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Toxoplasmose

La toxoplasmose est une infection parasitaire dont l'agent est le protozoaire Toxoplasma gondii[1]. Le parasite infecte le plus souvent des animaux Ă  sang chaud, y compris l’ĂȘtre humain, mais son hĂŽte dĂ©finitif est un fĂ©lidĂ© (dont le chat fait partie)[2]. L'infection est asymptomatique dans la majoritĂ© des cas pour les sujets immunocompĂ©tents, ne prĂ©sentant un risque sĂ©rieux que pour les femmes enceintes, les personnes sĂ©ropositives au VIH et les sujets ayant un systĂšme de dĂ©fense immunitaire affaibli[3].

Toxoplasmose
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
TachyzoĂŻtes de Toxoplasma gondii
Causes Toxoplasma gondii
Transmission Contamination féco-orale, transmission placentaire (d), greffe d'organe (d), transfusion sanguine et haemocontact transmission of pathogen (d)
SymptÎmes Adénopathie, encéphalite, hépatomégalie, splénomégalie, fiÚvre légÚre (d) et hépatosplénomégalie
Classification et ressources externes
CIM-10 B58
CIM-9 130
DiseasesDB 13208
MedlinePlus 000637
eMedicine 229969
MeSH D014123
Patient UK Toxoplasmosis

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

La maladie est prĂ©sente partout dans le monde et on estime qu’un tiers de la population mondiale est porteur de Toxoplasma gondii[3]. Sa prĂ©valence chez l’ĂȘtre humain est variable. ÉvaluĂ©e d'aprĂšs la sĂ©ropositivitĂ© au toxoplasme (entraĂźnant donc une immunitĂ© Ă  une rĂ©infection), la prĂ©valence est faible en Asie ou en AmĂ©rique[4] - [5] et varie entre 20 % et 70 % dans les autres rĂ©gions du monde[6].

La toxoplasmose est transmissible de la mĂšre au fƓtus. En France en 2003, la sĂ©ropositivitĂ© chez la femme enceinte Ă©tait de prĂšs de 44 %[7]. Chez les mĂšres sĂ©ronĂ©gatives, en cas d'infection maternelle le risque de transmission au fƓtus dĂ©pend de l'Ăąge de la grossesse au moment de la contamination. Il est infĂ©rieur Ă  2 % avant deux mois de grossesse, mais, dans ce cas, l’atteinte fƓtale est grave. Il atteint 70 % en fin de grossesse et le fƓtus subira alors essentiellement des lĂ©sions oculaires[8].

Historique

Toxoplasma gondii fut décrit par Nicolle et Manceaux en 1908 sur le rongeur Ctenodactylus gundi.

Le parasite est dĂ©crit pour la premiĂšre fois en 1908 Ă  l’Institut Pasteur de Tunis par deux mĂ©decins français, Charles Nicolle et Louis Herbert Manceaux, aprĂšs une Ă©pidĂ©mie de laboratoire sur un rongeur sauvage d’Afrique du Nord, le Ctenodactylus gundi. Ils isolent un protozoaire de forme arquĂ©e qu’ils nomment Toxoplasma gondii, « toxoplasma » venant des mots grecs toxon, « arc », et plasma, « forme »[9]. Au mĂȘme moment, l’Italien Alfonso Splendore trouve ce mĂȘme parasite aprĂšs la mort des lapins de son laboratoire Ă  Sao Paulo au BrĂ©sil[10]. Nicolle et Manceaux proposent le genre Toxoplasma et T. gondii devient l’espĂšce type du genre. Par la suite, ce parasite sera isolĂ© chez de nombreuses autres espĂšces animales, et Ă  chaque fois une nouvelle espĂšce est proposĂ©e, nommĂ©e d’aprĂšs l’espĂšce hĂŽte chez qui elle avait Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©e. Ce n’est qu’en 1939 que Sabin[11] apporte la preuve que ces diffĂ©rentes espĂšces n’en sont en fait qu’une seule, T. gondii[9].

La classification reste cependant incertaine et seuls les stades asexuĂ©s, merozoĂŻtes et kystes tissulaires, sont alors connus. C’est dans les annĂ©es soixante que les preuves de la nature coccidienne de T. gondii arrivent, et dans les annĂ©es 1970 que l’on dĂ©crit le cycle parasitaire de type coccidien de T. gondii[12] - [13] et l’existence de stades sexuĂ©s dans l’intestin grĂȘle des chats.

En 1923, l’ophtalmologiste tchĂšque Josef JankĂč[14] dĂ©crit la maladie humaine, un cas de toxoplasmose congĂ©nitale chez un enfant atteint d’une choriorĂ©tinite.

Ce n’est qu’en 1939 que la toxoplasmose est reconnue comme une maladie congĂ©nitale par Wolf et al.[15] chez un enfant atteint d’encĂ©phalite.

En 1948, Sabin et Feldman mettent au point un test immunologique, le Dye test, qui permet le diagnostic sérologique de la maladie[16].

Cycle du toxoplasme et pathogénie

Les trois formes parasitaires

Cycle vital de [Toxoplasma gondii].

Toxoplasma gondii ne peut se multiplier de maniĂšre sexuĂ©e que chez les FĂ©lidĂ©s, qui constituent ainsi ses hĂŽtes dĂ©finitifs, bien qu’il puisse infecter tous les animaux homĂ©othermes, dĂ©nommĂ©s hĂŽtes intermĂ©diaires. Le toxoplasme a un cycle complexe qui implique la transmission entre hĂŽtes par des stades spĂ©cialisĂ©s pour l’invasion (voir figure) :

  • le stade tachyzoĂŻte, forme prolifĂ©rative infectieuse chez l’hĂŽte intermĂ©diaire, se dĂ©veloppe dans des vacuoles transitoires qui peuvent contenir jusqu’à 128 parasites ; cette forme peut se retrouver aussi chez le fƓtus.
  • le stade bradyzoĂŻte, chez l’hĂŽte intermĂ©diaire, est contenu dans des kystes intracellulaires qui mesurent environ 100 Â”m de diamĂštre et contiennent plusieurs milliers de parasites ;
  • le stade mĂ©rozoĂŻte, chez l’hĂŽte dĂ©finitif, est le seul stade capable de reproduction sexuĂ©e ;
  • le stade sporozoĂŻte, rĂ©sultat de la reproduction sexuĂ©e chez l’hĂŽte dĂ©finitif, est libĂ©rĂ© dans l’environnement avec les dĂ©jections du chat dans des oocystes de 10 Ă  15 Â”m de diamĂštre qui contiennent 8 sporozoĂŻtes.

Les stades sporozoĂŻte et bradyzoĂŻte correspondent Ă  des formes de rĂ©sistance et de dissĂ©mination du parasite car, dans une certaine mesure, les kystes et les oocystes protĂšgent les parasites qu’ils contiennent des variations de tempĂ©rature, de pH, etc. T. gondii peut alterner entre ces stades en fonction de son hĂŽte et de son contexte, par un processus de diffĂ©renciation.

