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RĂ©chauffement climatique en France

Le réchauffement climatique en France également nommé « changement climatique » ou encore « dérÚglement climatique » est l'impact du réchauffement climatique mondial sur le territoire français (métropole et territoires ultramarins), à savoir l'impact de l'augmentation de la température moyenne de la surface terrestre en cours aux XXe et XXIe siÚcles ainsi que, plus généralement, de la modification des régimes météorologiques à grande échelle qui en résulte.

Écart Ă  la normale climatique 1961-1990 de la tempĂ©rature moyenne en France mĂ©tropolitaine sur la pĂ©riode 1900-2022[Note 1].

La tempĂ©rature moyenne de la France mĂ©tropolitaine est en 2022 de 14,5 °C, la plus Ă©levĂ©e jamais enregistrĂ©e. Elle est supĂ©rieure de 1,66 °C par rapport aux tempĂ©ratures mesurĂ©es entre 1900 et 1930. 1,63 °C serait Ă  attribuer uniquement Ă  l’activitĂ© humaine. L’analyse de donnĂ©es de tempĂ©ratures plus prĂ©cises entre 2010 et 2019, montre que sur cette courte pĂ©riode, la France se rĂ©chauffe de 0,1 °C tous les 3 ans. Les projections climatiques produites par MĂ©tĂ©o-France en 2021 prĂ©voient une hausse des tempĂ©ratures de 2,2 degrĂ©s en France en 2100 sur la base du scĂ©nario intermĂ©diaire RCP 4-5 du sixiĂšme rapport d'Ă©valuation du GIEC. Cependant, selon une Ă©tude publiĂ©e en octobre 2022 par plusieurs institutions scientifiques, dont le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et MĂ©tĂ©o-France, l’élĂ©vation de tempĂ©rature en France pourrait atteindre 3,8 degrĂ©s en 2100 sur la base de ce scĂ©nario, Ă  savoir jusqu'Ă  50 % plus intense au cours du siĂšcle que ce que montraient les prĂ©cĂ©dentes estimations.

Les impacts de ce réchauffement sont d'ores et déjà visibles et vont s'accentuer, qu'ils soient environnementaux (érosion du littoral et inondations, migration ou disparition d'espÚces, augmentations des espÚces invasives, adaptation, migration ou disparition d'espÚces marines ou de mangroves), sociétaux (modÚle agricole fortement menacé, ßlots de chaleurs dans certaines villes), sanitaires (alimentation en eau potable, nouveaux risques comme le chikungunya ou la dengue) ou économiques (reconversion de certaines stations de sports d'hiver).

Pour respecter les deux objectifs de l'accord de Paris sur le climat (rĂ©chauffement bien en-dessous de 2 °C et de prĂ©fĂ©rence limitĂ© Ă  1,5 °C), une rĂ©duction forte et immĂ©diate des Ă©missions de CO2 est indispensable, jusqu'Ă  atteindre la neutralitĂ© carbone, seule Ă  mĂȘme de stopper le rĂ©chauffement. Diminuer les Ă©missions des autres gaz Ă  effet de serre, en particulier le mĂ©thane, est Ă©galement pertinent. Pour rĂ©pondre Ă  cet objectif, la France, Ă  travers sa politique climatique, dĂ©ploie diffĂ©rentes stratĂ©gies d'attĂ©nuation et d'adaptation), avec des objectifs spĂ©cifiques comme la rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre de 50 % entre 1990 et 2030 (20 % en 2019) ou la rĂ©duction de la consommation Ă©nergĂ©tique finale de 50 % en 2050 par rapport Ă  la rĂ©fĂ©rence 2012 en visant un objectif intermĂ©diaire de 20 % en 2030.

Constats du réchauffement climatique

Dans le monde

Graphique de la variation de température mondiale au cours des deux derniers millénaires. De maniÚre générale, avant 1850 la tendance baisse, puis à partir de 1850 elle augmente en flÚche.
Reconstruction de la température de la surface du globe au cours des 2000 derniÚres années à l'aide de données indirectes provenant des cernes des arbres, des coraux et des carottes de glace, en bleu[2]. Les données d'observation directe sont en rouge[3].

Les chiffres sont incontestables : la tempĂ©rature moyenne Ă  la surface du globe a augmentĂ© d'environ 1,2 degrĂ© au cours de la pĂ©riode 1880-2020, dont plus de la moitiĂ© depuis les annĂ©es 1970. Au rang des constats alarmants, les trois dĂ©cennies 1970, 1980 et 1990 ont Ă©tĂ© plus chaudes que toutes les prĂ©cĂ©dentes depuis 1850, chacune prĂ©sentant des tempĂ©ratures moyennes dĂ©passant les prĂ©cĂ©dentes. Dans le mĂȘme registre, le nombre moyen de journĂ©es et de nuits froides a diminuĂ©, Ă  l'inverse du nombre moyen de journĂ©es et de nuits chaudes qui, lui, a augmentĂ©, tout comme la frĂ©quence des vagues de chaleur en Europe, en Asie ou encore en Australie. De fait, les annĂ©es 1991 Ă  2020 constituent la pĂ©riode de trente ans la plus chaude qu’ait connue l’hĂ©misphĂšre Nord depuis au moins 2 000 ans[4].

En France

En France mĂ©tropolitaine, 2022 a Ă©tĂ© l'annĂ©e la plus chaude jamais enregistrĂ©e depuis le dĂ©but des mesures en 1900, la tempĂ©rature annuelle moyennĂ©e sur le pays a atteint en effet 14.5 °C soit 1.6 °C de plus que la normale 1991-2020 dĂ©trĂŽnant 2020 (+1.1 °C avec 14.1 °C)[5] - [6]. De 1900 Ă  2021, les tempĂ©ratures moyennes ont augmentĂ© d’environ 1,7 °C, une valeur plus forte que celle observĂ©e en moyenne mondiale (+ 1,2 °C)[7]. Selon une Ă©tude publiĂ©e le dans la revue « Earth System Dynamics » par deschercheurs du CNRS, du CNRM, et du Centre europĂ©en de recherche et de formation avancĂ©e en calcul scientifique (Cerfacs), se fondant sur des donnĂ©es depuis 1899 rĂ©coltĂ©es par une trentaine de stations mĂ©tĂ©orologiques rĂ©parties sur le territoire pour mesurer le rĂ©chauffement actuel et futur, la tempĂ©rature moyenne de la France actuelle est de 1,66 °C supĂ©rieure Ă  la pĂ©riode 1900-1930, dont la quasi-totalitĂ© (1,63°C) serait due uniquement aux activitĂ©s humaines[8] - [9]. Le rĂ©chauffement est lĂ©gĂšrement plus marquĂ© sur le Sud que sur le Nord du pays. La tempĂ©rature a davantage augmentĂ© en fin de nuit (tempĂ©rature minimale) que le jour (tempĂ©rature maximale). Les 10 annĂ©es les plus chaudes du siĂšcle sont toutes postĂ©rieures Ă  1988[10].

