Variants du SARS-CoV-2
Le SARS-CoV-2 (coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sĂ©vĂšre) est le virus qui cause la maladie Ă coronavirus 2019 (Covid-19). La sĂ©quence WIV04 / 2019 serait la sĂ©quence d'origine infectant les humains[1]. Comme tout virus, le SARS-CoV-2 a Ă©voluĂ© et a crĂ©Ă© des variants. Certains sont considĂ©rĂ©s comme d'une importance particuliĂšre. D614G est probablement la mutation la plus importante et l'une des plus rĂ©pandues du SARS-CoV-2. Cette mutation empĂȘche un mĂ©canisme d'infection des globules blancs connu sous le nom de facilitation de l'infection par des anticorps.
Les coronavirus sont censĂ©s ĂȘtre stables dans la mesure oĂč ils produisent une enzyme correctrice dâerreurs appelĂ©e « exoribonuclĂ©ase ». DâaprĂšs lâINSERM, le SARS-CoV-2 muterait ainsi deux fois moins rapidement que les virus grippaux[2]. Dans les faits, le SARS-CoV-2 se rĂ©vĂšle assez mutagĂšne[3] - [4].
Fin 2020 et dĂ©but janvier 2021, trois variants problĂ©matiques sont identifiĂ©s : le variant alpha en Angleterre, le variant bĂȘta en Afrique du Sud, et le variant gamma au BrĂ©sil. En 2021, au moins sept autres variants ont Ă©tĂ© recensĂ©s par lâOMS comme dâintĂ©rĂȘt. Les variants les plus contagieux (de 50 Ă 75 % par rapport Ă la souche initiale) ont Ă©tĂ© successivement le variant alpha durant l', puis le variant delta identifiĂ© en Inde Ă partir du .
Fin 2022, de nouveaux variants dĂ©rivant de la souche Omicron circulent dans le monde. : BQ.1.1 en Europe ou XBB en Asie sont "surveillĂ©s du fait de leurs mutations sur la protĂ©ine Spike, leur confĂ©rant un potentiel pouvoir dâĂ©chappement immunitaire"[5].
Ces variants ne remettent pas en cause lâefficacitĂ© des vaccins contre la Covid-19. Seules des combinaisons de mutations bien spĂ©cifiques sur la protĂ©ine S sont susceptibles en thĂ©orie de compromettre l'efficacitĂ© des vaccins. Une combinaison dĂ©jĂ identifiĂ©e pourrait ĂȘtre le trio de mutations[6] - [7] : F140-, Y248* et E484K.
Nomenclature
Aucune nomenclature pour les lignĂ©es Ă©volutives du SARS-CoV-2 n'est universellement acceptĂ©e[8], cependant en , lâOrganisation mondiale de la santĂ© travaille sur une « nomenclature standard pour les variants du SARS-CoV-2 qui ne fait pas rĂ©fĂ©rence Ă une localisation gĂ©ographique »[9]. Dans une lettre d'information datĂ©e du , l'OMS annonce nommer les variants par une lettre grecque[10]. L'OMS prĂ©cise que « ces noms ne remplacent pas les noms scientifiques [attribuĂ©s par d'autres], qui vĂ©hiculent des informations scientifiques importantes ».
Bien qu'il existe plusieurs milliers de variants du SARS-CoV-2[11], les sous-types du virus peuvent ĂȘtre placĂ©s dans des groupes beaucoup plus larges tels que les lignĂ©es ou les clades. Plusieurs nomenclatures diffĂ©rentes pour ces sous-types ont Ă©tĂ© proposĂ©es.
Catégorisation des variants
Nextstrain
Nextstrain nomme les clades majeurs par le numéro de l'année et une lettre (les lettres sont successives, depuis « A », chaque nouvelle année)[14], par exemple : 19A, 19B, 20A. Pour un clade émergent, la notation comporte alors le nom du clade parent, et la mutation de nucléotide qui le définit[14] (attention, la numérotation est par nucléotide, et non par codon), par exemple, 19A/28688C signifie : pour le clade 19A, en position de nucléotide 28688, la base nucléique est maintenant la cytosine (C). Une fois que le clade émergent a atteint les critÚres nécessaires, il est renommé comme clade majeur[14], par exemple : 19A/28688C devient 20D.
Les rÚgles de nommage ont été révisées début [15] pour éviter les nommages géographiques tel 20A.EU1 (variant émergent en Europe). Une notation mixte 20H/501Y.V2 ou 20I/501Y.V1 est alors utilisée avec un numéro d'ordre : V1, V2, etc.
Lors de cette révision des rÚgles, les noms des clades ont été conservés (rétrocompatibilité), sauf pour trois noms :
- 20A.EU1 devient « 20E (EU1) » â 20A.EU1 ayant Ă©tĂ© Ă©levĂ© au rang de clade (il devrait alors se nommer « 20E » uniquement) ; les parenthĂšses « (EU1) » Ă©tablissent le lien entre l'ancien et le nouveau nom[15] ;
- 20B/501Y.V1 devient 20I/501Y.V1 â nommage plus complexe : 20B/501Y.V1 ayant Ă©tĂ© Ă©levĂ© au rang de clade (nommĂ© « 20I » uniquement), mais ayant Ă©tĂ© prĂ©cĂ©demment dĂ©fini avec le nom « 501Y.V1 » seul[16], cette mĂȘme terminaison a Ă©tĂ© conservĂ©e, sans provoquer de confusion[15] - [17] ;
- 20C/501Y.V2 devient 20H/501Y.V2 â idem.
Le nom d'un clade Ă©mergeant s'effectue avec le nom du clade parent et, selon le numĂ©ro de nuclĂ©otide, la mutation qui le dĂ©finit[14], par exemple : 20G/1927C signifie un changement de nuclĂ©otide (ici en cytosine â C) Ă la position 1927, dans le clade 20G. Cependant, afin de pouvoir nommer des mutations au niveau des codons, une rĂšgle a Ă©tĂ© dĂ©finie pour attribuer des noms par mutation dans chaque cadre de lecture ouvert (ORF) codant chaque protĂ©ine[15], par exemple 20B/S.484K signifie une mutation du codon (ici codage de la lysine â K) Ă la position 484 dans la protĂ©ine S (notation « S. ») du virus. Les numĂ©ros de codons sont relatifs Ă chaque ORF.
Depuis la précédente définition () le seul clade détecté/défini est : 23A (Omicron, XBB.1.5).
- Clades Nextstrain (2019-2020).
DĂ©but , les clades alors en usage Ă©taient :
20A, 20B, 20C, 20D, 20E, 20F, 20G, 20H/501Y.V2 et 20I/501Y.V1.
Depuis les noms attribués par l'OMS sont alors indiqués :
- Clades Nextstrain, .
- Clades Nextstrain, .
- Clades Nextstrain, .
- Clades Nextstrain, .
Depuis , les lignées Pango sont également indiquées :
- Clades Nextstrain, .
- Clades Nextstrain, .
- Clades Nextstrain, .
GISAID
En mars 2021, GISAID avait défini huit clades[18] pour les variants du SARS-CoV-2. Les clades sont nommés d'aprÚs leur mutation essentielle. Depuis les deux clades initiaux, « S » et « L » (ces noms proviennent d'une étude préalable à celle de GISAID[18] - [19]), les autres clades sont :
- S
- L
- V (pour NS3-G251V)
- G (pour S-D614G)
- GR (pour N-G204R)
- GRY (pour S-N501Y)
- GH (pour NS3-Q57H)
- GV (pour S-A222V)
- GR (pour N-G204R)
Ces clades GISAID peuvent alors ĂȘtre affinĂ©s par la dĂ©finition de lignĂ©es, comme celles de LignĂ©es Pango.
Lignées Pango
Le systÚme de nomenclature « Lignées Pango »[20] est un systÚme standardisé et dynamique, désignant les variants alarmants du SARS-CoV-2 en fonction de la phylogénie[21] - [22].
- A [2019-12-30] (second haplotype dĂ©couvert â aprĂšs « B » â ; la racine de la pandĂ©mie se situe dans cette lignĂ©e A).
- A.23
- A.23.1 [2020-10-21]
- B [2019-12-24] (premier haplotype découvert).
- B.1 [2020-01-24]
- B.1.1 [2020-02-16]
- B.1.1.1
- C.1, alias de B.1.1.1.1
- C.1.2, [2021-05-11], alias de B.1.1.1.1.2
- C.36, alias de B.1.1.1.36
- C.36.3, alias de B.1.1.1.36.3
- C.36.3.1 [2021-03-27], alias de B.1.1.1.36.3.1
- C.36.3, alias de B.1.1.1.36.3
- C.37 [2020-11-08], alias de B.1.1.1.37 (Lambda)
- B.1.1.7 [2020-02-07] (Alpha)
- Q.* [2020-07-11] Ă [2021-03-02], alias de B.1.1.7.*
- B.1.1.28
- P.1 [2020-04-07], alias de B.1.1.28.1 (Gamma)
- P.1.1 [2021-01-07], alias de B.1.1.28.1.1
- P.1.2 [2021-01-14], alias de B.1.1.28.1.2
- P.1.4 [2021-03-19], alias de B.1.1.28.1.4
- P.1.6 [2021-03-26], alias de B.1.1.28.1.6
- P.1.7 [2021-03-10], alias de B.1.1.28.1.7
- P.2 [2020-04-13], alias de B.1.1.28.2 (ZĂȘta)
- P.3 [2021-01-08], alias de B.1.1.28.3 (ThĂȘta)
- P.1 [2020-04-07], alias de B.1.1.28.1 (Gamma)
- B.1.1.316
- R.1 [2020-01-14], alias de B.1.1.316.1
- R.2 [2020-12-22], alias de B.1.1.316.2
- B.1.1.318 [2021-01-07]
- B.1.1.370
- AT.1 [2021-01-18], alias de B.1.1.370.1
- B.1.1.482
- AV.1 [2021-02-18], alias de B.1.1.482.1
- B.1.1.519 [2020-07-22]
- B.1.1.529 [2021-11-08] (Omicron)
- BA.1 [2021-01-12], alias de B.1.1.529.1 (Omicron)
- XD [2022-01-03], recombinant de Delta â lignĂ©e AY.4 (B.1.617.2.4) et BA.1 â voir Ă©galement AY.4 (Delta)
- XE [2022-01-19], recombinant de BA.1 et BA.2 â voir Ă©galement BA.2 (Omicron)
- BA.2 [2021-11-17], alias de B.1.1.529.2 (Omicron)
- XE [2022-01-19], recombinant de BA.1 et BA.2 â voir Ă©galement BA.1 (Omicron)
- BA.3 [2021-11-25], alias de B.1.1.529.3 (Omicron)
- BA.4 [2022-01-10], alias de B.1.1.529.4 (Omicron)
- BA.5 [2022-01-06], alias de B.1.1.529.5 (Omicron)
- BA.1 [2021-01-12], alias de B.1.1.529.1 (Omicron)
- B.1.1.1
- B.1.177 [2020-02-14]
- B.1.214
- B.1.214.2 [2020-11-22]
- B.1.351 [2020-05-09] (BĂȘta)
- B.1.351.1 [2021-01-19]
- B.1.351.2 [2020-12-06]
- B.1.351.3 [2021-01-12]
- B.1.427 [2020-04-11]
- B.1.429 [2020-03-11]
- B.1.466
- B.1.466.2 [2020-08-06]
- B.1.525 [2020-12-11] (Ăta)
- B.1.526 [2020-04-21] (Iota)
- B.1.617
- B.1.617.1 [2020-12-01] (Kappa)
- B.1.617.2 [2020-09-07] (Delta)
- AY.1 [2021-04-05], alias de B.1.617.2.1
- AY.2 [2021-03-12], alias de B.1.617.2.2
- AY.3 [2021-04-23], alias de B.1.617.2.3
- AY.3.1 [2020-11-20], alias de B.1.617.2.3.1
- AY.4 [2020-05-11], alias de B.1.617.2.4
- XD [2022-01-03], recombinant de Delta â lignĂ©e AY.4 (B.1.617.2.4) et BA.1 â voir Ă©galement BA.1 (Omicron)
- AY.5 ... AY.12 [2020-07-13](AY.10) ... [2020-11-15](AY.5), alias de B.1.617.2.5 ... B.1.617.2.12
- AY.13 ... AY.25 [2020-07-21](AY.25) ... [2021-05-30](AY.23.1), alias de B.1.617.2.13 ... B.1.617.2.25
- B.1.619 [2020-03-10]
- B.1.619.1 [2021-02-06]
- B.1.620 [2021-02-06]
- B.1.621 [2021-01-11] (Mu)
- B.1.621.1 [2021-03-18]
- B.1.1 [2020-02-16]
- B.1 [2020-01-24]
- A.23
Public Health England
Lors de la détection d'un variant dans le Kent au sud-est de Londres, l'agence exécutive gouvernementale britannique Public Health England (PHE) a défini une nomenclature.
