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Spiramycine

La spiramycine est un antibiotique et un antibactérien, de la classe des macrolides, composée d'un cycle central à 16 atomes. Elle est produite par la bactérie Streptomyces ambofaciens (actinomycÚtes).

Spiramycine
Image illustrative de l’article Spiramycine
Identification
Nom UICPA
Synonymes
No CAS 24916-50-5
No ECHA 100.029.476
Code ATC J01FA02
PubChem 5284619
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C43H74N2O14 [IsomĂšres]
Masse molaire[1] 843,052 7 ± 0,044 2 g/mol
C 61,26 %, H 8,85 %, N 3,32 %, O 26,57 %,

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Historique

La spiramycine a Ă©tĂ© dĂ©crite en 1954 par Pinnert-Sindico, Ninet, Preud’Homme et Cosar[2]. Cette molĂ©cule a Ă©tĂ© isolĂ©e en 1951 Ă  partir d’une bactĂ©rie qui Ă©tait jusqu’à prĂ©sent inconnue, Streptomyces ambofaciens[3]. Cette bactĂ©rie provenait d'une culture prĂ©levĂ©e de la rĂ©gion de PĂ©ronne (Somme, Nord-Pas-De-Calais-Picardie) en France[4]. La spiramycine prĂ©sente un spectre bactĂ©rien proche de ceux de l’érythromycine, de l’olĂ©andomycine et de la carbomycine (macrolides).

Deux ans plus tard, des chercheurs suisses, Corbaz, Ettlinger et leur Ă©quipe, ont dĂ©crit un nouvel antibiotique qu’ils ont nommĂ© foromacidine[3].

En comparant les structures de la spiramycine et de la foromacidine, il s'est avĂ©rĂ© qu’il s’agissait de la mĂȘme molĂ©cule[3].

François, en 1955[5], et Michel, en 1958 ont montrĂ© que la spiramycine inhibe la dĂ©samination de divers acides aminĂ©s par le microbiote intestinal du porc (propriĂ©tĂ© retrouvĂ©e pour nombre d'antibiotiques). Ils ont Ă©tabli une corrĂ©lation entre stimulation de croissance in vivo et action inhibitrice sur le catabolisme de l’arginine in vitro. Selon leurs travaux, la spiramycine a le taux le plus Ă©levĂ© d’inhibition parmi tous les antibiotiques (taux d'inhibition de 114 % ayant pour rĂ©fĂ©rence l’aurĂ©omycine)[6].

En , des chercheurs ont mis en Ă©vidence l’action de la spiramycine sur la croissance du porc, ce qui a confirmĂ© les rĂ©sultats in vivo de François et Michel[6].

En 1959, Conrad, Nelson et Beeson et en 1960, Hays et Speer, ont mis en Ă©vidence l’efficacitĂ© de la spiramycine, dans l'alimentation du porc, au niveau de la croissance et de l'indice de consommation[6].

En 1955, la spiramycine administrĂ©e par voie orale fut appelĂ©e « Rovamycine Â» par la sociĂ©tĂ© RhĂŽne-Poulenc Rorer. L'activitĂ© de la spiramycine contre le parasite Toxoplasma gondii, qui est un agent de la toxoplasmose, a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e en 1958. Ce n’est que dix ans plus tard, qu’a dĂ©butĂ© le traitement de la toxoplasmose chez les femmes enceintes. La production de la spiramycine pour la voie d'administration parentĂ©rale a commencĂ© en 1987[7].

Olukoshi et Packter[8] ont Ă©mis l'hypothĂšse en 1994 que des rĂ©serves lipidiques (triglycĂ©rides) seraient une source de prĂ©curseurs pour la biosynthĂšse des antibiotiques. Par la suite, Schauner et leur Ă©quipe[9] ont mis en Ă©vidence en 1999 l’importance des lipides intracellulaires sur la production de spiramycine.

SynthĂšse

Il existe deux souches de bactĂ©ries Streptomyces ambofaciens ATCC23877 et DSM40697 capables de synthĂ©tiser la spiramycine.

Les plasmides jouent un rĂŽle important lors de la biosynthĂšse des macrolides (Omura et coll. 1979).

Les groupements de la spiramycine

La spiramycine se compose de plusieurs groupements :

  • Forosamine
  • Aglycone
  • Mycaminose
  • Mycarose

BiosynthĂšse des macrolides

La biosynthĂšse des macrolides s'effectue en trois Ă©tapes :

  • Formation de l'aglycone
  • BiosynthĂšse des sucres
  • RĂ©actions terminales (avec attachement des sucres et de fines modifications des intermĂ©diaires du macrolide).