Montée du niveau des mers

Évolution du niveau moyen des mers du globe de 1993 à 2021 (en cm).

Les principaux facteurs d'Ă©lĂ©vation du niveau de la mer sont la dilatation thermique et la fonte de rĂ©servoirs terrestres de glace (glaciers, calottes polaires). En plus de faire fondre la glace, l’élĂ©vation de la tempĂ©rature de l'air se propage Ă  la surface de l’eau. Or, au-dessus de 4 °C, l’eau se dilate avec l’augmentation de la tempĂ©rature. Cette dilatation touche d’abord la couche ocĂ©anique des mille premiers mĂštres et est la cause principale de l’élĂ©vation du niveau de la mer[11].

Le niveau moyen d'augmentation du niveau des mers est d’environ 23 cm entre 1880 et 2021[12] et de 10 cm entre 1993 et 2021. Il est passĂ© de 1,3 mm par an entre 1901 et 1971, Ă  1,9 mm par an entre 1971 et 2006, puis Ă  3,8 mm par an entre 2006 et 2020. Ces donnĂ©es moyennes cachent des hausses du niveau marin diffĂ©rentes selon le lieu en fonction de l’effet des vagues et des marĂ©es, des mouvements verticaux du socle rocheux, de la nature gĂ©ologique du terrain et l’affaissement du sol liĂ© au pompage d’eaux souterraines[7].

En 2019, le site du programme Climate Central a diffusĂ© des cartes interactives qui permettent d’évaluer localement l’impact de l’élĂ©vation de la mer sur le littoral en 2040. Ces cartes sont basĂ©es sur les diffĂ©rents scĂ©narios de la montĂ©e des eaux en fonction de l’augmentation de la tempĂ©rature planĂ©taire. Concernant la France, les risques seraient notamment importants le long du littoral Atlantique : la Nouvelle-Aquitaine (Charente-Maritime, Gironde), mais aussi des Pays de la Loire (Loire-Atlantique, VendĂ©e), la Bretagne (Brest), ainsi que le Pas-de-Calais, la Somme et le Nord dans la rĂ©gion des Hauts-de-France. Les cĂŽtes de la mer MĂ©diterranĂ©e subiraient aussi les consĂ©quences de la montĂ©e des eaux sur la planĂšte. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, l'Europe et les Ăźles europĂ©ennes et françaises seraient fortement touchĂ©es[13]. Le BRGM a Ă©galement mis en ligne une carte permettant de visualiser les zones exposĂ©es Ă  une montĂ©e des eaux en France mĂ©tropolitaine, avec une prĂ©cision au niveau communal[14].

Effet de serre

L'effet de serre est un processus naturel rĂ©sultant de l’influence de l'atmosphĂšre sur les diffĂ©rents flux thermiques contribuant aux tempĂ©ratures au sol d'une planĂšte. Les principaux gaz Ă  effet de serre (GES) naturels sont : la vapeur d'eau (H2O), le dioxyde de carbone (CO2), le mĂ©thane (CH4), le protoxyde d'azote (N2O) et l’ozone (O3). Ces GES existaient avant l’apparition de l'homme sur la Terre mais leur concentration a Ă©tĂ© profondĂ©ment modifiĂ©e par les activitĂ©s humaines (sauf H2O). Par ailleurs, elles ont aussi crĂ©Ă© des gaz de synthĂšse qui participent Ă  l'effet de serre. Au rang de ces derniers, on trouve principalement des dĂ©rivĂ©s d'hydrocarbures : hydrochlorofluorocarbures (HCFC), chlorofluorocarbures (CFC), perfluorocarbures (PFC), tĂ©trafluoromĂ©thane (CF4) et hexafluorure de soufre (CF6). Les activitĂ©s humaines au sens large ont donc conduit Ă  une augmentation de la concentration atmosphĂ©rique de nombreux gaz conduisant Ă  un renforcement de l'effet de serre. Un phĂ©nomĂšne parfaitement naturel est donc renforcĂ© par l'homme, ce qui conduit Ă  une augmentation des tempĂ©ratures[15] - [16].

Émission de gaz à effet de serre en France

Évolution par secteur des gaz à effet de serre en France entre 1990 et 2022[Note 2].

Dans le cadre de la mission qui lui est confiée par le MinistÚre de la Transition écologique et solidaire, le CITEPA assure la réalisation des inventaires nationaux d'émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre conformément aux engagements internationaux de la France, notamment vis-à-vis de l'Union européenne (UE) et des Nations unies (CEE-NU)[17].

En 2021, la France (MĂ©tropole et Outre-mer inclus dans l'UE) a Ă©mis 414,8 Mt CO2e, hors puits de carbone, ce qui reste infĂ©rieur au niveau d’avant crise sanitaire (431,1 Mt CO2e en 2019), mais supĂ©rieur Ă  2020 (392,3 Mt CO2e) dont le faible niveau Ă©tait liĂ© Ă  la crise sanitaire mondiale de la Covid-19. Ce rebond est particuliĂšrement marquĂ© pour les transports (+12,4 %) et pour l’industrie (+8,2 %). Entre 1990 et 2021, les Ă©missions annuelles de gaz Ă  effet de serre en France (MĂ©tropole et Outre-mer inclus dans l’UE ; hors secteur UTCATF) sont passĂ©es de 544 Mt CO2e en 1990 Ă  415 Mt CO2e en 2021, soit une baisse de 24 %[18].

En 2022, d’aprĂšs les prĂ©-estimations, les Ă©missions de GES ont repris leur trajectoire Ă  la baisse (-2,7%) aprĂšs le rebond observĂ© en 2021. NĂ©anmoins, cette tendance globale rĂ©sulte d’évolutions variables selon les secteurs. Le niveau prĂ©-estimĂ© sur l’annĂ©e 2022, hors puits de carbone, s’élĂšve Ă  403,8 Mt CO2e. Cette baisse est surtout imputable au secteur des bĂątiments (-14,7%) avec une baisse de consommation de fossiles pour le chauffage ; mais aussi au secteur de l’industrie manufacturiĂšre (-6,4%). Les Ă©missions de l’industrie de l’énergie ont en revanche augmentĂ© en 2022 (+4,9%) dans un contexte d’indisponibilitĂ© de centrales nuclĂ©aires et de crise Ă©nergĂ©tique ; de mĂȘme que les Ă©missions du transport (+2,3%) qui poursuivent leur rebond[18].

