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Jacques-Henri de Bourbon

Jacques-Henri de Bourbon, nĂ© le au palais royal de la Granja de San Ildefonso, dans la province de SĂ©govie en Espagne, et mort le Ă  l’hĂŽpital cantonal de Saint-Gall en Suisse, est un infant d'Espagne, titrĂ© duc d'Anjou et duc de SĂ©govie[1] (titres de courtoisie). Il fut prĂ©tendant lĂ©gitimiste au trĂŽne de France de 1941 Ă  1975, d'abord sous le nom de Jacques II[2], puis Ă  partir de 1957 sous le nom d’Henri VI[N 1], et prĂ©tendant alphonsiste et carliste au trĂŽne d’Espagne sous le nom de Jacques IV.

Jacques-Henri de Bourbon
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Le duc de SĂ©govie, en mars 1935.

Titres

Prétendant légitimiste aux trÎnes de France et de Navarre

–
(34 ans et 20 jours)

Nom revendiqué Jacques II (jusqu'en 1957) puis Henri VI
Prédécesseur Alphonse de Bourbon, duc de TolÚde
Successeur Alphonse de Bourbon, duc d'Anjou

PrĂ©tendant au trĂŽne d’Espagne

–
(28 ans)

Nom revendiqué Jacques IV
PrĂ©dĂ©cesseur Alphonse XIII (roi d’Espagne)
Successeur Succession non revendiquée
Biographie
Titulature Infant d’Espagne
Duc de SĂ©govie
Duc d’Anjou
Duc de Madrid
Duc de TolĂšde
Dynastie Maison de Bourbon
Nom de naissance Jaime Luitpoldo Isabelino Enrique Alejandro Alberto Alfonso VĂ­ctor Acacio Pedro Pablo MarĂ­a de BorbĂłn y Battenberg
Naissance
San Ildefonso (Espagne)
DĂ©cĂšs
Saint-Gall (Suisse)
SĂ©pulture NĂ©cropole du site royal Saint-Laurent-de-l’Escurial
PĂšre Alphonse XIII
MÚre Victoire-Eugénie de Battenberg
Conjoints Emmanuelle de Dampierre
(jus canonicum, 1935-1975)
Charlotte Tiedemann
(jus civilis, 1949-1975)
Enfants Alphonse de Bourbon Prétendant légitimiste à la Couronne de France
Gonzalve de Bourbon
Religion Catholicisme romain
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Filiation

Jacques de Bourbon était le second fils du roi d'Espagne Alphonse XIII (1886-1941), de la maison capétienne de Bourbon, et de son épouse Victoire Eugénie de Battenberg (1887-1969). Il était le frÚre aßné de Jean de Bourbon (1913-1993), qui prétendit au trÎne d'Espagne à partir de 1941.

Biographie

Les infants Alphonse et Jacques, avec leur sƓur la princesse BĂ©atrice.

À sa naissance, il fut titrĂ© infant d’Espagne par son pĂšre, dans le cadre de la monarchie constitutionnelle instituĂ©e en 1876.

La légitimité de cette monarchie était contestée par les carlistes, partisans de la loi salique et donc du duc d'Anjou et de Madrid, cousin aßné d'Alphonse XIII.

Jacques de Bourbon devint sourd puis muet aprĂšs avoir dĂ» ĂȘtre opĂ©rĂ© des oreilles, Ă  cause d’une double mastoĂŻdite survenue en 1912 et qui avait Ă©tĂ© mal soignĂ©e. Par la suite, il apprit Ă  lire sur les lĂšvres et recouvra l'usage de la parole aidĂ© en cela par sa seconde Ă©pouse Charlotte qui fit une carriĂšre d'artiste lyrique avant son mariage avec l'infant.

L'exil (1931-1975)

Le , Alphonse XIII fut chassĂ© du pouvoir par les rĂ©publicains espagnols. Il prit en exil le titre de courtoisie de duc de TolĂšde et s’installa Ă  Paris Ă  l’hĂŽtel Meurice, puis Ă  Avon (Seine-et-Marne) Ă  l’hĂŽtel Savoy, le gouvernement de la RĂ©publique française lui ayant demandĂ© de rester Ă  au moins 60 km de la capitale. Puis en 1934, l’ex-roi Alphonse XIII et sa famille quittĂšrent la France et s’installĂšrent en dĂ©finitive Ă  Rome au Grand HĂŽtel.

Par la suite, Jacques de Bourbon vĂ©cut en France, d’abord Ă  Cannes Ă  l'hĂŽtel Majestic, ensuite au Cap d'Antibes, puis Ă  Rueil-Malmaison Ă  la villa Segovia, ensuite Ă  Paris au no 9 de l’avenue Ingres (dans le 16e arrondissement), puis plus tard Ă  Neuilly-sur-Seine, et finalement en Suisse.

Famille

Jacques de Bourbon Ă©pousa[N 2] Ă  Rome en l’église Saint-Ignace-de-Loyola le , Vittoria Jeanne Emmanuelle JosĂ©phine Pierre-Marie de Dampierre (nĂ©e le Ă  Rome, de nationalitĂ© française[N 3] et morte le Ă  Rome), fille aĂźnĂ©e de Roger de Dampierre (1892-1975), de la noblesse française, et de sa premiĂšre Ă©pouse Vittoria Ruspoli des princes di Poggio Suasa (1892-1982), de la noblesse italienne. De ce mariage, Jacques de Bourbon et Emmanuelle de Dampierre eurent deux fils :

Jacques de Bourbon se remaria civilement Ă  Innsbruck en Autriche, le avec Charlotte Tiedemann, cantatrice, deux fois divorcĂ©e (de Franz BĂŒchler et de Fritz Hippler), fille d’Otto Eugen Tiedemann et de Luisa Amalia Klein. Protestante originaire d'Allemagne, elle s'est convertie au catholicisme le , Ă  ÉcĂŽne en Suisse devant Mgr Lefebvre, quelques mois avant sa mort.

Pour l’Église catholique romaine et les lĂ©gitimistes, Emmanuelle de Dampierre, malgrĂ© un remariage civil (avec Antonio Sozzani), continua d’ĂȘtre prĂ©sentĂ©e comme l’épouse, puis la veuve, de Jacques de Bourbon, donc toujours duchesse d’Anjou et de SĂ©govie. À ce titre, elle prĂ©sida pendant de nombreuses annĂ©es diverses cĂ©rĂ©monies commĂ©moratives, aux cĂŽtĂ©s ou Ă  la place de son petit-fils Louis de Bourbon (1974).

