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Bataille de Smara (1979)

La bataille de Smara est livrée entre les 5 et pendant la guerre du Sahara occidental à Smara. Les forces armées royales du Maroc repoussent une importante attaque du Front Polisario sur la ville.

Bataille de Smara (1979)
Vue en légère plongée de bâtiments carrés et d'une rue
La ville de Smara en 2010.
Informations générales
Date 5 -
Lieu Smara, Sahara occidental
Issue

Indécise

  • Victoire militaire marocaine
  • Victoire politique du Polisario
Belligérants
Drapeau du Sahara occidental RASDDrapeau du Maroc Maroc
Commandants
Driss El Harti †
Forces en présence
2 000 Ă  6 000 hommes
400 vĂ©hicules[1]
5 400 hommes[L 1]
Une dizaine de Mirage F1 et F-5E[2]
Pertes
Selon le Maroc :
1 085 morts
194 Ă  250 vĂ©hicules
Selon le Maroc :
121 morts, blessĂ©s et prisonniers[L 2]
Selon le Polisario :
1 269 morts
1 200 blessĂ©s ou disparus
42 prisonniers
3 avions incendiés

Guerre du Sahara occidental

Batailles

CoordonnĂ©es 26° 44′ 22″ nord, 11° 40′ 13″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Sahara occidental
(Voir situation sur carte : Sahara occidental)
Bataille de Smara (1979)

Mouvement politique réclamant l'indépendance du Sahara occidental, le Front Polisario prend les armes dès 1975 contre les voisins mauritaniens et marocains qui s'allient et se partagent le territoire à la suite de la marche verte et des accords de Madrid. Concentrant leurs efforts sur le maillon faible de cette alliance, à savoir la Mauritanie jusqu'à sa neutralisation dans le conflit en 1978, les indépendantistes vont lancer une offensive meurtrière à l'encontre du Maroc à partir de 1979, le poussant à abandonner plusieurs localités dans l'est du territoire.

Smara, ville sainte et seconde agglomération du Sahara occidental, est d'une importance capitale tant sur le plan politique que stratégique. La perte de cette ville serait une catastrophe pour le Maroc. Harcelée à de nombreuses reprises durant toute l'année, la ville est ceinturée d'importantes défenses avant la bataille.

Les colonnes polisariennes bombardent les positions marocaines dès la nuit du 5, puis lancent l'assaut sur Smara le lendemain et arrivent à pénétrer dans la ville par le sud-est. Les combats sont intenses, parfois au corps à corps. L'intervention de l'aviation marocaine, utilisant les tout nouveaux Mirage F1 achetés à la France, change l'issue du combat et provoque la retraite des polisariens.

Toutes les sources confirment qu'il s'agit de la bataille la plus violente menĂ©e depuis le dĂ©but du conflit, les deux camps revendiquant chacun avoir tuĂ© plus de 1 000 adversaires. Dans leur repli, les combattants du Polisario emmènent plus de 716 civils sahraouis et font 42 prisonniers marocains.

Contexte

Contexte historique

La colonisation du Sahara occidental par l'Espagne débute en 1884, mais n'est confirmée qu'après la conférence de Berlin. Le territoire est habité par des tribus nomades d'origine arabo-berbère hostiles à la présence d'européens. Dès 1885, le chef religieux Maures Ma El Aïnin lance un appel à la guerre sainte contre les colonisateurs français et espagnols dans la région. Armé et financé par le Maroc contre la reconnaissance de la souveraineté de celui-ci sur le sahara espagnol et la Mauritanie, il va mener la résistance jusqu'à sa mort le à Tiznit[L 3].