Impacts environnementaux

Érosion du trait de cîte

L'Ă©lĂ©vation du niveau de la mer accentue la pression physique sur le trait de cĂŽte. ConjuguĂ©e aux tempĂȘtes, cela provoque une Ă©rosion variable selon la nature gĂ©ologique de la cĂŽte. Les estuaires et les deltas, les marais cĂŽtiers, les plages et les falaises de roche tendre sont particuliĂšrement exposĂ©s. L'Ă©rosion touche plus de 27 % des cĂŽtes en France mĂ©tropolitaine et en Corse : d'abord les plages (dans 41 % des cas selon les scientifiques du Bureau de recherches gĂ©ologiques et miniĂšres), puis les cĂŽtes rocheuses (23 %) et les littoraux vaseux (12 %). La part du littoral naturel en recul est trĂšs variable sur le littoral mĂ©tropolitain. Elle est faible (infĂ©rieure Ă  10 %) en Corse et en Ille-et-Vilaine, mais trĂšs forte (supĂ©rieure Ă  70 %) dans le Pas-de-Calais, le Calvados et le Gard. En Aquitaine, sur le littoral sableux, les zones en recul reprĂ©sentaient 51 % du linĂ©aire cĂŽtier pour la pĂ©riode 1825-1966, et 70 % du linĂ©aire entre 1966 et 1988[19].

Les reculs les plus importants, constatĂ©s grĂące aux relevĂ©s de 1825, peuvent atteindre 100 Ă  150 mĂštres en un peu plus de 150 ans ! Par exemple, sous la violence des huit tempĂȘtes de l’hiver 2013-2014, la cĂŽte aquitaine a subi des reculs variant de 5 Ă  20 mĂštres, au lieu des 1 Ă  3 mĂštres habituels en moyenne sur la planĂšte. Le retrait a mĂȘme atteint 40 mĂštres Ă  Soulac-sur-Mer, obligeant Ă  Ă©vacuer un immeuble menacĂ© d’effondrement. La cĂŽte rocheuse basque ajoute Ă  l’érosion marine les problĂšmes gĂ©ologiques de ses falaises constituĂ©es de roches friables, altĂ©rĂ©es et fragilisĂ©es par les infiltrations d’eau - ce phĂ©nomĂšne Ă©tant aggravĂ© par l’urbanisation importante. Certes, les vagues ramĂšnent aussi du sable sur certaines plages et des sĂ©diments dans certains estuaires et littoraux vaseux mais, au niveau mondial, 70 % des plages seraient en phase d’érosion, contre seulement 10 % en accrĂ©tion. L’érosion de la cĂŽte induit trois types de risques : la perte de terrains souvent anthropisĂ©s ; la fragilisation des dĂ©fenses naturelles (cordons dunaires) ou artificielles (jetĂ©es et digues), pouvant entraĂźner une rupture et une submersion marine irrĂ©guliĂšre ou permanente ; la dĂ©gradation des Ă©cosystĂšmes marins et cĂŽtiers. Ce n’est pas sans consĂ©quence sur la dynamique de dĂ©veloppement de ces territoires[19] - [20].

864 communes sont « plus particuliĂšrement vulnĂ©rables » Ă  l'Ă©rosion du littoral et aux submersions marines, phĂ©nomĂšnes d'inondation temporaire des zones cĂŽtiĂšres par la mer, notamment lors des tempĂȘtes, qui vont augmenter avec la hausse du niveau de la mer. Parmi celles-ci, 126 ont Ă©tĂ© dĂ©finies comme prioritaires dans un dĂ©cret du [21] et devront rĂ©aliser des cartes du risque de recul du littoral Ă  30 ans et Ă  100 ans, et intĂ©grer de nouvelles dispositions dans les documents d'urbanisme. Cette liste sera actualisĂ©e tous les 9 ans[22] - [23] - [24] - [25].

Par ailleurs en 2015 a été défini un indicateur national de l'érosion cÎtiÚre, qualifiant la mobilité passée du trait de cÎte en France. Il est produit dans le cadre de la Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de cÎte et représente l'évolution de la position du trait de cÎte sur le littoral français sur une durée d'au moins 50 ans. Les données concernent la métropole et les cinq départements d'outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Mayotte et La Réunion)[26] - [27].

Amplification des Ă©vĂ©nements extrĂȘmes

En France, l’effet du changement climatique sur les inondations n’est pas encore perceptible statistiquement. L’aggravation des dĂ©gĂąts des inondations observĂ©e depuis quelques dĂ©cennies a pour principale cause l’action de l’homme : impermĂ©abilisation des sols, construction sur des terrains en bordure de cours d’eau et non-respect des principes de prĂ©caution (zones inondables en principe non constructibles, zones rouges du plan de prĂ©vention des risques d’inondation). En revanche, le changement climatique va accentuer les extrĂȘmes mĂ©tĂ©orologiques, avec des pluies plus importantes sur un plus faible nombre de jours. Cette augmentation de l’intensitĂ© des prĂ©cipitations amplifiera les phĂ©nomĂšnes d’inondation et risque d’accroitre les dĂ©gĂąts observĂ©s en zones vulnĂ©rables[28].

Le cinquiĂšme rapport annuel du Haut Conseil pour le climat (HCC) publiĂ© en juin 2023 inventorie les dĂ©gĂąts causĂ©s par le rĂ©chauffement climatique lors de l'Ă©tĂ© 2022 : les trois quarts du pays ont Ă©tĂ© accablĂ©s par une sĂ©cheresse exceptionnelle des sols, les rendements agricoles ont chutĂ© de 10 % Ă  30 %, la production d'hydroĂ©lectricitĂ© de 20 %, la facture « catastrophes naturelles » s'est Ă©levĂ©e Ă  prĂšs de 3 milliards d'euros pour les assureurs, 72 000 hectares de forĂȘts sont partis en fumĂ©e, plus de 2 800 dĂ©cĂšs supplĂ©mentaires ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s. Le HCC prĂ©vient que l'Ă©tĂ© 2022 risque fort de devenir un Ă©tĂ© banal en 2040, et estime que la France n'est pas prĂȘte Ă  y faire face, malgrĂ© des progrĂšs notables : mise en place du SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral Ă  la planification Ă©cologique, cadre de rĂ©fĂ©rence annoncĂ© par le gouvernement pour l'adaptation au changement climatique selon une trajectoire Ă  +4 °C, etc. Mais les Ă©missions n'ont encore reculĂ© que de 2,7 % par rapport Ă  2021, alors qu'il faudrait doubler ce rythme[29].

