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2012 au Mali

Chronologie du Mali

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Chronologies
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XIXe XXe XXIe XXIIe XXIIIe
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Ier IIe IIIe
Chronologies géographiques

Politique

L’année 2012 est marquée par une rébellion touarègue initiée par le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) à partir du . Ce mouvement armé attaque plusieurs camps militaires maliens dans le nord du pays.

Un coup d’État militaire, mené par des soldats reprochant au président et au gouvernement de ne pas donner les moyens à l’armée de vaincre la rébellion, a lieu le . Le président Amadou Toumani Touré, dont le second mandat s’achevait cette année, est reversé.

Profitant de la crise institutionnelle au sud et des défaillances de l’armée malienne, le MNLA et des mouvements djihadistes Ansar Dine, Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) et Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) s’emparent des trois régions nord du Mali. Le MNLA proclame l’indépendance de l’Azawad le . Cette proclamation est condamnée par l’ensemble de la communauté internationale.

Les rivalités entre le MNLA et les mouvements djihadistes donnent lieu à des combats et Ansar Dine, le MUJAO et AQMI prennent le contrôle des principales villes du nord et y imposent la charia.

La communauté internationale, est notamment la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) condamne le coup d'État et contraint les putschistes à rendre le pouvoir. Après la démission du président Amadou Toumani Touré, le président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré devient président par intérim le . Il nomme Cheick Modibo Diarra Premier ministre. Son premier gouvernement, formé essentiellement de techniciens et de militaires, est rejeté par une partie de la classe politique. Alors que les putschistes continuent malgré la pression internationale à jouer un rôle politique de premier plan, le président par intérim est violemment agressé lors d’une manifestation le et se rend en France pour se faire soigner. À son retour au Mali, il rencontre les « forces vives de la nation » afin de nommer un gouvernement d’union nationale. Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra est reconduit mais un nouveau gouvernement intégrant des personnalités politiques est nommé le . Des négociations ont lieu entre le gouvernement malien et la Cédéao en vue de la mise en place d’une force militaire africaine qui, sous mandat des Nations unies, viendrait aider les soldats maliens à la reconquête du nord. La France soutient cette perspective mais n’envisage pas d’y participer. Sous l’égide du président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao, des négociations tentent de se mettre en place entre le MNLA et Ansar Dine et le gouvernement malien qui défend, avec le soutien de la communauté internationale, l’intégrité de son territoire et la laïcité de l’État.

Le , le Premier ministre est contraint par les militaires putschistes à démissionner. Le président par intérim nomme Diango Cissoko Premier ministre qui forme un nouveau gouvernement.

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Chronologie

Janvier 2012

  • Mercredi :
    • Le gouvernement adopte en conseil des ministres un projet de loi portant modification de la Loi du portant Code de procĂ©dure pĂ©nale et qui vise Ă  crĂ©er un pĂ´le judiciaire spĂ©cialisĂ© de lutte contre le terrorisme et la criminalitĂ© transnationale organisĂ©e. Ce pĂ´le est crĂ©Ă© en rĂ©ponse Ă  « l’existence de groupes criminels organisĂ©s se livrant Ă  des actes de terrorisme comme la prise en otage de ressortissants Ă©trangers et de trafic international de drogues, notamment dans sa partie septentrionale »[1].
    • L'Espace d'Ă©change et de concertation des femmes du Mali qui regroupe les organisations fĂ©minines maliennes, publie un communiquĂ© pour condamner le nouveau code des personnes et de la famille, adoptĂ© en seconde lecture par l’AssemblĂ©e nationale, considĂ©rant que « Ce code, qui Ă©tait censĂ© corriger les discriminations et amĂ©liorer le statut de la femme malienne et des enfants maliens, en rĂ©duisant les inĂ©galitĂ©s et en harmonisant les lois internes avec les conventions rĂ©gionales et internationales ratifiĂ©es, a Ă©tĂ© une vĂ©ritable dĂ©ception et un vrai recul en matière de droits humains des femmes et des enfants »[2] - [3].
    • Achour Bin Hayal, ministre libyen des Affaires Ă©trangères rencontre Ă  Bamako le prĂ©sident Amadou Toumani TourĂ© Ă  qui il remet un message du prĂ©sident du Conseil national de transition libyen. Il assure que les deux pays vont poursuivre leur coopĂ©ration[4].
  • Jeudi , l'AssemblĂ©e nationale adopte Ă  l'unanimitĂ© le projet de loi interdisant au de la production, de l'importation, de la commercialisation, de la dĂ©tention et de l'utilisation de granulĂ©s et de sachets plastiques au Mali[5].
  • Vendredi , l'AssemblĂ©e nationale adopte Ă  l'unanimitĂ© les projets de loi rĂ©tablissant les arrondissements comme troisième circonscription administrative, les deux autres Ă©tant les rĂ©gions ou district de Bamako et les cercles. La loi du dĂ©terminant les conditions de la libre administration des collectivitĂ©s locales avaient, dans les faits, conduit Ă  la suppression des arrondissements[6].
  • Mercredi , le Syndicat national de l’éducation de base (Syneb), au cours d’une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale qui s’est tenue au Centre islamique Hamdallaye Ă  Bamako, dĂ©cide de poursuivre le grève illimitĂ©e entamĂ©e le , considĂ©rant que ces revendications, notamment celle concernant l’intĂ©gration dans la fonction publique des enseignants contractuels, n’étaient pas satisfaites[8].
  • Jeudi , quinze partis politiques signent un protocole d’accord en vue de « constituer un pĂ´le rĂ©publicain et dĂ©mocratique fort et stable » pour soutenir la candidature d’Ibrahim Boubacar KeĂŻta Ă  l’élection prĂ©sidentielle malienne de 2012, IBM-Mali 2012. Il s’agit du Mouvement pour l'indĂ©pendance, la renaissance et l'intĂ©gration africaine (Miria), de l’Union des Maliens pour le progrès (UMP), de l’Union malienne-rassemblement dĂ©mocratique africain, du Front africain pour la mobilisation et l'alternance (Fama), du Rassemblement des dĂ©mocrates rĂ©publicains (RDR), du Rassemblement pour la justice au Mali (RJD), Parti Sigikafo OyĂ©damouyĂ© (PSO), de la Concertation dĂ©mocratique, du Parti de la diffĂ©rence au Mali (PDM), du Parti socialiste et dĂ©mocratique du Mali (PSDM), du Parti populaire pour le progrès (PPP), du PPM, du MPLO, du RUP, de l'Action dĂ©mocratique pour le changement et l'alternance au Mali (ADCAM) et du Rassemblement pour le Mali (RPM)[9].
  • Mercredi :
    • les rebelles du Mouvement national pour la libĂ©ration de l'Azawad (MNLA) attaquent les camps militaires situĂ©s Ă  Aguel'hoc et Tessalit[17].
    • RĂ©unie en sĂ©ance plĂ©nière, l'AssemblĂ©e nationale adopte une rĂ©solution condamnant les attaques menĂ©es dans le nord du Mali et rĂ©affirmant son attachement Ă  l’intĂ©gritĂ© du territoire[18].
    • Jean Ping, prĂ©sident de la commission de l'Union africaine condamne « avec la plus grande fermetĂ© » ces attaques et assure « le plein soutien de l'Union africaine aux efforts du gouvernement malien, ainsi qu'aux mesures prises par lui, pour faire face Ă  la situation et restaurer immĂ©diatement la paix et la sĂ©curitĂ© dans les zones concernĂ©es »[17].
  • Jeudi , l'AssemblĂ©e nationale adopte Ă  l'unanimitĂ© des 123 prĂ©sents le projet de loi abrogeant et remplaçant la loi de 2003 instituant le VĂ©rificateur gĂ©nĂ©ral et Ă  l'unanimitĂ© des 91 prĂ©sents le projet de loi modifiant la loi de instituant le mĂ©diateur de la RĂ©publique. Ces projets de loi entrent dans le cadre de la rĂ©forme de l'État[19].
  • Dans la nuit du jeudi 19 au vendredi , selon des sources concordantes citĂ©es par l'Agence France-Presse, l'armĂ©e malienne reprend le contrĂ´le des trois villes attaquĂ©es par le MNLA[20].
  • Mardi :
    • Ă€ 6h du matin, selon le ministère malien de la DĂ©fense, des membres d'Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et des rebelles du MNLA attaquent conjointement la localitĂ© d'Aguel'hoc[23].
    • Mardi 24, Ă  Nouakchott, capitale de la Mauritanie, Soumeylou Boubèye MaĂŻga, ministre malien des Affaires Ă©trangères, en marge d'une rĂ©union sur la sĂ©curitĂ© au Sahel rassemblant des ministres de la Mauritanie, du Mali, du Niger et de l'AlgĂ©rie, dĂ©clare que « l’État malien est prĂŞt Ă  Ă©couter, mais il n'est pas prĂŞt Ă  accepter des actions qui peuvent ĂŞtre de nature Ă  menacer la stabilitĂ© et la sĂ©curitĂ© du pays, l'unitĂ© du Mali et son indivisibilitĂ© sont garanties ». Abdelkader Messahel, ministre algĂ©rien dĂ©lĂ©guĂ© aux Affaires maghrĂ©bines et africaines, condamne le recours Ă  la violence pour porter des revendications mĂŞme lĂ©gitimes[24].
  • Jeudi :
    • Le MNLA affirme avoir attaquĂ© AndĂ©ramboukane, localitĂ© situĂ©e Ă  la frontière avec le Niger et pris la ville de LĂ©rĂ©[23] - [25]..
    • Quinze partis politiques dĂ©cident de s'allier Ă  l'Alliance pour la dĂ©mocratie au Mali-Parti africain pour la solidaritĂ© et la justice et de soutenir la candidature de Dioncounda TraorĂ© Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle. Il s'agit de l'Alliance malienne pour le travail (Amt), du Parti dĂ©mocratique pour la justice (Pdj), du Mouvement pour la dĂ©mocratie et le dĂ©veloppement (Mdd), du Parti concertation dĂ©mocratique (Pcd), du Parti social dĂ©mocratique (Psd), du Front populaire pour la dĂ©mocratie (Fpd), du Rassemblement constitutionnel dĂ©mocratique (Rcd), du Psr, de l’Association politique YĂŞrĂŞko, du Parti pour la justice et la dĂ©mocratie directe (Pjdd), du Parti pour l’éducation, la culture et la santĂ© (Pecs), du Parti dĂ©mocratique de dĂ©veloppement (Pdd), du Parti Ă©cologique pour l’intĂ©gration (Pei), du parti pour la dĂ©mocratie et le progrès (Pdp) et de l’Ufp[26].
  • Vendredi :
    • Lors d’une confĂ©rence rĂ©gionale de la Convergence pour le dĂ©veloppement du Mali (Codem), son prĂ©sident Housseini Amion Guindo, candidat Ă  l’élection prĂ©sidentielle malienne de 2012, doute de la tenue des Ă©lections en dĂ©clarant qu’« il n’est pas certain que les Ă©lections aient lieu, car, la crise du nord risque d’affecter les Ă©lections. Pour la tenue d’élections libres il faut d’abord la paix. Le Mali compte 8 rĂ©gions, or il se trouve malheureusement que 3 rĂ©gions soient affectĂ©es par cette crise du nord (Tombouctou, Gao et Kidal. Alors comment tenir une Ă©lection dans une partie du pays alors que l’autre est en crise »[27].
    • Le Premier ministre madame CissĂ© Mariam KaĂŻdama SidibĂ© inaugure l’amphithéâtre de la nouvelle UniversitĂ© de SĂ©gou et prĂ©side la rentrĂ©e solennelle de cette première universitĂ© malienne en dehors de Bamako[28].
  • Dimanche :
    • Ibrahim Boubacar KeĂŻta dĂ©clare Ă  Tombouctou, au cours de la confĂ©rence rĂ©gionale du Rassemblement pour le Mali (RPM), que les attaques de Menaka, Tessalit, Aguelhok, Anderamboukane et LĂ©rĂ© menĂ© par le MNLA Ă©taient des « actes de trahison, par ceux-lĂ  mĂŞmes qui ont Ă©tĂ© accueillis Ă  bras ouverts Ă  leur retour de Libye ». L'ancien Premier ministre, candidat Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle malienne de 2012, a insistĂ© sur « la nĂ©cessitĂ© de l’union nationale derrière le PrĂ©sident Amadou Toumani TourĂ©, pour vaincre la rĂ©bellion et le terrorisme ». Il a prĂ©conisĂ© l'adoption d'une loi de programmation militaire pour adapter les forces armĂ©es et de sĂ©curitĂ© aux nouvelles menaces, et l’organisation d’Assises nationales du Nord[30].
    • Jamille Bittar, premier vice-prĂ©sident du Parti pour le dĂ©veloppement Ă©conomique et social du Mali (PDES), annonce sa candidature Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle[31].