Forme végétative
Le tachyzoĂŻte ou trophozoĂŻte : C’est la forme que prend le parasite seul. Il est alors trĂšs fragile ; sa prĂ©sence est toujours endocellulaire (il ne rĂ©siste ni Ă  l’eau de Javel ni Ă  l’acide chlorhydrique gastrique). L’ingestion n’est donc pas contaminante.
Il se reproduit rapidement par un processus de multiplication asexuĂ©e (endodyogĂ©nie) chez l’hĂŽte intermĂ©diaire, toujours dans des macrophages. Puis il en sort en perforant la paroi au moyen d’une protĂ©ine qu’il produit (perforine). Des parasites gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©s pour ne pas produire cette protĂ©ine ne peuvent sortir du macrophage qui gonfle en formant une boule[17]. Visuellement, l’enveloppe du parasite a la forme d’une goutte d’eau un peu arquĂ©e (toxon en grec signifie « arc »), d’environ 6 Ă  8 ÎŒm de longueur et de 3 Ă  4 ÎŒm de largeur. Le pĂŽle postĂ©rieur arrondi contient le noyau tandis que le pĂŽle antĂ©rieur plus aigu possĂšde des ultrastructures adaptĂ©es Ă  la pĂ©nĂ©tration cellulaire (complexe apical).
Forme kystique
Cette forme est plus rĂ©sistante que la prĂ©cĂ©dente (forme de rĂ©sistance et de dissĂ©mination), entourĂ©e par une membrane Ă©paisse, de forme sphĂ©rique ou ovoĂŻde, elle mesure de 50 Ă  200 Â”m. Elle contient en plusieurs milliers d’exemplaires une forme vĂ©gĂ©tative particuliĂšre le bradyzoĂŻte ou cystozoĂŻte (3 Ă  4 microns), un kyste de 100 Â”m en contient 2 000 Ă  3 000. Les bradyzoĂŻtes rĂ©sultent d’une sĂ©rie de multiplications asexuĂ©es, colonisant l’intĂ©rieur d’une cellule hĂŽte. Leur multiplication est assez lente, et ne peut se faire que dans une cellule nerveuse ou musculaire de l’hĂŽte intermĂ©diaire. Dans les tissus, les kystes restent longtemps vivants, produisant des antigĂšnes qui entretiennent l’immunitĂ©. Les kystes peuvent survivre plusieurs jours Ă  tempĂ©rature ambiante et plusieurs mois Ă  4 °C. Ils sont dĂ©truits par la chaleur (un quart d’heure Ă  56 °C) ou la congĂ©lation (24 heures Ă  −20 °C)[18].
L’oocyste
L’oocyste coccidien est trĂšs rĂ©sistant, mĂȘme Ă  l’eau de Javel (forme de rĂ©sistance et de dissĂ©mination), c’est la forme que l’on retrouve dans le milieu extĂ©rieur (sol, plantes
) oĂč il effectue sa maturation en quelques jours (de un Ă  cinq) Ă  tempĂ©rature ambiante et en prĂ©sence d’oxygĂšne. Sa rĂ©sistance lui permet de rester vivant pendant plusieurs mois dans le sol, mais il est dĂ©truit par la chaleur lors de la cuisson, la dessiccation ou la congĂ©lation (−30 °C). Il est le rĂ©sultat de la reproduction sexuĂ©e du parasite chez le chat. C’est un ovoĂŻde de 15 Â”m par 10 Â”m regroupant sporocystes de 6 Ă  ”m de diamĂštre, contenant sporozoĂŻtes chacun (un sporozoĂŻte ressemble Ă  un tachyzoĂŻte).

Cycle de reproduction du parasite

Le cycle peut ĂȘtre direct, c’est-Ă -dire sans hĂŽte intermĂ©diaire (cycle monoxĂšne ou court), ou indirect, passant par un ou plusieurs hĂŽtes intermĂ©diaires (cycle hĂ©tĂ©roxĂšne ou long). L’hĂŽte dĂ©finitif du parasite est principalement le chat, mais les autres fĂ©lidĂ©s sont aussi concernĂ©s. Les hĂŽtes intermĂ©diaires sont tous les animaux Ă  sang chaud : mammifĂšres et oiseaux (le chat, hĂŽte dĂ©finitif, se contamine en dĂ©vorant des oiseaux ou des souris).

Cycle parasitaire de Toxoplasma gondii, parasite responsable de la toxoplasmose[19].

Les membres de la famille des chats (Felidae) sont les seuls hĂŽtes dĂ©finitifs connus pour les Ă©tapes sexuĂ©es de Toxoplasma gondii et reprĂ©sentent le principal rĂ©servoir de l'infection. Les chats sont d'abord infectĂ©s (Ă©tape 1 de la figure) en mangeant de la viande contenant des formes kystiques de T. gondii, ce qui aboutit Ă  la formation, dans son intestin, de gamĂ©tocytes dont la fusion donne des oocystes, Ă©liminĂ©s dans les selles. Ceux-ci peuvent survivre dans le milieu extĂ©rieur, oĂč ils se transforment en sporocystes puis en sporozoĂŻtes infectants, qui sont ingĂ©rĂ©s par des animaux tels que des rongeurs, des moutons ou des porcs. Le parasite quitte le tractus digestif et, au stade trophozoĂŻte, gagne divers tissus, se multipliant dans les macrophages et survivant dans les muscles, le cƓur, le cerveau sous forme de kystes contenant les bradyzoĂŻtes, ce qui entretient l'immunitĂ© du sujet infectĂ©.

L'humain peut ĂȘtre infectĂ© de diffĂ©rentes façons : A) ingestion de viandes crues infectĂ©es contenant des formes kystiques de T. gondii (Ă©tape 2 de la figure) ; B) ingestion d'oocystes provenant de fĂšces de chat Ă  partir de mains ou d'aliments contaminĂ©s (Ă©tape 3 de la figure ; contrairement Ă  une idĂ©e reçue, la contamination ne se fait pas par contact direct avec les chats) ; C) transplantation d'organe ou transfusions sanguine ; D) transmission congĂ©nitale de la mĂšre au fƓtus ; E) inoculation accidentelle de tachyzoites[19].

Contamination initiale

Les oocystes sont prĂ©sents sur les plantes ou la terre souillĂ©es par des dĂ©jections d’animaux (chats en particulier). De lĂ , ils peuvent contaminer les aliments, les mains ou l’eau de boisson, puis ĂȘtre ingĂ©rĂ©s.

Cela dit, le germe de la toxoplasmose ne peut rĂ©sister longtemps dans la nature, selon les rapports annuels de l'oms et des laboratoires pharmaceutiques, il peut rĂ©sister de 18 Ă  32 heures dans des conditions parfaite de labo, il ne peut en aucun cas vivre plus de 3 Ă  5 heures dans les conditions habituelles de la nature. À cet effet, une bonne hygiĂšne suffit Ă  garder le germe loin des surfaces utilisĂ©es et diffĂ©rents aliments naturels de fruits et lĂ©gumes ou une bonne cuisson par rapport aux diffĂ©rentes viandes prĂ©parĂ©s.

La prĂ©sence des kystes dans la viande est frĂ©quente : 80 % des ovins et des caprins adultes sont contaminĂ©s, le porc est gĂ©nĂ©ralement contaminĂ© dans moins de 40 % des cas, les autres espĂšces animales peuvent toutes ĂȘtre contaminĂ©es mais dans des proportions inconnues[19].