Problématique générale

Le changement climatique n’est pas la cause principale de l'Ă©rosion rapide de la biodiversitĂ©, mais ses impacts accentuent les contraintes anthropiques que subissent dĂ©jĂ  les espĂšces et leurs habitats. Sous l’effet des canicules, des sĂ©cheresses plus longues et intenses et des tempĂ©ratures en hausse, les milieux aquatiques vont ĂȘtre durement touchĂ©s, notamment les espĂšces les moins adaptĂ©es au dĂ©ficit d'oxygĂšne induit par l’augmentation des tempĂ©ratures. Cette derniĂšre modifie la phĂ©nologie des espĂšces, c’est-Ă -dire que les variations climatiques influencent certains des phĂ©nomĂšnes pĂ©riodiques de la vie des plantes ou des animaux. Chez les vĂ©gĂ©taux, les dates de dĂ©bourrement et de floraison sont plus prĂ©coces, la saison de vĂ©gĂ©tation est donc plus longue. Chez les insectes ou les oiseaux, les Ă©closions sont plus avancĂ©es et les dates de migration s’en trouvent dĂ©calĂ©es, provoquant une dĂ©synchronisation problĂ©matique pour les espĂšces interdĂ©pendantes. À cela s'ajoutent les pressions anthropiques subies par les Ă©cosystĂšmes. Tout cela Ă©rode les capacitĂ©s d’adaptation des espĂšces, qui reposent sur la diversitĂ© gĂ©nĂ©tique et l’intensitĂ© des flux de gĂšnes, deux facteurs atteints par la fragmentation des habitats. On s'attend donc Ă  une baisse du taux de natalitĂ© et une surmortalitĂ© des individus[30] - [31].

Migration ou disparition d’espùces en France

La France fait partie des dix pays qui hébergent le plus grand nombre d'espÚces menacées. En 2017, l'Observatoire national de la biodiversité présentait les conclusions suivantes, corroborées notamment par les études du Muséum national d'histoire naturelle et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS)[32] :

  • 22 % des oiseaux communs spĂ©cialistes (d'un habitat) ont disparu de mĂ©tropole entre 1989 et 2017 (-33% dans les milieux agricoles, -30 % dans les milieux bĂątis et -3 % dans les milieux forestiers) ;
  • 38 % des chauves-souris ont disparu en mĂ©tropole entre 2006 et 2016 ;
  • 29 % des sites suivis en outre-mer montrent une perte de surface de coraux vivants.

Les aires de rĂ©partition de nombreuses espĂšces ont dĂ©jĂ  changĂ©. C’est le cas pour prĂšs de 500 espĂšces d’oiseaux. Des espĂšces plutĂŽt mĂ©diterranĂ©ennes ont dĂ©jĂ  migrĂ© : le hĂ©ron garde-bƓufs niche dĂ©sormais en 2020 en Picardie et le guĂȘpier d'Europe a atteint la frontiĂšre belge. On constate en plaine une remontĂ©e vers le Nord et en montagne une montĂ©e en altitude chez diffĂ©rents taxons (insectes, vĂ©gĂ©taux, certaines espĂšces d’oiseaux)[30].

Concernant les poissons d'eau douce, le changement climatique a un impact sur les pĂ©riodes de migrations. L’analyse des donnĂ©es françaises montrent que les aloses, la lamproie marine, l'anguille, le saumon et la truite remontent les cours d’eau quelques jours plus tĂŽt Ă  chaque dĂ©cennie[33] - [34]. Selon un Ă©tat des lieux Ă©tabli par l'IUCN, une espĂšce sur cinq est menacĂ©e en France, en raison du rĂ©chauffement et des activitĂ©s humaines. Sur les 80 espĂšces Ă©tudiĂ©es, six ont disparu (dont trois qui n'existaient que sur le territoire mĂ©tropolitain), quatre sont en danger critique d'extinction, six en danger et cinq jugĂ©es vulnĂ©rables. Certains types d'esturgeons, d'anguilles, de loches, de brochets font partie des 15 espĂšces de poissons d'eau douce menacĂ©es d'extinction. Les espĂšces prĂ©sentent des rĂ©ponses diffĂ©rentes au changement climatique. Selon une Ă©tude rĂ©alisĂ©e au laboratoire Ă©volution et diversitĂ© biologique de Toulouse, trois espĂšces (la truite, le chabot et la lamproie de Planer) rĂ©pondent globalement nĂ©gativement puisque la probabilitĂ© de prĂ©sence de ces espĂšces devrait diminuer dans plus de 75 % des sites. Cette tendance n’est pas surprenante puisque le chabot et la truite sont sensibles Ă  la tempĂ©rature et ne supportent que des tempĂ©ratures fraĂźches. A l’opposĂ©, sept espĂšces comprenant le blageon, le chevesne, le barbeau ou encore l'anguille, prĂ©sentent une rĂ©ponse globalement positive avec une augmentation de 25,6 % de leur probabilitĂ© de prĂ©sence en moyenne sur l’ensemble des sites[35].

En ce qui concerne les insectes, on s'aperçoit qu'ils changent leurs cycles de vie et leurs habitudes. On a vu en des essaims de frelons asiatiques encore actifs, alors que normalement, les nids sont désertés dÚs le mois de décembre ou janvier[36]).

À l'avenir, les espĂšces qui ne se seront pas adaptĂ©es aux nouvelles conditions environnementales vont migrer ou s’éteindre. Ces migrations et extinctions appauvriront la biodiversitĂ© par endroits et l’enrichiront ailleurs, modifiant les abondances et les compositions des Ă©cosystĂšmes, perturbant la rĂ©partition des proies, des prĂ©dateurs et de leurs parasites dans les chaĂźnes alimentaires. L’état actuel des connaissances ne permet pas encore de faire des projections prĂ©cises de l’importance de ces changements[30].

EspĂšces invasives

Une Ă©tude du Programme mondial sur les espĂšces envahissantes (GISP) parle de « duo mortel » pour souligner les liens entre les espĂšces envahissantes et le changement climatique. Les Culicoides (moucherons vecteurs du virus de la fiĂšvre catarrhale ovine se dĂ©veloppant par des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es), Miconia calvescens (une plante envahissante qui, associĂ©e Ă  de fortes pluies, accroĂźt le risque de glissements de terrain), et le champignon Batrachochytrium dendrobatidis (dont on pense qu’il a contribuĂ© Ă  une extinction massive d’amphibiens tropicaux) reprĂ©sentent quelques exemples de la propagation d’espĂšces envahissantes liĂ©e au changement climatique. Une espĂšce n’est pas invasive par dĂ©finition, mais dans un Ă©cosystĂšme donnĂ©. En modifiant l’aire de rĂ©partition de beaucoup d’entre elles, le changement climatique rebat les cartes de la nature : les espĂšces migrantes devenues « potentiellement » invasives vont se retrouver en contact avec de parfaites inconnues endogĂšnes[30].