En septembre 2020, PHE a dĂ©tectĂ© un variant qui s'est rĂ©vĂ©lĂ© digne d'intĂ©rĂȘt en , et l'a appelĂ©, le , « first Variant Under Investigation in December 2020 »[24] (VUI-202012/01, pour Variant Under Investigation, year 2020, month 12, variant 01)[25] - [26]. Ce variant a Ă©tĂ© rebaptisĂ© « variant prĂ©occupant » (Variant of Concern, VOC) le , soit alors « VOC-202012/01 »[27].
Mi-, PHE a modifiĂ© ses rĂšgles de nommage en : [VOC/VUI] â [deux derniers chiffres de l'annĂ©e] â [trois caractĂšres du mois] â [numĂ©ro de variant dans le mois sur deux digits][28]. Depuis lors, « VOC-202012/01 » est connu comme « VOC-20DEC-01 ».
Public Health England a également été chargé du séquencement du variant dit « sud-africain », en . Ce variant a alors reçu le nom de « VOC-202012/02 »[29]. Il est depuis nommé « VOC-20DEC-02 »[28] (synonymes : 501Y.V2, B.1.351)[30].
Pour les variants dits « brĂ©siliens », Public Health England a effectuĂ© le sĂ©quençage d'un variant en , depuis nommĂ© « VUI-21JAN-01 »[28] (synonymes : ZĂȘta, ou P.2 â descendant de B.1.1.28)[30], et d'un variant dĂ©tectĂ© au Japon, sur des voyageurs en provenance du BrĂ©sil, depuis nommĂ© « VOC-21JAN-02 »[28] (synonymes : Gamma, ou P.1 â descendant de B.1.1.28)[30].
Noms et Ă©quivalences
Depuis le , l'OMS a défini la rÚgle de nommage des variants[10], et catégorisé ces variants (VOC/VOI/VUM)[31]. Dans les tableaux suivants, c'est cette qualification qui est retenue.
Cependant, le nommage des variants, et leur catégorisation évolue dans le temps. Ainsi, l'état est ici indiqué pour la derniÚre publication de l'OMS connue : au .
- [31] :
- ⹠définition de la rÚgle de nommage[10] ;
- âą publication des VOC « Alpha », « BĂȘta », « Gamma » et « Delta » ;
- âą publication des VOI « Epsilon », « ZĂȘta », « Ăta », « ThĂȘta », « Iota », « Kappa » ;
- [32] :
- ⹠publication du VOI « Lambda » ;
- [33] :
- âą classification de nouvelles lignĂ©es, pour les variants BĂȘta et Gamma :
- outre B.1.351, BĂȘta est maintenant dĂ©fini comme B.1.351 + B.1.351.2 + B.1.351.3
- outre P.1, Gamma est maintenant défini comme P.1 + P.1.1 + P.1.2
- âą surveillances additionnelles introduites pour les variants Alpha et Gamma :
- pour Alpha, surveillance des mutations S:484K et S:452R ;
- pour Gamma, surveillance de la mutation S:417N ;
- [34] :
- âą surveillances additionnelles introduites pour les variants BĂȘta et Delta :
- pour BĂȘta, surveillance de la mutation S:L18F ;
- pour Delta, surveillance de la mutation S:417N ;
- âą les variants Epsilon, ZĂȘta, ThĂȘta sont requalifiĂ©s de VOI Ă VUM ;
- ⹠les variants VUM sont publiés :
- B.1.427/B.1.429 (ex-
Epsilon) - P.2 (ex-
ZĂȘta) - P.3 (ex-
ThĂȘta) - R.1 & R.2
- B.1.466.2
- B.1.621
- AV.1
- B.1.1.318
- B.1.1.519
- AT.1
- C.36.3 + C.36.3.1
- B.1.214.2
- B.1.427/B.1.429 (ex-
- [35] :
- ⹠classification d'une nouvelle lignée intégrée au variant Delta :
- outre B.1.617.2 + AY.1 + AY.2, Delta est maintenant défini comme B.1.617.2 + AY.1 + AY.2 + AY.3
- ⹠les variants B.1.1.523, B.1.619 et B.1.620 sont ajoutés à la liste des VUM.
- [36] :
- âą dans la liste des VUM, retrait de AV.1 & AT.1, qui ne sont maintenant plus suivis ;
- [37] :
- ⹠classification de nouvelles lignées, pour des noms de variants existants :
- outre P.1 + P.1.1 + P.1.2, Gamma est maintenant défini comme P.1 + P.1.1 + P.1.2 + P.1.4 + P.1.6 + P.1.7
- outre B.1.617.2 + AY.1 + AY.2 + AY.2, Delta est maintenant défini comme B.1.617.2 + AY.1 + AY.2 + AY.3 + AY.3.1
- âą dans la liste des VUM :
- retrait de P.2 (ex-
ZĂȘta), P.3 (ex-ThĂȘta) et R.2, qui ne sont maintenant plus suivis ; - la surveillance de B.1.619 est Ă©tendue Ă celle de B.1.619 + B.1.619.1 ;
- la surveillance de B.1.621 est Ă©tendue Ă celle de B.1.621 + B.1.621.1 ;
- retrait de P.2 (ex-
- [38] :
- ⹠classification de nouvelles lignées, pour des noms de variants existants :
- outre B.1.1.7, Alpha est maintenant dĂ©fini comme B.1.1.7 + Q.* (c.-Ă -d. B.1.1.7.* â « * » signifiant « n'importe quel suffixe » ) ;
- outre B.1.351, BĂȘta est maintenant dĂ©fini comme B.1.351 + B.1.351.2 + B.1.351.3 ;
- Gamma, auparavant défini comme P.1 + P.1.1 + P.1.2 + P.1.4 + P.1.6 + P.1.7, est maintenant réduit à P.1 + P.1.4 + P.1.6 + P.1.7 ;
- Delta, auparavant dĂ©fini comme B.1.617.2 + AY.1 + AY.2 + AY.3 + AY.3.1, est maintenant dĂ©fini comme B.1.617.2 + AY.* (c.-Ă -d. B.1.617.2.*) â « * » signifiant « n'importe quel suffixe » ) ;
- [39] :
- ⹠classification de nouvelles lignées, pour des noms de variants existants :
- Gamma, auparavant défini comme P.1 + P.1.4 + P.1.6 + P.1.7, est maintenant réduit à P.1 ;
- ⹠publication du VOI « Mu » (synonyme de B.1.621) ;
- [40] :
- âą dans la liste des VUM, ajout de C.1.2 ;
- [41] :
- âą les variants Ăta, Iota, Kappa ont Ă©tĂ© requalifiĂ©s de VOI Ă VUM le ;
[42] - [43] - [44] - [45] - [46] - [47] - [48] - [49] - [50] - [51] - [52] - [53] - [54] - [55] - [56] - [57] - [58] - [59] - [60] - [61] - [62] - [63] - [64] - [65] - [66] - [67] - [68] - [69] - [70] - [71] - [72] - [73]
Variants préoccupants (VOC)
Les variants Alpha, BĂȘta, Gamma, Delta et Omicron sont classĂ©s par l'OMS comme prĂ©occupants.
Nom officiel de l'OMS[31] | Nextstrain | LignĂ©es Pango[20] | GISAID[31] | Public Health England (PHE) | Date et lieu de premiĂšre dĂ©tection | Mutations clĂ©s[VOC 1] | Mutations en cours dâacquisition ? | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Alpha VOC : 2020-12-18 + au 2021-07-01[33], surveillance de S:484K et S:452R | 20I/501Y.V1 | B.1.1.7 | GRY (prĂ©cĂ©demment[31] GR/501Y.V1 | VOC-20DEC-01 prĂ©cĂ©demment[74]: VOC-202012/01[VOC 2] (first VOC of december 2020) | Royaume-Uni | ORF1a : T1001I âą A1708D âą I2230T âą Î3675S/3677F ; ORF1b : P314L ; S : Î69/70 âą Î144Y âą N501Y âą A570D âą D614G âą P681H âą H655Y âą T716I âą S982A âą D1118H ; ORF8 : Q27* âą R52I âą Y73C ; N : D3L âą R203K âą G204R âą S235F Cartographie des mutations de codons du gĂ©nome de SARS-CoV-2[75]. | S : S477R[Note 2]? âą E484K âą F490S[Note 3] âą D614-(LYQDVNC)[Note 4] | |
BĂȘta VOC : 2020-12-18 + au 2021-07-06[34], surveillance de S:L18F | 20H/501Y.V2[VOC 2] | B.1.351 + au 2021-07-01[33] B.1.351.2 B.1.351.3 | GH/501Y.V2 | VOC-20DEC-02 prĂ©cĂ©demment : VOC-202012/02 (second VOC of december 2020) | Afrique du Sud | ORF1a : T265I âą K1655N âą K3353R âą Î3675S/3677F ; ORF1b : P314L ; S : L18F âą D80A âą D215G âą Î241/243 âą K417N âą E484K âą N501Y âą D614G âą A701V ; ORF3a : Q57H âą S171L ; E : P71L ; N : T205I Cartographie des mutations de codons du gĂ©nome de SARS-CoV-2[76]. | S : V483F[Note 5]? | |
Gamma VOC : 2021-01-11 + au 2021-07-01[33], surveillance de S:681H | 20J/501Y.V3 | P.1[VOC 2] (alias B.1.1.28.1) + au 2021-07-01[33] P.1.1 P.1.2 | GR/501Y.V3 | VOC-21JAN-02 prĂ©cĂ©demment : VOC-202101/02 | BrĂ©sil / Japon | ORF1a : S1188L âą K1795Q âą Î3675S/3677F ; ORF1b : P314L âą E1264D ; S : L18F âą T20N âą P26S âą D138Y âą R190S âą K417N/T âą E484K âą N501Y âą D614G âą H655Y âą T1027I âą V1176F ; ORF3a : S253P ; ORF8 : E92K ; N : P80R âą R203K âą G204R ; ORF9b : Q77E Cartographie des mutations de codons du gĂ©nome de SARS-CoV-2[77]. | S : T470N[Note 6]? | |
Delta VOI : 2021-04-04 VOC : 2021-05-11 + au 2021-07-06[34], surveillance de S:417N | 21A ou 21A/S:478K | B.1.617.2 + au 2021-07-01[33] AY.1 AY.2 | G/478K.V1 | VOC-21APR-02 | Inde |
ORF1a : T3255I ; ORF1b : P314L âą G662S âą P1000L ; S : T19R âą G142D âą Î156/157 âą R158G âą L452R âą T478K âą D614G âą P681R âą D950N ; ORF3a : S26L ; M : I82T ; ORF7a : V82A âą T120I ; ORF8 : Î119D/120F ; N : D63G âą R203M âą D377Y ; ORF9b : T60A[78] |
S : A475S[Note 7]? âą S477I[Note 8] ? âą P479L[Note 9] ? âą P479S[Note 10] ? âą D614-(LYQDVNC)[Note 11] | |
Omicron dates à préciser | lignée d'origine B.1.1.529 (alias BA.1) | 21M[80] - [81] | B.1.1.529 + au 2021-12-07[53] BA.1 BA.2 | GR/484A | Afrique du Sud |
|
||
(sous-lignée BA.1) | 21K[80] | BA.1 | GR/484A | {{{1}}} | ||||
(sous-lignée BA.2) | 21L[81] (22C pour BA.2.12.1)[83] | BA.2 | GR/484A | {{{1}}} | ||||
(sous-lignĂ©e BA.3) | â aucun clade dĂ©fini â[84] | BA.3 | GR/484A | Cartographie des mutations de codons du gĂ©nome de SARS-CoV-2[85]. | ||||
(sous-lignée BA.4) | 22A[86] | BA.4 | GR/484A | Cartographie des mutations de codons du génome de SARS-CoV-2[85]. | ||||
(sous-lignée BA.5) | 22B[87] | BA.5 | GR/484A | Cartographie des mutations de codons du génome de SARS-CoV-2[85]. |
Sources : OMS[88], PANGOlin[21], Public Health England[89], Santé Publique France[90].