Lorsque la viande est consommĂ©e crue ou insuffisamment cuite, les kystes ne sont pas dĂ©truits et s’installent dans l’organisme hĂŽte. Les kystes ne passent pas la barriĂšre placentaire, seuls les trophozoĂŻtes ou tachyzoĂŻtes passent, si la maladie se dĂ©clenche en cours de grossesse, et des cas de contamination par greffe d’organe ou transfusion sanguine ont Ă©tĂ© recensĂ©s[19].

HÎte intermédiaire

Chez l’hĂŽte intermĂ©diaire, les oocystes libĂšrent les sporozoĂŻtes, lesquels libĂšrent les tachyzoĂŻtes (ou trophozoĂŻte) au niveau du tube digestif, et vont passer la barriĂšre intestinale. Ils vont se reproduire dans les cellules de l'hĂŽte (la pĂ©nĂ©tration se fait par un mĂ©canisme actif et non par phagocytose), dĂ©clenchant une phase sanguine de dissĂ©mination ou septicĂ©mie : l’hĂŽte dĂ©veloppe la toxoplasmose.

La rĂ©ponse immunitaire de l’hĂŽte confine ensuite le parasite Ă  l’intĂ©rieur des organes dans lesquels la rĂ©ponse immunitaire est la plus faible : l’Ɠil, le cerveau, les muscles. Les parasites s’y enkystent, les kystes contiennent de nombreux bradyzoĂŻtes et sont en attente d’une Ă©ventuelle rĂ©activation. Cette rĂ©activation se produit lorsque les chairs contenant des kystes sont consommĂ©es par un nouvel hĂŽte n’ayant pas encore dĂ©veloppĂ© la maladie ou immunodĂ©primĂ©, ou lors d’une greffe d’organes contenant ces kystes ; la rĂ©activation de bradyzoĂŻtes en tachyzoĂŻtes a Ă©tĂ© dĂ©crite chez l'animal, ce qui permet de comprendre en partie ce qui se passe chez l'immunodĂ©primĂ©, mais les mĂ©canismes exacts demeurent toujours inexpliquĂ©s chez ce type de patient[20].

Le , l'Institute for Advanced Biosciences rĂ©vĂšle dans la revue Cell Host & Microbe sa dĂ©couverte du mĂ©canisme dĂ©ployĂ© par le parasite toxoplasma gondii afin de rentrer dans une cellule. Le parasite injecte dans la membrane plasmique d'une cellule, un complexe de protĂ©ines capable de former une porte par laquelle il s'engouffre. Toxoplasma gondii va alors pouvoir s'isoler dans la vacuole ainsi crĂ©Ă©e en faisant une rotation sur lui mĂȘme qui provoque l'obturation du sas d'entrĂ©e. Le parasite peut alors se dĂ©velopper Ă  l'abri[21].

HÎte définitif

Chez l’hĂŽte dĂ©finitif, le parasite ingĂ©rĂ© (gĂ©nĂ©ralement en dĂ©vorant un rongeur ou un oiseau infectĂ©) se localise dans le tube digestif, provoquant une coccidiose. Le parasite produit alors des oocystes par reproduction asexuĂ©e puis sexuĂ©e ; en effet, les trophozoĂŻtes libĂ©rĂ©s se multiplient au niveau du tube digestif. Il va se produire une reproduction sexuĂ©e avec formation de microgamĂštes mĂąles et de macrogamĂštes femelles ; la fĂ©condation conduit aux oocystes. Ces oocystes seront rejetĂ©s dans l’environnement de l’hĂŽte avec ses dĂ©jections, mais les excrĂ©ments ne sont gĂ©nĂ©ralement pas contaminants pendant les deux premiers jours qui suivent l'excrĂ©tion. Les oocystes nĂ©cessitent une maturation de quatorze jours pour devenir potentiellement pathogĂšnes et rĂ©sistent environ un an dans le milieu extĂ©rieur. Chez le chat par exemple, environ 2 % des individus dissĂ©minent des oocystes, sur des pĂ©riodes allant de une Ă  trois semaines. Des Ă©tudes montrent qu’ensuite l’infection ne se reproduit pas, mĂȘme aprĂšs de nouvelles expositions au parasite. Ce sont donc, en gĂ©nĂ©ral, les jeunes chats qui excrĂštent le parasite. L'OMS prĂ©cise que les chats n’excrĂštent des oocystes que pendant quelques semaines de leur existence, gĂ©nĂ©ralement lorsqu’ils sont chatons[22]. Bien que l'agent pathogĂšne ait Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© sur la fourrure des chats, il n'a pas Ă©tĂ© retrouvĂ© sous une forme infectieuse, et une infection directe consĂ©cutive Ă  la manipulation des chats est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©e comme trĂšs rare.

Formes de la maladie

Il existe trois formes cliniques de la maladie qui sont[23] :

  1. La toxoplasmose acquise, chez une personne ayant des défenses immunitaires normales, en général inapparente ou sans gravité ;
  2. La toxoplasmose congĂ©nitale qui peut ĂȘtre Ă  l’origine de fƓtopathies graves, due Ă  l'infection du fƓtus d'une femme enceinte sĂ©ronĂ©gative, non protĂ©gĂ©e car n'ayant jamais Ă©tĂ© en contact avec le toxoplasme ;
  3. La toxoplasmose de l’immunodĂ©primĂ©, telles que les personnes atteintes du VIH au stade SIDA ou les personnes greffĂ©es et traitĂ©es par des mĂ©dicaments immunodĂ©presseurs.

Toxoplasmose acquise de l’immunocompĂ©tent

Lorsque la toxoplasmose se dĂ©clenche pour la premiĂšre fois chez un individu, elle est inapparente (asymptomatique) dans prĂšs de 80 % des cas : il n’y a pas de poussĂ©e de fiĂšvre ; des ganglions cervicaux sont perceptibles pendant une semaine environ[8].

Dans un peu moins de 20 % des cas, la maladie prend une forme dite « subaiguë » ; aprÚs une incubation silencieuse de quelques jours apparaissent des adénopathies cervicales, une fiÚvre prolongée à 38 °C, une fatigue intense (asthénie). Le taux des monocytes augmente et la maladie est trÚs comparable, dans ses manifestations cliniques, à une mononucléose infectieuse. La guérison est relativement lente[8].

Enfin, dans de rares cas, surtout chez les patients immunodĂ©primĂ©s et les personnes au stade sida, la maladie prend une forme dite « aiguĂ« », avec de la fiĂšvre. Elle peut alors provoquer divers types de lĂ©sions : oculaires (choriorĂ©tinite), cardiaques, pulmonaires, voire entraĂźner des symptĂŽmes neurologiques[8]. La durĂ©e de la phase de septicĂ©mie est plus longue ; les fluides corporels (l'urine, les larmes, le lait, la salive) contiennent assez de parasites pour qu'un comptage direct puisse ĂȘtre effectuĂ©. Ces cas sont dus (chez la souris de laboratoire) Ă  une mutation d'une ou deux protĂ©ines kinases produites par le gĂšne ROP18, lesquelles sous cette forme « anormale » perturbent la communication dans la cellule et favorisent la duplication du parasite, mĂȘme chez des individus en bonne santĂ©[24].

