Puits de pétrole
Un puits de pétrole est un équipement chargé d'extraire le pétrole brut du sous-sol, comprenant un puits d'exploitation et du matériel de pompage ainsi que des systÚmes de contrÎle et/ou sécurité[1].
GĂ©nĂ©ralement il est prĂ©cĂ©dĂ© d'un ou plusieurs « puits d'exploration » qui dĂ©bouche sur un « puits d'apprĂ©ciation » permettant d'estimer la quantitĂ© de pĂ©trole qui pourra ĂȘtre extraite pendant la durĂ©e d'exploitation[1].
Histoire et Ă©volutions techniques
PremiĂšres techniques d'exploitation
Les premiers forages pĂ©troliers connus aujourd'hui se situaient en Chine vers lâan 347[2]. Les puits pouvaient atteindre une profondeur de 240 mĂštres et ont Ă©tĂ© forĂ©s Ă lâaide de trĂ©pans attachĂ©s Ă des poteaux de bambou dans lâobjectif dâexploiter des puits de sel. Au Xe siĂšcle, de vastes pipelines de bambou reliaient les puits de pĂ©trole aux sources salĂ©es. Les anciennes archives, chinoises et japonaises, contiennent de nombreuses allusions Ă l'utilisation du gaz naturel pour l'Ă©clairage et le chauffage. Le pĂ©trole Ă©tait connu comme eau brĂ»lante au Japon au VIIe siĂšcle.
Certaines sources affirment qu'à partir du IXe siÚcle, des champs de pétrole ont été exploités dans la région moderne de Bakou, en Azerbaïdjan, pour produire du naphta destiné à l'industrie pétroliÚre. En 1264, l'exploitation de l'huile de suintement dans la Perse médiévale a été vue par Marco Polo lors de son voyage à travers Bakou, et il décrivit cet endroit comme une fontaine à pétrole et jugeait que plusieurs centaines de bateaux auraient été nécessaires pour transporter celui-ci dans sa totalité[3].
En 1594, des puits de pĂ©trole sont creusĂ©s mais Ă la main Ă Bakou, en Perse, dâune profondeur maximale de 35 mĂštres.
C'est en 1802 que les frÚres David et Joseph Ruffner forent un puits de 58 pieds avec une perche à ressort dans la vallée de Kanawha en Virginie-Occidentale pour produire de la saumure. Le forage prend 18 mois.
Ăvolution des techniques et l'apparition de l'industrie du pĂ©trole
En 1813, le tout premier puits de forage de recherche de pétrole au monde se trouve à Péchelbronn en Alsace, France. Profondeur 42 mÚtres. Les tout premiers puits de sondage datent de 1745. L'activité autour du pétrole en Alsace du Nord représente 500 ans d'histoire.
En 1846, à Bakou, le tout premier puits a été foré avec des moutons de battage à une profondeur de 21 mÚtres pour l'exploration pétroliÚre. En 1848, le premier puits de pétrole moderne a été foré dans la péninsule d'Absheron, au nord-est de Bakou.
En 1854, les premiers puits de pĂ©trole en Europe sont forĂ©s entre 30 et 50 mĂštres de profondeur Ă BĂłbrka, en Pologne, notamment grĂące Ă Ignacy Ćukasiewicz, pharmacien polonais et pionnier de l'industrie pĂ©troliĂšre qui a construit l'un des premiers puits de pĂ©trole modernes. Lâutilisation des puits de pĂ©trole modernes a engendrĂ© la crĂ©ation des premiĂšres sociĂ©tĂ© pĂ©troliĂšres europĂ©ennes.
En AmĂ©rique du Nord, le premier puits de pĂ©trole, exploitĂ© dans un but commercial, lâa Ă©tĂ© par Oil Springs (sociĂ©tĂ© pĂ©troliĂšre), en Ontario, en 1858.