FĂ©vrier 2012

  • Mercredi , des actes de violences contre des touaregs et des arabes sont perpĂ©trĂ©s Ă  Kati et Ă  Bamako par des jeunes manifestants en colère en reprĂ©sailles aux attaques menĂ©es dans le nord du Mali par le Mouvement national pour la libĂ©ration de l'Azawad (MNLA). A Kati, une pharmacie appartenant Ă  un touareg originaire de Tombouctou est saccagĂ©e, ainsi que la maison de l’ancienne ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Zakiyatou Oualett Halatine, Ă©galement originaire de Tombouctou. Le prĂ©sident Amadou Toumani TourĂ© intervient Ă  la tĂ©lĂ©vision nationale pour appeler au calme et demander aux Maliens de ne pas confondre « ceux qui ont attaquĂ© certaines casernes militaires et localitĂ©s au Nord (…) avec nos autres compatriotes touaregs, arabes, songhaĂŻ, peulh »[32].
  • Jeudi :
    • le prĂ©sident de la RĂ©publique procède un mini remaniement du Gouvernement de CissĂ© Mariam KaĂŻdama SidibĂ©. Le gĂ©nĂ©ral Sadio Gassama, prĂ©cĂ©demment ministre de la SĂ©curitĂ© intĂ©rieure et de la protection civile, est nommĂ© ministre de la DĂ©fense et des Anciens combattants, laissant sa place Ă  NatiĂ© PlĂ©a, prĂ©cĂ©demment ministre de la DĂ©fense et des anciens combattants[33].
    • Le ministre des Affaires Ă©trangères, Soumeylou Boubèye MaĂŻga, entame Ă  Alger des discussions avec des dĂ©lĂ©guĂ©s de l'Alliance dĂ©mocratique du 23 mai pour le changement, dont des membres combattent aux cĂ´tĂ©s du MNLA[33].
    • Dans une dĂ©claration lue par son porte-parole, Vitoria Nuland, le dĂ©partement d’État amĂ©ricain condamne « les attaques perpĂ©trĂ©es par des groupes armĂ©s contre un certain nombre de villes du nord. Ces actions entreprises par des groupes qui prĂ©tendent dĂ©fendre les droits des Maliens menacent plutĂ´t le bien-ĂŞtre de tous les citoyens maliens » et appelle Ă  une reprise du dialogue. Le dĂ©partement amĂ©ricain condamne Ă©galement « les attaques de reprĂ©sailles apparentes contre les membres des groupes ethniques liĂ©s Ă  la situation au nord »[34].
    • De nouvelles manifestations des familles et sympathisants de militaires combattant les rebelles touaregs ont lieu Ă  Bamako, Kati et SĂ©gou pour protester contre la gestion de la crise par le pouvoir malien[35].
  • Samedi :
    • Le gouvernement malien et l'Alliance dĂ©mocratique du 23 mai pour le changement, lancent depuis Alger un appel urgent au cessez-le-feu. Bilal Ag Cherif, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du MNLA dĂ©clare dans une interview au journal arabophone algĂ©rien El Khabar ne pas ĂŞtre concernĂ© par cet appel au cessez-le-feu[36].
    • Une dĂ©lĂ©gation de partis politiques reprĂ©sentĂ©s Ă  l'AssemblĂ©e nationale et participant Ă  la majoritĂ© rencontre le prĂ©sident de la rĂ©publique Amadou Toumani TourĂ©. La dĂ©lĂ©gation est constituĂ©e de SoumaĂŻla CissĂ©, Dioncounda TraorĂ©, TiĂ©bilĂ© DramĂ© et Choguel Kokalla MaĂŻga. Elle apporte son soutien au chef de l'État[37].
    • Le MNLA, qui rejette la responsabilitĂ© du conflit sur « le gouvernement malien qui n'a jamais sĂ©rieusement envisagĂ© le dialogue pour la prise en charge de l'avenir des populations de l'Azawad », communiquĂ© la liste des sept membres de son comitĂ© exĂ©cutif, dirigĂ© par le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral Bilal Ag Cherif. Mohamed Ag Najem est chef d'Ă©tat-major et Hamma Ag Sidi Mohamed est le porte-parole officiel du MNLA[38].
  • Mercredi :
    • Ban Ki-moon, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations unies, prĂ©occupĂ© « par les combats en cours entre des groupes rebelles touaregs et les forces gouvernementales au nord du Mali » et inquiet « de l’ampleur des consĂ©quences humanitaires de la crise, affectant notamment des victimes civiles innocentes, des milliers de personnes dĂ©placĂ©es et de nombreuses autres personnes contraintes de trouver refuge dans les pays voisins, contribuant ainsi Ă  aggraver une situation humanitaire dĂ©jĂ  très critique dans la rĂ©gion du Sahel », condamne « l’usage de la violence Ă  des fins politiques » et demande aux groupes rebelles de« cesser immĂ©diatement leurs attaques et Ă  entamer un dialogue avec le Gouvernement du Mali pour rĂ©soudre leurs griefs »[40].
    • le MNLA prend le contrĂ´le de la localitĂ© de Tinzaouatène, proche de la frontière avec l'AlgĂ©rie. Les autoritĂ©s maliennes assurent qu'il s'agit d'un retrait stratĂ©gique alors que le MNLA affirme avoir combattu l'armĂ©e malienne et fait des prisonniers[41].
  • Jeudi , le parti d'opposition SolidaritĂ© africaine pour la dĂ©mocratie et l'indĂ©pendance (Sadi), au cours d'une confĂ©rence de presse, rĂ©clame la dĂ©mission du prĂ©sident de la rĂ©publique Amadou Toumani TourĂ© qu'il considère comme responsable avec son gouvernement, le Mouvement national de LibĂ©ration de l’Azawad (MNLA), certains anciens militaires de Libye, AQMI et les narcotrafiquants, de la situation au nord du Mali. Il demande la nomination d'un gouvernement de quinze membres chargĂ©s de mettre fin Ă  la guerre et ouvrir le dialogue avec le MNLA, assurer la sĂ©curitĂ© dans le pays, organiser sĂ©rieusement les Ă©lections prĂ©sidentielles et lĂ©gislatives[42].
  • Vendredi :
    • L'armĂ©e malienne affirme avoir tirĂ© depuis cinq hĂ©licoptères sur les positions des rebelles du MNLA Ă  quelques kilomètres de Kidal[43].
    • Mary Beth Leonard, ambassadrice amĂ©ricaine au Mali, annonce le report des manĹ“uvres antiterroristes « Flintlock 2012 » que les États-Unis comptaient organisĂ©es avec les pays de la rĂ©gion en affirmant que « La participation du Mali aux manĹ“uvres Flintlock 2012 est essentielle Ă  leur rĂ©ussite et nous comprenons son besoin de concentrer les efforts nĂ©cessaires Ă  la prĂ©servation de sa sĂ©curitĂ© »[43].
    • Une dĂ©lĂ©gation de reprĂ©sentants de partis politiques, constituĂ©e par Dioncounda TraorĂ© (ADEMA-PASJ) SoumaĂŻla CissĂ© (URD), TiĂ©bilĂ© DramĂ© (PARENA) et Choguel Kokalla MaĂŻga (MPR) est reçu par le prĂ©sident Amadou Toumani TourĂ© auquel elle remet un plan d’action pour sortir de la crise au nord-Mali[44].
    • Le gouvernement burkinabè affirme accueillir environ 10 000 maliens dont soixante-douze militaires et paramilitaires fuyant les combats dans le nord du Mali[45].
    • Le groupe du Burkina Faso Mamadou DiabatĂ© et Mania percussion remporte le grand prix « Lamissa Bengaly » du festival Triangle du balafon Ă  Sikasso[46].
  • Lundi :
    • Le ministre français de la CoopĂ©ration Henri de Raincourt dĂ©clare sur Radio France internationale que « des violences absolument atroces et inadmissibles » ont Ă©tĂ© commises Ă  Aguel'hoc, avec des « exĂ©cutions sommaires, des soldats, des personnes – on parle d'une centaine – qui ont Ă©tĂ© capturĂ©es et ont Ă©tĂ© froidement exĂ©cutĂ©es ». Selon une source française proche du dossier interrogĂ©e par l’Agence France-Presse, « au total, il y a eu 82 morts exactement, pas de civils » et ce massacre a Ă©tĂ© commis Ă  Aguel'hoc le . Le ministre français ne prĂ©cise pas les responsables du massacre mais affirme que « certains prĂ©tendent que la mĂ©thode utilisĂ©e pour l'exĂ©cution s'apparente Ă  celle utilisĂ©e par Al-Qaida », les victimes ayant Ă©tĂ© Ă©gorgĂ©es ou tuĂ©es d’une balle dans la tĂŞte[47].
    • le prĂ©sident burkinabè Blaise CompaorĂ©, après s’être entretenu avec le prĂ©sident malien Amadou Toumani TourĂ© Ă  l’occasion d’une confĂ©rence rĂ©gionale sur l’éducation dĂ©clare souhaiter « une dynamique de dialogue inclusive » afin que « le gouvernement malien et les parties qui ont des contestations Ă  faire puissent s'asseoir et en parler »[45].