Choriorétinite toxoplasmique chez une jeune femme immunocompétente
Choriorétinite toxoplasmique chez une jeune femme immunocompétente
Inflammation du vitré secondaire à une toxoplasmose en coupe OCT
Inflammation du vitré secondaire à une toxoplasmose en coupe OCT

Dans tous les cas, les kystes formés persistent et sont indétectables ; l'immunité du sujet à de nouvelles attaques de la maladie est conférée par la présence d'immunoglobuline G (IgG).

Toxoplasmose et grossesse

On estime qu'un enfant sur 1000 naßt infecté par le toxoplasme en France[25]. En Suisse, un enfant sur 2300 naßt infecté, mais seul un enfant sur 14000 présente une infection symptomatique[26].

Le risque de contamination du fƓtus survient probablement lorsque la femme enceinte est en phase parasitĂ©mique, mais aussi au dĂ©but de l'infection alors que la mĂšre est asymptomatique : les parasites peuvent alors coloniser le placenta, puis, de lĂ , parvenir au fƓtus. Ce type de contamination ne survient que lorsque la mĂšre contracte la maladie en cours de grossesse (on parle alors de toxoplasmose gravidique), bien que, trĂšs exceptionnellement, la rĂ©activation de kystes puisse conduire Ă  une transmission du parasite vers l'enfant.

Le risque de passage de la barriĂšre placentaire augmente au cours de la grossesse (il est faible au cours du premier trimestre (6 % Ă  13 semaines d'amĂ©norrhĂ©e, et croĂźt les mois suivants jusqu'Ă  atteindre 72 % Ă  36 semaines d'amĂ©norrhĂ©e), mais en parallĂšle, les consĂ©quences sont d'autant plus graves que le fƓtus est jeune, tant qu'il ne dispose pas d'un systĂšme immunitaire complet. La contamination vers la fin de la grossesse peut conduire Ă  des formes bĂ©nignes ou Ă  des formes latentes. Un tiers des mĂšres qui ont fait une sĂ©roconversion en cours de grossesse donnent naissance Ă  un enfant infectĂ©[27].

La France et le Maroc font partie des rares pays au monde Ă  recommander le dĂ©pistage systĂ©matique des femmes non-immunisĂ©es contre la toxoplasmose, avant et au dĂ©but de la grossesse ; la surveillance est ensuite mensuelle chez les femmes sĂ©ronĂ©gatives pour diagnostiquer rapidement une sĂ©roconversion[28]. Cette attitude permet de dĂ©terminer la prĂ©valence de l'immunitĂ© contre l'infection : elle est directement en rapport avec les habitudes alimentaires, et non au contact avec les chats. Cette sĂ©roprĂ©valence diminue avec le temps (82 % en 1960, 66 % en 1982, 54 % en 1995 et 44 % en 2003[29]), et les sĂ©roconversions en cours de grossesse diminuent (40 pour 1 000 femmes sĂ©ronĂ©gatives en 1960, 13,2 pour 1000 en 1995[30]).

Contamination au premier trimestre : avant 16 semaines

Toxoplasmose cérébrale

C'est au premier trimestre, et surtout avant dix semaines d'amĂ©norrhĂ©e, que le risque de transmission materno-fƓtale est le plus faible. Cependant, c'est pendant cette pĂ©riode que les consĂ©quences d'une contamination sont particuliĂšrement graves : elles peuvent notamment entraĂźner la mort in utero ou dans les mois qui suivent la naissance, ou bien provoquer des retards psychomoteurs graves, liĂ©s Ă  l'action du parasite sur la formation du systĂšme nerveux central (modifications de l'aspect et du volume du crĂąne, par des calcifications intracrĂąniennes caractĂ©ristiques de la toxoplasmose congĂ©nitale, hydrocĂ©phalie, microcĂ©phalie, dilatation ventriculaire). Au niveau neurologique, on peut constater des convulsions, de l'hypertonie ou de l'hypotonie, une modification des rĂ©flexes, des troubles vĂ©gĂ©tatifs ou encore des troubles oculaires (dans 80 % des cas, une choriorĂ©tinite pigmentaire).

Contamination au second trimestre : entre 16 et 28 semaines

Une atteinte cérébrale est toujours possible mais plus rare. On ne retrouve pas, au cours de la surveillance échographique, des dilatations ventriculaires lorsque la séroconversion survient aprÚs 24 semaines. Cependant on retrouve des calcifications intracrùniennes et une choriorétinite.

Contamination au dernier trimestre : aprĂšs 28 semaines

Le risque est essentiellement ophtalmologique : choriorĂ©tinite pigmentaire (atteinte des pigments de la rĂ©tine). Ce risque persiste pendant plusieurs annĂ©es, imposant une surveillance longue des enfants concernĂ©s. Les lĂ©sions oculaires sont gĂ©nĂ©ralement faciles Ă  reconnaĂźtre mais il existe des formes cliniques qui peuvent Ă©garer le diagnostic. Classiquement, on dĂ©couvre une lĂ©sion jaunĂątre qui peut ĂȘtre paramaculaire ou parapapillaire, et cette anomalie va Ă©voluer vers une cicatrisation pigmentĂ©e.

Diagnostic de la toxoplasmose congénitale

Il repose sur une démarche en deux temps.

Diagnostic d'infection toxoplasmique acquise au cours de la grossesse

En l'absence habituelle de signe clinique chez la femme enceinte, le diagnostic repose en premier sur le sĂ©rodiagnostic qui doit ĂȘtre pratiquĂ© au cours du premier trimestre.

Si le premier sérodiagnostic est négatif (IgG négatif, IgM négatif), la femme est non protégée ; il faut faire un sérodiagnostic tous les mois, le dernier sur sang maternel au moment de l'accouchement ou trois à quatre semaines aprÚs l'accouchement. S'il se positive au cours de la grossesse, c'est une séroconversion : le diagnostic de toxoplasmose acquise au cours de la grossesse est certain. Il faut dater l'infection et faire des examens complémentaires en fonction de l'ùge de la grossesse.

Plus délicat, en cas de présence IgG et d'IgM lors de la premiÚre sérologie. La datation de la contamination repose alors sur la cinétique des anticorps et l'avidité des IgG. La présence d'une forte avidité (supérieure à 30 %) signe une toxoplasmose acquise depuis plus de 4 mois (donc avant la grossesse). Il est inutile de répéter les examens et on peut rassurer la patiente.

La faible avidité des IgG ne signifie pas que la toxoplasmose date de moins de quatre mois. Il faut faire un nouveau sérodiagnostic et c'est si le taux des IgG double que l'on peut poser le diagnostic de toxoplasmose acquise au cours de la grossesse. Le début de l'infection remonte deux mois avant le prélÚvement. Si le taux reste stable, c'est une toxoplamose acquise avant la grossesse.

La présence d'IgG seule sans IgM ne nécessite aucun contrÎle supplémentaire.

La présence d'IgM seule sans IgG est le plus souvent en rapport avec des IgM non spécifiques. Cependant il faut savoir que si les IgM sont le signe d'une infection récente (ils apparaissent en quelques jours, le pic est atteint en 2 - 3 mois et ils diminuent), ils peuvent persister plusieurs mois, voire plusieurs années ; plus d'un quart des individus gardent des IgM anti-toxoplasmiques plus de 2 ans[31].

DĂšs la sĂ©roconversion prouvĂ©e, la femme est mise sous spiramycine Ă  la dose de 3 grammes trois fois par jour et jusqu'Ă  la rĂ©alisation de l'amniocentĂšse. En cas de prĂ©sence d'IgM au cours du premier prĂ©lĂšvement, on peut mettre la femme sous spiramycine en attendant le deuxiĂšme prĂ©lĂšvement.