Tutelle civile et décÚs

Une demande de mise sous tutelle de Jacques de Bourbon, introduite par ses fils devant le tribunal de la Seine, aboutit, le , à la nomination d'un conseil judiciaire pour l'administration de son patrimoine (Chantal de Badts de Cugnac et Guy Coutant de Saisseval, le Petit Gotha). Le duc d'Anjou et de Ségovie, défendu par maßtre Aujol gagna sur ses fils ce que son avocat appela « le procÚs de la honte ».

Ayant fait une chute accidentelle dans la rue Ă  Lausanne[8], Jacques Henri de Bourbon dut ĂȘtre hospitalisĂ© le . MalgrĂ© une opĂ©ration, les mĂ©decins ne purent le sauver.

Ses obsĂšques furent cĂ©lĂ©brĂ©es le dans l’église du SacrĂ©-CƓur d’Ouchy, Ă  Lausanne. Sur son cercueil furent dĂ©posĂ©s un drapeau royal français, un drapeau royal espagnol, ainsi que des colliers des ordres du Saint-Esprit et de la Toison d’or. Un service funĂšbre fut cĂ©lĂ©brĂ© en France le en la cathĂ©drale Saint-Denis, nĂ©cropole des rois de France.

Jacques Henri de Bourbon fut inhumĂ© tout d'abord au cimetiĂšre du Bois-de-Vaux Ă  Lausanne, puis en 1985 (avec l'accord du roi d’Espagne, son neveu) dans le panthĂ©on des infants, au monastĂšre Saint-Laurent de l’Escurial, au nord-ouest de Madrid.

L'héritier des rois d'Espagne

DĂ©sapprouvant le projet de mariage de son fils aĂźnĂ©, Alphonse, prince des Asturies, avec Edelmira Sampedro (1906-1994), une roturiĂšre cubaine, Alphonse XIII fit Ă©crire Ă  son fils aĂźnĂ© une lettre, le Ă  Lausanne (Suisse), dans laquelle le prince des Asturies renonçait au trĂŽne d’Espagne, pour lui et ses Ă©ventuels descendants. Cette renonciation Ă©tait faite par simple lettre sous seing privĂ©, sans aucun caractĂšre officiel, et sous la pression du souverain dĂ©chu, mais elle faisait nĂ©anmoins de l'infant Jacques le nouveau « prince des Asturies » des alphonsistes[N 4]. Mais il n'allait le rester que pendant dix jours.

Pensant que ses difficultĂ©s d’élocution et sa surditĂ© Ă©taient des obstacles Ă  une Ă©ventuelle restauration de la monarchie en Espagne, Alphonse XIII demanda Ă  son fils Jacques d'Ă©crire, Ă  l’hĂŽtel Savoy Ă  Avon le (le jour mĂȘme oĂč le prince des Asturies se mariait avec Edelmira Sampedro Ă  Lausanne), une lettre par laquelle il renonçait au trĂŽne d’Espagne, pour lui et ses Ă©ventuels descendants.

Le (jour de son mariage avec Emmanuelle de Dampierre), Jacques de Bourbon reçut de son pÚre le titre de courtoisie[1] de duc de Ségovie.

En 1936, Ă  la mort d'Alphonse Charles de Bourbon, duc de San Jaime, le dernier prĂ©tendant de la branche aĂźnĂ©e, une partie des carlistes se rangea derriĂšre le nouvel aĂźnĂ© salique : l'ex-roi Alphonse XIII. Mais de nombreux carlistes refusĂšrent de soutenir celui qu'ils considĂ©raient depuis cinquante ans comme un usurpateur, et se rangĂšrent derriĂšre un lointain cousin d’Alphonse XIII, François Xavier de Bourbon (1889-1977), qui avait Ă©tĂ© nommĂ© « rĂ©gent » par Alphonse Charles de Bourbon.

Armoiries du duc de SĂ©govie en tant qu'infant d'Espagne aprĂšs 1938 : l'Ă©cu central — sur le tout du tout — porte les armes de France pleines (sans la bordure de gueules, ou brisure d'Anjou) car l'infant Jacques est devenu le , le fils aĂźnĂ© du chef de la maison de Bourbon.

À partir de , il ne restait plus Ă  Alphonse XIII que deux fils, les infants Jacques (nĂ© en 1908) et Jean (nĂ© en 1913). L'ex-roi d'Espagne ne voulut pas revenir sur la renonciation qu'il avait fait signer Ă  l’infant Jacques en 1933. Le , un mois et demi avant sa mort, Alphonse XIII « abdiqua » en faveur de son fils cadet, Jean de Bourbon, qui se proclama comte de Barcelone le , quelques jours aprĂšs les obsĂšques de son pĂšre.

Jacques de Bourbon confirma tout d'abord sa renonciation de 1933 au trĂŽne d’Espagne par deux lettres adressĂ©es Ă  son frĂšre cadet, la premiĂšre Ă©crite le Ă  Lausanne, la seconde Ă©crite le Ă  Rome. Mais par la suite, le Ă  Paris (en prĂ©sence[N 5] de son avocat, le Dr. Ludwig Draxler (de), et d'un reprĂ©sentant de l'agence France-Presse[9]), Jacques de Bourbon rĂ©cusa toutes ses renonciations au trĂŽne d’Espagne (renonciations qu'il estimait avoir Ă©tĂ© faites sans motif valable, par simples lettres sous seing privĂ©, sans aucun caractĂšre officiel, et sous la pression de son pĂšre puis de son frĂšre), dont il s'estimait lĂ©gitime hĂ©ritier, en tant que fils aĂźnĂ© du dernier roi.

Entretemps, le , Ă  bord de l'Azor, le yacht de Francisco Franco (le chef de l’État espagnol), mouillĂ© au large de Saint-SĂ©bastien (Espagne), eut lieu une entrevue[10] entre Franco et les deux fils du dĂ©funt roi Alphonse XIII, Jacques de Bourbon, duc d'Anjou et de SĂ©govie et Jean de Bourbon, comte de Barcelone. Il fut convenu que Juan Carlos (nĂ© en 1938) et Alphonse (nĂ© en 1941), les deux fils de Jean de Bourbon, poursuivraient leurs Ă©tudes en Espagne. Jacques de Bourbon demanda qu'il en fĂ»t de mĂȘme pour ses deux fils, Alphonse (nĂ© en 1936) et Gonzalve (nĂ© en 1937), mais Franco refusa[11].