Un protectorat franco-espagnol est rapidement instauré sur le Maroc dès 1912. L'Espagne a enfin les mains libres pour renforcer son administration sur les territoires de Río de Oro et de Seguia el-Hamra, et contrôle également le nord du Maroc, le Cap Juby et l’enclave d'Ifni. Le Maroc ne recouvre son indépendance qu'en 1956. Le protectorat français prend fin tandis que seule la zone nord du protectorat espagnol est restituée[L 4]. Dès lors, sous l'impulsion de nationalistes tel que Allal El Fassi et son parti de l'Istiqlal, reconstituer l'intégrité territoriale avec l'idée d'un « Grand Maroc », regroupant la Mauritanie, une partie du Mali, une partie du Sahara algérien et le Sahara occidental devient un objectif primordial. Dès 1957, le Maroc finance et arme l'armée de libération nationale née dans le Rif et le Moyen Atlas entre 1953 et 1955. L'ALN déclenche la guerre d'Ifni et s'attaque à l'occupant espagnol à Ifni, Cap Juby et au Sahara occidental, et même français du côté de Tindouf et la Mauritanie. L'opération Écouvillon lancée le , conjointement par les armées françaises et espagnoles, finit par écraser les combattants de l'ALN qui sont repoussés vers le nord, tandis que du côté d'Ifni, tous les postes espagnols sont tombés aux mains des Marocains mise à part le chef-lieu Sidi Ifni[L 5] - [L 6]. Le 2 avril 1958, des accords sont signés entre le gouvernement espagnol et le Maroc, et le Cap Juby est rétrocédé au Maroc. Puis en 1969, c'est au tour de Sidi Ifni d'être abandonné au Maroc, conformément à la résolution 2072 de l'Organisation des Nations unies (1965), appelant à la décolonisation d'Ifni et du Sahara occidental. Cependant, l'Espagne refuse toujours de lâcher le Sahara occidental[L 7] - [L 8].

Le Front Polisario qui voit le jour le à Zouerate en Mauritanie, fait ses premiers faits d'arme contre des garnisons espagnoles au Sahara. Entre-temps, le Maroc qui revendique le Sahara occidental depuis la visite à M'Hamid El Ghizlane du défunt souverain Mohammed V en 1958, appelle toujours au départ des Espagnols tandis que la Mauritanie commence également à avoir des vues sur ce territoire[L 9] - [L 10]. Le , l'avis consultatif de la Cour internationale de justice confirme l'existence de liens historiques entre les populations du Sahara occidental et le Maroc, ainsi que l'ensemble mauritanien. L'avis conclut cependant qu'ils ne sont pas de nature à empêcher un référendum d'autodétermination, en y rendant inapplicable la notion de terra nullius. Quelques jours plus tard, le Roi du Maroc Hassan II, organise la marche verte () se révélant être un véritable coup de poker, débouchant sur le partage du territoire entre le Maroc et la Mauritanie, à la suite des accords de Madrid le [L 11]. Entre-temps, sous les ordres d'Ahmed Dlimi, l'armée marocaine s'empare des localités de Jdiriya (en), Haouza, puis Farsia (en), et ont lieu les premiers affrontements entre Marocains et Sahraouis indépendantistes[3].

Carte du Sahara occidental. Le sud du pays, jusqu'à une ligne Dakhla-Bir Anzarane est contrôlé par la Mauritanie, la partie nord l'étant par le Maroc.
Partage de l'ex-Sahara espagnol entre la Mauritanie et le Maroc en janvier 1976.

Les troupes marocaines investissent Smara le , malgré les harcèlements du Polisario[4], puis Laâyoune le [5]. La Mauritanie s'empare elle du sud du Río de Oro. L'Algérie tente d'intervenir directement dans le conflit jusqu'aux événements d'Amgala début 1976[L 12]. Le , le Polisario déclare l'indépendance de la république arabe sahraouie démocratique[6]. Les indépendantistes vont continuer les harcèlements à l'encontre de l'armée marocaine, mais vont concentrer leurs principales attaques sur la Mauritanie, beaucoup plus faible, et porter des coups dévastateurs à l'économie mauritanienne avec des raids permanents sur Zouerate, le poumon économique de la Mauritanie. Durant toute l'année 1977 et 1978[L 12], les raids se multiplient jusqu'au renversement du régime de Moktar Ould Daddah le par un collectif favorable au Polisario mettant fin à la guerre. La seule cible des indépendantistes est désormais le Maroc[L 13].

Situation militaire difficile pour le Maroc

Carte du Sahara occidental. Les villes de l'ouest et du sud de la région sont contrôlées par le Maroc, celles de l'est par le Polisario. La ville de Mahbès, à l'est du Sahara et proche de l'Algérie, est toujours contrôlée par le Maroc, tandis que le Polisario contrôle Lebouirate dans le sud du territoire marocain non contesté.
Situation militaire au Sahara occidental début octobre 1979. Le Maroc a perdu le contrôle d'une grande partie de l'est du Sahara occidental.