D'aprĂšs les archives, le , l'AmĂ©ricain Edwin L. Drake extrait pour la premiĂšre fois du pĂ©trole par forage, Ă une profondeur d'une vingtaine de mĂštres, Ă Titusville, en Pennsylvanie[4]. Il s'inspire pour cela des techniques de forage des puits de sel. Un lourd trĂ©pan creuse le sol en Ă©tant suspendu au bout d'un cĂąble qui lui transmet depuis la surface un mouvement alternatif crĂ©Ă© par un balancier. Il ne rĂ©ussit pourtant pas Ă breveter sa technique de forage. Le colonel Edwin L. Drake est le premier Ă extraire du pĂ©trole aux Ătats-Unis et Ă rĂ©ussir Ă l'exploiter Ă©conomiquement Ă grande Ă©chelle. Le pĂ©trole Ă©tait certes connu depuis l'AntiquitĂ©, mais c'est la dĂ©couverte de Drake qui marque le dĂ©but de son exploitation industrielle, notamment avec lâexportation de celui-ci sous forme de baril. La dĂ©couverte du puits de Drake provoqua la « ruĂ©e vers l'or noir »[5], la vĂ©ritable naissance de l'industrie pĂ©troliĂšre et engendre une vague de recherches au niveau international sur le pĂ©trole.
En 1861, le premier puits de pétrole, en Californie, est foré manuellement dans le comté de Humboldt.
Le premier puits de pétrole en mer est foré quant à lui en 1896, au gisement de pétrole de Summerland, sur la cÎte californienne.
En 1899, un puits de pétrole creusé à la main découvre le champ de Kern River et déclenche un boom pétrolier dans le comté de Kern.
Les premiers puits de pĂ©trole modernes ont Ă©tĂ© forĂ©s en utilisant un outil Ă cĂąble qui percutait Ă plusieurs reprises le sol. Ă partir du XXe siĂšcle, cette technique, utilisant un outil Ă cĂąble, a Ă©tĂ© en grande partie remplacĂ©e par le forage rotatif, qui permettait de forer plus profondĂ©ment et beaucoup plus rapidement. En 1902, un premier appareil de forage rotatif en Californie aurait forĂ© un puits au champ Coalinga, mais le trou est tellement tordu que cette technique est abandonnĂ©e pour le retour de lâoutil Ă cĂąble. Cependant, en 1908, des appareils et des Ă©quipes de forage rotatifs arrivent de la Louisiane en Californie, oĂč ils forent des puits sur le terrain de Midway-Sunset et Ă©liminent les problĂšmes de l'expĂ©rience Coalinga menĂ©e six ans plus tĂŽt et, ainsi, dĂ©montrent lâefficacitĂ© de cette technique de forage.
Exploitation moderne
Jusque dans les annĂ©es 1970, la plupart des puits de pĂ©trole Ă©taient verticaux, mĂȘme si ceux-ci nâĂ©taient jamais parfaitement Ă la verticale Ă cause des dĂ©fauts techniques et de lâirrĂ©gularitĂ© des sols. Cependant, les techniques modernes de forage directionnel permettent de forer des puits dĂ©viĂ©s et qui peuvent mĂȘme devenir horizontaux, avec une profondeur suffisante et avec les outils appropriĂ©s. Cela a permis d'accroĂźtre lâefficacitĂ© des puits de pĂ©trole, car les roches rĂ©servoirs contenant les hydrocarbures (pĂ©trole, gaz naturelâŠ) sont gĂ©nĂ©ralement horizontales ou presque ; de plus, un puits de forage horizontal placĂ© dans une zone de production permet dâexploiter une plus grande surface qu'un puits vertical ; ce qui permet accroĂźtre la production. Lâapparition du forage dĂ©viĂ© et horizontal a Ă©galement permis dâatteindre zones situĂ©es Ă plusieurs kilomĂštres du lieu de forage, permettant ainsi lâexploitation dâhydrocarbures situĂ©s en dessous dâendroits oĂč il est difficile de placer un appareil de forage, sensible Ă l'environnement ou peuplĂ©.
Caractéristiques des puits de pétrole
Connaissant le principe de formation du pétrole, les géologues vont d'abord rechercher les zones exploitables tout d'abord dans les bassins sédimentaires.