Diagnostic de toxoplasmose congénitale au cours de la grossesse

Repose sur la recherche de toxoplasme dans le liquide amniotique par amniocentĂšse (la ponction fƓtale est dĂ©suĂšte) et la recherche mensuelle de signes (malformations cĂ©rĂ©brales et cardiaques) Ă  l'Ă©chographie et par IRM fƓtale.

AmniocentĂšse

Recherche de toxoplasme par PCR. Cette amniocentÚse sera effectuée systématiquement pour toute séroconversion avant 22 semaines mais pas avant 18 semaines et aprÚs un délai de quatre à six semaines aprÚs l'infection maternelle. La quantification du nombre de copies de PCR est un élément pronostic (la présence de plus de 100 copies par millilitre est un facteur de mauvais pronostic). Il n'existe pas de faux positif mais la valeur prédictive négative est de 87 %, ce qui veut dire qu'une fois sur dix la parasite est présent mais la PCR ne le détecte pas. La quantité de liquide amniotique prélevée est trÚs importante, il faut au minimum 20 millilitres.

Aspect échographique : dépendant du terme de l'infection

Il est important de noter que des symptĂŽmes Ă©chographiques peuvent ĂȘtre absents alors que le fƓtus est infectĂ© : en effet, prĂšs de 80 % des fƓtus infectĂ©s au premier trimestre seront symptomatiques Ă  l'Ă©chographie, 20 % au deuxiĂšme trimestre et aucun si l'infection a eu lieu au troisiĂšme trimestre[32].

Au niveau du cerveau fƓtal, on peut voir :

  • une dilatation des ventricules latĂ©raux dĂ©butant par les cornes occipitales, rapidement Ă©volutive, bilatĂ©rale si stĂ©nose de l'aqueduc de Sylvius ou unilatĂ©rale si stĂ©nose du trou de Monro. Mais l'absence de dilatation n'a pas une bonne valeur prĂ©dictive nĂ©gative car il existe des atteintes sĂ©vĂšres mĂȘme en l'absence d'envahissement de l'aqueduc de Sylvius (porencĂ©phalie ou polymicrogyrie) ;
  • des hyperdensitĂ©s qui sont souvent mieux vues par la voie endovaginale (haute frĂ©quence) de pronostic incertain mais souvent en rapport avec la choriorĂ©tinite.

Autres signes :

  • Ă©panchement pĂ©ricardique et ascite, calcifications hĂ©patiques, hyperĂ©chogĂ©nicitĂ© intestinale ou placentamĂ©galie ou placentite.
Aspects par IRM

Pas d'IRM avant 28 semaines, soit pas avant le début de l'apparition de la scissure de Rolando ++, ou, mieux, pas avant 32 semaines. Confirme l'atteinte multifocale. Recherche d'anomalie de la gyration type polymicrogyrie.

Traitement et surveillance de la toxoplasmose au cours de la grossesse

Selon les préconisations de l'OMS[33] :

Si la PCR est négative

On continue la spiramycine jusqu'à l'accouchement et on réalise une échographie une fois par mois. La recherche d'une toxoplasmose congénitale sera faite sur le nouveau-né par le dosage des IgG et des IgM du nouveau-né.

Si la PCR est positive

La spiramycine est remplacĂ©e par la pyrimĂ©thamine 50 mg par jour (Malocide) et du sulfadiazine (Adiazine) 1,5 gramme deux fois par jour associĂ©e avec de l'acide folinique (Lederfoline) 50 mg une fois par semaine. La surveillance Ă©chographique se fera toutes les deux semaines et une surveillance de la toxicitĂ© des mĂ©dicaments assurĂ©e par un hĂ©mogramme une fois par semaine ; la pyrimĂ©thamine entraĂźne une carence en acide folique avec anĂ©mie mĂ©galoblastique, et parfois granulopĂ©nie et thrombopĂ©nie. La sulfadiazine s'accompagne d’un risque grave d'allergie cutanĂ©e et de thrombopĂ©nie, anĂ©mie hĂ©molytique immuno-allergique, aplasie mĂ©dullaire.

En 2007 est parue une mĂ©ta-analyse de diffĂ©rentes Ă©tudes de cohortes[34] ; cette Ă©tude montre que le traitement prĂ©ventif de la transmission en cours de grossesse n'est efficace que s'il est prescrit moins de trois semaines aprĂšs la sĂ©roconversion, et que les traitements curatifs (en cas de suspicion d'atteinte fƓtale) ne semblent pas diminuer le risque d'atteinte fƓtale.

Lorsqu'il existe des lĂ©sions visualisĂ©es en Ă©chographie, notamment du cerveau, une interruption mĂ©dicale de grossesse peut ĂȘtre proposĂ©e[35].

Diagnostic de toxoplasmose congénitale chez le nouveau-né

Le diagnostic de la toxoplasmose congénitale se fait chez les enfants avec une PCR négative au cours de l'amniocentÚse ou dans les séroconversions du troisiÚme trimestre n'ayant pas subi une amniocentÚse.

  • Recherche des IgM au sang du cordon : si le dosage est nĂ©gatif, la cinĂ©tique des IgG permettra de faire le diagnostic de toxoplasmose congĂ©nitale. Il faut vĂ©rifier la baisse du taux des IgG dont la demi-vie est de 3 semaines tout arrĂȘt ou rĂ©ascencion de la dĂ©croissance des IgG signe la toxoplasmose congĂ©nitale.
  • Recherche des IgM au sang du cordon : IgM est positif, il faut refaire 72 heures aprĂšs une recherche des IgM dans le sang pĂ©riphĂ©rique du nouveau-nĂ© pour Ă©liminer les quelques cas de transmission d'IgM maternelle au cours de l'accouchement. Si celle-ci est positive le diagnostic de toxoplasmose congĂ©nitale est confirmĂ©e. Si celle-ci est nĂ©gative on se retrouve dans le schĂ©ma ci-dessous

Le nouveau-né bénéficiera d'une échographie transfontanellaire et d'un examen ophtalmologique.

Traitement de la toxoplasmose congénitale chez le nouveau-né.

C'est l'association de pyrimĂ©thanine mg/kg/j pendant deux mois puis 0,5 mg/kg/j pendant dix mois (Malocide) avec de la sulfadiazine (Adiazine) 100 mg/kg/j pendant un an associĂ© avec de l'acide folinique (Folinoral 25) 25 mg par semaine. La recherche d'une toxicitĂ© sanguine du traitement sera faite. La surveillance ophtalmologique devra durer plusieurs annĂ©es.

