AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Pont George-V

Le pont d'OrlĂ©ans, dĂ©nommĂ© pont Royal, puis pont National et, au cours de la PremiĂšre Guerre mondiale, pont George-V, en l'honneur du roi du Royaume-Uni George V, est un pont voĂ»tĂ© en maçonnerie franchissant la Loire Ă  OrlĂ©ans dans le dĂ©partement du Loiret en France. Il est situĂ© Ă  1,2 km en aval du pont RenĂ©-Thinat et 700 mĂštres en amont du pont MarĂ©chal-Joffre, dans l'axe de la rue Royale sur la rive droite et de l'avenue Dauphine sur la rive gauche.

Pont George-V
Image illustrative de l’article Pont George-V
GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion Centre-Val de Loire
DĂ©partement Loiret
Commune Orléans
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 47° 53â€Č 48″ N, 1° 54â€Č 15″ E
Fonction
Franchit Loire
Fonction pont routier avec tramway
Caractéristiques techniques
Type pont en arc
Longueur 325 m
PortĂ©e principale 32,5 m
Largeur 15,20 m
Matériau(x) pierre
Construction
Construction 1751-1763
Architecte(s) Jean Hupeau
Ingénieur(s) Jean Chopine, Jean Rondel, Robert Soyer
Maütre(s) d'Ɠuvre Jean Cadet de Limay
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Pont George-V
GĂ©olocalisation sur la carte : Loiret
(Voir situation sur carte : Loiret)
Pont George-V
GĂ©olocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
(Voir situation sur carte : Centre-Val de Loire)
Pont George-V

Le XVIIIe siÚcle a été en France un ùge d'or pour la construction des ponts tant par le nombre de ceux qui furent édifiés que par les progrÚs réalisés dans l'exécution et la structure de ce type d'ouvrages. Le pont George-V figure parmi ces ouvrages remarquables.

Il a Ă©tĂ© construit de 1751 Ă  1763 selon les plans de Jean Hupeau. C'est Daniel Trudaine, conseiller d'État, intendant des finances chargĂ© du dĂ©tail des Ponts-et-ChaussĂ©es de 1743 Ă  sa mort en 1769, qui le fit exĂ©cuter[A 1]. Les travaux furent dirigĂ©s par Hupeau[1], assistĂ© de Robert Soyer et de deux stagiaires, Jean Cadet de Limay et François Lecreux.

XVIIIe siùcle : l’ñge d’or des ponts en maçonnerie

Cette renaissance a eu pour raison majeure le mauvais Ă©tat des ponts du Moyen Âge, le plus souvent mal fondĂ©s et de multiples fois ruinĂ©s par des crues successives. La plupart Ă©tant trĂšs dĂ©gradĂ©s et devenus trop Ă©troits pour une circulation devenue plus intense devaient ĂȘtre remplacĂ©s[A 1]. Les nouveaux ouvrages d'art se distinguĂšrent des anciens par leur soliditĂ© et le caractĂšre monumental de l'architecture. La crĂ©ation du corps des ponts et chaussĂ©es en 1716[2] puis de l’École nationale des ponts et chaussĂ©es en 1747[2] ont contribuĂ© Ă  ces perfectionnements.

Une évolution s'est en outre produite durant cette période. Pendant la premiÚre moitié du siÚcle, les ponts étaient en dos d'ùne trÚs prononcé et composés d'arches décroissantes du milieu vers les rives, comme le pont Jacques-Gabriel de Blois, alors qu'à partir de 1750 les pentes ont été de moins en moins accentuées et des arches d'égale longueur (pont Wilson de Tours).

La rĂ©gion centrale de la France (bassins de la Seine et de la Loire) a Ă©tĂ© particuliĂšrement privilĂ©giĂ©e. Elle a vu naĂźtre, entre autres, le pont Royal Ă  Paris, qui, bien qu'Ă©difiĂ© de 1685 Ă  1687 par Jules Hardouin-Mansart annonce, par sa structure, les grands ponts du siĂšcle suivant ; le pont de Blois, construit de 1716 Ă  1724 par Jacques V Gabriel et Robert Pitrou ; le pont d'OrlĂ©ans, de 1751 Ă  1760 par Jean Hupeau et Robert Soyer ; le pont de Moulins, de 1756 Ă  1770 par Louis de RĂšgemorte ; le pont de Saumur, de 1756 Ă  1768 par Jean-Baptiste de Voglie ; le pont de Neuilly, de 1766 Ă  1769, le pont de la Concorde Ă  Paris, de 1787 Ă  1791, chefs-d'Ɠuvre de Jean-Rodolphe Perronet.

DĂ©nomination

DĂ©nommĂ© pont d'OrlĂ©ans pendant la construction, il prend le nom de pont Royal avec l'inauguration. Il semble, selon David Ojalvo, qu'il ait Ă©tĂ© rebaptisĂ© pont National pendant la RĂ©volution française[A 1]. Il est rebaptisĂ© pont George-V au dĂ©but de la PremiĂšre Guerre mondiale en l'honneur du roi du Royaume-Uni George V, par arrĂȘtĂ© municipal du . Fernand Rabier, maire de la ville d'OrlĂ©ans, s'exprime ainsi en sĂ©ance[3] :

« L'Administration a pensĂ© qu'il convenait de tĂ©moigner, d’une façon durable, les sentiments de reconnaissance de la ville d’OrlĂ©ans Ă  l’égard des nations qui combattent aux cĂŽtĂ©s de la France pour la cause du droit et de la civilisation. Elle croit rĂ©pondre aux vƓux unanimes des OrlĂ©anais en demandant au Conseil, sans prĂ©judice des propositions qu'elle prĂ©sentera ultĂ©rieurement de donner Ă  la place de la Gare le nom de place Albert Ier et au nouveau pont le nom de pont George-V »

De la discussion qui suit sont adoptés en séance les nouveaux noms suivants : pont George-V pour le pont Royal, place Albert-Ier pour la place de la Gare et pont Nicholas-II pour le nouveau Pont qui sera renommé plus tard pont Maréchal-Joffre[3].

Descriptif

Le pont Royal est composĂ© de neuf arches d’ouvertures inĂ©gales dĂ©croissant faiblement du centre vers les rives. Les voĂ»tes sont en forme d'anse de panier Ă  cinq centres dont le grand rayon est de 28 mĂštres environ[B 1]. Lors de sa mise en service, l’arche centrale mesure 32,48 mĂštres d'ouverture (100 pieds[4]) et celles des culĂ©es, les plus petites, 29,88 mĂštres chacune (92 pieds[4]). La longueur totale Ă©tait de 324,88 m entre culĂ©es (166 toises et 4 pieds[4]), soit 339 mĂštres, Ă©paisseur des culĂ©es comprise (chacune faisant 22 pieds d’épaisseur[4]). La largeur Ă©tait de 15,20 m d'une tĂȘte Ă  l'autre (chaussĂ©e, 8,90 m ; trottoirs, 2,66 m chacun ; Ă©paisseur des parapets, 0,50 m pour chacun d'eux). Deux pavillons ornaient l’extrĂ©mitĂ© sud[A 2]. À la suite des destructions de plusieurs arches lors de la Seconde Guerre mondiale et Ă  leur reconstruction ultĂ©rieure, certaines dimensions ont lĂ©gĂšrement variĂ©.

ÉlĂ©vation du pont George-V dans son Ă©tat de 1985. Les fondations sont reprĂ©sentĂ©es telles qu'elles Ă©taient avant leur encagement en 1986.

L’ouvrage fut bĂąti en suivant la rĂšgle du cinquiĂšme, alors admise de tous, et selon laquelle les piles devaient recevoir en Ă©paisseur, le cinquiĂšme de l'ouverture des arches. Jean-Rodolphe Perronet, qui supervisa la fin des travaux de construction, contesta ultĂ©rieurement la valeur de ce principe et soutint que la soliditĂ© des ponts serait accrue si l'on rĂ©duisait les piles car ainsi on libĂ©rait davantage le passage de l'eau. Ce fut une vĂ©ritable rĂ©volution lorsqu'au pont de Neuilly (1768-1774) il fit tomber le rapport de l'Ă©paisseur des piles Ă  l'ouverture des arches Ă  1/9[5].

La pente du pont d'OrlĂ©ans est trĂšs faible, moins de un centimĂštre par mĂštre, alors qu’au pont de Blois elle est de 4,1 cm par mĂštre[A 2].

Le pont dispose aujourd'hui de deux voies de circulation pour automobiles, deux voies pour les tramways et d'un trottoir. À l'occasion du dĂ©confinement en , la voie ouest du pont est transformĂ©e en piste cyclable bidirectionnelle[6].

Le pont George-V
  • Arche 9, rive gauche, cĂŽtĂ© sud, dĂ©truite lors de la Seconde Guerre mondiale, elle a Ă©tĂ© reconstruite en 1945.
    Arche 9, rive gauche, cÎté sud, détruite lors de la Seconde Guerre mondiale, elle a été reconstruite en 1945.
  • Arche 1, rive droite, cĂŽtĂ© nord. La voĂ»te qui a Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©e lors de la Seconde Guerre mondiale est dans sa totalitĂ© en pierre d'origine.
    Arche 1, rive droite, cÎté nord. La voûte qui a été épargnée lors de la Seconde Guerre mondiale est dans sa totalité en pierre d'origine.
  • Édifice situĂ© en tĂȘte sud du pont, utilisĂ© autrefois pour percevoir l'octroi.
    Édifice situĂ© en tĂȘte sud du pont, utilisĂ© autrefois pour percevoir l'octroi.
  • Avant-becs en forme d’amande, caractĂ©ristiques de la pĂ©riode du XVIIIe siĂšcle.
    Avant-becs en forme d’amande, caractĂ©ristiques de la pĂ©riode du XVIIIe siĂšcle.
  • La piste cyclable bidirectionnelle amĂ©nagĂ©e fin mai 2020.
    La piste cyclable bidirectionnelle aménagée fin .