Ătudes gĂ©ologiques
Des Ă©tudes gĂ©ologiques et gĂ©ophysiques menĂ©es par des experts permettent de mettre en Ă©vidence les emplacements thĂ©oriques dâun piĂšge Ă pĂ©trole, appelĂ©s prospects. Des camions-vibreurs se chargent de rechercher le pĂ©trole Ă lâaide dâondes sismiques par le principe de la rĂ©flexion sismique.
Celle-ci permet d'analyser les ondes renvoyĂ©es afin dâestimer la probabilitĂ© de prĂ©sence de pĂ©trole.
Le forage consiste Ă percer en profondeur dans le but de rĂ©vĂ©ler la prĂ©sence dâhydrocarbure.
Forage vertical
Il existe plusieurs types de forage : le forage horizontal, incliné et vertical.
Il est important de localiser lâendroit idĂ©al du forage avant dâimplanter les installations de forage car celles-ci sont trĂšs coĂ»teuses. Dans ce cas lĂ , on utilise la mĂ©thode du forage vertical terrestre en positionnant les installations Ă lâĂ©picentre de la poche dâhydrocarbure.
Principe du forage « Rotary »
Afin d'accéder directement à la poche contenant les hydrocarbures, les foreurs vont devoir réaliser un trou de forage. Actuellement, la méthode de forage généralement utilisée est celle du Rotary, bien plus rapide et efficace.
Il faut dans un premier temps mettre en place un derrick de forage, une tour métallique de 30 m de haut en moyenne, servant à introduire verticalement les tiges de forage (4) est mis en place. Les tiges contiennent un enchaßnement de tubes vissés les uns sur les autres dans lesquelles se trouve un outil de forage, appelé le trépan (5) situé au bout.
Le trépan
Le trĂ©pan est muni de dents ou de pastilles en acier trĂšs dur. Ă la maniĂšre d'une perceuse Ă©lectrique, le trĂ©pan attaque la roche en appuyant mais surtout en tournant Ă grande vitesse : il casse la roche, la broie en petits morceaux, et s'enfonce petit Ă petit dans le sol. Ă mesure que l'on s'enfonce dans le sous-sol, on rajoute une tige de forage en la vissant Ă la prĂ©cĂ©dente et ainsi de suite. Lâensemble des tiges avec son trĂ©pan qui creuse au bout sâappelle le train de tiges (1).
Le tubage
Afin dâĂ©viter lâeffondrement du trou, des installations de cylindres creux en acier sont apposĂ©s en permanence en mĂȘme temps que les tiges sur toute la longueur du trou pour constituer un tube, ces tubes sont vissĂ©s les uns aux autres au fur et Ă mesure de la progression du forage : c'est le tubage (3). Ce tubage n'est pas directement rĂ©alisĂ© dans la roche nue, mais est retenu par du ciment (2). Plus on pose de tubes, plus le diamĂštre du trou de forage devient petit : le tubage posĂ© occupe de lâespace et rĂ©duit le diamĂštre initial du trou. Ainsi, un trou de forage dâun diamĂštre de 50 cm au dĂ©part, peut ĂȘtre rĂ©duit Ă 20 cm aprĂšs la pose de plusieurs tubages.
Fluide
Pour éviter que le trou se rebouche au fur et à mesure du forage, il faut enlever les débris de roche et nettoyer le fond du puits. Pour cela, on utilise un fluide de forage aussi appelé boue de forage par son aspect[6]. Ce fluide indispensable au forage a une composition spéciale déterminée par un Ingénieur spécialisé, adaptée aux terrains traversés lors du forage.
Circulation du fluide
Un circuit fermĂ© permet de recycler la majeure partie de boue utilisĂ©e. Elle est mĂ©langĂ©e et conservĂ©e dans un bassin, acheminĂ©e par la colonne d'injection de boue, vers la tĂȘte d'injection qui la propulse dans le train de tiges. Elle descend alors jusqu'au fond du puits et « traverse » le trĂ©pan grĂące Ă des trous percĂ©s dans celui-ci et se retrouve dans les dĂ©bris. Sous l'effet de la pression, la boue remonte entre les parois du puits et le train de tiges, emportant avec elle les dĂ©bris arrachĂ©s. Une fois Ă la surface, une conduite d'aspiration attire la boue jusqu'Ă un tamis vibrant qui sĂ©pare les dĂ©bris de la boue, ensuite renvoyĂ©e dans le bassin de dĂ©cantation. Et ainsi de suite.
