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Engin blindé de reconnaissance

L'engin blindé de reconnaissance (EBR) est un véhicule blindé français produit par Panhard. Il est en service dans l'armée française de 1951 à 1984 pour la reconnaissance blindée.

Panhard EBR
Image illustrative de l’article Engin blindé de reconnaissance
EBR 90 (Tourelle FL11 / Canon Cn 90 F2)
Caractéristiques générales
Équipage 4
Longueur 6,15 m
Largeur 2,42 m
Hauteur 2,24 m (2,32 m sur 8 roues)
Masse au combat 12,8 t
Blindage (Ă©paisseur/inclinaison)
Blindage 40 mm (Ă©quivalent sous incidence)
Type Acier
Armement
Armement principal 75 SA 49 (tourelle FL11)
75 SA 50 (tourelle FL10)
CN 90 F2 (EBR revalorisé)
Armement secondaire 3 (MAC 31 « Reibel » cal. 7,5 mm avec chargeur « camembert » de 149 cartouches + 1 inerte)
Mobilité
Moteur Panhard 12 H 6000 S Ă  12 cylindres Ă  plat
Puissance 200 ch Ă  3 700 tr/min
Suspension Ressorts et oléo-pneumatique.
Vitesse sur route 115 km/h sur route[1]
Puissance massique 15,6 ch/t
Autonomie 650 Ă  700 km

Historique

Le Panhard 201 à huit roues est conçu en 1939 par Louis Delagarde pour répondre au programme d'automitrailleuse de 1938 émis par l'armée française[2]. Ce matériel est commandé en mai 1940 mais ne peut être produit après .

Le Panhard 212 reprend la base agrandie du modèle 201. La configuration de l'engin est originale : il est capable de circuler dans les deux sens, par une disposition symétrique avant / arrière et la présence de deux postes de conduite (inverseur). La caisse blindée est montée sur huit roues motrices, dont quatre roues intérieures entièrement métalliques qui se relèvent pour la conduite sur route et s'abaissent en terrain difficile[3].

L'engin est conçu pour résister aux effets des mines. La caisse est profilée et les garde-boue et trains de roulement se détachent en cas d'explosion, pour préserver le blindage. Les sièges sont attachés aux parois du véhicule, l'absence de liaison avec le plancher évite la transmission de l'onde de choc à l'équipage. Sur un total de vingt-huit attaques par mine en Algérie, aucun décès n'est observé.

Le blindĂ© est de taille contenue pour se dissimuler aisĂ©ment, le volume interne est restreint. Le moteur Panhard 12 H 6000 S est un douze cylindres Ă  plat refroidi par air, très compact et qui s'insère sous le panier de la tourelle. Ce groupe propulseur dĂ©rive du moteur Ă  deux cylindres des Dyna[4]. Les pilotes (avant et inverseur) ne peuvent avoir une taille supĂ©rieure Ă  1,70 m et vissent leur volant une fois installĂ©s sur leur siège.

Ligne d'assemblage des EBR Ă  Paris en 1951.

L'engin est Ă©quipĂ© de la tourelle FL 11[5], armĂ©e d'un canon SA 49 (en) de 75 mm et de deux mitrailleuses de 7,5 mm, coaxiale et sur la tourelle. Une mitrailleuse de 7,5 mm est placĂ©e sous le volant de chaque conducteur.

Le vĂ©hicule entre en production en 1951 sous le nom d'EBR, pour un total de 1 202 unitĂ©s. Le 8e rĂ©giment de hussards reçut les premiers exemplaires en 1952 pour y subir des tests.

Il subit deux Ă©volutions au cours de sa carrière. La tourelle FL 10 de l'AMX-13 est adaptĂ©e en 1954, avec un canon SA 50 de 75 mm[6]. Un canon de 90 mm est installĂ© en 1964 sur la tourelle FL 11[7].

Un peloton de véhicules blindé de l'armée française en 1957 dispose organiquement de cinq EBR, un dirigeant le peloton et 2 groupes de deux EBR, d'un groupe de protection avec cinq jeeps Willys MB ou Hotchkiss M201 et d'un groupe de support de mortiers avec deux jeeps[8].