Le , par une lettre envoyĂ©e Ă  Francisco Franco, Jacques de Bourbon rappela qu'il Ă©tait le lĂ©gitime hĂ©ritier de la couronne d'Espagne. Le Ă  Paris, Jacques de Bourbon se dĂ©clara chef et souverain de l’ordre de la Toison d'or, en tant qu’hĂ©ritier du trĂŽne d’Espagne. Le , toujours Ă  Paris, il prit le titre de courtoisie de duc de Madrid[N 6], en tant que successeur de la branche carliste et donc hĂ©ritier salique de la couronne espagnole, dĂ©clarant « [unir] deux rameaux d'une mĂȘme famille spirituelle espagnole et [contribuer] ainsi Ă  la rĂ©conciliation de tous les Espagnols, sans exception d'aucun genre, rĂ©conciliation qui seule peut assurer le bonheur et la grandeur de [l'Espagne] »[14] (le nouveau duc de Madrid faisait allusion aux « rameaux » carliste et alphonsiste du royalisme espagnol).

L'ancienne reine d'Espagne Victoire Eugénie, veuve d'Alphonse XIII, qui portait en exil le titre de courtoisie de duchesse de TolÚde, mourut le à Lausanne. Son fils Jacques de Bourbon, déjà duc d'Anjou et de Ségovie ainsi que duc de Madrid, ajouta à ces titres de courtoisie celui de duc de TolÚde, symbolisant l'héritage monarchique de la branche alphonsiste, cette union des titres de duc de Madrid et de duc de TolÚde censée sceller la réconciliation des deux branches rivales, carliste[N 7] et alphonsiste, des Bourbons.

Le Ă  Neuilly-sur-Seine, Jacques de Bourbon Ă©crivit une lettre Ă  Francisco Franco (le chef de l’État espagnol). Par cette lettre (qu’il data du Ă  Paris), le duc d’Anjou et de SĂ©govie dĂ©clara accepter la dĂ©signation de son neveu Juan Carlos de Bourbon comme futur roi d’Espagne aprĂšs la mort de Franco. C’est « en vue du bien commun de l’Espagne, de la paix et de la prospĂ©ritĂ© du peuple espagnol » et Ă  la demande de son fils aĂźnĂ©, Alphonse (ainsi qu’avec l’accord du cadet, Gonzalve), que Jacques de Bourbon se rĂ©signa Ă  donner son accord Ă  cette restauration monarchique en Espagne au profit de Juan Carlos de Bourbon, bien que ce dernier ne soit pas l’aĂźnĂ© des descendants des rois Philippe V et Alphonse XIII d'Espagne.

L'héritier des rois de France et de Navarre

Le Ă  Paris, l'ex-roi Alphonse XIII vint rendre visite Ă  son cousin aĂźnĂ©, Jacques de Bourbon (1870-1931), duc d'Anjou et de Madrid, aĂźnĂ© des CapĂ©tiens, qui Ă©tait le prĂ©tendant lĂ©gitimiste au trĂŽne de France et le prĂ©tendant carliste au trĂŽne d'Espagne. Les deux hommes se rĂ©conciliĂšrent. Deux jours plus tard, Jacques de Bourbon vint rendre visite Ă  Alphonse XIII, qui rĂ©sidait Ă  Avon (Seine-et-Marne), Ă  l'hĂŽtel Savoy. À cette occasion, le prĂ©tendant lĂ©gitimiste et carliste remit Ă  l'ex-roi d'Espagne un collier de l'ordre du Saint-Esprit, hĂ©ritĂ© du comte de Chambord. Par ce geste, le duc d'Anjou et de Madrid voulait rappeler Ă  Alphonse XIII qu'il deviendrait un jour l'aĂźnĂ© des descendants d'Hugues Capet (Jacques de Bourbon Ă©tant cĂ©libataire et sexagĂ©naire, et son vieil oncle Alphonse de Bourbon Ă©tant octogĂ©naire et sans enfant).

Jacques de Bourbon (1870-1931), duc d'Anjou et de Madrid, mourut d'une angine de poitrine le Ă  Paris, une semaine aprĂšs son entrevue avec Alphonse XIII Ă  Avon. Cinq ans plus tard, son oncle Alphonse Charles de Bourbon (1849-1936), duc de San Jaime, mourut accidentellement le Ă  Vienne. À cette date, l’ex-roi Alphonse XIII d'Espagne devint pour les lĂ©gitimistes le nouveau chef de la maison de France, avec pour « dauphin » son fils aĂźnĂ©, Alphonse de Bourbon (1907-1938), ex-prince des Asturies, qui avait pris depuis son mariage le titre de courtoisie de comte de Covadonga.

Deux ans plus tard, la mort accidentelle du comte de Covadonga Ă  Miami le , fit de son frĂšre Jacques, duc de SĂ©govie, le nouveau dauphin de France de droit, pour les lĂ©gitimistes. Puis, Ă  la mort d'Alphonse XIII Ă  Rome le , le duc de SĂ©govie devint l’aĂźnĂ© des descendants d’Hugues Capet, de saint Louis, d’Henri IV et de Louis XIV. Les lĂ©gitimistes le reconnurent alors comme roi de France et de Navarre de droit, sous le nom de Jacques II.

AprĂšs la fin de la Seconde Guerre mondiale, Jacques de Bourbon, duc de SĂ©govie, assuma[N 8] sa position de chef de la maison royale de France en tant qu'aĂźnĂ© des CapĂ©tiens, en prenant le titre de courtoisie de duc d’Anjou et les pleines armes de France, et demanda par lettre datĂ©e du , Ă  Rome, Ă  Jacques de Bauffremont-Courtenay, qui vivait Ă  Paris, de faire connaĂźtre sa prise de position[19] et (lettre du ) d’ĂȘtre son reprĂ©sentant[20] en France.

Le Ă  Menaggio, province de CĂŽme (Italie), le duc d’Anjou et de SĂ©govie fit une dĂ©claration enregistrĂ©e devant notaire. Il dĂ©clara notamment : « notre qualitĂ© de chef salique de la maison de France comporte pour nous seul le droit hĂ©rĂ©ditaire de porter les armes appartenant au chef de cette maison soit : « d’azur Ă  trois fleurs de lis d’or », qu’en la mĂȘme qualitĂ© Ă  laquelle est attachĂ© hĂ©rĂ©ditairement le droit de faire valoir nos titres au trĂŽne de France, nous dĂ©clarons ne renoncer aucunement Ă  ce droit ».

En , Jacques de Bourbon chargea un lointain cousin capĂ©tien, François Xavier de Bourbon de transmettre sa dĂ©claration aux cours europĂ©ennes, accompagnĂ©e d’une lettre adressĂ©e aux cadets de la dynastie capĂ©tienne. Ce que François Xavier de Bourbon accepta, en rĂ©pondant Ă  Jacques de Bourbon le : « je sais bien que le fait de ta renonciation aux droits du trĂŽne d’Espagne ne pouvait modifier ton droit d’aĂźnĂ© ».

