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Panhard AML

La Panhard AML est une automitrailleuse lĂ©gĂšre (AML) fabriquĂ©e par la firme Panhard qui Ă©quipa l’armĂ©e de Terre et la Gendarmerie nationale française du dĂ©but des annĂ©es 1960 Ă  la fin des annĂ©es 1990. Elle est proposĂ©e en trois versions, une avec un mortier de 60 mm et deux mitrailleuses de 7,5 mm, une avec un mortier de 60 et une seule mitrailleuse et une avec un canon de 90 mm Mle F1. La France les a remplacĂ©es mais de nombreux pays africains en possĂšdent encore.

Panhard AML 60/90
Image illustrative de l’article Panhard AML
Panhard AML 90 durant l’opĂ©ration TempĂȘte du dĂ©sert
Caractéristiques de service
Service 1960
Production
Année de conception 1957-1959
Caractéristiques générales
Équipage 3
Longueur 4,15 m
Largeur 1,97 m
Hauteur 2,07 m
Masse au combat 4,8 t (AML 60)
5,5 t (AML 90)[1]
5,9 t (AML 90 F1 Diesel)[2]
Blindage (Ă©paisseur/inclinaison)
Blindage 8-12 mm (acier)
Armement
Armement principal AML 60 : Mortier de 60 mm Ă  chargement par la culasse avec 53 obus.

AML 90 : Canon de 90 mm GIAT F1 avec 21 obus[2].

Armement secondaire 2 mitrailleuses de 7,62 OTAN
Mobilité
Moteur Panhard modĂšle 4 HD 4-cylindres refroidi par air
AML 90 F1 Diesel : Peugeot XD-3D Diesel[2]
Puissance 90 ch Ă  4700 tr/min (66,2 kW)
AML 90 F1 Diesel : 95 ch
Vitesse sur route 90 km/h sur route
Puissance massique 16,4 ch/t
Autonomie 600 km

Engin de contre-insurrection

Au départ, un engin de contre-insurrection destiné à la guerre d'Algérie

Pendant la guerre d'Algérie, l'armée française exprime un besoin pour un véhicule léger blindé destiné à la contre insurrection. A cet effet, elle dispose déjà de trois véhicules qui ne sont toutefois pas satisfaisants.

Le premier est l'automitrailleuse Ford M8 Greyhound d'origine amĂ©ricaine est dotĂ© d'un canon de 37 mm insuffisant et d'une mitrailleuse Browning HB M2 qui ne peut ĂȘtre servie que de l'extĂ©rieur du vĂ©hicule. En outre, c'est un matĂ©riel vieillissant pour lequel l'armĂ©e française manque peu Ă  peu de piĂšces dĂ©tachĂ©es.

Le second est l'Engin Blindé de Reconnaissance (EBR) de Panhard qui possÚde un armement puissant mais qui a été conçu pour un conflit en Europe. Fait pour la route, il est lourd et ne supporte pas le terrain difficile. En outre, c'est un engin trop complexe mécaniquement.

Le troisiÚme est l'automitrailleuse britannique Daimler Ferret qui est de conception récente. Elle est agile et souple mais son armement est trop léger, une mitrailleuse de 7,62 mm en tourelle.

En fĂ©vrier 1955, la DEFA se retrouve devant un dilemme, soit commander plus de Daimler Ferret, voire la faire produire sous licence en France, soit faire dĂ©velopper un matĂ©riel propre par les industriels français. Une fiche programme est publiĂ©e le 19 mars 1956. Le vĂ©hicule doit peser 4,2 tonnes, il doit avoir une autonomie de 500 km, un armement de deux mitrailleuses et un lance-grenade, il doit ĂȘtre aĂ©rotransportable et avoir une capacitĂ© amphibie. Renault, Simca, Berliet, AMX, Saviem et Panhard se montrent intĂ©ressĂ©s mais seuls les deux derniers donnent suite. Le projet Saviem est refusĂ© fin 1957 mais il est conservĂ© en cas d'Ă©chec du projet Panhard.