L'offensive Houari-Boumédiène, en mémoire du défunt président algérien Houari Boumédiène, principal soutien des indépendantistes, est lancée le par les combattants du Front Polisario. Leurs attaques contre les garnisons marocaines sont particulièrement meurtrières durant cette année 1979. Les indépendantistes n'hésitent plus à mobiliser de gros effectifs et un important matériel dans des assauts meurtriers en plein territoire marocain non contesté[7]. Le Polisario considère ainsi être en droit d'attaquer le territoire marocain en réponse aux « attaques du Maroc » au Sahara occidental[8].

La bataille de Tan-Tan, qui mobilise 1 700 combattants et 200 vĂ©hicules sahraouis, se rĂ©vèle ĂŞtre un coup d'Ă©clat politique du Polisario[9], et va soulever des questions parmi la population marocaine et les politiciens marocains s'interrogeant sur les capacitĂ©s et la stratĂ©gie des forces armĂ©es royales[L 14]. D'autres raids meurtriers ont lieu durant le mois de juin sur Assa et Tan-Tan, toujours en plein territoire marocain[10].

Le , la Mauritanie dĂ©clare un cessez-le-feu unilatĂ©ral Ă  l'encontre du Front Polisario Ă  cause d'un putsch militaire qui renverse l'ancien prĂ©sident Moktar Ould Daddah un an auparavant. La guerre trop coĂ»teuse a plombĂ© l’économie mauritanienne, poussant donc la Mauritanie Ă  abandonner le sud du RĂ­o de Oro, qui est immĂ©diatement annexĂ© par le Maroc. L'armĂ©e marocaine investit ainsi la partie sud du Sahara et commence rapidement Ă  sĂ©curiser la zone. Or, les indĂ©pendantistes du Polisario sont aussi sur le coup. Le , les Sahraouis lancent une gigantesque attaque avec 2 500 Ă  3 000 combattants et 500 vĂ©hicules sur Bir Anzarane. L'attaque ayant pour but de permettre au Polisario l'accès au RĂ­o de Oro, et notamment Dakhla. Les polisariens sont repoussĂ©s au prix de lourdes pertes du cĂ´tĂ© marocain[1] - [11]. En reprĂ©sailles Ă  l’annexion du RĂ­o de Oro, le front Polisario lance une nouvelle sĂ©rie d'attaques meurtrières en territoire marocain non contestĂ©. L'armĂ©e marocaine subit ainsi une cuisante dĂ©faite le Ă  Lebouirate, oĂą la base du 3e groupe d'escadron blindĂ© est dĂ©mantelĂ©e par les indĂ©pendantistes qui rĂ©cupèrent une grande quantitĂ© de matĂ©riel militaire dont des blindĂ©s, et font de nombreux prisonniers. Près de 5 000 polisariens participent Ă  la bataille[1]. Le , une attaque meurtrière est lancĂ©e par les indĂ©pendantistes sur Lemgat près de la place forte de Zag, et cause de lourdes pertes Ă  l'armĂ©e marocaine[12].

La situation militaire est donc particulièrement difficile pour le Maroc qui n'arrive toujours pas à sécuriser son territoire face aux incursions des Sahraouis. Le Polisario utilise sa mobilité et sa connaissance du terrain pour attaquer garnisons et villes à l'aide de colonnes rapides. Les FAR ne peuvent se lancer à la poursuite des Sahraouis lorsqu'ils se replient dans leur sanctuaire de Tindouf en Algérie. L'armée marocaine souffre de sa dispersion dans un territoire grand comme la moitié de la France, réduisant sa capacité à se battre et à assurer la logistique[L 15]. De nombreuses localités sont abandonnées au Polisario à cause des harcèlements continus et de la difficulté à les défendre et ravitailler : Farsia en , Haouza en , Bir Lahlou en , Tifariti fin , Amgala en [L 16] - [L 17], et Jdiriya (en) en . Ces libérations bien que ne s'accompagnant pas d'une occupation durable, confirment le recul du Maroc, qui ne contrôle plus que quelques agglomérations[L 18]. Le , le ministre de la défense sahraoui Brahim Ghali laisse prévoir l'imminence de « nouvelles et très importantes opérations », mais la majorité des observateurs pensent alors que la future cible est Zag[13]. Smara est harcelée à de nombreuses reprises durant cette année 1979. La ville subit plusieurs attaques durant le mois de mai[L 19], ainsi que le [L 20], et les et [L 21].