En 1947, parut un livre de Raoul de Warren sur les prétendants au trÎne de France : plusieurs pages[21] étaient consacrées au duc de Ségovie, à la suite de sa prise de position de l'année précédente. La déclaration du nouveau duc d'Anjou (Jacques II pour les légitimistes) avait donné lieu à quelques articles de presse, notamment dans les hebdomadaires Samedi-soir[22], Quatre et Trois (articles d'Alain Decaux)[23] et Cavalcade[24].

Le , le duc d’Anjou et de SĂ©govie confĂ©ra Ă  son fils aĂźnĂ©, Alphonse, les titres de courtoisie de duc de Bourbon et de duc de Bourgogne. Et le , il confĂ©ra Ă  son second fils, Gonzalve, le titre de courtoisie de duc d’Aquitaine.

Depuis 1947, les lĂ©gitimistes se retrouvaient chaque annĂ©e[25] pour la messe du dans l'Ă©glise Saint-Augustin de Paris, pour rendre hommage au roi Louis XVI. À partir de 1952, Jacques de Bourbon prĂ©sida[26] chaque Ă  Paris cette messe anniversaire de la mort de Louis XVI, d’abord Ă  Saint-Augustin[27] jusqu’en 1957, puis[28] Ă  la basilique Notre-Dame-des-Victoires de 1958 Ă  1971, puis Ă  la Chapelle expiatoire Ă  partir de 1972.

Le Ă  la basilique Saint-Denis, le duc d’Anjou et de SĂ©govie, invitĂ© par le conseil gĂ©nĂ©ral du dĂ©partement de la Seine, prĂ©sida en compagnie de son fils aĂźnĂ©, Alphonse, « duc de Bourbon », la cĂ©rĂ©monie[29] de remise du reliquaire de saint Louis, organisĂ©e par le MĂ©morial de France Ă  Saint-Denys.

À partir de 1957, Jacques de Bourbon signa dĂ©sormais Jaime Henri[N 9] puis Jacques Henri[N 1] ses actes français, ajoutant ainsi son quatriĂšme prĂ©nom Ă  son premier prĂ©nom (en revanche, il continua de signer ses actes espagnols du seul prĂ©nom Jacques). Les lĂ©gitimistes lui donnĂšrent donc dĂ©sormais comme nom royal Henri VI.

En , la tĂ©lĂ©vision française diffusa un entretien avec Jacques Henri de Bourbon, dans lequel il raconta le voyage autour du monde qu’il venait de faire pendant trois mois.

Le , le duc d’Anjou et de SĂ©govie inaugura[N 10]sur l'invitation de Patrick Esclafer de la Rode Ă  AngoulĂȘme une plaque sur la statue de Jean d'OrlĂ©ans (1400-1467), Ă  l’occasion du cinquiĂšme centenaire de la mort de ce CapĂ©tien, grand-pĂšre du roi François Ier de France. À cette occasion, Jacques Henri de Bourbon fut accueilli par l’évĂȘque d’AngoulĂȘme Mgr RenĂ© KĂ©rautret dans la cathĂ©drale Saint-Pierre et par le maire Ă  l’hĂŽtel de ville.

À la fin de l'Ă©tĂ© 1970, aprĂšs avoir rĂ©sidĂ© en France pendant deux dĂ©cennies (soit davantage que tous les autres prĂ©tendants lĂ©gitimistes depuis 1830) Jacques-Henri de Bourbon s'installe en Suisse, Ă  Lausanne, « dans une rĂ©sidence moderne qui tenait davantage de l'H.L.M. amĂ©liorĂ©e que de l'immeuble de luxe »[35].

DĂ©corations

DĂ©corations officielles

Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
Ordre de la Toison d'Or Chevalier de l'ordre de la Toison d'or ([36], autoproclamé grand maßtre de l'ordre[37] - [38] comme prétendant au trÎne d'Espagne à Paris le )[39]
Ordre de Charles III Chevalier au collier de l'ordre de Charles III ()[39] - [40]
Ordre d'Isabelle la Catholique Grand-croix ([41]) puis Chevalier au collier ([42]) de l'ordre d'Isabelle la Catholique[39]
Ordre de Calatrava Chevalier ([43]) puis Commandeur majeur ([44]) de l'ordre de Calatrava[39]
Real Maestranza de CaballerĂ­a de SĂ©ville Chevalier de la Real Maestranza de CaballerĂ­a de SĂ©ville (1925)[45]
Real Maestranza de CaballerĂ­a de Saragosse Chevalier de la Real Maestranza de CaballerĂ­a de Saragosse[46]
Drapeau du Royaume de Danemark Royaume de Danemark
Ordre de l'ÉlĂ©phant Chevalier de l'ordre de l'ÉlĂ©phant ()[39] - [47]

Décorations dynastiques françaises

En qualitĂ© de chef de la maison de Bourbon et prĂ©tendant lĂ©gitimiste au trĂŽne de France, Jacques-Henri de Bourbon revendique la grande maĂźtrise des ordres dynastiques traditionnels. Le , le duc d’Anjou et de SĂ©govie prĂȘta serment comme 17e chef et souverain grand maĂźtre de l'ordre du Saint-Esprit[48].

Ordre du Saint-Esprit 17e grand-maßtre de l'ordre du Saint-Esprit (1941) (disputé)
Ordre de Saint-Michel 23e grand-maßtre de l'ordre de Saint-Michel (1941) (disputé)
Ordre de Sainte-Louis 14e grand-maßtre de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis (1941) (disputé)
Grand-maĂźtre de l'ordre du Lys[49] (1941)

DĂ©corations dynastiques Ă©trangĂšres

Drapeau du Royaume des Deux-Siciles Royaume des Deux-Siciles
Drapeau de la GĂ©orgie GĂ©orgie, maison Bagrationi-Moukhraneli
Ordre de l'Aigle de GĂ©orgie Grand collier de l'ordre de l'Aigle de GĂ©orgie[52]

Titulature

Titres officiels

Armoiries de l'infant Jaime de BorbĂłn.

En Espagne, les qualifications et titres qu'a portés Jacques de Bourbon sont des titres réguliers accordés par le royaume d'Espagne depuis sa naissance jusqu'à l'abolition de la monarchie le :

  • - : Son Altesse royale don Jaime de BorbĂłn y de Battenberg, infant d'Espagne (naissance).

