Richilde, mère de Thibaud le Tricheur
Richilde (aussi écrit Richende ou Richildis en latin[1]), est l'épouse du vicomte de Tours Thibaud l'Ancien et la mère du comte Thibaud Ier de Blois. Son origine n'est pas certaine.
Richilde | |
Fonctions | |
---|---|
Vicomtesse de Tours | |
vers 908 – vers 940 | |
Prédécesseur | Inconnue |
Successeur | Liutgarde de Vermandois |
Vicomtesse de Blois | |
vers 920 – vers 940 | |
Prédécesseur | Inconnue |
Successeur | Liutgarde de Vermandois |
Biographie | |
Dynastie | Incertaine |
Surnom | Mère de Thibaud le Tricheur |
Date de naissance | vers 890 |
Date de décès | après 942 |
Père | Incertain |
Mère | Incertaine |
Conjoint | Thibaud l’Ancien |
Enfants | Thibaud Ier de Blois Richard de Blois Mère de Drogon de Bretagne |
Biographie
La vicomtesse de Tours
Après le décès de son époux (vers 940) elle devient religieuse[2] à l'abbaye de Saint-Martin de Tours.
Descendance
Trois enfants furent issus du mariage entre Richilde et le vicomte Thibaud[3] :
- Thibaud Ier, dit le Tricheur (né vers 910 – †977), qui deviendra comte de Blois et de Chartres ;
- Richard (†969), nommé archevêque de Bourges en 955 ;
- Une fille qui fut la mère de Drogon de Bretagne après un premier mariage avec le duc Alain II de Bretagne. Veuve en 952, elle épousa en secondes noces le comte Foulques II d'Anjou, qui meurt à son tour en 958.
Potentielles identités
Thèse carolingienne caduque
Une thèse aujourd'hui dépassée, construite par Jules Depoin[4], et souvent reprise dans le première moitié du XXe siècle[5], faisait de Richilde une fille du comte Hugues de Bourges et de Rothilde de France, fille du roi Charles II dit le Chauve et de Richilde d'Ardennes. Cette Richilde serait par ailleurs l'arrière-petite-fille du comte Rorgon Ier du Maine[6].
Cette thèse de Richilde de Bourges en tant qu'épouse de Thibaud, soutenue par Laurent Theis[7], expliquerait en partie la nomination de son fils Richard à l'archevêché de Bourges[8].
Richilde de Neustrie
Pour certains historiens, Richilde aurait pu être sœur[9] ou fille[10] - [11] du duc Robert le Fort. Néanmoins, les liens directs entre Thibaud Ier et le marquis de Neustrie ont été réfutés par Henri d'Arbois de Jubainville[12] - [13].
Hugonide du Maine
Richilde aurait pu être issue du mariage en secondes noces entre la même Rothilde de France avec le comte Roger du Maine, ce qui en ferait la tante par alliance d'Hugues le Grand[14]. Il pourrait également s'agir de la fille d'un neveu du comte Geoffroy du Maine[8].
Bosonide Garnérien
L'implantation des Thibaldiens à Provins, au nord de Sens et de Troyes et à Melun[15], s'expliquerait par le fait que Richilde serait une sœur du comte Richard, fils de Garnier de Sens et de Teutberge d'Arles, destitué vers 932[16].
Références
- (en + la) Foundation for Medieval Genealogy, « Franks: Maine Counts » [« Les comtes du Maine »] [html], sur fmg.ac (consulté en )
- Arbois de Jubainville (1859), Tome I, p. 461.
- Régine Le Jan, Famille et pouvoir dans le monde franc (VIIe-Xe siècle): Essai d’anthropologie sociale, Éditions de La Sorbonne, , 571 p. (ISBN 978-2-859-44268-2, lire en ligne)
- Jules Depoin - Thibaud le Tricheur fut-il bâtard et mourut-il centenaire ? – in : Études préparatoires à l'histoire des familles palatines, Société Historique de Pontoise et du Vexin, Pontoise, 1908, p. 556-602.
- Par exemple, Michel Bur – « La formation du comté de Champagne v. 950 – v. 1150 ». Mémoires des Annales de l’Est 54. Nancy, 1977, p. 153.
- (en) Katharine Keats-Rohan, « Two Studies in North French Prosopography » [« Deux études sur la prosopographie du Nord de la France »], Journal of Medieval History, vol. 20,‎ , p. 10
- Michel Bur, « La frontière entre la Champagne et la Lorraine du milieu du Xe à la fin du XIIe siècle », Forschungen zur wetereuropäischen Geschichte, France,‎ , p. 245
- Jacques Boussard, « L'origine des familles seigneuriales dans la région de la Loire moyenne », Cahiers de Civilisation Médiévale, vol. 5, no 19,‎ , p. 303–322 (DOI 10.3406/ccmed.1962.1235, lire en ligne, consulté le )
- Louis-Catherine Bergevin et Alexandre Dupré, Histoire de Blois, Volume 1, , 614 p. (ISBN 978-5-519-07069-0, lire en ligne).
- Émile de Toulgoët-Tréanna, Histoire de Vierzon et de l'abbaye de Saint-Pierre, , 547 p. (ISBN 978-2758600800, lire en ligne)
- E. J. Brill, Manuel d'histoire, de généalogie et de chronologie de tous les états du globe: Les états de l'Europe et leurs colonies, (lire en ligne), p. 45
- Léonce Lex, Eudes, comte de Blois, de Tours, de Chartres, de Troyes et de Meaux (995-1037) et Thibaud, son frère (995-1004), , 198 p. (ISBN 978-0364650240, lire en ligne)
- Henri d'Arbois de Jubainville, Histoire des ducs et des comtes de Champagne : Depuis le VIe s. jusqu'à la fin du XIe, Éditions Durand, (ISBN 978-1273343377, lire en ligne)
- (en) Thierry Le Hête, « Richilde, wife of Thibaud the Old, Viscount of Tours: A marriage intended to increase Thibaudian power » [« Richilde, épouse de Thibaud l'Ancien, vicomte de Tours : un mariage dans le but d'accroître le pouvoir thibaldien »], Foundations, no 1 (1), 3-4,‎ (lire en ligne [PDF])
- Philippe Thuillot. Les châtellenies au nord du Bassin parisien, du Xe au XIIIe siècle : étude sur les cadres institutionnels et les lieux de pouvoir, sur la société aristocratique. Thèse publiée en 2019, p. 284.
- Raphaël Bijard, « Les Thibaldiens : origines, premières alliances et ascension politique », sur Academia,