Panhard AML
La Panhard AML est une automitrailleuse lĂ©gĂšre (AML) fabriquĂ©e par la firme Panhard qui Ă©quipa lâarmĂ©e de Terre et la Gendarmerie nationale française du dĂ©but des annĂ©es 1960 Ă la fin des annĂ©es 1990. Elle est proposĂ©e en trois versions, une avec un mortier de 60 mm et deux mitrailleuses de 7,5 mm, une avec un mortier de 60 et une seule mitrailleuse et une avec un canon de 90 mm Mle F1. La France les a remplacĂ©es mais de nombreux pays africains en possĂšdent encore.
Panhard AML 60/90 | |
![]() Panhard AML 90 durant lâopĂ©ration TempĂȘte du dĂ©sert | |
Caractéristiques de service | |
---|---|
Service | 1960 |
Production | |
Année de conception | 1957-1959 |
Caractéristiques générales | |
Ăquipage | 3 |
Longueur | 4,15 m |
Largeur | 1,97 m |
Hauteur | 2,07 m |
Masse au combat | 4,8 t (AML 60) 5,5 t (AML 90)[1] 5,9 t (AML 90 F1 Diesel)[2] |
Blindage (Ă©paisseur/inclinaison) | |
Blindage | 8-12 mm (acier) |
Armement | |
Armement principal | AML 60 : Mortier de 60 mm Ă chargement par la culasse avec 53 obus. |
Armement secondaire | 2 mitrailleuses de 7,62 OTAN |
Mobilité | |
Moteur | Panhard modĂšle 4 HD 4-cylindres refroidi par air AML 90 F1 Diesel : Peugeot XD-3D Diesel[2] |
Puissance | 90 ch Ă 4700 tr/min (66,2 kW) AML 90 F1 Diesel : 95 ch |
Vitesse sur route | 90 km/h sur route |
Puissance massique | 16,4 ch/t |
Autonomie | 600 km |
Engin de contre-insurrection
Au départ, un engin de contre-insurrection destiné à la guerre d'Algérie
Pendant la guerre d'Algérie, l'armée française exprime un besoin pour un véhicule léger blindé destiné à la contre insurrection. A cet effet, elle dispose déjà de trois véhicules qui ne sont toutefois pas satisfaisants.
Le premier est l'automitrailleuse Ford M8 Greyhound d'origine amĂ©ricaine est dotĂ© d'un canon de 37 mm insuffisant et d'une mitrailleuse Browning HB M2 qui ne peut ĂȘtre servie que de l'extĂ©rieur du vĂ©hicule. En outre, c'est un matĂ©riel vieillissant pour lequel l'armĂ©e française manque peu Ă peu de piĂšces dĂ©tachĂ©es.
Le second est l'Engin Blindé de Reconnaissance (EBR) de Panhard qui possÚde un armement puissant mais qui a été conçu pour un conflit en Europe. Fait pour la route, il est lourd et ne supporte pas le terrain difficile. En outre, c'est un engin trop complexe mécaniquement.
Le troisiÚme est l'automitrailleuse britannique Daimler Ferret qui est de conception récente. Elle est agile et souple mais son armement est trop léger, une mitrailleuse de 7,62 mm en tourelle.
En fĂ©vrier 1955, la DEFA se retrouve devant un dilemme, soit commander plus de Daimler Ferret, voire la faire produire sous licence en France, soit faire dĂ©velopper un matĂ©riel propre par les industriels français. Une fiche programme est publiĂ©e le 19 mars 1956. Le vĂ©hicule doit peser 4,2 tonnes, il doit avoir une autonomie de 500 km, un armement de deux mitrailleuses et un lance-grenade, il doit ĂȘtre aĂ©rotransportable et avoir une capacitĂ© amphibie. Renault, Simca, Berliet, AMX, Saviem et Panhard se montrent intĂ©ressĂ©s mais seuls les deux derniers donnent suite. Le projet Saviem est refusĂ© fin 1957 mais il est conservĂ© en cas d'Ă©chec du projet Panhard.