Le projet Panhard fait l'objet d'Ă©valuation, sur des maquettes en bois pour commencer entre juin 1957 et dĂ©but 1958, Panhard lance le prototype 242 avec un Ă©quipage de 3 hommes, deux dans l'habitacle et un dans la tourelle. Le chĂąssis lui-mĂȘme est validĂ© d'entrĂ©e dĂšs 1959 mais l'armĂ©e française dĂ©sire l'inverse : une tourelle avec deux hommes d'Ă©quipage. Le projet de tourelle est donc confiĂ© dans un premier temps Ă  Saint-Chamond, dans un deuxiĂšme temps Ă  Fives-Lille qui conçoit la tourelle FL 13 qui est refusĂ©e et dans un troisiĂšme temps aux ateliers du Havre de la Compagnie normande de mĂ©canique de prĂ©cision (AHE/CNMP) qui emporte le marchĂ©. Cette derniĂšre est chargĂ©e de concevoir deux types de tourelles, l'une avec un mortier de 60 mm et deux mitrailleuses AA52 de 7,5 mm, l'autre avec un mortier de 60 mm et une mitrailleuse lourde amĂ©ricaine Browning HB M2 de 12,7 mm. ParallĂšlement, une Ă©tude est menĂ©e sur l'armement principal. Le mortier de 60 mm MC avec chargement par la culasse est prĂ©fĂ©rĂ© au canon allemand MG 151 de 20 mm et Ă  la mitrailleuse Browning M2 HB de 12,7 mm. Enfin, l'AHE/CNMP est chargĂ©e de dĂ©velopper une tourelle avec un canon de 90 mm, au dĂ©part destinĂ© Ă  un projet sĂ©parĂ© AMX AML S420, l'Engin lĂ©ger de combat (ALC) mais qui est montĂ© en sĂ©rie sur le chĂąssis de l'AML Panhard aprĂšs des essais concluants.

Finalement, un engin qui s'exporte trĂšs bien

La production est donc lancĂ©e dĂšs le dĂ©but de 1959 et s'achĂšve Ă  la fin des annĂ©es 80 avec prĂšs de 6 000 vĂ©hicules construits dont plus de 900 exemplaires pour l'armĂ©e française et Ă  la gendarmerie, tous fabriquĂ©s sur la base du modĂšle initial sans modification. 1 600 exemplaires sont produits sous licence par l'Afrique du Sud sous le nom d'Eland Mk7/Eland 60/90.

Les premiers engins sont livrĂ©s en avril-mai 1961 au 2e rĂ©giment de Hussards. L'AML est dĂ©ployĂ©e en AlgĂ©rie au dĂ©but de 1962 mais les opĂ©rations militaires ayant cessĂ©, elle n'est pas utilisĂ©e au combat. La commande initiale est de 2 000 vĂ©hicules mais le gĂ©nĂ©ral de Gaulle dĂ©cide de la ramener Ă  600 car il souhaite donner la prioritĂ© au programme nuclĂ©aire sur les programmes d'armements classiques. Pour compenser, Panhard se tourne alors vers l'exportation avec beaucoup de succĂšs. Au modĂšle de base, s'ajoutent de multiples options dont des appareils de vision Ă  infra-rouge ou Ă  intensificateur de lumiĂšre, une conduite de tir sophistiquĂ©e, l'air conditionnĂ©, un kit amphibie, un systĂšme de protection NBC, un groupe motopropulseur plus performant...

Au , outre les vĂ©hicules des unitĂ©s d'outre-mer, 439 AML 60 et 188 AML 90 soit 735 vĂ©hicules sont sur le territoire mĂ©tropolitain français. 216 AML 60 et 188 AML 90 pour les unitĂ©s de rĂ©servistes de la dĂ©fense opĂ©rationnelle du territoire, 72 AML 90 pour la Force d'action rapide et 36 autres dans la 1re armĂ©e[3]. La derniĂšre opĂ©ration extĂ©rieure de cet engin avec les forces françaises Ă  lieu avec le 1er rĂ©giment Ă©tranger de cavalerie en 1996 en RĂ©publique centrafricaine[4].

Le vĂ©hicule de transport de troupes M3 Panhard est une variante de l'AML-60 dont il utilise l'essentiel des composants. Conçu en 1969, il est produit Ă  1 200 exemplaires de 1971 Ă  1986 et vendu exclusivement Ă  l'exportation.