Le Panhard EBR est employé durant la guerre d'Algérie pour surveiller entre autres les lignes Morice et Challe - 28 attaques à la mines sont recensés, mais aucun décès n'a été déploré[9] - et utilisé durant la crise de Bizerte [10], la guerre d'indépendance de l'Angola [11] ; la guerre des Sables[12] et la guerre du Sahara occidental. Ce véhicule, démuni de sa tourelle, a transporté le cercueil du général de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises[13]

Particularités des engins de reconnaissance français

La France s'est, depuis 1935, signalée par la fabrication et l'utilisation d'une prolifique famille d'engins de reconnaissance blindés à roues, initiée par les réformes des divisions légères mécaniques et l'utilisation d'automitrailleuses à capacité anti-char.

Cet effort procède d'un besoin tactique évident de couvrir les grandes étendues du champ de bataille, dans un contexte de lenteur et de faible autonomie des chars de combat de l'époque. Le char s'emploie de manière massive et concentrée, ce qui empêche sa dispersion dans des tâches de sûreté et d'éclairage blindé.

C'est donc un trait particulier aux vĂ©hicules de reconnaissance français que d'ĂŞtre puissamment armĂ©s : l'ancĂŞtre de l'EBR, la Panhard 178 Ă©tait armĂ© d'un canon anti-char de 25 mm, ce qui Ă©tait, pour l'Ă©poque, un calibre important pour un si petit vĂ©hicule. Le successeur direct de l'EBR, l'AMX-10 RC, sera lui aussi un engin de reconnaissance Ă  roues, armĂ© d'un puissant canon de 105 mm Ă  conduite de tir automatique, dont la puissance de feu est quasi similaire Ă  celle d'un char de bataille des annĂ©es 1980.

Dans le mĂŞme esprit, on notera une configuration identique pour l'AML 90 et l'ERC-90 Sagaie.

Ces engins de reconnaissance ne sont pas seulement destinés à la découverte et l'investigation (mission que peuvent remplir des véhicules plus légers et moins armés), mais aussi à des missions de sûreté dans les intervalles du champ de bataille (flanc-garde, reconnaissance offensive, protection) ce qui requiert une importante puissance de feu non seulement pour détruire les éléments avancés adverses, mais aussi pour s'opposer à une incursion blindée dans des actions de freinage ou de jalonnement.

Caractéristiques techniques

Un EBR modèle 1951 armé d'un canon SA 49 (en) de 75 mm.

Tourelle oscillante FL 11

Étudiée par Fives Lille à partir d'une l'idée de l'ingénieur Michaux, la tourelle FL 11 est composée de deux parties distinctes mais solidaires, elle est simple, la supérieure, appelée corps oscillant pivote en site sur deux tourillons encastrés dans le corps pivotant ou sellette. Elle permet le chargement automatique et la possibilité d'un tir rapide de trois obus dans le même temps que met une tourelle classique à n'en tirer qu'un seul.

Nomenclaturée FL 11 elle équipe l'EBR Mle 1951 et l'AMX 13 Mle 1951 aux puits de tourelle identiques. Servie par deux hommes : chef de voiture-chargeur et tireur, son mouvement s'effectue au moyen d'un servo-pointage hydraulique offrant une rotation totale en 14 secondes, ou manuellement à l'aide de volants. Son pointage en site est de -10° à +15°.

Les appareils d'observation et de pointage résident en une lunette de tir direct APX-L 852 au grossissement de 5,8, deux épiscopes pour le tireur, huit pour le chef de voiture, restent deux « grains d'orge » - chef de voiture et tireur qui contribuent à dégrossir le pointage.

Armement

Jumelée à la pièce, la tourelle dispose d'une mitrailleuse MAC 31 E « Reibel », calibre de 7,5 mm, si deux autres arment les deux extrémités de la caisse, quatre lance-pots fumigènes complètent le dispositif.

La tourelle abrite vingt obus de 75 mm, trente-six autres sont en caisses, la dotation pour les mitrailleuses est de 2 250 cartouches, les chargeurs « camembert » de 149 cartouches + 1 inerte, douze grenades offensives complètent cette dotation.