  • Lundi 13 et mardi , des violents combat opposent les renforts de l’armĂ©e malienne aux combattant du MNLA Ă  plusieurs kilomètres de la ville de Tessalit. L’armĂ©e malienne affirme ĂŞtre entrĂ©e en ville et que les militaires du camp militaire, situĂ© Ă  km au nord de la ville a pu ĂŞtre ravitaillĂ© ceux que dĂ©ment le MNLA qui assure encercler le camp[48].
  • Mardi :
    • Soumeylou Boubèye MaĂŻga, ministre malien des affaires Ă©trangères, dĂ©clare dans une interview Ă  Radio France internationale que le Mali reste « ouverts au dialogue (...) sut tout ce qui peut toucher au partage du pouvoir et sur des bases transposables Ă  l’ensemble du pays » mais refuse « tout partage du territoire ». Revenant sur les massacres de soldats Ă  Aguel'hoc le , Soumeylou Boubèye MaĂŻga affirme qu'ils portent « clairement, la signature des groupes salafistes qui se trouvaient donc impliquĂ©s aux cĂ´tĂ©s du mouvement qui prĂ©tend se battre pour l’indĂ©pendance de l’Azawad »[49].
    • Le prĂ©sident nigĂ©rien Mahamadou Issoufou se dĂ©clare prĂ©occupĂ© par la situation au Mali, notamment l’afflux de rĂ©fugiĂ© sur le territoire nigĂ©rien. Selon lui, la crise est liĂ©e Ă  la dĂ©faite de Mouammar Kadhafi qui « a catalysĂ© les vellĂ©itĂ©s de rĂ©bellion et d'indĂ©pendance, ou au moins d'autonomie, de l'Azawad »[50].
  • Jeudi :
    • Dioncounda TraorĂ© prĂ©sident de l’AssemblĂ©e nationale et de l’AdĂ©ma-Pasj, TiĂ©bilĂ© DramĂ© prĂ©sident du Parena; Choguel Kokalla MaĂŻga, prĂ©sident du MPR et Younoussi TourĂ©, prĂ©sident de l'URD prĂ©sentent lors d'une confĂ©rence de presse Ă  la Maison de la presse le plan d’action de la classe politique pour rĂ©gler la situation du Nord-Mali. Ce plan d'action en 16 points prĂ©voit notamment un forum national pour la paix et la stabilitĂ©. Les partis politiques souhaitent le maintien du calendrier Ă©lectorale, le non-respect des Ă©chĂ©ances pourraient avoir des consĂ©quences dramatiques sur la dĂ©mocratie avec l'Ă©ventualitĂ© d'un coup d'État a prĂ©venu Dioncounda TraorĂ©[51].
    • Dioncounda TraorĂ©, prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale et candidat Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle malienne de 2012 dĂ©clare que « Notre souhait est la tenue des Ă©lections dans les dĂ©lais constitutionnels, mais si nous voulons des Ă©lections paisibles, transparentes et apaisĂ©es, il faut que les armes se taisent, il faut qu'il y ait la paix et la stabilitĂ© »[52].
    • Serge Daniel, correspondant de Radio France internationale et l’Agence France-Presse Ă  Bamako depuis vingt ans, dĂ©clare le au quotidien français LibĂ©ration, qu'il est convaincu que le MNLA et des membres d'AQMI « ont combattu cĂ´te Ă  cĂ´te Ă  Aguelhoc, oĂą des exĂ©cutions sommaires de soldats ont eu lieu fin janvier »[53].
    • Les rebelles du MNLA reprennent la ville de LĂ©rĂ©, l'armĂ©e malienne s'Ă©tant repliĂ©e en direction de Nampala[54].
    • Mme Dandara TourĂ© est nommĂ©e ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille [55]en remplacement du Dr KonarĂ© Mariam Kalapo[56].
  • Vendredi , le MNLA attaque vers 1h30 du matin avec deux voitures le camp militaire Fihroun Al Ansary de Gao[54].
  • Samedi , Des combattants du MNLA attaquent deux localitĂ©s situĂ©s dans la rĂ©gion de Mopti. Ă€ Hombori, ils attaquent la gendarmerie qui est saccagĂ©s et pillĂ©s. Moussa Balogo Maiga, chef du village est tuĂ©, peut-ĂŞtre par mĂ©prise les rebelles cherchant en rĂ©alitĂ© le chef de la gendarmerie. Le MNLA rĂ©fute cet assassinat en dĂ©clarant dans un communiquĂ© « le chef de village de Hombori a Ă©tĂ© assassinĂ© par les services de la gendarmerie malienne pour renforcer sa campagne de dĂ©sinformation et d’intoxication ». Ă€ Youwarou, le MNLA attaque le village, enlevant un soldat de la garde national et sabotant le rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique[54].
  • Mardi :
    • Dans une interview Ă  Jeune Afrique, Mahmoud Ag Aghaly, prĂ©sident du bureau politique du Mouvement national pour la libĂ©ration de l'Azawad (MNLA) dĂ©clare que « les populations du nord et du sud du Mali sont trop diffĂ©rentes pour composer un État ensemble, comme le Mali et le SĂ©nĂ©gal n'Ă©taient pas faits pour ĂŞtre un seul pays. C'est pour ça que nous en appelons Ă  la communautĂ© internationale, afin qu'ils convainquent le Mali de nous donner notre indĂ©pendance »[57].
    • La commission spĂ©ciale chargĂ©e d'enquĂŞter sur les exĂ©cutions sommaires commises Ă  Aguel'hoc, composĂ©s de 7 membres, tous officiers supĂ©rieurs des forces armĂ©es et de sĂ©curitĂ© et prĂ©sidĂ© par Alioune Badara DiamoutĂ©nĂ©, inspecteur gĂ©nĂ©ral de police, remet au prĂ©sident Amadou Toumani TourĂ© son rapport après avoir passĂ© 10 jours Ă  Aguel'hoc et rencontrĂ© des tĂ©moins des Ă©vènements. D'après les conclusions de ce rapport, des Ă©lĂ©ments d'AQMI alliĂ©s au MNLA ont participĂ© aux attaques du 18 au et ont exĂ©cutĂ© des militaires maliens. Elle dĂ©clare dĂ©tenir « des preuves et tĂ©moignages des rescapĂ©s militaires et civils soutenus par des images qui attestent que des combattants de l’armĂ©e malienne dĂ©sarmĂ©s ont Ă©tĂ© bien arrĂŞtĂ©s, ligotĂ©s les mains au dos avant d’être abattus ». Par ailleurs, elle informe que « des Ă©lèves et enseignants de l’Institut de formation des maĂ®tres (IFM) d’Aguelhoc ont Ă©tĂ© utilisĂ©s comme boucliers humains par les assaillants en difficultĂ© lors de l’attaque du 18 janvier 2012 »[58].
  • Jeudi , l’assemblĂ©e nationale adopte Ă  l’unanimitĂ© des 102 votants le projet de loi relatif aux services privĂ©s de communication audiovisuelle qui dĂ©termine les conditions d’établissement, d’exploitation et de distribution [59].
  • Samedi 25 et dimanche , le Rassemblement pour la dĂ©mocratie et le progrès (Rdp) a tenu son cinquième congrès ordinaires Ă  la CitĂ© des enfants de Bamako. Bissi SangarĂ© est Ă©lu prĂ©sident et remplace le prĂ©sident sortant Ibrahim DiakitĂ©[61].
  • Dimanche , le ministre français des Affaires Ă©trangères, Alain JuppĂ©, effectue une visite officielle au Mali après s'ĂŞtre rendu au BĂ©nin et au Burkina Faso. Il dĂ©clare ĂŞtre venu « rassurer les autoritĂ©s maliennes face la crise du Nord et assurer de la disponibilitĂ© de la France Ă  l’État malien dans la rĂ©solution de la rĂ©bellion ». Une manifestation organisĂ©e par des partis politiques d'oppositions et des mouvements de la sociĂ©tĂ© civile, parmi lesquels le collectif « Touche pas Ă  ma constitution », l'organisation de la jeunesse du parti Sadi (SolidaritĂ© africaine pour la dĂ©mocratie et l'indĂ©pendance) et la Coalition des alternatives, dette et dĂ©veloppement (CAD-Mali), dĂ©nonce l'ingĂ©rence de la France[62]. Le chef de la diplomatie française rĂ©affirme la nĂ©cessitĂ© d'un dialogue inter-malien pour sortir de la crise[63] - [64].
  • Mardi , Maharafa TraorĂ©, ministre malien de la Justice, intervient Ă  la tribune du Conseil des droits de l'homme des Nations unies Ă  Genève pour dĂ©noncer l’attaque par le MNLA alliĂ© Ă  AQMI du camp d’Aguel'hoc oĂą « les soldats de l’armĂ©e malienne dĂ©sarmĂ©s ont Ă©tĂ© poursuivis, arrĂŞtĂ©s, les mains liĂ©es au dos et froidement exĂ©cutĂ©s au mĂ©pris des dispositions des Conventions de Genève relatives au droit international humanitaire » et solliciter, au nom du gouvernement malien, « de la CommunautĂ© Internationale, une condamnation ferme des crimes commis par le Mouvement dit de LibĂ©ration de l’Azawad et AQMI et demande un soutien pour assurer le rĂ©tablissement de la paix, de la sĂ©curitĂ© et le dĂ©veloppement de l’ensemble de ses rĂ©gions »[65].