Construction du pont

Projet

Plan publiĂ© en 1836 (dĂ©tail). À cĂŽtĂ© du pont George-V actuel, la trace du pont des Tourelles dĂ©truit.
Plan de la ville en 1780.

Le vieux pont des Tourelles, pont mĂ©diĂ©val assurant l'unique franchissement de la Loire, supporte de plus en plus mal son Ăąge. En 1739, un ouragan brise la croix qui surmonte le monument Ă©levĂ© Ă  la gloire de Jeanne d'Arc. La dĂ©bĂącle de 1745 fissure une de ses arches gothiques[7]. Il Ă©tait parvenu Ă  un tel Ă©tat de fatigue que, en dĂ©pit des travaux de consolidation effectuĂ©s par Robert Pitrou en 1746, il Ă©tait devenu clair qu'il ne survivrait plus longtemps et que la construction d'un nouveau pont s'avĂ©rait dĂ©sormais indispensable. Ce mĂȘme Pitrou, alors inspecteur gĂ©nĂ©ral, en fut chargĂ©, mais le projet qu'il prĂ©senta le Ă  l'assemblĂ©e des Ponts et ChaussĂ©es prĂ©sidĂ©e par Daniel-Charles Trudaine, souleva des objections et ne fut pas suivi[A 1]. Pitrou mourut peu de temps aprĂšs, le [B 2].

Pour le remplacer, le roi dĂ©signa Jean Hupeau[B 2]. Celui-ci Ă©tablit un projet qui plaçait le pont en face de la rue de Recouvrance, c'est-Ă -dire nettement en aval du pont projetĂ© par Pitrou. Cet emplacement ayant Ă©tĂ© jugĂ© trop Ă©loignĂ© du centre de la ville, Hupeau transforma son projet ; il dĂ©plaça son pont vers l'amont, le situant seulement Ă  80 mĂštres en aval du vieux pont. II prĂ©senta, le , ses dessins dĂ©finitifs Ă  l'assemblĂ©e des Ponts-et-ChaussĂ©es[A 1]. L'adjudication des travaux Ă  Jean Chopine pour la somme de 2 084 000 livres, eut lieu le [8]. C'est l’ingĂ©nieur Robert Soyer qui fut chargĂ© de diriger les travaux sous la haute autoritĂ© de Hupeau.

Travaux

Les manuscrits de Robert Soyer publiĂ©s par la SociĂ©tĂ© des amis des musĂ©es d'OrlĂ©ans dans l’ouvrage « Grand Livre du pont Royal » permettent de suivre l’évolution du chantier, son organisation humaine et les moyens employĂ©s.

1751 : premiĂšre pierre

1751 - Construction du batardeau de la pile 1 - puis battage des fondations de la pile.

Les travaux prĂ©paratoires et Ă  la construction des fondations de la pile 1 commencent en 1751. AprĂšs avoir dressĂ© l’alignement de l’ouvrage, la construction du batardeau de la pile 1, du cĂŽtĂ© nord, est entreprise le . Celui-ci est constituĂ© d'un double rideau de palplanches en bois entre lesquelles est dĂ©versĂ©e et compactĂ©e de la terre argileuse qui fait Ă©tanchĂ©itĂ©. Des pieux de 19 pieds de longueur sont d'abord battus[B 3], grĂące Ă  des sonnettes Ă  tiraudes, puis des palplanches sont battues alternativement jusqu'Ă  la hauteur des pieux, environ 6 pieds au-dessus de l'Ă©tiage. DĂšs le 20, de la terre a Ă©tĂ© amenĂ©e en tombereaux. La terre prise prĂšs la maison du PrĂ©fet de Troyes se roulait Ă  la brouette jusqu'Ă  la riviĂšre Ă  220 toises de distance, d'oĂč elle descendait en bateau et se dĂ©chargeait dans le coffre du batardeau constituĂ© par les deux rideaux de palplanches[B 3].

Le , un chapelet inclinĂ© mĂ» par le courant est activĂ©, mais l'effet est presque nul en raison du faible dĂ©bit de la Loire qui Ă©tait trĂšs basse. Le nombre de chapelets Ă  bras est alors augmentĂ© et portĂ© jusqu'Ă  13, et l'eau put ĂȘtre abaissĂ©e Ă  3 pieds 9' au-dessous de son niveau[B 3].

Le 31, les travaux reprennent avec 18 chapelets et le moulin. La difficultĂ© Ă  faire baisser l'eau fait penser que la branche du cĂŽtĂ© amont n'avait pas Ă©tĂ© draguĂ©e. Les ingĂ©nieurs ne disposaient pas encore d’une drague pour l'enlĂšvement des sables qui n’allait ĂȘtre inventĂ©e que l’annĂ©e suivante. Il est alors dĂ©cidĂ© de faire le long de cette branche un petit contre-bĂątardeau, et un demi-bĂątardeau du cĂŽtĂ© du quai, mais la situation n'est guĂšre amĂ©liorĂ©e[B 3].

Vue des travaux de construction du pont d’OrlĂ©ans le 28 juillet 1752.

Il est alors dĂ©cidĂ© d’augmenter le nombre des chapelets et de diminuer leur longueur en faisant passer l'auge de dĂ©gorgement Ă  travers le batardeau Ă  1 pied 1/2 au-dessus de l'Ă©tiage seulement. Ces chapelets courts sont percĂ©s Ă  6 pouces au lieu de 5 pouces de diamĂštre, et donnent beaucoup plus d'eau[B 3], ces chapelets permettant d’évacuer par heure 800 pieds cubes.

Le premier pieu de la culée est battu le . Le mouton pÚse 750 livres, et est levé par 24 hommes. Le battage est achevé le [B 4]. Le à 11 h est posée la premiÚre pierre.

1752 : fondations des piles 2, 3 et 4

L’annĂ©e 1752 est consacrĂ©e Ă  la rĂ©alisation des piles 2, 3 et 4 avec de grandes difficultĂ©s pour venir Ă  bout de l’eau envahissante et pouvoir battre et recĂ©per (dĂ©coupe du sommet) les pieux au sec[B 5]. Le , le chapelet inclinĂ© commence Ă  Ă©puiser l’eau, avec plus d’efficacitĂ© que l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, l'eau ayant plus de dĂ©bit. Toutefois des infiltrations apparaissent dans le puisard oĂč il avait d'abord Ă©tĂ© Ă©tabli, il est donc tournĂ© de l'autre cĂŽtĂ©. Le 11, l'Ă©puisement est arrĂȘtĂ©, l'eau n’ayant pu ĂȘtre baissĂ©e qu'Ă  4 pieds sous l'Ă©tiage, ou 5 pieds, sous son niveau actuel, avec 23 chapelets Ă  bras, et le moulin, pour faire un petit batardeau de refend. Le , reprend l'Ă©puisement avec 23 chapelets, 2 chapelets Ă  godet, le moulin, et un chapelet de la machine Ă  cheval. Le 25, on fait atteler les 2 chapelets de cette machine avec 8 chevaux[B 5].

Du au , le battage de la deuxiĂšme pile est rĂ©alisĂ© avec 4 sonnetiers. Plusieurs de ces pieux du cĂŽtĂ© de l'avant-bec ne peuvent ĂȘtre mis au refus, n'ayant Ă©tĂ© enfoncĂ©s que de 16 pieds 4 pouces. On en rebat dĂšs lors 19, de 25 Ă  28 pieds de longueur, dans les intervalles. Les Ă©quipes affectĂ©es au service du mouton sont doublĂ©es pour battre sans interruption et gagner du temps. Sept volĂ©es de 25 coups durent 11 minutes, soit une cadence double par rapport Ă  un travail ordinaire qui n'est que de 20 volĂ©es par heure[B 5].

1752 - Construction des piles 2, 3 et 4.

Les Ă©puisements pour la fondation de cette seconde pile sont difficiles, plusieurs sources Ă©tant apparues au fond. On enveloppe alors la pile d'un petit batardeau, qu'on Ă©puise avec un trĂšs grand nombre de « baqueteurs » avec des seaux. De petits batardeaux sont Ă©galement rĂ©alisĂ©s autour des pieux Ă  l’aide de sacs de grosse toile de 3 pieds environ de longueur sur autant de circonfĂ©rence remplis de terre grasse. Deux ou trois Ă©copes suffisent alors pour que le charpentier puisse travailler au sec. Les pieux peuvent ĂȘtre recĂ©pĂ©s (Ă  7 pouces 1/2 sous l'Ă©tiage). De mĂȘme la maçonnerie peut ĂȘtre Ă©levĂ©e aux deux bouts de la pile, ce qui permet de travailler plus tĂŽt le matin, l’eau Ă  Ă©puiser Ă©tant moins importante[B 5].

À la mi-aoĂ»t, le dĂ©bit de la source du milieu de la pile augmente soudainement. Il reste peu pour terminer les travaux de fondation de la pile, mais l'eau est si abondante qu'il faut tripler le travail des hommes dont on ne peut pas augmenter le nombre. C'est le 29 qu'il faut faire le plus d'efforts Ă  l'occasion du recĂ©page des pieux du milieu et de la fin de la pose du grillage. L'emplacement est couvert de baqueteurs (environ 150) entre lesquels on aperçoit Ă  peine les charpentiers qui travaillent Ă  leurs pieds[B 5].

Le battage des pieux des fondations des piles 3 et 4 se poursuit jusqu’à la fin de 1752, en luttant toujours autant contre les importantes arrivĂ©es d’eau[B 6] - [9].