Le fluide de forage sert également à stabiliser la pression sur les bords du puits pour leur éviter de s'écrouler, elle lubrifie et refroidit les outils et permet surtout de prévenir des éruptions.
Le trou de forage aura gĂ©nĂ©ralement une profondeur comprise entre 2000 et 4 000 mĂštres. Exceptionnellement, certains forages dĂ©passent les 6 000 mĂštres, et l'un d'eux a mĂȘme dĂ©passĂ© les 11 000 mĂštres.
Récupération primaire
Lorsque les hydrocarbures sont atteints, et si la pression est suffisante pour quâils remontent naturellement, les foreurs laissent remonter le pĂ©trole. C'est la RĂ©cupĂ©ration primaire, possible lorsque le puits est dit "Ă©ruptif" (lorsque le pĂ©trole remonte seul). On estime que cette rĂ©cupĂ©ration permet de remonter 5 Ă 40 % du pĂ©trole. On voit donc une trĂšs grande diffĂ©rence selon les puits. Un sĂ©parateur, Ă la surface, permet de sĂ©parer le pĂ©trole des diffĂ©rents gaz et de l'eau.
Récupération secondaire
Lorsque la rĂ©cupĂ©ration primaire n'est plus possible, on remplace le derrick par une ou plusieurs pompes, immergĂ©es au fond du puits, comme les chevalets de pompage (pompes Ă tĂȘte de cheval).
C'est la Récupération secondaire, premiÚre partie de la Récupération assistée. On augmente aussi la pression dans le puits grùce à des injections d'eau, et la ré-injection des gaz obtenus lors de la premiÚre récupération (dioxyde de carbone CO2 ou azote N).
Cette phase de l'exploitation du gisement permet quant à elle d'extraire 25 à 35 % du pétrole du puits.
Le schéma ci-dessous décrit la structure d'un puits de pétrole.
- Moteur
- Contrepoids
- Arbre de transmission
- Bras principal
- TĂȘte
- CĂąble
- Cylindre de récupération
- Conduit permettant le transfert du pétrole
- Fondation en béton
- Enveloppe du puits
- CĂąble supportant la pompe
- Tubulure
- Pompe
- Valves
- Couche renfermant du pétrole
Récupération tertiaire
Pour finir, les exploitants d'un puits de pétrole lancent la Récupération tertiaire, seconde partie de la Récupération assistée. Cette phase consiste à diminuer la viscosité du pétrole restant, afin de permettre d'en remonter une plus grande quantité.
Il existe différents moyens pour ceci, mais le plus utilisé est l'injection de gaz, cette fois dans la partie liquide du gisement.
En mer[7]
Pour ce qui est des gisements sous-marins, ils sont recherchĂ©s par des navires-sismiques, qui produisent des ondes sismiques grĂące Ă des canons Ă air ou Ă eau. L'analyse des ondes se fait sur le mĂȘme principe que pour les gisements terrestres. Une fois qu'un gisement est dĂ©couvert, un forage doit ĂȘtre mis en place pour atteindre le rĂ©servoir de pĂ©trole.
Les puits en mer peuvent ĂȘtre subdivisĂ©s en
- Puits avec des tĂȘtes de puits sous-marines, dont le sommet se trouve au fond de lâocĂ©an sous lâeau, et souvent reliĂ©s Ă un pipeline situĂ© au fond de lâocĂ©an.
- Puits avec des tĂȘtes de puits « sĂšches », dont le sommet est au-dessus de l'eau sur une plate-forme ou une chemise, qui contient Ă©galement souvent un Ă©quipement de traitement du fluide produit.