Mars 2012

  • Samedi , « Ă  l’appel des confessions religieuses musulmanes et chrĂ©tiennes, des reprĂ©sentants de plusieurs associations et coordinations dont les centrales syndicales et les familles fondatrices de Bamako », un rassemblement est organisĂ© au Centre international de confĂ©rences de Bamako, en prĂ©sence notamment de l’Imam Mahmoud Dicko, prĂ©sident du Haut conseil islamique du Mali, de Monseigneur Jean Zerbo, archevĂŞque de Bamako et de Ahmed Mohamed ag Hamani, ancien Premier ministre. Mahamoud Dicko dĂ©clare : « Nous, Forces Vives de la Nation, appelons nos compatriotes qui ont pris les armes Ă  un cessez-le-feu immĂ©diat et sans prĂ©alable afin de prĂ©server des vies maliennes et d'engager, sans dĂ©lai, le dialogue avec les pouvoirs publics »[71].
  • Dans la nuit du samedi 10 au dimanche , le MNLA prend le contrĂ´le du camp militaire de Tessalit Pour le MNLA, la prise du camp militaire fait suite Ă  un combat gagnĂ© par le MNLA alors que l’armĂ©e malienne parle d’un retrait stratĂ©gique et d’une Ă©vacuation du camp militaire afin de mettre Ă  l’abri les populations civiles qui y avaient trouvĂ© refuge[72]
  • Dimanche :
    • L’Agence France-Presse annonce que selon plusieurs sources concordantes, « un mouvement islamiste dĂ©nommĂ© “ Ancardine ”, crĂ©Ă© par une ancienne figure des rĂ©bellions touareg maliennes des annĂ©es 90, Iyad Ag Ghali, combat auprès des rebelles touaregs contre l’armĂ©e malienne dans le Nord-est du Mali ». Des combattants d’Aqmi de la cellule dirigĂ©e par Abdelkrim Taleb, accusĂ©e « d’être l’auteur de la mort de l’humanitaire français Michel Germaneau dont Aqmi, qui le retenait en otage, avait annoncĂ© l’exĂ©cution en juillet 2010 », sont actifs au sein d’Ancardine[73].
    • Hamed Sow, prĂ©sident d’honneur du Parti pour le dĂ©veloppement Ă©conomique et la solidaritĂ© (PDES), a annoncĂ© officiellement sa candidature Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle lors d’une cĂ©rĂ©monie au Centre international des confĂ©rences de Bamako[74].
    • Le parti Avenir et dĂ©veloppement du Mali (ADM) investit son prĂ©sident Madani Amadou Tall pour l’élection prĂ©sidentielle malienne de 2012. La cĂ©rĂ©monie a eu lieu Ă  la Grande MosquĂ©e de Bamako après une lecture du Coran et des prières pour la paix au Nord-Mali[75].
  • Lundi :
    • Une source militaire mauritanienne affirme que l’aviation mauritanienne a effectuĂ© un raid contre une colonne de quatre vĂ©hicules d’AQMI près de Tombouctou faisant deux blessĂ©s[76]. Le prĂ©sident mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a confirmĂ© ce raid prĂ©cisant qu’il visait un criminel dĂ©tenu libĂ©rĂ© en Ă©change d’un gendarme dĂ©tenu en otage. Deux officiels maliens, le maire de la commune de Salam et un dĂ©putĂ© de Tombouctou, ont toutefois affirmĂ© que les pilotes se seraient trompĂ© de cible et auraient touchĂ© un vĂ©hicule transportant des marchandises, occasionnant deux blessĂ©s[77].
    • Un convoi du ComitĂ© international de la Croix-Rouge (CICR) qui se rend Ă  Tessalit pour porter secours aux civils est interceptĂ© et bloquĂ© par des hommes en armes. Le MNLA qui contrĂ´le la ville assure ne pas ĂŞtre responsable de cette interception[78].
  • Mardi :
    • Dans une vidĂ©o adressĂ©e Ă  l’Agence France-Presse, le mouvement islamique Ansar Dine, crĂ©Ă© par Iyad Ag Ghali, figure des rĂ©bellions touarègues des annĂ©es 1990 au Mali, revendique la prise du camp d’Aguel'hoc fin janvier et appelle Ă  l'application de la charia au Mali [79].
    • SaĂŻd Djinnit, reprĂ©sentant spĂ©cial du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations unies en Afrique de l'Ouest, dĂ©clare que « les Nations unies soutiennent les efforts en cours visant Ă  crĂ©er les conditions pour un dialogue entre les parties » et appelle Ă  une « cessation des hostilitĂ©s pour permettre d'apporter une assistance humanitaire aux personnes dĂ©placĂ©es au Mali et aux personnes rĂ©fugiĂ©es dans tous les pays voisins »[80].
  • Jeudi , le prĂ©sident malien Amadou Toumani TourĂ© dans une interview au quotidien français Le Figaro confirme les accusations de crime de guerre portait contre le MNLA alliĂ© Ă  AQMI lors de l’attaque d’Aguel’hoc et a dĂ©clare que « le Mali subit les effets collatĂ©raux de la guerre en Libye qui Ă©tait devenue le magasin d'armes Ă  ciel ouvert le plus important du monde, le moins cher et le mieux achalandĂ©. Ă€ la chute du rĂ©gime de Kadhafi, les ressortissants originaires du Mali qui avaient combattu pour l'ancien rĂ©gime sont rentrĂ©s avec armes et bagages au pays de leurs ancĂŞtres. Ces combattants aguerris sont près d'un millier. Ils sont Ă©quipĂ©s de vĂ©hicules blindĂ©s lĂ©gers, d'artillerie, de canons antiaĂ©riens, de fusĂ©es SAM7, de mitrailleuses lourdes, de moyens de transmission, de munitions. Nous avons proposĂ© d'installer ce contingent dans des zones de cantonnement en les aidant. SurarmĂ©, le MNLA s'est jetĂ© de manière unilatĂ©rale dans une guerre inutile ». Il se dĂ©clare ouvert au dialogue mais ajoute qu’il n’est pas« question d'envisager une indĂ©pendance » du Nord-Mali[81].
  • Lundi :
    • KadrĂ© DĂ©sirĂ© OuĂ©draogo, prĂ©sident de la Commission de la CommunautĂ© Ă©conomique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), annonce dans un communiquĂ© que « La CEDEAO envisage, dans les prochains jours, de lancer un processus de mĂ©diation au Mali, dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu gĂ©nĂ©ral, qui vise Ă  regrouper toutes les parties prenantes autour de la table des nĂ©gociations pour parvenir Ă  une solution pacifique Ă  la crise » tout en confirmant son soutien au gouvernement malien pour « prĂ©server sa souverainetĂ© et son intĂ©gritĂ© territoriale et Ă  pĂ©renniser l'ordre constitutionnel dans le pays »[83].
    • Environ 700 jeunes de Kati participent Ă  une marche en direction du palais prĂ©sidentiel de Koulouba Ă  Bamako[84]. Ils ont Ă©tĂ© stoppĂ©s et dispersĂ©s par les forces de sĂ©curitĂ© entre Kati et Bamako. Les jeunes ont Ă©rigĂ© des barricades[85].
  • Mercredi , Sadio Gassama, ministre de la DĂ©fense et des anciens combattants se rend au camp militaire Soundiata KeĂŻta Ă  Kati pour Ă©voquer l’évolution de la situation au Nord-Mali. Il est pris Ă  partie par des militaires mĂ©contents et doit partir prĂ©cipitamment[86]. Des militaires maliens en colère tirent en l’air Ă  l’intĂ©rieur du camp pour rĂ©clamer un armement adaptĂ© pour combattre les rebelles du MNLA dans le nord du Mali. En fin d’après-midi, plusieurs dizaines de militaires se rendent Ă  Bamako et tirent en l’air. Ils investissent le bâtiment de l’Office de la radio-tĂ©lĂ©vision malienne (ORTM) au centre de Bamako. La radio nationale suspend ses programmes[87]. En soirĂ©e, une mutinerie Ă©clate Ă  Gao oĂą des militaires tirent en l’air[86]. Ă€ Bamako, après des Ă©changes de coups de feu, des militaires pĂ©nètrent dans l’enceinte du palais prĂ©sidentiel, partiellement incendiĂ©[88]. Le prĂ©sident Amadou Toumani TourĂ© a auparavant quittĂ© les lieux[89]. Dans la nuit, plusieurs personnalitĂ©s politiques sont arrĂŞtĂ©s et conduits au camp militaire Soundiata KeĂŻta de Kati : : Adama SangarĂ©, maire de Bamako, Modibo SidibĂ©, ancien Premier ministre et candidat Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle, Jeamille Bittar, prĂ©sident du Conseil Ă©conomique, social et culturel (CESC) et candidat de l’Union des Mouvements et associations du Mali (Umam), le gĂ©nĂ©ral Kafougouna KonĂ©, ministre de l’Administration territoriale et des CollectivitĂ©s locales, Abdoul Wahab BerthĂ©, ministre de la fonction publique, Soumeylou Boubèye MaĂŻga, ministre des Affaires Ă©trangères, Sidiki KonatĂ©, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Agatham Ag Alhassane, ministre de l’Agriculture, Marafa TraorĂ©, ministre de la Justice, Mohamed El Moctar, ministre du tourisme[90] - [91].
  • Lundi , les frontières sont partiellement rouvertes Ă  partir du , pour permettre l’acheminement des denrĂ©es de premières nĂ©cessitĂ©s et du carburant. L’espace aĂ©rien est ouvert uniquement au transport civil entre 20h et 1h du matin[101]. Dans une dĂ©claration Ă  la tĂ©lĂ©vision malienne, le capitaine Amadou Sanogo appelle les rebelles touaregs « Ă  cesser les hostilitĂ©s et Ă  rejoindre dans les plus brefs dĂ©lais la table de nĂ©gociation », prĂ©cisant que « tout est nĂ©gociable Ă  l'exception de l'intĂ©gritĂ© du territoire national et de l'unitĂ© de notre pays »[102].
  • Mardi :
    • le couvre-feu est levĂ© et deux prisonniers politiques sont libĂ©rĂ©s[103].
    • Les chefs d’États de la CĂ©dĂ©ao rĂ©unis Ă  Abidjan dĂ©cident de suspendre le Mali de l’organisation afin de sanctionner les putschistes et d'envoyer une dĂ©lĂ©gation composĂ©e des prĂ©sidents ivoirien, bĂ©ninois, burkinabĂ©, nigĂ©rien et libĂ©rien[104].
    • Le CNRDR annonce l'adoption d'une loi fondamentale pour remplacer la constitution suspendue[105] - [106].
  • Jeudi :
    • Des heurts se produisent entre partisans et opposants du putsch Ă  la bourse du travail de Bamako[107]. Les manifestations Ă  la bourse du travail sont interdites, les militaires arrĂŞtent 26 leaders anti-putschistes, six sont retenus en dĂ©tention au camp de Kati, les autres sont relâchĂ©s[108].
    • Une manifestation pro-putschiste sur le tarmac de l’aĂ©roport de Bamako empĂŞche l’avion transportant les dĂ©lĂ©gations des chefs d’État de la CĂ©dĂ©ao d’atterrir. Les prĂ©sidents Alassane Ouattara, Boni Yayi, Blaise CompaorĂ©, Ellen Johnson Sirleaf et Mahamadou Issoufou se retrouvent Ă  Abidjan pour une rĂ©union de crise[109]. La CĂ©dĂ©ao lance un ultimatum Ă  la junte, leur demandant de rĂ©tablir l’ordre constitutionnel dans un dĂ©lai de 72 heures. Ă€ dĂ©faut, la CĂ©dĂ©ao prendra des sanctions diplomatiques et financières contre la junte : interdiction de voyager et un gel des avoirs dans la rĂ©gion pour les membres de la junte mais aussi fermeture des frontières, la fermeture de l'accès aux ports des pays cĂ´tiers de la zone et un gel des comptes du Mali Ă  la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO)[110].

