Guénin (Morbihan)
GuĂ©nin [genÉÌ] est une commune française situĂ©e dans le dĂ©partement du Morbihan, en rĂ©gion Bretagne.
Guénin | |
Campagne de Guénin sous la brume. | |
HĂ©raldique |
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Administration | |
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Pays | France |
RĂ©gion | Bretagne |
DĂ©partement | Morbihan |
Arrondissement | Pontivy |
Intercommunalité | Baud Communauté |
Maire Mandat |
Anthony Onno 2020-2026 |
Code postal | 56150 |
Code commune | 56074 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Guéninois, Guéninoise |
Population municipale |
1 848 hab. (2020 ) |
Densité | 64 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 47° 54âČ 28âł nord, 2° 58âČ 46âł ouest |
Altitude | 63 m Min. 32 m Max. 152 m |
Superficie | 28,71 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Baud (commune de la couronne) |
Ălections | |
DĂ©partementales | Pontivy |
Localisation | |
GĂ©ographie
Ce territoire, limitĂ© au nord par PlumĂ©liau, Ă l'est par Ăvellys et Plumelin, au sud par La Chapelle-Neuve et Baud, et Ă l'ouest par Saint-BarthĂ©lemy, est traversĂ© du nord au sud par le cours sinueux de l'Ăvel, affluent de rive gauche du Blavet. Sa superficie est de 2 870 hectares, dont un tiers environ est en culture, un tiers en landes, et le reste en prĂ©s et en bois.
Le Manéguen (la "Montagne blanche") est un massif granitique dont les deux sommets culminent à 155 mÚtres et dominent les prairies vallonnées qui l'entourent et qui sont constituées de schistes briovériens. Sa singularité géologique lui vaut une réputation de mystÚre et de nombreuses légendes ont trait à ce site ; une christianisation s'est produite par la suite, chacun de ses deux sommets portant une chapelle. Un pardon encore trÚs suivi se déroule chaque année au mois de juillet[1].
Communes limitrophes
L'étroit et long appendice méridional de la commune, qui rattache à Guénin le hameau de Kerdélis, isole presque la partie orientale du finage de Baud du reste du territoire communal de cette localité.
Description
La partie centrale du finage communal, traversĂ©e par l'Ăvel (qui dessine plusieurs mĂ©andres, certains accentuĂ©s), est vallonnĂ©e et dominĂ©e par les collines de Tosten Justice (qui culmine Ă 144 mĂštres d'altitude) et du Maneguen (155 mĂštres d'altitude). Deux affluents de l'Ăvel limitent la commune : le ruisseau de TĂ©lĂ©nĂ© au sud-est et le ruisseau du FrĂ©meur ; une partie de la limite orientale est marquĂ©e par le ruisseau de Kermorvan, dit aussi de Kerdualic. Le point le plus bas du territoire communal (32 mĂštres) est Ă son extrĂȘme sud, lĂ oĂč l'Ăvel quitte la commune, en aval du pont et du moulin de KerdĂ©hel. Le bourg, en position relativement centrale au sein de la commune, est vers 80 mĂštres d'altitude. L'Ă©tang de GuĂ©nin est un Ă©tang communal[2] : un sentier piĂ©tonnier en fait le tour ; c'est un lieu de pĂȘche et de loisirs frĂ©quentĂ© l'Ă©tĂ© par les habitants de la rĂ©gion[3].
Guénin présente un paysage agraire traditionnel de bocage avec un habitat dispersé en de nombreux écarts formés de hameaux (villages) et fermes isolées. La commune, éloignée des grands centres urbains, n'est pas concernée par la rurbanisation ; quelques lotissements se sont toutefois construits aux alentours du bourg.
La commune est traversée par la voie express RN 24 allant de Rennes à Lorient et desservie par les échangeurs de Bonvallon cÎté est et de Grand-Golher plus à l'ouest, via la D 179 qui traverse le bourg de Guénin ; la D 768 (ancienne RN 168), partiellement elle aussi à 4 voies de circulation, part également de cet échangeur proche de Baud en direction de Pontivy en traversant la partie occidentale de la commune.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en premiÚre approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[5].