Importance de Smara

La ville revĂŞt une double importance : stratĂ©gique et politique. Smara est la ville sainte du Sahara occidental, et elle a Ă©tĂ© fondĂ©e par le cheikh Ma El AĂŻnin, cĂ©lèbre personnage dans l'histoire de la rĂ©gion, et connu pour avoir menĂ© la guerre sainte contre les colonisateurs. Le Maroc tient en partie sa thèse de la marocanitĂ© du Sahara occidental sur le personnage du cheikh Ma El AĂŻnin, celui-ci ayant acceptĂ© l'aide du royaume pour mener la lutte contre les troupes françaises en Ă©change de la reconnaissance de la souverainetĂ© de celui-ci sur le Sahara occidental et la Mauritanie. La ville est situĂ©e au centre de la province de Seguia el-Hamra, Ă  environ 150 km Ă  l'est de Laâyoune, et Ă  environ 250 km Ă  l'ouest de la frontière avec l'AlgĂ©rie[13]. Smara se situe donc Ă  un carrefour oĂą se croisent les voies du dĂ©sert qui, d'est en ouest vont de Tindouf Ă  Laâyoune, et, du nord au sud, du Maroc vers Bir MoghreĂŻn et Atar, en Mauritanie. Elle fait aussi partie du « triangle utile » Laâyoune-Smara-Boukraa oĂą se trouvent les riches mines de phosphate de Boukraa et la plus longue bande transporteuse du monde (96 km) qui achemine la production de phosphate des mines jusqu'au port de la ville de Laâyoune[14] - [7].

Seconde agglomĂ©ration du Sahara occidental, Smara est peuplĂ©e de 8 000 habitants avant le dĂ©but de la guerre[15]. Ă€ cette Ă©poque, l'urbanisation dans la rĂ©gion est très faible puisque la plupart des Sahraouis sont des nomades[L 22]. Les troupes marocaines sous le commandement du colonel Ahmed Dlimi ont investi la ville le , Ă  la suite de la marche verte et des accords de Madrid[14], et ce malgrĂ© les harcèlements du Polisario[4].

Forces en présence

Armée marocaine

En , les forces armĂ©es royales disposent d'un effectif total de 80 000 hommes et 60 avions de combat[L 23]. La ville de Smara est dĂ©fendue par un rĂ©giment de 5 400 soldats marocains[L 2], sous les ordres du commandant du secteur, le colonel Driss El Harti. Selon le colonel Mohamed Ghoujdami, commandant du 6e RIM, la garnison de Smara est alors infĂ©rieure aux assaillants tant dans le nombre que dans la puissance de feu[2]. La ville est cependant bien fortifiĂ©e par d'importantes dĂ©fenses ceinturant la ville sur une profondeur de 10 Ă  14 kilomètres tandis que les collines entourant la citĂ© sont Ă©galement fortifiĂ©es[2]. La garnison est dotĂ©e de nombreux vĂ©hicules blindĂ©s[L 24].

Utilisant autrefois uniquement des Northrop F-5 amĂ©ricains, l'armĂ©e marocaine dispose dĂ©sormais de Mirage F1, qui font partie d'une vingtaine d'appareils livrĂ©s par la France de ValĂ©ry Giscard d'Estaing sur une commande totale de cinquante avions passĂ©e en deux tranches. Le Polisario est rapidement au courant de cette dernière acquisition et n'hĂ©site pas Ă  en faire part Ă  la presse par l'intermĂ©diaire de son ministre de la dĂ©fense Brahim Ghali, qui signale la prĂ©sence de trois Mirage F1 dans l'aĂ©rodrome de Smara une vingtaine de jours avant la bataille, dĂ©nonçant en mĂŞme temps le soutien de la France au Maroc. Le Mirage F1 est un avion de combat monoplace disposant pour l'attaque au sol de deux canons tirant vingt-sept obus et qui peut emporter quatorze bombes de 250 kilos, cent quarante-quatre roquettes ou des engins guidĂ©s air-sol[1]. Plus d'une dizaine de Mirage F1 et F-5E, principalement basĂ©s Ă  Laâyoune, participent aux combats[2].

Forces du Polisario

Un lance-roquette multiple monté sur un camion.
Orgues de Staline, une des armes favorites du Polisario.