Notes VOC du tableau :
- DĂ©nomination des mutations :
âą Î indique une dĂ©lĂ©tion, par exemple Î69/70 indique la dĂ©lĂ©tion des codons aux positions 69 et 70 (sens 5' vers 3') ;
⹠αnnÎČ signifie que le codon en position nn a subi une modification de l'un, ou de plusieurs, de ses trois nuclĂ©otides. Ainsi, au lieu de coder, prĂ©cĂ©demment, l'acide aminĂ© α, il code maintenant l'acide aminĂ© ÎČ. Les vingt-deux acides aminĂ©s sont reprĂ©sentĂ©s par un code : une lettre capitale (voir la liste des codes). Par exemple N501Y signifie : en position 501, le codon de l'asparagine (N) est remplacĂ© par l'un des codons de la tyrosine (Y) ;
⹠nn, la position du codon, est relative au début de l'ORF indiqué. - Les noms en gras (ou les portions de nom) sont les noms d'usage de l'OMS avant le , l'OMS n'ayant alors pas défini officiellement de noms de variants).
Variants d'intĂ©rĂȘt (VOI)
Nom officiel de l'OMS[32] | Nextstrain | LignĂ©es Pango[20] | GISAID[32] | Public Health England (PHE) | Date et lieu de premiĂšre dĂ©tection | Mutations clĂ©s[VOI 1] | Mutations en cours dâacquisition ? |
---|---|---|---|---|---|---|---|
qualification OMS : ex- VOI : 2021-03-05 requalifié VUM le 2021-09-20[41] | |||||||
qualification OMS : ex- VOI : 2021-03-17 requalifié VUM le 2021-07-06[34] exclu de la liste des VUM le 2021-08-13[37], n'est alors plus suivi | |||||||
qualification OMS : ex- VOI : 2021-03-17 requalifié VUM le 2021-09-20[41] | |||||||
qualification OMS : ex- VOI : 2021-03-24 requalifié VUM le 2021-07-06[34] exclu de la liste des VUM le 2021-08-13[37], n'est alors plus suivi | |||||||
qualification OMS : ex- VOI : 2021-03-24 requalifié VUM le 2021-09-20[41] | |||||||
qualification OMS : ex- VOI : 2021-04-04 requalifié VUM le 2021-09-20[41] | |||||||
Lambda VOI : 2021-06-14 | C.37 | GR/452Q.V1 | VUI-21JUN-01 | PĂ©rou | ORF1a : T1246I âą P2287S âą F2387V âą L3201P âą T3255I âą G3278S âą Î3675S/3677F âą ORF1b : P314L âą S : G75V âą T76I âą Î246R/252G âą L452Q âą F490S âą D614G âą T859N âą N : P13L âą R203K G204R âą G214C Cartographie des mutations de codons du gĂ©nome de SARS-CoV-2[91]. | ||
Mu VOI : 2021-08-30 | 21H | B.1.621 | Colombie |
ORF1a : T1055A ⹠T1538I ⹠T3255I ⹠Q3729R ⹠ORF1b : P314L ⹠P1342S ⹠S : T95I ⹠Y144S ⹠Y145N ⹠R346K ⹠E484K ⹠N501Y ⹠D614G ⹠P681H ⹠D950N ⹠ORF3a : Q57H ⹠ORF8 : T11K ⹠P38S ⹠S67F ⹠N : T205I Cartographie des mutations de codons du génome de SARS-CoV-2[92]. | |||
Sources : OMS[88], PANGOlin[21], Public Health England[89], Santé Publique France[90].
Notes VOI du tableau :
- DĂ©nomination des mutations :
âą Î indique une dĂ©lĂ©tion, par exemple Î69/70 indique la dĂ©lĂ©tion des codons aux positions 69 et 70 (sens 5' vers 3') ;
⹠αnnÎČ signifie que le codon en position nn a subi une modification de l'un, ou de plusieurs, de ses trois nuclĂ©otides. Ainsi, au lieu de coder, prĂ©cĂ©demment, l'acide aminĂ© α, il code maintenant l'acide aminĂ© ÎČ. Les vingt-deux acides aminĂ©s sont reprĂ©sentĂ©s par un code : une lettre capitale (voir la liste des codes). Par exemple N501Y signifie : en position 501, le codon de l'asparagine (N) est remplacĂ© par l'un des codons de la tyrosine (Y) ;
⹠nn, la position du codon, est relative au début de l'ORF indiqué.
Variants en cours dâĂ©valuation (VUM)
Nom officiel de l'OMS | Nextstrain | LignĂ©es Pango[20] | GISAID | Public Health England (PHE) | Date et lieu de premiĂšre dĂ©tection | Mutations clĂ©s[VUM 1] | Mutations en cours dâacquisition ? |
---|---|---|---|---|---|---|---|
ex- VOI : 2021-03-05 requalifiĂ© VUM le 2021-07-06[34] | 20C/S:452R | B.1.427/B.1.429 | GH/452R.V1 | Ătats-Unis | ORF1a : T265I âą I4205V âą ORF1b : P314L âą D1183Y âą S : S13I âą W152C âą L452R âą D614G âą ORF3a : Q57H âą ORF8 : V100L âą N : T205I âą M234I Cartographie des mutations de codons du gĂ©nome de SARS-CoV-2[93]. | ||
qualification OMS : ex- VOI : 2021-03-17 requalifié VUM le 2021-07-06[34] exclu de la liste des VUM le 2021-08-13[37] : n'est alors plus suivi | |||||||
ex- VOI : 2021-03-17 | 20C | B.1.525 | G/484K.V3 | VUI-21FEB-03 | Royaume-Uni / NigĂ©ria | ORF1a : T2007I âą Î3675S/3677F âą ORF1b : P314F âą S : Q52R âą A67V âąÎ69H/70V âą Î144Y âą E484K âą D614G âą Q677H âą F888L âą E : L21F âą M : I82T âą ORF6 : Î2F âą N : S2M âą D3Y âą A12G âą T205I âą ORF9b : H9D Cartographie des mutations de codons du gĂ©nome de SARS-CoV-2[94]. | |
qualification OMS : ex- VOI : 2021-03-24 requalifié VUM le 2021-07-06[34] exclu de la liste des VUM le 2021-08-13[37] : n'est alors plus suivi | |||||||
ex- VOI : 2021-03-24 (S477N ou E484K) | 21F | B.1.526 | GH | New York City | ORF1a : T265I âą L3201P âą Î3675S/3677F âą ORF1b : P314L âą Q1011H âą S : L5F âą T95I âą D253G âą S477N ou E484K (au choix) âą D614G âą ORF3a : P42L âą Q57H âą ORF8 : T11I Cartographie des mutations de codons du gĂ©nome de SARS-CoV-2[95]. | ||
ex- VOI : 2021-04-04 | 21B | B.1.617.1 | G/452R.V3 | VUI-21APR-01 | Inde | ORF1a : T1567I ⹠T3646A ⹠ORF1b : P314L ⹠G1129C ⹠M1352I ⹠K2310R ⹠S2312A ⹠S : L452R ⹠E484Q ⹠D614G ⹠P681R ⹠Q1071H ⹠ORF3a : S26L ⹠M : I82S ⹠ORF7a : V82A ⹠N : R203M ⹠D377Y Cartographie des mutations de codons du génome de SARS-CoV-2[96]. | |
(20A) | B.1.620 | Afrique | ORF1a : T403I âą V1991I âą Î3675S/3677F âą ORF1b : P314L âą A1215S âą S : P26S âą Î69H/70V âą V126A âą Î144Y âą Î241/243 âą H245Y âą S477N âą E484K âą D614G âą P681H âą T1027I âą D1118H âą ORF7b : Î144L âą N : A220V âą ORF9b : I5T | ||||
(20D) | C.36.3 | Asie | ORF1a : E102K âą T1246I âą D1639N âą D2980N âą D3222N âą G3278S âą S3687L âą L3691S âą T4090I âą ORF1b : P314L âą D1028Y âą S : S12F âą W152R âą D614G âą Q677H âą M : I82T âą ORF7b : A43S âą N : R203K âą G204R âą G212V | S : Q474H[Note 12] ? | |||
(20B) | B.1.1.318 | Afrique | ORF1a : K2511N âą T2936I âą A3209V âą Î3675S/3677F âą ORF1b : P314L âą V2371M âą S : T95I âą Î144Y âą E484K âą D614G âą P681H âą D796H âą M : I82T âą ORF7b : *44X âą ORF8 : Î1M/2K âą F3X âą E106X âą *122X âą N : R203K âą G204R âą Î208A âą R209G | ||||
(20B) | AT.1 | Russie | ORF1a : L39K âą S376L âą V1006F âą T1093A âą T2247N âą T3255I âą Q3729R âą S4119T âą ORF1b : A190S âą P314L âą T1173N âą V1905L âą A2431V âą S : P9L âą Î136C/144Y âą D215G âą H245P âą E484K âą D614G âą E780K âą ORF3a : L95M âą M : L16I âą N : R203K âą G204R | ||||
(20B) | B.1.1.519 | Mexique | ORF1a : P959S âą I3618V âą T4175I âą ORF1b : P314L âą S : T478K âą D614G âą P681H âą T732A âą N : R203K âą G204R | S : D614-(LYQDVNC)[Note 13] | |||
Sources : OMS[88], PANGOlin[21], Public Health England[89], Santé Publique France[90].