Ce blindé est encore utilisé en 2020 dans plusieurs pays d'Afrique.

Blindé léger, rapide, agile et puissamment armé

Blindé léger et compact

L'AML a des dimensions minimales qui lui assure une grande agilitĂ© et une vulnĂ©rabilitĂ© limitĂ©e. Large de 1,91 m, long de 3,71 m (5,11 m dans la version 90 avec canon vers l'avant) , haut de 2,07 m, son empattement et son porte Ă  faux minimum lui donne un gabarit trĂšs compact. Sa masse va de 4,9 Ă  5,8 t en fonction de son armement et de sa motorisation.

Equipage

L'Ă©quipage est de trois membres :

  • Le chef d'engin qui se trouve Ă  gauche dans la tourelle et qui commande le vĂ©hicule et l'emploi de son armement.
  • Le chargeur-tireur qui se trouve Ă  droite dans la tourelle Ă  cĂŽtĂ© du chef d'engin et qui met en Ɠuvre l'armement.
  • Le conducteur dont le poste de conduite se situe au centre de la caisse. Il peut conduire avec la trappe ouverte avec le siĂšge en position haute ou avec le siĂšge en position basse et la trappe fermĂ©e. Il dispose alors de trois Ă©piscopes.

Agilité

Le groupe motopropulseur de l'AML est un moteur Ă  plat Ă  essence Panhard type 4HD de quatre cylindres Ă  refroidissement par air de 1 997 cm3 qui dĂ©veloppe 90 ch Ă  4 300 tr/min soit 12 kW/t. Il est situĂ© dans un compartiment Ă  l'arriĂšre du vĂ©hicule accessible par deux trappes blindĂ©es. Il est conçu Ă  partir de deux moteurs du vĂ©hicule civil Dyna pour limiter les dĂ©lais et les frais de dĂ©veloppement. Avec lui, l'AML est capable d'atteindre 90 km/h. Son autonomie est de 600 km avec un rĂ©servoir d'essence de 156 litres et une consommation moyenne de 25 litres aux 100 km. La boĂźte de vitesse comprend six vitesses avant et une marche arriĂšre. Elle est composĂ©e de deux boĂźtes sĂ©parĂ©es, l'une pour les rapports courts, l'autre pour les rapports longs. Le mouvement aux sorties de la boite de vitesses de type mĂ©canique, avec six rapports avant et une marche arriĂšre, est dirigĂ© sur les deux carters de renvois latĂ©raux qui assurent la transmission aux roues arriĂšre par pignons, et aux roues avant par l'intermĂ©diaire d'arbres de transmission qui longent les parois latĂ©rales de la carcasse blindĂ©e[1]. Ce dispositif permet de transfĂ©rer la puissance aux roues qui ont encore de l'adhĂ©rence et de limiter au maximum le patinage. Les roues sont Ă©quipĂ©es de quatre pneus Michelin 11,00 Ă— 16 XL Ă  structure radiale et dotĂ©s de boudins anti-crevaison. Les chambres Ă  air sont des Hutchinson VP-PV remplies d'azote. La pression des pneus est contrĂŽlĂ©e depuis l'intĂ©rieur par le conducteur pour franchir les zones boueuses ou sableuses.

L'AML a quatre roues indĂ©pendantes. Sa transmission intĂ©grale permanente lui permet une grande stabilitĂ©. Sa suspension composĂ©e de ressorts hĂ©licoĂŻdaux et d'amortisseurs tĂ©lescopiques monocorps contrĂŽlent les bras tirĂ©s. Chaque roue est munie d'un frein Bendix Ă  tambour de 330 mm. La direction est classique Ă  crĂ©maillĂšre. Comme le freinage, la direction n'est cependant pas assistĂ©e. La garde au sol de l'automitrailleuse est de 33 cm afin de franchir des obstacles de 30 cm. Elle peut gravir des pentes de 60% et passer dans des dĂ©vers de 30%, traverser des guĂ©s d'1,10 m sans prĂ©paration. Elle peut franchir des tranchĂ©es de 3,10 m avec les rails de franchissements fixĂ©s sur le glacis avant et qui permettent de sortir le vĂ©hicule de l'ensablement.