SA 49

La tourelle FL 11 est agencĂ©e autour d'un canon de 75 mm SA 49 (en) Ă  culasse semi-automatique. Il tire la munition perforante M61 APCBC-HE-T d'origine amĂ©ricaine utilisĂ©e par le canon M3 du mĂŞme calibre armant le char M4 Sherman. Il tire aussi la munition du canon de 75 mm modèle 1897 modifiĂ©e. Le canon SA 49 est reconnaissable par son frein de bouche Ă  deux Ă©tages d'aubes. La V° de l'obus perforant M61 est de 600 m/s, il perce 80 mm d'acier Ă  blindage Ă  une distance de 1 000 m.

CN 90 F2

En 1964, les tourelles FL 11 montĂ©es sur les EBR Mle 1951 sont rĂ©-armĂ©es avec un canon Ă  basse pression D 924 de 90 mm qui prendra plus tard l'appelation CN 90 F2. Le passage au calibre de 90 mm est obtenu par rĂ©alĂ©sage[14] du tube du canon 75 SA 49 et par l'installation de deux freins latĂ©raux. Le frein de bouche est rĂ©duit Ă  un Ă©tage.

Le CN 90 F2 tire quatre types de munitions :

  • OCC90 EMP Mle 62 : un obus Ă  charge creuse empennĂ© capable de percer un blindage vertical en acier de 320 mm ou 120 mm sous une incidence de 60°. Le projectile pèse 3,7 kg et possède une vitesse initiale est de 750 m/s.
  • OCC90 Emp 63 : un obus explosif empennĂ© contenant 953 g de tolite.
  • SCC Emp 90 F1 : un obus antichar d'exercice.
  • OX Emp 163 : un obus antipersonnel d'exercice.

Moteur

Afin de rĂ©pondre Ă  une parfaite symĂ©trie et aux spĂ©cificitĂ©s du vĂ©hicule, le moteur de l'EBR, inspirĂ© du bicylindre de la Panhard Dyna, ne peut ĂŞtre implantĂ© que sous la tourelle. Il occupe les deux tiers arrière de l'emplacement disponible sous son plancher. En consĂ©quence, les ingĂ©nieurs de Panhard dĂ©veloppèrent un moteur 12 cylindres Ă  plat, refroidi par air, ne dĂ©passant pas l'Ă©paisseur de 22 cm. Ce bloc n'entame en rien la hauteur de la caisse, qui n'est que de 1,03 m participant ainsi Ă  la furtivitĂ© du vĂ©hicule. Le moteur Panhard type 12 H 6000 S, quatre temps Ă  essence refroidi par air d'une cylindrĂ©e de 6 L, dĂ©veloppe une puissance maximale de 200 ch Ă  3 700 tr/min, permettant Ă  l'EBR d'atteindre les 100 km/h. Les 370 litres d'essence, passant par deux carburateurs Zenith 50 INX, assurent une autonomie de 650 km pour une consommation comprise entre 55 et 60 L/100 km. La vitesse de croisière moyenne s'Ă©tend entre 75 et 85 km/h sur route, 50 et 55 km/h en tout chemin (terrain moyennement accidentĂ©) et entre 10 et 25 km/h en terrain variĂ©.

Le refroidissement est assuré par un flux d'air entrant par une ouïe située à l'avant, sous la jupe de la tourelle, dirigée sous le panier de tourelle, ensuite sur la partie supérieure des cylindres munis d'ailettes orientées, et enfin vers la partie passe de ces derniers, leur assurant un bon refroidissement. L'air chaud est chassé par deux turbines indexées sur le vilebrequin tournant une fois et demie plus rapidement que le moteur. Elles le pulsent vers l'extérieur par des ouïes d'extraction implantées sous la jupe de tourelle arrière, munie de déflecteurs le déviant sur les côtés, au-dessus de la tête de l'inverseur. Il y a donc une circulation d'air permanente assurant le refroidissement du moteur par aspiration et extraction.

Les collecteurs d'échappement, en tôle d'acier, situés sur le moteur, sont reliés à un silencieux placé à l'extérieur de la caisse, au milieu de la paroi latérale. Les deux sorties d'échappement sont sous les ailes, au niveau des roues agricoles, alors qu'initialement, elles étaient implantées au-dessus de celles-ci. L'extraction et la dépose de la tourelle sont nécessaires pour les interventions lourdes des mécaniciens sur le bloc moteur.