Le projet Panhard fait l'objet d'Ă©valuation, sur des maquettes en bois pour commencer entre juin 1957 et dĂ©but 1958, Panhard lance le prototype 242 avec un Ă©quipage de 3 hommes, deux dans l'habitacle et un dans la tourelle. Le chĂąssis lui-mĂȘme est validĂ© d'entrĂ©e dĂšs 1959 mais l'armĂ©e française dĂ©sire l'inverse : une tourelle avec deux hommes d'Ă©quipage. Le projet de tourelle est donc confiĂ© dans un premier temps Ă Saint-Chamond, dans un deuxiĂšme temps Ă Fives-Lille qui conçoit la tourelle FL 13 qui est refusĂ©e et dans un troisiĂšme temps aux ateliers du Havre de la Compagnie normande de mĂ©canique de prĂ©cision (AHE/CNMP) qui emporte le marchĂ©. Cette derniĂšre est chargĂ©e de concevoir deux types de tourelles, l'une avec un mortier de 60 mm et deux mitrailleuses AA52 de 7,5 mm, l'autre avec un mortier de 60 mm et une mitrailleuse lourde amĂ©ricaine Browning HB M2 de 12,7 mm. ParallĂšlement, une Ă©tude est menĂ©e sur l'armement principal. Le mortier de 60 mm MC avec chargement par la culasse est prĂ©fĂ©rĂ© au canon allemand MG 151 de 20 mm et Ă la mitrailleuse Browning M2 HB de 12,7 mm. Enfin, l'AHE/CNMP est chargĂ©e de dĂ©velopper une tourelle avec un canon de 90 mm, au dĂ©part destinĂ© Ă un projet sĂ©parĂ© AMX AML S420, l'Engin lĂ©ger de combat (ALC) mais qui est montĂ© en sĂ©rie sur le chĂąssis de l'AML Panhard aprĂšs des essais concluants.
Finalement, un engin qui s'exporte trĂšs bien
La production est donc lancée dÚs le début de 1959 et s'achÚve à la fin des années 80 avec prÚs de 6 000 véhicules construits dont plus de 900 exemplaires pour l'armée française et à la gendarmerie, tous fabriqués sur la base du modÚle initial sans modification. 1 600 exemplaires sont produits sous licence par l'Afrique du Sud sous le nom d'Eland Mk7/Eland 60/90.
Les premiers engins sont livrés en avril-mai 1961 au 2e régiment de Hussards. L'AML est déployée en Algérie au début de 1962 mais les opérations militaires ayant cessé, elle n'est pas utilisée au combat. La commande initiale est de 2 000 véhicules mais le général de Gaulle décide de la ramener à 600 car il souhaite donner la priorité au programme nucléaire sur les programmes d'armements classiques. Pour compenser, Panhard se tourne alors vers l'exportation avec beaucoup de succÚs. Au modÚle de base, s'ajoutent de multiples options dont des appareils de vision à infra-rouge ou à intensificateur de lumiÚre, une conduite de tir sophistiquée, l'air conditionné, un kit amphibie, un systÚme de protection NBC, un groupe motopropulseur plus performant...
Au , outre les véhicules des unités d'outre-mer, 439 AML 60 et 188 AML 90 soit 735 véhicules sont sur le territoire métropolitain français. 216 AML 60 et 188 AML 90 pour les unités de réservistes de la défense opérationnelle du territoire, 72 AML 90 pour la Force d'action rapide et 36 autres dans la 1re armée[3]. La derniÚre opération extérieure de cet engin avec les forces françaises à lieu avec le 1er régiment étranger de cavalerie en 1996 en République centrafricaine[4].
Le véhicule de transport de troupes M3 Panhard est une variante de l'AML-60 dont il utilise l'essentiel des composants. Conçu en 1969, il est produit à 1 200 exemplaires de 1971 à 1986 et vendu exclusivement à l'exportation.
Ce blindé est encore utilisé en 2020 dans plusieurs pays d'Afrique.
Blindé léger, rapide, agile et puissamment armé
Blindé léger et compact
L'AML a des dimensions minimales qui lui assure une grande agilité et une vulnérabilité limitée. Large de 1,91 m, long de 3,71 m (5,11 m dans la version 90 avec canon vers l'avant) , haut de 2,07 m, son empattement et son porte à faux minimum lui donne un gabarit trÚs compact. Sa masse va de 4,9 à 5,8 t en fonction de son armement et de sa motorisation.
Equipage
L'Ă©quipage est de trois membres :
- Le chef d'engin qui se trouve à gauche dans la tourelle et qui commande le véhicule et l'emploi de son armement.
- Le chargeur-tireur qui se trouve Ă droite dans la tourelle Ă cĂŽtĂ© du chef d'engin et qui met en Ćuvre l'armement.
- Le conducteur dont le poste de conduite se situe au centre de la caisse. Il peut conduire avec la trappe ouverte avec le siÚge en position haute ou avec le siÚge en position basse et la trappe fermée. Il dispose alors de trois épiscopes.