Biodiversité marine

La France, grùce à ses territoires d'outre-mer, éparpillés dans tous les océans de la planÚte, possÚde la plus grande zone économique exclusive du monde, à savoir le plus grand espace maritime de souveraineté nationale, d'une superficie de 10,2 millions de km2[37].

Adaptation, migration ou disparition des espĂšces marines

Les modifications de tempĂ©rature, d’acidification et de teneur en oxygĂšne des mers ont des effets sur le mĂ©tabolisme des organismes marins, sur les cycles de vie des espĂšces, sur les relations entre les proies et les prĂ©dateurs et sur les habitats. Par exemple, au cours des cinquante derniĂšres annĂ©es, les manifestations biologiques du printemps - abondance maximale du phytoplancton et du zooplancton, reproduction et migration des invertĂ©brĂ©s, des poissons et des oiseaux - sont devenues plus prĂ©coces, avec une progression moyenne de 4,4 jours par dĂ©cennie. Certaines espĂšces s’adaptent, d’autres migrent vers de nouvelles zones de vie, d’autres encore disparaissent. En gĂ©nĂ©ral, poissons et invertĂ©brĂ©s marins rĂ©agissent au rĂ©chauffement de l’eau par des migrations vers de plus hautes latitudes ou des eaux plus profondes. Pour l’ensemble des groupes taxonomiques, avec une grande hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ©, la vitesse moyenne de dĂ©placement en direction des pĂŽles atteint 72 kilomĂštres par dĂ©cennie. Cela entraĂźne un accroissement du nombre d’espĂšces d’eau chaude dans la mer de BĂ©ring, la mer de Barents et la mer du Nord, donc une augmentation de la biodiversitĂ© localement. L’érosion gĂ©nĂ©rĂ©e par les Ă©vĂ©nements climatiques extrĂȘmes appauvrit les conditions de vie dans les habitats cĂŽtiers, tels les mangroves Ă  l’acidification de l’eau, elle nuit aux organismes marins possĂ©dant un squelette ou une coque calcaire (phytoplancton, crustacĂ©s, mollusques)[38].

Vulnérabilité des coraux

Le blanchissement des rĂ©cifs coralliens (ici Ă  La RĂ©union), dĂ» Ă  l’augmentation de la tempĂ©rature de l’eau, qui pousse les coraux Ă  expulser les algues photosynthĂ©tiques qui leur fournissent la nourriture indispensable Ă  la vie[39] - [40].

Les rĂ©cifs coralliens recouvrent une faible surface des ocĂ©ans (0,08 Ă  0,16 %) mais abritent prĂšs d’un tiers des espĂšces marines connues. Ils sont trĂšs sensibles aux variations de tempĂ©rature et Ă  l’aciditĂ© de l'eau qui perturbent la formation de leur squelette et d’autres fonctions biologiques comme la reproduction. On estime qu’environ 14 % des rĂ©cifs ont disparu entre 2009 et 2018, que 25 % sont en danger de nos jours et que 25 % supplĂ©mentaires seront menacĂ©s d’ici Ă  2050 si aucune action n’est menĂ©e pour les prĂ©server[38] - [41].

A l'occasion de la journĂ©e mondiale des ocĂ©ans 2021, l'Initiative française pour les rĂ©cifs coralliens (IFRECOR) publie le bilan de l'Ă©tat de santĂ© des rĂ©cifs coralliens français. Il apparaĂźt que 70 % des rĂ©cifs coralliens sont en bon Ă©tat dans les territoires du Pacifique (Nouvelle-CalĂ©donie, PolynĂ©sie française, Wallis et Futuna) et les Îles Éparses de l'OcĂ©an Indien. Dans les territoires plus densĂ©ment peuplĂ©s et anthropisĂ©s des Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique, Saint-BarthĂ©lemy, Saint-Martin) et de l'OcĂ©an Indien (Mayotte, La RĂ©union), 62 % des rĂ©cifs coralliens sont en Ă©tat dĂ©gradĂ©[42].

Le blanchissement des coraux s'accĂ©lĂšre, notamment Ă  Moorea en PolynĂ©sie française lors des vagues de chaleur de 2017 et 2019, Ă  cause du rĂ©chauffement climatique. D'autres Ăźles sont concernĂ©es par le phĂ©nomĂšne. Les chercheurs essayent donc de trouver des coraux capables de rĂ©sister Ă  la chaleur[43]. Une lueur d'espoir est nĂ©e avec la dĂ©couverte en 2021 d'un immense rĂ©cif corallien profond, dĂ©couvert au large de Tahiti, rĂ©silient au changement climatique, alors mĂȘme qu'en 2019 la tempĂ©rature avait Ă©tĂ© mesurĂ©e en 2019 en hausse de 1°C jusqu'Ă  50 mĂštres de profondeur, oĂč il faisait alors 30°C au lieu de 29°C[44] - [45].

Disparition des mangroves

Liens entre la terre et la mer, les mangroves sont des forĂȘts de palĂ©tuviers qui croissent en zone tropicale, dans les estrans soumis aux variations de marĂ©es, de courants, donc de flux sĂ©dimentaires. Elles forment un rempart naturel contre les tempĂȘtes et les inondations, limitent l’érosion cĂŽtiĂšre, sĂ©questrent le carbone et servent de zone tampon face aux cyclones et aux tsunamis. MĂȘme si la montĂ©e du niveau des ocĂ©ans n’est pas le facteur principal et direct de la disparition inquiĂ©tante des mangroves, elle contribue Ă  les noyer et Ă  fragiliser la trĂšs riche biodiversitĂ© qu’elles abritent. Les mangroves peuvent naturellement reculer dans les terres au fur et Ă  mesure de la montĂ©e du niveau de la mer... Ă  condition que celles-ci ne soient pas urbanisĂ©es[19].

Impacts Ă©conomiques et sanitaires

Ces modifications de l’environnement affectent les sociĂ©tĂ©s humaines et l’économie dans des domaines comme la santĂ© (62 % de la population française est estimĂ©e exposĂ©e de façon forte aux risques climatiques), le tourisme (- 12 % d’enneigement en moyenne sur les massifs français par rapport Ă  la moyenne 1981-2010) et l’agriculture (contribution Ă  la stagnation des rendements de blĂ© tendre aprĂšs 35 ans de croissance)[7].