Les paramĂštres climatiques qui ont permis dâĂ©tablir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent aux donnĂ©es mensuelles sur la normale 1971-2000[6]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© ci-aprĂšs.
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Avec le changement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Ănergie et du Climat[8] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[9] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. Ces changements peuvent ĂȘtre constatĂ©s sur la station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France la plus proche, « Moreac », sur la commune de MorĂ©ac, mise en service en 1994[10] et qui se trouve Ă 12 km Ă vol d'oiseau[11] - [Note 3], oĂč la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 12 °C et la hauteur de prĂ©cipitations de 1 004,6 mm pour la pĂ©riode 1981-2010[12]. Sur la station mĂ©tĂ©orologique historique la plus proche, « Lorient-Lann Bihoue », sur la commune de QuĂ©ven, mise en service en 1952 et Ă 35 km[11], la tempĂ©rature moyenne annuelle Ă©volue de 11,6 °C pour la pĂ©riode 1971-2000[13], Ă 12 °C pour 1981-2010[14], puis Ă 12,2 °C pour 1991-2020[15].
Urbanisme
Typologie
Guénin est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4] - [16] - [17] - [18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Baud, dont elle est une commune de la couronne[Note 5]. Cette aire, qui regroupe 2 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[19] - [20].
Occupation des sols
Le tableau ci-dessous prĂ©sente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).
Type dâoccupation | Pourcentage | Superficie (en hectares) |
---|---|---|
Tissu urbain discontinu | 2,0 % | 57 |
Zones industrielles ou commerciales et installations techniques | 0,6 % | 18 |
Terres arables hors périmÚtres d'irrigation | 63,8 % | 1842 |
Prairies et autres surfaces toujours en herbe | 8,1 % | 223 |
SystĂšmes culturaux et parcellaires complexes | 11,6 % | 336 |
Surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants | 3,2 % | 92 |
ForĂȘts de feuillus | 6,9 % | 199 |
ForĂȘts mĂ©langĂ©es | 2,8 % | 80 |
Landes et broussailles | 1,0 % | 30 |
Source : Corine Land Cover[21] |
Toponymie
Attestée sous les formes Guinin en 1448 et 1477, Guenin en 1464 et 1536, Guenin en 1793, Baud et Guenin (citées ensemble) en 1801.
Le nom breton de la commune est Gwennin.
Anthroponyme comportant le radical Gwen signifiant (blanc, sacré, pur, clair...) et de la terminaison courante -in dans les noms de personnes bretons (comme dans Hernin par exemple).
Guenin est un nom de famille dérivé de guene, forme alterée de wano, nom de personne d'origine germanique, issu du radical wan qui signifie espérance.
Sur cette commune, se trouve le site de Ménez Gwenn ou Mané Gwenn, « la montagne blanche, sacrée, sainte ».
Le toponyme Tosten Justice, qui correspond à la colline la plus élevée de Guénin, s'explique par les piliers de justice qui s'y trouvaient sous l'Ancien Régime.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Au sommet de la colline de ManĂ©guen, la "pierre du sacrifice", creusĂ©e de petits bassins, pourrait ĂȘtre un ancien autel druidique, amĂ©nagĂ© pour des rituels. On raconte des personnes Ă©taient offertes en sacrifice Ă la divinitĂ© du lieu. Des vieillards venaient Ă©galement ici pour finir leurs jours ici selon une croyance locale[22].
La voie romaine allant de Darioritum (Vannes) à Vorgium (Carhaix) traversait la commune (borne milliaire de Dosten) ; Locmiquel est un site gallo-romain : on y a trouvé de nombreux fragments de briques romaines, ainsi qu'à Keralbaud ; des restes de fortifications à Kerival correspondent probablement à un camp romain[23].
Moyen-Ăge
Guénin est un démembrement de l'ancienne paroisse de l'Armorique primitive de Baud. On trouve à Guénin un lieu-dit Lenvaud qui, semble attester l'appartenance primitive de Guénin à Baud. La paroisse de Guénin faisait autrefois partie du doyenné de Porhoët et de la vicomté de Rohan.
Une légende raconte qu'en l'an 1300 la colline du Manéguen fut illuminée d'une exceptionnelle blancheur durant plusieurs jours et plusieurs nuits ; son nom en proviendrait ("Montagne blanche" en français)[22].
En 1380 le manoir de Thevenel appartenait Ă Alain de Thevenel[24].
Jean de Tenuel fit construire au XVe siÚcle le manoir de Tenuel ; la seigneurie de Tenuel était alors la plus importante de la paroisse[25]. Parmi les autres nobles du XVe siÚcle dont l'histoire a retenu les noms, Pezron le Pozrou du village de Téléné, et Guillaume des Portes.
Selon un aveu de 1471, Guénin était au sein de la Vicomté de Rohan, une des 46 paroisses ou trÚves de la seigneurie proprement dite de Rohan[26].
Temps modernes
En 1742 la famille Martel, qui possédait alors la seigneurie de Teruel, fit reconstruire le manoir. Comme ils étaient seigneurs prééminenciers de la paroisse, ils participÚrent largement à la reconstruction de l'église paroissiale comme l'atteste le blason situé sur sa façade[25].
La paroisse de Guénin était divisée en 6 frairies, celles du bourg, du Manéguen, de Téléné, de la Haye, de la RiviÚre et de la Lande ; deux chapellenies y existaient[27].
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Guénin en 1778 :
« GuĂ©nin, sur un cĂŽteau, et sur la riviĂšre d'Ăvelle ; Ă 6 lieues trois-quarts au Nord-Nord-Ouest de Vannes, son Ă©vĂȘchĂ© ; Ă 11 lieues de Rennes et Ă 5 lieues un quart de GuĂ©mĂ©nĂ©, sa subdĂ©lĂ©gation. Cette paroisse ressort Ă la cour royale de PloĂ«rmel : on y compte 1 700 communiants[Note 6] ; la cure est Ă l'ordinaire. (...) [Non loin du manoir de Thevenel], on voit (...) deux montagnes qui se terminent en cĂŽnes : sur le sommet de l'une est la chapelle Saint-Michel, et sur l'autre celle de MenĂ© guen ; elles donnent leur nom Ă ces deux montagnes. Le manoir de Kermorvan est (...) dans ce territoire, qui est coupĂ© par les riviĂšres de Blavet et d'Ăvelle [Ăvel] ; ce pays est abondant en grains et foin ; les landes n'y sont pas rares[24]. »
Révolution française
Pierre Guillerme, recteur de GuĂ©nin depuis 1787, refusa de prĂȘter le serment de fidĂ©litĂ© Ă la Constitution civile du clergĂ© ; il dut s'exiler en Espagne, oĂč il resta jusqu'au Concordat ; les biens du presbytĂšre furent vendus comme biens nationaux. Plusieurs paroissiens de GuĂ©nin participĂšrent Ă la Chouannerie[27].
Ămile Sageret Ă©crit que vers 1798 « depuis Pontivy jusqu'Ă LocminĂ©, tous les jeunes gens Ă©taient aux chouans, disait-on, sauf Ă Noyal-Pontivy oĂč les royalistes ne comptaient encore aucune recrue et au Moustoir-Remungol oĂč il n'y en avait que deux »[28].
Guénin décrit en 1843
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Guénin en 1843 :
« GuĂ©nin ; commune formĂ©e par l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : CoĂ«tcon, Kerviguen, Treusac, Troguerac, Kerbellec, Koperh, Saint-Gonedec, Kerfrval, CoĂȘt-CoĂȘt, le Clayo, Kermartin, Talbidivy, Bodehic, BĂ©divy, Kerbihan, Saint-Guenn, Keringan, Lehennvau, Kerival, Tenvel, le Roc, KervĂ©go, Keralbaud, la Haie-Haute, Kerivalin, LezarscouĂ«t, Guorgazec, Saint-Codenec. Superficie totale 2 870 hectares 64 ares 49 centiares, dont (...) terres labourables 975 ha, prĂ©s et pĂȘturages 282 ha, bois 102 ha, chĂątaigneraies 3 ha, vergers et jardins 61 ha, mares, marais et canaux 7 ha, landes et incultes 1 379 ha (...). Moulins : 2 (de Treusac, du TĂ©lĂ©nĂ© ; Ă eau). Le bourg de GuĂ©nin est un assez pauvre village situĂ© plutĂŽt dans un bas-fond que sur un coteau, comme [l'a Ă©crit Jean-Baptiste OgĂ©e]. Tout autour se groupent les terrains les plus productifs de la commune ; les plus ingrats avoisinent la route de Quiberon Ă Saint-Malo, et la lande de CoĂȘt-CoĂȘt. GĂ©nĂ©ralement ces terres sont peu favorables au froment, et le seigle est la cĂ©rĂ©ale la plus cultivĂ©e. Les landes pourraient ĂȘtre cultivĂ©es, car la terre y a beaucoup de profondeur. Ă l'est de la commune, au milieu d'une vaste plaine, se dresse la montagne dite le MenĂ©, ou le ManĂ©-Guen (Montagne-Blanche). Deux mamelons coniques la surmontent : l'un est la chapelle Saint-Michel, Ă laquelle se rattache le souvenir des druides (...) ; l'autre, dite de Lomaria, est dĂ©diĂ©e Ă la Vierge ; (...) il faut ajouter celle de Saint-NicodĂšme situĂ©e dans la partie est de la commune. (...) Les routes royales n° 24, de Rennes Ă Lorient, et n° 128, de Quiberon Ă Saint-Malo, traversennt la commune, la premiĂšre de l'est Ă l'ouest, la seconde du sud-ouest au nord-est. L'Ăvel coule du nord au sud. Il y a assemblĂ©e sur le ManĂ©-Guen le troisiĂšme dimanche de juillet, et Ă TĂ©lĂ©nĂ© le 21 septembre. GĂ©ologie : schiste micacĂ© ; schiste talqueux Ă l'est. Les staurotides ou croix de pierre, dont nous avons signalĂ© un gisement en Baud (...), se trouvent aussi abondamment en GuĂ©nin, au moulin de TĂ©lĂ©nĂ©. Ce gisement est sensible sur une longueur de 2 000 mĂštres, depuis une petite colline qui longe l'Ă©tang par lequel le moulin est alimentĂ©, jusqu'Ă une lande que traverse , de l'autre cĂŽtĂ© du ruisseau, le chemin direct de LocminĂ© Ă cete petite usine. Ces pierres Ă©taient autrefois trĂšs recherchĂ©es par les pĂšlerins, qui les portaient comme amulettes. On parle le breton[23]. »
Légende du mel beniguet (« marteau béni »)
François-Marie Cayot-Délandre[29] rapporte en 1847 dans son livre Guide touristique du Morbihan que « les vieillards lassés de la vie se rendaient sur le sommet du Mané-Guen, afin que l'un des druides[30] qui y faisaient leur séjour, les en débarrassùt en les frappant de sa massue sacrée »[31]. Des coutumes similaires sont rapportées dans de nombreuses villages bretons dont les chapelles conservaient précieusement un mel beniguet ou mell benniget (« maillet béni » ou « boule bénie »). Les traditions locales évoquent ce marteau à pierre sphérique de l'Ankou) dont on usait non pour persécuter le malade mais pour apaiser le mourant. La formule consacrée pour poser le "marteau béni" sur le crùne de l'agonisant était : « Par la Sainte Trinité, au nom du PÚre et du Fils et du Saint-Esprit, grùce au mel beniguet, délivrance des vieillards, repose en paix car tu as bien vécu »[32]. La présence d'un mel beniguet est ainsi rapportée dans la sacristie de l'église paroissiale, dans la chapelle du Mané-Guen, dans la chapelle Saint-Meldéoc de Locmeltro (en Guern)[33], de Saint-Guénin de Brec'h[34], de Notre-Dame-de-Quelven[35].
Guénin dans la seconde moitié du XIXe siÚcle
Une pĂȘcherie sur l'Ăvel existait ; son maintien est demandĂ© en 1862[36].
Une premiĂšre mairie-Ă©cole est construite en 1854 qui se rĂ©vĂ©la vite ĂȘtre trop petite ; en 1882 est construite une Ă©cole de filles (deux classes et un logement) ; une Ă©cole de hameau ouvrit peu aprĂšs Ă Koh KoĂ«d[37]. Une Ă©cole privĂ©e ouvrit dans le bourg en 1885[38] et une autre Ă Koh KoĂ«d aux alentours de 1900. La mairie actuelle date aussi de la fin du XIXe siĂšcle[39].
En 1891, sa population est de 1960 habitants. Le bourg, Ă 5 kilomĂštres de Baud et Ă 40 de Vannes, est presque au centre de la paroisse, et au milieu des terrains les plus productifs. GĂ©nĂ©ralement ces terres sont peu favorables au froment, et le seigle est la cĂ©rĂ©ale la plus cultivĂ©e. Les landes pourraient ĂȘtre dĂ©frichĂ©es avec succĂšs, car la terre y a beaucoup de profondeur. Les staurotides, ou croix de pierre, dont il est question Ă l'article de Baud, se rencontrent aussi en GuĂ©nin, auprĂšs du moulin de TĂ©lĂ©nĂ©. Une voie romaine, venant de Carhaix (Vorgium), traverse ce territoire en passant Ă Botfaux, au pont de Kerchassic, Ă Kergoric, oĂč se trouve encore une borne milliaire, Ă Botcol et Ă Coet-Coet. Dans ce trajet, la voie contourne le ManĂ©-guen, ou la Montagne-Blanche, et laisse Ă un kilomĂštre au sud le village de Locmiquel, position trĂšs Ă©levĂ©e sur le bord de l'Ăvel, oĂč l'on trouve de nombreux fragments de briques ; on rencontre de semblables dĂ©bris au village de Keralbaud situĂ© plus au sud sur la mĂȘme riviĂšre, et dans une position analogue. De l'autre cĂŽtĂ© de la riviĂšre, prĂšs de Kerival, se trouve une ancienne fortification, de forme rectangulaire, et de petite dimension. Un peu plus loin, entre les villages de PengovĂ©ro et de Kerguestenen, se voit un retranchement de mĂȘme nature. Ces postes Ă©taient sans doute en rapport avec la voie romaine, mentionnĂ©e ci-dessus. GuĂ©nin tire son nom de celui de son patron, saint GuĂ©nin, Ă©vĂȘque de Vannes. Ce saint prĂ©lat Ă©tant mort vers 622, si l'on en croit Albert Le Grand, la paroisse de GuĂ©nin n'aurait Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e que postĂ©rieurement Ă cette date. C'est probablement de Baud qu'elle aurait Ă©tĂ© dĂ©tachĂ©e[40].
La Belle Ăpoque
Le cimetiÚre qui était dans l'enclos paroissial est remplacé par un nouveau situé en périphérie du bourg, ce qui permet un aménagement de la place centrale du bourg[41].
Le un incendie dĂ©truisit 8 maisons et leurs dĂ©pendances dans le village de KerascouĂ«t en GuĂ©nin[42]. Les incendies Ă©taient alors frĂ©quents, comme l'illustrent par exemple deux articles du journal L'Ouest-Ăclair, l'un en date du [43], l'autre en date du [44].
La PremiĂšre Guerre mondiale
Le monument aux morts de GuĂ©nin porte les noms de 96 soldats morts pour la France pendant la PremiĂšre Guerre mondiale ; parmi eux 4 soldats tuĂ©s en Belgique (Pierre LohĂ©zic Ă Maissin et Joseph Le Guennec Ă Rossignol dĂšs le , Jean Le Pailh Ă Zuidschote et GuĂ©nin Connanec Ă Ypres tuĂ©s aussi en 1914) ; trois (Joachim Le FrĂȘne, Joseph Le Dortz et EugĂšne Kerfanto, ce dernier lors d'un accident d'hydravion survenu Ă Camaret) sont morts en mer ; Joseph Paco est mort en GrĂšce en 1917 dans le cadre de l'expĂ©dition de Salonique ; Joachim JĂ©gat est mort en captivitĂ© en Allemagne dans une rĂ©gion dĂ©sormais polonaise ; les autres sont morts sur le sol français[41].
L'Entre-deux-guerres
Le le conseil municipal décide de commencer l'électrification de la commune, en débutant par le bourg. Le monument aux morts est inauguré en 1926 sur la "place moyenne" (la "place haute" abrite l'église et le calvaire et la "place basse" devient un parking)[45].
Le un important incendie détruit dans le bourg de nombreuses maisons qu'il fallut reconstruire[41].
« Dimache, vers 10h30, un incendie qui a pris rapidement les proportions d'un dĂ©sastre, a Ă©clatĂ© au centre mĂȘme du bourg de GuĂ©nin. Recouvertes en chaume, les maisons ont offert un aliment favorable au flĂ©au ; pour comble de malheur un vent violent, qui formait tourbillon, propageait le sinistre dans toutes les directions Ă la fois. En trĂšs peu de temps le centre du bourg ne formait plus qu'un brasier. Les pompiers des communes les plus voisines, PlumĂ©liau et Baud, Ă©taient accourus, avec leur matĂ©riel. Ce secours fut vite reconnu insuffisant, Ă cause de la difficultĂ© de former des chaĂźnes. La mairie fit alors demander, par la gendarmerie et la sous-prĂ©fecture, le secours de la compagn6ie de Pontivy. (...); Ă treize heures les sapeurs pontyviens attaquĂšrent le sinistre ; Ă seize heures, aprĂšs des pĂ©ripĂ©ties diverses, tout danger Ă©tait Ă©cartĂ© (...). Le bilan de l'incendie , dont les causes ne sont pas exactement Ă©tablies, se chiffre par dix maisons et cinq Ă©curies brĂ»lĂ©es[46]. »
- Une rue du bourg de Guénin au début du XXe siÚcle.
- Le bourg de Guénin vers 1920 : vue d'ensemble (carte postale).
- Un coin de la place centrale de Guénin vers 1920 (carte postale).
- L'église paroissiale de Guénin vers 1920 (carte postale).
- Habitants de GuĂ©nin lors d'une fĂȘte vers 1920 (carte postale).
- Guénin : le monument aux morts au pied du calvaire (carte postale, vers 1930).
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Guénin porte les noms de 20 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale : parmi elles 6 soldats (Jean Berrien, Baptiste Garo, Julien Guyomard,Joseph Kerbarh, Ferdinand Le Louer, Louis Le Moigno) morts lors de la Bataille de France au printemps 1940, ainsi que deux décédés, l'un (Henri Le Paih) en Belgique, l'autre (Julien Perrono) aux Pays-Bas, également au printemps 1940 ; des résistants tués (Maurice Le Golvan à Guénin, Jean Dabet à Pluméliau, Joachim Evenot à Chùteaudun), parfois fusillés (Jean Perrono à Guénin ; Lionel Dubray et Raymond Maho à Colpo) en 1944 ; une victime civile tuée aussi en 1944 (Joseph Martin) ; Joachim Le Clainche est mort en déportation à Sarrebruck le ; Joseph Lamour est mort en captivité en Allemagne le et Louis Eledut tué en captivité en Allemagne le [41].
L'aprĂšs Seconde Guerre mondiale
Un soldat originaire de Guénin k Mathurin Le Bourvellec) est mort pour la France pendant la Guerre d'Indochine et un (Yves Lucas) pendant la Guerre d'Algérie[41].
Blasonnement
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Les armoiries de Guénin se blasonnent ainsi : |
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Politique et administration
DĂ©mographie
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[51]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2005[52].
En 2020, la commune comptait 1 848 habitants[Note 14], en augmentation de 9,54 % par rapport Ă 2014 (Morbihan : +3,12 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
Vestiges préhistoriques et antiques
- La pierre au sacrifice sur le Mané-Guen (Montagne-Blanche en breton).
Ădifices religieux
- LĂ©glise paroissiale Saint-GuĂ©nin (dĂ©diĂ©e Ă saint GuĂ©nin, qui fut Ă©vĂȘque de Vannes). Cette Ă©glise, en forme de croix latine, remplace un Ă©difice plus ancien et a Ă©tĂ© construite en 1773 comme l'indique une inscription du mur Sud :
« Cette église a été bùtie du temps de Jean Guyomard, trésorier. La premiÚre pierre fut posée le , et elle a été bùtie en un an. Priez Dieu pour vos pÚres. »
L'église a été bénite le par Guy Masson, recteur de Plumelin. La grande porte cintrée s'ouvre entre deux pilastres à dosseret, sous un fronton triangulaire percé d'un oculus. L'étage supérieur est orné du blason de la famille Martel de Tenuel[Note 15]. Le tableau du Christ de pitié date du XVIIe siÚcle.
- Ăglise paroissiale Saint-GuĂ©nin : la façade.
- Ăglise paroissiale Saint-GuĂ©nin : cadran solaire.
- Ăglise paroissiale Saint-GuĂ©nin : vue intĂ©rieure d'ensemble.
- Ăglise paroissiale Saint-GuĂ©nin : le chĆur.
- Ăglise paroissiale Saint-GuĂ©nin : statue de saint GuĂ©nin.
- Ăglise paroissiale Saint-GuĂ©nin : statue de saint Paul.
- Ăglise paroissiale Saint-GuĂ©nin : statue de sainte HĂ©lĂšne.
L'Ă©glise contient trois mobiliers classĂ©s monuments historiques : :un retable , avec ses lambris de revĂȘtement et ses deux statues de saint GuĂ©nin et Notre-Dame-des-Victoires de la fin du XVIIIe siĂšcle, en bois taillĂ© et stuc, inscrits en 1979 ; une statue de saint GuĂ©nin de la fin du XVIIIe siĂšcle en bois taillĂ© polychrome (provenant de la niche extĂ©rieure du clocher), inscrite en 1979 et une statue-reliquaire, une Vierge Ă l'Enfant du XVIIe siĂšcle en bois taillĂ© dorĂ©, inscrite en 1981.
- Le calvaire de l'église de Guénin : vue d'ensemble.
- Le calvaire d l'glise de Guénin : partie sommitale, une des faces.
- Le calvaire d l'glise de Guénin : partie sommitale, l'autre face.
- La chapelle Notre-Dame-de-Manéguen, construite en 1577, et située au pied de la colline du Manéguen, est remarquable par la large frise, aux décors caractéristiques de la Seconde Renaissance française (rinceaux, candélabres, dauphins, grotesques, masques en médaillons), qui court sur ses facaçades sud et ouest, et le blason de la famille Rimaison. Cette chapelle dédiée à la Vierge était priée surtout par les femmes désireuses d'obtenir ou de protéger une maternité ; en 1840 cette chapelle était connue sous le nom de Notre-Dame-des-Fortes. à l'intérieur, le retable principal, en marbre, bois et stuc, de style baroque, date de 1754 et reprédente la Vierge surplombée d'une Trinité avec à ses cÎté"s des statues de saint Mériadec et saint Laurent [55].
- Chapelle Notre-Dame-de-Manéguen : vue extérieure d'ensemble.
- Chapelle Notre-Dame-de-Manéguen : vue extérieure d'ensemble.
- Chapelle Notre-Dame-de-Manéguen : façade et clocher.
- Chapelle Notre-Dame-de-Manéguen : porte.
- Chapelle Notre-Dame-de-Manéguen : frise sculptée dans le granite.
- Chapelle Notre-Dame-de-Manéguen : sculpture.
- Puits situé dans l'enclos de la chapelle Notre-Dame-de-Manéguen.
La fontaine de dévotion du Manéguen est contemporaine de la chapelle ; elle porte le blason de la famille Martel et les armes des Rimaison[Note 16], associées aux macles des Rohan[56].
- La chapelle Saint-Michel aurait été construite en 1783 et reconstruite aux alentours de 1900 ; elle est située au sommet de la colline du Manéguen et à un plan rectangulaire avec un chevet plat[57].
- La chapelle Saint-Michel : vue extérieure d'ensemble.
- Chapelle Saint-Michel : le clocher.
- Chapelle Saint-Michel : affiche apposée sur la porte à la suite des détériorations survenues.