Avril 2012

  • Dimanche :
    • La junte militaire ordonne Ă  l'armĂ©e malienne de cesser les combats et de laisser la ville de Gao "ouverte"[114] - [115]. Les rebelles pĂ©nètrent dans Tombouctou. Un civil a Ă©tĂ© tuĂ© par un Ă©clat d’obus reçu au ventre. Selon des tĂ©moins joints par l’AFP, des scènes de pillages ont Ă©tĂ© observĂ©es, le directeur d’une succursale de banque a dĂ©noncĂ© le pillage du trĂ©sor, des banques, de la police, du gouvernorat et de l’hĂ´pital. Des pillages des bâtiments publics ont Ă©galement Ă©tĂ© signalĂ©s Ă  Gao[116]. L’agence France-Presse rapporte des tĂ©moignages d’un fonctionnaire affirmant que le siège du ComitĂ© international de la Croix-Rouge a Ă©tĂ© pillĂ© tout comme des banques et le TrĂ©sor, et d’un hĂ´telier affirmant que son hĂ´tel a Ă©tĂ© dĂ©truit tout comme des bars par des hommes barbus criant « Dieu n’aime pas l’alcool »[117]. Radio Vatican annonce que l’église catholique de Gao a Ă©tĂ© dĂ©truite et que des chrĂ©tiens ont Ă©tĂ© physiquement menacĂ©s et ont dĂ» fuir la ville[118].
    • Le capitaine Amadou Haya Sanogo annonce qu'il rĂ©tablit la Constitution de la rĂ©publique du Mali du et les institutions, et promet des « consultations avec les forces vives du pays » dans le cadre d'une« transition »[119]. Cette dĂ©claration n'est pas suivie d'effet.
  • Lundi :
    • Ansar Dine prend le contrĂ´le de Tombouctou et chasse les combattants du MNLA[120].
    • La CĂ©dĂ©ao dĂ©cide de la mise en place immĂ©diate de sa force d’attente et un embargo total considĂ©rant que la junte n’a pas remis en place comme demandĂ© l’ordre constitutionnel. Amadou Haya Sanogo prend acte de cette dĂ©cision et dĂ©clare que« l'urgence est le recouvrement de l'intĂ©gritĂ© territoriale »[121].


  • Mardi :
    • Trois chefs d’AQMI, Abou ZĂ©id, Mokhtar Belmokhtar et Yahya Abou Al-Hammam sont signalĂ©s Ă  Tombouctou oĂą ils participeraient Ă  une rencontre avec Iyad Ag Ghali, chef d’Ansar Dine et les imans de la ville[122].
    • les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine rĂ©unis Ă  Addis-Abeba (Éthiopie) prennent des sanctions (interdiction de voyager et gel des actifs) contre « le chef et les membres de la junte militaire », « tous les individus et entitĂ©s qui contribuent d'une façon ou d'une autre au maintien du statu quo anticonstitutionnel », ainsi que les « dirigeants et membres des groupes armĂ©s et rebelles dans le nord du Mali »[123].
  • Mercredi :
    • Le MNLA annonce mettre fin unilatĂ©ralement aux opĂ©rations militaires Ă  compter du Ă  minuit (TU)[124].
    • le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies a adoptĂ© une dĂ©claration rĂ©itĂ©rant son appel en faveur du rĂ©tablissement immĂ©diat de l'ordre constitutionnel et du gouvernement dĂ©mocratiquement Ă©lu et demandant Ă  la junte d’assurer la sĂ©curitĂ© de toutes les personnalitĂ©s maliennes et la libĂ©ration de celles qui sont dĂ©tenues[125] - [126]. La junte annonce le report de la convention nationale qu’elle avait convoquĂ© Ă  partir du . Les partis politiques et la sociĂ©tĂ© civile opposĂ© au coup d’État ont annoncĂ© leur refus d’y participer[127].
  • Vendredi :
    • Par un communiquĂ© publiĂ© sur son site, le MNLA dĂ©clare proclamer « irrĂ©vocablement, l’État indĂ©pendant de l’Azawad Ă  compter de ce jour »[130] - [131] - [132]. ImmĂ©diatement, l'Union africaine rejette « totalement la prĂ©tendue dĂ©claration d'indĂ©pendance ». Jean Ping, prĂ©sident de la commission de l'Union africaine condamne « fermement cette annonce, qui est nulle et sans aucune valeur » et affirme que « l'Union africaine et ses États membres ne mĂ©nageront aucun effort pour contribuer Ă  rĂ©tablir l'autoritĂ© de la RĂ©publique du Mali sur l'ensemble de son territoire national et mettre un terme aux attaques perpĂ©trĂ©es par des groupes armĂ©s et terroristes dans la partie nord du pays »[133]. Alain JuppĂ©, ministre français des Affaires Ă©trangères dĂ©clare que le France refuse d’accepter « la dĂ©claration unilatĂ©rale d'indĂ©pendance qui a Ă©tĂ© faite par l'un des mouvements qui animent aujourd'hui ce qui se passe dans le nord du Mali, le MNLA » ajoutant que « La France est attachĂ©e Ă  l'intĂ©gritĂ© territoriale du Mali, il n'est pas question de remettre en cause la souverainetĂ© de ce pays »[134]. L’Union europĂ©enne rejette cette indĂ©pendance[135].
    • La junte signe un accord de sortie de crise avec la mĂ©diation ouest-africaine dans lequel elle s’engage Ă  rendre le pouvoir au civil après la dĂ©mission du prĂ©sident de la rĂ©publique renversĂ© lors du coup d’État[136]. Le prĂ©sident de l’assemblĂ©e nationale assurera la transition. L’accord prĂ©voit la nomination d’un Premier ministre de transition qui aura tous les pouvoirs pour l’organisation des Ă©lections dans un dĂ©lai de 40 jours. Une loi d’amnistie contre les auteurs du coup d’État sera adoptĂ©e.