Agilité
Le groupe motopropulseur de l'AML est un moteur à plat à essence Panhard type 4HD de quatre cylindres à refroidissement par air de 1 997 cm3 qui développe 90 ch à 4 300 tr/min soit 12 kW/t. Il est situé dans un compartiment à l'arriÚre du véhicule accessible par deux trappes blindées. Il est conçu à partir de deux moteurs du véhicule civil Dyna pour limiter les délais et les frais de développement. Avec lui, l'AML est capable d'atteindre 90 km/h. Son autonomie est de 600 km avec un réservoir d'essence de 156 litres et une consommation moyenne de 25 litres aux 100 km. La boßte de vitesse comprend six vitesses avant et une marche arriÚre. Elle est composée de deux boßtes séparées, l'une pour les rapports courts, l'autre pour les rapports longs. Le mouvement aux sorties de la boite de vitesses de type mécanique, avec six rapports avant et une marche arriÚre, est dirigé sur les deux carters de renvois latéraux qui assurent la transmission aux roues arriÚre par pignons, et aux roues avant par l'intermédiaire d'arbres de transmission qui longent les parois latérales de la carcasse blindée[1]. Ce dispositif permet de transférer la puissance aux roues qui ont encore de l'adhérence et de limiter au maximum le patinage. Les roues sont équipées de quatre pneus Michelin 11,00 à 16 XL à structure radiale et dotés de boudins anti-crevaison. Les chambres à air sont des Hutchinson VP-PV remplies d'azote. La pression des pneus est contrÎlée depuis l'intérieur par le conducteur pour franchir les zones boueuses ou sableuses.
L'AML a quatre roues indépendantes. Sa transmission intégrale permanente lui permet une grande stabilité. Sa suspension composée de ressorts hélicoïdaux et d'amortisseurs télescopiques monocorps contrÎlent les bras tirés. Chaque roue est munie d'un frein Bendix à tambour de 330 mm. La direction est classique à crémaillÚre. Comme le freinage, la direction n'est cependant pas assistée. La garde au sol de l'automitrailleuse est de 33 cm afin de franchir des obstacles de 30 cm. Elle peut gravir des pentes de 60% et passer dans des dévers de 30%, traverser des gués d'1,10 m sans préparation. Elle peut franchir des tranchées de 3,10 m avec les rails de franchissements fixés sur le glacis avant et qui permettent de sortir le véhicule de l'ensablement.
Protection
La caisse est autoporteuse et a une forme d'hexagone. Les quatre roues sont indépendantes. Elle a un glacis avant plongeant en V sensiblement identique à celui de l'automitrailleuse EBR qui tient compte des enseignements tirés avec l'automitrailleuse AMD 78 de 1935 trop vulnérable aux tirs de face. Le blindage de la caisse est composé de 13 plaques de blindage, de 30 mm sur le glacis et de 8 à 12 mm ailleurs. Les points les moins protégés sont l'arriÚre et le plancher. L'arriÚre est toutefois couvert par des coffres à équipement trÚs spacieux. Le plancher est composé de deux plaques en V ouvert pour faire déflexion du souffle des mines, un des défauts principaux de l'EBR. Son efficacité reste toutefois limitée aux mines antipersonnel, pas aux mines antichar ni au IED/EEI (Improvised Explosive Device - Engins explosif improvisés). Elle est globalement protégé des éclats d'obus, de grenade et des munitions légÚres d'infanterie de 7,62 mm.
Armement
L'armement est le critĂšre de distinction des modĂšles d'AML de l'armĂ©e française qui ont toutes le mĂȘme chĂąssis.
L'AML HE 60-7 (Nomenclature usine : AML-245 B)
.jpg.webp)
L'armement principal de l'AML 60-7 est un mortier de 60 mm se chargeant par la culasse, disposant de 53 obus, associé à deux mitrailleuses AA-52 de 7,5 mm ou ANF1 de 7,62 mm OTAN approvisionnées à 3 200 coups.
Le mortier d'origine est rapidement remplacĂ© par le Brandt Mle CM60A1 toujours en service aujourd'hui (Ă l'Ă©tranger). Il peut ĂȘtre utilisĂ© comme arme Ă tir direct (portĂ©e 300 m) ou comme arme Ă tir courbe (portĂ©e 1 700 m). Son angle Ă©lĂ©vation-dĂ©pression est de ÌčÌčÌ 80° et de -15°
Ses munitions sont les suivantes :
- Obus M 61 explosif à une portée maximale de 2 240 mÚtres,
- Obus M 63 Ă©clairant d'une puissance de 180 000 candelas pendant 30 secondes Ă 2 200 m,
- Obus M 72 explosif Ă 2 650 m,
- Obus anti blindé à charge creuse (tir direct) à 500 m,
- Canister d'autodéfense à 50 m.