Partie aglycone :

SynthĂšse de sucres :

  • D-glucose est un prĂ©curseur essentiel
  • Étapes de transformations : pas connues
  • RĂŽle essentiel dans l’action de l'antibiotique

RĂ©actions terminales :

  • Formation des liaisons glycosidiques entre aglycone et dĂ©rivĂ©s de sucres
  • RĂ©actions d’oxydations sur le cycle lactonique (aglycone)

Organisation et expression des gĂšnes de biosynthĂšse

Il existe deux types de gÚnes de biosynthÚse : les gÚnes régulateurs pléiotropes dont la fonction est la différenciation morphologique et physiologique, et les gÚnes régulateurs spécifiques dont la fonction est de contrÎler spécifiquement les gÚnes de biosynthÚse.

En faisant une analyse RT-PCR de tous les gĂšnes de biosynthĂšse de spiramycine, l’expression des gĂšnes srmR et smrS a Ă©tĂ© analysĂ©e. Ceci a permis de montrer que le gĂšne srmR (gĂšne rĂ©gulateur spĂ©cifique) est nĂ©cessaire Ă  l’expression de srmS. Quant au gĂšne srmS, il contrĂŽle l’expression de la plupart des gĂšnes de biosynthĂšse.

Chez S. ambofaciens, les gĂšnes de biosynthĂšse (srmG), le gĂšne de rĂ©sistance (srmB) et le gĂšne de rĂ©gulation spĂ©cifique (srmR) sont dans la mĂȘme rĂ©gion chromosomique. Les gĂšnes, smS et srmR, sont regroupĂ©s sur un chromosome sous la forme de « clusters Â» ou de groupes de gĂšnes.

L’inactivation de ces gùnes conduit à la production de la spiramycine, la surpression quant à elle augmente par trois fois la production de spiramycine.

RĂ©gulation de la biosynthĂšse par les constituants du milieu

Les gĂšnes de biosynthĂšse des enzymes du mĂ©tabolisme primaire peuvent ĂȘtre inhibĂ©s ou rĂ©primĂ©s par la composition du milieu. Les prĂ©curseurs servant Ă  la synthĂšse de la spiramycine sont des substrats venant du mĂ©tabolisme primaire.

La composition du milieu de culture

La spiramycine est composée de trois constituants aux propriétés trÚs similaires, les spiramycines I, II et III qui sont produits à partir d'une culture de Streptomyces ambofaciens. La croissance et la production sont régies par l'absence ou la présence de certains éléments ainsi que leurs variations dans le milieu de culture, afin d'augmenter le rendement. Les premiÚres cultures de spiramycine par les S. ambofaciens ont été réalisées sur un milieu complexe contenant des sources de carbone assimilables et certains sels minéraux, ainsi que de la farine de soja, des extraits ou autolysats de levure 
 Mais ces substances sont variables et complexes, ce qui entraßne des difficultés à reproduire avec précision les résultats obtenus. Aussi, les chercheurs ont mis en place un milieu de culture utilisant des substances simples pour produire des concentrations en spiramycine de plus en plus élevées. Ainsi les constituants indispensables à la production de spiramycine sont :

  • Une source de carbone comme des glucides ;
  • Une source d'azote sous forme de sel d'ammonium c'est-Ă -dire tout sel minĂ©ral ou organique dont le cation ne gĂȘne pas le dĂ©veloppement du micro-organisme ainsi que sa production d'antibiotique (chlorure, sulfate, nitrate, phosphate
) ;
  • Certains constituants minĂ©raux comme le chlorure, le phosphate, le carbonate de sodium, du magnĂ©sium, du zinc, du cobalt et des cations.

La source de carbone utilisĂ©e peut ĂȘtre sous diffĂ©rentes formes :

  • De monosaccharides comme le glucose, le mannose et le galactose ;
  • De polysaccharides comme le maltose, la dextrine, l'amidon (d'une concentration optimale de 35 Ă  45 g/l) et le glycogĂšne ;
  • Sous formes d'alcools de sucre comme le glycĂ©rol et le mannitol ;
  • Sous forme de saccharides de concentration comprise entre 20 et 100 g/l ;
  • Et des lipides sous formes d'huiles vĂ©gĂ©tales et animales.

Les ions chlorure et les ions sulfate sont utilisés pour une concentration optimale en azote comprise entre 1,2 et 1,4 g/l. L'ion chlorure est aussi indispensable pour la production et la croissance de la spiramycine dont la concentration optimale est de 10 à 14 g/l, et qui est souvent introduit sous forme de chlorure de sodium ou de potassium.

Il a aussi été montré que les ions phosphate jouent plus un rÎle chimique qu'un rÎle tampon dans la production de spiramycine et que la concentration en phosphate détermine la répartition des trois constituants de la spiramycine ainsi que sa production. Cette concentration est optimale entre 2 et 4 g/l pour le phosphate de potassium. D'autres formes de phosphate existent comme le pyrophosphate, les métaphosphates, les polyphosphates ainsi que les glycérophosphates.