En cas de panne du dĂ©marreur Ă©lectrique, un petit moteur auxiliaire monocylindre de 372 cm3 dĂ©veloppant 11 chevaux, surnommĂ© « petit Joseph », Ă©gal Ă  un demi-moteur de Panhard Dyna, a pour fonction d'entraĂ®ner un groupe Ă©lectrogène devant dĂ©marrer le moteur implantĂ© sous la tourelle et mĂŞme faire avancer l'EBR Ă  la vitesse rĂ©duite de 11 km/h. Ce système est abandonnĂ© en 1954, car jugĂ© trop fragile, et remplacĂ© par une prise de parc situĂ© dans le poste de pilotage[15].

Transmission

La transmission de l'EBR comporte huit roues motrices en permanence, dont quatre relevables utilisée seulement en tout-terrain. Les quatre roues motrices n'effectuant pas, bien évidemment le même parcours en virage. De plus, muni d'un inverseur de marche, il réalise les mêmes performances quel que soit le sens de la marche. Le mouvement est transmis aux quatre roues externes par l'intermédiaire de joints homocinétiques. La totalité de la transmission est sous blindage, aucun arbre ou cardan n'étant exposé à l'extérieur.

Boîte de vitesses

Afin de lui permettre de dĂ©passer les 100 km/h et gravir des pentes Ă  la limite de l'adhĂ©rence, l'Ă©tagement des dĂ©multiplications est très Ă©tendu. C'est ainsi que l'EBR utilise deux boĂ®tes de vitesses, une « variĂ©e » et une « route » Ă  quatre rapports chacune et placĂ©es en sĂ©rie permettant jusqu'Ă  16 dĂ©multiplications[15], ainsi que diffĂ©rentiels. La boĂ®te permet de passer les rapports sans marquer d'arrĂŞt de la vitesse maximale Ă  la combinaison la plus rĂ©duite, un inverseur permet la marche dans les deux sens[16].

Direction

Seuls les roues pneumatiques sont directrices, soit individuellement en marche avant comme en marche arrière, soit simultanĂ©ment. Dans ce cas, les quatre roues externes permettent un rayon de braquage de 14 m seulement. De plus, il est nĂ©cessaire que les deux roues avant et arrière soient synchronisĂ©es pour qu'elles braquent en sens inverse et symĂ©triquement. Il est aussi possible de prendre un virage sur les quatre roues toutes directrices. En effet, après avoir braquĂ©, le pilote agissant sur le levier de commande des roues intermĂ©diaires provoque ainsi le dĂ©verrouillage et le braquage des roues arrière. Il relève ensuite les roues intermĂ©diaires avant qu'elles n'atteignent le sol, les roues arrière restant braquĂ©es et ne se verrouillant Ă  nouveau que lorsqu'elles repasseront en ligne droite. Ce procĂ©dĂ©, fonctionnant en marche avant comme en marche arrière, est très utile pour les manĹ“uvres dans des endroits Ă©troits, comme au garage ou en zone urbaine. Exceptionnellement et principalement pour des manĹ“uvres en marche arrière, le pilote peut utiliser seulement les roues arrière directrices et garder les roues avant bloquĂ©es et parallèles Ă  l'axe de la caisse. Certains pilotes expĂ©rimentĂ©s pouvaient rendre les quatre roues directrices simultanĂ©ment, permettant ainsi Ă  l'EBR de faire un demi-tour sur place. Cette manĹ“uvre dĂ©licate est souvent motivĂ©e par l'absence du pilote inverseur ayant dĂ» laisser sa place pour loger Ă  l'arrière un encombrant poste radio longue portĂ©e.

Suspension

La suspension de chacune des huit roues est individuelle, assurée par un bras oscillant parallèlement à l'axe du châssis et servant également de carter de mécanismes de transmission aux roues. Elle est alors dite à roues indépendantes à voie et carrossage constants. Par contre, l'empattement varie très légèrement avec le débattement des roues et le variation de la garde au sol. La suspension des roues externes est aussi assurée par des ressorts à boudin et des amortisseurs hydrauliques télescopiques. La suspension des roues agricoles met en œuvre des vérins oléopneumatiques, huile-gaz nitrogène, permettant, en plus des fonctions de ressort et d'amortisseur, le relevage et l'abaissement des roues.