Le tireur dispose d'une lunette monoculaire M1 3x12 et d'un pĂ©riscope binoculaire APX M 112 de grossissement optique 5, de champ 230 milliĂšmes, d'amplitude de pointage de - 22â° Ă 47â°, avec micromĂštre Ă©clairĂ© pour le tir de nuit[1].
L'AML HE 60-12 (Nomenclature usine : AML-245 A)
La tourelle, l'armement principal et le mortier de 60 mm restent identiques. Les deux mitrailleuses sont remplacées par une mitrailleuse lourde Browning HB M2 de 12,7 mm.
L'AML HE 90 (Nomenclature usine : AML-245 C)

Les plans d'une tourelle de 90 mm sont finalisĂ©s en 1959 mais la premiĂšre tourelle n'est prĂ©sentĂ©e qu'en 1960. Elle est Ă©quipĂ©e d'un canon de 90 mm EFA D921 / CN 90 F1 ) Ă faible recul et Ă faible vitesse initiale et d'une mitrailleuse AA 52 . Son angle Ă©lĂ©vation-dĂ©pression est de 15° et de -8° Il dispose de 30 munitions de 90 mm qui peuvent ĂȘtre de 2 types :
- Obus HE de 1 500 m de portée
- Obus HEAT de 2 000 m de portée
Le tireur dispose d'une lunette de pointage monoculaire M 37 de grossissement 6. Il peut avoir aussi un viseur infrarouge M 262 couplé à un projecteur infrarouge PH-2-A
Blindé léger à l'export
Vu son efficacité, son agilité, sa puissance de feu, sa simplicité et son faible prix unitaire, l'AML est un succÚs à l'exportation. Des versions différentes sont proposées à l'export dont aucune ne sera adoptée par l'armée française qui restera sur les versions initiales.
Les versions proposées à l'export
- AML H 90
DotĂ©e d'une puissante tourelle de 90 mm Hispano Suiza, elle peut ĂȘtre Ă©quipĂ©e en plus de deux missiles antichar SS 11 ou ENTAC.
- AML Lynx 90
Version ultime de la H 90, elle bénéficie d'une tourelle améliorée et de la possibilité d'avoir une systÚme passif de vision nocturne, un télémÚtre laser et d'une mise en direction motorisée.
- AML HE 60-20
Version de l'AML HE 60-7 équipée d'un canon de 20 mm approvisionné à 500 coups à la place des deux mitrailleuses de 7,5 ou de 7,62 mm.
- AML HE 60-20 Serval
Version améliorée de l'AML HE 60-20 avec un canon de 20 mm M693 ou KAD-B16 approvisionnés à 300 coups.
- AML S 530
Version antiaérienne avec une tourelle S 530 équipée de 2 canons de 20 mm M 621 (F1) et doté de 600 coups.
- ážML TG 120
Version avec une tourelle TG 120 doté d'un canon de 20 mm approvisionné à 240 coups et d'une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm.
- EPR
Véhicule de reconnaissance sans tourelle avec une circulaire pour une mitrailleuse de 12,7 mm non protégée.
- ERA
Véhicule de reconnaissance et de raid avec un canon de 20 mm et deux mitrailleuses de 7,62 mm sur circulaire, ou un canon de 20 mm sur une circulaire et deux mitrailleuses de 7,62 mm montées latéralement ou un lanceur de missile antichar Milan et deux mitrailleuses de 7,62 mm montées latéralement.
- EPF
VĂ©hicule sans tourelle pour les patrouilles aux frontiĂšres avec un projecteur de recherche et soit une mitrailleuse de12,7 mm, soit deux mitrailleuses de 7,62 mm.
- EPA
Véhicule de garde des installations aérienne sans tourelle avec un projecteur de recherche et 3 mitrailleuses de 7,62 mm
- ážML 20
Véhicule avec une tourelle TL 20 SO ouverte sur le dessus avec un canon de 20 mm M 693 doté de 1000 coups.
- ážML Eclairage
Véhicule de reconnaissance avec une tourelle ouverte sur le dessus, un canon M 693 de 20 mm doté de 1050 coups et une mitrailleuse de 7,62 mm doté de 2000 coups.