1753 : fondations des piles 5, 6 et 7 et de la culée du cÎté du faubourg

Fondation des piles 5 et 6 et de la culĂ©e cĂŽtĂ© faubourg. Les virures disposĂ©es en travers du batardeau et formant le platelage de la passerelle d'accĂšs aux chapelets sont bien visibles, de mĂȘme que tous les chapelets mis en place pour Ă©puiser l'eau Ă  l'intĂ©rieur du batardeau.

Une brĂšche ayant Ă©tĂ© laissĂ©e dans les 5e et 6e piles et ayant occasionnĂ© le creusement d’un petit canal, les travaux de comblement ne peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©s qu'Ă  partir du . Les pieux d'Ă©chafaudage au-dessus de l'emplacement de la 5e pile sont ensuite battus. Cet Ă©chafaudage est composĂ© de six files de pieux de 9 Ă  10 pieds (3,25 m), espacĂ©s de 7 pouces (0,20 m), et chaque file coiffĂ©e de virures (ou bordages de bateau) en sapin. Les chapelets Ă  sable roulent sur ces virures[B 7].

Le battage est rĂ©munĂ©rĂ© Ă  la tĂąche : les pieux sont payĂ©s 35 sols chacun, Ă  raison de 8 Ă  9 par jour et les palplanches de 18 Ă  20 pieds (6,5 mĂštres), 20 sols piĂšce[B 7].

Le batardeau de la culĂ©e cĂŽtĂ© faubourg, au sud de la Loire, est rĂ©alisĂ© de juillet Ă  septembre, puis le sable est draguĂ© Ă  l’aide d’un chapelet Ă  sable pour approfondir l’intĂ©rieur. ParallĂšlement les pieux de la pile 6 sont battus, puis recĂ©pĂ©s Ă  5 pieds 3 pouces (1,71 mĂštre) sous l’étiage[B 7].

Les batardeaux des piles 7 et 8 posent plus de difficultĂ©s pour atteindre le sol dur. Il est alors nĂ©cessaire d’allonger les pieux par des entures, des Ă©lĂ©ments en bois d’environ 12 pieds de longueur mis bout Ă  bout avec l’élĂ©ment prĂ©cĂ©dent et joints avec une frette en fer. Ainsi pour la pile 7, au lieu de descendre Ă  20 pieds (6,50 mĂštres) sous l’étiage, on descend Ă  60 (19,49 mĂštres), et pour la pile 8 Ă  42 (13,64 mĂštres) au lieu de 18 (5,85 mĂštres)[B 8].

L’empierrement de la pile 5 commence en aoĂ»t, suivi de celui de la pile 8 en septembre. La pierre est extraite Ă  80 toises (156 mĂštres) de distance et est transportĂ©e Ă  dos d’homme dans des hottes, du type de celles utilisĂ©es pour les vendanges. Un manƓuvre met sept minutes Ă  chaque voyage. Il porte 100 hottes par jour, sur la base de 600 hottes la toise cube (7,4 mĂštres cubes)[B 8].

Les pieux du mur de quai sud et de la culĂ©e sont battus en fin d’annĂ©e. Sur la culĂ©e il y a 4 sonnettes et 3 sur les murs de quai. Les premiĂšres comportent 24 tireurs et la volĂ©e de 25 coups de mouton est payĂ©e 3 deniers au sonnetier plus 30 sols Ă  chaque tireur pour chaque pieu ou enture mis en fiche. Une sonnette Ă  18 tireurs est utilisĂ©e sur le mur de quai, rĂ©munĂ©rĂ©e seulement 2,3 sols la volĂ©e, et 20 sols par ouvrier et par pieu[B 9].

Les batardeaux des piles 5 et 6 sont arrachĂ©s en fin d’annĂ©e[B 9].

1754 : construction des piles

Les travaux de battage de pieux des piles 7 et 8 reprennent en juin. De mĂȘme est entrepris le percement de la rue Royale.

Un atelier de vingt hommes est affectĂ© au dĂ©blai de la rue : douze conduisent trois camions prismatiques[Note 1] et huit sont affectĂ©s au chargement. Ils font 60 voyages chacun par jour Ă  150 toises de distance. Le voyage Ă©tait payĂ© 18,3 sols et produisait 10 pieds cubes de terre, Ă©valuĂ©e 8 pieds de dĂ©blais ; ainsi la toise cube de dĂ©blai coĂ»tait 4,1 livres. Chaque camion parcourait par jour 18 000 toises de chemin[B 10].

Les pieux des piles 7 et 8 sont battus en aoĂ»t. Trois sonnettes sont alors actives sur la pile 7 et en mĂȘme temps deux sur la pile 8. Le une crue augmente la difficultĂ©. Une soixantaine d’hommes est mise au baquetage pour enlever l’eau, puis 90 quelques jours aprĂšs. La pose de la pierre est entreprise sur ces piles en septembre. Le mĂȘme charriage des pierres Ă  dos d’hommes dans des hottes est entrepris, Ă  l’instar des autres piles[B 11].

1755 Ă  1756 : construction des arches 1 Ă  4

Levage des cintres des arches 1 et 2 en 1755.

DĂšs le mois de mars la prĂ©paration puis le montage du cintre des arches 1 et 2 est entreprise. Une Ă©pure de l’arche est Ă©tablie dans le clos des Augustins, non loin du chantier. Le cintre de l’arche 1, cĂŽtĂ© ville, est construit entre le , date du levage de la premiĂšre ferme, et le 22, soit onze jours de travail. Au mois de juin est installĂ© une grue en bois au milieu et sur le dessus de ce cintre, non sans difficultĂ©s du fait de la grande hauteur Ă  laquelle il fallait lever les Ă©lĂ©ments la constituant[B 12].

Robert Soyer dĂ©crit prĂ©cisĂ©ment la manƓuvre du levage des cintres. « À l'Ă©gard des moises pour les monter, et les faire en mĂȘme temps couler, on fait le battement du cordage au bout le plus Ă©loignĂ© et on bride le cordage en plusieurs points qu'on lĂąche successivement quand le bout est portĂ© sur la ferme. C'est ce que les ouvriers nomment videboquet. »[B 12].

La construction de la voĂ»te peut ensuite ĂȘtre entreprise. Le cintre est d’abord chargĂ© le de voussoirs en pierre en son milieu, pour l'empĂȘcher de se relever, lorsque des pierres seraient posĂ©es aux extrĂ©mitĂ©s. Le , il ne reste plus que 17 pieds Ă  fermer. Le dĂ©cintrement de l’arche 1 commence le avec 12 charpentiers[B 13]. Elle a baissĂ© de 5,9 pouces sur le cintre depuis qu’elle est fermĂ©e et le cintre de 16,5 pouces[B 13].

On Îte d'abord les couchis de la clef, et les suivants de deux en deux jusqu'aux aiguilles des jambes de force, ensuite sont enlevés les autres couchis. Le 31, le tout est décintré[B 13]. La voûte est si peu soutenue par le cintre, qu'elle ne subit finalement aucun tassement lors du décintrement[B 13].

La construction des arches 2 et 3 commence en parallĂšle cette mĂȘme annĂ©e 1755[B 14]. Elles sont terminĂ©es ainsi que la quatriĂšme arche en 1756[B 15].

Engins utilisés pendant la construction
  • Dispositif permettant le ragrĂ©ment des voĂ»tes.
    Dispositif permettant le ragrément des voûtes.
  • Sonnette Ă  tiraudes. Engin utilisĂ© pour enfoncer les pieux par battage d’un mouton.
    Sonnette Ă  tiraudes. Engin utilisĂ© pour enfoncer les pieux par battage d’un mouton.
  • Machine Ă  draguer le sable dans les batardeaux.
    Machine Ă  draguer le sable dans les batardeaux.
  • Chapelet Ă  sable permettant de draguer le fond du fleuve.
    Chapelet Ă  sable permettant de draguer le fond du fleuve.
  • Chapelet permettant d'Ă©puiser l'eau Ă  l'intĂ©rieur du batardeau, dont on voit bien l'assemblage des palplanches.
    Chapelet permettant d'épuiser l'eau à l'intérieur du batardeau, dont on voit bien l'assemblage des palplanches.

1757 à 1759 : fin de la construction des voûtes

Cartouche royal sculpté par Christophe-Gabriel Allegrain, sculpteur du roi, mis en place sur l'arche centrale.

L’annĂ©e 1757 commence mal. Le thermomĂštre descend Ă  −10 °C le et la riviĂšre est prise. La dĂ©bĂącle n’intervient que le 21, mais aucun dĂ©gĂąt n’est Ă  dĂ©plorer. Les cintres des arches 5 Ă  6 sont progressivement levĂ©s. Une crue intervient le , emportant le pont de service et la grue. Une nouvelle grue arrive alors de La CharitĂ©-sur-Loire et met 40 heures pour parcourir la distance jusqu’à OrlĂ©ans. L’arche 7 est construite en aoĂ»t[B 16].

Le , Christophe-Gabriel Allegrain, sculpteur du roi, commence le cartouche qui dĂ©core la clĂ© de l’arche du milieu[B 17] et termine la sculpture le . De mai Ă  novembre sont rĂ©alisĂ©es presque entiĂšrement les arches 8 et 9, cĂŽtĂ© faubourg. Les travaux de construction de la voĂ»te vont se poursuivre en 1759 pour s’achever formellement le sur la 8e pile[B 18].

1760 : mise Ă  disposition du public

L’intĂ©rieur du pont est comblĂ© en 1760, de mĂȘme que des travaux annexes sont rĂ©alisĂ©s. Le passage est finalement ouvert au public en [B 19]. La destruction de l’ancien pont des Tourelles est Ă©galement entreprise cette annĂ©e.