Protection

La caisse est autoporteuse et a une forme d'hexagone. Les quatre roues sont indĂ©pendantes. Elle a un glacis avant plongeant en V sensiblement identique Ă  celui de l'automitrailleuse EBR qui tient compte des enseignements tirĂ©s avec l'automitrailleuse AMD 78 de 1935 trop vulnĂ©rable aux tirs de face. Le blindage de la caisse est composĂ© de 13 plaques de blindage, de 30 mm sur le glacis et de 8 Ă  12 mm ailleurs. Les points les moins protĂ©gĂ©s sont l'arriĂšre et le plancher. L'arriĂšre est toutefois couvert par des coffres Ă  Ă©quipement trĂšs spacieux. Le plancher est composĂ© de deux plaques en V ouvert pour faire dĂ©flexion du souffle des mines, un des dĂ©fauts principaux de l'EBR. Son efficacitĂ© reste toutefois limitĂ©e aux mines antipersonnel, pas aux mines antichar ni au IED/EEI (Improvised Explosive Device - Engins explosif improvisĂ©s). Elle est globalement protĂ©gĂ© des Ă©clats d'obus, de grenade et des munitions lĂ©gĂšres d'infanterie de 7,62 mm.

Armement

L'armement est le critĂšre de distinction des modĂšles d'AML de l'armĂ©e française qui ont toutes le mĂȘme chĂąssis.

L'AML HE 60-7 (Nomenclature usine : AML-245 B)

AML-60-7 avec le porte-drapeau du 4e régiment de chasseurs lors du défilé du 14 juillet 1983 à Gap.

L'armement principal de l'AML 60-7 est un mortier de 60 mm se chargeant par la culasse, disposant de 53 obus, associĂ© Ă  deux mitrailleuses AA-52 de 7,5 mm ou ANF1 de 7,62 mm OTAN approvisionnĂ©es Ă  3 200 coups.

Le mortier d'origine est rapidement remplacĂ© par le Brandt Mle CM60A1 toujours en service aujourd'hui (Ă  l'Ă©tranger). Il peut ĂȘtre utilisĂ© comme arme Ă  tir direct (portĂ©e 300 m) ou comme arme Ă  tir courbe (portĂ©e 1 700 m). Son angle Ă©lĂ©vation-dĂ©pression est de ÌčÌčÌ 80° et de -15°

Ses munitions sont les suivantes :

  • Obus M 61 explosif Ă  une portĂ©e maximale de 2 240 mĂštres,
  • Obus M 63 Ă©clairant d'une puissance de 180 000 candelas pendant 30 secondes Ă  2 200 m,
  • Obus M 72 explosif Ă  2 650 m,
  • Obus anti blindĂ© Ă  charge creuse (tir direct) Ă  500 m,
  • Canister d'autodĂ©fense Ă  50 m.

Le tireur dispose d'une lunette monoculaire M1 3x12 et d'un périscope binoculaire APX M 112 de grossissement optique 5, de champ 230 milliÚmes, d'amplitude de pointage de - 22⁰ à 47⁰, avec micromÚtre éclairé pour le tir de nuit[1].

L'AML HE 60-12 (Nomenclature usine : AML-245 A)

La tourelle, l'armement principal et le mortier de 60 mm restent identiques. Les deux mitrailleuses sont remplacées par une mitrailleuse lourde Browning HB M2 de 12,7 mm.

L'AML HE 90 (Nomenclature usine : AML-245 C)

Des AML-90 du 4e régiment de chasseurs lors du défilé du 14 juillet 1983 à Gap.