Titres de courtoisie

Les qualifications et titres de courtoisie portés par Jacques de Bourbon comme prétendant alphonsiste et carliste au trÎne d'Espagne sont les suivants :

  • - : Son Altesse royale don Jaime de BorbĂłn y de Battenberg, infant d'Espagne ;
  • - : Son Altesse royale le prince des Asturies (renonce Ă  ses droits en 1933) ;
  • - : Son Altesse royale don Jaime de BorbĂłn y Battenberg, infant d'Espagne ;
  • - : Son Altesse royale le duc de SĂ©govie, infant d'Espagne (annule sa renonciation au trĂŽne en 1949) ;
  • - : Son Altesse royale le duc de SĂ©govie ;
  • - : Son Altesse royale le duc de SĂ©govie, duc de Madrid ;
  • - : Son Altesse royale le duc de SĂ©govie, duc de Madrid, duc de TolĂšde.

En France

En France, les qualifications et titres portĂ©s actuellement par les membres de la maison de Bourbon n’ont pas d’existence juridique et sont considĂ©rĂ©s comme des titres de courtoisie. Ils sont attribuĂ©s par le chef de maison. PrĂ©tendant lĂ©gitimiste au trĂŽne de France, Jacques-Henri de Bourbon porta les titres suivants :

  • - : Son Altesse royale Jacques de Bourbon, prince du sang ;
  • - : Son Altesse royale Jacques de Bourbon, fils de France ;
  • - : Son Altesse royale le dauphin de France ;
  • - : Son Altesse royale le duc d'Anjou

La querelle dynastique française

Les prĂ©tentions au trĂŽne de France de Jacques Henri de Bourbon Ă©taient contestĂ©es par les orlĂ©anistes, partisans d’Henri d'OrlĂ©ans (1908-1999). Les orlĂ©anistes arguaient notamment des renonciations faites lors des traitĂ©s d'Utrecht (1713) par Philippe de France (1683-1746), ancĂȘtre direct de Jacques Henri de Bourbon, ainsi que d’une « fusion » intervenue en 1883 Ă  la mort d’Henri d'Artois (1820-1883) entre les orlĂ©anistes et les lĂ©gitimistes de l’époque. Aux yeux des orlĂ©anistes, Jacques Henri de Bourbon Ă©tait « don Jaime de BorbĂłn y de Battenberg », ex-infant d'Espagne et « duc de SĂ©govie ». Les orlĂ©anistes lui dĂ©niaient les pleines armes de France ainsi que le titre de « duc d’Anjou ».