  • Dimanche :
    • Le prĂ©sident Amadou Toumani TourĂ© prĂ©sente officiellement sa dĂ©mission dans une lettre remis Ă  Djibrill BassolĂ©, ministre des affaires Ă©trangères burkinabè[136]. ** La CĂ©dĂ©ao dĂ©cide de lever toutes les sanctions prises contre le Mali[137].
    • Un nouveau groupe armĂ© rebelle annonce sa crĂ©ation : le Front de libĂ©ration nationale de l'Azawad. ComposĂ© quasi exclusivement d’Arabes de la rĂ©gion de Tombouctou, il est dirigĂ© par un secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral Mohamed Lamine Ould Sidatt, Ă©lu de la rĂ©gion, et par un Ă©tat-major militaire, commandĂ© par le lieutenant-colonel Housseine Khoulam, qui a fait dĂ©fection de l'armĂ©e malienne. Il se fixe comme objectif « la libĂ©ration de l'Azawad, l'instauration d'un climat de confiance entre ses communautĂ©s », « la sĂ©curisation des personnes et des biens » et « l'instauration d'un cadre de dialogue pour une paix durable »[138].
  • Mardi , la Cour constitutionnelle du Mali constate officiellement la vacance de la prĂ©sidence, annonce que Dioncounda TraorĂ©, prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, assure l'intĂ©rim du prĂ©sident de la RĂ©publique et prĂ©cise que « le scrutin en vue de l'Ă©lection du nouveau prĂ©sident de la RĂ©publique doit ĂŞtre organisĂ© 21 jours au moins et 40 jours au plus Ă  compter de la notification du prĂ©sent arrĂŞt »[139].
  • Du lundi 16 au mercredi , des hommes politiques et des militaires proches du prĂ©sident renversĂ© sont arrĂŞtĂ©s par des hommes armĂ©s[140].
  • Jeudi , au soir, Amadou Toumani TourĂ© quitte Bamako pour le SĂ©nĂ©gal. les 22 responsables civils et militaires arrĂŞtĂ©s les jours prĂ©cĂ©dents, sont libĂ©rĂ©s mais toujours menacĂ©s de poursuites judiciaires ultĂ©rieures notamment pour dĂ©tention d'armes, qui auraient Ă©tĂ© dĂ©couvertes au domicile de certains d'entre eux, selon la gendarmerie[142].
  • Mercredi , cheick Modibo Diarra forme un gouvernement de transition, rĂ©duit Ă  24 membres, composĂ© surtout de techniciens et de militaires, avec notamment pour mission difficile de ramener la paix dans le nord du pays occupĂ© par des groupes armĂ©s[143].
  • Jeudi , la CĂ©dĂ©ao, Ă  l'issue d'un sommet extraordinaire Ă  Abidjan, annonce le dĂ©ploiement d'une force rĂ©gionale au Mali afin de « sĂ©curiser les organes de la transition et le gouvernement intĂ©rimaire » et « parer Ă  toute Ă©ventualitĂ© dans l'hypothèse de l'usage de la force pour le recouvrement de l'intĂ©gritĂ© territoriale du Mali » selon les explications fournies par KadrĂ© DĂ©sirĂ© OuĂ©draogo, prĂ©sident de la commission de la CĂ©dĂ©ao[144].
  • Lundi , des militaires paracommandos proches du prĂ©sident renversĂ© Amadou Toumani TourĂ©, communĂ©ment appelĂ© « bĂ©rets rouges », tentent de prendre d'assaut le siège de la tĂ©lĂ©vision nationale. Les combats entre ces proches de l'ancien prĂ©sident et les militaires putschistes fidèles au capitaine Amadou Sanogo (« les bĂ©rets verts » durent deux jours et font de nombreuses victimes, un bilan faisant Ă©tat de 22 morts et des dizaines de blessĂ©s. Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra a appelĂ© les maliens a ne pas cĂ©der Ă  la panique[145].

Mai 2012

  • Lundi :
    • Les chefs d'État de la CĂ©dĂ©ao menacent de prendre des nouvelles sanctions contre les putschistes si ceux-ci continuer Ă  bloquer le retour du pouvoir civil. Amadou Haya Sanogo demande au Premier ministre d'organiser une « convention nationale » afin de dĂ©signer le prĂ©sident de la transition[147].
    • Ă€ Gao, des centaines d'habitants manifestent contre les groupes armĂ©s qui contrĂ´le la ville. Au moins cinq manifestants sont blessĂ©s[148].
  • Vendredi , l'AssemblĂ©e nationale adopte Ă  l'unanimitĂ© des 122 dĂ©putĂ©s prĂ©sents la loi d'amnistie prĂ©vue par l'accord-cadre du . L'amnistie concerne les faits commis entre la pĂ©riode allant du , date du dĂ©but de la mutinerie de militaires ayant dĂ©bouchĂ©, le , sur le renversement des institutions, jusqu'au , date de la prestation de serment du PrĂ©sident de la RĂ©publique par intĂ©rim et concerne notamment les infractions de mutinerie, atteinte Ă  la sĂ»retĂ© intĂ©rieure de l'État, atteinte Ă  la sĂ»retĂ© extĂ©rieure de l'État, destructions d'Ă©difices, opposition Ă  l'autoritĂ© lĂ©gitime, violences et voies de fait, homicide volontaire, involontaire, pillage, atteintes aux biens publics [149].
  • Dimanche , un accord est conclu Ă  Bamako entre les putschistes, les autoritĂ©s intĂ©rimaires et la CĂ©dĂ©ao qui fixe la durĂ©e la pĂ©riode de transition Ă  12 mois[150].
  • Lundi :
    • Une manifestation est organisĂ©e Ă  Bamako contre le maintien de Dioncounda TraorĂ© comme prĂ©sident de la transition. Pris Ă  partie par des manifestants dans le palais prĂ©sidentiel, le chef de l'État par intĂ©rim est violemment frappĂ©. Le lendemain, l'assemblĂ©e nationale assimile cette agression Ă  une tentative d'assassinat[151]. Mercredi 23, Ă  la suite de son agression, Dioncounda TraorĂ© part en France pour des examens mĂ©dicaux[152].
    • Une radio de Niono appartenant au rĂ©seau Kayira, proche du parti SolidaritĂ© africaine pour la dĂ©mocratie et l'indĂ©pendance, favorable aux putschistes, est incendiĂ©e tĂ´t le matin[153].
  • Samedi , le MNLA et Ansar Dine annonce leur fusion en vue de la crĂ©ation d'un État islamiste de l'Azawad. Cependant, deux jours plus tard, le MNLA dĂ©nonce cet accord Ă  cause d'un dĂ©saccord liĂ© Ă  l'application de la charia voulue par Ansar Dine[154].


  • Mercredi , le prĂ©sident bĂ©ninois Thomas Boni Yayi, en visite officielle Ă  Paris, annonce au cours d'une confĂ©rence de presse ĂŞtre favorable Ă  la mise en place d'une force d'intervention africaine au Mali avec le soutien des Nations unies, avec un double objectif: l'accompagnement de la transition et la protection des autoritĂ©s intĂ©rimaires et la sauvegarde de l'intĂ©gritĂ© territoriale du Mali[155].

Juin 2012

  • Du dimanche 3 au mardi ,se tient le premier congrès de l’Alliance de la communautĂ© arabe du Mali Ă  Nebkett Lahwach en Mauritanie qui affiche son « attachement Ă  l’unitĂ© et l’intĂ©gritĂ© territoriale du Mali » ainsi qu’à « Ă  la cohabitation pacifique entre toutes les communautĂ©s nationales en gĂ©nĂ©ral et celles du nord en particulier »[156].
  • Mercredi :
    • Une rĂ©union de concertation sur la situation au Mali Ă  LomĂ©, en marge du sommet de l’Union Ă©conomique et monĂ©taire ouest-africaine (UEMOA), rĂ©unit les chefs d'État des pays de la CEDEAO ainsi Daniel Kablan Duncan, ministre des Affaires Étrangères de CĂ´te d'Ivoire et PrĂ©sident du Conseil des ministres de la CEDEAO, Djibrill BassolĂ©, ministre des Affaires Ă©trangères du Burkina Faso; KadrĂ© DĂ©sirĂ© OuĂ©draogo, PrĂ©sident de la Commission de la CEDEAO, SaĂŻd Djinnit, ReprĂ©sentant SpĂ©cial du SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral des Nations unies pour l’Afrique de l’ouest et Modibo Diarra, Premier ministre du Mali. Ils condamnent les exactions commises par les groupes armĂ©s au nord Mali, rĂ©affirment leur dĂ©cision d’envoyer des troupes au Mali et demandent « aux PrĂ©sidents en exercice de la CEDEAO et de l’Union africaine de saisir le Conseil de SĂ©curitĂ© des Nations Unies afin d’obtenir un mandat autorisant le dĂ©ploiement des troupes sous le chapitre 7 de la Charte des Nations Unies pour mener toutes les actions nĂ©cessaires au rĂ©tablissement de l’intĂ©gritĂ© territoriale du Mali et au besoin par l’usage de la force ». Ils rĂ©affirment Ă©galement « la non-reconnaissance du CNRDRE par la CEDEAO et de tout statut de Chef d’État ou d’ancien Chef d’État au Capitaine Amadou Sanogo »[157].
    • L’hebdomadaire français Le Canard enchaĂ®nĂ©, citant une source de la Direction du renseignement militaire français, affirme que le Qatar financerait les mouvements qui occupent le nord du Mali, MNLA, Ansar Dine, AQMI et MUJAO[158].


  • Jeudi , le gouvernement rĂ©uni en conseil des ministres adopte un projet de loi portant « prorogation du mandat des DĂ©putĂ©s de la IVème lĂ©gislature de l’AssemblĂ©e Nationale » pour toute la durĂ©e de la transition[159].
  • Lundi :
    • Le prĂ©sident français François Hollande, Ă  l’issue d’une rencontre avec le prĂ©sident nigĂ©rien Mahamadou Issoufou, dĂ©clare craindre « l’installation de groupes terroristes au nord-Mali » et dĂ©clare que la France soutiendra la demande des pays africains pour une rĂ©solution de l’Onu[161].
    • Le mouvement d’autodĂ©fense Ganda Izo (qui signifie « les fils du terroir » en langue SonghaĂŻ) dirigĂ© par Amadou Seybou Diallo dĂ©clare dans un communiquĂ© se donner « comme mission de libĂ©rer les rĂ©gions occupĂ©es au lieu d’assister impuissamment Ă  l’asservissement des populations par des terroristes sans foi ni loi »[162].
  • Mercredi , des violents combats opposent le MNLA ou combattants du MUJAO Ă  Gaofaisant au moins vingt morts. Le MUJAO prend le contrĂ´le de la ville et fait fuir les indĂ©pendantistes touaregs du MNLA[164].Voir aussi : Bataille de Gao (juin 2012).

Juillet 2012

  • Mercredi , le Collectif des ressortissants du Nord-Mali (Coren) organise un sit-in sur la place de l’indĂ©pendance Ă  Bamako pour protester contre l’inaction du gouvernement pour libĂ©rer les rĂ©gions du nord du Mali[165].
  • Mardi , les journalistes organisent une « journĂ©e presse morte » et manifestent Ă  Bamako pour dĂ©noncer les intimidations, les agressions et les violences dont les journalistes sont victimes depuis le coup d'État[166].