Notes VUM du tableau :
- DĂ©nomination des mutations :
âą Î indique une dĂ©lĂ©tion, par exemple Î69/70 indique la dĂ©lĂ©tion des codons aux positions 69 et 70 (sens 5' vers 3') ;
⹠αnnÎČ signifie que le codon en position nn a subi une modification de l'un, ou de plusieurs, de ses trois nuclĂ©otides. Ainsi, au lieu de coder, prĂ©cĂ©demment, l'acide aminĂ© α, il code maintenant l'acide aminĂ© ÎČ. Les vingt-deux acides aminĂ©s sont reprĂ©sentĂ©s par un code : une lettre capitale (voir la liste des codes). Par exemple N501Y signifie : en position 501, le codon de l'asparagine (N) est remplacĂ© par l'un des codons de la tyrosine (Y) ;
⹠nn, la position du codon, est relative au début de l'ORF indiqué.
Variants non-suivis
Ce sont les variants, précédemment classifiés comme VOI, qui ont été successivement requalifiés de VOI à VUM, puis de VUM à non-suivi (noté ici NS)
Nom officiel de l'OMS | Nextstrain | LignĂ©es Pango[20] | GISAID | Public Health England (PHE) | Date et lieu de premiĂšre dĂ©tection | Mutations clĂ©s[NS 1] | Mutations en cours dâacquisition ? |
---|---|---|---|---|---|---|---|
ex- VOI : 2021-03-17 requalifié VUM le 2021-07-06[34] exclu de la liste des VUM le 2021-08-13[37], n'est alors plus suivi | 20J | P.2 (alias B.1.1.28.2) | GR | VUI-21JAN-01 | Brésil | ORF1a : L3468V ⹠L3930F ⹠ORF1b : P314L ⹠S : E484K ⹠D614G ⹠V1176F ⹠N : A119S ⹠R203K ⹠G204R ⹠M234I Cartographie des mutations de codons du génome de SARS-CoV-2[97]. | |
ex- VOI : 2021-03-24 requalifiĂ© VUM le 2021-07-06[34] exclu de la liste des VUM le 2021-08-13[37], n'est alors plus suivi | 21E | P.3 | GR | VUI-21MAR-02 | Philippines | ORF1a : D1554G âą L3201P âą D3681E âą L3930F âą ORF1b : P314L âą A1291V âą S : Î141L/143V âą E484K âą N501Y âą D614G âą P681H âą E1092K âą H1101Y âą V1176F âą ORF8 : K2Q âą N : R203K âą G204R Cartographie des mutations de codons du gĂ©nome de SARS-CoV-2[98]. |
Sources : OMS[88], PANGOlin[21], Public Health England[89], Santé Publique France[90].
Notes NS du tableau :
- DĂ©nomination des mutations :
âą Î indique une dĂ©lĂ©tion, par exemple Î69/70 indique la dĂ©lĂ©tion des codons aux positions 69 et 70 (sens 5' vers 3') ;
⹠αnnÎČ signifie que le codon en position nn a subi une modification de l'un, ou de plusieurs, de ses trois nuclĂ©otides. Ainsi, au lieu de coder, prĂ©cĂ©demment, l'acide aminĂ© α, il code maintenant l'acide aminĂ© ÎČ. Les vingt-deux acides aminĂ©s sont reprĂ©sentĂ©s par un code : une lettre capitale (voir la liste des codes). Par exemple N501Y signifie : en position 501, le codon de l'asparagine (N) est remplacĂ© par l'un des codons de la tyrosine (Y) ;
⹠nn, la position du codon, est relative au début de l'ORF indiqué.
Références croisées variants/mutations
Dans le cas d'une infection par le SARS-CoV-2, il est suggéré que seuls les anticorps ciblant la protéine S du SARS-CoV-2 sont neutralisants[99]. Les anticorps contre la protéine S ne ciblent que quelques fragments spécifiques :
- les anti-RBD reprĂ©sentent entre 65 et 77 % des anti-S. Les anti-RBD opsonisent le RBM localisĂ© entre les codons 437 et 508 de la protĂ©ine S. Au sein du RBM, trois segments contiennent des Ă©pitopes reconnus par les anticorps : la crĂȘte (receptor-binding ridge - RBR) localisĂ©e aux codons 417, 455-456 et 470â490, et deux boucles (loop) localisĂ©es aux codons 443-452 (L1) et 494-501(L2). Le RBR est particuliĂšrement important car il entre en contact direct avec le rĂ©cepteur cellulaire ACE2[100] - [101] - [102] ;
- les anti-NTD représentent entre 6 et 20 % des anti-S[103]. La plupart des anticorps dirigés contre le NTD reconnaissent une « boucle » (loop en anglais), qui est généralement la boucle N1 (localisée aux codons 14 à 26), la boucle N3 (codons 141 à 156) ou la boucle N5 (codons 246 à 260)[104].
Un variant qui cumulerait un grand nombre de mutations sur ces codons (14-26 ; 141-156 ; 246-260 ; 437-508) serait susceptible d'Ă©chapper totalement aux anticorps neutralisants induits par les vaccins.
GĂšne | Codon mutant | Localisation | Alpha (B.1.1.7) | Beta (B.1.351) | Iota (B.1.526) | Kappa (B.1.617.1) | Delta (B.1.617.2) | Eta (B.1.525) | Lambda (C.37) | Theta (P.3) | Gamma (P.1) | Mu (B.1.621) | C.36.3 | B.1.1.318 | B.1.620 | AT.1 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Origine - 1er sĂ©quençage | Angleterre - 20 septembre 2020 | Afrique du Sud - 08 oct 2020 | New York - 23 novembre 2020 | Inde - 1er dĂ©cembre 2020 | Inde - 10 dĂ©cembre 2020 | NigĂ©ria - 11 dĂ©cembre 2020 | Andes (Chili & PĂ©rou) - 22 dĂ©cembre 2020 | Philippines - 16 janvier 2021 | BrĂ©sil - 16 janvier 2021 | Colombie - 8 mars 2021 | Asie â 26 janvier 2021 | Afrique â 7 janvier 2021 | Afrique â 6 fĂ©vrier 2021 | Russie - 18 janvier 2021 | ||
Nombre de mutations dont : | 29 | 23 | 19 | 20 | 23 | 25 | 31 | 26 | 26 | 21 | 27 | 26 | 26 | |||
ORF1a | L3201P | nsp4 (L438P) | 1 | 1 | 1 | |||||||||||
ORF1a | T3255I | nsp5 | 1 | 1 | 1 | 1 | ||||||||||
ORF1a | S3675- | nsp6 (S106-) | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | ||||||
ORF1a | G3676- | nsp6 (G107-) | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | ||||||
ORF1a | F3677- | nsp6 (F108-) | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | ||||||
ORF1b | P314L / P314F | nsp12 (RDPR : P323L) | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 |
S | H69- | NTD (loop N2) | 1 | 1 | 1 | 1 | ||||||||||
S | V70- | NTD (loop N2) | 1 | 1 | 1 | 1 | ||||||||||
S | T95I | NTD | 1 | 1 | 1 | 1 | ||||||||||
S | F140- | NTD (loop N3) | 1+ [Note 14] | 1+ [Note 15] | 1 | |||||||||||
S | G142- / G142D | NTD (loop N3) | 1 | 1 | 1 | |||||||||||
S | Y144- / Y144S | NTD (loop N3) | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | ||||||||
S | L242- | NTD | 1 | 1 | 1 | |||||||||||
S | A243- | NTD | 1 | 1 | 1 | |||||||||||
S | Y248- | NTD (loop N5) | 1 | 1+ [Note 16] | ||||||||||||
S | L249- | NTD (loop N5) | 1 | 1+ | ||||||||||||
S | K417N / K417T | RBD (RBM-RBR) | 1 | 1+ | 1 | |||||||||||
S | L452R / L452Q | RBD (RBM-L1) | 1 | 1 | 1 | 1 | ||||||||||
S | S477N | RBD (RBM-RBR) | 1re lignée | 1 | ||||||||||||
S | T478K | RBD (RBM-RBR) | 1 | |||||||||||||
S | E484K / E484Q | RBD (RBM-RBR) | 1 | 2e lignée | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | ||||
S | F490S | RBD (RBM-RBR) | 1 | |||||||||||||
S | N501Y | RBD (RBM-L2) | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | |||||||||
S | D614G | SD2 (« LYQDVNC ») - ADE | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 |
S | P681H / P681R | SD2 (NSPRRAR') - CendR/neuropiline 1 & furine | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | |||||||
ORF3a | Q57H | ORF3c & 3d | 1 | 1 | 1 | |||||||||||
ORF3a | V163L | ORF3b (codon 22)[108] | 1+ [Note 17] | |||||||||||||
M | I82T / I82S | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | ||||||||||
N | R203K / R203M | ORF9c | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | |||||
N | G204R | ORF9c | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | |||||||
N | T205I | ORF9c | 1 | 1 | 1 |
Variants
Alpha (B.1.1.7)
Détecté pour la premiÚre fois en lors de la pandémie de Covid-19 au Royaume-Uni à partir d'un échantillon prélevé le mois précédent[109], le variant alpha, ou VOC-202012/01 (first Variant Of Concern in December 2020), auparavant connu sous le nom « VUI-1202012/01 » (first Variant Under Investigation in December 2020)[110], est également nommé « B.1.1.7 » (souche, ou lignée, B.1.1.7) ou encore « 20B/501Y.V1 »[111] - [112]. Depuis lors, sa probabilité de prévalence a doublé tous les 6,5 jours, l'intervalle générationnel présumé[113] - [114]. Son apparition est corrélée à une augmentation significative du taux d'infection au Covid-19 au Royaume-Uni, associée en partie à la mutation N501Y, qui modifie la façon dont le virus s'attache aux cellules par la glycoprotéine S.
Il a connu une croissance exponentielle à partir de début pour devenir largement majoritaire. Il serait de 50 à 75 % plus contagieux que les souches habituelles, y compris chez les enfants, mais n'entraßnerait pas plus de formes graves. Ce variant se propage alors dans le monde[115].
BĂȘta (B.1.351)
Le 18 dĂ©cembre 2020, le variant appelĂ© 501.V2, 20C/501Y.V2 ou lignĂ©e B.1.351[112] est dĂ©tectĂ© pour la premiĂšre fois en Afrique du Sud et signalĂ© par le dĂ©partement de la santĂ© du pays[116]. Les chercheurs ont signalĂ© que la prĂ©valence du variant Ă©tait plus Ă©levĂ©e chez les jeunes sans problĂšmes de santĂ© sous-jacents et que, par comparaison avec d'autres variants, il entraĂźnait plus frĂ©quemment une maladie grave dans ces cas[117]. Le dĂ©partement de la santĂ© sud-africain a Ă©galement indiquĂ© que le variant pourrait ĂȘtre Ă l'origine de la deuxiĂšme vague de l'Ă©pidĂ©mie de COVID-19 dans le pays en raison de sa propagation Ă un rythme plus soutenu que les autres variants du virus.
Les scientifiques ont Ă©galement notĂ© que le variant contenait plusieurs mutations lui permettant de se fixer plus facilement aux cellules humaines en raison des trois mutations suivantes dans le domaine de liaison au rĂ©cepteur (RBD â receptor binding domain) dans la glycoprotĂ©ine de pointe du virus : N501Y[116] - [118], K417N et E484K[119] - [120]. La mutation E484K pourrait altĂ©rer l'efficacitĂ© des vaccins en rĂ©duisant le pouvoir neutralisant des anticorps. Il entraĂźnerait alors aussi des risques de rĂ©infection[121].