Train de roulement

Gros plan sur les roues dites "agricoles".

Le train de roulement est Ă  4 roues motrices, les deux roues centrales sont relevables de manière olĂ©opneumatique par le pilote. Ces roues sont maintenues en l'air par pression hydraulique, il est nĂ©anmoins normal que les roues retombent lors d'un arrĂŞt de longue durĂ©e, car le circuit n'est pas parfaitement Ă©tanche. Ces roues centrales, dites « agricoles », font varier la garde au sol du vĂ©hicule de 34 cm, lorsqu'elles sont relevĂ©es et Ă  42 cm, lorsqu'elles sont abaissĂ©es.

Avec ses 8 roues motrices permanentes, l'EBR Ă©volue avec aisance sur le sable ou dans la boue, car la pression au sol, dans cette configuration 8x8, est seulement de 0,7 kg par cm². Ce train de roulement permet Ă  l'EBR de franchir une tranchĂ©e de m de large, un guĂ© d’1,3 m de profondeur et un obstacle vertical de 40 cm. Au dĂ©but, les ingĂ©nieurs de chez Panhard ont pensĂ© mettre en Ĺ“uvre les huit roues directrices mais ce projet est abandonnĂ©, car l'installation d'un tel système rĂ©duit fortement l'habitabilitĂ© et le diamètre du puits de tourelle. Seules ont Ă©tĂ© retenues les roues pneumatiques comme roues directrices. Le choix des roues agricoles, abaissĂ©es seulement en tout-terrain, a Ă©tĂ© dictĂ© par une Ă©conomie de poids. En effet, une roue avec pneumatique pèse 250 kg contre 80 kg pour une roue agricole, d'oĂą un allègement apprĂ©ciable de l'ensemble de 660 kg.

Les pneus montĂ©s sur les roues externes pèsent chacun 150 kg, ils sont composĂ©s d'une enveloppe interne Michelin Metallic F24 avec un boudin increvable interne Weil Picard en caoutchouc alvĂ©olĂ©, les alvĂ©oles Ă©tant remplis d'un gaz neutre sous pression : l'azote[15]. Si un alvĂ©ole est percĂ©, les autres se dilatent afin d'occuper l'espace de celui endommagĂ©, permettant ainsi de maintenir une cohĂ©rence de l'ensemble. Des freins Ă  tambour sur chaque moyeu assurent le freinage. Chaque roue « agricole » comprend un flasque, en alpax moulĂ©, fixĂ© au moyeu par 80 boulons. Sur ce flasque vient se fixer la jante en duralumin, des silentblocs en caoutchouc spĂ©cial, permettant un dĂ©placement latĂ©ral de cette dernière de cm tout en insonorisant la roue. La jante est garnie de crampons en acier de forme spĂ©ciale pour Ă©viter le bourrage. Son orientation est inverse pour deux roues du mĂŞme cĂ´tĂ©, d'oĂą deux types de roues « agricoles » : l'une avant gauche - arrière droit, l'autre avant droit, arrière gauche.

Versions

  • Type 212 : prototype de l'EBR ayant servi Ă  l'expĂ©rimentation de la tourelle FL 3, dĂ©rivĂ©e de la tourelle du char lĂ©ger amĂ©ricain M24 Chaffee.
  • EBR Mle 51 : premier modèle de l'EBR, Ă©quipĂ© de la tourelle ronde FL 11 armĂ©e du canon de 75 mm SA 49. 836 exemplaires sont produits.
  • EBR Mle 54 : en vue de renforcer les unitĂ©s de reconnaissance en termes de puissance de feu, 279 EBR sont rĂ©troffitĂ©s avec la tourelle FL 10A2C dĂ©rivĂ©e de la FL 10 de l'AMX-13, elles sont armĂ©es du canon de 75 mm SA 50 Ă  haute vitesse initiale. Afin de supporter la nouvelle tourelle, la suspension de l'EBR est renforcĂ©e.
  • Sauterelle : EBR Mle 1954 transformĂ© en vĂ©hicule de commandement utilisĂ© par les commandants d'unitĂ© et les chefs de corps, son canon est non opĂ©rationnel et une table Ă  cartes et des radios longues portĂ©e sont installĂ©s Ă  l'intĂ©rieur de la tourelle.