Eland produits sous licence en Afrique du Sud par la firme Reumtech

Au début des années 1960, l'Afrique du Sud adopte l'AML-60 qu'elle importe de France mais rapidement elle en obtient la licence de fabrication. Une firme locale (Reumtech) l'adapte aux dures conditions du combat en Afrique australe en créant l'Eland MK1 en 1962. Depuis, l'AM sud-africaine a connu plusieurs modifications. Ainsi les MK2 à MK4 sont dotées de freins, d'une pompe d'alimentation et d'un embrayage améliorés. La MK 5 (1972) reçoit une motorisation diesel. Adoptée en 1979, l'Eland MK7 dispose enfin d'un groupe turbodiesel d'origine commerciale (facilitant ainsi la logistique pour les mécaniciens des unités). Avant son remplacement par le Rooikat en 1990, elle était utilisée dans deux différentes versions :
- Eland Mk 1
AML 60 HE-7 produite sous licence avec un mortier de 60 mm et deux mitrailleuses de 7,62 mm.
- Eland Mk 2
Version améliorée de l'Eland Mk 1 avec un moteur diesel Peugeot XD3T refroidi par liquide développant 101 CV avec un réservoir de 156 l.
- Eland Mk 5
- Eland Mk 6
- Eland 60 : version de l'AML 60 HE60-7.
- Eland 90 : Ă©quivalent de l'AML 90 Lynx.
1 600 Reumtech Eland seront produites et utilisées par la South African Defence Force aussi que par le Bénin, Ouganda, Malawi, la CÎte d'Ivoire, le Sénégal et le Maroc et le Tchad. Le Zimbabwe dispose encore de quelques blindés récupérés.
Armement de l'AML 60 et Ă©quipement
La portée d'un mortier étant limitée, le constructeur français développa ensuite une version avec une tourelle armée canon antichar GIAT Industries de 90 mm à frein de bouche, tirant à 1 500 m un obus à charge creuse ayant une vitesse à la bouche de 750 m/s qui perfore 320 mm de blindage. Sa dotation était de 21 obus. Il pouvait mettre hors de combat un char T-54/T-55.
Le tireur dispose d'une lunette APX M 370 de grossissement 6, de champ 190 milliĂšmes, d'amplitude de pointage de - 8â° Ă 32â°, avec oculaire rĂ©glable et micromĂštre Ă©clairĂ© pour le tir de nuit. L'armement secondaire d'origine de ce modĂšle se compose de deux mitrailleuses lĂ©gĂšres de 7,62 mm jumelĂ©es[1] approvisionnĂ© Ă 2 000 coups.
Cette nouvelle AML 90 tout aussi mobile et mieux armĂ©e se vendit bien en Afrique oĂč les budgets militaires des pays nouvellement indĂ©pendants ne pouvaient absorber l'achat de chars plus lourds.
L'AML 90 évolua elle aussi donnant naissance à l'AML 90 Lynx. Celle-ci reçut une tourelle de conception Hispano-Suiza comportant un canon de 90 mm GIAT F1, un équipement de vision nocturne et un télémÚtre laser.
Modernisation algérienne des AML
Ă partir de 2012, l'AlgĂ©rie a commencĂ© Ă effectuer une modernisation en profondeur de son parc d'AML afin d'ĂȘtre plus adaptĂ© aux engagements en milieu dĂ©sertique tout en offrant une puissance de feu et une portĂ©e d'engagement allant jusqu'Ă 8 000 mĂštres[5].
Cette modernisation comprend 2 modĂšles :
- une version Ă©quipĂ©e dâune tourelle Ă©lectrique portant une mitrailleuse 14,5 mm et une PKT coaxiale, avec lâintĂ©gration dâun projecteur IR et de camĂ©ras de vision nocturnes et enfin deux missiles 9M113 Konkurs ;
- une autre version mieux armée pouvant accueillir jusqu'à 4 missiles 9M113 Konkurs ou 9M133 Kornet avec un stockage supplémentaire permettant leur recharge.