Agriculture et forĂȘt

La croissance des vĂ©gĂ©taux dĂ©pend des tempĂ©ratures, des nutriments contenus dans le sol et de la disponibilitĂ© en eau. Les rendements agricoles sont liĂ©s Ă  l’alternance rĂ©guliĂšre des Ă©pisodes pluvieux et secs. ConcrĂštement, les variations de tempĂ©rature et de prĂ©cipitations peuvent entraĂźner chez certaines plantes comme le riz et le blĂ© une « stĂ©rilitĂ© pollinique », tandis qu’une extension de la couverture nuageuse et une augmentation locale trop brutale de la pluviomĂ©trie peuvent faire baisser les rendements. L’augmentation de la concentration en C02 dans l'atmosphĂšre stimule la photosynthĂšse de nombreux vĂ©gĂ©taux, donc les rendements, mais cela vaut aussi pour les mauvaises herbes. Cependant, des Ă©tudes montrent qu’uii doublement du taux de C02 affecte diffĂ©remment les rendements des grandes cultures (blĂ©, maĂŻs) selon les lieux de production[46].

Grandes cultures d'hiver

Les cultures d’hiver sont des cultures essentiellement semĂ©es Ă  l’automne et marquĂ©es par des cycles de dĂ©veloppement longs. Pour les cultures semĂ©es entre fin octobre et dĂ©but novembre, le cycle de dĂ©veloppement de ces cultures dĂ©marre pendant une pĂ©riode oĂč la tempĂ©rature est relativement basse et qui n’évoluera pas trop au cours du XXIe siĂšcle, Ă  l’exception du futur lointain (2070-2099). DĂšs lors, il est permis de penser que le changement climatique n’aura que peu d’effets sur ces cultures. Dans le cas du blĂ© d'hiver, marquĂ© par un cycle long d’environ 240 jours et qui est rĂ©coltĂ© en moyenne entre juin et juillet, la prĂ©cocitĂ© inhĂ©rente au calendrier cultural sera de l’ordre de 10 jours d’ici Ă  2050 en France, ce qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme nĂ©gligeable. Pour les cultures semĂ©es en aoĂ»t et septembre, comme le colza d’hiver, les incidences seront plus notables. Sur cette pĂ©riode, l’évolution de la tempĂ©rature sera plus importante que pour les cultures semĂ©es plus tardivement, notamment sous les scĂ©narios RCP4.5 et RCP8.5. Par consĂ©quent, la prĂ©cocitĂ© des stades culturaux aura plus d’effets sur ces cultures[47].

Grandes cultures de printemps

Contrairement aux cultures d’hiver, les cultures de printemps ont des cycles de dĂ©veloppement plus courts et sont semĂ©es plus tard sur le cycle hydrologique, au milieu du printemps. Dans le cas du maĂŻs, utilisĂ© comme rĂ©fĂ©rence pour dĂ©crire les cultures de printemps, la date de semis est situĂ©e entre (le 15) avril et dĂ©but mai pour un cycle de dĂ©veloppement d’une durĂ©e de 150 jours, soit une date de rĂ©colte situĂ©e aux mois de septembre ou octobre suivant selon qu’il est rĂ©coltĂ© en ensilage ou en grain. Le changement climatique induit plusieurs effets relativement antinomiques, notamment suivant la localisation : raccourcissement du cycle de dĂ©veloppement cultural, arrivĂ©e plus prĂ©coce des stades culturaux au cours du XXIe siĂšcle et extension de l'aire de culture pour des espĂšces comme le maĂŻs Ă  grains, le soja ou le tournesol sur des territoires sur lesquels elles n’étaient jusqu’ici que peu cultivĂ©s, comme le nord de la France. Si on peut considĂ©rer ceci comme un effet positif du changement climatique sur la productivitĂ© agricole en favorisant la diversitĂ© culturale, il faut grandement le contrebalancer avec la diminution de la quantitĂ© d’eau disponible pour les cultures sur la saison estivale, corrĂ©lĂ©e Ă  l’anomalie nĂ©gative du rendement des cultures de printemps dans le siĂšcle Ă  venir. Les cultures de printemps Ă©tant particuliĂšrement vulnĂ©rables au stress hydrique seront de fait fortement impactĂ©es par le changement climatique[48].

ForĂȘt

Avec prĂšs d’un tiers du territoire mĂ©tropolitain couvert par des bois et forĂȘts, la France est le quatriĂšme pays europĂ©en en termes de boisement derriĂšre la SuĂšde, la Finlande et l'Espagne. Elle abrite une forĂȘt riche et diversifiĂ©e en essences (feuillus, rĂ©sineux), en types de peuplement (pur ou mĂ©langĂ©) et en structures (futaie rĂ©guliĂšre ou irrĂ©guliĂšre, taillis) qui participent Ă  l’équilibre de cet Ă©cosystĂšme[49]. Par ailleurs les forĂȘts de Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte et La RĂ©union reprĂ©sentent plus de 8,2 millions d'hectares, soit plus d'un tiers de la forĂȘt française. La Guyane Ă  elle seule est boisĂ©e Ă  99 %, avec prĂšs de 8 millions d’hectares de forĂȘt[50]. Mais quels que soient les scĂ©narios de hausse des tempĂ©ratures, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'Ă©volution du climat (GIEC) prĂ©voit une vulnĂ©rabilitĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e des forĂȘts – tout en insistant sur leur rĂŽle capital pour la capture du CO2[51]. Les rĂ©sultats de l'inventaire forestier national, basĂ©s sur les cinq campagnes de terrain menĂ©es de 2017 Ă  2021 en France mĂ©tropolitaine, montrent notamment une mortalitĂ© des arbres en constante augmentation, avec un accroissement de 54 % sur les annĂ©es 2010, une surface forestiĂšre qui continue de progresser (17,1 millions dhectares en 2021, soit une extension de 21 % entre 1985 et 2021) et une diversitĂ© des peuplements qui s'accroĂźt (53 % des peuplements sont composĂ©s de 2 essences ou plus)[52].

Le dĂ©placement des aires de distribution des essences d’arbres est considĂ©rĂ© comme inĂ©luctable, sous rĂ©serve qu’elles aient le temps de migrer avant de dĂ©pĂ©rir. Dans l’hĂ©misphĂšre Nord, pour chaque degrĂ© de plus, elles remontent de 100 kilomĂštres vers le nord. En Europe, on a aussi observĂ© une progression en altitude de 29 mĂštres par dĂ©cennie. D'une façon gĂ©nĂ©rale, les espĂšces arborĂ©es en France vont connaĂźtre une remontĂ©e vers le nord. Ce modĂšle repose sur plusieurs scĂ©narios du rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'Ă©volution du climat (GIEC) de 2007 :

  • un scĂ©nario optimiste B2 prĂ©voit une augmentation des tempĂ©ratures de 2 °C d'ici 2100 ;
  • un scĂ©nario pessimiste A2 prĂ©voit une augmentation des tempĂ©ratures de 3,5 °C d'ici 2100.