Les plans d'une tourelle de 90 mm sont finalisĂ©s en 1959 mais la premiĂšre tourelle n'est prĂ©sentĂ©e qu'en 1960. Elle est Ă©quipĂ©e d'un canon de 90 mm EFA D921 / CN 90 F1 ) Ă  faible recul et Ă  faible vitesse initiale et d'une mitrailleuse AA 52 . Son angle Ă©lĂ©vation-dĂ©pression est de 15° et de -8° Il dispose de 30 munitions de 90 mm qui peuvent ĂȘtre de 2 types :

  • Obus HE de 1 500 m de portĂ©e
  • Obus HEAT de 2 000 m de portĂ©e

Le tireur dispose d'une lunette de pointage monoculaire M 37 de grossissement 6. Il peut avoir aussi un viseur infrarouge M 262 couplé à un projecteur infrarouge PH-2-A

Blindé léger à l'export

Vu son efficacité, son agilité, sa puissance de feu, sa simplicité et son faible prix unitaire, l'AML est un succÚs à l'exportation. Des versions différentes sont proposées à l'export dont aucune ne sera adoptée par l'armée française qui restera sur les versions initiales.

Les versions proposées à l'export

  • AML H 90

DotĂ©e d'une puissante tourelle de 90 mm Hispano Suiza, elle peut ĂȘtre Ă©quipĂ©e en plus de deux missiles antichar SS 11 ou ENTAC.

  • AML Lynx 90

Version ultime de la H 90, elle bénéficie d'une tourelle améliorée et de la possibilité d'avoir une systÚme passif de vision nocturne, un télémÚtre laser et d'une mise en direction motorisée.

  • AML HE 60-20

Version de l'AML HE 60-7 équipée d'un canon de 20 mm approvisionné à 500 coups à la place des deux mitrailleuses de 7,5 ou de 7,62 mm.

  • AML HE 60-20 Serval

Version améliorée de l'AML HE 60-20 avec un canon de 20 mm M693 ou KAD-B16 approvisionnés à 300 coups.

  • AML S 530

Version antiaérienne avec une tourelle S 530 équipée de 2 canons de 20 mm M 621 (F1) et doté de 600 coups.

  • ᾀML TG 120

Version avec une tourelle TG 120 doté d'un canon de 20 mm approvisionné à 240 coups et d'une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm.

  • EPR

Véhicule de reconnaissance sans tourelle avec une circulaire pour une mitrailleuse de 12,7 mm non protégée.

  • ERA

Véhicule de reconnaissance et de raid avec un canon de 20 mm et deux mitrailleuses de 7,62 mm sur circulaire, ou un canon de 20 mm sur une circulaire et deux mitrailleuses de 7,62 mm montées latéralement ou un lanceur de missile antichar Milan et deux mitrailleuses de 7,62 mm montées latéralement.

  • EPF

VĂ©hicule sans tourelle pour les patrouilles aux frontiĂšres avec un projecteur de recherche et soit une mitrailleuse de12,7 mm, soit deux mitrailleuses de 7,62 mm.

  • EPA

Véhicule de garde des installations aérienne sans tourelle avec un projecteur de recherche et 3 mitrailleuses de 7,62 mm

  • ᾀML 20

Véhicule avec une tourelle TL 20 SO ouverte sur le dessus avec un canon de 20 mm M 693 doté de 1000 coups.

  • ᾀML Eclairage

Véhicule de reconnaissance avec une tourelle ouverte sur le dessus, un canon M 693 de 20 mm doté de 1050 coups et une mitrailleuse de 7,62 mm doté de 2000 coups.

Eland produits sous licence en Afrique du Sud par la firme Reumtech

Eland MK7 tchadien en 2013.

Au début des années 1960, l'Afrique du Sud adopte l'AML-60 qu'elle importe de France mais rapidement elle en obtient la licence de fabrication. Une firme locale (Reumtech) l'adapte aux dures conditions du combat en Afrique australe en créant l'Eland MK1 en 1962. Depuis, l'AM sud-africaine a connu plusieurs modifications. Ainsi les MK2 à MK4 sont dotées de freins, d'une pompe d'alimentation et d'un embrayage améliorés. La MK 5 (1972) reçoit une motorisation diesel. Adoptée en 1979, l'Eland MK7 dispose enfin d'un groupe turbodiesel d'origine commerciale (facilitant ainsi la logistique pour les mécaniciens des unités). Avant son remplacement par le Rooikat en 1990, elle était utilisée dans deux différentes versions :

  • Eland Mk 1

AML 60 HE-7 produite sous licence avec un mortier de 60 mm et deux mitrailleuses de 7,62 mm.

