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Bataille de Bir Anzarane

La bataille de Bir Anzarane, livrée le , est un affrontement militaire opposant la République arabe sahraouie démocratique ou plus simplement le Front Polisario, aux forces armées marocaines dans l'oasis de Bir Anzarane, au Sahara occidental revendiqué par les deux camps.

Bataille de Bir Anzarane
Informations générales
Date
Lieu Bir Anzarane, Sahara occidental
Issue Victoire Ă  la Pyrrhus marocaine[1]
Belligérants
Drapeau du Sahara occidental RASDDrapeau du Maroc Maroc
Commandants
Drapeau du Sahara occidental Lahbib Ayoub
Drapeau du Sahara occidental Banna Ould Baha (b)
Drapeau du Maroc Ali Mzerd Ouzine
Forces en présence
2 500 Ă  3 000 hommes
500 véhicules
800 Ă  950 hommes
3 chasseurs F-5A
Pertes
50 Ă  500 morts
4 à 117 véhicules détruits
92 Ă  125 morts
40 à 250[L 1] blessés
100 Ă  175 prisonniers

Guerre du Sahara occidental

Batailles

CoordonnĂ©es 23° 53′ 36″ nord, 14° 33′ 10″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Sahara occidental
(Voir situation sur carte : Sahara occidental)
Bataille de Bir Anzarane

Contexte

La province du Río de Oro, abandonnée par la Mauritanie le , est en train d'être rattachée au Maroc. L'attaque aurait eu pour but de permettre au Polisario l'accès à cette province, et notamment Dakhla[2].

DĂ©roulement

La colonne indĂ©pendantiste est formĂ©e par 2 500 Ă  3 000 combattants et 500 vĂ©hicules, dont des blindĂ©s lĂ©gers BRDM-2[3], des lance-roquettes multiples BM-13 et des vĂ©hicules tout-terrain Ă©quipĂ©s de canons sans recul de 106 mm, de mitrailleuses lourdes de 14,5 ou de canons de 20 mm. La garnison de Bir Anzarane, dirigĂ©e par le chef de bataillon Ali Mzerd Ouzine, est constituĂ©e de 800 hommes du 3e rĂ©giment d'infanterie motorisĂ©e[4], soit deux bataillons[L 1].

Les combats ont duré de 6 h 30 à 16 h[4]. L'aviation marocaine (3 chasseurs F-5A[L 1]) serait intervenue en soutien dès 8 h 30. Des affrontements à l'arme blanche auraient eu lieu dans certaines positions. Vers midi, une contre-attaque menée par les AML-90 marocaines bloque une attaque en tenailles des forces mobiles du Polisario. Les attaques des indépendantistes baissent alors en intensité, puis cessent complètement[3]. Banna Ould Baha, chef de la 4e région militaire du Polisario, est blessé pendant les combats[5].

Le 6e régiment d'infanterie motorisée de l'armée marocaine, sous les ordres du lieutenant colonel Mohamed Ghoujdami, est appelé en renfort mais arrive à la fin des combats[6].

Bilan et conséquences

Si le Maroc dĂ©plore 125 morts, les pertes du Polisario seraient beaucoup plus lourdes avec plus de 500 tuĂ©s et 60 vĂ©hicules dĂ©truits selon les annonces du roi Hassan II[7]. Un journaliste venu sur les lieux mentionne la prĂ©sence sur place de 50 tuĂ©s et de 4 vĂ©hicules dĂ©truits parmi le Polisario[1]. Le Polisario revendique « plus de deux cents morts »[8] et 175 prisonniers[9] parmi les Marocains. Un membre du Congrès amĂ©ricain, Stephen Solarz (en), a pu rencontrer une centaine de prisonniers faits pendant la bataille[8]. Les indĂ©pendantistes capturent Ă©galement du matĂ©riel[L 2]. Seuls 13 corps de combattants du Polisario sont restĂ©s sur le terrain[L 1].

Le chef de la garnison, le commandant Ali Mzerd Ouzine, est nommé au grade de lieutenant-colonel après la bataille[L 3].

Le patrouilleur marocain Bir Anzarane Ă  Rouen en 2013

La marine royale marocaine a donné le nom de cette bataille au patrouilleur Bir Anzarane (OVP70), entré en service en 2011.

Annexes

Notes

    Sources bibliographiques

    1. Clodfelter, p. 555.
    2. Tobji, p. 37.
    3. Merini, p. 434.

    Références

    1. Bernard Guetta, « À Biranzaran, où l'armée marocaine a tenu.. », Le Monde,‎ (lire en ligne)
    2. « Le Maroc a engagé pour la première fois des Mirage F-l contre le Polisario à Smara », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
    3. Roger Holeindre, « Les nouveaux renards du désert », Paris Match,‎ , p. 82-85 et 96
    4. AFP, « Le Polisario peut attaquer partout au Sahara, admet l’armée marocaine », Le Devoir,‎ , p. 7 (lire en ligne)
    5. Haddamin Moulud Said, « Bir Enzarán: 17 de Ramadán de 1979 »,
    6. (ar) « Bataille de Bir Anzarane », sur Sahara-question.com (consulté le )
    7. « Après la conférence de presse du roi Hassan II, la Mauritanie exprime son " indignation" », Le Monde,‎ (lire en ligne)
    8. « Un membre du Congrès américain a rencontré les dirigeants du Polisario », Le Monde,‎ (lire en ligne)
    9. Bernard Guetta, « Le Maroc a annexé le territoire évacué par la Mauritanie », Le Monde,‎ (lire en ligne)

    Bibliographie

    • (ar) Abdelhak El Merini, الجيش المغربي عبر التاريخ [« L'ArmĂ©e marocaine Ă  travers l'Histoire »], Rabat, Dar Nachr Al Maârifa,‎ , 586 p. (ISBN 9981-808-42-3, lire en ligne)
    • (en) Mahjoub Tobji (en), Les officiers de Sa MajestĂ© : Les dĂ©rives des gĂ©nĂ©raux marocains 1956-2006, Paris, Fayard, , 324 p. (ISBN 978-2-213-63015-1, EAN 9782213630151, prĂ©sentation en ligne)
    • (en) Micheal Clodfelter, « Polisario rebellion: 1976-1988 », dans Warfare and Armed Conflicts: A Statistical Encyclopedia of Casualty and Other Figures, 1492–2015, McFarland, , 4e Ă©d., 824 p. (lire en ligne), Twentieth century, 1946-2000, p. 555-556
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