Ascendance

Bibliographie

  • Ramon de Alderete, Les Bourbons que j'ai connus : contribution Ă  l'Ă©tude de la prĂ©paration de l'instauration d'un rĂ©gime franquiste-bourbonien en Espagne, AsniĂšres (2, rue Pilaudo), Ramon Alderete – imprimerie Lelong (Argenteuil), , 112 p. (OCLC 462164501, BNF 35333092)
  • (es) RamĂłn de Alderete, 
y estos Borbones nos quieren gobernar : recuerdos de veinte años al servicio de S.A.R. Don Jaime de BorbĂłn, AsniĂšres (2, rue Pilaudo), Ramon de Alderete (Edicion del autor) – imprimerie S.E.G. (ChĂątillon-sous-Bagneux), , 139 p. (OCLC 462163284, BNF 35332852)
  • (es) Begoña Aranguren, Memorias. Emanuela de Dampierre - Esposa y madre de los Borbones que pudieron reinar en España, La Esfera de los Libros, coll. « BiografĂ­as y Memorias », Madrid, 2003, 412 p. (ISBN 8497341414)
  • Jacques de Bauffremont et avec la collaboration de Karine Mauvilly, Souvenirs, I.M.B., , 225 p. (ISBN 978-2-9542791-0-7, prĂ©sentation en ligne)
  • Jacques Bernot, Les princes cachĂ©s : ou histoire des prĂ©tendants lĂ©gitimistes (1883-1989), Paris, Éditions Lanore ; François-Xavier Sorlot, Ă©diteur, coll. « Lanore histoire », , 318 p. (ISBN 978-2-85157-745-0, OCLC 905715018, lire en ligne).
  • Conseil de Monseigneur le duc d'Anjou, État prĂ©sent de la Maison de Bourbon : pour servir de suite Ă  l’Almanach royal de 1830 et Ă  d'autres publications officielles de la Maison, Paris, Éditions du Palais Royal, , 1re Ă©d., 151 p. (ISBN 2-7777-0204-7, prĂ©sentation en ligne)
  • Marc Dem, Le duc d'Anjou m'a dit : la vie de l'aĂźnĂ© des Bourbons, Paris, Perrin, , 177 p. (ISBN 2-262-00725-X, BNF 35055002)
  • Philippe Montillet, Cahiers D.U.C., no 6 : Les Princes AinĂ©s de la Maison de Bourbon (1883-1941) - Les successeurs du Comte de Chambord, Diffusion — UniversitĂ© — Culture, Paris, 1987, 47 p. (ISSN 0248-0484)
  • HervĂ© Pinoteau, Monarchie et avenir, Paris, Nouvelles Éditions Latines, , 190 p. (BNF 33137040, prĂ©sentation en ligne)
  • HervĂ© Pinoteau, L'hĂ©raldique capĂ©tienne en 1976, Paris, Nouvelles Éditions Latines, coll. « Autour des dynasties françaises », , 80 p. (ISBN 2-7233-0001-3, lire en ligne)
  • HervĂ© Pinoteau, Fabien Gandrille et Christian Papet-Vauban (prĂ©f. Alphonse de Bourbon), État prĂ©sent de la Maison de Bourbon - pour servir de suite Ă  l'Almanach royal de 1830 et Ă  d'autres publications officielles de la Maison, 2e Ă©d., Éditions du LĂ©opard d'or, Paris, 1983, 223 p. (ISBN 2863770225)
  • HervĂ© Pinoteau, Fabien Gandrille et Christian Papet-Vauban, État prĂ©sent de la Maison de Bourbon - pour servir de suite Ă  l'Almanach royal de 1830 et Ă  d'autres publications officielles de la Maison, 3e Ă©d., Éditions du LĂ©opard d'or, Paris, 1986, 244 p. (ISBN 2863770462)
  • HervĂ© Pinoteau et Christian Papet-Vauban, État prĂ©sent de la Maison de Bourbon - pour servir de suite Ă  l'Almanach royal de 1830 et Ă  d'autres publications officielles de la Maison, 4e Ă©d., Éditions du LĂ©opard d'Or, Paris, 1991, 253 p. (ISBN 2-86377-100-1) Ă©ditĂ© erronĂ© (BNF 35485120)
  • HervĂ© Pinoteau, Nouvelles prĂ©cisions dynastiques, Sicre Éditions, Paris, 2001, 77 p. (ISBN 2914352387)
  • Jean Silve de Ventavon (prĂ©f. Emmanuelle de Dampierre), La lĂ©gitimitĂ© des lys et le duc d'Anjou, Éditions Fernand Lanore, coll. « Reflets de l'histoire », Paris, 1989, 233 p. (ISBN 2851570609)
  • Jean-Fred Tourtchine (prĂ©f. Juan BalansĂł), Les manuscrits du C.E.D.R.E. - dictionnaire historique et gĂ©nĂ©alogique, no 6 : Le royaume d'Espagne, vol. 3, Cercle d'Études des Dynasties Royales EuropĂ©ennes, Paris, 1996, 213 p. (ISSN 0993-3964)
  • Patrick Van Kerrebrouck et avec la collaboration de Christophe Brun (prĂ©f. HervĂ© Pinoteau), Nouvelle histoire gĂ©nĂ©alogique de l'auguste maison de France, t. 4 : La maison de Bourbon - 1256-2004, vol. 1, Villeneuve d'Ascq, Patrick Van Kerrebrouck (auto-Ă©dition), , 2e Ă©d., 491 p. (ISBN 2-9501509-5-0)
  • Yvan de Wilde et Nicole Dubus Vaillant (prĂ©f. Patrick Esclafer de La Rode), À l'ombre du trĂŽne d'Espagne, Charlotte de Bourbon, duchesse de SĂ©govie, Antibes, Éditions Vaillant, , 256 p. (ISBN 978-2-916986-43-2)
  • (es) JosĂ© MarĂ­a Zavala, Don Jaime, el trĂĄgico BorbĂłn - La maldiciĂłn del hijo sordomudo de Alfonso XIII, La Esfera de los Libros, coll. « Historia del Siglo XX », Madrid, 2006, 424 p. (ISBN 8497345657)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. HervĂ© Pinoteau revendique avoir « imposĂ© cette appellation »[3] de Jacques-Henri au lieu de Jacques, et il ajoute que d'aprĂšs lui, « ce prĂ©nom d'Henri Ă©tait le seul bien français de la liste de ses prĂ©noms ». NĂ©anmoins, tous les Bourbons depuis 1561 (hors branches bĂątardes) descendent d'un CapĂ©tien qui s'appelait Jacques de Bourbon (1315-1362) — comte de La Marche et connĂ©table de France. Le prĂ©tendant lĂ©gitimiste de 1909 Ă  1931 s'appelait lui aussi Jacques de Bourbon (1870-1931) ; et jusqu'en 1957, le duc d'Anjou et de SĂ©govie Ă©tait appelĂ© Jacques II par les lĂ©gitimistes français. De son cĂŽtĂ©, HervĂ© Pinoteau appelait ces deux prĂ©tendants respectivement Jacques-Charles et Jacques-Henri, dĂšs 1954 dans son livre HĂ©raldique capĂ©tienne[4].