Madame de Pompadour, se rendant Ă  son chĂąteau de Menars, prĂšs de Blois, est la premiĂšre Ă  l’emprunter. On connaĂźt l'Ă©pigramme que fit naĂźtre Ă  OrlĂ©ans cet Ă©vĂšnement :

« Censeurs de notre pont, vous dont l’importance
va jusqu’à la tĂ©mĂ©ritĂ©,
Hupeau par un seul fait vous réduit au silence :
Bien solide est son pont, ce jour il a porté
Le plus lourd fardeau de la France. »

1761 à 1763 : finitions et réception

Plan du percement de la rue Royale (1754), créée dans la continuité du pont Royal (situé en bas du plan).

Le commence le ragrĂ©ment et le rejointoiement du bandeau de la 9e arche. Le mur de quai du cĂŽtĂ© des Capucins est arasĂ©. Le est entrepris le battage des pieux de la digue Ă  construire parallĂšlement et Ă  l’aval du pont. Le terrain s’avĂšre difficile Ă  draguer avec la machine du chapelet Ă  sable Ă  hottes du sieur de Lonce, pourtant plus perfectionnĂ©e que la machine Ă  sable Ă  bras utilisĂ©e pour draguer les batardeaux.

La dĂ©molition du pont des Tourelles est poursuivie au mois d’aoĂ»t, lors de l’étiage, mais ne sera achevĂ©e qu’en 1762, comme d’ailleurs la digue[B 20].

Alors qu’il a dirigĂ© les travaux pendant les dix ans qu’ont durĂ© la construction de l’ouvrage, Jean Hupeau meurt le . C'est son successeur, Jean-Rodolphe Perronet, accompagnĂ© de Soyer, qui prononce la rĂ©ception le et les jours suivants. Une augmentation de 586 856 livres 13 sous est enregistrĂ©e par rapport au devis initial, une partie de ce dĂ©passement devant servir au paiement de la construction des façades de la rue Royale, celle-ci ayant Ă©tĂ© percĂ©e simultanĂ©ment Ă  la construction du pont[A 2].

Jean Hupeau, le concepteur

Jean Hupeau est le vĂ©ritable auteur du pont Royal, celui qui en a dessinĂ© les plans. NĂ© Ă  la fin du XVIIe siĂšcle, il dĂ©bute comme architecte et devint ingĂ©nieur de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Riom en 1731 et plus tard, de celle de Soissons, Inspecteur des Ponts-et-ChaussĂ©es en 1742, il en devint le Premier ingĂ©nieur en 1754, en remplacement de Boffrand. Il mourut en 1763. Sa carriĂšre fut trĂšs active : il est l’auteur du pont d’OrlĂ©ans sur la Loire, de ceux de Joigny et de Cravant sur l'Yonne, de Montereau et de Mantes sur la Seine, de Trilport sur la Marne[A 2].

Robert Soyer, le directeur de travaux

Robert Soyer, le directeur des travaux du pont, affecté auprÚs de Jean Hupeau, le concepteur.

En raison de ses hautes fonctions, Hupeau ne suivit que de loin les travaux du pont. C'est Robert Soyer qui eut la charge de les diriger sur place[10]. NĂ© en 1717, il fut d'abord sous-ingĂ©nieur dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Tours. En 1751, Ă  34 ans, ses connaissances en mathĂ©matiques, en physique, en travaux pratiques le dĂ©signĂšrent pour ĂȘtre envoyĂ© Ă  OrlĂ©ans afin de seconder Hupeau dans l'exĂ©cution du pont. Pendant plus de dix ans, il consacra toute son activitĂ© Ă  la construction du pont, de la rue Royale et de la rue Dauphine. AprĂšs l'achĂšvement des travaux, il devint ingĂ©nieur inspecteur des Turcies et LevĂ©es pour le dĂ©partement d'OrlĂ©ans. Il prit sa retraite au dĂ©but de la RĂ©volution française et mourut Ă  OrlĂ©ans en 1802 Ă  86 ans[A 2].

Pendant les dix-huit premiers mois, l'ingĂ©nieur Tardif fut, au mĂȘme titre que Soyer, affectĂ© Ă  ces travaux, mais ensuite, Soyer resta seul[A 3] - [11].

Les Ă©lĂšves

Deux élÚves furent attachés comme stagiaires à la construction du pont. Jean Cadet de Limay d'abord, né en 1733, fut placé à Orléans en 1752 en qualité d'élÚve-ingénieur, pour suivre les fondations, sous les ordres de Hupeau et de Soyer. Il resta à ce poste pendant la durée de la construction des façades de la rue Royale. Il collabora ensuite à l'édification des ponts de Moulins, de Bourges et de Tours. Il fut nommé inspecteur général surnuméraire en 1777 et inspecteur général titulaire en 1780. Retraité en l'an IV, il devint Directeur des canaux de Briare et d'Orléans. En 1771, il avait épousé Perpétue Félicité Desfriches et était ainsi devenu le gendre du célÚbre dessinateur orléanais Aignan-Thomas Desfriches[A 3].

François Lecreux, nĂ© en 1728 Ă  OrlĂ©ans, recommandĂ© par l'ingĂ©nieur Soyer, assista lui aussi aux travaux des fondations pendant l'Ă©tĂ©, de 1751 Ă  1754, alors qu'il Ă©tait Ă  l'École nationale des ponts et chaussĂ©es oĂč il avait Ă©tĂ© admis en 1751. Il rĂ©digea des observations sur les procĂ©dĂ©s employĂ©s, observations dont Perronet se servit pour la rĂ©daction de son ouvrage. NommĂ© sous-ingĂ©nieur en 1755, il fut envoyĂ© dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Tours, sous les ordres de Jean-Baptiste de Voglie qui l'attacha aux travaux du pont de Saumur Ă  leurs dĂ©buts. En 1774, il fut nommĂ© ingĂ©nieur-en-chef. AprĂšs un bref passage Ă  Paris, il reçut une affectation en Lorraine et y resta 27 ans. Il fut nommĂ© inspecteur gĂ©nĂ©ral en 1802, Ă  l'Ăąge de 73 ans. Il mourut en 1812 Ă  l'Ăąge de 83 ans[A 3].

Les rĂŽles de Perronet et Pitrou

Les noms de Jean-Rodolphe Perronet et de Robert Pitrou doivent ĂȘtre associĂ©s aux prĂ©cĂ©dents mĂȘme si ces deux ingĂ©nieurs n'ont pas pris part Ă  la construction du pont Royal. Le projet que Robert Pitrou prĂ©senta pour le pont d'OrlĂ©ans, s'inspirait du dessin du pont de Blois. Quant au rĂŽle de Perronet aprĂšs la mort de Hupeau, il se borna Ă  la rĂ©ception des travaux et au rĂšglement des dĂ©penses[A 3].

La statue de Jeanne d’Arc

Statue de Jeanne d'Arc installĂ©e Ă  l'extrĂ©mitĂ© sud du pont en 1804, puis transfĂ©rĂ©e en 1956, du fait qu'elle gĂȘnait la circulation, sur l'emplacement de l'ancien pont des Tourelles.

À la dĂ©molition du pont des Tourelles, le monument de Jeanne d'Arc a Ă©tĂ© dĂ©montĂ©, puis installĂ© en 1771, avec quelques modifications, Ă  l'angle de la rue Royale et de la rue de la Vieille-Poterie. Mais, en 1793, les figures de bronze qui le composaient sont fondues pour servir Ă  la fabrication de canons. Les OrlĂ©anais n'avaient pas pour autant perdu le culte de celle qui avait dĂ©livrĂ© leur citĂ© lors du siĂšge d'OrlĂ©ans en 1429. Aussi, dĂšs qu'ils le purent, songĂšrent-ils Ă  Ă©riger un nouveau monument Ă  sa mĂ©moire. Le conseil municipal adressa une pĂ©tition au Premier Consul. Le 29 pluviĂŽse an XI () Bonaparte approuva le rĂ©tablissement d'une statue Ă  la gloire de la Pucelle[A 3].

À cette Ă©poque, Jeanne d'Arc Ă©tait considĂ©rĂ©e comme une amazone furieuse et martiale. Edme-François-Étienne Gois (1765-1836), le sculpteur Ă  qui fut confiĂ©e la rĂ©alisation de ce projet, s'inspira de ces sentiments et donna Ă  l'hĂ©roĂŻne l'apparence d'une guerriĂšre terrible. Il la reprĂ©senta, sur les remparts d'OrlĂ©ans, armĂ©e, cuirassĂ©e, revĂȘtue d'une longue robe flottante et coiffĂ©e d'un chapeau ornĂ© d'un panache. Cette sculpture mouvementĂ©e ne correspondait d'ailleurs pas Ă  l'esthĂ©tique nĂ©o-classique du moment ; elle annonçait dĂ©jĂ  le romantisme. Lorsque sa maquette fut prĂ©sentĂ©e au musĂ©e du Louvre, elle y reçut un accueil enthousiaste. Aussi le projet fut-il acceptĂ© et la fonte rĂ©alisĂ©e. La statue mesurait trois mĂštres de hauteur. Le piĂ©destal qui avait Ă  peu prĂšs la mĂȘme hauteur, Ă©tait dĂ©corĂ© de quatre bas-reliefs[A 3].

En 1856, la statue est positionnĂ©e en tĂȘte sud du pont George-V.