On voit dans les deux cas une diminution de l’aire de rĂ©partition des trois types de climat non mĂ©diterranĂ©ens (montagnard, continental et atlantique) et une augmentation de celle des espĂšces mĂ©diterranĂ©ennes[53]. Plus particuliĂšrement : L'Ă©picĂ©a risquerait de disparaĂźtre du Massif central et des PyrĂ©nĂ©es. En revanche, le chĂȘne sessile, trĂšs rĂ©pandu en France, ferait preuve d'une certaine rĂ©silience[54], alors que le pin maritime, actuellement implantĂ© dans la moitiĂ© sud, s'Ă©tendrait aussi dans la moitiĂ© nord de la France et l'olivier s'Ă©tendrait dans le Sud-Ouest, marquant une Ă©tendue du climat mĂ©diterranĂ©en[55].

Les forestiers testent de nouvelles essences lors des reboisements pour remĂ©dier Ă  l’élimination progressive des espĂšces endĂ©miques[56]. Le chĂȘne zĂ©en, qui adulte atteint environ 35 mĂštres de haut pour un diamĂštre de 2 mĂštres, est par exemple jugĂ© « potentiellement intĂ©ressant lĂ  oĂč le chĂȘne sessile, l’espĂšce la plus rĂ©pandue dans les forĂȘts françaises, souffre des fortes chaleurs », dit le site ClimEssences, la rĂ©fĂ©rence professionnelle pour connaĂźtre les caractĂ©ristiques des essences d’arbres face au changement climatique[50].

Dans son rapport 2023, le Haut Conseil pour le climat constate une forte diminution de l'absorption de CO2 par les puits de carbone français : -21 % en 2021 ; en dix ans, cette absorption a presque Ă©tĂ© divisĂ© par trois, de 45 millions de tonnes Ă©quivalent CO2 en 2012 Ă  17,1 millions de tonnes en 2021. Cet effondrement est essentiellement liĂ© Ă  l'Ă©tat des forĂȘts : la capacitĂ© biologique des arbres Ă  absorber le carbone diminue avec le manque d'eau et la chaleur, et la mortalitĂ© des forĂȘts augmente, avec les insectes ravageurs comme les scolytes ou les incendies ; enfin, la rĂ©colte de bois a elle aussi augmentĂ©. La forĂȘt et la filiĂšre du bois ont fait l'objet de plusieurs feuilles de route, et mĂȘme d'Assises, qui ont fixĂ© de grands objectifs, comme la plantation d'un milliard d'arbres et le renouvellement de 10 % de la forĂȘt en dix ans. Mais le HCC juge que le secteur n'a pas rĂ©ellement fait l'objet de politiques industrielles d'accompagnement. Le HCC estime nĂ©cessaire « une action volontariste sur le stockage de carbone dans les sols agricoles en plus d'un plan forestier ambitieux »[57].

Impacts sur la santé

Air pur, eau potable et nourriture en quantitĂ©s suffisantes, sĂ©curitĂ© des logements : le rĂ©chauffement climatique influe directement ou indirectement sur nombre d’élĂ©ments dĂ©terminants pour la santĂ©. De plus, les scientifiques attendent dans les prochaines dĂ©cennies une recrudescence des allergies, des maladies infectieuses ou parasitaires... mais ignorent les formes prĂ©cises d’adaptation et de mutations des nouveaux pathogĂšnes qui s’épanouiront alors[58].

Le changement climatique modifie en particulier la rĂ©partition Ă©cologique des vecteurs et des rĂ©servoirs de maladies. C'est en particulier le cas d'Aedes albopictus, le moustique tigre vecteur du chikungunya et de la dengue, apparu en France en 2004 et implantĂ© en 2020 dans prĂšs de 20 dĂ©partements du sud du pays. Idem avec l’aire de distribution grandissante en France des phlĂ©botomes, vecteurs de la leishmaniose (maladie parasitaire provoquant des affections cutanĂ©es ou viscĂ©rales)[59].

Tourisme

Les chutes de neige seraient moins abondantes, entraĂźnant un moindre approvisionnement en eau des fleuves, mais Ă©galement des difficultĂ©s Ă©conomiques pour les villages de montagne. Ainsi, les stations de ski situĂ©es Ă  moins de 1 500 m d'altitude seraient amenĂ©es Ă  fermer leurs pistes et Ă  se reconvertir.

Prospective

ScĂ©narios du futur Ă  l’échelle mondiale

Pour établir des projections de réchauffement futur, le GIEC a établi cinq scénarios déterminés par un niveau d'émissions de gaz à effet de serre et par une trajectoire socio-économique (évolution de la démographie, croissance économique, choix politiques, niveau de technologie). Il existe cinq de ces trajectoires, appelées trajectoires socio-économiques partagées (en anglais, shared socioeconomic pathways, SSP), qui dessinent respectivement : un monde qui prend le chemin d'un développement durable (SSP1) ; qui poursuit les tendances historiques de développement (SSP2) ; qui est marqué par de fortes rivalités régionales (SSP3) ; qui est le théùtre d'inégalités croissantes (SSP4) ; et qui mise entiÚrement sur l'exploitation des énergies fossiles (SSP5). Selon la trajectoire retenue, les capacités de l'humanité à assurer l'atténuation du changement climatique et l'adaptation à celui-ci varient fortement[65] - [66] - [67].

Pour chacun de ces scénarios, des projections globales et régionales ont été établies. Le graphique suivant en synthétise les résultats[68] - [66] - [69].

Le réchauffement historique (en noir, jusqu'en 2014) et les projections de réchauffement (à partir de 2015) pour les différents scénarios retenus par le GIEC. Les fourchettes « trÚs probables » sont indiquées pour le réchauffement historique (gris) ainsi que les scénarios SSP1-2,6 (bleu clair) et SSP3-7.0 (rose).

ScĂ©narios Ă  l’échelle nationale

Température moyenne annuelle en France métropolitaine - écart à la référence 1976-2005 (document de 2015).