  2. Ce mariage ne fut jamais annulĂ© par l’Église catholique romaine (non reconnu par les Cortes en Espagne), mais sur le plan purement civil il fut annulĂ©[5] par le tribunal civil d’Ilfov, Ă  Bucarest (Roumanie) le , ce qui fut validĂ© en Italie par la cour d’appel de Turin qui ordonna la transcription Ă  l’état civil de Rome le (mais non validĂ© en France ni en Espagne)
  3. En tant que fille d'un Français, Emmanuelle de Dampierre est depuis sa naissance de nationalité française, ce qui fut reconnu le par le tribunal d'instance du 1er arrondissement de Paris. La duchesse d'Anjou et de Ségovie a transmis la nationalité française à ses deux fils, Alphonse de Bourbon (1936-1989) et Gonzalve de Bourbon (1937-2000), qui étaient français depuis leur naissance, ce qui fut reconnu par le tribunal d'instance de Montpellier les et . L'acte de naissance de la duchesse d'Anjou et de Ségovie avait été transcrit dÚs 1913 à l'ambassade de France à Rome. L'administration française a délivré à Emmanuelle de Dampierre des papiers d'identité au nom de « de Dampierre, Vittoria Jeanne Emmanuelle Joseph Pierre Marie. SAR duchesse d'Anjou et Ségovie[6] ».
  4. Les alphonsistes étaient les royalistes espagnols partisans de la branche cadette descendant de l'infant François (1794-1865), troisiÚme fils du roi Charles IV d'Espagne (1748-1819). Ils s'opposaient aux carlistes, partisans de la branche aßnée, descendant de l'infant Charles (1788-1855), deuxiÚme fils de Charles IV. La branche alphonsiste a régné sur l'Espagne de 1874 à 1931, avec les rois Alphonse XII (1857-1885) et Alphonse XIII (1886-1941). La branche carliste a lutté en vain pendant un siÚcle (de 1833 à 1936) pour restaurer la loi salique, abolie par le roi Ferdinand VII d'Espagne (1784-1833) au profit de sa fille aßnée, la reine Isabelle II d'Espagne (1830-1904) et au détriment de son frÚre l'infant Charles (1788-1855) et de ses descendants.
  5. Était aussi prĂ©sente Fr. Tiedemann, que Jacques de Bourbon avait Ă©pousĂ©e civilement quatre mois plus tĂŽt.
  6. Le titre ducal madrilĂšne venait d'ĂȘtre revendiquĂ© six mois auparavant[12] par un des prĂ©tendants carlistes concurrents, Xavier de Bourbon-Parme, qui avait ensuite annoncĂ© qu'il le confĂ©rait Ă  son fils aĂźnĂ©, Charles-Hugues de Bourbon-Parme, le , Ă  l'occasion des fiançailles de ce dernier[13].
  7. Éteinte dans les mĂąles en 1936, mais subsistant jusqu'en 1975 avec les trois derniĂšres niĂšces du dernier mĂąle : Blanche (1868-1949), BĂ©atrice (1874-1961) et Alice de Bourbon (1876-1975), reconnues comme infantes d'Espagne par les carlistes.
  8. Dans son livre Le duc d'Anjou m'a dit - La vie de l'aĂźnĂ© des Bourbons, Marc Dem rapporte les propos[15] du duc d'Anjou et de Cadix (fils aĂźnĂ© de Jacques de Bourbon) : c'est sa mĂšre, Emmanuelle de Dampierre, soucieuse de l'avenir de ses deux fils, qui demanda Ă  son mari d'assumer sa position d'hĂ©ritier des rois de France et de Navarre. L'Ă©pouse de Jacques de Bourbon fut notamment conseillĂ©e par le lĂ©gitimiste Georges Cattaui (Ă©crivain français d'origine Ă©gyptienne, ancien juif converti au catholicisme). En Ă  Villars-sur-Ollon, Cattaui avait rencontrĂ© le duc de SĂ©govie et l'avait suppliĂ© « d'assurer ses droits et titres d'aĂźnĂ© de la race capĂ©tienne, de chef de la Maison de France, de duc d'Anjou, de Bourbon, etc. »[16]. Il rencontra aussi[17] la duchesse de SĂ©govie, qui insistera auprĂšs de son mari pour qu'il proclame ses droits et ceux de leurs fils[18]. Cattaui s'en tiendra lĂ  et laissera d'autres lĂ©gitimistes, comme Dominique Clauzel et Édouard de Roquefeuil, conseiller le prĂ©tendant au trĂŽne de France.
  9. DĂšs le mois de , La Gazette royale[30] l'appelait dĂ©jĂ  « Jaime-Henri »[31]. Et en octobre, dans L'IntermĂ©diaire des chercheurs et curieux, HervĂ© Pinoteau parla de « Mgr Jaime-Henri duc d'Anjou et de SĂ©govie, aĂźnĂ© de tous les CapĂ©tiens »[32]. L'annĂ©e suivante, le duc d'Anjou signa « Jaime-Henri » la dĂ©claration qu'il fit Ă  la suite du coup d'État du [33]. Et en octobre, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle Ă©crivit au prince en l'appelant « Jaime Henri »[34].
  10. http://royaute-news.lo.gs/patrick-esclafer-de-la-rode-pour-l-histoire-biographie-a117328416 Photo de la cĂ©rĂ©monie, avec le prĂ©fet de la Charente, Michel Lamorlette, le maire d'AngoulĂȘme, Henri ThĂ©bault, et HervĂ© Pinoteau, Pierre Esclafer de la Rode et son fils Patrick Esclafer de la Rode.