Gamma (P.1)
Le variant Gamma du SARS-CoV-2 a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© la 1re fois Ă Tokyo le par l'Institut national des maladies infectieuses (NIID). Ce nouveau variant a Ă©tĂ© trouvĂ© chez quatre personnes arrivĂ©es le Ă Tokyo depuis l'Ătat d'Amazonas au BrĂ©sil[122]. L'Institut Oswaldo-Cruz indique que le variant aurait circulĂ© dans la forĂȘt amazonienne[123]. Ce variant a 12 mutations dans sa protĂ©ine de pointe, y compris N501Y et E484K[124]. Une prĂ©publication d'un article de Carolina M Voloch et al. suppose que le variant serait apparu pour la premiĂšre fois en , avant d'ĂȘtre dĂ©tectĂ© par eux-mĂȘmes en [125].
Le variant Gamma est responsable d'une seconde vague extrĂȘmement intense dans l'Ătat de l'Amazonas et plus particuliĂšrement dans la ville de Manaus, alors mĂȘme que la ville avait atteint le seuil d'immunitĂ© collective en avec 76 % de la population dĂ©jĂ exposĂ©e au Covid-19[126]. Il a Ă©tĂ© spĂ©culĂ© que lâimmunitĂ© acquise avec d'anciennes souches du virus ne permettait pas dâĂȘtre protĂ©gĂ© face Ă ce variant. Le variant Gamma circule au cĂŽtĂ© du variant ZĂȘta (P.2) dĂ©tectĂ© Ă Rio de Janeiro. Les deux variants sont issus du variant B.1.1.28 qui aurait circulĂ© au BrĂ©sil depuis [127].
Delta (B.1.617.2)
Détecté le prÚs de Nagpur en Inde, le variant B.1.617 présente 15 mutations dont deux dans le domaine de liaison RBD de la protéine spiculaire :
- L452R, détectée chez les variants B.1.427/B.1.429 (Californie)[128] ;
- E484Q, affectant le mĂȘme acide aminĂ© que la mutation E484K des variants sud-africains et brĂ©siliens[129].
Ces deux derniÚres mutations sont préoccupantes car elles pourraient lui permettre d'échapper aux anticorps (post-infection ou vaccinaux). Elles lui valent le qualificatif (abusif) de « double mutant »[130].
En avril 2021, il s'était propagé à au moins huit pays. Des rapports de terrain le décrivent comme plus contagieux[131]. Ses symptÎmes seraient différents (on parle de saignements de nez)[132].
Santé publique France écrit le : « Ce variant a été détecté sporadiquement en Angleterre, Allemagne, au Canada et à Singapour. Deux cas ont été détectés en Guadeloupe. »[128]
Fin avril, il s'avÚre que ce variant circule aux Fidji. Il y a été apporté par deux patients rapatriés d'Inde. Un soldat en centre de quarantaine a alors été contaminé en touchant leurs bagages. Il a ensuite contaminé une femme de ménage, qui n'a pas informé les autorités de signes cliniques de sa maladie et s'est déplacée librement en dehors du centre de quarantaine, contaminant de nombreuses autres personnes[133] - [134].
Le 29 avril 2021, l'agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine annonce que le variant indien a été détecté pour la premiÚre fois en France métropolitaine, dans le département de Lot-et-Garonne, sur un patient revenu d'Inde. Le lendemain, la Direction générale de la Santé révÚle que deux nouveaux cas ont été détectés dans les Bouches-du-RhÎne et que d'autres cas suspects sont en cours d'investigation dans d'autres régions, concernant toujours des personnes venues d'Inde.
Le 10 mai 2021, ce variant a été classé comme « préoccupant » par l'OMS[135].
Le 11 mai 2021, ce variant â dit indien â est prĂ©sent dans sept des treize rĂ©gions mĂ©tropolitaines de France[136].
Le 14 mai 2021, le variant B.1.617 entre Ă SĂŁo LuĂs, MaranhĂŁo, BrĂ©sil, par bateau, en provenance de Malaisie via Le Cap[137].
Fin mai 2021, les sous-lignées B.1.617.1 et B.1.617.2 sont nommées respectivement Kappa et Delta. Le nombre de contaminations repart à la hausse au Royaume-Uni en raison du variant Delta, car deux doses sont nécessaires pour protéger du variant delta[138].
En juin 2021, le variant Delta reprĂ©sente 75 % des contaminations au Royaume-Uni[139] et continue de se propager dans des dĂ©partements du sud-ouest de la France oĂč l'Ă©pidĂ©mie a un taux de reproduction de nouveau supĂ©rieur Ă 1, alors que les autres dĂ©partements de la mĂ©tropole sont encore en phase de baisse de l'incidence[140].
Delta plus
ParallĂšlement, un sous-variant du variant Delta est apparu au NĂ©pal avec la mutation K417N dĂ©jĂ prĂ©sente dans les variants BĂȘta et Gamma[141]. Cette mutation pourrait favoriser l'Ă©chappement aux anticorps et donner un risque accru de rĂ©infection[142]. Le variant, appelĂ© « Delta avec K417N » par Public Health England, comprend deux clades correspondant aux lignĂ©es Pango AY.1 et AY.2[143]. Il a Ă©tĂ© surnommĂ© « Delta plus »[143] (pour « Delta, plus K417N »[144]). Le , le ministĂšre indien de la santĂ© et du bien-ĂȘtre familial a classĂ© le variant Delta plus comme prĂ©occupant aprĂšs le signalement de seulement 22 cas[145], ce qui serait prĂ©maturĂ© d'aprĂšs d'Ă©minents virologues[146]. DĂ©but , ce variant est prĂ©sent dans plusieurs pays mais sa diffusion n'est significative qu'au NĂ©pal avec 7 % des sĂ©quencements[147].
Autres lignées Delta
Selon Pango, ses rÚgles de classification de nouvelles lignées[148] et les classifications AY.1 à AY.3 déjà publiées, les sous-lignées du variant Delta (c.-à -d. B.1.617.2 alias AY) comprennent maintenant, au , les lignées AY.4 à AY.12[149]. Ces lignées appartiennent au variant Delta, et sont nommées pour faciliter les recherches scientifiques (meilleure granularité génomique, meilleure détermination de répartition géographique)[149].
Au , Pango a émis une mise à jour pour les variants AY.4 à AY.12[149], introduisant également les lignées AY.13 à AY.25[150], lignées appartenant toujours au variant Delta.
Omicron (B.1.1.529)
DĂ©couvert en Afrique du Sud en novembre 2021, le variant B.1.1.529 dĂ©signĂ© par l'OMS sous le nom de variant Omicron est un variant dĂ©signĂ© comme prĂ©occupant par l'OMS, en effet celui-ci contiendrait un nombre extrĂȘmement Ă©levĂ© de mutations : une trentaine environ sur la protĂ©ine spike contre deux pour le variant Delta[151].
Sous-variant BA.2
Un sous-variant du variant Omicron, nommé BA.2 (alias B.1.1.529.2)[23], détecté en Inde, est devenu dominant en janvier 2022 au Danemark[152] - [153].
De mĂȘme, les variants BA.1 et BA.3, sous-variants de B.1.1.529, sont Ă©galement qualifiĂ©s de variants Omicron[23].
Recombinant « Deltacron » XD
Le 11 février 2022, l'Agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni (UKHSA) a placé sous surveillance une recombinaison Delta à Omicron[154] suspectée chez un patient infecté simultanément par les deux variants Delta et Omicron[155].
Le variant « Deltacron » XD a été identifié pour la premiÚre fois en janvier 2022 à Chypre. Il est proche du Delta (souche AY.4) avec un apport Omicron (souche BA.1) sur le gÚne S (codant la protéine spiculaire). Son développement reste marginal comparé au BA.2[156].
Recombinant XE
Le variant XE est un recombinant BA.1 (Omicron original B.1.1.529.1) et BA.2 (apparenté Omicron B.1.1.529.2). Détecté en au Royaume-Uni, son développement reste également marginal[157].
Sous-variants BA.4 et BA.5
Les variants BA.4 et BA.5 sont des variants issus de la famille Omicron, classĂ©s comme variants dâintĂ©rĂȘt par l'OMS le [158] puis relevĂ©s au rang de variants prĂ©occupants le [159]. Leur ancĂȘtre commun serait apparu Ă la mi-novembre 2021 avant qu'ils soient dĂ©tectĂ©s en Afrique du Sud mi-dĂ©cembre 2021 et dĂ©but janvier 2022[160]. Ils ont la mĂȘme protĂ©ine spiculaire, proches de celle du variant BA.2 mais s'en distinguent par la dĂ©lĂ©tion Î69-70 â dans le domaine amino-terminal (NTD) â et les mutations L452R et F486V â affectant le domaine de liaison au rĂ©cepteur (RBD)[161] - [162]. Ces variants sont responsables de la flambĂ©e Ă©pidĂ©mique du printemps et de l'Ă©tĂ© 2022 en Europe occidentale. Un sous-variant BA.5.3.1 reprĂ©senterait 80 % des cas de BA.5 en Allemagne[163].
Futurs variants
En juillet 2022, de nouveaux sous-variants issus de la famille Omicron sont placés sous surveillance : le BA.2.75 « Centaure » et le BA.5.3.1 « Bad NED ». Ils semblent indiquer que le SARS-CoV-2 continue à évoluer tout en restant dans le cadre des lignées Omicron, un terrain qui lui offre aujourd'hui les meilleures perspectives pour continuer à gagner en efficacité[163].
Octobre 2022 voit notamment l'Ă©mergence du sous-variant recombinant XBB (BJ.1 Ă BA.2.75).
Aux Ătats-Unis, en novembre 2022, le nouveau variant BN.1 avec la mutation R346T qui Ă©chappe Ă l'immunitĂ© et "au mĂ©dicament utilisĂ© par les personnes au systĂšme immunitaire affaibli", pourrait "doubler son nombre de contaminations tous les quinze jours"[164].
Ăta (B.1.525)
Le variant Ăta ou B.1.525, encore appelĂ© VUI-21FEB-03[165] (auparavant VUI-202102/03) par Public Health England et auparavant connu comme UK1188, 21D ou 20A/S:484K, ne porte pas la mĂȘme mutation N501Y que les variants Alpha, Beta et Gamma mais porte la mĂȘme mutation E484K que les variants Beta, Gamma et ZĂ©ta ainsi que la mĂȘme dĂ©lĂ©tion ÎH69/ÎV70 que le variant Alpha, N439K (B.1.141 et B.1.258) et Y453F variant (Cluster 5)[166]. Ăta diffĂšre de tous les autres variants par la prĂ©sence simultanĂ©e des mutations E484K et F888L (dans le domaine S2 de la protĂ©ine S).
Les premiers cas ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s en dĂ©cembre 2020 au Royaume-Uni et au Nigeria[167]. Au , 56 cas avaient Ă©tĂ© dĂ©couverts au Royaume-Uni[165]. Le Danemark, qui sĂ©quençait alors tous ses cas de COVID-19, a dĂ©couvert 113 occurrences de ce variant du au dont 7 directement liĂ©es Ă des voyages au Nigeria[168]. Au le variant Ăta avait Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© dans 24 pays[169] (pour la France, Ă Mayotte).