Pronostic

Les deux critĂšres de pronostics les plus sĂ»rs sont la charge en toxoplasme dans le liquide amniotique et le terme de l'infection toxoplasmique : avant 20 semaines et surtout avant 10 semaines. La probabilitĂ© de retrouver des signes Ă©chographiques aprĂšs une sĂ©ro conversion supĂ©rieure Ă  24 semaines est infĂ©rieure Ă  5 %. Si une infection survient avant 10 semaines, il est possible d'avoir un bon pronostic avec le traitement (pyrimĂ©thanine 50 mg par jour (Malocide) + sulfadiazine (Adiazine) 1,5 gramme deux fois par jour) mais il faut bien avertir les parents sur l'incertitude du pronostic neurologique et oculaire. L'IMG est acceptĂ©e Ă  la demande des parents. Le risque de choriorĂ©tinite serait augmentĂ© s'il y a plus de 8 semaines entre la sĂ©roconversion et le dĂ©but du traitement et par la prĂ©sence de zone hyperdense cĂ©rĂ©brale Ă  l'Ă©chographie. Bien entendu devant tout signe de dilatation ventriculaire l'Ă©chographie, l'IMG est acceptĂ©e Ă  la demande des parents.

En 1995, le rapport de l'AFSSAPS évalue à 600, en France, le nombre de naissances d'enfants porteurs d'une toxoplasmose congénitale ; 174 ont des séquelles dont 11 à type d'hydrocéphalie, les autres étant porteurs d'une choriorétinite[36].

Toxoplasmose de l’immunodĂ©primĂ©

Deux cas peuvent se présenter, selon que le déficit immunitaire est acquis ou provoqué par des médicaments. Ces cas influent sur la maniÚre dont la contamination survient et sur ses signes cliniques.

DĂ©ficit immunitaire acquis (cas du SIDA)

Toxoplasmose cérébrale avec implication principale dans le lobe occipital droit (en bas et à gauche de l'image). Femme de 48 ans atteinte du SIDA.

On dĂ©crit de rares cas oĂč un sujet VIH+, sans immunitĂ© anti-toxoplasmique (pas de contact antĂ©rieur) contracte une toxoplasmose, mais le plus souvent il s'agit de patients immunisĂ©s contre la toxoplasmose, donc porteurs de kystes qui rĂ©activent l'infection lors d'une baisse consĂ©quente de leurs dĂ©fenses immunitaires ; gĂ©nĂ©ralement, ils prĂ©sentent une toxoplasmose cĂ©rĂ©brale.

La toxoplasmose cérébrale est une maladie opportuniste dont la survenue chez les personnes séropositives marque l'évolution de l'infection par le VIH au stade de sida. Elle survient en rÚgle générale chez des sujets séropositifs au VIH, ayant moins de 200 lymphocytes T CD4+, avec une sérologie toxoplasmique positive et ne recevant pas de prophylaxie spécifique. C'est alors que les bradyzoïtes libÚrent les tachyzoïtes qui essaiment dans tout le corps via le systÚme sanguin[37]. En 2008 en France, la toxoplasmose cérébrale représentait 12 % des personnes qui découvraient leur séropositivité au VIH aprÚs le déclenchement d'une affection opportuniste[38].

Les symptĂŽmes de dĂ©but peuvent ĂȘtre insidieux, cĂ©phalĂ©es d'installation rĂ©cente ou rĂ©activation de cĂ©phalĂ©es anciennes, avec ou sans fiĂšvre. Trois situations sont possibles :

Traitements curatifs

L'association de pyrimĂ©thamine (Malocide), de sulfadiazine (Adiazine) et d'acide folinique (pour la prĂ©vention des effets hĂ©matotoxiques) pendant 6 semaines est le traitement de rĂ©fĂ©rence. On utilise aussi en alternative le cotrimoxazole (Bactrim) ou l'atovaquone (Wellvone). Une attention particuliĂšre doit ĂȘtre portĂ©e aux interactions avec les antirĂ©troviraux[39].

Traitements préventifs

La prophylaxie est recommandĂ©e en cas de prĂ©sence d'anticorps anti-Toxoplasma gondii et si les lymphocytes CD4 sont infĂ©rieurs Ă  200 par millimĂštre cube de sang[40]. Le cotrimoxazole est recommandĂ© en prĂ©vention primaire avec l'avantage d'ĂȘtre aussi efficace pour la prophylaxie de la pneumocystose, autre maladie opportuniste du SIDA en association frĂ©quente[39] - [40]. Une association de pyrimĂ©thamine, sulfadiazine et acide folinique est recommandĂ©e en prĂ©vention secondaire[40].

Déficit immunitaire provoqué (cas des transplantés et des greffés)

Il peut s'agir ici soit de la rĂ©activation de kystes rĂ©sultant d'une contamination passĂ©e du receveur (par exemple lors d'une greffe de moelle osseuse), soit de l'introduction chez le receveur de kystes contenus dans le greffon (par exemple lors d'une greffe du cƓur).

Au plan clinique, les manifestations dans ce cas sont celles d'une toxoplasmose aiguë disséminée.

Dans tous les cas oĂč l'on s'apprĂȘte Ă  provoquer un dĂ©ficit immunitaire, il faut connaĂźtre si possible le statut immunitaire du patient vis-Ă -vis de la toxoplasmose avant la mise en place du traitement immunosuppresseur. De plus, il est indispensable de mettre en place une surveillance du patient ainsi que de suivre des mesures prophylactiques rigoureuses.

Professions Ă  risque

Les professionnels en contact avec de la viande crue, les animaux ou les selles de félins contaminés, voire des objets portant le germe sont les plus exposés. Le risque est donc présent pour :

Gardiens, Ă©leveurs d'animaux

Il convient d'éliminer systématiquement les excréments des félins, de jeter la litiÚre sÚche sans la secouer. La destruction peut se faire par dépÎt en décharge, incinération, ou en les enterrant à une bonne profondeur.

Les bacs ou plateaux de litiĂšre doivent ĂȘtre dĂ©sinfectĂ©s (par Ă©tuvage Ă  70 °C pendant 10 minutes au moins) chaque jour, de mĂȘme que les pelles, balais et autre articles de nettoyage. Les accessoires de nettoyage doivent ĂȘtre conservĂ©s dans la mĂȘme zone que les animaux. Le port de gants de protection jetables est recommandĂ© pour manier la litiĂšre et pour travailler dans un sol oĂč il peut y avoir des excrĂ©ments de fĂ©lins. Les mains doivent ĂȘtre lavĂ©es aprĂšs avoir enlevĂ© les gants.

Les fĂ©lins doivent ĂȘtre tenus Ă  l'Ă©cart des autres animaux pour Ă©viter les risques de contamination. Il ne faut pas donner de viande crue aux fĂ©lins, sauf si elle a Ă©tĂ© congelĂ©e jusqu'Ă  environ -18 °C (0°F)[41].

Personnes en contact avec de la viande crue/légumes

Les mains doivent ĂȘtre abondamment lavĂ©es avec de l'eau et du savon, en utilisant des lavabos ou des Ă©viers Ă  commande fĂ©morale. Il ne faut pas se toucher la bouche ou les yeux aprĂšs avoir manipulĂ© de la viande crue. Les surfaces et les outils utilisĂ©s (comptoirs, couteaux, machines
) doivent ĂȘtre nettoyĂ©s Ă  l'eau savonneuse.

Agriculteurs, paysagistes, jardiniers

La terre peut ĂȘtre une source de contamination, en particulier aux endroits frĂ©quentĂ©s par les chats (les excrĂ©ments de chat sont frĂ©quemment prĂ©sents dans les sols). Il convient donc de bien se laver les mains aprĂšs avoir travaillĂ© la terre ou touchĂ© des animaux, le port de gants Ă©tant recommandĂ©. Le port de gants ne doit pas dispenser de se laver les mains ensuite. En cas d'avortement d'une femelle, il ne faut pas toucher l'embryon Ă  mains nues. Il doit ĂȘtre confiĂ© Ă  un laboratoire avec des spĂ©cimens de sang et de placenta pour connaĂźtre son statut vis-Ă -vis du parasite. Ce qui subsiste doit ĂȘtre enterrĂ© Ă  bonne profondeur ou ĂȘtre brĂ»lĂ©, en prenant soin de ne pas laisser d'animaux (chats, chiens, rongeurs) y accĂ©der.