Références

  1. « Ce titre n'a jamais eu existence légale en Espagne (c'était simplement un don d'Alfonso XIII en exil, qui n'a pas été officialisé par son petit-fils et successeur le roi Juan Carlos) » : Juan Balansó, ICC : L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, no 468, , p. 432 (ISSN 0994-4532) (BNF 34412422).
  2. « C'est Ă  Mgr Jacques II duc d'Anjou et de SĂ©govie, chef de l'auguste maison de France, et Ă  ses deux fils, que doivent aller nos fidĂ©litĂ©s monarchiques. Ce prince est le seul qui, par droit de naissance, peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme Ă©tant le roi, car il est l'aĂźnĂ© de la dynastie capĂ©tienne » (p. 97) : HervĂ© Pinoteau, « D'Hugues Capet Ă  Jacques II, ou AdalbĂ©ron a bon dos », La Science historique, 2e sĂ©rie, nos 10-11,‎ , p. 89-98 (BNF 34387792).
  3. Hervé Pinoteau, « Quelques considérations sur la mort du comte de Chambord et la légitimité », sur Les Rois Souterrains, (consulté le ).
  4. HervĂ© Pinoteau, HĂ©raldique capĂ©tienne, Paris, Éditions Patrice de La PerriĂšre, (1re Ă©d. 1954), 139 p. (ISBN 2863770040 (Ă©ditĂ© erronĂ©), BNF 36599636), p. 13 et 28-29.
  5. Wilde 2013, p. 127
  6. Van Kerrebrouck 2004, p. 265
  7. Bottin mondain 1973, V° Ajou, Ségovie et TolÚde, p. 459.
  8. Wilde 2013, p. 235.
  9. « Querelle de famille chez les Bourbons », Le Monde, no 1508,‎ , p. 2.
  10. Alderete 1974, p. 57-58.
  11. Dem 1989, p. 33.
  12. Van Kerrebrouck 2004, p. 455.
  13. Van Kerrebrouck 2004, p. 461.
  14. « Don Jaime de Bourbon (fils aĂźnĂ© d'Alphonse XIII) revendique la succession carliste », Le Monde, no 6003,‎ .
  15. Dem 1989, p. 71 et 166.
  16. Lettre de Georges Cattaui Ă  HervĂ© Pinoteau, en date du : HervĂ© Pinoteau, « 1946 : Un nouveau commencement
 [1] », Le lien lĂ©gitimiste, no 28,‎ , p. 8-11.
  17. Lettre d'Emmanuelle de Dampierre Ă  HervĂ© Pinoteau, en date du : « J'ai connu Cattaui Ă  Lausanne. Il Ă©tait trĂšs lĂ©gitimiste et gaulliste. Lui, mes enfants et moi avions fait le voyage ensemble Ă  Villars sur Ollon oĂč je passais l'Ă©tĂ© » (HervĂ© Pinoteau, « 1946 : un nouveau commencement
 [2] », Le lien lĂ©gitimiste, no 29,‎ , p. 3-7).
  18. Daniel de Montplaisir, « De Chateaubriand Ă  Cattaui, Bourbons oubliĂ©s, Bourbons retrouvĂ©s », dans Centre d'Etudes Historiques (prĂ©face : Louis, duc d'Anjou ; avant-propos : Jean-Christian Pinot, prĂ©sident du C.E.H.), Les Bourbons et le XXe siĂšcle : actes de la XXe session [de l'universitĂ© d'Ă©tĂ©] du Centre d'Études Historiques (du au ), Neuves-Maisons, CEH, , 269 p. (OCLC 898658205), p. 99-108.
  19. Bauffremont 2012, p. 14 et 179.
  20. Bauffremont 2012, p. 24 et 181.
  21. Raoul de Warren, Énigmes et controverses historiques : les prĂ©tendants au trĂŽne de France, Paris, Éditions S. G. A. F., , 234 p. (BNF 31623632, prĂ©sentation en ligne), chap. VI, p. 131-143.
  22. « Sosie d'Adolphe Menjou, Jacques Ier [sic pour Jacques II] duc de Ségovie revendique le trÎne de France », Samedi-soir, no 88, , p. 9 (BNF 32864589).
  23. Quatre et Trois, nos 67 et 70, et (BNF 32846474).
  24. Cavalcade, no 57, (BNF 32738348) (ISSN 2113-1236).
  25. « Nous avons annoncĂ© qu'une messe anniversaire de la mort de Louis XVI avait Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©e, le , en l'Ă©glise Saint-Augustin, devant une centaine de personnes. [
] La cĂ©rĂ©monie de Saint-Augustin, qui se dĂ©roula bien dans les circonstances que nous avons rapportĂ©es, Ă©tait organisĂ©e, elle, par un groupe de monarchistes " lĂ©gitimistes ", ceux qui, rejetant les prĂ©tentions du comte de Paris, ont choisi pour chef le duc de SĂ©govie, don Jaime de Bourbon » : « Un point d'histoire », Le Monde, no 931,‎ .
  26. « À Saint-Augustin, l'infant don Jaime d'Espagne, entourĂ© d'une poignĂ©e de fidĂšles, les lĂ©gitimistes, a prĂ©sidĂ© lui-mĂȘme l'hommage, qui avait lieu dans la crypte de l'Ă©glise. " C'est exclusivement en ma qualitĂ© de chef de la Maison de Bourbon, y avait-il dĂ©clarĂ©, que je prĂ©siderai cette cĂ©rĂ©monie. " » : « L'anniversaire de la mort de Louis XVI », Le Monde, no 2174,‎ .
  27. « En l'Ă©glise Saint-Augustin, Ă  la chapelle des catĂ©chismes, les " lĂ©gitimistes " se sont rĂ©unis pour l'office autour du duc d'Anjou et de SĂ©govie, fils d'Alphonse XIII, en sa qualitĂ© de chef de la maison de Bourbon » : « L'anniversaire de la mort de Louis XVI », Le Monde, no 3109,‎ .
  28. « 1972-1992 : vingt ans de Chapelle expiatoire », Feuille d’information lĂ©gitimiste, Paris, Service d’information culturelle et de rĂ©alisations Ă©ditoriales, no 95,‎ , p. 3 (ISSN 0764-5031).
  29. « Mgr Bressolles a prononcĂ© le panĂ©gyrique du roi " rassemble[u]r des terres et des Ăąmes " », Le Monde, no 3513,‎ .
  30. La Gazette royale, organe officiel de l'AGLF (Association générale des légitimistes de France), fut publiée de 1957 à 1962 (BNF 32781508).
  31. Pinoteau 1960, p. 158.
  32. L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, vol. 7, no 79, , p. 774 (ISSN 0751-5561) (BNF 34384156).
  33. Pinoteau 1960, p. 111-112.
  34. « Lettre Ă  don Jaime Henri de Bourbon, duc d'Anjou et de SĂ©govie, Ă  Rueil-Malmaison (Seine) – » : Charles de Gaulle, Lettres, notes et carnets. [8], -, Paris, Plon, 1985 (BNF 36624032), p. 119, lire en ligne.
  35. Jean-Pierre Ollivier, La Folie des Grandeurs : MĂ©moires d'un mystificateur, Lausanne, Éditions Pierre-Marcel Favre, Publi SA, , 188 p. (ISBN 2-8289-0066-X (Ă©ditĂ© erronĂ©)), partie 1 (« La course aux couronnes »), chap. XVII, p. 105.
  36. (es) « Guia oficial de Espana », (consultĂ© le ) : « 1921 : S. A. R. el Sermo. Sr. Infante D. Jaime de Borbon, 24 Octubre. », p. 210
  37. (es) « El Toisón de Oro en el siglo XXI, p. 11 »
  38. Baron HervĂ© Pinoteau, État prĂ©sent de la maison de Bourbon, Paris, Ă©d. Le LĂ©opard d'or, , p. 243 :
    « [
] le Prince [Alphonse de Bourbon, duc de Cadix] estimait que l'ordre Ă©tait Ă©videmment liĂ© Ă  la couronne d'Espagne, mais que tant que celle-ci n'Ă©tait pas attribuĂ©e, son pĂšre [Jacques-Henri de Bourbon, duc de SĂ©govie] pouvait s'en dire lĂ©gitimement chef souverain. »
  39. « GENEALOGY OF THE ROYAL HOUSE OF BOURBON », sur web.archive.org, (consulté le )
  40. (es) « Guia oficial de Espana », (consultĂ© le ) : « 1925 : S. A. R. el Sermo. Sr. Infante D. Jaime de Borbon, 9 Diciembre. », p. 219
  41. (es) « Guia oficial de Espana », (consultĂ© le ) : « 1925 : [
] S. A. R. el Sermo. Sr. Infante D. Jaime de Borbon, 9 Diciembre. », p. 248
  42. (es) « Real decreto agraciando con el Collar de la Real Orden de Isabel la Católica a Su Alteza Real el Infante Don Jaime de Borbón. »
  43. (es) « Real decreto haciendo merced de Håbito de Caballero de la Orden Militar de Calatrava a S. A. R. Don Jaime de Borbón, Infante de España. »
  44. (es) « Real decreto nombrando para la Dignidad de Comendador Mayor vacante en la Orden de Calatrava a Su Alteza Rel el Serenísimo Señor Infante Frey D. Jaime de Borbón y Battemberg, Caballero Profeso de la expresada Orden. »
  45. (es) « Guia oficial de Espana », (consultĂ© le ) : « Caballeros. [
] 1925 : S. A. R. el Sermo. Sr. Infante D. Jaime de Borbon y Battenberg. », p. 265
  46. (es) « Guia oficial de Espana », (consultĂ© le ) : « Caballeros. [
] S. A. R. el Sermo. Sr. D. Jaime-Luitpoldo de Borbon, Infante de España. », p. 281
  47. (da) « Armorial des chevaliers de l'ordre de l'Eléphant, p. 151 », sur kongehuset.dk (consulté le )
  48. Conseil de monseigneur le duc d'Anjou, État prĂ©sent de la maison de Bourbon, Paris, Ă©d. Le Palais Royal, , p. 141 :
    « 17e chef et souverain grand maĂźtre : Jacques Henri VI prĂȘte serment le . »
  49. HervĂ© Pinoteau, État de l’ordre du Saint-Esprit en 1830 et la survivance des ordres du roi, Paris, Nouvelles Éditions Latines, coll. « Autour des dynasties françaises », , 165 p. (ISBN 2-7233-0213-X, lire en ligne), p. 138 et 140. Jacques de Bourbon crĂ©a des chevalier de l'Ordre du Lys, cette dĂ©coration n'Ă©tait pas un ordre lors de sa crĂ©ation en 1814, mais le prĂ©tendant la considĂ©rait manifestement comme telle.
  50. Conseil de monseigneur le duc d'Anjou, État prĂ©sent de la maison de Bourbon, Paris, Ă©d. Le Palais Royal, , p. 145 :
    « Deux Siciles. Ordre royal de Saint-Janvier. [
] Chevaliers : [
] 1960-1963 : Mgr Jacques Henri VI duc d'Anjou et de SĂ©govie »
  51. « Necrologies (from 1969) », sur web.archive.org, (consulté le )
  52. « Royal House of Georgia | Historia de la Orden del Águila de Georgia y la TĂșnica inconsutil de Nuestro Señor Jesucristo », sur web.archive.org, (consultĂ© le )
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