EBR-ETT

Engin de transport de troupes (ETT).

Deux prototypes de l'engin de transport de troupes (ETT) sont construits entre 1956 et 1957 sur la base mĂ©canique de l'EBR et un amĂ©nagement intĂ©rieur inspirĂ© de l'AMX-13 VCI [17]. Il est produit au nombre de 28 exemplaires pour l'armĂ©e portugaise avec un tourelleau CAFL 38 dotĂ© d'une mitrailleuse de 7,5 mm et connaĂ®t les combats durant la guerre d'indĂ©pendance de l'Angola[11].

Utilisateurs

Drapeau de la France France

  • 279 EBR Ă  tourelle FL 10 et 836 EBR Ă  tourelle FL 11

Drapeau de l'Indonésie Indonésie

  • 3 EBR

Drapeau du Maroc Maroc

  • Cession de plusieurs dizaines d'EBR 75 par la France[18]

Drapeau de l'OTAN OTAN

  • 6 EBR

Drapeau du Portugal Portugal

  • 50 EBR Ă  tourelle FL 10 et 28 EBR-ETT

Galerie

  • En service en 1978 dans le 1er rĂ©giment de spahis alors membre des forces françaises en Allemagne Ă  Spire. Il porte le nom d'Umbrega, ville du Soudan, oĂą le 1er escadron s'est distinguĂ©.
    En service en 1978 dans le 1er régiment de spahis alors membre des forces françaises en Allemagne à Spire. Il porte le nom d'Umbrega, ville du Soudan, où le 1er escadron s'est distingué.
  • Vue de face. L'orifice au-dessus de la plaque minĂ©ralogique est destinĂ© Ă  recevoir une mitrailleuse MAC 31.
    Vue de face. L'orifice au-dessus de la plaque minéralogique est destiné à recevoir une mitrailleuse MAC 31.
  • IntĂ©rieur de la version transport de troupes, vu depuis l'arrière ouvert.
    Intérieur de la version transport de troupes, vu depuis l'arrière ouvert.
  • Configuration avec roues agricoles relevĂ©es
    Configuration avec roues agricoles relevées

