Thibaut V de Blois
Thibaut V de Blois, dit le Bon (° 1130 †1191, fut comte de Blois, de Châteaudun et de Chartres de 1152 à 1191. Il était fils puîné de Thibaut IV le Grand, comte de Champagne, de Blois et de Chartres, et de Mathilde de Carinthie.
Thibaut V de Blois | |
Enluminure du siège de Saint-Jean d'Acre, en 1191, auquel Thibaut V a participé. | |
Titre | |
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Comte de Blois | |
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Prédécesseur | Thibaut IV de Blois |
Successeur | Louis Ier de Blois |
Comte de Châteaudun | |
– | |
Prédécesseur | Thibaut IV de Blois |
Successeur | Louis Ier de Blois |
Comte de Chartres | |
– | |
Prédécesseur | Thibaut IV de Blois |
Successeur | Louis Ier de Blois |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Blois |
Date de naissance | |
Date de décès | |
Lieu de décès | Acre |
Père | Thibaut IV de Blois |
Mère | Mathilde de Carinthie |
Fratrie | Henri Ier de Champagne, Marie de Bourgogne, Isabelle, Étienne Ier de Sancerre, Guillaume aux Blanches Mains, Hugues de Blois, Mathilde, Agnès, Adèle de Champagne, Marguerite |
Conjoint | Sibylle de Château-Renard, Alix de France |
Enfants | Thibaut, Louis, Henri, Philippe, Marguerite, Adélaide, Élisabeth (ou Isabelle) |
Religion | catholique |
Origine
La famille de Blois était alors puissante : un oncle, Étienne, avait été roi d'Angleterre de 1135 à 1154, un autre oncle, Henri, fut évêque de Winchester en 1129 puis légat du pape pour l'Angleterre en 1138, une sœur, Adèle, reine de France ; quant aux trois frères de Thibaut, ils furent respectivement comte de Champagne (Henri), évêque de Chartres, archevêque de Sens et de Reims, cardinale et légat du pape (Guillaume) et seigneur de Sancerre (Étienne).
Biographie
Son père, Thibaut IV, mourut le 10 ou le : les Obituaires de Sens Tome II, Eglise cathédrale de Chartres, Obituaire du XIIe siècle confirment que Thibaut V et sa mère, Mathilde, firent à cette occasion une donation pour le salut de son âme et que le comte fut enterré à Lagny.
Thibaut V, devenu comte de Blois et de Chartres, suivit la politique paternelle des dernières années et fut fidèle au roi de France Louis VII, qui le nomma sénéchal de France. Il succéda à Raoul de Vermandois et fut le dernier à porter ce titre, ce qui ne l'empêcha pas, en 1159, de sceller un accord avec le roi Henri II d'Angleterre pour attaquer la région de Beauvais contre Louis VII. L'année suivante, il était de nouveau du parti du roi de France, aux côtés duquel il resta lors de la coalition de 1173 qui vit Louis VII s'allier aux enfants d'Henri II, Henri, Richard et Geoffroy, qui, encouragés par leur mère, s'étaient rebellés contre leur père.
Entre-temps, le à Blois, il envoya au bûcher 31 hommes, femmes et enfants appartenant à la communauté juive de la ville, condamnés à mort pour crime rituel (1re attestation d'une condamnation à mort pour accusation de meurtre rituel)[1] - [2]. Il semble avoir utilisé le prétexte de meurtre rituel (un enfant chrétien avait disparu) afin de conforter sa situation politique, étant alors en perte de pouvoir face à son frère, et financière, en s'appropriant les biens des victimes[3].
Après la mort de Louis VII, alors que le nouveau souverain, Philippe-Auguste, maintenait une excellente relation avec les fils d'Henri II d'Angleterre, notamment Henri dit le Jeune et Geoffroy II de Bretagne, Thibaut se joignit un temps à son frère aîné, Henri, et à Philippe Ier de Flandre, qui s'opposaient au jeune roi à propos du comté d'Artois et d'autre terres de Flandre qui faisaient partie de la dot de l'épouse de Philippe-Auguste, Isabelle de Hainaut mais à la mort d'Henri, Thibaut se rapprocha de son beau-frère et neveu par alliance, dont il devint, à compter de 1180, un fidèle soutien, de même que son frère, le cardinal Guillaume.
Thibaut et son frère Étienne accompagnèrent Philippe-Auguste à la troisième croisade. Thibaut arriva en Terre sainte à l'été 1190 et mourut le , de la dysenterie, lors du siège de Saint-Jean-d'Acre, dans les mêmes circonstances que son frère. Son corps fut rapatrié et inhumé dans l'abbaye de Pontigny.
Thibaut vécut principalement à Chartres, dont il fit rénover les murs.
Union et descendance
Il avait épousé en premières noces Sibylle de Château-Renault, qui lui laissa ce fief mais dont il n'eut pas d'enfants, puis, en 1164, la capétienne Alix (° 1150 †1195), fille de Louis VII le Jeune, roi de France, et d'Aliénor d'Aquitaine. Cette dernière lui donnera sept enfants et assurera la régence du comté de Blois au départ de son mari à la croisade, puis, à la mort de celui-ci, au nom de leur fils mineur, Louis.
Ils auront :
- Thibaut, mort jeune ;
- Louis (†1205), comte de Blois, de Chartres et de Clermont, marié à Catherine de Clermont ;
- Henri, mort jeune ;
- Philippe, mort jeune ;
- Marguerite (° 1170 †1230), comtesse de Blois et de Châteaudun, mariée vers 1183 avec Hugues III d'Oisy, vicomte de Cambrai (†1189), puis vers 1190 avec Otton Ier de Bourgogne, comte de Bourgogne (†1200), et enfin avec Gautier II d'Avesnes, seigneur de Guise (†1246) ;
- Adélaide, abbesse de l'abbaye Notre-Dame de Fontevraud en 1227 ;
- Élisabeth (ou Isabelle) morte en 1248, comtesse de Chartres et de Romorantin, mariée à Sulpice III d'Amboise, puis à Jean II de Montmirail, vicomte de Cambrai (†1244).
Notes et références
Références
- Histoire des Juifs de France, Communauté Israélite de Strasbourg.
- Pierre-André Taguieff, La judéophobie des Modernes: des Lumières au jihad mondial, 2008.
- « Il y a 850 ans, à Blois, 32 juifs furent envoyés au bûcher », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne).