AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Classe La GalissonniĂšre (croiseur)

La classe La GalissonniĂšre est une classe de six croiseurs lĂ©gers français dits de « 7 600 tonnes », mis en service entre le et le . C'est la derniĂšre sĂ©rie de croiseurs mis en service dans la Marine nationale française avant la Seconde Guerre mondiale et la mise en service du De Grasse, en septembre 1956. Ils sont considĂ©rĂ©s comme une sĂ©rie trĂšs rĂ©ussie de bĂątiments rapides et fiables, bien armĂ©s et bien protĂ©gĂ©s[1].

Classe La GalissonniĂšre
Image illustrative de l'article Classe La GalissonniĂšre (croiseur)
Caractéristiques techniques
Type croiseur léger
Longueur 179 m
MaĂźtre-bau 17,5 m
Tirant d'eau 5,35 m
DĂ©placement Normal : 7 600 tonnes
Port en lourd 9 120 tonnes
Propulsion 2 turbines (Parsons ou Rateau-Bretagne)
4 chaudiĂšres Indret
Puissance 84 000 ch
Vitesse 32 nƓuds
Caractéristiques militaires
Blindage coque: 105 mm
cloisons avant/arriĂšre: 60 mm
cloison longitudinale: 20 mm
pont: 38 mm
tourelles: 100 mm
superstructure: 95 mm
Armement 3 Ă— 3 canons de 152 mm
4 Ă— 2 canons de 90 mm (en)
6 Ă— 4 canons de 40 mm
2 Ă— 2 TLT de 550 mm
AĂ©ronefs 4 GL-832 (en) puis 2 Loire 130
1 catapulte
Rayon d’action 7 000 nmi Ă  12 nƓuds
6 800 nmi Ă  14 nƓuds
5 500 nmi Ă  18 nƓuds
1 650 nmi Ă  34 nƓuds
Autres caractéristiques
Équipage 540 marins
Histoire
Commanditaire Marine nationale
PĂ©riode de
construction
1931 - 1936
PĂ©riode de service 1936 - 1958
Navires construits 6
Navires perdus 3
Navires démolis 3

Deux navires de cette classe, le Georges Leygues et le Montcalm ont participĂ© Ă  dĂ©fense de Dakar, contre une tentative de prise de contrĂŽle (opĂ©ration Menace) de cette grande base navale de l'Afrique-Occidentale française (AOF) par une force conjointe des Britanniques et des Forces françaises libres (23-25 septembre 1940). AprĂšs les dĂ©barquements alliĂ©s Ă  Casablanca, Oran et Alger (opĂ©ration Torch, 8-11 novembre 1942), les trois croiseurs restĂ©s Ă  Toulon, La GalissonniĂšre, Jean de Vienne et Marseillaise, y furent sabordĂ©s le . Le Georges Leygues et le Montcalm, ainsi que la Gloire qui les avait rejoints Ă  Dakar, furent refondus aux États-Unis, en 1943. ÉquipĂ©s d'un asdic et de radars rendant ses hydravions inutiles, ses installations aĂ©ronautiques ont Ă©tĂ© dĂ©barquĂ©es. La place et le poids ainsi gagnĂ©s ont permis de renforcer leur artillerie antiaĂ©rienne qui a Ă©tĂ© modernisĂ©e par des canons de 20 et 40 mm. Ils prirent part aux dĂ©barquements de Normandie, le , et de Provence, le , et aprĂšs guerre intervinrent en Indochine, en AlgĂ©rie et lors de la crise de Suez, en juin 1956.

Ils ont été démolis entre 1958 et 1970.

Unités de la classe

Nom du navire Chantier Quille posée Lancement Armement Destin
La GalissonniÚre Arsenal de Brest Sabordé à Toulon le
Montcalm Forges et Chantiers de la Méditerranée Envoyé à la casse en 1970
Georges Leygues Chantiers de Penhoët, Saint-Nazaire Envoyé à la casse en
Jean de Vienne Arsenal de Lorient Sabordé à Toulon le
Marseillaise Ateliers et Chantiers de la Loire Sabordé à Toulon le
Gloire Forges et Chantiers de la Gironde Envoyé à la casse en

ArriĂšre-Plan

La Marine française est sortie du premier conflit mondial avec des croiseurs lĂ©gers en trĂšs petit nombre, prenant de l’ñge (construits au tournant du XXe siĂšcle), et Ă©puisĂ©s par quatre ans de guerre[2]. Au dĂ©but des annĂ©es 1920, un croiseur austro-hongrois (SMS Novara) et quatre croiseurs lĂ©gers allemands (SMS Kolberg, SMS Stralsund, SMS Regensburg, SMS Königsberg) ont Ă©tĂ© livrĂ©s au titre des dommages de guerre.

AprĂšs remise en Ă©tat, car ils avaient Ă©tĂ© livrĂ©s en trĂšs mauvais Ă©tat, ils seront rebaptisĂ©s du nom de villes d’Alsace-Lorraine, respectivement Thionville, Colmar, Mulhouse, Strasbourg et Metz. Ils Ă©taient armĂ©s de neuf piĂšces de 100 mm pour le Thionville et de six Ă  huit piĂšces de 150 mm pour les croiseurs ex-allemands, avec un dĂ©placement de 4 000 tonnes pour le Thionville et de 5 000 Ă  7 000 tonnes pour les autres. Ils seront retirĂ©s du service Ă  la fin des annĂ©es 1920 et au dĂ©but des annĂ©es 1930[3].

AprĂšs qu’il eut Ă©tĂ© envisagĂ© en 1920 de construire des croiseurs lĂ©gers de 5 200 tonnes, armĂ©s de huit canons de 138,6 mm, et pouvant marcher Ă  plus de 30 nƓuds, les crĂ©dits ont Ă©tĂ© accordĂ©s en 1922 pour les trois croiseurs de la classe Duguay-Trouin connus comme des « croiseurs de 8 000 tonnes », qui ont Ă©tĂ© lancĂ©s en 1923-24. Leur armement principal Ă©tait disposĂ© en quatre tourelles doubles au calibre de 155 mm, couramment utilisĂ© dans l’ArmĂ©e de Terre et donc supposĂ© rendre l’approvisionnement en munitions plus facile. Pratiquement sans blindage, ils avaient une vitesse de 34 nƓuds[4].

Il restait aussi aprĂšs les pertes de la guerre des croiseurs cuirassĂ©s, construits entre 1900 et 1910 ils Ă©taient dĂ©jĂ  dĂ©modĂ©s Ă  leur mise en service. Avec un armement disposĂ© le plus souvent en deux tourelles doubles de 194 mm, et un nombre variable de piĂšces de 167,4 mm en tourelles simples ou sous casemates (seuls l’Edgar Quinet et le Waldeck-Rousseau avaient une artillerie principale de seize piĂšces de 194 mm), une vitesse de 23 nƓuds, une ceinture cuirassĂ©e de 90 Ă  170 mm, pour un dĂ©placement de 12 000 Ă  14 000 tonnes), ils Ă©taient surclassĂ©s en armement par leurs contemporains britanniques ou allemands[5].

Au dĂ©but des annĂ©es 1910, il y avait eu, en effet, une tendance Ă  l’accroissement du dĂ©placement et de l’armement de ce type de navires, ce qui conduisit aux croiseurs cuirassĂ©s de la classe Minotaur de la Royal Navy, de la classe Scharnhorst de la Kaiserliche Marine, ou au SMS BlĂŒcher avec huit Ă  douze canons de 210 mm sur les « grands croiseurs » allemands, ou quatre canons de 234 mm (en), et dix canons de 190,5 mm (en) pour les bĂątiments britanniques. Les SMS Scharnhost et SMS Gneisenau n’en ont pas moins Ă©tĂ© coulĂ©s Ă  la bataille des Falklands, le [6], le SMS BlĂŒcher Ă  la bataille de Dogger Bank le [7], et le HMS Defence Ă  la bataille du Jutland le [8], quand ils se sont trouvĂ©s imprudemment engagĂ©s contre des croiseurs de bataille, HMS Invincible et HMS Inflexible aux Falklands, les « Splendid Cats » au Dogger Bank, et le SMS LĂŒtzow au Jutland.

Le traitĂ© de Washington de 1922 sur la rĂ©duction des armements navals, dont certaines clauses limitaient le dĂ©placement des croiseurs Ă  10 000 tonnes et leur armement au calibre de 203 mm aboutit, de fait, Ă  interdire les croiseurs cuirassĂ©s. Ces limites avaient rĂ©sultĂ© d’un arbitrage [9] - [10] entre les dĂ©sirs (et les Ă©tudes) des marines amĂ©ricaines et japonaises dont le thĂ©Ăątre d’opĂ©rations du Pacifique nĂ©cessitait de grands bĂątiments, et le souci de la marine britannique de ne pas avoir Ă  dĂ©molir ses grands croiseurs de la classe Hawkins alors en achĂšvement. Conçus pour la lutte contre les corsaires de surface, avec un dĂ©placement de 9 550 Ă  9 860 tonnes, armĂ©s de sept piĂšces de 190,5 mm, la premiĂšre unitĂ© avait Ă©tĂ© achevĂ©e en 1919 et les suivantes devaient ĂȘtre mises en service entre 1921 et 1925[11].

Comme l’expĂ©rience de la guerre avait montrĂ© l’importance de la sĂ©curitĂ© sur les routes commerciales maritimes, les puissances signataires du TraitĂ© de Washington ont construit jusqu’en 1930 un grand nombre de ces croiseurs de 10 000 tonnes, armĂ©s de canons de 203 mm, dix-huit pour les États-Unis, quinze pour le Royaume-Uni, douze pour le Japon, et sept chacune, pour la France et l’Italie. DotĂ©s de huit piĂšces en quatre tourelles doubles pour ce qui est des croiseurs britanniques[12], français[13], ou italiens[14], ils comptaient neuf ou dix canons pour les croiseurs amĂ©ricains[15] ou japonais[16]. Avec une vitesse de 30 Ă  35nƓuds, les premiĂšres sĂ©ries construites Ă©taient lĂ©gĂšrement blindĂ©es. Les sĂ©ries suivantes furent Ă©quipĂ©es d'une meilleure protection, au prix d’une vitesse lĂ©gĂšrement rĂ©duite[17].

Ainsi, sur le Duquesne, premier croiseur français construit selon les rĂšgles du TraitĂ© de Washington, le poids du blindage Ă©tait de 430 tonnes et la vitesse maximale atteinte aux essais de 35,30 nƓuds pour une puissance de 126 919 ch. Le dernier croiseur français construit dans ce cadre fut l’AlgĂ©rie, et le poids du blindage Ă©tait de 2 657 tonnes, la vitesse maximale de 33,20 nƓuds pour une puissance de 93 230 ch[18]. Ces bĂątiments faisaient jeu Ă©gal avec leurs homologues italiens et surclassaient les croiseurs lĂ©gers allemands.

L’Allemagne en effet, n’était pas soumise aux stipulations du traitĂ© de Washington, mais Ă  celles du traitĂ© de Versailles, qui limitait le tonnage de ses croiseurs Ă  6 000 tonnes. Aussi la Reichsmarine a-t-elle mis en chantier, entre 1926 et 1928, trois croiseurs de la classe Königsberg[19] - [20], au dĂ©placement de 6 650 tonnes, armĂ©s de trois tourelles triples de 150 mm, avec une vitesse de 30 Ă  32 nƓuds Puis en 1929, une unitĂ© amĂ©liorĂ©e, le Leipzig, Ă©quipĂ© de moteurs Diesel plus puissants, d'une ceinture blindĂ©e plus Ă©tendue pour un dĂ©placement Ă©quivalent, de (6 710 tonnes)[21].

La Royal Navy considĂ©rait que le type de croiseur dĂ©coulant du traitĂ© de Washington Ă©tait trop grand pour ses besoins, et en 1927, un croiseur armĂ© de canons de 203 mm mais lĂ©gĂšrement plus petit fut mis sur cale, le HMS York, avec seulement six canons de 203 mm. Alors que la confĂ©rence de Londres venait Ă  peine de commencer, le Royaume-Uni annonça l’annulation de ses projets de croiseurs armĂ©s de canons de 203 mm, tandis que la premiĂšre unitĂ© d’une nouvelle classe Ă©tait annoncĂ©e[22], avec un dĂ©placement de 6 500 tonnes, armĂ©e de huit canons de 152 mm, capable de faire face au Leipzig. C’était le HMS Leander[23] - [24].

Le traitĂ© naval de Londres de 1930 a introduit une distinction entre les croiseurs, dits de Type A communĂ©ment appelĂ©s croiseurs lourds, avec des canons d’un calibre supĂ©rieur Ă  155 mm, celui de l’artillerie principale de la classe Duguay-Trouin, et pouvant aller jusqu’à 203 mm, et les croiseurs de Type B, communĂ©ment appelĂ©s croiseurs lĂ©gers, avec des canons d’un calibre Ă©gal ou infĂ©rieur Ă  155 mm. Ce traitĂ© avait Ă©galement fixĂ© le nombre des croiseurs de Type A de chaque signataire au nombre de ses croiseurs existants, et autorisĂ© leur remplacement seulement vingt ans aprĂšs leur achĂšvement, si celui-ci Ă©tait intervenu aprĂšs le [25] - [26].

En 1926, la France avait commencĂ© Ă  construire des « contre-torpilleurs » (les classes Jaguar, GuĂ©pard, et Aigle), qui Ă©taient supĂ©rieurs en dĂ©placement et en puissance de feu aux destroyers, notamment italiens, de l’époque[27]. Dans le but de faire face Ă  cette menace, l’Italie dĂ©cida de produire une nouvelle classe de croiseurs qui seraient d’une taille intermĂ©diaire entre les destroyers français et les croiseurs existants Ă  l’époque. Les quatre premiĂšres unitĂ©s (la classe Alberto da Giussano), premier sous-groupe de l’ensemble des croiseurs italiens portant des noms de Condottieri), furent mises sur cale en 1928 et achevĂ©es en 1932. Ces croiseurs respectaient les stipulations du traitĂ© de Londres qui venait d’ĂȘtre signĂ©. Avec un dĂ©placement de 5 200 tonnes, ils Ă©taient armĂ©es de huit piĂšces de 152 mm en tourelles doubles, pouvaient atteindre la vitesse remarquablement Ă©levĂ©e de 37 nƓuds, mais avaient un blindage nĂ©gligeable et un court rayon d’action[28].

CĂŽtĂ© français, un nouveau croiseur avait Ă©tĂ© commandĂ© en 1926, et lancĂ© en 1930, spĂ©cialement conçu comme navire-Ă©cole pour les Ă©lĂšves de l’École Navale. Le croiseur Jeanne d'Arc avait la mĂȘme artillerie de calibre 155 mm, en tourelles doubles que la classe Duguay-Trouin[29]. Mais la conjonction du traitĂ© de Londres qui mettait un terme Ă  la construction de croiseurs ayant une artillerie de 203 mm, la construction de croiseurs lĂ©gers par l'Allemagne et l'Italie, a conduit Ă  concevoir un nouveau type de croiseurs lĂ©gers, Ă  une Ă©poque oĂč la France pensait encore ĂȘtre en mesure d'avoir une flotte capable d'affronter celles de l'Italie et de l'Allemagne rĂ©unies. Un nouveau croiseur, l’Émile Bertin conçu pour opĂ©rer comme mouilleur de mines et conducteur de flottille de destroyers, avait reçu un armement de neuf piĂšces de 152 mm, complĂštement nouveau, tant par son calibre que par sa disposition en trois tourelles triples. Il disposait, comme artillerie secondaire anti-aĂ©rienne, de quatre piĂšces de 90 mm, en un affĂ»t double, et deux piĂšces simples. Son dĂ©placement Ă©tait de 5 886 tonnes, ses machines dĂ©veloppaient 102 000 ch, pour 34 nƓuds en service normal, mais il n’avait pas de blindage d’une Ă©paisseur supĂ©rieure Ă  30 mm, et son rayon d’action n’était que de 3 600 nautiques Ă  15 nƓuds. Atteignant 39,66 nƓuds Ă  ses essais de vitesse, en dĂ©veloppant 137 908 ch, ce fut le croiseur français le plus rapide jamais construit[30].

Mais la Marine impĂ©riale japonaise, et sa grande rivale dans l’OcĂ©an Pacifique, l'U.S. Navy, Ă©taient toutes deux intĂ©ressĂ©es Ă  avoir de grands croiseurs, et qu’ils soient classĂ©s lourds ou lĂ©gers leur importait peu. Or le traitĂ© de Londres ne fixait pas de limites de tonnage pour les Types A ou B, et donc ne demeurait qu'une limite supĂ©rieure de 10 000 tonnes, fixĂ©e par le traitĂ© de Washington. De plus il Ă©tait apparu que la supĂ©rioritĂ© des croiseurs lourds armĂ©s de canons de 203 mm d’une portĂ©e supĂ©rieure aux canons de 152 mm n’était rĂ©elle que par temps clair, et qu’avec une visibilitĂ© plus faible, en ces temps antĂ©rieurs au radar d’artillerie, la cadence de tir plus rapide des canons de 152 mm faisait des croiseurs lĂ©gers des adversaires coriaces[31].

Aussi pour son programme de 1931, la Marine impĂ©riale japonaise passa commande des deux premiĂšres unitĂ©s d’une nouvelle classe de croiseurs, la classe Mogami, avec quinze canons de 155 mm en cinq tourelles triples, une vitesse de 37 nƓuds, et un dĂ©placement de 8 500 tonnes, manifestement sous-Ă©valuĂ©[32], et les mit en service en 1935. La rĂ©action de l’U.S. Navy face Ă  la situation rĂ©sultant du traritĂ© de Londres, fut la classe Brooklyn[33], avec quinze canons de 152 mm et huit piĂšces anti-aĂ©riennes de 127 mm, une ceinture blindĂ©e de 4 pouces (102 mm) d’épaisseur, contre 5 pouces (127 mm) sur les derniers croiseurs lourds, une vitesse de 32,5 nƓuds, pour un dĂ©placement plus exact de 9 700 tonnes. Les premiĂšres unitĂ©s de cette classe furent lancĂ©es en 1937-1938.

La Royal Navy, privilĂ©giant le nombre plutĂŽt que la puissance des croiseurs, avait mis sur cale quatre unitĂ©s d’une classe Arethusa[34] plus petits que la classe Leander, avec seulement six canons de 152 mm. Ils furent lancĂ©s entre 1934 et 1936. Pour pouvoir rĂ©agir Ă  l’apparition des grands croiseurs lĂ©gers japonais et amĂ©ricains, le Royaume-Uni dut annuler plusieurs unitĂ©s projetĂ©es des Leander et Arethusa. Les deux premiers grands croiseurs lĂ©gers britanniques, devant s'appeler Minotaur et Polyphemus[35], qui devinrent finalement les premiĂšres unitĂ©s de la classe Town[36], furent lancĂ©s en 1936. Ils Ă©taient dotĂ©s de douze canons de 152 mm, en quatre tourelles triples, d’installations d’aviation au centre du navire, avaient une vitesse de 32 nƓuds et respectaient Ă  peu de chose prĂšs le dĂ©placement de 10 000 tonnes.

La Marine Nationale eut une dĂ©marche qui n'Ă©tait pas fondamentalement diffĂ©rente de celles des trois principales puissances navales de l'Ă©poque, tendant Ă  combiner une artillerie principale d'un calibre moyen mais ayant une bonne cadence de tir, avec une protection et une vitesse comparables Ă  celle des croiseurs lourds. C’est donc sur la base de l’armement principal de l’Émile Bertin[37], et de la propulsion et du blindage de l’AlgĂ©rie qu’a Ă©tĂ© conçue la classe La GalissonniĂšre, dont l’unitĂ© Ă©ponyme a Ă©tĂ© lancĂ©e le [38].

La construction de trois croiseurs, De Grasse, Guichen et Chateaurenault fut autorisĂ©e peu avant la guerre, comme une classe La Galissonniere amĂ©liorĂ©e, avec un dĂ©placement de 8 000 tonnes, la mĂȘme artillerie principale de trois tourelles triples de 152 mm, deux Ă  l’avant, une Ă  l’arriĂšre, et trois affĂ»ts doubles anti-aĂ©riens au calibre de 90 mm Ă  l’arriĂšre, un dans l’axe et un de chaque bord. Les installations d’aviation, deux catapultes, la grue et le hangar auraient Ă©tĂ© installĂ©es au centre du navire, derriĂšre une grande cheminĂ©e unique. Ils auraient Ă©tĂ© dotĂ©s de machines plus puissantes de 110 000 ch, pour atteindre 35 nƓuds. La silhouette, avec une tour avant massive, s’inspirait de celle du croiseur AlgĂ©rie. Mais seul le premier de la sĂ©rie fut effectivement mis sur cale Ă  l’arsenal de Lorient, et comme la construction a trĂšs peu avancĂ© pendant la guerre, il ne fut lancĂ© qu’en 1946, et mis en service en 1956, comme croiseur anti-aĂ©rien[39].

Caractéristiques

Il est particuliĂšrement difficile de comparer entre eux les croiseurs du Type B dĂ©fini par le traitĂ© naval de Londres de 1930, car ils sont trĂšs diffĂ©rents par leur dĂ©placement, leur armement, leur protection et leur vitesse, depuis les croiseurs des classes Dido[40] de la Royal Navy, Atlanta[41] amĂ©ricains, ou da Giussano italiens, avec un dĂ©placement infĂ©rieur Ă  6 000 tonnes, portant de nombreuses piĂšces mais d’un calibre infĂ©rieur Ă  152 mm, jusqu’aux grands croiseurs lĂ©gers des classes Condottieri italiens, Brooklyn, amĂ©ricains, ou Town britanniques, d’un dĂ©placement de 10 000 tonnes, et portant dix Ă  quinze piĂšces de 152 mm, sans parler du fait que le dĂ©placement dĂ©clarĂ© Ă©tait systĂ©matiquement sous-Ă©valuĂ© par les Japonais, les Allemands et les Italiens[42].

Avec un dĂ©placement de 7 600 tonnes et neuf canons de 152 mm en trois gtourelles triples, la classe La Galissonniere appartenait Ă  une catĂ©gorie intermĂ©diaire, comparable au dernier croiseur lĂ©ger de la Kriegsmarine, le NĂŒrnberg, version amĂ©liorĂ©e du Leipzig[43], aux croiseurs italiens de la classe Montecuccoli, version moyenne du groupe des Condottieri ou, du cĂŽtĂ© des Britanniques aux croiseurs de la classe Crown Colony[44], version rĂ©duite de la classe Town, dont les premiĂšres unitĂ©s seront lancĂ©es en 1939.

Sans vouloir rivaliser avec les grands croiseurs lĂ©gers japonais, amĂ©ricains ou britanniques que l’on n'envisageait pas d’avoir Ă  affronter, les croiseurs de la classe La GalissoniĂšre avec leur dĂ©placement de 7 600 tonnes, pouvaient combiner une artillerie puissante, un blindage substantiel, une trĂšs bonne vitesse, et un rayon d’action adaptĂ© Ă  leur thĂ©Ăątre d’opĂ©ration, compte tenu des bĂątiments Ă©trangers, existants ou en projet au moment de leur conception.

En fait, dans cette pĂ©riode, l’AmirautĂ© française ne recherchait Ă  avoir, pour ses cuirassĂ©s et ses croiseurs, les unitĂ©s les plus puissantes du monde, mais celles qui Ă©taient les plus Ă  mĂȘme de faire face Ă  la menace la plus probable, supposĂ©e ĂȘtre italienne en MĂ©diterranĂ©e et allemande dans l’Atlantique. Seuls les alĂ©as du conflit mondial feront que de 1940 Ă  1942, la Marine Nationale aura Ă  se dĂ©fendre contre la Royal Navy, alors que, du temps de paix, il n’avait jamais Ă©tĂ© question de l’avoir comme adversaire. C’est peut-ĂȘtre cette expĂ©rience qui conduira le GĂ©nĂ©ral de Gaulle Ă  concevoir, dans les annĂ©es 1960, une dĂ©fense nuclĂ©aire dĂ©finie comme « tous azimuts ».

Armement

La caractĂ©ristique de la classe La GalissonniĂšre en matiĂšre d’armement Ă©tait l’emploi de la tourelle triple de 152 mm.

La Marine Nationale n’avait jamais utilisĂ©, avant l’Émile Bertin, de tourelle triple. Jusqu’en 1910, elle n’avait mĂȘme utilisĂ© que des tourelles doubles, comme la Royal Navy, la Marine ImpĂ©riale allemande et la Marine impĂ©riale japonaise, pour tous leurs cuirassĂ©s mis en service avant 1920. Au moment de la conception des cuirassĂ©s de la classe Normandie, le service Technique des Constructions Navales avait envisagĂ© d’utiliser des tourelles quadruples, car trois tourelles quadruples de 340 mm reprĂ©sentaient une augmentation de la puissance de feu de 20 %, par rapport aux cinq tourelles doubles du mĂȘme calibre de la classe Bretagne, pour un poids moindre. Pour la classe suivante, dont l’unitĂ© Ă©ponyme aurait dĂ» ĂȘtre le cuirassĂ© Lyon, il fut mĂȘme question de quatre tourelles quadruples. Aucun navire de ces deux classes n'a Ă©tĂ© mis en service comme cuirassĂ©.

Mais dans le mĂȘme temps, la tourelle triple se rĂ©pandait. Si, sur les quelque 130 cuirassĂ©s et croiseurs de bataille construits entre 1906 et 1920, 106 (81 %) avaient uniquement des tourelles doubles, sur les 33 cuirassĂ©s construits de 1920 Ă  1945, sept seulement (soit moins de 25 %) n’avaient que des tourelles doubles, 17 avaient des tourelles triples et 9 des tourelles quadruples. Si l'on examine le problĂšme d'un peu plus prĂšs, par nation, l’Italie, Ă  l’instigation de Cuniberti, avait eu recours Ă  la tourelle triple dĂšs son premier dreadnought, le Dante Alighieri[45], et y restait fidĂšle pour ses cinq dreadnoughts suivants des classes Conte di Cavour[46] et Andrea Doria[47], la Russie, s'inspirant de Cuniberti, dotait Ă©galement de tourelles triples ses cuirassĂ©s des classes Poltava[48], et ImpĂ©ratrice Maria[49], l’Autriche-Hongrie innovait avec quatre tourelles triples, superposĂ©es deux Ă  deux, sur ses quatre Tegetthoff[50]. L’U.S. Navy introduisait des tourelles triples sur la classe Nevada[51], et n’utilisait plus qu'elles sur les sept cuirassĂ©s suivants, jusqu’à la classe Colorado[52], avec laquelle elle revenait Ă  quatre tourelles doubles, pour un calibre de 406 mm, alors que, pour utiliser le mĂȘme calibre, la Royal Navy abandonnait la tourelle double Ă  laquelle elle Ă©tait jusqu’alors restĂ©e fidĂšle pour les 47 cuirassĂ©s et croiseurs de bataille mis en service depuis le HMS Dreadnought, pour doter les Nelson de trois tourelles triples de 406 mm[53].

L’Allemagne dont les cuirassĂ©es de la Marine impĂ©riale n’avaient Ă©tĂ© dotĂ©s que de tourelles doubles, recourait Ă  la tourelle triple pour ses « cuirassĂ©s de poche » de la classe Deutschland. La France restĂ©e fidĂšle Ă  la formule de la tourelle quadruple, pour tous les cuirassĂ©s Ă©tudiĂ©s pendant les annĂ©es 1920, la mettait en Ɠuvre aussi bien pour l’artillerie principale, que pour 75 % de l’artillerie secondaire de la classe Dunkerque[54].

Pour les croiseurs, la tourelle triple ne fut utilisĂ©e, pour les croiseurs de 10 000 tonnes armĂ©s de canons de 203 mm que par l’U.S. Navy, mais elle en fit ensuite un emploi systĂ©matique. LĂ  oĂč les autres marines, anglaise, française, japonaise ou italienne, Ă©taient contraintes Ă  des arbitrages douloureux entre vitesse, blindage, ou tricherie sur le dĂ©placement, l’U.S. Navy mettait en service des bĂątiments dotĂ©s de neuf piĂšces de 203 mm, Ă©quilibrĂ©s, avec un dĂ©placement de l’ordre de moins de 10 000 tonnes. Quant Ă  la Reichsmarine allemande, dĂšs 1926, elle dota ses croiseurs lĂ©gers de trois tourelles triples de 150 mm. En utilisant les nouvelles techniques de soudure dans la construction des coques, et la propulsion Diesel, elle mit ainsi en service des navires de moins de 7 000 tonnes, considĂ©rĂ©s comme d'inquiĂ©tants corsaires de surface, Ă  long rayon d’action.

En fait, on voit que la tourelle triple est un bon compromis, utilisĂ© lorsque l’on veut concentrer le maximum de puissance de feu sur un espace restreint, soit que la taille des formes de construction impose des coques courtes, comme ce fut longtemps le cas en France pour ses grands bĂątiments, soit que l’on veuille utiliser la technique du « tout ou rien » en matiĂšre de blindage, comme ce fut la prĂ©occupation pour les cuirassĂ©s amĂ©ricains Ă  partir de la classe Nevada, ou sur la classe Nelson, soit que l’on soit limitĂ© en matiĂšre de dĂ©placement, pour les croiseurs issus du traitĂ© de Washington, ou pour les Allemands soumis aux limites posĂ©es par le traitĂ© de Versailles.

Avec une piĂšce de 152 mm de plus que les croiseurs italiens Attendolo et Montecuccoli (le groupe III des Condottieri), qui affichaient un dĂ©placement comparable, la classe La GalissonniĂšre mettait de surcroĂźt en Ɠuvre le canon de 152 mm modĂšle 1930, dont la tourelle triple pesait environ 170 tonnes. Plus puissant que le canon de 155 mm prĂ©cĂ©demment utilisĂ©, il pouvait envoyer Ă  26 960 m(29 500 yards) l’obus amĂ©ricain de 57,17 kg avec une vitesse initiale de 870 m/s, alors que le canon britannique de 152 mm n’envoyait qu’à 23 000 m un obus de 50,8 kg. Or l’obus amĂ©ricain Ă©tait capable de percer un blindage d’acier de 122 mm Ă  9 970 m, trĂšs supĂ©rieur Ă  un canon usuel de 152 mm. La comparaison Ă©tait aussi favorable au canon français par rapport aux canons italiens, aussi bien le 152 mm / 35 cal, installĂ©s sur le premier groupe des Condottieri, qui avait une portĂ©e de 22 Ă  24 km, que le 152 mm / 55 cal. installĂ©s sur le dernier groupe des Condottieri, et en artillerie secondaire sur les cuirassĂ©s de la classe Littorio : sa portĂ©e maximale Ă©tait de 25 700 m avec un obus, plus lĂ©ger, de 50 kg[55]. La seule faiblesse du canon français de 152 mm /55 ModĂšle 1930 se trouvait dans sa version de canon anti-aĂ©rien Ă  longue portĂ©e, sur les cuirassĂ©s de la classe Richelieu, sa cadence de tir de 10 coups par minute le rendait inefficace contre des avions rapides comme les bombardiers en piquĂ©, et il avait des problĂšmes d’alimentation lorsqu’il Ă©tait pointĂ© avec un angle important. C'est pourquoi, Ă  partir de novembre 1939, la dĂ©cision a Ă©tĂ© prise de mettre en place sur les cuirassĂ©s français une artillerie anti-aĂ©rienne supplĂ©mentaire, sous forme d’affĂ»ts doubles de 100 mm.

Sur les croiseurs de la classe La GalissonniĂšre, l'artillerie secondaire anti-aĂ©rienne Ă©tait constituĂ©e de quatre affĂ»ts doubles de 90 mm/50 ModĂšle 1926 (en) deux de chaque cĂŽtĂ© au centre du navire. Tirant un obus de 9,5 kg, Ă  15 500 m (ou Ă  10 600 m, en tir contre avion, pointĂ© Ă  80°), ce canon avait une cadence de tir de 12 Ă  15 coups par minute et Ă©tait sensiblement meilleur que les prĂ©cĂ©dents canons de 75 mm. L’artillerie anti-aĂ©rienne Ă  tir rapide, Ă  courte portĂ©e, se composait de quatre affĂ»ts doubles de 37 mm, et six mitrailleuses Hotchkiss bitubes de 13,2 mm. C'Ă©tait un point faible, comme d'ailleurs pour tous les bĂątiments mis en service Ă  la fin des annĂ©es 1930 (sauf la marine japonaise qui n'avaient pas sous-estimĂ© le danger de l'aviation).

Deux plates-formes doubles de tubes-lance torpilles Ă©taient situĂ©es de chaque bord, au centre du navire. Les torpilles de 550 mm[56] Ă©taient du modĂšle 23DT, de 2 068 kg, d’une longueur de 8,28 m, chargĂ©es de 310 kg de TNT, d’une portĂ©e de 9 000 m Ă  38 nƓuds, ou de 13 000 m Ă  35 nƓuds.

Les installations d’aviation comportaient une catapulte hydraulique sur le toit de la 3e tourelle de 152 mm, sur la plage arriĂšre, ainsi qu'un grue. DerriĂšre la seconde cheminĂ©e, le hangar abritait les hydravions. Trois ou quatre hydravions Loire 130 pouvaient ĂȘtre mis en Ɠuvre. Le cul en tableau permettait de dĂ©ployer un tapis pour rĂ©cupĂ©rer les appareils, mais ce matĂ©riel peu efficace, fut rapidement dĂ©barquĂ©.

Blindage et propulsion

Si l’artillerie de la classe La GalissonniĂšre Ă©tait inspirĂ©e de l'Émile Bertin, sa protection Ă©tait inspirĂ©e de celle du dernier croiseur lourd français, l’AlgĂ©rie, et Ă©tait supĂ©rieure Ă  celle des croiseurs lourds (Foch et Dupleix), les plus blindĂ©s aprĂšs l’AlgĂ©rie.

La ceinture blindĂ©e avait une Ă©paisseur de 105 mm, fermĂ©e par des traverses avant et arriĂšre de 60 mm, et renforcĂ©e par des cloisons longitudinales de 20 mm. Le pont principal Ă©tait blindĂ© Ă  38 mm. Les tourelles avaient un blindage de 100 mm sur les faces, et 50 mm sur les cĂŽtĂ©s, l'arriĂšre et le toit, le blockhaus, 95 mm sur les flancs et 50 mm sur le toit[57]. À titre de comparaison, le blindage de l’AlgĂ©rie n'Ă©tait nettement supĂ©rieur que pour le pont blindĂ© (80 mm au milieu du navire, et 30 mm aux extrĂ©mitĂ©s, et le Dupleix avait le pont supĂ©rieur et le pont principal blindĂ©s chacun Ă  30 mm), mais les croiseurs lĂ©gers n'Ă©taient pas destinĂ©s Ă  ĂȘtre employĂ©s contre des navires plus fortement armĂ©s, dans des combats Ă  longue distance oĂč les trajectoires sont plongeantes. C'est en Ă©vitant de se trouver dans cette position, que la division du Commodore Harwood rĂ©ussit Ă  contraindre l'Admiral Graf Spee Ă  rejoindre le Rio de la Plata.

Nom du navireCeintureTraversesPonts blindésTourellesBlockhaus
La GalissonniĂšre105 mm60⁄20 mm38 mm100⁄50 mm95⁄50 mm
AlgĂ©rie110 mm70⁄40 mm80⁄30 mm100⁄70 mm100⁄70 mm
Dupleix54⁄60 mm25 mm30 mm + 30 mm30 mm30 mm

Ce blindage Ă©tait plus important que celui des autres croiseurs de mĂȘme dĂ©placement de l’époque. On notera ainsi que la ceinture blindĂ©e Ă©tait de 105 mm sur la classe La GalissonniĂšre, plus Ă©paisse que celle du NĂŒrnberg ou des Attendolo ou Montecuccoli du groupe III des Condottieri avec 50 mm, ou celle des croiseurs de la classe Dido avec 76,2 mm (3 pouces), ou de la classe Crown Colony avec 88 mm (3,5 pouces), ou Ă©quivalente Ă  celle de la classe classe Leander. Seuls les deux croiseurs de la classe Duca degli Abruzzi, dernier groupe des Condottieri, avaient une ceinture de 130 mm, mais il s’agissait de navires d’un dĂ©placement de 9 100 tonnes (20 % de plus que les croiseurs français).

Il en Ă©tait de mĂȘme pour la protection des tourelles, avec 100 mm, contre 32 mm sur les croiseurs allemands, 25 mm sur les croiseurs britanniques des classes Leander et Arethusa, 50 mm sur ceux des classes Town ou Crown Colony.

La propulsion Ă©tait assurĂ©e par quatre chaudiĂšres Indret, et quatre turbines Ă  engrenages, Parsons sur les croiseurs La GalissonniĂšre, Georges Leygues et Montcalm, ou Rateau Bretagne sur les trois autres, dĂ©veloppant 84 000 ch et entraĂźnant deux hĂ©lices, pour une vitesse de 31 nƓuds. Toutes les unitĂ©s de la classe ont tenu 31/32 nƓuds plusieurs heures et tous ont dĂ©passĂ© largement la vitesse attendue aux essais de 33 nƓuds. Ainsi le croiseur Marseillaise a tenu une vitesse de 34,98 nƓuds pendant un essai de 8 heures et 35,39 nƓuds pendant une neuviĂšme heure. À la fin de la guerre, ils pouvaient encore faire aisĂ©ment 32 nƓuds, Ă  pleine charge atteignant alors 10 850 tonnes[58]. Leur endurance de 5 500 nautiques Ă  18 nƓuds Ă©tait bien supĂ©rieure Ă  celle de leurs Ă©quivalents italiens (environ 3 800 nautiques Ă  18 nƓuds pour les Condottieri), et, pour la vitesse comme pour le rayon d'action, ils Ă©taient comparables aux croiseurs lĂ©gers similaires britanniques ou allemands, Ă  l'exception des classes Leander et Arethusa qui avaient un rayon d'action exceptionnel de 12 000 nautiques[59].

CarriĂšre

En novembre 1937, aprĂšs qu’ils eurent Ă©tĂ© tous les trois admis en service actif, les croiseurs La GalissonniĂšre, Jean de Vienne, et Marseillaise ont constituĂ©, avec la Marseillaise comme navire-amiral, la 3e division de croiseurs (DC), rattachĂ©e Ă  l’Escadre de la MĂ©diterranĂ©e. En mai-juin 1938, l’Escadre effectua un pĂ©riple en MĂ©diterranĂ©e, jusqu’à Beyrouth, avec escales au retour Ă  Kotor et Ă  Split, en Yougoslavie, pays alliĂ© de la France. En 1939, la 3e DC effectua une croisiĂšre sur les cĂŽtes africaines jusqu’à Conakry. À partir de la dĂ©claration de guerre, elle est basĂ©e Ă  Bizerte en Tunisie.

SymĂ©triquement, en dĂ©cembre 1937, les Georges Leygues, Montcalm, et Gloire, avec le Georges Leygues comme navire-amiral, formĂšrent la 4e Division de croiseurs, qui de dĂ©cembre 1937 Ă  avril 1938, a effectuĂ© une croisiĂšre d’endurance jusqu'en Indochine et dans l’ocĂ©an Indien. À son retour, la 4e DC fut rattachĂ©e Ă  l’escadre de l’Atlantique et basĂ©e Ă  Brest. En juillet 1938, la 4e DC participa Ă  l’accueil Ă  Boulogne-sur-Mer du couple royal britannique, en visite officielle en France. En fĂ©vrier 1939, au cours de manƓuvres avec des contre-torpilleurs, le Georges-Leygues Ă©peronna le Bison, dont l’avant, arrachĂ©, coula avec dix-huit marins. En mai 1939, la 4e DC accompagna le Dunkerque et le Strasbourg dans une croisiĂšre Ă  Liverpool et en Écosse, Glasgow, Scapa Flow et Rosyth. En juillet 1939, elle reprĂ©senta la France Ă  l’Exposition internationale de New York[60].

AprĂšs la dĂ©claration de guerre, les croiseurs de la 4e DC furent rattachĂ©s Ă  la Force de Raid, qui, dĂšs le , avait pris la suite de la Flotte de l’Atlantique. Sous les ordres du vice-amiral d’escadre Gensoul, ont ainsi Ă©tĂ© rassemblĂ©s, autour des deux cuirassĂ©s rapides, Dunkerque et Strasbourg, des bĂątiments rapides, croiseurs lĂ©gers et grands contre-torpilleurs pour s’efforcer, en liaison avec la Royal Navy, d’intercepter les corsaires de surface allemands. En octobre et novembre 1939, avec le Dunkerque, et le grand cuirassĂ© rapide britannique Hood, la 4e DC a participĂ© Ă  la recherche du Scharnhorst et du Gneisenau qui avaient coulĂ©, le , le croiseur auxiliaire HMS Rawalpindi, mais qui sont ensuite rentrĂ©s en Allemagne renonçant Ă  passer, cette fois, dans l’Atlantique. En dĂ©cembre, les croiseurs ont escortĂ© le Dunkerque lorsqu’il a participĂ© au transport au Canada d'une partie du stock d'or de la Banque de France[61], et au retour ils ont escortĂ© un convoi de troupes canadiennes vers l'Europe.

Pendant ce temps, la 3e DC a participé en septembre à l'escorte d'un important convoi de troupes vers le Liban, puis, l'Italie s'étant déclarée neutre, la Marseillaise et le Jean de Vienne ont été, en novembre et décembre, détachés dans l'Atlantique pour prendre part au transport de l'or de la Banque de France et à l'escorte, en sens inverse, d'un transport d'avions vers l'Europe, puis en mars 1940 à des transports de troupes, Légionnaires, tirailleurs tunisiens, et pour le La GalissonniÚre, tirailleurs marocains, vers la métropole[62].

Devant le risque d'entrĂ©e en guerre de l'Italie, le 2 avril, la Force de Raid a Ă©tĂ© envoyĂ©e en MĂ©diterranĂ©e, mais elle a Ă©tĂ© rappelĂ©e Ă  Brest dĂšs le 9, les Allemands ayant, la veille, dĂ©barquĂ© en NorvĂšge. L'Émile Bertin qui participait aux opĂ©rations au large de la NorvĂšge ayant Ă©tĂ© touchĂ© par une bombe d'avion, le Montcalm fut envoyĂ© le 22 avril, pour le relever. Le 24 avril, la Force de Raid quitta cette fois dĂ©finitivement Brest pour la MĂ©diterranĂ©e. Les 2-3 mai, le Montcalm participa Ă  l'Ă©vacuation de Namsos, au cours de laquelle a Ă©tĂ© perdu le contre-torpilleur Bison[63] - [64]. Le Montcalm est rentrĂ© de NorvĂšge, et a ralliĂ© Alger le 19 mai[65], tandis que la 3e DC, rattachĂ©e dĂ©but mai, Ă  la Force de Raid, escorta une escadre de cuirassĂ©s anciens britanniques et français vers Alexandrie.

AprÚs l'entrée en guerre de l'Italie, la Force de Raid a effectué deux sorties, le 12 juin sur la foi de renseignements faisant craindre une irruption de navires allemands en Méditerranée, et le 23 juin, dans l'espoir d'accrocher des croiseurs italiens[66].

À la signature de l'armistice avec l'Italie, le 25 juin, les cuirassĂ©s stationnĂšrent Ă  Mers el-KĂ©bir, et les six croiseurs lĂ©gers Ă  Alger.

Lorsque l'amiral britannique Somerville Ă  la tĂȘte de la Force H, est allĂ© prĂ©senter un ultimatum Ă  Mers el-Kebir, le 3 juillet 1940, l'AmirautĂ© française a ordonnĂ©, en clair, aux croiseurs d'Alger de rallier les cuirassĂ©s. L'AmirautĂ© britannique a alors pressĂ© l'amiral Sommerville d'en finir au plus vite[67]. Les croiseurs ont appareillĂ© en dĂ©but d'aprĂšs-midi, mais ne pouvant intervenir dans le combat, n'ont pu alors que rallier Toulon[62].

Deux mois aprĂšs, les autoritĂ©s de Vichy ont obtenu de la Commission allemande d'armistice d’envoyer Ă  Libreville la 4e division de croiseurs et trois grands contre-torpilleurs pour contrer les Français libres qui, fin aoĂ»t, avaient pris le contrĂŽle des territoires d’Afrique-Équatoriale française (AEF), Ă  l’exception du Gabon. Ils appareillent le 9 septembre, passent sans encombre le dĂ©troit de Gibraltar et vont ravitailler Ă  Casablanca. Comme une rĂ©action anglaise semble se prĂ©parer, ils mettent cap au sud Ă  grande vitesse, laissant derriĂšre eux la 10e division de contre-torpilleurs, qui n’a pas l’autonomie pour les suivre[68]. Mais les croiseurs anglais ont interceptĂ© au large de la GuinĂ©e le pĂ©trolier Tarn, escortĂ© par le croiseur Primauguet, les contraignant Ă  mettre le cap sur Casablanca. N’ayant plus la possibilitĂ© de se ravitailler Ă  Libreville, les croiseurs se trouvaient contraints de faire demi-tour. Ralentie par des ennuis de machine, la Gloire a Ă©tĂ© rattrapĂ©e par la croisiĂšre anglaise et obligĂ©e elle aussi de rejoindre Casablanca[62] - [69], tandis que le Georges Leygues et le Montcalm ont, Ă  grande vitesse, rejoint Dakar, oĂč Ă©tait arrivĂ©e la 10e DCT. Trois jours plus tard, la 4e DC a participĂ© Ă  la dĂ©fense de Dakar, contre l'opĂ©ration Menace, tentative de prendre le contrĂŽle de cette grande base navale de l’Afrique-Occidentale française (AOF) par les Forces françaises libres du gĂ©nĂ©ral de Gaulle, avec le soutien des forces britanniques. Les deux croiseurs vont ainsi « faire des ronds dans l’eau » du 23 au 25 septembre, dans ce qui sera surnommĂ© alors le « ratodrome » (la baie de Hann au sud de Dakar et Ă  l’est de GorĂ©e), au milieu des gerbes des obus de 381 mm et de 203 mm[70].

À Toulon, dĂšs le 25 septembre, sont constituĂ©es des Forces de haute mer (F.H.M.), sous le commandement du trĂšs anglophobe amiral de Laborde, regroupant autour du Strasbourg, une division de croiseurs lourds, la 3e DC, rĂ©duite Ă  deux croiseurs lĂ©gers, et des unitĂ©s d'Ă©clairage, grands contre-torpilleurs et torpilleurs. Les F.H.M., en raison du manque de mazout iront trĂšs peu en haute mer. La plus importante sortie aura Ă©tĂ© d'aller, en novembre 1940, Ă  la rencontre du cuirassĂ© Provence qui arrive de Mers el-KĂ©bir, oĂč il avait Ă©tĂ© sĂ©rieusement endommagĂ©.

En 1941, sur les navires de la 3e DC et le Georges Leygues, on a renforcĂ© la faible artillerie contre avions Ă  courte portĂ©e, avec deux mitrailleuses doubles de 13,2 mm, un affĂ»t double de 25 mm et un canon de 37 mm[30]. En janvier 1942, le Jean de Vienne est allĂ© au secours des naufragĂ©s du cargo JumiĂšges et du paquebot LamoriciĂšre, dont la perte dans une tempĂȘte au large des Ăźles BalĂ©ares causa plus de trois cents morts[66]. En mars 1941, le Gloire avait rejoint la 4e DC Ă  Dakar. Il a Ă©tĂ© envoyĂ©, du 15 au , au secours des naufragĂ©s du Laconia, coulĂ© par le sous-marin allemand U-156[71] dans l'Atlantique sud.

Aucun des croiseurs de la classe La GalissonniĂšre n'a Ă©tĂ© impliquĂ© dans les combats qui se dĂ©roulĂšrent, du 8 au en Afrique du Nord. Le La GalissonniĂšre Ă©tait dĂ©sarmĂ© Ă  Toulon, en « gardiennage d'armistice », oĂč il servait de rĂ©serve de piĂšces dĂ©tachĂ©es pour ses sister-ships depuis le . Les deux autres croiseurs de la 3e DC, Marseillaise et Jean de Vienne, faisaient partie des Forces de haute mer, dont l’amiral de Laborde refusa vertement le ralliement aux AlliĂ©s, quand l'amiral de la flotte François Darlan le lui a demandĂ©. Mais elles ne sont pas non plus intervenues contre les AlliĂ©s. Quant Ă  la 4e DC, elle Ă©tait tout entiĂšre Ă  Dakar.

AprÚs que les Allemands eurent occupé la zone libre, dÚs le , sauf le camp retranché de Toulon, ils tentÚrent, le , de saisir les navires français qui s'y trouvaient. Mais ceux-ci furent pour la plupart sabordés par leurs équipages et notamment les croiseurs de la classe La GalissonniÚre. La Marseillaise se retrouva irrécupérable. Les Italiens, qui étaient trÚs intéressés à tenter de récupérer les navires sabordés, tentÚrent de relever le Jean de Vienne et le La GalissonniÚre, et les enregistrÚrent comme FR 11 et FR 12. AprÚs l'armistice entre l'Italie et les Alliés en septembre 1943, les épaves, passées sous contrÎle allemand, furent remises aux autorités de Vichy[57], mais elles furent coulées au cours de bombardements des aviations alliées, le Jean de Vienne, le , et le La GalissonniÚre, le . Ils furent démolis aprÚs la guerre.

Début décembre 1942, les forces françaises des trois armées présentes en Afrique-Occidentale française (AOF) ralliÚrent les Alliés.

À partir de fĂ©vrier 1943, le Georges Leygues effectua depuis Dakar des patrouilles dans l’Atlantique central, et, le 13 avril, il intercepta le forceur de blocus allemand Portland[72]. L’amiral Collinet, commandant Ă  l’époque la Marine Française en Afrique de l’Ouest avait Ă©tĂ© le commandant du Strasbourg Ă  Mers el-Kebir.

Ce mĂȘme mois, le Montcalm fut envoyĂ© Ă  Philadelphie pour ĂȘtre refondu, avec l’aide amĂ©ricaine, jusqu’en aoĂ»t 1943. La Gloire fut envoyĂ©e Ă  Brooklyn, de juillet Ă  novembre 1943, et le Georges Leygues fut envoyĂ© Ă  Philadelphie de juillet Ă  octobre 1943. Leur artillerie contre avions et leurs installations d’aviation furent dĂ©montĂ©es, et ils reçurent six affĂ»ts quadruples Bofors de 40 mm, et vingt piĂšces simples ƒrlikon de 20 mm. En 1945, ils reçurent de nouveaux radars.

EnvoyĂ©s en MĂ©diterranĂ©e, le Montcalm participa Ă  la libĂ©ration de la Corse en septembre 1943[65], et la Gloire exĂ©cuta des missions de bombardement contre la terre dans le golfe de GaĂšte, au dĂ©but de 1944[61]. Le Georges Leygues et le Montcalm ont participĂ© au dĂ©barquement de Normandie, le , devant Port-en-Bessin, et avec la Gloire, au dĂ©barquement de Provence, le [73]. Le Georges Leygues rentra victorieusement Ă  Toulon, arborant la marque du vice-amiral Lemonnier, Chef d'Ă©tat-major gĂ©nĂ©ral de la Marine, qui l'avait commandĂ© Ă  son dĂ©part de Toulon, en 1940, et pendant la bataille de Dakar. Jusqu’en avril 1945, les trois croiseurs firent partie de la Flank Force qui opĂ©ra devant la Riviera du Ponant italienne.