En juillet 2021, il est toujours considĂ©rĂ© « variant under investigation », mais il pourrait ĂȘtre converti en « variant of concern » sous rĂ©serves d'autres Ă©tudes. Le professeur Ravi Gupta, de l'UniversitĂ© de Cambridge, estime toutefois que ses effets sont dans une certaine mesure prĂ©dictibles puisqu'il porte plusieurs mutations dĂ©jĂ observĂ©es dans d'autres variants[170].
Iota (B.1.526)
Le variant B.1.526 dit « new-yorkais » a Ă©tĂ© observĂ© pour la premiĂšre fois en sur lâĂźle de Manhattan. En , 3 % des contaminations Ă New York sont des cas du variant B.1.526. Fin , une augmentation d'au moins 25 % de la prĂ©sence de ce variant est observĂ©e[171] - [172]. Des cas Ă Westchester, dans le Bronx et le Queens, le sud de Manhattan et Ă Brooklyn sont dĂ©tectĂ©s[173].
Lambda (C.37)
Le variant lambda, Ă©galement connu sous le nom de C.37, est un variant du SRAS-CoV-2, virus qui cause la Covid-19. Il a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© pour la premiĂšre fois au PĂ©rou en dĂ©cembre 2020. L'organisation mondiale de la santĂ© (OMS) l'a classĂ© variant d'intĂ©rĂȘt le 14 juin 2021. Le gĂ©nome du variant Lambda prĂ©sente les mutations d'acides aminĂ©s suivantes, toutes prĂ©sentes dans le code de la protĂ©ine Spike du virus : G75V, T761, Î246-252, L452Q, F490S, D614G et T859N[174]. Il s'agit de mutations faux-sens, c'est-Ă -dire non silencieuses, induisant un changement fonctionnel. Il est responsable de prĂšs de 80 % des contaminations au PĂ©rou.
Mu (B.1.621)
Le variant Mu, Ă©galement connu sous le nom B.1.621, a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© pour la premiĂšre fois en Colombie en et a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© par l'OMS comme variant d'intĂ©rĂȘt le [175]. Il a causĂ© des Ă©pidĂ©mies sporadiques en AmĂ©rique du Sud et en Europe[176].
ex- Epsilon (B.1.427/B.1.429/CAL.20C)
Le variant CAL.20C ou B.1.429 a été observé pour la premiÚre fois par des chercheurs du Cedars-Sinai Medical Center en dans l'un des 1 230 échantillons de virus recueillis dans le comté de Los Angeles. Le variant a été détecté à nouveau dans le sud de la Californie en . En , le variant CAL.20C représentait 36 % des échantillons collectés au Cedars-Sinai Medical Center et, en janvier 2021, le variant CAL.20C représentait 50 % des échantillons[177].
CAL.20C est le variant prĂ©sentant une contagiositĂ© plus importante. Il pourrait ĂȘtre Ă l'origine du nombre exponentiel de cas de Covid-19 : Ă Los Angeles, plus de 400 000 contaminations supplĂ©mentaires ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es en un mois du au , alors quâil avait fallu auparavant dix mois pour atteindre ce seuil. Ce variant comporte trois mutations, dont la mutation L425R situĂ©e dans le RBD de la protĂ©ine spike et qui a Ă©tĂ© associĂ©e Ă une rĂ©sistance de certains anticorps neutralisants[178] - [179]. Ce variant possĂšde des ressemblances avec celui observĂ© au Danemark (pandĂ©mie de Covid-19 au Danemark).
Auparavant considĂ©rĂ© comme « variant d'intĂ©rĂȘt », Epsilon a Ă©tĂ© dĂ©classĂ© par l'OMS dĂ©but [34].
ex- ZĂȘta (P.2)
L'ex-variant ZĂȘta, ou lignĂ©e P.2 (alias de B.1.1.28.2), une sous-lignĂ©e de B.1.1.28 â tout comme Gamma (P.1) â a initialement Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© dans l'Ă©tat de Rio de Janeiro. Il porte la mutation E484K, mais ni N501Y ni K417T[180]. Il a Ă©voluĂ© dans l'Ă©tat de Rio de Janeiro indĂ©pendamment du variant Gamma Ă Manaus[181].
Auparavant considĂ©rĂ© comme « variant d'intĂ©rĂȘt », ZĂȘta a Ă©tĂ© dĂ©classĂ© par l'OMS dĂ©but [34].
ex- ThĂȘta (P.3)
Le variant P.3, dit « philippin », a été découvert dans la région des visayas centrales aux Philippines à la mi-[182]. Il serait présent depuis au moins début . En plus des mutations vues sur les variants B.1.1.248 et P.1, il présente entre autres les mutations E1092K et H1101Y sur la protéine S, dont la signification clinique est incertaine[183].
Auparavant considĂ©rĂ© comme « variant d'intĂ©rĂȘt », ThĂȘta a Ă©tĂ© dĂ©classĂ© par l'OMS dĂ©but [34].
Variant 20A/EU1 (Espagne)
Le , des scientifiques suisses, amĂ©ricains et espagnols publient l'Ă©tude dâun variant du SARS-CoV-2, appelĂ© 20A EU.1[184]. Ce variant semble avoir Ă©mergĂ© parmi des travailleurs agricoles en Aragon, dans le nord-est de lâEspagne, « Câest du moins les traces les plus anciennes de sa prĂ©sence que nous avons pu dĂ©tecter », prĂ©cise Emma Hodcroft, lâauteure principale de lâĂ©tude et spĂ©cialiste de la gĂ©nĂ©tique Ă©volutive humaine Ă lâuniversitĂ© de BĂąle, d'aprĂšs France 24[185].
AprĂšs son dĂ©veloppement en Espagne, cette mutation s'est Ă©tendue Ă de nombreux pays europĂ©ens. Avant le , de trĂšs faibles valeurs ont Ă©tĂ© trouvĂ©es en dehors de la pĂ©ninsule IbĂ©rique. Mais aprĂšs cela, la mutation sâest propagĂ©e en Europe et elle s'est Ă©galement Ă©tendue Ă la NorvĂšge, Ă la Lettonie, aux Pays-Bas et Ă la France. Ce variant s'est mĂȘme rĂ©pandu sur d'autres continents, par exemple : la Nouvelle-ZĂ©lande ou Hong Kong[186].
Le variant 20A EU.1 s'est mĂ©langĂ© Ă la population locale et a ensuite migrĂ© vers d'autres rĂ©gions du pays, reprĂ©sentant alors () plus de 70 % de toutes les sĂ©quences analysĂ©es par les chercheurs. Ă partir de la mi-juillet 2020, cette mutation avait rapidement balayĂ© le reste du continent europĂ©en, citĂ© plus haut, Ă commencer par le Royaume-Uni (80 % de toutes les sĂ©quences analysĂ©es), la Suisse et les Pays-Bas. Emma Hodcroft a soulignĂ© qu'en France, « elle reprĂ©sente seulement 40 % des cas analysĂ©s, et câest une autre souche qui est dominante »[185].
Les mutations gĂ©nĂ©tiques dâun virus sont frĂ©quentes ; elles se produisent lorsque le virus se multiplie dans l'organisme infectĂ© et la plupart du temps elles nâaffectent pas son comportement. Mais il n'est pas exclu qu'un nouveau variant s'avĂšre plus virulent.
Le nouveau variant SARS-CoV-2 20A EU.1 s'avĂšre plutĂŽt contagieux, ce qui pourrait expliquer le dĂ©veloppement rapide de la deuxiĂšme vague. Mais, Ă ce stade des recherches, rien nâindique quâil soit plus dangereux que les autres. La chercheuse suisse explique qu'elle n'a jamais Ă©tudiĂ© un variant de la sorte : « Je nâai observĂ© aucun variant avec ce type de dynamique depuis que jâai commencĂ© Ă Ă©tudier les sĂ©quences gĂ©nomiques du coronavirus en Europe ».
Variant 20A/EU2 ou B.1.160
Ce variant a d'abord été dénommé "Marseille 4" par certains auteurs[187]. Initialement détecté en France en et représentant la majorité des séquences en automne 2020[188], sa fréquence diminue rapidement début 2021 au profit de B.1.1.7.
Variant B.1.1.207 dit « nigérian »
Initialement sĂ©quencĂ© en aoĂ»t 2020 au NigĂ©ria[189] â les implications pour la transmission et la virulence ne sont pas claires â mais ce variant a Ă©tĂ© rĂ©pertoriĂ© comme Ă©mergent par les Centres pour le contrĂŽle et la prĂ©vention des maladies des Ătats-Unis[190]. SĂ©quencĂ© par le Centre africain d'excellence pour la gĂ©nomique des maladies infectieuses (ACEGID â African Centre of Excellence for Genomics of Infectious Diseases (en)), ce variant est dotĂ© d'une mutation P681H, partagĂ©e en commun avec le VOC-202012/01 (variant Alpha) qui a Ă©mergĂ© au Royaume-Uni, avec lequel il ne partage aucune autre mutation. Ă la fin , ce variant reprĂ©sente environ 1 % des gĂ©nomes viraux sĂ©quencĂ©s au Nigeria.
Variant B.1.616 dit « breton »
Le variant B.1.616 dit « breton » est détecté en Bretagne fin . Plusieurs malades rattachés à une éclosion au centre hospitalier de Lannion (CÎtes d'Armor) présentent les symptÎmes de la Covid-19, mais avec des tests PCR négatifs. L'Institut Pasteur met en évidence neuf mutations dans la région codant la protéine S : H66D, Del 144/145, D215G, V483A, H655Y, G669S, Q949R et N1187D[191] - [192] - [193] - [107]. La Direction générale de la santé (DGS) le classe comme « variant à suivre ».
La diffusion de ce variant semble limitée. Le bulletin épidémiologique de Santé Publique France du confirme trente-sept cas d'infection par le variant 20C/655Y (trente-quatre en Bretagne et trois dans d'autres régions). La majorité des cas reste liée à l'éclosion du centre hospitalier de Lannion. Les 16 décÚs dus au variant concernent des patients ùgés ou avec des comorbidités. Selon le bulletin épidémiologique, la difficulté à détecter le variant entraine un manque de données concernant sa sévérité et sa transmissibilité[194].
Variant dit « Henri-Mondor »
L'Ă©quipe du laboratoire de virologie de l'hĂŽpital Henri-Mondor AP-HP et l'Ă©quipe de la plateforme « gĂ©nomique » on dĂ©couvert dĂ©but 2021 un nouveau variant appelĂ© « variant Henri-Mondor », annonce lâAssistance Publique - HĂŽpitaux de Paris (AP-HP)[195] - [196]. Ce variant a Ă©tĂ© dĂ©couvert Ă CrĂ©teil, dans une Ă©closion chez trois professionnels hospitaliers et du conjoint de l'un d'entre eux. « Elle se caractĂ©rise par la prĂ©sence de deux dĂ©lĂ©tions et 18 mutations d'acides aminĂ©s, dont 7 Ă 8 sont localisĂ©es dans des positions clĂ©s de la protĂ©ine « spike », impliquĂ©e dans lâentrĂ©e du virus dans les cellules »[195]. Dans l'enquĂȘte Flash 4 de mars 2021, le variant « Henri-Mondor » reprĂ©sentait 1,8 % des souches sĂ©quencĂ©es sur le territoire national, on retrouve Ă©galement les mutations N501Y et L452R que l'on peut observer dans d'autres variants. Les chercheurs ne sont pas en mesure d'affirmer, pour l'instant, si le variant est plus contagieux ou plus lĂ©tal[196].