  • Eland Mk 2

Version améliorée de l'Eland Mk 1 avec un moteur diesel Peugeot XD3T refroidi par liquide développant 101 CV avec un réservoir de 156 l.

  • Eland Mk 5
  • Eland Mk 6
  • Eland 60 : version de l'AML 60 HE60-7.
  • Eland 90 : Ă©quivalent de l'AML 90 Lynx.

1 600 Reumtech Eland seront produites et utilisĂ©es par la South African Defence Force aussi que par le BĂ©nin, Ouganda, Malawi, la CĂŽte d'Ivoire, le SĂ©nĂ©gal et le Maroc et le Tchad. Le Zimbabwe dispose encore de quelques blindĂ©s rĂ©cupĂ©rĂ©s.

Armement de l'AML 60 et Ă©quipement

La portĂ©e d'un mortier Ă©tant limitĂ©e, le constructeur français dĂ©veloppa ensuite une version avec une tourelle armĂ©e canon antichar GIAT Industries de 90 mm Ă  frein de bouche, tirant Ă  1 500 m un obus Ă  charge creuse ayant une vitesse Ă  la bouche de 750 m/s qui perfore 320 mm de blindage. Sa dotation Ă©tait de 21 obus. Il pouvait mettre hors de combat un char T-54/T-55.

Le tireur dispose d'une lunette APX M 370 de grossissement 6, de champ 190 milliĂšmes, d'amplitude de pointage de - 8⁰ Ă  32⁰, avec oculaire rĂ©glable et micromĂštre Ă©clairĂ© pour le tir de nuit. L'armement secondaire d'origine de ce modĂšle se compose de deux mitrailleuses lĂ©gĂšres de 7,62 mm jumelĂ©es[1] approvisionnĂ© Ă  2 000 coups.

Cette nouvelle AML 90 tout aussi mobile et mieux armĂ©e se vendit bien en Afrique oĂč les budgets militaires des pays nouvellement indĂ©pendants ne pouvaient absorber l'achat de chars plus lourds.

L'AML 90 Ă©volua elle aussi donnant naissance Ă  l'AML 90 Lynx. Celle-ci reçut une tourelle de conception Hispano-Suiza comportant un canon de 90 mm GIAT F1, un Ă©quipement de vision nocturne et un tĂ©lĂ©mĂštre laser.

Modernisation algérienne des AML

À partir de 2012, l'AlgĂ©rie a commencĂ© Ă  effectuer une modernisation en profondeur de son parc d'AML afin d'ĂȘtre plus adaptĂ© aux engagements en milieu dĂ©sertique tout en offrant une puissance de feu et une portĂ©e d'engagement allant jusqu'Ă  8 000 mĂštres[5].

Cette modernisation comprend 2 modĂšles :

  • une version Ă©quipĂ©e d’une tourelle Ă©lectrique portant une mitrailleuse 14,5 mm et une PKT coaxiale, avec l’intĂ©gration d’un projecteur IR et de camĂ©ras de vision nocturnes et enfin deux missiles 9M113 Konkurs ;
  • une autre version mieux armĂ©e pouvant accueillir jusqu'Ă  4 missiles 9M113 Konkurs ou 9M133 Kornet avec un stockage supplĂ©mentaire permettant leur recharge.

Les 2 versions ont en commun :

  • un renforcement de leur blindage
  • l’installation de vitres rĂ©sistantes Ă  des calibres moyens
  • un systĂšme de climatisation performant
  • un nouveau chĂąssis plus lĂ©ger permettant une meilleure mobilitĂ©

Engagement des AML 60/90 et des AML/Eland

Un AML-90 irakien capturé durant la guerre du Golfe.