Bien que l'emplacement du puits soit un facteur important dans le type d'Ă©quipement utilisĂ© pour le forer, il existe en rĂ©alitĂ© peu de diffĂ©rence dans le puits lui-mĂȘme. Un puits offshore cible un rĂ©servoir qui se trouve sous un ocĂ©an. En raison de la logistique, forer un puits en mer coĂ»te beaucoup plus cher qu'un puits terrestre. De loin le type le plus commun est le puits Ă terre. Ces puits parsĂšment les grandes plaines du sud et du centre, du sud-ouest des Ătats-Unis et sont les plus courants au Moyen-Orient.
Différentes plateformes
1. Plateforme fixe (jusqu'à 100m) : ces plateformes sont fixées au fond de l'eau, et sont donc reliées de maniÚre rigide au systÚme d'extraction.
2. Plateforme auto-élévatrice (jusqu'à 500m) : elle est constituée d'une coque flottante qui circule le long de « jambes » fixées aux fonds marins.
3. Plateforme semi-submersible (jusqu'à 1000m) : cette plateforme est composée d'un flotteur immergé et d'un pont qui doit se situer au dessus de toute vague. Le flotteur est stabilisé par des hélices, et des ancres fixées aux fonds.
4. Navire à positionnement dynamique (supérieur à 1000m) : navire guidé par satellite pour un positionnement stable et vertical au dessus du gisement.
Géographie des puits de pétrole et critÚres géologiques
Répartition géographique mondiale des puits de pétrole
Les puits de pĂ©trole peuvent ĂȘtre localisĂ©s sur terre pour 75 % dâentre eux et en mer pour le reste.
En raison de la logistique, forer un puits en mer coûte beaucoup plus cher qu'un puits terrestre.
Câest pourquoi le type de puits le plus commun est le terrestre. Ces puits sont majoritairement prĂ©sents au Moyen-Orient mais parsĂšment aussi les grandes plaines du sud et du centre, du sud-ouest des Ătats-Unis.
Au Moyen-Orient câest lâArabie Saoudite qui possĂšde le plus de puits de pĂ©trole avec une production autour de 550 millions de tonnes de pĂ©trole par an depuis bientĂŽt dix annĂ©es. Soit autant que lâIrak, lâIran, les Ămirats arabes unis et le KoweĂŻt rĂ©unis. Cette zone gĂ©ographique concentre 30 % des puits de pĂ©trole mondiaux.
En AmĂ©rique du Nord, les Ătats-Unis, le Canada et le Mexique ont ensemble une production dâenviron 800 millions de tonnes sur les dix derniĂšres annĂ©es (dont notamment 500 millions juste pour les Ătats-Unis) avec 20 % des puits de pĂ©trole dans le monde.
La Russie sâimpose de son cĂŽtĂ© comme un grand acteur mondial avec lâArabie Saoudite et les Ătats-Unis avec 13 % des puits de pĂ©trole mondiaux et une production autour des 500 millions de tonnes.
Le continent africain reprĂ©sente 10 % des puits de pĂ©trole et une production de 400 millions de tonnes dont la moitiĂ© pour le Nigeria et lâAngola.
LâAmĂ©rique du Sud vient aprĂšs lâAfrique avec 7 % des puits dans le monde dont une grande partie pour le Venezuela et le BrĂ©sil.
La Chine pour sa part présente 4 % des effectifs mondiaux de puits de pétrole
Enfin en Europe câest la NorvĂšge qui est la plus influente avec 2 % des puits mondiaux.
Les critÚres géologiques concernant les puits de pétrole
Chaque processus de formation de pĂ©trole unique : un gisement de pĂ©trole contient un mĂ©lange dâhydrocarbures qui le caractĂ©rise selon lâhistoire gĂ©ologique de la zone oĂč il sâest dĂ©veloppĂ©.
La provenance gĂ©ographique est donc un des critĂšres de classification du pĂ©trole (Golfe Persique, mer du Nord, Venezuela, Nigeria, etc.). Toutefois, pour Ă©tablir des comparaisons entre diffĂ©rents sites, dâautres critĂšres existent. Les plus importants sont les mesures de la viscositĂ© et de la teneur en soufre du pĂ©trole brut.
Selon la viscosité, quatre types de gisements sont définis : léger, moyen, lourd ou extra-lourd et bitume. Plus le pétrole brut est visqueux, plus il est « lourd » et donc difficile à capter.