- La chapelle Saint-NicodĂšme date de la fin du XVe siĂšcle ou du dĂ©but du XVIe siĂšcle, mais a Ă©tĂ© fortement remanie en 1701 comme l'indique une date sur une sabliĂšre ; une sacristie a Ă©tĂ© ajoutĂ©e au XIXe siĂšcle. Le tableau central du retable, qui date de 1765, reprĂ©sente la Descente de Croix, Ă laquelle participa saint NicodĂšme. La baie du chĆur est dotĂ©e d'un vitrail de MariĂšne Gatineau, installĂ© en 1995. La fontaine de dĂ©votion date de 1823 ; son eau provient d'une source situĂ©e sous le chĆur de la chapelle ; c'est trĂšs probablement un lieu de culte prĂ©-chĂ©tien qui a Ă©tĂ© christianisĂ©[58]. Saint NicodĂšme Ă©tant considĂ©rĂ© comme le saint guĂ©risseur des porcelets, la chapelle Ă©tait autrefois un lieu de pĂšlerinage important pour le bĂ©tail. Joseph-Marie Le MenĂ© a Ă©crit en 1891 que « deux fois l'an, le 1er dimanche de mai et d'aoĂ»t, des pĂšlerins des cantons [voisins] viennent en grand nombre implorer la protection du saint et s'en retournent emportant de la fontaine une fiole d'eau qu'ils donnent Ă boire Ă leurs bestiaux[40]
- Chapelle Saint-NicodÚme : vue extérieure d'ensemble.
- Chapelle Saint-NicodÚme : vue extérieure d'ensemble et la fontaine.
- La fontaine de dévotion prÚs de la chapelle Saint-NicodÚme.
- La chapelle de Koh Koët, construite en 1834 et reconstruite dans la seconde moitié du XXe siÚcle[59].
- 15 croix et un calvaire ont été recensées dans la commune[60], dont 10 croix de chemin, une croix de mission érigée en 1886[61], ainsi que :
- La Croix de Kerofret : vue d'ensemble.
Patrimoine civil
L'inventaire du patrimoine culturel en Bretagne a retenu :
- Cinq écarts : Kergroix[62], Kerival[63], Kerscaouët[64], Saint-Theno[65] et Telléné[66].
- 18 fermes et 2 maisons de prĂȘtre ont Ă©tĂ© recensĂ©es comme prĂ©sentant un intĂ©rĂȘt patrimonial[67].
- 3 moulins subsistent (Telléné, Frémeur et Tenuel), ainsi que des vestiges de deux moulins disparus : Guerlis (Kerlois) et Treusac'h[68]
Personnalités liées à la commune
- Joseph Guyomard (1893-1955), homme politique.
Notes et références
Notes
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critÚre de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphÚre. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomÚtres[7].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Personnes en Ăąge de communier.
- Olivier Le Toquin, né vers 1773, décédé le au bourg de Guénin.
- Louis Le Bourvellec, né le 7 frimaire an VI () à Bernilis en Moustoir-Remungol, décédé le à Kervillet en Guénin.
- Mathurin Naizin, né le à Kertrepez en Guénin, décédé le à Kertrepez en Guénin.
- Julien Guyomard, né le à Guénin, décédé le à Saint-Guen en Guénin.
- Joseph Marie Le Sergent, né le à Guénin, décédé aprÚs
- Mathurin Guyomard, né vers 1845.
- Joseph Raut, né le à Guénin, décédé le à Pontivy.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- La famille Martel possédait la seigneurie de Tenuel en Guénin.
- La famille de Rimaison habitait la paroisse de Bieuzy.
Références
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- Bernard Rio, Pardons de Bretagne, éditions Le Télégramme, 2007, (ISBN 978-2-84833-184-3).
- Joseph Loth, Le fameux mell beniguet, revue Annales de Bretagne, 1903, consultable http://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1903_num_19_2_1177
- Deux mel beniguet y étaient conservés (il s'agissait de « deux boules en schiste bleu foncé. (...) Ils étaient conservés dans un vieux buffet de la sacristie (...) et avaient cassé beaucoup de crùnes ». Cf Zacharie Le Rouzic, Carnac, légendes, traditions, costumes et contes, 1909
- Alain Croix et François Roudaut, Les Bretons, la mort et Dieu, Messidor/Temps actuels, , p. 39.
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- « Les maisons et fermes sélectionnées sur la commune de Guénin », sur Bretagne.bzh, (consulté le ).
- « Les moulins sur la commune de Guénin », sur Bretagne.bzh, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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