Les chats doivent ĂȘtre tenus Ă  l'Ă©cart du fourrage, leurs excrĂ©ments doivent en ĂȘtre Ă©liminĂ©s. Les chats adultes ont plus de chances d'avoir dĂ©jĂ  dĂ©veloppĂ© une rĂ©sistance Ă  la toxoplasmose ; on peut les laisser pĂ©nĂ©trer dans les granges.

Personnels de laboratoire

Il est conseillé aux femmes enceintes de ne pas travailler sur des échantillons soumis pour analyse de Toxoplasma gondii.

L'exposition Ă  des substances contaminĂ©es nĂ©cessite le port de vĂȘtements de protection adaptĂ©s. Un vĂȘtement souillĂ© doit ĂȘtre identifiĂ© par un logo de risque biologique ; il doit ĂȘtre lavĂ© selon les mĂ©thodes de dĂ©sinfection requises.

La production et l'exposition à des aérosols de tissus animaux sont fortement déconseillées.

Professionnels de la santé

Il n'a pas Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que la toxoplasmose pouvait ĂȘtre transmise par l'urine ou les selles humaines contaminĂ©es. Cependant, il vaut toujours mieux porter des gants jetables pour travailler avec des personnes atteintes d'incontinence. Les mains et les ongles doivent ĂȘtre soigneusement lavĂ©s avec de l'eau savonneuse aprĂšs avoir retirĂ© les gants.

Femmes enceintes

La vaccination n'existant pas, la prévention est le meilleur traitement :

  • ne consommer que de la viande bien cuite (cuisson Ă  plus de 67 °C au cƓur des viandes[42]), en particulier les ovins ;
  • lavage approfondi des salades et cruditĂ©s, nettoyage des surfaces de travail ayant servi Ă  prĂ©parer les lĂ©gumes, et Ă©viter de manger des cruditĂ©s dont on ne connaĂźt pas la prĂ©paration ;
  • laver (et peler) les fruits et lĂ©gumes avant de les consommer, avec de l'eau vinaigrĂ©e ; cuisson d'au moins une minute Ă  60 °C pour les vĂ©gĂ©taux[42] ;
  • porter des gants en cas de jardinage ou de nettoyage de la litiĂšre d'un chat et se laver les mains ;
  • Ă©viter si possible de s'occuper de la litiĂšre d'un chat, sinon la nettoyer quotidiennement et avec de l'eau bouillante.

Contrairement à une idée reçue, la contamination ne se fait pas par contact avec le chat : chez l'humain, elle se fait par ingestion. La propagation du parasite par le chat est assurée par défécation, les ookystes ne devenant cependant contaminants qu'aprÚs deux à cinq jours dans un milieu favorable (humide et oxygéné : terre, litiÚre), et uniquement à la premiÚre contamination du chat. Le risque lié à la présence d'un chat est donc trÚs limité et essentiellement lié à l'hygiÚne lors du nettoyage des excréments de l'animal. Les contacts, morsures ou griffures ne permettent pas la contamination.

En outre, seuls les chats qui chassent pour se nourrir peuvent ĂȘtre porteurs du parasite. Un chat d'appartement urbain, nourri avec des aliments industriels ne prĂ©sente aucun danger de contamination de l'homme[43].

Les précautions suivantes ont une efficacité incertaine sur la destruction des toxoplasmes :

  • la congĂ©lation : des oocytes sporulĂ©s ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s 28 jours aprĂšs une congĂ©lation Ă  −21 °C[42] ;
  • salaison, condiments, fumaison, saumure, conservation sous vide, dessiccation, lyophilisation, dĂ©sinfection par ultra-violets ou infrarouges, cuisson par micro-ondes[42] (voir l'article Conservation des aliments).

Controverses

Troubles du comportement

Le parasite est capable de modifier le comportement de son hĂŽte : les rats et les souris infectĂ©s ont moins peur des chats, certains des rats infectĂ©s n’évitent plus les zones marquĂ©es par l’urine des chats, soit parce qu’ils sont insensibles Ă  l’odeur, soit parce qu’ils oublient leur crainte ancestrale du fĂ©lin. Cet effet constitue un avantage pour le parasite, qui sera en mesure de se reproduire sexuellement si son hĂŽte est mangĂ© par un chat[44]. Le mĂ©canisme de ce changement de comportement n'est pas complĂštement Ă©lucidĂ©, mais il semble que l'infection par la toxoplasmose augmente le niveau de dopamine dans le cerveau des souris infectĂ©es.

En 2007, Ă  l'universitĂ© Stanford (États-Unis), l'Ă©quipe d'Ajai Vyas a rĂ©vĂ©lĂ© que le parasite vecteur de la toxoplasmose se logeait dans l'amygdale cĂ©rĂ©brale, zone cĂ©rĂ©brale sensible aux odeurs et connue pour ĂȘtre liĂ©e aux sentiments de peur. Lorsque cette zone est contaminĂ©e, le rat devient insensible Ă  l'odeur d'urine de chat et, devenu moins peureux, a davantage de risque d’ĂȘtre dĂ©vorĂ©. C'est pendant cette digestion dans l’estomac du prĂ©dateur que le parasite se reproduit, puis les Ɠufs sont libĂ©rĂ©s par les excrĂ©ments, qu'un autre rat peut accidentellement avaler et le cycle biologique du toxoplasme se poursuit[45].

La dĂ©couverte de modifications du comportement chez les rats et les souris infectĂ©s ont amenĂ© certains scientifiques Ă  avancer l’hypothĂšse que le toxoplasme pourrait avoir des effets similaires chez les humains, mĂȘme pendant la phase de latence considĂ©rĂ©e auparavant comme asymptomatique. Le toxoplasme est l'un de ces nombreux parasites qui risquent de modifier le comportement de leur hĂŽte dans le cadre de leur cycle parasitaire[46] - [47]. Les comportements observĂ©s, s’ils sont provoquĂ©s par le parasite, sont probablement dus Ă  l'infection et Ă  une discrĂšte encĂ©phalite, qui est liĂ©e Ă  la prĂ©sence de kystes dans le cerveau, ce qui peut provoquer ou induire la production d'un neurotransmetteur, Ă©ventuellement, la dopamine[48]. Il s’agirait donc d’un mĂ©canisme d’action similaire Ă  celui des inhibiteurs de la recapture de la dopamine, des antidĂ©presseurs et des stimulants.

Des corrélations ont été trouvées entre la toxoplasmose latente et certains traits de comportement[49] :

  • augmentation des comportements de prise de risque ;
  • ralentissement des rĂ©actions ;
  • sentiment d'insĂ©curitĂ© et de doute.