Le monument fut tout d'abord installĂ© sur la place du Martroi, prĂšs de l'Ă©glise Saint-Pierre, et inaugurĂ© le . Mais, lorsqu'en 1856 la grande statue Ă©questre due Ă  Denis Foyatier fut Ă©rigĂ©e au centre de cette mĂȘme place, on transfĂ©ra celle de Gois Ă  l'entrĂ©e du pont Royal, cĂŽtĂ© sud. En 1940, au dĂ©but de l'occupation allemande, on la retira pour Ă©viter qu'elle soit rĂ©quisitionnĂ©e et fondue. La guerre terminĂ©e, elle retrouva sa place Ă  l'extrĂ©mitĂ© du pont. Toutefois, sa situation dans l'axe de la voie constituant une gĂȘne pour la circulation, elle fut, en 1956, transfĂ©rĂ©e sur l'emplacement des Tourelles oĂč on peut la voir aujourd'hui[A 4].

Le piĂ©destal en granit rose sur lequel elle est fixĂ©e est celui sur lequel Ă©tait juchĂ©e une statue de la RĂ©publique, conçue et fondue par Louis Roguet, avant le Premier Empire. AprĂšs avoir Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e plusieurs fois, cette statue fut dĂ©boulonnĂ©e pendant l’Occupation et envoyĂ©e pour la rĂ©cupĂ©ration du bronze, mais le piĂ©destal fut rĂ©utilisĂ© pour porter prĂ©cisĂ©ment la statue de Jeanne d’Arc[12].

Un siĂšcle de navigation

Orléans, carrefour central du commerce

Vue amont de la ville d'Orléans et du pont Royal en 1815.

Depuis l'AntiquitĂ©, la ville d'OrlĂ©ans joue un rĂŽle important dans l’économie gĂ©nĂ©rale du commerce en France. Elle est en effet au carrefour de trois grandes routes naturelles drainant la quasi-totalitĂ© du trafic de la France centrale, en l’absence de dĂ©veloppement du rĂ©seau routier et le rĂ©seau ferrĂ© n’étant pas encore apparu. Il s’agit d’une part des deux moitiĂ©s du cours de la Loire, la moitiĂ© supĂ©rieure, sur laquelle les produits d'origine mĂ©diterranĂ©enne descendent au fil de l'eau vers le centre de la France, et la moitiĂ© infĂ©rieure, que les chalands Ă  haute voile, chargĂ©s de produits d'origine atlantique, peuvent remonter, avec l'aide du vent de la mer, jusqu'Ă  OrlĂ©ans[D 1]. D’autre part une route naturelle de terre vers le nord et donc la capitale complĂšte les deux premiĂšres routes[D 2].

La raffinerie du sucre constitue alors la plus importante industrie d'OrlĂ©ans[D 3]. En 1770, il n'existait que douze raffineries, qui fournissaient 40 000 Ă  50 000 quintaux de sucre raffinĂ©. Il y en avait 23 en 1785 puis 32 en 1793, et celles-ci pouvaient fournir de 160 000 Ă  170 000 quintaux de sucre[D 4].

Le quai Cypierre

Vue aval de la ville d'Orléans et du pont Royal en 1835. Le port de Recouvrance avec le quai Cypierre. Différents types de navires dont un à vapeur.

Lors de l’inauguration du pont Royal, OrlĂ©ans est donc un important nƓud commercial en dĂ©veloppement. C’est dans ce contexte que Jean-François-Claude Perrin de Cypierre, baron de Chevilly et intendant de la gĂ©nĂ©ralitĂ© d’OrlĂ©ans, fait Ă©largir le quai entre les numĂ©ros un de la rue Royale et deux de la rue Notre-Dame-de-Recouvrance, en aval du pont, rive droite, quai qui porte depuis son nom[B 21]. Le port d’OrlĂ©ans va alors se subdiviser en deux : le port de la Poterne, en amont du pont, et le port de Recouvrance, en aval[13].

En 1771, la ville d’OrlĂ©ans commença la construction de façades Ă  peu prĂšs rĂ©guliĂšres Ă  partir de l'angle de la rue Royale. L'architecte de la ville d’OrlĂ©ans, Benoist Lebrun, se substitue ensuite Ă  la ville d’OrlĂ©ans pour la commercialisation et la poursuite de l’amĂ©nagement des abords du quai. Il mĂšnera tant bien que mal l’opĂ©ration qui s’achĂšvera en 1812[B 22].

Apogée avec la navigation à vapeur

Avec l'apparition de la navigation Ă  vapeur, le port d’OrlĂ©ans connaĂźt au dĂ©but du XIXe siĂšcle un regain d'activitĂ©, sorte de chant du cygne avant l'irrĂ©mĂ©diable dĂ©clin. DĂšs 1820, parallĂšlement aux bateaux de Loire traditionnels, des bateaux Ă  aubes mus par la vapeur sillonnent le fleuve et passent sous le pont[B 23]. Plusieurs compagnies se crĂ©ent. Certaines, comme les deux compagnies des Remorqueurs de la Haute et de la Basse-Loire, se consacrent au transport de marchandises, on leur confie surtout les denrĂ©es pĂ©rissables ou les produits de luxe mĂ©ritant un transport accĂ©lĂ©rĂ©.

Vue aval du pont Ă  partir de la rive sud en 1846. Un bateau Ă  vapeur passe sous une arche ; la grille fermant le pont pour percevoir l'octroi est en place.

Lors de la mise en place de la voie ferrĂ©e Paris-OrlĂ©ans, c'est avec euphorie que l'on envisagea, dans un premier temps, une fructueuse collaboration entre les deux moyens de transport : le chemin de fer prenant Ă  OrlĂ©ans le relais des Remorqueurs, les expĂ©ditions pouvaient se faire en six ou sept jours de Nantes Ă  Paris. On Ă©tudia mĂȘme la possibilitĂ© de la crĂ©ation d'une gare de marchandises commune aux chemins de fer et Ă  la marine. Plusieurs sites furent pressentis : l'Ăźle Charlemagne ou le quai d'Aumale en aval du port[B 23].

Les bateaux à vapeur relancent aussi le trafic des voyageurs. Vers 1840, deux grandes compagnies se font concurrence : les Inexplosibles qui desservent à la fois les villes de la Haute-Loire et Nantes et les Paquebots de Loire ou Compagnie Edel qui assurent la liaison Nantes-Orléans. Ces bateaux peuvent transporter de 100 à 150 passagers, ils sont confortablement aménagés, avec en particulier des salons et une salle à manger, et ils sont relativement sûrs[B 23].

MalgrĂ© cela, en 1846, ces deux compagnies cessent leurs activitĂ©s devant la concurrence du chemin de fer OrlĂ©ans-Tours, une troisiĂšme compagnie avec le bateau L'Étincelle prend le relais. Vaincue Ă  son tour, elle cesse, comme les Remorqueurs, son trafic en 1851[B 23] - [14].

Les guerres de 1870 et de 1939-1945

La guerre de 1870

Pendant la Guerre franco-allemande de 1870, bien que les combats aient Ă©tĂ© portĂ©s sur les bords de la Loire, les deux ponts existant alors Ă  OrlĂ©ans, le pont du chemin de fer et le pont Royal, appelĂ© Ă  cette Ă©poque pont National, Ă©chappĂšrent Ă  la destruction alors que tous les ponts de la Loire, entre la CharitĂ©-sur-Loire et Tours, furent mis hors service sur les instructions de l'État-major français[A 4]. Charles de Freycinet, qui allait plus tard ĂȘtre le grand artisan de la rĂ©novation des canaux de France et a donnĂ© son nom Ă  un gabarit de voie navigable, dĂ©lĂ©guĂ© Ă  la guerre en 1870–1871, mit en cause le gĂ©nĂ©ral d’Aurelle de Paladines dans cette non-destruction des ponts d’OrlĂ©ans. Ce dernier rejeta alors la responsabilitĂ© sur le gĂ©nĂ©ral de Marsilly qui se dĂ©fendit dans un opuscule paru en 1872, dont le contenu fut ultĂ©rieurement confirmĂ©.

La capitulation des troupes françaises Ă  Sedan le 2 septembre avec la capture de NapolĂ©on III fut dĂ©cisive pour l'issue de la guerre. Au lendemain de cette dĂ©faite, le gĂ©nĂ©ral VĂ©ronique ordonne la destruction de tous les ponts de la Loire entre La CharitĂ©-sur-Loire et Tours et la fortification de Bourges[C 1]. Le gĂ©nĂ©ral de Marsilly est chargĂ© de piloter les opĂ©rations. L’administration des chemins de fer devait creuser sur le pont de Vierzon une tranchĂ©e de 4 mĂštres de profondeur et de largeur, point de dĂ©part d’un dĂ©blai total de ce cĂŽtĂ©, qui permettait d’éviter la destruction du pont tout en ralentissant l’ennemi[C 2]. Le pont George V devait quant Ă  lui recevoir trois fourneaux de mines dans l’une de ses piles qui aurait Ă©tĂ© mis Ă  feu en temps opportun[C 2].

DĂšs le , les ponts de Beaugency, de Meung-sur-Loire, de ChĂąteauneuf-sur-Loire furent dĂ©truits[C 3]. Mais Ă  OrlĂ©ans, alors que les ingĂ©nieurs s’affairent Ă  charger le pont en explosif, ils constatent que la population effrayĂ©e traversait en longues files la Loire, qui Ă©tait alors trĂšs basse, Ă  guĂ©. Ils comprennent que la destruction n’aurait aucun effet sur l’avancĂ©e de l’ennemi qui passerait lui aussi Ă  guĂ© et obtiennent du prĂ©fet de Tours de surseoir Ă  la destruction du pont. Le pont est sauvĂ© une premiĂšre fois[C 3].