- Le pétrole léger s'apparente à du gazole et se trouve surtout dans la zone saharienne.
- Le pétrole moyen ou intermédiaire est typique du Moyen-Orient.
- Le pétrole lourd, qui ne coule que trÚs peu à température ambiante est majoritairement situé en Amérique du Sud.
- Le bitume en gisement est quasiment solide à température ambiante et se trouve surtout au Canada.
- La viscositĂ© est importante pour dĂ©terminer la rentabilitĂ© de lâexploitation. En effet, un pĂ©trole peu visqueux ou lĂ©ger est plus facile Ă extraire et Ă traiter quâun pĂ©trole lourd.
La teneur en soufre est Ă©galement un critĂšre important pour la rentabilitĂ© dâun puits de pĂ©trole puisquâune faible teneur en soufre favorise le raffinage. Le pĂ©trole brut est soit doux avec une faible teneur en soufre et câest surtout sur le continent africain quâil se trouve, soit sulfurĂ© dans le cas contraire et câest notamment le cas pour le pĂ©trole nord-amĂ©ricain.
Cette mesure est utilisée pour la phase de raffinage du pétrole, une faible teneur en soufre la favorisant[8].
Pour le pĂ©trole en mer, on explore et on exploite aujourd'hui le plateau continental, c'est-Ă -dire le prolongement des continents oĂč la profondeur ne dĂ©passe pas thĂ©oriquement 250 mĂštres.Les puits sous forme de plates-formes directement posĂ©es sur le fond sont utilisĂ©es et les interventions sous-marines sont effectuĂ©es avec des plongeurs.
Au-delà , il y a le talus continental c'est-à -dire cette pente qui descend vers la plaine abyssale à 5 000 mÚtres de profondeur. La prospection pétroliÚre à travers les navires foreurs est intéressée aujourd'hui par tout ce domaine, entre 300 mÚtres et 3 000 mÚtres de profondeur[9].
Ăconomie du pĂ©trole
Le pétrole, surnommé l'« or noir », est le premier produit d'exportation dans le monde, soit 7,8 % de toutes les exportations mondiales.
La consommation mondiale de pétrole brut en 2014 a été de 33 733 millions de barils, en 2015 elle fut de 34 230 millions de barils.
Production
Pays | RĂ©serves | Production |
---|---|---|
Unité | milliards de barils | Mbbl/j |
Ătats-Unis | 50,00 | 13,06 |
Arabie saoudite | 266,2 | 11,95 |
Russie | 106,2 | 11,26 |
Iran | 157,2 | 4,98 |
Canada | 168,9 | 4,83 |
Irak | 148,8 | 4,52 |
Ămirats arabes unis | 97,8 | 3,93 |
Chine | 25,7 | 3,85 |
KoweĂŻt | 101,5 | 3,02 |
Brésil | 12,8 | 2,73 |
Le pĂ©trole fut Ă lâorigine de la deuxiĂšme rĂ©volution industrielle, il a succĂ©dĂ© au charbon et a rapidement suscitĂ© un vif intĂ©rĂȘt Ă©conomique pour les pays producteurs. Le pĂ©trole est un atout Ă©conomique majeur pour les pays qui possĂšdent des gisements, les revenus tirĂ©s de lâactivitĂ© pĂ©troliĂšre sont structurants dans la consolidation des recettes publiques des Ătats. La majoritĂ© des revenus du pĂ©trole sont partagĂ©s entre les grandes compagnies pĂ©troliĂšres privĂ©es mondiales, appelĂ©es Supermajor, qui sont en concurrence avec les compagnies pĂ©troliĂšres nationales.