  • Mardi :
    • Le parti d’opposition SolidaritĂ© africaine pour la dĂ©mocratie et l'indĂ©pendance (SADI) annonce avoir dĂ©posĂ© un recours en annulation des dĂ©cisions de la CEDEAO contre la dĂ©cision de prolonger de douze mois la transition et de maintenir Dioncounda TraorĂ© comme prĂ©sident par intĂ©rim[169].
    • Amnesty International publie un rapport qui dĂ©nonce les exactions commises par l’ex-junte militaire en faisant Ă©tat de tortures et sĂ©vices sexuels commis sur 21 militaires arrĂŞtĂ©s et la disparition de 21 personnes. L’association demande aux autoritĂ©s maliennes d'ouvrir des enquĂŞtes sur ces disparitions forcĂ©es, les exĂ©cutions extrajudiciaires et les tortures[170].

Août 2012

  • Samedi , le prĂ©sident par intĂ©rim Dioncounda TraorĂ© termine ses consultations des forces vives de la nation dĂ©butĂ©es le lundi en vue de la constitution d’un gouvernement d’union nationale[171].
  • Dimanche
    • Ă€ Gao, un animateur d’une radio est battu par des islamistes qui lui reprochaient d’avoir relatĂ© une manifestation contre l’amputation de la main d’un voleur[172].
    • la Coalition malienne des droits de l’enfant (Comad), organisme regroupant 78 associations maliennes et internationales, prĂ©sente une enquĂŞte dĂ©nonçant le recrutement d’enfants soldats par les groupes armĂ©es islamistes. Mamoud Lamine CissĂ©, prĂ©sident de la Comad affirme que « la situation est très grave et inquiĂ©tante, pour nous, organisations dĂ©fenseurs des droits de l’homme et de l’enfant, parce que nous avons des informations de sources concordantes que des centaines d’enfants, entre 9 ans et 17 ans, sont en train d’être exploitĂ©s Ă  des fins militaires et idĂ©ologiques, en toute impunitĂ©, par des groupes armĂ©s au nord du Mali »[173].
  • Lundi :
    • Une manifestation rassemblant quelques centaines de personnes rĂ©clamant la dĂ©mission de prĂ©sident par intĂ©rim Dioncounda TraorĂ© est dispersĂ©e par la police[167].
    • La mine d’or de Gounkoto dans le Cercle de KĂ©niĂ©ba est inaugurĂ©e. Cette neuvième mine d’or au Mali dont les rĂ©serves d’or sont Ă©valuĂ©es Ă  51,4 tonnes et dont le capital est dĂ©tenu Ă  80 % par la sociĂ©tĂ© africaine Randgold et Ă  20 % par l'État malien, devrait permettre la crĂ©ation de 600 emplois et procurer Ă  l'État 250 milliards de francs CFA pendant huit ans[174].
  • Mardi :
    • Le procès des organisateurs de la manifestation du , rĂ©clamant le dĂ©part du prĂ©sident intĂ©rimaire qui s’est terminĂ© par l’agression de Dioncounda TraorĂ©, et celui des accusĂ©s de cette agression a lieu Ă  Bamako. Le procureur gĂ©nĂ©ral SarambĂ© Coulibaly a rĂ©clamĂ© six mois de prison contre les accusĂ©s et de un Ă  cinq ans de prison pour les trois leaders de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam), Hamadoun Amio Guindo, Younouss Hameye Dicko et Rokhia Sanogo, organisateurs de la manifestations accusĂ©s de troubles Ă  l’ordre public[175].
    • Iyad Ag Ghali, dirigeant d’Ansar Dine, dĂ©clare, après avoir rencontrĂ© Djibrill BassolĂ©, ministre burkinabè des Affaires Ă©trangères, accepter la mĂ©diation du prĂ©sident du Burkina Faso Blaise CompaorĂ©[176].
  • Mercredi ,le prĂ©sident par intĂ©rim Dioncounda TraorĂ© signe un dĂ©cret nommant le capitaine Amadou Haya Sanogo prĂ©sident du ComitĂ© militaire de suivi de la rĂ©forme des forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ©[177].
  • Mercredi :
    • Le Bureau des Nations unies pour la coordination des Affaires humanitaires (Ocha) publie un rapport faisant Ă©tat au de 261 624 rĂ©fugiĂ©s maliens enregistrĂ©s dans les pays voisins et 174 000 dĂ©placĂ©s Ă  l’intĂ©rieur du territoire malien[179].
    • Le gouvernement rĂ©uni en conseil des ministres adopte un projet de loi portant prorogation du mandat des conseillers nationaux. Les conseillers nationaux qui siègent au Haut conseil des collectivitĂ©s ont Ă©tĂ© Ă©lus en 2007. Les Ă©lections auraient dĂ» se dĂ©rouler le mais n’ont pu avoir lieu Ă  la suite du coup d’État militaire du 22 mars 2012. Le mandat des conseillers nationaux est proroger jusqu’à l’élection des nouveaux conseillers[180].
  • Mercredi , Oussama Ould Abdel Kader, un des porte-parole du Mujao, annonce l’interdiction de la diffusion de toute musique dite "profane" sur les radios privĂ©es[182].
  • Mardi , le tribunal de première instance de la commune III de Bamako condamne les auteurs de l’agression du prĂ©sident intĂ©rimaire Dioncouda TraorĂ© le Ă  six mois de prison avec sursis. Les trois leaders de la Copam, Hamadoun Amion Guindo, Younouss Hamèye Dicko et Rokia Sanogo, reconnus coupables du dĂ©lit de complicitĂ© de troubles graves Ă  l’ordre public, sont condamnĂ©s Ă  la mĂŞme peine[184].

Septembre 2012

  • Samedi , des soldats maliens ont ouvert le feu et tuĂ© seize prĂ©dicateurs musulmans dans la localitĂ© de Diabaly. Les militaires maliens les auraient considĂ©rĂ©s par erreur comme des combattants islamiques. Les victimes sont des arabes de nationalitĂ© malienne et mauritanienne appartenant Ă  confrĂ©rie Dawa qui se rendaient Ă  Bamako. Le gouvernement malien prĂ©sente ses regrets Ă  la Mauritanie et ordonne une enquĂŞte pour dĂ©terminer les circonstances de cette fusillade. Le prĂ©sident mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz qualifie de « crime odieux (...) commis en raison des circonstances politiques et sĂ©curitaires difficiles que traverse ce pays frère »[188].
  • Dimanche , Nabil Abou Alqama, Ă©mir de l’organisation terroriste AQMI, meurt dans un accident de voiture Ă  200 km de Gao[189].
  • Mercredi , le gouvernement rĂ©uni en conseil des ministres a accordĂ© la licence Ă  un troisième opĂ©rateur tĂ©lĂ©phonique au Mali, dĂ©nommĂ© Alpha tĂ©lĂ©com Mali[191].
  • Vendredi , le prĂ©sident par intĂ©rim Dioncounda TraorĂ© appelle dans une dĂ©claration Ă  la Nation Ă  la veille de la fĂŞte nationale les groupes armĂ©s au nord au dialogue et Ă  la nĂ©gociation[193].
  • Dimanche :
    • Le gouvernement malien et la CĂ©dĂ©ao ont entĂ©rinĂ© un accord qui prĂ©voit que les forces armĂ©es de la CĂ©dĂ©ao appuieront les soldats maliens pour la reconquĂŞte du nord du pays[195].
    • Le MUJAO et Ansar Dine se dise prĂŞt Ă  nĂ©gocier avec le gouvernement malien Ă  la condition que celui-ci accepte l’imposition de la charia[196].
  • Lundi , un responsable du MNLA, Ibrahim Ag Mohamed Asseleh, membre du Conseil de transition de l'Azawad a menacĂ© la mise en Ĺ“uvre d’« alliances de circonstance avec les groupes islamistes et terroristes » si une intervention militaire avait lieu avant qu’un accord soit trouvĂ© entre indĂ©pendantistes touaregs et le gouvernement malien[197].
  • Vendredi ,une manifestation, organisĂ©e par la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam) favorable aux putschistes, a rassemblĂ© une centaine de personnes Ă  Bamako protestant contre le blocage des armes destinĂ©es Ă  l’armĂ©e malienne Ă  Conakry et le projet d’intervention d’une force ouest-africaine pour la reconquĂŞte du nord du pays[198].

Octobre 2012

  • Vendredi , le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies adopte Ă  l’unanimitĂ© la rĂ©solution 2071 prĂ©sentĂ©e par la France. Cette rĂ©solution appelle les autoritĂ©s maliennes Ă  engager un dialogue politique avec les groupes rebelles maliens et les reprĂ©sentants lĂ©gitimes de la population locale du Nord du Mali. Elle menace de sanctions les groupes armĂ©s au Nord-Mali qui ne se dissocieraient pas des mouvements terroristes. Afin de « donner suite Ă  la demande des autoritĂ©s de transition maliennes qu’une force militaire internationale prĂŞte son concours aux forces armĂ©es maliennes en vue de la reconquĂŞte des rĂ©gions occupĂ©es du nord du Mali », elle demande au secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations unies, en lien avec la CĂ©dĂ©ao et l’Union africaine de remettre dans les 45 jours un rapport dĂ©taillĂ© notamment sur « les moyens et modalitĂ©s du dĂ©ploiement envisagĂ© et, en particulier, le concept d’opĂ©rations, les capacitĂ©s de constitution de la force, ses effectifs et les coĂ»ts financiers de soutien »[202] - [203].
  • Samedi , dans un entretien publiĂ© par l’Agence Nouakchott Information, le nouvel Ă©mir d’AQMI, Yahya Abou El-Hammam, menace la France en dĂ©clarant qu’une intervention militaire dans le nord du Mali signerait « l'arrĂŞt de mort des otages français »[204].
  • Samedi , des islamistes qui contrĂ´lent la ville dĂ©truisent le Monument de l’indĂ©pendance Ă  Tombouctou[206].