Les AML 60/90 ont Ă©tĂ© utilisĂ©s lors de la guerre du Liban (1975-1990), en RhodĂ©sie du Sud (1970-1980), lors de la guerre des Malouines (1982), par les forces de la RĂ©publique populaire du BĂ©nin contre les mercenaires de Bob Denard en 1977[6], par les rebelles qui dĂ©fendirent Kolwezi en 1978, par l'Irak durant la guerre Iran-Irak et la guerre du golfe de 1991, par les forces gouvernementales tchadiennes lors des guerres civiles au Tchad depuis 2005 et au Mali et durant l'intervention militaire du Kenya en Somalie de 2011/2012. L'ArmĂ©e française en a dĂ©ployĂ© au Tchad (matĂ©riel Ă©quipant les unitĂ©s du RĂ©giment d'infanterie chars de marine et du 1er RĂ©giment Étranger de Cavalerie[7]), au Sud-Liban et en CĂŽte d'Ivoire (lors de l'OpĂ©ration Licorne). IsraĂ«l en a dĂ©ployĂ© pendant la guerre des Six Jours[8] et Ă  la bataille de Karameh en 1968[9].

L’Eland sud-africain a Ă©tĂ© engagĂ© en RhodĂ©sie et en Angola en 1978. Enfin, l'armĂ©e royale marocaine a engagĂ© ses AML et ses Eland contre le Front Polisario durant la guerre du Sahara occidental.

Pays utilisateurs des AML 60/90

Utilisateurs actuels

Anciens utilisateurs

Bibliographie

  • Simon Dunstan (trad. de l'anglais), Panhard, automitrailleuse lĂ©gĂšre, Paris, Éditions Techniques pour l'Automobile et l'Industrie, , 191 p. (ISBN 979-10-283-0390-7).
  • Charles Maisonneuve, L'AML Panhard : Des hommes, une histoire, Paris, Histoire Et Collections, , 132 p. (ISBN 978-2-35250-514-3).

Notes et références

  1. Encyclopédie de l'armée de terre, vol. 4, Paris, Service d'informations et de relations publiques des armées-Terre, Hachette, , 301 p. (ISBN 2-245-02618-7), p. 37-38
  2. AML 90 F1 Diesel [image]
  3. David Delporte, « Ordre de bataille de l’armĂ©e de terre au 1er janvier 1989 », sur ArmĂ©e française en 1989, (consultĂ© le ).
  4. « AML Panhard - Des hommes, une histoire par Charles Maisonneuve », sur Mars attaque, (consulté le ).
  5. « La BCL prĂ©sente des systĂšmes produits localement pour la surveillance des frontiĂšres - MENADEFENSE », MENADEFENSE,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  6. Bob Denard et Georges Fleury, Corsaire de la RĂ©publique, Paris, Robert Laffont, , 437 p. (ISBN 2-87645-215-4)
  7. voir le récit avec photos
  8. Simon Dunstan et Peter Dennis, The Six Day War 1967 : Jordan and Syria, Osprey Publishing (réimpr. 2009) (ISBN 978-1-84603-364-3), p. 29
  9. Defence Update (International), vol. 48–58, Defence Update G.m.b.H., (lire en ligne)
  10. « Trade Registers », Armstrade.sipri.org (consulté le )
  11. Anthony H. Cordesman, Saudi Arabia : National Security in a Troubled Region, Santa Barbara, California, ABC-CLIO, , 159—164 (ISBN 978-0-313-38089-1)
  12. (en) Anthony H. Cordesman, Saudi Arabia Enters the Twenty-first Century : The military and international security dimensions, vol. 1, Westport, Connecticut, Praeger Publishers, , 588 p. (ISBN 978-0-275-98091-7, htltps://books.google.com/books?id=CGEJvqjn-1MC&pg), p. 144
  13. « Bahrain », Institute for National Security Studies (version du 28 juillet 2016 sur Internet Archive)
  14. « DIO blindé au Bénin », sur ambafrance-bj.org
  15. Wheeled Armored Fighting Vehicles
  16. « SÆĄ lÆ°á»Łc về lá»±c lÆ°á»Łng thiáșżt giĂĄp của LỄc quĂąn Myanmar », Song Lo, (version du 22 septembre 2015 sur Internet Archive)
  17. « Tentatives de dĂ©stabilisation de la CĂŽte d’Ivoire : Des assaillants attaquent la position des Frci Ă  Grabo », Lepointsur.com, (version du 5 avril 2015 sur Internet Archive)
  18. « CÔTE-D’IVOIRE:LA GENDARMERIE DE GRABO ATTAQUÉE, DEUX MORTS AU RANG DES FRCI », lecridabidjan.net, (version du 28 juin 2015 sur Internet Archive)
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