position | Nom | Nationalité | Chiffres d'affaires (en milliards de $) | capacité nette de traitement du pétrole brut par jour |
---|---|---|---|---|
1 | SINOPEC | Chine | 433 | 321,7 millions de barils |
2 | Royal Dutch SHELL | Royaume-Uni | 386 | 9,3 millions de barils |
3 | ExxonMobil | Ătats-Unis | 365 | 0,1 million de barils |
4 | British Petroleum | Royaume-Uni | 365 | 3,2 millions de barils |
5 | PetroChina | Chine | 330 | 92,8 millions de barils |
6 | Total | France | 194 | 2,3 millions de barils |
7 | Chevron | Ătats-Unis | 192 | 2,6 millions de barils |
8 | Phillips 66 | Ătats-Unis | 161 | 2,2 millions de barils |
9 | Petrobras | Brésil | 143 | 0,1 million de barils |
10 | ENI | Italie | 133 | 0,2 million de barils |
Impact géopolitique
La géopolitique du pétrole décrit l'impact de la demande et de l'offre en pétrole sur la politique des pays consommateurs et producteurs de cette matiÚre premiÚre essentielle au mode de vie économique actuel.
Les gisements de pétrole étant limités et leur emplacement géographique ne coïncidant généralement pas avec celui des pays consommateurs, l'exploitation des ressources pétrolifÚres est source de tension. Les pays consommateurs, généralement de grandes puissances militaires, sont alors tentés d'employer des moyens de pression puissants (militaires ou économiques) pour avoir accÚs à ces ressources. Le pétrole, matiÚre hautement stratégique, est fréquemment associé aux affrontements internationaux depuis le début du XXe siÚcle.
Dans ce paragraphe, nous allons relater de maniÚre rapide les conflits liés au pétrole les plus importants depuis le début du XXe siÚcle puis des enjeux actuels de la géopolitique du pétrole.
Le pĂ©trole est une ressource exploitĂ©e depuis des millĂ©naires sous diverses formes. Dâabord sous sa forme basique (bitume ou naphte), puis sa distillation est perfectionnĂ©e pour fabriquer du kĂ©rosĂšne pour Ă©clairer les villes puis du fioul pour remplacer le charbon comme source dâĂ©nergie. On se met alors Ă en chercher activement, Ă commencer par les endroits oĂč l'on trouvait du bitume affleurant tels que Bakou, et on se met Ă forer. Des sociĂ©tĂ©s aux noms historiques se crĂ©ent Ă toute vitesse : Standard Oil (1863), Royal Dutch (1890), Branobel (1876), BNITO (1886), Burmah Oil (1886), etc.
Avant le milieu du XXe siĂšcle, le pĂ©trole Ă©tait une ressource qui intĂ©ressait surtout les grandes compagnies pĂ©troliĂšres. Les Ătats Ă©taient quant Ă eux peu dĂ©sireux de sâinvestir sur la scĂšne internationale pour mettre en place une politique pĂ©troliĂšre Ă proprement parler.
La seule reconnaissance quâobtenaient les Ă©tats producteurs Ă©taient de Royalties accordĂ©s par les compagnies lorsquâelles le voulaient. Depuis, les choses ont bien changĂ© et chaque acteur a dĂ©sormais sa politique pĂ©troliĂšre et ses objectifs propres souvent opposĂ©s Ă ceux des autres acteurs.
En somme, trois acteurs se dĂ©gagent dans le systĂšme dâexploitation du pĂ©trole : les grandes compagnies, les Ătats consommateurs et les Ătats producteurs. Au fur et Ă mesure de lâindustrialisation de certains pays, les Ă©tats prirent des mesures pour se protĂ©ger contre la montĂ©e en puissance des grandes compagnies. Les Ă©tats ont pris conscience de lâimportance du pĂ©trole dans les relations internationales, en particulier depuis la seconde guerre mondiale et lâĂ©veil du Tiers monde a remis en cause la place importante des grandes compagnies[10].
Enjeux géopolitiques actuels
Le pétrole, ressource essentielle aux modes de vie actuel et aux développements des sociétés est une ressources de plus en plus convoitée. Cette ressource étant épuisable et la pensée d'un monde sans pétrole se développant, c'est une course à l'or noir qui se produit avec les prix du baril qui augmentent de maniÚre constante depuis 2016[11]. L'économie mondiale ralentit mais l'exploitation du pétrole non conventionnel et des gisements offshore donnent de nouvelles perspectives[12].