Durant la bataille d'OrlĂ©ans, la ville est prise par les Bavarois le [C 4], puis reprise par l’armĂ©e du gĂ©nĂ©ral d’Aurelle de Paladines le qui veut en faire une base fortifiĂ©e avant de marcher sur Paris. À la passerelle sur pilotis qu’avaient rĂ©alisĂ©e les occupants, sont rajoutĂ©s un pont sur bateaux du pays et un pont avec les pontons de l’infanterie[C 4]. Mais le 1er dĂ©cembre, il est Ă  nouveau question de retraite et le 4 il est dĂ©cidĂ© de dĂ©truire les ponts[C 5]. La Loire Ă©tant cette fois haute et charriant des glaçons, une destruction assurait un rĂ©pit de 15 jours. Les ponts sont prĂ©parĂ©s comme la premiĂšre fois mais il manquait le principal : la poudre[C 6] ; en outre les hommes de troupe avaient disparu[C 7]. La poudre arrive enfin dans la soirĂ©e du 5, mais faute d’hommes, de nuit et avec la panique de la foule qui traversait le pont, le chargement est difficile et seul le pont National est Ă©quipĂ© d’explosifs[C 8]. Le gĂ©nĂ©ral de Marsilly attend alors l’ordre de mise Ă  feu, mais c’est la dĂ©route gĂ©nĂ©rale et le tĂ©lĂ©graphe Ă©tant Ă©galement hors d’état de marche, cet ordre n’arrivera jamais et les ponts resteront intacts[C 9].

La Seconde Guerre mondiale

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le pont George-V subit par contre d'importants dommages.

Le Ă  16 h, une arche du cĂŽtĂ© de la rive droite, minĂ©e par le GĂ©nie français, sauta. La description de cette opĂ©ration est donnĂ©e dans le rapport du lieutenant Albert Marchand du D.G.C. no 6[B 24]. La dĂ©cision de dĂ©truire les ponts George-V et Joffre est prise le par le colonel commandant le dĂ©pĂŽt du GĂ©nie no 6. Deux tranchĂ©es de 0,70 m de profondeur, atteignant la clĂ© de voĂ»te, sont exĂ©cutĂ©es dans la nuit du 14 au 15 sur le pont George-V. Des tranchĂ©es similaires de 0,50 m sont rĂ©alisĂ©es sur le pont Joffre, atteignant la clĂ© de voĂ»te des voĂ»telettes d'Ă©lĂ©gissement. Le travail est rendu difficile par la circulation intense des convois de rĂ©fugiĂ©s et de militaires. Dans le projet de note remis au lieutenant, la mise Ă  feu ne pouvait ĂȘtre faite que sur ordre Ă©crit mais, en cas de prĂ©sence de l'ennemi, l'initiative de la mise Ă  feu pouvait revenir Ă  l'officier du GĂ©nie. C'est en fait ce qui se passa. Aucun ordre Ă©crit ne parvint. Le , vers 15h30, une automitrailleuse allemande apparut rue Royale et traverse le pont. Un Ă©change de tirs intervient, s'intensifiant rapidement. À 16 heures, la mise Ă  feu est faite. Pour des raisons inconnues, un seul dispositif a fonctionnĂ©, celui de la deuxiĂšme travĂ©e, occasionnant une brĂšche d'environ 15 mĂštres[B 24].

Peu aprĂšs leur entrĂ©e dans OrlĂ©ans, les occupants rĂ©tablirent sommairement le passage par-dessus l'arche manquante en Ă©tablissant un tablier en bois. Les Ponts et ChaussĂ©es y substituĂšrent une passerelle mĂ©tallique provisoire que les Allemands baptisĂšrent pont Adolf Hitler BrĂŒcke et, pour faciliter les communications entre les deux rives du fleuve, ils firent construire en amont du pont Joffre Ă©croulĂ©, une passerelle en bois qu'ils dĂ©nommĂšrent pont Hermann-Göring, mise en service le [A 4].

Le pendant les combats de la Libération, les travées 7, 8 et 9 furent à leur tour détruites du cÎté sud[A 4] - [15].

AprÚs la Libération, aucun pont n'étant en mesure d'assurer la liaison d'une rive à l'autre, une navette de bacs fut organisée, surtout pour la circulation des marchandises, puis des passerelles en bois furent mises en place pour les piétons[A 4].

Reconstruction

Arche 9 (cĂŽtĂ© sud) reconstruite aprĂšs la guerre. Elle est constituĂ©e d’un anneau en bĂ©ton armĂ© bordĂ© de deux bandeaux en pierre de taille. Les armatures sont d'ailleurs visibles du fait de la corrosion du bĂ©ton.

La rĂ©paration dĂ©finitive des arches brisĂ©es fut effectuĂ©e Ă  partir de 1946 et terminĂ©e en 1947 pour les fĂȘtes du 8-Mai. Pendant les travaux, un pont provisoire contourna le chantier pour que le passage d'un bord Ă  l'autre du fleuve ne soit pas interrompu[A 4].

Les voĂ»tes des trois arches 7, 8 et 9 reconstruites en 1946 ont l’apparence extĂ©rieure des anciennes voĂ»tes mais leur corps principal est en fait en bĂ©ton armĂ© et non en pierre. Elles sont en effet composĂ©es d’un anneau central de 11,90 m de largeur en bĂ©ton armĂ© bordĂ© de deux anneaux latĂ©raux de 1,55 m de largeur, en pierre de taille, appareillĂ©s exactement comme les arches antĂ©rieures. L'Ă©paisseur de l’anneau central est de 1,10 m Ă  la clef et de 1,50 m aux naissances des voĂ»tes[B 1].

Pour la construction des arcs latĂ©raux en pierre de taille, on a renoncĂ© Ă  l'emploi des pierres de taille de la mĂȘme provenance que celles du pont initial (carriĂšres de Mignier et de Beaugency), pour les bandeaux et les avant et arriĂšre-becs, on a eu recours Ă  la pierre de Chauvigny (Vienne) et pour les plinthes et parapets Ă  la pierre d'Anstrude (Yonne). Les tympans sont en presque totalitĂ© retaillĂ©s dans la pierre de rĂ©cupĂ©ration[B 1].

La dalle supportant le passage de la chaussĂ©e est portĂ©e par les murs longitudinaux de 0,50 m d'Ă©paisseur reposant sur les voĂ»tes. L'existence de ces murs a permis de rĂ©aliser un dispositif permettant d'amĂ©liorer la rĂ©partition de surcharges sur la voĂ»te, et, par consĂ©quent, de diminuer le taux de travail de celle-ci. Il a Ă©tĂ© vĂ©rifiĂ© que l'ouvrage rĂ©sisterait dans de bonnes conditions aux surcharges prĂ©vues par la circulaire du . En outre, conformĂ©ment aux besoins de l'Administration de la Guerre, il a Ă©tĂ© vĂ©rifiĂ© que l'ouvrage pourrait supporter un caterpillar de 100 tonnes passant dans l'axe du pont[B 1].

Le tramway

Le premier tramway

Circulation des premiÚres rames électrifiées sur le pont Royal à partir de 1900.

Vingt-cinq ans aprĂšs la construction de la premiĂšre ligne de tramway en France[Note 2], une premiĂšre ligne de tramway, exploitĂ©e par la Compagnie gĂ©nĂ©rale française de tramways, est mise en service Ă  OrlĂ©ans le [E 1]. En 1878, elle part des Aydes au nord pour s’arrĂȘter Ă  l’extrĂ©mitĂ© sud d’OrlĂ©ans[E 1]. Le pont George-V porte alors pour la premiĂšre fois des rails sur lesquels circulent les voitures du tram, mais aucun fil Ă©lectrique ne parcourt encore l’ouvrage car le matĂ©riel roulant est constituĂ© de voitures hippomobiles, c’est-Ă -dire des wagons tirĂ©s par des chevaux[E 2].

Il faudra attendre le pour que la ligne soit Ă©lectrifiĂ©e et donc que des poteaux supportant des fils Ă©lectriques soient installĂ©s sur le pont Royal[E 3]. En dehors du rĂ©seau des tramways Ă©lectriques urbains, il existait en outre deux rĂ©seaux de tramways dĂ©partementaux Ă  vapeur dont les voies empruntaient certains axes de la voirie orlĂ©anaise. La ligne 1 croisait ainsi Ă  la tĂȘte nord du pont Royal une ligne de tramways Ă  vapeur reliant la gare de Moulin de l’HĂŽpital au port du canal d’OrlĂ©ans[E 4].

À la tĂȘte sud du pont, la ligne 1 Ă©tait franchie, en souterrain au moyen d’un tunnel, par la ligne des tramways de Sologne se dirigeant vers Isdes[E 5]. Les premiĂšres difficultĂ©s surviennent dĂšs la fin de la PremiĂšre Guerre mondiale et l’exploitation cesse dĂ©finitivement le au profit de l’autobus[E 6]. Les rails du pont George-V sont alors dĂ©montĂ©s.

Retour du tramway

Tramway sur le pont George-V.

Pour faire face Ă  l’engorgement des voitures dans le centre et Ă  l’instar d’autres villes en France, le projet de mise en service d’un nouveau tramway renaĂźt en 1990[E 7]. Le projet est dĂ©clarĂ© d’utilitĂ© publique le [E 8]. La ligne A du tramway court alors de l’hĂŽpital de la Source au sud Ă  la station Jules-Verne au nord et emprunte le pont George-V[E 9]. Sur le pont l’implantation de la plate-forme est complexe et conduit Ă  rĂ©duire la largeur d’emprise du tramway Ă  5,65 m[E 10]. Les travaux sur le pont consistent en des travaux d’étanchĂ©itĂ©, d’enfouissement des rĂ©seaux, de rĂ©alisation de la plate-forme en bĂ©ton portant les rails et enfin de pose des pavĂ©s entre les rails. Le pont garde son aspect d’origine avec des candĂ©labres spĂ©cialement dessinĂ©s[E 11]. À la fin des travaux, le maĂźtre d’ouvrage et le 6e cuir organisent un essai de circulation des chars sur l’ouvrage le . Le pont doit en effet ĂȘtre empruntĂ© par des chars lors des fĂȘtes du 8-Mai. L’inquiĂ©tude ne porte pas sur le pont qui en tout Ă©tat de cause rĂ©siste Ă  la charge, mais Ă  la bonne tenue du pavage qui ne doit pas se desceller sous le passage des chenilles du char Leclerc. L’essai est parfaitement concluant[E 12]. Le pont George-V est rouvert Ă  la circulation le [D 5].