Variant B.1.640 dit « congolais »
Ce variant a Ă©tĂ© identifiĂ© pour la premiĂšre fois en France en septembre 2021 puis en RĂ©publique du Congo. Il reprend la mutation N501Y des variants Alpha, BĂȘta et Gamma et s'en distingue par une dĂ©lĂ©tion 137-145Del affectant le domaine N-terminal du virus[197]. Il ne prĂ©sente pas les mutations d'intĂ©rĂȘt E484K, E484Q et L452R qui sont surveillĂ©es[198].
Variant B.1.640.2 dit « IHU »
Ce variant a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© dans un hĂŽpital, lâIHU MĂ©diterranĂ©e Infection de Marseille le . Il a Ă©tĂ© identifiĂ© sur des patients originaires de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence). Sa composition gĂ©nĂ©tique amĂšne les scientifiques Ă penser qu'il s'agirait de l'ancĂȘtre du variant « Congo-Breton » identifiĂ© en Bretagne il y a quelques mois[199] - [200].
Pour l'instant, les origines du variant restent encore inconnues, comme son taux de létalité ou sa contagiosité[200].
Variant B1.1.298 dit « danois »
DĂ©but novembre 2020, le variant danois, Ă©galement appelĂ© ÎFVI-spike par le State Serum Institute (SSI)[201], Ă©tĂ© dĂ©couvert dans le Jutland du Nord, au Danemark, et aurait Ă©tĂ© propagĂ© des visons aux humains via des fermes de visons. Le , il est annoncĂ© que la population de visons au Danemark serait abattue pour empĂȘcher la propagation possible de cette mutation et ainsi rĂ©duire le risque de nouvelles mutations. Il a entraĂźnĂ© l'abattage de 15 millions de visons, soit l'intĂ©gralitĂ© de la population d'Ă©levage du Danemark[202]. Des restrictions de voyage ont Ă©tĂ© introduites dans sept municipalitĂ©s du nord du Jutland pour empĂȘcher la propagation de la mutation. Au , quelque 214 cas humains liĂ©s au vison avaient Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s[203].
L'Organisation mondiale de la santĂ© (OMS) a dĂ©clarĂ© que le variant danois a une « sensibilitĂ© modĂ©rĂ©ment diminuĂ©e aux anticorps neutralisants. » Le State Serum Institute avertit que la mutation pourrait rĂ©duire l'effet des vaccins contre la Covid-19 en cours de dĂ©veloppement, mĂȘme s'il Ă©tait peu probable qu'il les rende inutiles. Il est annoncĂ© le que le foyer de contagion Ă©tait probablement Ă©teint[204].
Mutations notables
Les mutations indiquĂ©es ci-dessous utilisent la notation : αnnÎČ
.
Cela signifie que le codon en position nn
(dans le sens 5' vers 3') a subi une modification de l'un, ou de plusieurs, de ses trois nucléotides. Ainsi, au lieu de coder précédemment l'acide aminé α
, il code maintenant l'acide aminĂ©ÎČ
. Pour une écriture, une lecture, plus synthétique, les vingt-deux acides aminés sont représentés par une lettre capitale. Ces lettres, ces abréviations, représentent par exemple : l'asparagine par la capitale « N », la tyrosine par la capitale « Y ».
Mutations de la protéine S (spike)
La protĂ©ine spiculaire (S) est formĂ©e de deux sous-unitĂ©s : la sous-unitĂ© S1, qui contient le domaine de liaison au rĂ©cepteur cellulaire de l'hĂŽte (en lâoccurrence l'ACE2), et la sous-unitĂ© S2, qui participe Ă la fusion de la particule virale avec la membrane cellulaire de l'hĂŽte.
69-70delHV
Cette mutation (Ă©galement notĂ©e ÎH69/V70, ou Î69-70) est une dĂ©lĂ©tion de deux codons spĂ©cifiant des acides aminĂ©s : l'histidine en position 69 et la valine en position 70 de la rĂ©gion N-terminale de la sous-unitĂ© S1. Elle a Ă©tĂ© identifiĂ©e au Danemark, chez les visons. Dans un isolat cette mutation Ă©tait associĂ©e Ă trois autres (Y453F, I692V et M1229I), l'ensemble des quatre mutations Ă©tant identifiĂ© comme ÎFVI-spike[201].
F140-
La mutation F140-...
Y248*
La mutation Y248*...
L452R
La mutation L452R se trouve dans les variants Delta et Kappa qui ont Ă©mergĂ© en Inde puis se sont depuis propagĂ©s dans le monde entier. On la retrouve notamment dans les variants Lambda et sous-variants Omicron BA.4 et BA.5. Cette mutation affecte le domaine de liaison de la protĂ©ine spiculaire. C'est une mutation significative en ce sens qu'elle amĂ©liore la capacitĂ© de liaison au rĂ©cepteur ACE2 et peut permettre dâĂ©chapper Ă certains anticorps.
Y453F
Y453F est une mutation qui affecte un acide aminé impliqué dans l'interaction de la protéine spiculaire avec le récepteur cellulaire du virus, la protéine ACE2. Elle a été identifiée au Danemark, chez les visons. La tyrosine 453 interagit avec l'histidine 34 de la protéine ACE2 ; cette position correspond à une tyrosine chez le vison et les autres mustélidés. Cette mutation est considérée comme une mutation adaptative à l'ACE du vison[201].
E484K et E484Q
E484K est une « mutation d'échappement » à au moins une forme d'anticorps monoclonal contre le SARS-CoV-2, indiquant qu'il peut y avoir un « changement possible de l'antigénicité ». Les variants B.1.1.248 (Brésil / Japon) et 501.V2 (Afrique du Sud) présentent tous deux cette mutation. Le nom de la mutation, E484K, fait référence à un échange par lequel l'acide glutamique (E) est remplacé par la lysine (K) en position 484[205].
La mutation E484Q est caractéristique du variant Kappa.
Ces deux mutations seraient des mutations d'Ă©chappement aux anticorps (post-infection ou vaccinaux).
N501Y
N501Y indique un changement d'asparagine (N) à tyrosine (Y) en position d'acide aminé 501. Ce dernier est devenu la forme dominante du virus à Columbus fin et et semble avoir évolué indépendamment des autres variants[206] - [207].
D614G
D614G est une mutation qui affecte la protéine de pointe du SARS-CoV-2. La fréquence de cette mutation dans la population virale a augmenté au cours de la pandémie. L'acide aspartique (D) est remplacé par la glycine (G) dans de nombreux variants, en particulier en Europe, mais plus lentement en Chine et dans le reste de l'Asie de l'Est. Il a été proposé que la glycine augmente le taux de transmission, ce qui est cohérent avec des titres viraux et une infectiosité plus élevés vitro[1]. En , il a été signalé que les variants du SARS-CoV-2 dotés de la mutation D614G, plus infectieux, étaient devenus la forme dominante de la pandémie[208] - [209] - [210] - [211].
Il a Ă©tĂ© proposĂ© que cette mutation modifie indirectement la conformation du domaine de liaison de la protĂ©ine spiculaire, au rĂ©cepteur cellulaire ACE2. La mutation n'a pas eu lieu dans le domaine de liaison du rĂ©cepteur, mais elle influencerait celui-ci en rendant sa conformation plus ouverte. Il est affirmĂ© que la glycine, contrairement Ă l'acide aspartique, ne peut pas faire dâinteractions non covalentes avec d'autres acides aminĂ©s dans la sĂ©quence protĂ©ique. Cela aurait pour effet de donner un plus grand intervalle de conformations plus ouvertes et flexibles notamment dans le domaine de liaison du rĂ©cepteur. La consĂ©quence est que de la liaison de la protĂ©ine spiculaire avec le rĂ©cepteur ACE2 est ainsi facilitĂ©e[212].
D614G est probablement la mutation la plus importante du SARS-CoV-2 pour une autre raison. Les coronavirus peuvent utiliser les rĂ©cepteurs Fc pour infecter les globules blancs, par un mĂ©canisme connu sous le nom de facilitation dĂ©pendante des anticorps. Dans le cas du SARS-CoV-1, il avait Ă©tĂ© identifiĂ© que la sĂ©quence activant les anticorps facilitants Ă©tait lâĂ©pitope peptidique « LYQDVNC » localisĂ© sur la protĂ©ine S[213]. Cette sĂ©quence est prĂ©sente chez le SARS-CoV-2 et correspond aux codons de la protĂ©ine S : L611, Y612, Q613, D614, V615, N616, C617. La mutation D614G ou Q613H empĂȘche lâactivation des anticorps facilitants[214]. Le risque est quâun variant inverse cette mutation et active les anticorps facilitants. Cela pourrait thĂ©oriquement ĂȘtre problĂ©matique, sachant que le SARS-CoV-2 est capable de se reproduire dans de nombreux globules blancs comme les macrophages, les monocytes, et les lymphocytes B[215] - [216]. Chez le coronavirus du chat, un des rares coronavirus capable de se reproduire activement dans un globule blanc (les macrophages), ce phĂ©nomĂšne induit une pĂ©ritonite infectieuse (PIF). Ă noter que pour soigner la PIF, le GS-441524, autre nom du remdesivir, sâest montrĂ© efficace[217].
En juillet 2021, quelques rares variants du SARS-CoV-2 circulent avec lâĂ©pitope peptidique originel « LYQDVNC ». Il sâagit des lignĂ©es A.27 au Burkina Faso [Note 18], A.28 en Ăgypte et Jordanie[Note 19], A.29 en Australie[Note 20], ou encore la lignĂ©e B.6.8 en Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e[Note 21].
P681H et P681R
La mutation P681H a Ă©tĂ© identifiĂ©e initialement dans le variant nigĂ©rian B.1.1.207[189]. Cette mutation est partagĂ©e avec le variant Alpha (dit anglais) et le variant ThĂȘta (dit philippin). Tandis que la mutation P681R est caractĂ©ristique des variants Delta et Kappa (dit variants indiens).
Ces mutations interviennent dans la zone de clivage de la protĂ©ine spiculaire. La protĂ©ine S est constituĂ©e de deux sous-unitĂ©s fonctionnelles : la sous-unitĂ© S1 permet la liaison du virus au rĂ©cepteur de la cellule hĂŽte et la sous-unitĂ© S2 assure la fusion de lâenveloppe virale avec la membrane cellulaire. Le codon 681 localisĂ© sur le S1 est Ă la jonction entre S1 et S2. Le codon 681 se trouve prĂ©cisĂ©ment en amont du site de clivage par la furine, localisĂ©e entre les codons 682 et 685 de la protĂ©ine S (acides aminĂ©s RRAR). Il a Ă©tĂ© proposĂ© que la mutation au codon 681 facilite cette fusion et expliquerait l'augmentation de la charge virale constatĂ©e avec le variant Delta[218]. Une hypothĂšse Ă vĂ©rifier dans la mesure oĂč le variant Kappa (lâautre variant dit indien) a Ă©galement la mutation P681H mais ne semble pas pour autant aussi contagieux que le Delta.