L'Iran est actuellement le troisiĂšme producteur de brut au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pĂ©trole (OPEP), derriĂšre l'Arabie saoudite et l'Irak, et le cinquiĂšme ou sixiĂšme au plan mondial. L'annonce par les Ătats-Unis de leur retrait de l'Accord nuclĂ©aire iranien et du rĂ©tablissement des sanctions va dissuader certaines compagnies pĂ©troliĂšres non amĂ©ricaines d'importer du pĂ©trole iranien et d'investir dans le secteur pĂ©trolier en Iran[13]. Cependant les pays europĂ©ens et asiatiques restent engagĂ©s dans cet accord mais ce sont essentiellement des entreprises et non les Ă©tats qui achĂštent du pĂ©trole en Iran ; et peu d'entre elles sont prĂȘtes Ă prendre le risque de soutenir l'Iran face aux Ătats-Unis. L'Arabie Saoudite semble vouloir tirer profit de cette crise diplomatique entre l'Iran et les Ătats-Unis et se dit prĂȘte Ă fournir les barils manquants Ă la suite de la probable diminution des exportations iraniennes.
Le pĂ©trole saoudien fait actuellement l'objet d'un bras de fer entre les Ătats-Unis et la Chine. Pour certains analystes de Commerzbank, « Le risque d'une guerre commerciale entre les Ătats-Unis et la Chine [...] est complĂštement ignorĂ© par le marchĂ©. Mais cela ne durera pas forcĂ©ment, dans la mesure oĂč ces deux pays sont les plus gros consommateurs et importateurs de pĂ©trole au monde », pointant du doigt un regain du protectionnisme[14].
Impact environnemental
Lâindustrie du pĂ©trole utilise Ă©normĂ©ment de ressources Ă©nergĂ©tiques et est une consommatrice excessive dâeau, câest pourquoi, aujourdâhui, elle est de plus en plus encadrĂ©e par des normes environnementales qui ont engendrĂ© une modification des mĂ©thodes dâextraction[15]. Lâextraction doit avoir lâempreinte Ă©cologique la plus faible possible.
Cependant, beaucoup lâignorent, mais les puits de pĂ©trole abandonnĂ©s continuent de polluer, notamment en Ă©mettant du mĂ©thane[16]. Une Ă©tude de lâuniversitĂ© de Princeton a dĂ©montrĂ© que le mĂ©thane se dĂ©gageant de ces puits pourrait reprĂ©senter la 2e plus importante source dâĂ©missions de gaz Ă effet de serre aux Ătats-Unis. En effet, la recherche menĂ©e par lâuniversitĂ© de Princeton en Pennsylvanie montre que les puits de pĂ©trole abandonnĂ©s continuent de polluer. De plus, ces Ă©missions de mĂ©thane ne sont, aujourdâhui, pas prises en compte dans les facteurs de pollution aux Ătats-Unis. En effet, jusquâĂ prĂ©sent, ces Ă©missions nâont jamais Ă©tĂ© comptabilisĂ©es par lâAgence amĂ©ricaine de protection de lâenvironnement.
Les scientifiques de lâuniversitĂ© de Princeton ont effectuĂ© plusieurs dizaines de mesures directes des flux de mĂ©thane de 19 puits de pĂ©trole et de gaz abandonnĂ©s en Pennsylvanie en juillet, aoĂ»t et et en [17]. Les puits Ă©tudiĂ©s Ă©taient situĂ©s dans des milieux diffĂ©rents, les Ă©missions de mĂ©thane ne peuvent donc pas se justifier par un particularisme des sols.
Les mesures ont dĂ©montrĂ© que tous les puits Ă©mettaient du mĂ©thane, parmi eux, trois avaient des taux dâĂ©missions trĂšs Ă©levĂ©s, trois fois plus importants que la moyenne de la totalitĂ© des puits mesurĂ©s.
Le nombre de puits abandonnĂ©s risque dâaugmenter au vu de lâaccroissement de lâexploitation pĂ©troliĂšre au niveau mondial, ce qui inquiĂšte les scientifiques.
De plus, malgrĂ© lâaccroissement des normes sur lâexploitation pĂ©troliĂšre, le forage continue Ă engendrer des risques de pollutions des nappes aquifĂšres par les hydrocarbures[18].
Notes et références
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