Les 2 versions ont en commun :
- un renforcement de leur blindage
- lâinstallation de vitres rĂ©sistantes Ă des calibres moyens
- un systĂšme de climatisation performant
- un nouveau chùssis plus léger permettant une meilleure mobilité
Engagement des AML 60/90 et des AML/Eland

Les AML 60/90 ont Ă©tĂ© utilisĂ©s lors de la guerre du Liban (1975-1990), en RhodĂ©sie du Sud (1970-1980), lors de la guerre des Malouines (1982), par les forces de la RĂ©publique populaire du BĂ©nin contre les mercenaires de Bob Denard en 1977[6], par les rebelles qui dĂ©fendirent Kolwezi en 1978, par l'Irak durant la guerre Iran-Irak et la guerre du golfe de 1991, par les forces gouvernementales tchadiennes lors des guerres civiles au Tchad depuis 2005 et au Mali et durant l'intervention militaire du Kenya en Somalie de 2011/2012. L'ArmĂ©e française en a dĂ©ployĂ© au Tchad (matĂ©riel Ă©quipant les unitĂ©s du RĂ©giment d'infanterie chars de marine et du 1er RĂ©giment Ătranger de Cavalerie[7]), au Sud-Liban et en CĂŽte d'Ivoire (lors de l'OpĂ©ration Licorne). IsraĂ«l en a dĂ©ployĂ© pendant la guerre des Six Jours[8] et Ă la bataille de Karameh en 1968[9].
LâEland sud-africain a Ă©tĂ© engagĂ© en RhodĂ©sie et en Angola en 1978. Enfin, l'armĂ©e royale marocaine a engagĂ© ses AML et ses Eland contre le Front Polisario durant la guerre du Sahara occidental.
Pays utilisateurs des AML 60/90
Utilisateurs actuels
Algérie : 54 AML-60[10]
Arabie saoudite : 300, 190 AML-90 and 110 AML-60[11]; 235 operational[12]
Argentine : 50 AML-90[10]
BahreĂŻn : 23 AML-90[10]; 22 operational[13]
BĂ©nin : 3 Eland-90[14]
Bosnie-Herzégovine : 10 AML-90[10]
Burkina Faso : 15 AML-90 et 4 Eland-90[10],
Birmanie : 50 AML-90[15] - [16]
Burundi : 30[10]
Cameroun : 31 livrées par la Bosnie[10]
CĂŽte d'Ivoire : 20 AML[10] et un nombre inconnu d'Eland[17] - [18] - [19]
République démocratique du Congo[10]
Djibouti : 24[10]; 20 opérationnelles[20]
Gabon : 18 AML[10], 4 Eland-90 et4 Eland-60 en service avec la garde présidentielle[21]
Ămirats arabes unis : 90 AML-90[10]
Ăquateur : 27[10] - [22]
Salvador : 12 AML-90[10]; 10 opérationnelles[22].
Irak : 300[23]; 10 opérationnelles[15]
Kenya : 82[10] remises à neuf par une compagnie israélienne en 2007[24]
Lesotho : 6 AML-90[25]; 4 operational[26]
Liban : 74[10]; 45 opérationnelles[27]
Malawi : 13 Eland-90s achetées à l'Afrique du Sud en 1994[10]
Maroc : 210 AML[10], 60 Eland[10] - [28]; 175 opérationnelles[29]
Mauritanie : 60, 39 AML-90 and 20 AML-60[10]
Niger : 36[10]
Nigeria : 137[10]
Ouganda : 40 Eland achetées avant la deuxiÚme guerre du Congo[30]
Pakistan : 5 AML 60-20[31] - [32] - [22]
Rwanda : 15[10]
République arabe sahraouie démocratique : AML et Eland capturées aux Marocains[33]
Senegal : 54 AML[10], 47 Eland-90 achetées en 2005[34]
Somalie : 15 AML-90[35]
Somaliland[36] - [37]
Soudan : 6 AML-90[38]; 5 opérationnelles[39]
Tchad : 85[10]; probablement remplacées par 82 Eland-90 remises à neuf et acquises via une compagnie belge en 2007[40]
Togo : 10[10]
Tunisie : 18[10]
Venezuela : 10[10]
Yemen : 185[20]; 95 opérationnelles[41]
Zimbabwe : 26 à 28 Eland-90, 6 Eland-60 récupérées à l'Indépendance, sur les 34 reçues par la Rhodésie[42]
Anciens utilisateurs
Afrique du Sud : 100 AML acquises en 1962, rapidement remplacées par des Eland[43] - [10].
Al-Mourabitoun : AML issues des forces armées libanaises[44].
Amal : AML issues des forces armées libanaises[45].
Angola : probablement capturées au Portugais[46].
Biafra : probablement capturées au Nigérians[47].
Boko Haram : 1 AML-60; probablement capturée à l'armée nigériane[48].
Cambodge : 15 AML-60s en service entre 1965 et 1975[10]. Utilisées pendant la guerre civile cambodgienne (1967-1975)[49].