Le magnésium est quant à lui aussi présent sous forme de sulfate et de chlorure pour une concentration optimale de 1 g/l.

Sachant que la culture de Streptomyces ambofaciens devient souvent acide, il faut utiliser du carbonate de sodium de concentration optimale de 5 à 10 g/l pour éviter l'acidification et avoir une production rapide et élevée de spiramycine.

Il a aussi Ă©tĂ© prouvĂ© que certains mĂ©taux comme le zinc (10 Ă  20 mg/l) et le cobalt (0,1 mg/l) sous forme de sel ionisant le mĂ©tal (nitrate, chlorure, sulfate
) permettent une augmentation du rendement. L'adjonction commune de ces deux mĂ©taux a un effet synergique, le rendement Ă©tant plus Ă©levĂ© que lorsqu'ils sont introduits seuls. Les autres mĂ©taux utilisĂ©s seuls (sans ĂȘtre associĂ©s au zinc ou au nickel) capables de changer les proportions des trois constituants sont : le fer (1 Ă  10 mg/l), le nickel et le manganĂšse (0,02 Ă  0,2 mg/l). D'autres mĂ©taux sous forme ionique comme le cuivre, le molybdĂšne et la vanadium agissent sur la rapiditĂ© du dĂ©veloppement de Streptomyces. Ainsi un milieu comportant tous ces Ă©lĂ©ments simples est moins coĂ»teux et peut ĂȘtre contrĂŽlĂ© plus facilement.

En conclusion la concentration en spiramycine I dans le produit final peut ĂȘtre augmentĂ©e ou diminuĂ©e en modifiant la composition du milieu en sels d'ammonium, en mĂ©taux associĂ©s Ă  un phosphate ainsi qu'en carbonate de calcium. Par exemple, les concentrations en sels d'ammonium supĂ©rieures ou infĂ©rieures Ă  la concentration optimale favorisent la production de spiramycine I mais diminuent le rendement global. De plus, l'augmentation de la concentration en carbonate de sodium augmente la production de spiramycine I alors que la concentration en phosphate de potassium a pour effet de la diminuer.

Les principales régulations

Les principales régulations se font par le catabolisme de source carbonée, par les acides gras, par les sources azotées et enfin par le phosphate.

En forte concentration de glucose ou d’autres sources carbonĂ©es, la production de spiramycine est dĂ©favorable. Mais elle est favorable si ces prĂ©curseurs sont faiblement mĂ©tabolisĂ©s (intervention des amylases exocellulaires).

La stimulation de la bactĂ©rie par des acides gras peut conduire Ă  une modification de la membrane cellulaire (au niveau lipidique), ce qui favorise l'assimilation d’autres prĂ©curseurs comme les sources azotĂ©es.

Une trop forte concentration en ammonium ou en composĂ©s azotĂ©s conduit Ă  une mĂ©tabolisation rapide et supprime ainsi la biosynthĂšse de la spiramycine. Les ions ammonium rĂ©priment les gĂšnes de la biosynthĂšse d’enzymes, ce qui favorise la dĂ©gradation des acides aminĂ©s et ainsi, la synthĂšse de la spiramycine.

En forte concentration de phosphate, la synthĂšse de spiramycine est inhibĂ©e. Le phosphate agit directement sur la biosynthĂšse des enzymes du mĂ©tabolisme secondaire. Il permet aussi le contrĂŽle d’adĂ©nylates intracellulaires (AMP, ADP et ATP).

Autres régulations

S. ambofaciens doit assimiler de l'ammonium et du phosphate pour avoir un bon fonctionnement.

La prĂ©sence d'enzymes d’activation d'acide gras Ă  courtes chaĂźnes est essentielle pour aboutir aux prĂ©curseurs limitants, qui sont indispensables pour la synthĂšse de la spiramycine.

Les trois voies aboutissant aux précurseurs limitants

Le catabolisme d'acide gras Ă  longues chaĂźnes ou Ă  courtes chaĂźnes carbonĂ©es (bĂ©ta-oxydation) et la glycolyse donneront des acides gras activĂ©s.

Le catabolisme d'acides aminés (valine, isoleucine et leucine) donnera d'autres précurseurs limitants (Propionyl-CoA (3C), n-Butyrate (4C), Acetyl-CoA (2C), n-Butyl-CoA (4C)).

Mécanismes de résistance des souches productrices

La bactĂ©rie possĂšde un mĂ©canisme de rĂ©sistance face Ă  la spiramycine. Les gĂšnes de biosynthĂšse et les gĂšnes de rĂ©sistance, se situant au mĂȘme loci, sont simultanĂ©ment transcrits, ce qui assure la protection de la bactĂ©rie lors de la production de la spiramycine.