En un débat public est engagé concernant la circulation sur le pont George-V : entre piétons, cyclistes, voitures et tramway, c'est un véritable point noir à Orléans. Le maire d'Orléans propose le passage en voie unique de la ligne A du tramway ; Charles-Eric Lemaignen et Jean-Philippe Grand, conseillers municipaux, proposent de supprimer une des deux voies de circulation pour les voitures ; Elisa Pinault propose de créer une passerelle amovible en encorbellement ; et Yann Chaillou propose de bannir la circulation automobile sur pont George-V.[16] En le maire d'Orléans abandonne finalement l'idée d'une voie unique pour le tramway en proposant plutÎt de construire deux passerelles sur la Loire[17].

La plate-forme du tramway
  • Vue vers le sud et l’avenue Dauphine.
    Vue vers le sud et l’avenue Dauphine.
  • Vue vers le nord et la rue Royale.
    Vue vers le nord et la rue Royale.
  • Plate-forme du tramway vue Ă  partir de la tĂȘte sud du pont.
    Plate-forme du tramway vue Ă  partir de la tĂȘte sud du pont.
  • Lanterne de candĂ©labre, spĂ©cialement dessinĂ©e pour le pont.
    Lanterne de candélabre, spécialement dessinée pour le pont.

Crues de la Loire

Les plus grandes crues de la Loire sont celles des annĂ©es 1846, 1856 et 1866 oĂč la presque totalitĂ© du val d'OrlĂ©ans a Ă©tĂ© inondĂ©e du fait de multiples ruptures de levĂ©es. C'est la crue de 1846 qui a provoquĂ© l'inondation la plus Ă©tendue vers l'amont, jusqu'Ă  Sigloy[18]. Lors des crues de 1856 et 1866, la levĂ©e a cĂ©dĂ© Ă  Jargeau, Ă  proximitĂ© de l'endroit de l'actuel dĂ©versoir, mais l'inondation n'est pas remontĂ©e au-delĂ  d'Ouvrouer-les-Champs[18]. Dans les trois cas le niveau de l’eau dĂ©passait sensiblement le sommet des arches du pont Royal, mais aucun dĂ©gĂąt ne fut Ă  dĂ©plorer sur l’ouvrage.

Des Ă©chelles de crue indiquant visuellement la hauteur de l’eau par lecture directe sur une Ă©chelle graduĂ©e sont installĂ©es depuis ces annĂ©es-lĂ  Ă  l’amont de l’arche 1 en rive droite de la Loire et sur la pile 1. Une station hydromĂ©trique a Ă©tĂ© installĂ©e le et permet de recueillir automatiquement et numĂ©riquement les hauteurs d’eau en continu. L’altitude du zĂ©ro de l’échelle est de 90,48 m en cote NGF[19].

La cote de la derniĂšre crue de Ă©tait de 3,75 m. Depuis la construction du pont, 21 crues ont Ă©tĂ© plus importantes que celle-ci. Les cinq plus grandes ont Ă©tĂ© celles d'octobre 1907 (5,25 m), dĂ©cembre 1825 (6,00 m), (6,78 m), (6,92 m) et (7,10 m)[20].

L’échelle de crues d’OrlĂ©ans
  • L'Ă©chelle de crue d’OrlĂ©ans, culĂ©e rive gauche. À droite se trouve la sonde hydromĂ©trique qui permet de recueillir automatiquement les hauteurs d’eau.
    L'Ă©chelle de crue d’OrlĂ©ans, culĂ©e rive gauche. À droite se trouve la sonde hydromĂ©trique qui permet de recueillir automatiquement les hauteurs d’eau.
  • L'Ă©chelle de crue d’OrlĂ©ans. Les cinq derniĂšres plus grandes crues s’échelonnent entre 5,25 m (octobre 1907) et 7,10 m (juin 1856), Ă  comparer aux 3,75 m de dĂ©cembre 2003.
    L'Ă©chelle de crue d’OrlĂ©ans. Les cinq derniĂšres plus grandes crues s’échelonnent entre 5,25 m () et 7,10 m (), Ă  comparer aux 3,75 m de .
  • Pile 1 (nord) portant des repĂšres gravĂ©s de hauteurs de crues de la Loire.
    Pile 1 (nord) portant des repÚres gravés de hauteurs de crues de la Loire.
  • Panneau d'affichage des hauteurs d'eau de la Loire, tĂȘte nord du pont George-V.
    Panneau d'affichage des hauteurs d'eau de la Loire, tĂȘte nord du pont George-V.

DomanialitĂ© de l’ouvrage

Le dĂ©cret du classe pour la premiĂšre fois toutes les routes de l’Empire en routes impĂ©riales et routes dĂ©partementales. Ainsi la route reliant Paris Ă  Toulouse et en Espagne, jusqu'Ă  PuigcerdĂ  passe par OrlĂ©ans et traversant la Loire Ă  OrlĂ©ans est dĂ©nommĂ©e route impĂ©riale no 24[21]. Elle devient route nationale 20 Ă  partir de 1824[22] Le pont Royal, construit par l’État sur le domaine public routier national, est alors propriĂ©tĂ© de l’État.

En 1905, un nouveau franchissement de la Loire est mis en service, le pont Neuf, qui deviendra plus tard le pont MarĂ©chal-Joffre, ainsi que la dĂ©viation de la route Paris-Toulouse qui contourne dĂ©sormais le centre-ville. ParallĂšlement la traversĂ©e d’OrlĂ©ans, tout en restant route nationale, est rebaptisĂ©e RN 20a. Le pont George-V reste toujours propriĂ©tĂ© de l’État, mais il supporte dĂ©sormais la RN 20a.

La loi du prĂ©voit le transfert aux dĂ©partements du rĂ©seau secondaire de la voirie nationale. Le dĂ©partement du Loiret est concernĂ© par 532 km. Par dĂ©libĂ©ration du , l’ancienne RN 20 traversant OrlĂ©ans, codĂ©e RN20a et courant de la RN 20 au nord Ă  la route de ClĂ©ry-Saint-AndrĂ© au sud (partie sud du pont George-V), est dĂ©classĂ©e dans le domaine public dĂ©partemental et prend le nom de route dĂ©partementale 920[23]. Le pont George-V, qui fait partie de cette section, devient dĂšs lors une propriĂ©tĂ© dĂ©partementale.

Auparavant la section de la RN 20 au sud du pont George-V, l’avenue Dauphine, avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©classĂ©e dans la voirie dĂ©partementale par arrĂȘtĂ© ministĂ©riel du [23].

Le pont George-V ne restera en fait que 25 ans de propriĂ©tĂ© dĂ©partementale. En effet l’annonce de la construction du nouveau tramway d'OrlĂ©ans dans les dĂ©libĂ©rations du syndicat intercommunal Ă  vocation multiple d’OrlĂ©ans du et du amĂšne le conseil gĂ©nĂ©ral Ă  s’interroger sur le devenir de l’ouvrage, sur saisine de la commune d’OrlĂ©ans.

L’emprise du tramway d’une largeur de 6 mĂštres occupant pour tout ou partie la plate-forme de la chaussĂ©e existante, il y a lieu en effet de dĂ©finir le statut de la plate-forme ferroviaire et par extension, de la plate-forme complĂšte ouverte Ă  la circulation routiĂšre et ferroviaire, afin de clarifier le mode de gestion de cette infrastructure. Ainsi, par dĂ©libĂ©ration du , la commune d’OrlĂ©ans demande au conseil gĂ©nĂ©ral de statuer sur un transfert domanial des sections devant recevoir le futur tramway. Du fait du caractĂšre Ă©volutif du projet, le transfert domanial paraissait le mode de gestion le plus adaptĂ©, permettant au nouveau gestionnaire d’avoir la maĂźtrise complĂšte des espaces publics et d’y implanter ainsi tous les Ă©quipements et autres Ă©lĂ©ments d’infrastructure liĂ©s au tramway ou Ă  son environnement. Le , le conseil gĂ©nĂ©ral dĂ©libĂšre en ce sens[24].

AprĂšs enquĂȘte publique, le pont devient dĂšs lors communal.

Protection architecturale et urbanistique

Le pont et ses deux pavillons de la rive gauche ont Ă©tĂ© inscrits Ă  l'inventaire supplĂ©mentaire des Monuments historiques par arrĂȘtĂ© du MinistĂšre de l'Éducation publique et des Beaux-Arts le [25].

Le pont est situé dans le périmÚtre du val de Loire classé au patrimoine mondial de l'UNESCO[26].