FLEC : au moins 2 AML-60; probablement acquises via le ZaĂŻre[50]
FNLA : 1 AML-90[51]
Ăgypte[25]
Espagne : 140 AML-60 and AML-90[10]
Ăthiopie : 56 AML-60[10]
France
République populaire du Kampuchéa : 2 AML-60 en service au début des années 1980[32].
FNLC : 1 AML-60, quelques AML-90[52]
Irlande : 18 AML-20, 15 AML-90[53]
Israël : 29 AML-90[10]
Forces libanaises : 12 AML-90 issues des forces armées libanaises[44].
Libye : 20 AML-90[10]
Malaisie: :140 AML-60 and AML-90s[10]
Portugal : 50 AML-60[10]
Parti socialiste progressiste : issues des forces armées libanaises[44].
UNITA : 4[43] AML acquises clandestinement via le Zaïre; utilisées pendant la guerre civile angolaise[54] - [55].
Zaire : 155, 95 AML-60 et 60 AML-90[56]
Bibliographie
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Panhard AML » (voir la liste des auteurs).
- Encyclopédie de l'armée de terre, vol. 4, Paris, Service d'informations et de relations publiques des armées-Terre, Hachette, , 301 p. (ISBN 2-245-02618-7), p. 37-38
- AML 90 F1 Diesel [image]
- David Delporte, « Ordre de bataille de lâarmĂ©e de terre au 1er janvier 1989 », sur ArmĂ©e française en 1989, (consultĂ© le ).
- « AML Panhard - Des hommes, une histoire par Charles Maisonneuve », sur Mars attaque, (consulté le ).
- « La BCL prĂ©sente des systĂšmes produits localement pour la surveillance des frontiĂšres - MENADEFENSE », MENADEFENSE,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Bob Denard et Georges Fleury, Corsaire de la RĂ©publique, Paris, Robert Laffont, , 437 p. (ISBN 2-87645-215-4)
- voir le récit avec photos
- Simon Dunstan et Peter Dennis, The Six Day War 1967 : Jordan and Syria, Osprey Publishing (réimpr. 2009) (ISBN 978-1-84603-364-3), p. 29
- Defence Update (International), vol. 48â58, Defence Update G.m.b.H., (lire en ligne)
- « Trade Registers », Armstrade.sipri.org (consulté le )
- Anthony H. Cordesman, Saudi Arabia : National Security in a Troubled Region, Santa Barbara, California, ABC-CLIO, , 159â164 (ISBN 978-0-313-38089-1)
- (en) Anthony H. Cordesman, Saudi Arabia Enters the Twenty-first Century : The military and international security dimensions, vol. 1, Westport, Connecticut, Praeger Publishers, , 588 p. (ISBN 978-0-275-98091-7, htltps://books.google.com/books?id=CGEJvqjn-1MC&pg), p. 144
- « Bahrain », Institute for National Security Studies (version du 28 juillet 2016 sur Internet Archive)
- « DIO blindé au Bénin », sur ambafrance-bj.org
- Wheeled Armored Fighting Vehicles
- « SÆĄ lÆ°á»Łc vá» lá»±c lÆ°á»Łng thiáșżt giĂĄp của LỄc quĂąn Myanmar », Song Lo, (version du 22 septembre 2015 sur Internet Archive)
- « Tentatives de dĂ©stabilisation de la CĂŽte dâIvoire : Des assaillants attaquent la position des Frci Ă Grabo », Lepointsur.com, (version du 5 avril 2015 sur Internet Archive)
- « CĂTE-DâIVOIRE:LA GENDARMERIE DE GRABO ATTAQUĂE, DEUX MORTS AU RANG DES FRCI », lecridabidjan.net, (version du 28 juin 2015 sur Internet Archive)
- « Lu sur facebook - CĂŽte d'Ivoire / Attaque des inconnus contre AkouĂ©do : L'armĂ©e française prĂȘte ses chars aux FRCI? » [archive du ], Abidjan, La DĂ©pĂȘche d'Abidjan, (consultĂ© le )
- « The Military Balance and Arms Sales in Yemen and the Red Sea States: 1986â1992 », Center for Strategic and International Studies (version du 10 mars 2010 sur Internet Archive)
- Willem Steenkamp et Heitman Helmoed-Römer, Mobility Conquers : The Story Of 61 Mechanised Battalion Group 1978-2005, Solihull, Helion & Company, , 1152 p. (ISBN 978-1-911096-52-8), p. 142
- World Defence Almanac 1992-93 : The Balance of Military Power, Bonn, Monch Publishing Group, , 51â52, 200 (ISSN 0722-3226)
- Michael Jacobson, « Armor in Desert Shield », US Army Infantry School, Fort Benning, Georgia,â novemberâdecember 1990, p. 33â34
- Israeli arms transfers to sub-Saharan Africa
- « Panhard AML 60/90 Light Scout Car », militaryfactory.com (consulté le )
- Guy Martin, « Lesotho defence force gets new chief » (consulté le )
- « Lebanon », Institute for National Security Studies (version du 28 juillet 2016 sur Internet Archive)
- « History 'lesson' of note at Arts Festival » [archive du ], Dammam, Knysna-Plett Herald, (consulté le )
- « Morocco », Institute for National Security Studies (version du 28 juillet 2016 sur Internet Archive)
- « Scramble for the Congo - Anatomy of an Ugly War », ICG Africa, (version du 29 octobre 2013 sur Internet Archive)
- « Pakistan: Military takes security of Airports, Prisons and Defence Installations » (version du 29 novembre 2014 sur Internet Archive)
- African Defence Journal: Article "Panhard Armoured Cars and Reconnaissance Vehicles in Africa". The Journal Publishers, 1981 volume, Collected Issues 5â16 p. 58.