Novembre 2012

  • Mardi , a l’issue d’une rencontre Ă  Ouagadougou avec le prĂ©sident burkinabè Blaise CompaorĂ©, mĂ©diateur de l'Afrique de l'Ouest dans la crise malienne, les dĂ©lĂ©gations d’Ansar Dine a fait une dĂ©claration pour rejeter « toute forme de terrorisme » sans cependant se dĂ©marquer de ses alliĂ©s MUJAO et AQMI[207].
  • Dimanche , les chefs d’État de la CommunautĂ© Ă©conomique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se sont rĂ©unis Ă  Abuja (Nigeria et ont validĂ© le projet d’envoi d’une force africaine constituĂ© de 3 300 soldats pour appuyer l’armĂ©e malienne pour la reconquĂŞte du nord du Mali. Le principe de la Mission de la CĂ©dĂ©ao au Mali doit ĂŞtre validĂ© par le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies. Mahamadou Djeri MaĂŻga, vice-prĂ©sident du MNLA dĂ©clare Ă  RFI refuser « toute intervention militaire sur le territoire de l’Azawad sans un règlement politique du diffĂ©rend qui nous oppose au Mali ». Un responsable d’Ansar Dine menace qu’en cas d’intervention militaire que « c’est toute la sous-rĂ©gion qui pourrait s’embraser »[208].
  • Mercredi , Ă  Ouagadougou, Hamada Ag Bibi, un des responsables du mouvement Ansar Dine, affirme que son groupe « renonçait Ă  imposer la charia dans tout le Mali mais exigeait de l'appliquer dans son fief de Kidal » tandis que Mohamed Ag Aharib, porte-parole d’Ansar Dine prĂ©cise qu’il souhaite « Ă©tendre l'application de la loi islamique Ă  toute la rĂ©gion du nord du Mali »[209].
  • Mardi , un Français, Gilberto Rodriguez LĂ©a, a Ă©tĂ© enlevĂ© par des jihadistes Ă  DiĂ©ma. L’enlèvement est revendiquĂ© deux jours plus tard par le Mouvement pour l'unicitĂ© et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), revendication confirmĂ©e par une vidĂ©o diffusĂ©e sur un site d’information en ligne mauritanien le , dans laquelle l’otage lit un message demandant aux autoritĂ©s françaises de rĂ©pondre favorablement aux revendications du MUJAO[214].
  • Jeudi Ă  Paris, le reprĂ©sentant spĂ©cial de la France pour le Sahel Jean FĂ©lix-Paganon reçoit une dĂ©lĂ©gation du MNLA conduite par son chef Bilal Ag Acherif. Si le MNLA souhaite l’ouverture de nĂ©gociations politiques, la France rĂ©affirme sa volontĂ© que l'intĂ©gritĂ© territoriale du pays soit rĂ©tablie[215].
  • Samedi au palais des congrès de Bamako, les leader religieux organisent une rencontre et s’expriment contre les extrĂ©mistes qui contrĂ´lent le nord du Mali[216].
  • Mercredi , la chaine de tĂ©lĂ©vision Al Jazeera diffuse une vidĂ©o dans laquelle le dirigeant d’AQMI Abdelmalek Droukdel menace la France et les chefs d’État africains en cas d’intervention militaire dans le nord du Mali et enjoint Ă  la population malienne d'Ă©pouser les idĂ©es du groupe Ansar Dine et d'imposer la charia mĂŞme dans la partie sud du Mali. Cette vidĂ©o est ensuite diffusĂ©e sur internet sur les forums djihadistes proches d’Al-QaĂŻda[217] - [218].

DĂ©cembre 2012

  • Samedi Ă  Bamako, l'Alliance des dĂ©mocrates patriotes pour une sortie de crise (ADPS), regroupement d’une quinzaine de partis politiques maliens et d’associations, prĂ©sidĂ©e par l’ancien Premier ministre Soumana Sako, organise un forum sur le nord Mali, appelant Ă  sa libĂ©ration et exprimant des rĂ©serves sur les mĂ©diations de l'AlgĂ©rie et du Burkina Faso, exprimant, selon Soumana Sako, son dĂ©saccord « pour nĂ©gocier quoi que ce soit avec des rebelles sĂ©paratistes, minoritaires, dirigeants autoproclamĂ©s non Ă©lus »[219].
  • Lundi 3 et mardi , les transporteurs routiers du Mali observent une grève de 48 heures, aucun minibus « Sotrama »ne circule Ă  Bamako, les revendications portent notamment sur la fin des tracasseries policières et le « racket des policiers »[220].
  • Mardi Ă  Ouagadougou, le prĂ©sident burkinabè Blaise CompaorĂ© reçoit sĂ©parĂ©ment puis ensemble les reprĂ©sentants du gouvernement malien, du MNLA et d’Ansar Dine. Djibrill BassolĂ©, ministre burkinabè des Affaires Ă©trangères, dans une dĂ©claration finale, indique qu’ils ont reconnu la nĂ©cessitĂ© de crĂ©er « un cadre de dialogue intermalien » basĂ© sur plusieurs principes : « l’union nationale et de l’intĂ©gritĂ© territoriale »; le respect «« des droits de l’homme et de la libertĂ© religieuse » et le rejet, Ă©galement, de «« toute forme d’extrĂ©misme et de terrorisme »[221].
  • Mardi , le Premier ministre cheick Modibo Diarra prĂ©sente sa dĂ©mission et celle de son gouvernement. MalgrĂ© les dĂ©mentis du capitaine Amadou Haya Sanogo, le Premier ministre aurait Ă©tĂ© forcĂ© Ă  dĂ©missionner et placĂ© sous rĂ©sidence surveillĂ©e par les militaires[222]. Le soir mĂŞme, le prĂ©sident par intĂ©rim Dioncounda TraorĂ© nomme Diango Cissoko Premier ministre[223]. Dans une interview Ă  RFI le , Pierre Buyoya, haut reprĂ©sentant de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel dĂ©clare que « l'Union africaine condamne les conditions dans lesquelles Cheick Modibo Diarra a Ă©tĂ© forcĂ© de dĂ©missionner par les militaires. Nous souhaitons que cet incident malheureux soit un tournant pour le Mali »[224].
  • Samedi , le Premier ministre Diango Cissoko nomme son gouvernement. La plupart des ministres du gouvernement prĂ©cĂ©dent, Ă  l’exception des proches de l’ancien Premier ministre cheick Modibo Diarra, sont maintenus. Amadou KoĂŻta, porte-parole du Front Uni pour la sauvegarde de la dĂ©mocratie et la RĂ©publique, opposĂ© au putsch militaire, dĂ©clare soutenir ce gouvernement[225].
  • Vendredi , Bay Dikmane et Mohamed Ag Akharib reprĂ©sentants respectifs du MNLA et d’Ansar Dine, rĂ©unis Ă  Alger, signent un accord qui prĂ©voit la sĂ©curisation du nord du Mali et des nĂ©gociations avec le gouvernement malien. Le reprĂ©sentant d’Ansar dine refuse de nĂ©gocier sur l’application de la charia[227].
  • Lundi , la compagnie aĂ©rienne Air Mali annonce la suspension de ses activitĂ©s pour une durĂ©e de neuf mois en raison de la situation politique et Ă©conomique du pays[229].

Notes et références

  1. Gouvernement, « Conseil des Ministres du 4 janvier 2012 », journaldumali.com,
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  5. Allaye Lam, « Assemblée nationale : les sachets plastiques déclarés indésirables », L’Essor,‎ (lire en ligne)
  6. Allaye Lam, « Assemblée nationale : LE souci d’une décentralisation améliorée », L’Essor,‎ (lire en ligne)
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  8. Hadama B. Fofana, « Syndicat de l’éducation de Base : La grève illimitée se poursuit », Le Républicain,‎ (lire en ligne)
  9. Assane Koné, « Présidentielle 2012 : Quinze formations politiques se donnent la main pour faire élire IBK », Le Républicain,‎ (lire en ligne)
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  14. « Bilans contradictoires de l’armée et des rebelles au sujet des combats dans le nord-est du Mali », RFI, ; « Nord-Mali : "plusieurs morts" dans des affrontements avec des rebelles touaregs », Jeune Afrique,
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  49. entretien par Christophe Boisbouvier, « Soumeylou Boubèye Maïga, chef de la diplomatie malienne, contre «tout partage du territoire» », RFI,
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  53. interview par Thomas Hofnung, «Aqmi : des jihadistes et des voyous», Libération.fr,
  54. Baba Ahmed, « Mali : les rebelles du MNLA frappent dans le Sud », jeuneafrique.com,
  55. « Mme Dandara Touré, le nouveau ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille : une professionnelle du domaine », L'Essor,‎ (lire en ligne)
  56. Alou Badra Haïdara, « Ministère de la promotion de la femme, de l'enfant et de la famille : Qui est la nouvelle ministre ? », L'indépendant,‎ (lire en ligne)
  57. Interview par Malika Groga-Bada, « Mahmoud Ag Aghaly (MNLA) : "Donnez nous l'indépendance et ce sera la fin d'Aqmi" au Mali », jeuneafrique.com,
  58. Madiba Keïta, « Exécutions sommaires de Aguel’hoc : la commission d’enquête remet son rapport au chef de l’État », L'Essor,‎ (lire en ligne)
  59. Allaye Lam, « Assemblée nationale : adoption du projet de loi sur la télévision privée », L’Essor,‎ (lire en ligne)
  60. Madiassa Diakité et B. Daou, « L’UDD votera Dioncounda Traoré », Le Républicain,‎ (lire en ligne)
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  62. Issa Fakaba Sissoko, « Mali : « Alain Juppé n’est pas le bienvenu ! » », journaldumali.com,
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  67. « Mali: plusieurs raids aériens contre les rebelles touaregs », RFI,
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  79. AFP, « Mali: un mouvement islamiste proche des Touareg appelle à appliquer la charia »,
  80. AFP, « Mali - Nord: le représentant de l'ONU appel à un cessez-le-feu pour acheminer l'aide humanitaire »,
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Voir aussi

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