Pour estimer l'Ă©volution de cette tempĂ©rature moyenne et de ses impacts, a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 2012 par les services de modĂ©lisation de MĂ©tĂ©ofrance, DRIAS, un portail qui a pour vocation de mettre Ă  disposition des projections climatiques rĂ©gionalisĂ©es rĂ©alisĂ©es dans les laboratoires français de modĂ©lisation du climat (IPSL, CERFACS, CNRM-GAME) [70]. Pour la modĂ©lisation sur la pĂ©riode 2006-2300, quatre scĂ©narios de rĂ©fĂ©rence de l’évolution du forçage radiatif, dits scĂ©narios RCP, ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s. Leur sĂ©lection a Ă©tĂ© effectuĂ©e par les scientifiques sur la base de 300 scĂ©narios publiĂ©s dans la littĂ©rature. Le RCP 8.5, le plus pessimiste, n’est dĂ©passĂ© que par environ 10% des hypothĂšses envisagĂ©es, tandis que le plus favorable, le scĂ©nario RCP 2.6, ne dĂ©passe que prĂ©s de 10% d’entre elles[71]. Un graphe de synthĂšse publiĂ© en 2015 par MĂ©tĂ©ofrance est prĂ©sentĂ© ci-contre[72].

Les projections climatiques produites par MĂ©tĂ©o France en 2021 prĂ©voient une hausse des tempĂ©ratures de 2,2 degrĂ©s en France en 2100 sur la base du scĂ©nario intermĂ©diaire RCP 4-5 du sixiĂšme rapport d'Ă©valuation du GIEC. Cependant, selon une Ă©tude publiĂ©e en octobre 2022 par plusieurs institutions scientifiques, dont le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et MĂ©tĂ©o France, publiĂ©es dans la revue Earth System Dynamics[73], l’élĂ©vation de tempĂ©rature en France pourrait atteindre 3,8 degrĂ©s en 2100 sur la base de ce scĂ©nario, Ă  savoir jusqu’à 50 % plus intense au cours du siĂšcle que ce que montraient les prĂ©cĂ©dentes estimations[74]. Le rĂ©chauffement sera, dans tous les cas, plus fort l’étĂ© que l’hiver. Les Ă©tĂ©s pourraient ainsi ĂȘtre en moyenne 5,1 °C plus chauds qu’au dĂ©but du XXe siĂšcle, dans le scĂ©nario intermĂ©diaire[75], mais jusqu'Ă  +7,5 °C dans le cas du scĂ©nario RCP 7-0 et +8,9 °C dans le cas du scĂ©nario catastrophique RCP 8-5[73].

ScĂ©narios Ă  l’échelle rĂ©gionale

En 2012, des scénarios régionalisés ont été publiés[76] par l'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC), sous la direction de Jean Jouzel, avec des indices de références pour la métropole[77], et des éléments prospectifs concernant la montée du niveau de la mer[78]. C'est un outil d'aide à la décision, complémentaire du Schéma régional climat air énergie (SRCAE).

Le a été publié le volume 4 du rapport Le climat de la France au XXIe siÚcle, présentant les résultats pour la France des nouveaux scénarios du GIEC ; ses principales conclusions[79] sont :

  • Ă  l'horizon 2021-2050 : hausse des tempĂ©ratures moyennes de 0,6 Ă  1,3 °C, selon les scĂ©narios, par rapport Ă  la pĂ©riode de rĂ©fĂ©rence 1976-2005 ; cette hausse serait plus importante dans le Sud-Est en Ă©tĂ© (+1,5 Ă  2 °C) ;
  • Ă  l'horizon 2071-2100 :
    • une forte hausse des tempĂ©ratures moyennes : de 0,9 Ă  3,4 °C - 3,6 °C en hiver et de 1,3 Ă  2,6 °C - 5,3 °C en Ă©tĂ©, selon les scĂ©narios (les valeurs les plus Ă©levĂ©es Ă©tant celles des scĂ©narios prolongeant les tendances passĂ©es, les plus basses celles des scĂ©narios supposant des actions trĂšs volontaristes) ; dans le Sud-Est, la hausse pourrait largement dĂ©passer 5 °C en Ă©tĂ©,
    • une forte augmentation du nombre de jours de vagues de chaleur en Ă©tĂ©, pouvant dĂ©passer vingt jours dans le Sud-Est,
    • une augmentation des Ă©pisodes de sĂ©cheresse, surtout dans le Sud,
    • une diminution des extrĂȘmes froids : 6 Ă  10 jours de moins dans le Nord-Est, moins ailleurs et peu marquĂ©e dans le Sud,
    • une hausse des prĂ©cipitations hivernales,
    • un renforcement du taux de prĂ©cipitations extrĂȘmes.

Le rapport complet est téléchargeable[80].

En 2015, la région Aquitaine a également fait faire une étude trÚs détaillée sur l'évolution du climat aquitain à l'horizon 2050, sous la direction du climatologue Hervé Le Treut, auteur du GIEC et de l'Académie des sciences. C'est la premiÚre étude d'une telle ampleur à l'échelle d'une région : elle a requis 170 scientifiques de domaines variés pendant deux ans[81].

Perception par l'opinion publique et les parlementaires

Selon une enquĂȘte par sondage rĂ©alisĂ©e pour le compte de l’Agence de la transition Ă©cologique (ADEME) :

  • 65 % des Français attribuent, en 2020, « les dĂ©sordres du climat (tels que les tempĂȘtes ou les inondations en France) » Ă  l'effet de serre ;
  • 77 % des parlementaires français attribuent, en 2020, « les dĂ©sordres du climat (tels que les tempĂȘtes ou les inondations en France) » Ă  l'effet de serre, contre 21 % en 2003 ;
  • interrogĂ©s sur le point de savoir si « le changement climatique sera limitĂ© Ă  des niveaux raisonnables d’ici Ă  la fin du siĂšcle », 39 % des Français rĂ©pondent positivement en 2020, contre 54 % des parlementaires[82].

Notes et références

Notes

  1. La période 1961-1990 est retenue par l'Organisation météorologique mondiale comme référence standard pour évaluer le changement climatique sur le long terme[1].
  2. Les données de 2022 sont une pré-estimation et sont suceptibles d'évoluer. Les données 2022 définitives seront connues en 2024.

Références

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Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Philippe Valette, Les climats - Une gĂ©ohistoire - Documentation photographique., Paris, CNRS Editions, coll. « À la croisĂ©e des sciences », , 64 p. (ISSN 0419-5361)
  • Emmanuel Le Roy Ladurie, Histoire humaine et comparĂ©e du climat, volume 1 : Canicules et glaciers (XIIIe-XVIIIe siĂšcles)., Paris, Fayard, , 740 p. (ISBN 2-213-61921-2)
  • Emmanuel Le Roy Ladurie, Histoire humaine et comparĂ©e du climat, volume 2 : Disettes et rĂ©volutions (1740-1860)., Paris, Fayard, , 6811 p. (ISBN 2-213-62738-X)
  • François-Marie BrĂ©on & Gilles Luneau, Atlas du climat., Paris, Autrement, coll. « Atlas/monde », , 95 p. (ISBN 978-2-7467-6208-4)
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