Sources

  • Michel Duparet, PANHARD EBR. Engin blindĂ© de reconnaissance, L'ancien d'AlgĂ©rie, , no 507, p. 16-17.
  1. Centre de Documentation sur les Engins Blindés, Les chars français du Musée des Blindés, Association des Amis du Musée des Blindés, 44 p., p. 29
  2. http://www.chars-francais.net; 1939 AM PANHARD 201 40P - ; François Vauvillier, Tous les blindés de l'armée française - 1914-1940 Histoire de guerre, blindés & matériel, GBM 100, avril, mai, juin 2012, (ISSN 1956-2497), p. 81, no 77
  3. « 1951 EBR PANHARD modèle 51 », sur chars-francais.net (consulté le ).
  4. Serge Pivot, avec le concours de Robert Alazet, historien de l'association des anciens du 8e régiment de hussards, Véhicules d'exception, l'EBR Panhard Mle 51, ou « La revanche de la roue », MVCG France - ; Charly Rampal, LOUIS DELAGARDE, Panhard Racing Team, 2010 -
  5. www.chars-francais.net, 1951 EBR PANHARD mod 51
  6. www.chars-francais.net, 1954 EBR PANHARD mod55
  7. 1964 EBR PANHARD 90 F1 mod 66 -
  8. (en) Why France Mixes Jeeps and Tanks sur Battle Order (, 20 minutes) ConsultĂ© le .
  9. Focus sur le Panhard EBR - L'exception Ă  la Française sur TheoElKiwito (, 6 minutes) ConsultĂ© le . La scène se produit Ă  2..
  10. Habib Bourguiba, Rapport confidentiel de l'Amiral Amman - - COMPTE RENDU DES EVENEMENTS SURVENUS A BIZERTE DE JUIN A OCTOBRE 1961. BIZERTE le 20 novembre 1961. Le Vice-Amiral d’Escadre AMMAN, Commandant Supérieur de la base Stratégique de BIZERTE - 22 juillet : 14H. 30, le TG 253/6 entre à son tour dans le port de guerre avec le reliquat du personnel et matériels prévus à charrue longue ; en particulier les échelons lourds de la 1re Brigade de Réserve Générale et 2 escadrons du 8e Hussard. Dès 16H30, le 1er escadron d’EBR de ce régiment était mis à la disposition du 3e R.E.I. - 20 août : vers 10H30, nouvel incident au voisinage de BECHATEUR : des gardes nationaux prennent position à l’intérieur de notre dispositif. L’arrivée d’un peloton d’EBR les amène à se replier.
  11. (en) Peter Abbott, Manuel Rodrigues et Ronald Volstad, Modern African Wars: Angola and Moçambique 1961-74, Osprey Publishing, 1988 (ISBN 0-85045-843-9), p. 18.
  12. FARMAROC : Guerre des Sables 1963 - Part IV (film sur la guerre des sables de 1963 entre le Maroc et l'Algérie) - apparitions : 2 min 52, 5 min 28 et 8 min 14 -
  13. Marie-Claude Aristégui. Il était sur le char. Militaire retraité, ancien hussard, Pierre Hoine vit aujourd'hui à Lagord. Sud Ouest, 10 novembre 2010 -
  14. Ingénieur général de l’armement Michel MAREST et ingénieur en chef de l’armement (retr.) Michel TAUZIN, L'armement de gros calibre, T.9, COMHART : COMITÉ POUR L’HISTOIRE DE L’ARMEMENT TERRESTRE, T.9, 2008, p. 79 et 137
  15. Pierre Petit, « EBR - Engin Blindé de Reconnaissance », Trucks & Tanks N°37,‎ , p. 32
  16. Serge Pivot, « L'EBR Panhard Mle 51, ou "La revanche de la roue". », sur mvcgfrance.org (consulté le )
  17. www.chars-francais.net 1956 ETT PANHARD -
  18. JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.DÉBATS PARLEMENTAIRES. ASSEMBLÉE NATIONALE, COMPTE RENDU IN EXTENSO DES SÉANCES. QUESTIONS ÉCRITES ET REPONSES DES MINISTRES A. CES QUESTIONS, Année 1956. — N• 59 A vendredi ,p. 2172 et 2186

Bibliographie

  • État-major de l'armĂ©e de terre. RĂ©serves et Ă©tudes humaines (Bureau), EBR 75 Mle 51 type 54: C.p. 1. Formation Ă©lĂ©mentaire du pilote. 2e sous-pĂ©riode, 1955.
  • Chris Bishop, The encyclopedia of modern military weapons, Barnes & Noble Books, 1999, p. 30.
  • Stephen Bull, Encyclopedia of Military Technology and Innovation, Greenwood Publishing Group, 2004, p. 98.
  • Jean Michel Leligny, Les vĂ©hicules d'exception, le vĂ©hicule militaire Panhard EBR, Les Routiers, 814, , p. 38-40.
  • Michel Duparet, PANHARD EBR. Engin blindĂ© de reconnaissance, L'ancien d'AlgĂ©rie, , no 507, p. 16-17.
  • Panhard EBR. L'exception Ă  la française, Trucks'n Tanks no 37, mai-.

Liens externes

  • Panhard - Site du constructeur
  • (en) Surviving Panhard EBR Reconnaissance Armoured Cars (PDF) : recensement des Panhard EBR et ETT existants -
  • Photoscope EBR Panhard
  • Serge Pivot, avec le concours de Robert Alazet, historien de l'association des anciens du 8e rĂ©giment de hussards, VĂ©hicules d'exception : l'EBR Panhard Mle 51, ou "La revanche de la roue", MVCG France.
  • Association française des collectionneurs de VĂ©hicules militaires EBR PANHARD (voir "Essais de notre EBR par un journaliste") -
  • Panzerchronique, EBR : Reconnaissance de la Nation-
  • Air-dĂ©fense.net/forum, la tradition française de la cavalerie lĂ©gère blindĂ©e -
  • Ecpad - Raid des engins blindĂ©s de reconnaissance (EBR) dans le Sahara.
  • Film : INA, Le cercueil de Charles de Gaulle quitte la Boisserie sur un panhard EBR, 12 novembre 1970 -
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