La rĂ©sistance peut agir sur la permĂ©abilitĂ© membranaire ou pour certains gĂšnes codant des protĂ©ines de transport favorisant l’excrĂ©tion de la spiramycine.

La bactérie peut aussi synthétiser des enzymes qui inactivent la production de spiramycine (par phosphorylation, acétylation, adénylation ou glycosylation).

Milieu de production de la spiramycine

Le milieu de production est un milieu liquide contenant des sous-produits de l'industrie agroalimentaire.

Milieu de production Ă  pH = 7,7

Corn steep 20,0 g.L−1
Amidon soluble 50,0 g.L-1
(NH4)2SO4 5,0 g.L-1
KH2PO4 2,8 g.L-1
FeSO4 0,5 g.L-1
NaCl 10,0 g.L-1
Huile de maĂŻs 20,0 g.L-1

Dans ce milieu de production, Streptomyces ambofaciens peut prendre 2 formes :

  • Un mycĂ©lium dense si les filaments sont libres ;
  • Des pelotes si les filaments ne restent pas libres.

La production industrielle est rĂ©alisĂ©e par lots (ou « batch Â») dans des fermenteurs de plusieurs dizaines de m3. Une agitation importante du milieu est essentielle pour obtenir une concentration en oxygĂšne dissous suffisante.

Deux types d'agitation différents sont utilisés pour la culture de Streptomyces ambofaciens : l'agitation à écoulement radial et l'agitation à écoulement axial.

Mode d'action

La spiramycine inhibe la synthÚse protéique bactérienne par fixation au ribosome bactérien.

Spécialités contenant de la spiramycine

  • Rovamycine : c'est un parasitostatique utilisĂ© dans la toxoplasmose chez la femme enceinte qui a eu une sĂ©roconversion au cours de la grossesse. Ca va contrĂŽler la bactĂ©rie (antiprolifĂ©ratif) mais sans la tuer. Si Ă  l'Ă©chographie ou au DPN on remarque une anomalie, c'est que ce traitement n'est pas assez efficace, on le remplacera par un traitement rĂ©ellement antitoxoplasmique.
  • Rodogyl et Bi-Rodogyl (en association avec du mĂ©tronidazole)

Comme additif alimentaire

La spiramycine est aussi un additif alimentaire, rĂ©pertoriĂ© sous le numĂ©ro E710, pouvant ĂȘtre utilisĂ© sur permission exceptionnelle pour lutter contre certaines moisissures[10] dans des produits d'origine animale.

Références

  1. Masse molaire calculĂ©e d’aprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. (en) Pinnert-Sindico S, Ninet L, Preud'homme J et Cosar C, « A new antibiotic-spiramycin », Antibiotics Annual,‎ 1954-1955, p. 724-727
  3. (en) Tadeusz Korzybski, Zuzanna Kowszyk-Gindifer et Wlodzimierz Kurylowicz, Antibiotics : Origin, Nature and Properties, Elsevier, , 1164 p. (ISBN 978-1-4832-2305-6, lire en ligne)
  4. « ThÚse: BIOSYNTHESE DE LA SPIRAMYCINE PAR Streptomyces ambofaciens (Mohamed LAAKEL) »
  5. François C., Michel M. et Lemoigne M., « Action de la pĂ©nicilline et de l’aurĂ©omycine sur les propriĂ©tĂ©s dĂ©saminantes de la flore intestinale du porc. », Comptes-rendus de l'acadĂ©mie des sciences, no 240,‎ , p. 124-126
  6. « EFFICACITE ́ DE LA SPIRAMYCINE POUR LA CROISSANCE DU POUSSIN. INFLUENCE DE LA DOSE DE L’ANTIBIOTIQUE ET DE LA NATURE DU RE ́GIME DE BASE (C. Calet, C. Roussel, J. Baratou) »
  7. « Présentation de la spiramycine »
  8. E. R. Olukoshi et N. M. Packter, « Importance of stored triacylglycerols in Streptomyces: possible carbon source for antibiotics », Microbiology (Reading, England), vol. 140 (Pt 4),‎ , p. 931–943 (ISSN 1350-0872, PMID 8012610, DOI 10.1099/00221287-140-4-931, lire en ligne, consultĂ© le )
  9. Catherine Schauner, Annie Dary, Ahmed Lebrihi et Pierre Leblond, « Modulation of Lipid Metabolism and Spiramycin Biosynthesis in Streptomyces ambofaciens Unstable Mutants », Applied and Environmental Microbiology, vol. 65,‎ , p. 2730–2737 (ISSN 0099-2240, PMID 10347068, PMCID 91403, lire en ligne, consultĂ© le )
  10. Fiche sur food-info.net
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