Les preuves d’effets possibles sur le comportement humain, bien que cette hypothĂšse soit fascinante, restent relativement peu Ă©tayĂ©es. Il n'y a eu aucun essai clinique randomisĂ© pour Ă©tudier les effets du toxoplasme sur le comportement humain. Bien que certains chercheurs aient trouvĂ© des associations importantes de certains troubles du comportement avec l’infection par le toxoplasme, il est possible qu’un biais se soit introduit dans l’analyse statistique et que ces associations se bornent Ă  reflĂ©ter les facteurs qui prĂ©disposent certains types de personnes Ă  l'infection (les personnes qui prĂ©sentent des comportements de prise de risques peuvent ĂȘtre plus enclines Ă  prendre le risque de l'ingestion de viande mal cuite).

Ce parasite est associé au stéréotype de la femme à chats[50].

Des études ont trouvé une association entre la toxoplasmose et une augmentation du taux d'accident de voiture (risque doublé ou triplé par rapport aux personnes non infectées)[48] - [51].

Cela pourrait ĂȘtre dĂ» Ă  l’augmentation des temps de rĂ©action qui sont associĂ©s Ă  l'infection[51]. « Si nos donnĂ©es sont exactes cela signifie qu’un million de personnes chaque annĂ©e meurent uniquement parce qu’elles sont infectĂ©es par le Toxoplasme » dĂ©clare le chercheur Jaroslav Flegr dans « The Guardian[52] ».

Ruth Gilbert, coordonnateur mĂ©dical de l’étude europĂ©enne multicentre sur la toxoplasmose congĂ©nitale dĂ©clarait sur BBC News Online : « Ces dĂ©couvertes peuvent ĂȘtre dues au hasard ou Ă  des facteurs sociaux et culturels associĂ©s Ă  la toxoplasmose[53] », « However there is also evidence of a delayed effect which increases reaction times[54] ».

RĂŽle de la toxoplasmose dans les troubles mentaux

Plusieurs Ă©tudes ont montrĂ© des taux beaucoup plus Ă©levĂ©s d’anticorps contre le toxoplasme chez les patients atteints de schizophrĂ©nie par rapport Ă  la population gĂ©nĂ©rale[55].

La possibilitĂ© que la toxoplasmose soit une des causes de la schizophrĂ©nie a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e scientifiquement depuis au moins 1953[56], mais ces Ă©tudes n’ont attirĂ© l'attention des chercheurs amĂ©ricains qu'aprĂšs que l'Ă©minent psychiatre et avocat E. Fuller Torrey ait publiĂ© en 2003 une revue de cette littĂ©rature, rapportant que presque toutes les Ă©tudes ont rĂ©vĂ©lĂ© que les schizophrĂšnes ont des taux Ă©levĂ©s d'infection par le toxoplasme[56].

Un article de 2006 a suggĂ©rĂ© que la prĂ©valence de la toxoplasmose aurait des effets Ă  grande Ă©chelle sur la culture d’un pays[57]. Ce type d'Ă©tudes est sĂ©duisant[58], mais la mĂ©thodologie ne permet pas d’affirmer l’existence d’une relation de cause Ă  effet entre infection a Toxoplasma gondii et trouble mental (il est possible, par exemple, que ce soit la schizophrĂ©nie qui augmente le risque d'infection par le toxoplasme plutĂŽt que l'inverse)[56]. Cependant :

  • certains psychotropes — tels que les phĂ©nothiazines et l'halopĂ©ridol, antipsychotiques utilisĂ©s pour traiter la schizophrĂ©nie, ou le valproate, stabilisateur de l'humeur utilisĂ© pour traiter le trouble bipolaire — peuvent aussi arrĂȘter la division du toxoplasme dans les cultures cellulaires ;
  • l’infection par le toxoplasme provoque dans le cerveau des lĂ©sions des astrocytes, type de lĂ©sions qu'on rencontre Ă©galement dans la schizophrĂ©nie.

De plus, selon Guillaume Fond, coauteur de deux nouvelles Ă©tudes qui viennent confirmer en 2015 ce lien entre toxoplasmose et troubles mentaux : « Les analyses gĂ©nĂ©tiques ont montrĂ© que les gĂšnes de susceptibilitĂ© associĂ©s Ă  ces maladies — schizophrĂ©nie, trouble bipolaire, trouble obsessionnel compulsif et toxicomanie — sont impliquĂ©s dans le systĂšme immunitaire et non dans des fonctions cĂ©rĂ©brales : tout porte donc Ă  croire que des facteurs infectieux ou inflammatoires sont impliquĂ©s dans l’étiologie de ces maladies psychiatriques »[59].

La premiĂšre de ces Ă©tudes s'intĂ©resse Ă  la prĂ©valence de l'infection Ă  Toxoplasma gondii dans les principaux troubles mentaux — schizophrĂ©nie, trouble bipolaire, trouble obsessionnel compulsif, toxicomanie et dĂ©pression majeure — par rapport Ă  des tĂ©moins sains, et dĂ©montre un odds ratio significatif pour tous ces troubles Ă  l'exception de la dĂ©pression majeure[60].

La seconde étude compare les résultats cliniques de l'administration d'un antipsychotique ou d'un stabilisateur de l'humeur connu pour avoir in vitro une activité antitoxoplasmique (TATA+) et d'un traitement sans activité antitoxoplasmique (Tata-) sur des patients atteints de trouble bipolaire ou de schizophrénie. Il en ressort une réduction de la durée des épisodes dépressifs sous TATA+ pour les patients atteints de trouble bipolaire séropositifs à Toxoplasma gondii par rapport à ceux traités par Tata-, mais pas de différence significative pour les patients bipolaires séronégatifs à Toxoplasma gondii, ni pour les patients schizophrÚnes positifs ou non à la toxoplasmose. Les chercheurs estiment en conclusion que les données sont suffisamment parlantes pour systématiser le dépistage de la toxoplasmose chez les patients atteints de trouble bipolaire, et utiliser un traitement avec activité antitoxoplasmique chez ceux dont le résultat de ce dépistage est positif, le valproate (Dépakine, Dépakote, Dépamide, Micropakine et génériques) étant le stabilisateur de l'humeur avec l'activité antitoxoplasmique la plus importante[61].

L’infection aiguĂ« par le toxoplasme provoque parfois des symptĂŽmes psychotiques qui ne conduisent pas Ă  la schizophrĂ©nie.

Recherche

Des chercheurs de l'Institute for Advanced Biosciences publient le dans la revue Nature Microbiology, une Ă©tude expliquant comment contrĂŽler la reproduction du parasite Ă  l'origine de la toxoplasmose[62].

Personnalités atteintes

  • Martina NavrĂĄtilovĂĄ (joueuse de tennis) s’est retirĂ©e de la compĂ©tition en 1982 Ă  cause d'une mystĂ©rieuse maladie virale qui s’est rĂ©vĂ©lĂ©e ultĂ©rieurement ĂȘtre une toxoplasmose[63].
  • Arthur Ashe a Ă©tĂ© atteint de troubles neurologiques consĂ©cutifs Ă  une toxoplasmose (et s’est rĂ©vĂ©lĂ© plus tard sĂ©ropositif pour le VIH)[64].
  • François d'OrlĂ©ans, fils aĂźnĂ© du Comte de Paris (prĂ©tendant orlĂ©aniste au trĂŽne de France). Atteint dans sa forme congĂ©nitale, comme sa sƓur la princesse Blanche.

Notes et références

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Voir aussi

Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

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