L'armĂ©e populaire de libĂ©ration sahraouie compte Ă  l'Ă©poque un total d'environ 10 000[7] Ă  20 000 hommes[L 25]. Pour cette bataille, le Polisario utilise une grande partie de son armĂ©e, soit une grosse colonne estimĂ©e entre 2 000 et 6 000 hommes ainsi qu'au moins 400 vĂ©hicules Ă  savoir des Land Rover, des Toyota ainsi que des vĂ©hicules blindĂ©s[L 1] - [L 24] - [1]. Les sources divergent concernant le nombre exact de combattants sahraouis. Le colonel Mohamed Ghoujdami avance le chiffre de 4 000 Ă  5 000 hommes[2]. Les Sahraouis sont Ă©quipĂ©s d'armement principalement soviĂ©tique, mais Ă©galement tchèque et chinois. Le Polisario mobilise des orgues de Staline, arme particulièrement apprĂ©ciĂ©e par ses combattants, de 120 mm, 122 mm et 160 mm[16], d'une portĂ©e allant de 11 Ă  13 milles, et dispose de 9K32 Strela-2 et d'autres armes anti-aĂ©riennes. Les indĂ©pendantistes sont Ă©galement armĂ©s de mitrailleuses soviĂ©tiques, de Kalachnikov et de pistolet-mitrailleurs[15].

Un groupe de soldats casqués et en treillis lors d'une parade, vus de trois-quart face. Ils portent des fusils AKM.
Des soldats du Front Polisario lors d'une parade en 1980.

L'armement du Polisario est principalement fourni par l'AlgĂ©rie, qui offre Ă©galement des canons de 122 mm, tout le carburant nĂ©cessaire et la base arrière de Tindouf, tandis que la Libye livre des transporteurs de troupes, des missiles et des roquettes ainsi que des armes lĂ©gères (AK-47, AKM, PKM)[L 26].

DĂ©roulement

Le front Polisario lance tout d'abord une attaque de diversion le à l'aube sur Zag, revendiquant la mort d'une centaine de soldats marocains et la destruction de deux postes avancés. Le but étant de fixer les forces de cette très importante garnison et donc de disperser les soldats marocains, tandis que la vraie cible est Smara[13].

La bataille de Smara dĂ©bute dans la nuit du 5 octobre. Les combattants polisariens qui font face Ă  d'importantes dĂ©fenses ceinturant la ville sur une profondeur de 10 Ă  14 kilomètres, se mettent Ă  pilonner les positions marocaines avec notamment des lance-roquettes de 122 mm, tirant plus de 1 700 roquettes d'après les dires de certains officiers marocains. Ă€ l'aube du , Ă  6 h du matin, trois colonnes indĂ©pendantistes attaquent par trois cĂ´tĂ©s de la ville les positions marocaines[16], tandis que d'autres unitĂ©s s'occupent de contrecarrer une possible contre-offensive et l'arrivĂ©e de renforts marocains depuis d'autres villes[17]. RepĂ©rĂ©s deux heures avant l'attaque, les polisariens sont stoppĂ©s sur une ligne d'avant-postes[2]. Le colonel Driss El Harti, commandant la garnison, est tuĂ© pendant ces premiers combats[L 27]. Selon le dĂ©putĂ© de Smara Mohamed Ali Ould Sidi Bechir, ralliĂ© au Polisario et prĂ©sent durant les combats, les combattants sahraouis rĂ©ussissent Ă  franchir trois ceintures de protection de la ville du cĂ´tĂ© sud-est, et pĂ©nètrent dans la ville dès 6 h 30[L 28]. Les Marocains rĂ©sistent lors de cette première journĂ©e de combat meurtrière, oĂą des affrontements au corps Ă  corps ont lieu dans certaines positions. D'après la garnison marocaine, les Sahraouis dĂ©nombrent quelque 350 morts et 50 vĂ©hicules dĂ©truits lors de cette première journĂ©e de combat[15].

Un avion en vol vu de profil, portant des cocardes marocaines et un camouflage brun.
Le Dassault Mirage F1 joue un rôle décisif dans la victoire marocaine.

L'intervention des Mirage F1 dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 octobre se révèle décisive. Les attaques nocturnes ont été généralement d'une grande efficacité pour les Sahraouis lors des batailles précédentes, car l'aviation marocaine ne pouvait intervenir dans l'obscurité. Les Marocains vont pour la première fois lancer des attaques aériennes de nuit, surprenant les colonnes du Polisario. Ébranlés, les indépendantistes battent en retraite désorganisée ; sous le feu de l'artillerie combinée aux attaques aériennes marocaines, le repli se transforme en déroute. Des Sahraouis équipés de Strela-2 et d'autres armes anti-aériennes dressent un barrage et tentent d'abattre les avions marocains, ce qui démontre les soutiens extérieurs et le matériel sophistiqué dont bénéficie le Polisario[15].