- Anthony Cordesman, A Tragedy of Arms : Military and Security Developments in the Maghreb, Westport, Praeger Books, , 315 p. (ISBN 978-0-275-96936-3, lire en ligne), p. 62
- « South African Arms Supplies to Sub-Saharan Africa », SIPRI, (consulté le )
- IISS Military Balance 1989â90, Brassey's for the IISS, 1989, 113.
- « Panhard AFV Family », Jason W. Henson (version du 15 mai 2013 sur Internet Archive)
- Somaliland's Resurgence a Key to CT War. Defense & Foreign Affairs Strategic Policy journal. Alexandria: Oct 2003. Vol.31, Iss. 10; pg. 9
- (en) Richard Lobban, Jr., Global Security Watch : Sudan, Santa Barbara, Calif., Greenwood Publishing Group, (réimpr. 2010), 207 p. (ISBN 978-0-313-35332-1, lire en ligne), p. 182
- INSS: Sudan
- « Papers and death merchants », Africa Confidential, (consulté le )
- « Yemen » [archive du ], Tel-Aviv, Institute For National Security Studies, (consulté le )
- Harold Nelson, Zimbabwe : A Country Study, 237â317 p.
- Willem Steenkamp, Borderstrike! South Africa into Angola. 1975â1980, Durban, South Africa, Just Done Productions Publishing, , 3e Ă©d. (1re Ă©d. 1985), 29â43 p. (ISBN 978-1-920169-00-8, lire en ligne [archive du ])
- United States Army Human Engineering Laboratory, Military Operations in selected Lebanese built-up areas, 1975â1978, (lire en ligne [archive du ])
- Micheletti, Bataille d'artillerie, RAIDS magazine (1989), p. 34.
- Thomas Collelo, Angola : A Country Study, 237â317 p.
- Philip Jowett, Modern African Wars (5) : The Nigerian-Biafran War 1967-70, Oxford, Osprey Publishing Press, , 24â46 p. (ISBN 978-1-4728-1609-2)
- International Institute for Strategic Studies (IISS), The Military Balance 2016, Londres, IISS, , 504 p. (ISBN 978-1-85743-835-2)
- Tony Cullen, Ian Drury et Chris Bishop, The Encyclopedia of World Military Weapons, Greenville, Crescent Publications (rĂ©impr. 1988), 68â70 p. (ISBN 978-0-517-65341-8)
- JosĂ© Ortiz, Angola from the trenches, Prague, International Organization of Journalists, , 35â36 p. (OCLC 22657439)
- Culture Clash: The Influence of Behavioural Norms on Military Performance in Asymmetric Conflicts
- Gilbert, Adrian. Voices of the Foreign Legion: The History of the World's Most Famous Fighting Corps. Skyhorse Publishing 2010. (ISBN 978-1-61608-032-7)
- United Nations Register of Conventional Arms
- Stephen Zaloga, T-34-85 Medium Tank 1944â94, Osprey Publishing, (rĂ©impr. 2011), 48 p. (ISBN 978-1-85532-535-7 et 1-85532-535-7), p. 40
- Piet Nortje, 32 Battalion, Zebra Press, (ISBN 978-1-86872-914-2), p. 97
- Tom Cooper, Great Lakes Holocaust : First Congo War, 1996â1997, Solihull, Helion & Company, , 14â16 p. (ISBN 978-1-909384-65-1, lire en ligne)