble ĂŞtre le fait qu'elle n'a pas donnĂ© d'enfant Ă  son mari[5]. Étienne II de Blois, selon cette hypothèse, serait donc plutĂ´t issu du second mariage de Thibaud III.

En secondes noces, il épouse, avant 1061, Alix de Valois (ou Adèle), comtesse de Bar-sur-Aube, sœur d'Adélaïde de Valois (morte entre 1093 et 1100), fille de Raoul IV de Vexin. Ils ont pour enfants :

Source

  • Larousse encyclopĂ©dique en couleurs, France Loisirs 1978.

Articles connexes

Notes et références

Références

  1. (en) Charles Cawley, « Thibaut [III] de Blois (-1089) », dans « Central France - Blois, Tours », chap. 1 : « Blois », section B : « Comtes de Blois [943]-1218 », sur MedLands – Foundation for Medieval Genealogy (consulté le ).
  2. Edmond Gautier, Histoire du donjon de Loches, (lire en ligne).
  3. (la) Mabillon, Vita S.Theobaldi Eremitae, Acta Sanctorum Ord.S.B.Saec. VI, Pars II. Ann.MLXVI, Julii 1, paragr. 3.
  4. Michel Bur, La formation du comté de Champagne (v. 950 - v. 1150), 1977, p. 306.
  5. (en) « NORTHERN FRANCE - VALOIS, VERMANDOIS », sur fmg.ac (consulté le ).
  6. Stéphane Morin Trégor, Goëlo, Penthièvre. Le pouvoir des Comtes de Bretagne du XIIe au XIIIe siècle, Presses Universitaires de Rennes, 2010 (ISBN 9782753510128), p. 184.
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