Pourtant, dans la nuit du dimanche 7 au lundi 8 octobre, le Front Polisario annonce que la ville est tombée aux mains de ses combattants, et que les pertes de l'armée marocaine sont très lourdes, ajoutant également que de nombreux renforts marocains affluent vers la ville. Les autorités marocaines démentent rapidement la chute de la ville, mais reconnaissent que la ville de Smara, seconde agglomération du Sahara occidental, est « harcelée » par le Polisario[13]. Le Polisario retire ensuite sa revendication de contrôle de la ville[18]. Les combats prennent fin dans la journée, l'attaque des indépendantistes est repoussée par les soldats marocains[1].

Les responsables militaires marocains dĂ©duisent rapidement que certaines unitĂ©s du Polisario sont parties de positions situĂ©es près de la frontière mauritanienne, Ă  seulement 40 kilomètres de distance. Les Ă©lĂ©ments du Polisario qui se replient sur leurs positions Ă  la fin des combats sont poursuivies par l'aviation marocaine qui les bombarde et rend difficile le passage de Smara Ă  Tifariti d'oĂą venaient des renforts sahraouis[15].

Bilan et conséquences

Il s'agit de la bataille la plus violente menée depuis le début du conflit. Elle marque un nouveau degré dans l'escalade de cette guerre[7]. Un communiqué officiel du ministère marocain de l'information confirme l'extrême violence des combats. Le communiqué met l'accent sur l'intervention décisive de l'aviation, qui a semble-t-il changé l'issue du combat. Les avions utilisés étaient surtout des Mirage F1, vendus au Maroc par la France de Valéry Giscard d'Estaing[1]. Opérant de nuit, les Mirages ciblent à la fois les unités dans la ville et les renforts du Polisario[L 1].

Pour le journal américain The Christian Science Monitor, la bataille de Smara est une écrasante victoire pour les forces royales aériennes. Les pilotes marocains ont démontré leur capacité à manœuvrer le sophistiqué Mirage F1, dont ils louent les performances supérieures aux anciens avions américains Northrop F-5E[15].

Selon l'historien Pierre Vermeren, les deux camps dĂ©clarent chacun avoir tuĂ© plus de 1 000 adversaires[L 29], mais ces rapports sont jugĂ©s peu crĂ©dibles par les spĂ©cialistes[19]. Le Maroc affirme via le ministère de l'information, que les forces marocaines ont infligĂ© des pertes sans prĂ©cĂ©dent aux assaillants. Selon le ministère, les pertes du Polisario s'Ă©lèvent Ă  plus de 1 085 morts et 194 vĂ©hicules dĂ©truits, tandis que 121 soldats marocains ont Ă©tĂ© tuĂ©s ou blessĂ©s[1]. Les Sahraouis auraient selon d'autres bilans perdu 250 vĂ©hicules[L 2]. Le Polisario dĂ©plore notamment la perte de plusieurs lance-roquettes BM-21 Grad[L 30]. D'après le colonel Mohamed Ghoujdami, le Polisario a perdu de trois Ă  quatre cents hommes Ă  Smara mĂŞme, et quelque six cents autres dans l'attaque de leur colonne par l'aviation marocaine[2].

Le Front Polisario, qualifiant l'opĂ©ration d’« Ă©vĂ©nement historique »[17], annonce de son cĂ´tĂ© de très lourdes pertes pour le Maroc. Plus de 1 269 soldats marocains auraient Ă©tĂ© tuĂ©s, 1 200 blessĂ©s ou disparus, des dizaines de soldats faits prisonniers ainsi que 3 avions incendiĂ©s. Une impressionnante quantitĂ© d'armes variĂ©es, de vĂ©hicules militaires, de munitions et de carburant aurait Ă©tĂ© dĂ©truite ou rĂ©cupĂ©rĂ©e. Le Polisario dĂ©clare aussi avoir dĂ©truit l'aĂ©roport de la ville[1]. 716 civils sahraouis sont « libĂ©rĂ©s » par le Polisario et partent dans les camps de rĂ©fugiĂ©s de Tindouf, dont le dĂ©putĂ© de Smara, Mohamed Ali Ould Sidi Bechir[L 28].