À partir de 1945, ils effectuĂšrent des missions en Indochine, et aprĂšs 1954 le long des cĂŽtes d’AlgĂ©rie. La Gloire fut le navire-amiral de l’escadre de MĂ©diterranĂ©e en 1951-52, le Montcalm d’octobre 1952 Ă  juin 1954 et le Georges Leygues ensuite, qui participa comme navire-amiral de la Force d'intervention, aux opĂ©rations en Égypte, pendant la crise de Suez, effectuant un bombardement contre Rafah, le 1er novembre 1956, et apportant son appui au dĂ©barquement de Port-SaĂŻd[74].

La Gloire et le Georges Leygues ont été démolis en 1958 et 1959, et le Montcalm en 1970[73].

Références

  1. Le Masson 1969, p. 19–20.
  2. Labayle-Couhat 1974, p. 64–77.
  3. Moulin 2007, p. 54–62.
  4. Le Masson 1969, p. 6, 9, 89–90.
  5. Labayle-Couhat 1974, p. 58–63.
  6. Bennett 1974, p. 97–120.
  7. Bennett 1974, p. 142–145.
  8. Bennett 1974, p. 181.
  9. Preston 1981, p. 68–70.
  10. Lenton, British cruisers 1973, p. 5.
  11. Lenton, British cruisers 1973, p. 35–40.
  12. Lenton, British cruisers 1973, p. 50–71.
  13. Le Masson 1969, p. 91–99.
  14. Preston 1981, p. 99-100.
  15. Lenton, American cruisers 1968, p. 51–62.
  16. Watts 1971, p. 84, p. 93, p.99–101.
  17. Preston 1981, p. 96-99.
  18. Le Masson 1969, p. 91,p. 99.
  19. Lenton, German vessels 1966, p. 59.
  20. Preston 1981, p. 103-104.
  21. Lenton, German vessels 1966, p. 63.
  22. Lenton, British cruisers 1973, p. 11-12.
  23. Lenton, British cruisers 1973, p. 76–85.
  24. Preston 1981, p. 109-110.
  25. Lenton, British cruisers 1973, p. 5.
  26. Preston 1981, p. 101.
  27. Masson 1983, p. 326.
  28. Lenton, British cruisers 1973, p. 77.
  29. Le Masson 1969, p. 98.
  30. Le Masson 1969, p. 102.
  31. Lenton, American cruisers 1968, p. 62-63.
  32. Watts 1971, p. 99–101.
  33. Lenton, American cruisers 1968, p. 78.
  34. Lenton, British cruisers 1973, p. 90–94.
  35. Preston 1981, p. 110.
  36. Lenton, British cruisers 1973, p. 95–107.
  37. Preston 1981, p. 116-117.
  38. Le Masson 1969, p. 20, pp. 102–104.
  39. Le Masson 1969, p. 106.
  40. Lenton, British cruisers 1973, p. 119.
  41. Lenton, American cruisers 1968, p. 68.
  42. Lenton, British cruisers 1973, p. 9.
  43. Lenton, German vessels 1966, p. 65.
  44. Lenton, British cruisers 1973, p. 134.
  45. Breyer 1973, p. 373-374.
  46. Breyer 1973, p. 374-377.
  47. Breyer 1973, p. 378-380.
  48. Meister 1972, p. 28.
  49. Breyer 1973, p. 397.
  50. Breyer 1973, p. 409-411.
  51. Lenton, American battleships 1968, p. 14-17.
  52. Lenton, American battleships 1968, p. 18-29.
  53. Lenton, British battleships 1972, p. 46-50.
  54. Breyer 1973, p. 433.
  55. M J Whitley 1995, p. 43–47.
  56. Le Masson 1969, p. 103.
  57. Le Masson 1969, p. 104.
  58. Le Masson 1969, p. 20.
  59. Lenton, British cruisers 1973, p. 83, 93.
  60. l’Herminier 1952, p. 239-252.
  61. Moulin 2007, p. 20.
  62. Moulin 2007, p. 22.
  63. Mordal 1960, p. 202-206.
  64. l'Herminier 1952, p. 253-278.
  65. Moulin 2007, p. 18.
  66. Moulin 2007, p. 24.
  67. Masson 1983, p. 415.
  68. Masson 1983, p. 429.
  69. Masson 1983, p. 430.
  70. Masson 1983, p. 431.
  71. Peillard 1974, p. 293–296.
  72. Peillard 1974, p. 378–379.
  73. Moulin 2007, p. 16, 18, 20.
  74. Moulin 2007, p. 16.

Bibliographie

  • Commandant l'Herminier, Entre ciel et mer, Paris, Editions France-Empire,
  • Jacques Mordal, Narvik, Paris, Presses de la CitĂ©,
  • (en) H.T. Lenton, Navies of the Second World War German surface vessels 1, Londres, Macdonald&Co Publishers Ltd,
  • (en) H.T. Lenton, Navies of the Second World War American battleships, carriers and cruisers, Londres, Macdonald&Co Publishers Ltd, (ISBN 0356-01511-4)
  • (en) Henri Le Masson, Navies of the Second World War The French Navy Volume 1, Londres, Macdonald&Co Publishers Ltd, (ISBN 0356-02384-2)
  • Donald G.F.W. Macyntire et Basil W. Bathe, Les navires de combat Ă  travers les Ăąges, Paris, Stock,
  • (en) Anthony Watts, Japanese Warships of World War II, Londres, Ian Allen Ltd, , 400 p. (ISBN 0-7110-0215-0)
  • (en) JĂŒrg Meister, Navies of the Second World War The Soviet Navy Volume One, Londres, Macdonald & Co Publishers Ltd, (ISBN 0-356-03043-1)
  • (en) Siegfried Breyer, Battleships and battle cruisers 1905–1970, Londres, Macdonald and Jane's, , 480 p. (ISBN 0-356-04191-3)
  • (en) H. T. Lenton, Navies of the Second World War British Cruisers, Londres, Macdonald & Co Publishers Ltd, (ISBN 0-356-04138-7)
  • (en) H. T. Lenton, Navies of the Second World War British battleships and aircraft carriers, Londres, Macdonald & Co Publishers Ltd, (ISBN 0-356-03869-6)
  • (en) Geoffrey Bennett, Naval Battles of the First World War, Londres, Pan Books Ltd, (ISBN 0-330-23862-0)
  • (en) Jean Labayle-Couhat, French Warships of World War I, Londres, Ian Allen Ltd, (ISBN 0-7110-0445-5)
  • Leonce Peillard, La Bataille de l'Atlantique (1939-1945), Paris, Editions Robert Laffont,
  • Antony Preston (trad. de l'anglais), Histoire des Croiseurs, Paris, Fernand Nathan Editeurs, , 191 p. (ISBN 2-09-292027-8)
  • Philippe Masson, Histoire de la Marine Tome 2 De la vapeur Ă  l'atome, Paris-Limoges, Charles Lavauzelle, , 582 p. (ISBN 2-7025-0036-6)
  • (en) M J Whitley (en), Cruisers of World War Two : An International Encyclopedia, Londres, Arms & Armour, (ISBN 1-85409-225-1)
  • Jean Moulin, Les croiseurs français en images, Rennes, Marines Editions, , 91 p. (ISBN 978-2-915379-65-5)
  • Robert Dumas, Les cuirassĂ©s Dunkerque et Strasbourg, Nantes, Marine Éditions, , 125 p. (ISBN 2-909675-75-0)
  • Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines Ă  nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [dĂ©tail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655)
  • Michel VergĂ©-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, Ă©ditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
  • Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, Ă©ditions Palantines, , 383 p. (ISBN 978-2-35678-056-0)
  • RĂ©mi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, Ă©ditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
  • Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bĂątiments de la flotte de guerre française de Colbert Ă  nos jours, t. II : 1870-2006, Millau, J.-M. Roche, , 591 p. (ISBN 2-9525917-1-7)

Source

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.