Le codon 681 est aussi partie intégrante du C-end terminal rule (CendR). Le CendR est un récepteur du SARS-CoV-2 qui peut se lier à la neuropiline 1. Le CendR est libéré aprÚs le clivage de S1 et S2[219]. Il est suggéré que la neuropiline 1 facilite le transport axonal du SARS-CoV-2[219]. En d'autres termes, la neuropiline 1 permettrait au SARS-CoV-2 de voyager via les neurones et faciliterait l'infection de nombreux organes. Le CendR intÚgre le site de la furine et est localisé entre les codons 679 et 685 (acides aminés NSPRRAR)[220]. Une mutation au codon 681 pourrait altérer ou améliorer la liaison à la neuropiline 1.
MutagénÚse in vitro
Publiée en janvier 2021[221], l'étude en prépublication d'une équipe de chercheurs de GSK Vaccines met en évidence in vitro « la capacité incroyable du virus à muter pour échapper aux anticorps » présents dans le plasma d'un patient convalescent, réduisant leur efficacité « à zéro en moins de 80 jours ».
En outre, l'efficacitĂ© des vaccins Ă ARN, induisant « une rĂ©ponse contre un nombre limitĂ© d'Ă©pitopes reconnus par les lymphocytes T CD8+ », pourrait ĂȘtre affaiblie par certaines mutations du virus[222].
Notes et références
Notes
- Les lignées « remarquables » sont les lignées Pango citées dans cet article (et leurs parents dans l'arborescence des lignées).
- En mai 2021, un variant Alpha+ a été identifié avec la mutation S477R en Belgique. Source : GISAID EPI ISL 2192466 N: D3L, R203K, G204R, S235F, P364S ; ORF1a: L730F, T1001I, G1125S, A1708D, S2188F, I2230T, K3353R, S3675-, G3676-, F3677- ; ORF1b: P314L, A2513S ; ORF8: Q27*, R52I, Y73C ; S: H69-, V70-, Y144-, S477R, N501Y, A570D, D614G, P681H, T716I, S982A, D1118H
- Depuis le printemps 2021, une nouvelle lignĂ©e de variant alpha avec une mutation F490S a Ă©mergĂ© en Afrique de l'Est (Ouganda, Rwanda, Kenya). Source : Variant Alpha - 2021-05-09 â Ouganda - GISAID EPI ISL 2690460 N: D3L, R203K, G204R, S235F ; ORF1a: R77Q, L730F, T1001I, A1708D, I2230T, S3675-, G3676-, F3677- ; ORF1b: P314L ORF8: Q27*, R52I, Y73C ; S: H69-, V70-, D138H, Y144-, F490S, N501Y, A570D, D614G, P681H, T716I, S982A, D1118H
- Depuis mai 2021, une nouvelle lignĂ©e de variant alpha avec une rĂ©version G614D (LYQDVNC) a Ă©mergĂ© en MacĂ©doine du Nord. Source : Variant Alpha - 2021-05-09 â North Macedonia - GISAID EPI ISL 2987570 M: H155Y N: D3L, R203K, G204R, S235F ORF1a: T1001I, A1708D, I2230T, S3675-, G3676-, F3677-, D3936N ORF1b: P314L ORF7a: R25K ORF8: Q27*, R52I S: H69-, V70-, Y144-, N501Y, A570D, T716I, S982A, D1118H
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- En juillet 2021, un variant Delta+ a été identifié avec la mutation A475S en Suisse. Source : GISAID EPI ISL 2875635 M: I82T ; N: D63G, R203M, G215C, D377Y ; ORF1a: P309L, A1306S, P2046L, P2287S, V2930L, T3255I, T3646A ; ORF1b: P314L, G662S, P1000L, A1918V, M2381V ; ORF3a: S26L ; ORF7a: V82A, T120I ; ORF7b: T40I ; ORF8: D119-, F120- ; ORF9b: T60A ; S: T19R, T95I, E156-, F157-, R158G, L452R, A475S, T478K, D614G, P681R, D950N, V1228L
- Fin juin 2021, un variant Delta+ a Ă©tĂ© identifiĂ© avec la mutation S477I dans l'Indiana (Ătats-Unis). Source :GISAID EPI ISL 2789901 M: I82T N: D63G, R203M, G215C, D377Y ORF1a: A1306S, P2046L, P2287S, V2930L, T3255I, T3646A ORF1b: P314L, G662S, P1000L, A1918V, Q2635H ORF3a: S26L ORF7a: G38V, V71I, V82A, T120I ORF7b: T40I ORF8: D119-, F120- ORF9b: T60A S: T19R, T95I, E156-, F157-, R158G, L452R, S477I, T478K, D614G, P681R, D950N
- En mai 2021, un variant Delta+ a été identifié avec la mutation P479L en Iran. Source : GISAID EPI ISL 2227268 M: I82T N: D63G, R203M, G215C, P326S ORF1a: A1306S, P2046L, P2287S, P2480S, V2930L, T3255I, T3646A ORF1b: P314L, G662S, P1000L, A1918V ORF3a: S26L ORF7a: V82A, T120I ORF7b: T40I ORF8: D119-, F120- ORF9b: T60A S: T19R, T95I, G142D, E156-, F157-, R158G, L452R, T478K, P479L, D614G, P681R, D950N
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- Depuis juin 2021, une nouvelle lignĂ©e de variant delta avec une rĂ©version G614D (LYQDVNC) a Ă©mergĂ© en Finlande. Source : Variant Delta - 2021-06-14 â Pirkanmaa / Finlande - GISAID EPI ISL 2975128 M: N: D63G, R203M, G215C, K373N, D377Y ORF1a: A917S, A1306S, P2046L, P2287S, A3209V, T3255I, T3646A ORF1b: P314L, G662S, P1000L, A1918V ORF3a: S26L ORF7a: P45L, V82A, T120I ORF7b: T40I ORF8: D119-, F120- ORF9b: T60A S: T19R, A67V, E156-, F157-, R158G, L452R, T478K, P681R, D950N
- En mai 2021, un variant C.36.3+ a été identifié avec la mutation Q474H en Jordanie. Source : GISAID EPI ISL 2658760 M: I82T N: R203K, G204R, G212V ORF1a: E102K, N310S, A859V, T1246I, P2287S, D2980N, D3222N, G3278S, S3687L, L3691S, T4090I ORF1b: P314L, T634I, D1028Y, Y1192C ORF7b: A43S S: H69-, V70-, W152R, R346S, L452R, Q474H, D614G, Q677H, A899S
- Depuis mars-avril 2021, une nouvelle lignĂ©e de variant B.1.1.519 avec une rĂ©version G614D (LYQDVNC) a Ă©mergĂ© au Mexique, dans le district de Nuevo Leon. Source : Variant B.1.1.519 - 2021-04-30 â Mexico / Nuevo Leon - GISAID EPI ISL 2102677 N: R203K, G204R ORF1a: P959S, T1022I, I3618V, T4175I ORF1b: P314L, A1744V S: T478K, P681H, T732A
- Depuis mars 2021, un variant béta+ identifié à Singapour combine les mutations F140- et E484K (source : GISAID EPI ISL 1477028. E: P71L ; N: T205I ; ORF1a: E55G, T265I, P1207L, K1655N, P2046L, N2596S, K3353R, S3675-, G3676-, F3677- ; ORF1b: P314L, I1074V ; ORF3a: Q57H, S171L ; ORF8: I121L ; S: L18F, D80A, F140-, L141-, G142-, V143-, D215G, L241-, L242-, A243-, K417N, E484K, N501Y, D614G, A701V)
- Depuis avril 2021, un variant Gamma+ identifié à Montevideo (Uruguay) combine les mutations F140- et E484K (source : GISAID EPI ISL 2427714. N: P80R, R203K, G204R ; ORF1a: P309L, S1188L, T1682I, K1795Q, V2862L, S3675-, G3676-, F3677- ; ORF1b: P314L, E1264D ; ORF3a: S253P, M260K ; ORF8: E92K ; ORF9b: Q77E ; S: L18F, T20N, P26S, D138-, P139-, F140-, L141-, G142-, V143-, R190S, K417T, E484K, N501Y, D614G, H655Y, T1027I, V1176F)
- Depuis juin 2021, un variant Gamma+ identifié à La Granja (Chili) combine les mutations Y248-/L249- et E484K (source : GISAID EPI ISL 2756280. N: P80R, R203K, G204R ; ORF1a: S1188L, K1795Q, S3675-, G3676-, F3677-, T4087I ORF1b: P314L, E1264D ; ORF3a: S253P ; ORF8: E92K ; ORF9b: Q77E ; S: L18F, T20N, P26S, D138Y, R190S, T240-, L241-, L242-, A243-, L244-, H245-, R246-, S247-, Y248-, L249-, T250-, P251-, G252-, D253-, S254-, S255-, S256-, G257-, W258-, T259-, A260-, G261-, A262-, K417T, E484K, N501Y, D614G, H655Y, T1027I, V1176F)
- En Afrique, des variant Alpha+ ont Ă©tĂ© identifiĂ©s avec la mutation V163L sur le gĂšne ORF3a. Ces variants Alpha+ sont observĂ©s en Ăthiopie (GISAID EPI ISL 1897884 - 2021-01-23) et au Rwanda (GISAID EPI ISL 2521997 - 2021-05-21). D'aprĂšs Yoriyuki Konno, la protĂ©ine ORF3b du SARS-CoV-2 est tronquĂ©e. LâORF3b qui la code contient quatre codons-stop qui devraient sauter au fur et Ă mesure des mutations et permettre progressivement Ă cette protĂ©ine dâexercer une activitĂ© anti-interfĂ©rons de plus en plus forte. D'aprĂšs Yoriyuki Konno, le 1er codon-stop saute avec les mutations V163T/T164N sur ORF3a qui induisent les substitutions *23Q/L24M/57* sur ORF3b
- Lignée A.27. 2021-02-09. Burkina Faso. GISAID EPI ISL 2227202. N: S202N ORF1a: P286L, V2061F, D2980G, N3651S ORF1b: P1000L, P2256S ORF6: *62X ORF8: L84S, D119-, F120- S: L18F, L452R, N501Y, A653V, H655Y, D796Y, G1219
- LignĂ©e A.28. 2021-04-22. Ăgypte. GISAID EPI ISL 1936250. N: A35V, S202N ORF1a: V86F, P1147S, A3529T ORF1b: A576V, D1183Y ORF3a: S171L ORF8: L84S ORF9b: R32C S: A292V, N501T, H655Y
- Lignée A.29. 2021-03-20. Australie. GISAID EPI ISL 1341508. M: I82S N: D22Y, S202N ORF1a: M85-, V86F, A3209V, M3655I ORF1b: M1499I, I1987V ORF7a: C23F, T39P, V71L ORF8: L84S, E92K ORF9b: Q18H S: F140-, L141-, G142L, Y144F, N211-, L212I, Y449H, N501Y, F565L, H655Y
- Lignée B.6.8. 2021-01-09. Nouvelle-Guinée Papouasie. GISAID EPI ISL 1322329. N: P13L ORF1a: Q884L, T2016K, T2152I, L3606F ORF1b: A88V ORF8: L95F ORF9b: P10S
Références
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Voir aussi
Bibliographie supplémentaire
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Articles connexes
- Virologie
- Maladie à coronavirus 2019 - Pandémie de Covid-19
- Coronavirus lié au syndrome respiratoire aigu sévÚre (espÚce)
- SARS-CoV (coronavirus du SRAS)
- Syndrome respiratoire aigu sévÚre (SRAS)
- Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient
- Enzyme de conversion de l'angiotensine 2 (ACE2), porte d'entrée du virus
- Test diagnostique du SARS-CoV-2
- SARS-CoV-2 chez les animaux