L'attaque du Polisario a un aspect politique important. La « libĂ©ration » — ou « kidnapping » pour les Marocains[20] — de 716 Sahraouis est une importante victoire politique[L 28]. D'une part cela prouve que les polisariens ont rĂ©ussi Ă  entrer dans la ville, et d'autre part, le , les 42 soldats marocains faits prisonniers et les 716 civils sahraouis ramenĂ©s lors de la bataille sont prĂ©sentĂ©s Ă  « l'Association d'amitiĂ© française avec la RASD » ainsi qu'Ă  la presse Ă©trangère[L 31]. De plus, le ralliement du dĂ©putĂ© de Smara est un coup dur pour le Maroc car l'homme en question a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© quelques mois avant Ă  la commission d'enquĂŞte du comitĂ© de l'organisation de l'unitĂ© africaine, comme un Sahraoui, convaincu de sa marocanitĂ©[L 28].

Toutefois, un groupe d'une vingtaine de diplomates et d'une trentaine de journalistes marocains et Ă©trangers se rend le Ă  Smara. Après constatations, seul un impact Ă©tait visible sur la tour de contrĂ´le de l'aĂ©roport de la ville, tandis que la piste d'atterrissage Ă©tait toujours fonctionnelle. La ville en elle-mĂŞme semble n'avoir pas subi de dommages. Les autoritĂ©s marocaines ont d'ailleurs montrĂ© quelques pertes du Polisario dans les combats, Ă  savoir 17 vĂ©hicules Land Rover endommagĂ©es, des dĂ©bris d'orgues de Staline, des roquettes de 120 tchèques et soviĂ©tiques, une mitrailleuse soviĂ©tique, des conteneurs d'obus de 75 chinois et des fusils Kalachnikov, dont certains en provenance de Libye[2]. Les activistes sahraouis notent, en 2012, que cette bataille a Ă©tĂ© l'une des plus coĂ»teuses pour l'armĂ©e populaire de libĂ©ration sahraouie[21]. Les Marocains ont Ă©galement prĂ©sentĂ© aux journalistes le cadavre d'un homme non circoncis, ayant des « traits asiatiques » et retrouvĂ© dans le sable[2].

Pendant leur repli vers l'AlgĂ©rie, une partie des forces sahraouies soit une dizaine d'unitĂ©s du Polisario[21], comprenant 1 200 hommes[L 32], mettent en dĂ©route la garnison de Mahbès[L 33], dĂ©fendue par un bataillon du 14e rĂ©giment d'infanterie motorisĂ©e, soit 780 hommes[L 32]. Selon le quotidien espagnol El PaĂ­s, la bataille qui oppose 600 Ă  1 200 soldats marocains Ă  2 000 Ă  4 000 polisariens se rĂ©vèle une dĂ©faite importante pour le Maroc qui perd tout « un bataillon et quatre cents tonnes d'armes » selon El PaĂ­s. De plus, Mahbès Ă©tait la dernière localitĂ© qu'il contrĂ´lait entre Smara et la frontière algĂ©rienne, et « devait dans la stratĂ©gie marocaine, empĂŞcher les infiltrations du Polisario Ă  l'intĂ©rieur du Sahara »[20].

Notes et références

Ouvrages
  1. Dean, p. 44.
  2. Clodfelter, p. 555.
  3. Gaudio, p. 246.
  4. Gaudio, p. 32.
  5. Pointier, p. 66.
  6. Pointier, p. 81.
  7. Pointier, p. 68.
  8. Pointier, p. 69.
  9. Pointier, p. 84.
  10. Pointier, p. 85.
  11. Pointier, p. 100.
  12. Berramdane, p. 117.
  13. Bontems, p. 187.
  14. Santucci, p. 407.
  15. Zunes, p. 15.
  16. Ali, p. 154.
  17. Barbier, p. 282.
  18. Weexsteen, p. 426.
  19. Weexsteen, p. 434.
  20. Weexsteen, p. 437.
  21. Weexsteen, p. 438.
  22. Barbier, p. 16.
  23. Ali, p. 151.
  24. Bidwell, p. 444.
  25. Vermeren, p. Chapitre 6.
  26. Ali, p. 148.
  27. Besenyő, p. 123.
  28. Weexsteen, p. 427.
  29. Vermeren, p. La guerre avec l'Algérie puis avec le Polisario.
  30. Merini, p. 438.
  31. Weexsteen, p. 440.
  32. Ali, p. 153.
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Sites Web
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