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Supermajor

Le terme « supermajor » est employé pour désigner les six plus grandes compagnies pétrolières privées mondiales (excluant donc les compagnies pétrolières nationales dont la principale est Saudi Aramco). L'expression a remplacé celle du « Cartel des sept sœurs » qui désignait les compagnies dominantes durant la période 1940-1970.

Les supermajors[alpha 1]
Société Chiffre d'affaires
(USD)[1]
Bénéfice net
(USD)
Autres marques
détenues
ExxonMobil 286 milliards $ 23 milliards $ Mobil
Esso
Imperial Oil
Shell plc 273 milliards $ 20 milliards $ Jiffy Lube (en)
Pennzoil
TotalEnergies 185 milliards $ 16 milliards $ Bostik
Elf Aquitaine
Sunpower
BP 164 milliards $ 7,6 milliards $ Amoco
Aral AG
Chevron 163 milliards $ 16 milliards $ Texaco
Caltex
Havoline (en)
Marathon 141 milliards $ 10 milliards $ ARCO
Phillips 66 115 milliards $ 1,3 milliards $ 76 (en)
Conoco
JET (en)
Valero 108 milliards $ 0,9 milliards $ Texaco
Eni 77 milliards $ 5,8 milliards $ NC
ConocoPhillips 48,3 milliards $ 8,1 milliards $ NC

Présentation

Officiant sous divers noms sur toute la planète, ces compagnies sont[2] :

Les supermajors sont apparues à la fin des années 1990 en réponse à l'importante baisse du prix du pétrole. De grosses compagnies pétrolières ont commencé à fusionner, souvent dans le but d'améliorer les économies d'échelle, de se protéger contre la volatilité des prix du pétrole et de diminuer leurs importantes réserves d'argent en investissant[3]. BP et Amoco (1998), Exxon et Mobil (1999), Total avec Petrofina (1999) et Elf Aquitaine (2000), Chevron et Texaco (2001) et Conoco Inc. et Phillips Petroleum Company (2002) ont toutes fusionné entre 1998 et 2002. Ce mouvement a abouti à la création de quelques-unes des plus grandes multinationales du classement mondial Forbes 2000. En 2007, elles faisaient toutes partie du top 25.

Le , ExxonMobil était classé premier en taille (capitalisation boursière), flux de trésorerie (12 mois), chiffre d'affaires (12 mois), et bénéfices[4] - [5].

Les supermajors contrôlent en tout environ 5 % des réserves mondiales de pétrole et de gaz. Les 95 % restants sont contrôlés par des compagnies pétrolières d'État, situées principalement au Moyen-Orient.

« Big oil »

Pour désigner l'ensemble des supermajors du pétrole, on emploie parfois l'expression « Big Oil » (« Grand pétrole »). Ce terme péjoratif fait référence à la puissance économique, individuelle et collective, des industries géantes du pétrole et de l'essence et à leur influence politique présumée, en particulier aux États-Unis. Le « Big Oil » est souvent associé au lobby de l'énergie.

Traditionnellement utilisé pour dénigrer ce secteur industriel, le terme de « Big Oil » en est venu à évoquer l'immense influence qu'exerce le pétrole brut sur la société dans les pays industrialisés. Il permet aussi de remettre en question la relation des consommateurs avec la production de pétrole et son usage. On constate en effet que les consommateurs américains et européens ont tendance à investir dans des véhicules à consommation économique quand le prix du pétrole flambe, mais que leur intérêt pour les économies d'énergie et le débat sur le pétrole diminue de façon significative lorsque les prix à la pompe se stabilisent.

Controverse

Le terme de « Big Oil » apparaît régulièrement dans les médias depuis 2005, alors que le prix à la pompe du gallon d'essence ordinaire sans plomb aux États-Unis est monté à 2 $, puis à 3 $ au début de l'automne. Le prix du baril de brut a atteint le pic de 147 $ en avant de redescendre au milieu de l'été. De nombreuses raisons ont été alléguées pour cette hausse : l'insuffisance des approvisionnements face à la hausse de la demande de la part des pays en développement, l'instabilité politique de pays exportateurs tels que l'Irak, l'Iran et le Nigeria, ou encore les ouragans au large des côtes du golfe du Mexique.

On se demande actuellement si l'industrie pétrolière a voulu exploiter cette période de catastrophes naturelles et de troubles politiques. Elle s'en défend en montrant que la hausse du prix de l'essence découle presque entièrement de la hausse du prix du brut, sur lequel les supermajors n'ont qu'un contrôle limité au vu de leurs parts de marché très faibles en comparaison de celles des grandes compagnies pétrolières d'État. Elle souligne aussi que les marges bénéficiaires du secteur ont été nettement plus faibles que celles observées par exemple dans les secteurs pharmaceutique ou bancaire. Elle insiste enfin sur les coûts considérables, les incertitudes du marché et ses efforts de sensibilisation du public au contexte industriel, au jeu de l'offre et de la demande et aux conséquences que le système des contrats à terme sur le marché des matières premières a sur les prix.

Les défenseurs de l'industrie pétrolière l'ont présentée comme un modèle d'économie libérale. Ses détracteurs ont tenté de prouver qu'elle avait profité d'une période troublée pour réaliser des profits injustes. Une enquête de la Commission fédérale du commerce a conclu qu'il n'y avait pas eu de manipulation illégale du marché pour augmenter le prix de l'essence aux États-Unis d'Amérique.

Entre 2004 et 2007, les six supermajors ont réalisé au total 494,8 milliards de dollars de bénéfices.

Notes et références

Notes

  1. Les données sont extraites de l'édition 2022 du classement Fortune 500.

Références

  1. « Classement Fortune 500 » Accès payant, sur www.Fortune.com (consulté le )
  2. (en) « ConocoPhillips: The Making Of An Oil Major », sur www.BusinessWeek.com,
  3. "Slick Deal?", NewsHour with Jim Lehrer (1998-12-01).
  4. Reuters, 2 décembre 2006.
  5. Forbes Global 2000, 2006

Annexes

Article connexe

Liens externes

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