Pour approfondir

Bibliographie

  • Robert Pitrou, Devis d'un pont de pierre Ă  faire sur la riviĂšre de Loire, Ă  OrlĂ©ans, et des ouvrages adjacent, sur les desseins du sieur Pitrou (SignĂ© : Pitrou), Paris,
  • Robert Pitrou, ToisĂ© et estimation du pont de pierre Ă  construire sur la riviĂšre de Loire, Ă  OrlĂ©ans, des quais de part et d'autre de ce pont (SignĂ© : Pitrou),
  • Robert Pitrou, Recueil de diffĂ©rents projets d'architecture de charpente et autres concernant la construction des ponts par feu M. Pitrou, rĂ©digĂ©s et mis en ordre par le Sr Tardif, gendre de l'auteur, Paris,
  • Denis Lottin, Recherches historiques sur la ville d'OrlĂ©ans, OrlĂ©ans, J.B. Niel, (lire en ligne)
  • D.T. Emmanuel, Quatre jours dans OrlĂ©ans, Alphonse Gatineau, (lire en ligne)
  • Ch. Aufrere-Duvernay, Notice historique et critique sur les monuments Ă©rigĂ©s Ă  OrlĂ©ans en l'honneur de Jeanne d'Arc, OrlĂ©ans, Pagnerre, (lire en ligne)
  • E. Marcille, Notice sur Robert Soyer ingĂ©nieur des Ponts et ChaussĂ©es, OrlĂ©ans,
  • GĂ©nĂ©ral de Marsilly, Note historique sur la conservation des Ponts d'OrlĂ©ans en 1870, Auxerre, Gustave Perriquet, , 16 p.
  • Paul Guillon, Un ingĂ©nieur orlĂ©anais Lecreux 1728-1812, OrlĂ©ans, Marron, , 102 p.
  • Ferdinand de Dartein, Études sur les ponts en pierre remarquables par leur dĂ©coration, antĂ©rieurs au XlXe siĂšcle. Volume II : ponts français du XVIIIe siĂšcle. Centre de la France. Paris, OrlĂ©ans, Gustave Perriquet,
  • EugĂšne Jarry, La rĂ©Ă©dification de la belle Croix sur le vieux pont d'OrlĂ©ans, OrlĂ©ans,
  • EugĂšne Jarry, L'Ă©rection du monument de Jeanne d'Arc sur le pont d'OrlĂ©ans, OrlĂ©ans,
  • Roger Dion, « OrlĂ©ans et l'ancienne navigation de la Loire », Annales de gĂ©ographie, no 266,‎
  • Louis d'Illiers, L'histoire d'OrlĂ©ans racontĂ©e par un orlĂ©anais, OrlĂ©ans,
  • Jacques Soyer, Les voies antiques de l'OrlĂ©anais, rĂ©Ă©ditĂ© par la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique et historique de l'OrlĂ©anais. OrlĂ©ans, OrlĂ©ans, (lire en ligne)
  • David Ojalvo, Les ponts d'OrlĂ©ans, OrlĂ©ans, MusĂ©es d'OrlĂ©ans. Exposition du 14 avril au 30 mai 1977,
  • Jacques Debal, Nouvelles observations sur les ponts anciens d'OrlĂ©ans, OrlĂ©ans, Bulletin de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique et historique de l'OrlĂ©anais. Tome VII. no 48,
  • Françoise Demange, OrlĂ©ans et la Loire, OrlĂ©ans, Exposition. MusĂ©e historique OrlĂ©ans,
  • Georges Reverdy, Atlas historique des routes de France, Paris, Presses des Ponts et ChaussĂ©es, , 182 p. (ISBN 2-85978-426-8)
  • Jean-Rodolphe Peronnet, Construire des ponts au XVIIIe siĂšcle, Paris, Presses de l'Ă©cole nationale des Ponts et ChaussĂ©es (ENPC), 1987 (rĂ©Ă©dition 1788), 340 p. (ISBN 978-2-85978-103-3 et 2-85978-103-X)
  • SociĂ©tĂ© des amis des musĂ©es d'OrlĂ©ans, Grand livre du pont Royal, OrlĂ©ans, SociĂ©tĂ© des amis des musĂ©es d'OrlĂ©ans, , 221 p. (ISBN 2-9503926-3-6)
  • E. Lepage, Les rues d'OrlĂ©ans, OrlĂ©ans, Imprimerie orlĂ©anaise, 1994 (rĂ©Ă©d 1901) (ISBN 978-2-909112-20-6 et 2-909112-20-9)
  • Collectif, D'une rive Ă  l'autre, MusĂ©e de la marine de Loire, ChĂąteauneuf-sur-Loire (France). 2001, (ISBN 2-95156-021-4)
  • Daniel Ducoin, GĂ©rard Descaves, Yves Le Chanu, Le retour du tramway d'OrlĂ©ans 1877-2000, Romorantin-Lanthenay, Communication-Presse-Ă©dition, , 127 p. (ISBN 2-84503-221-8)
  • Serge Vannier et Monique Templier, OrlĂ©ans au fil de son histoire, Chambray (37), Cld, , 127 p. (ISBN 978-2-85443-384-5 et 2-85443-384-X)

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Un camion prismatique est une sorte de charrette tractĂ©e par des chevaux destinĂ©e Ă  Ă©vacuer les terres. Un godet est positionnĂ© sur l'essieu des roues et attelĂ© Ă  un ou deux chevaux. Plusieurs godets peuvent ĂȘtre reliĂ©s entre eux.
  2. Le tramway moderne apparaĂźt aux États-Unis en 1830 et se dĂ©veloppe rapidement dans les grandes villes. En France, c’est la ligne de Paris Ă  Versailles qui est ouverte la premiĂšre en 1852 par Monsieur Loubat. Le retour du tramway d’OrlĂ©ans - 1877-2000, mars 2003, p. 14.

Références

  1. « Pont George-V à Orléans | Musée du Patrimoine de France », sur museedupatrimoine.fr (consulté le )
  2. « Perronet et le SiĂšcle des lumiĂšres (1747-1797) », sur site de l’école des Ponts ParisTech (consultĂ© le )
  3. ProcĂšs-verbal et dĂ©libĂ©ration de la sĂ©ance du 16 novembre 1914 du Conseil municipal de la ville d’OrlĂ©ans. Archives municipales d’OrlĂ©ans.
  4. Jean-Rodolphe Peronnet (1788) p. 194
  5. Construire au XVIIIe siĂšcle (1993) p. 13 (biographie M. Peronnet)
  6. "J'ai testé pour vous les aménagements cyclables provisoires sur le pont George-V et la rue Royale, à Orléans", La République du Centre, 21 mai 2020.
  7. Orléans au fil de son histoire, 2001, p. 57.
  8. Jean-Rodolphe Peronnet (1788) p. 195
  9. Vue des Travaux du pont d'Orléans, par Eustache de Saint-Far sur la base Joconde
  10. « Robert Soyer - Célébrités liées à Orléans », sur Orléans Pratique (consulté le )
  11. Yves Fougerat (2000)
  12. « Jeanne et la République », sur gazettedorleans.fr/ (consulté le )
  13. RĂšglement sur la police du port et des quais d’OrlĂ©ans. Titre 1er. 1842.
  14. Françoise Demange. OrlĂ©ans et la Loire du Moyen Âge au XIXe siĂšcle, 1982
  15. « Pont George V (1760) », sur fr.structurae.de, Nicolas Janberg Internet content services (consulté le )
  16. La RĂ©publique du Centre, « Transports - Selon vous, quelle est la meilleure solution pour la circulation sur le pont George-V Ă  OrlĂ©ans ? », www.larep.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  17. La RĂ©publique du Centre, « Transports - Pont George-V Ă  OrlĂ©ans : le maire abandonne l'idĂ©e d'une voie unique pour le tram », www.larep.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  18. « CaractĂ©ristiques du val d’OrlĂ©ans », sur www2.centre.ecologie.gouv.fr, Direction rĂ©gionale de l'environnement Centre (consultĂ© le )
  19. « Station hydrométrique de la Loire à Orléans », sur www.hydro.eaufrance.fr, MinistÚre de l'écologie et du développement durable (consulté le )
  20. « Liste des plus grandes crues à Orléans », sur www2.centre.ecologie.gouv.fr, Direction régionale de l'environnement Centre (consulté le )
  21. Georges Reverdy (1986) p. 125
  22. Georges Reverdy (1986) p. 127
  23. Rapport no 93 du Préfet en session ordinaire du Conseil général du Loiret en date du 28 novembre 1973 - « Transfert du réseau de la voirie nationale secondaire dans la voirie départementale », complété par le rapport de M. Plisson, président de la commission de la construction, des travaux publics et des transports
  24. DĂ©libĂ©ration B12 du 25 juin 1998 – « Transfert domanial de sections de RD empruntĂ©es par le projet de tracĂ© de la ligne Nord-Sud du tramway de l'agglomĂ©ration orlĂ©anaise »
  25. « Le pont Georges V », notice no PA00098975, base Mérimée, ministÚre français de la Culture
  26. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes », sur whc.unesco.org, Nations Unis, (consulté le ) ; Mission Val de Loire, « Val de Loire - PérimÚtre du site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO », sur www.valdeloire.org, Régions Centre et Pays de Loire, (consulté le )
  1. p. 12
  2. p. 13
  3. p. 14
  4. p. 15
  1. p. 172
  2. p. 43
  3. p. 46
  4. p. 51
  5. p. 56
  6. p. 58
  7. p. 68
  8. p. 70
  9. p. 71
  10. p. 72
  11. p. 73
  12. p. 74
  13. p. 79
  14. p. 81
  15. p. 83
  16. p. 85
  17. p. 87
  18. p. 90
  19. p. 92
  20. p. 98
  21. p. 132
  22. p. 131
  23. .p. 136
  24. .p. 158
  1. p. 4
  2. p. 5
  3. p. 6
  4. p. 7
  5. p. 8
  6. p. 9
  7. p. 11
  8. p. 12
  9. p. 13-15
  1. p. 134
  2. p. 135
  3. p. 142
  4. p. 143
  5. p. 91
  1. p. 16
  2. p. 17
  3. p. 24
  4. p. 43
  5. p. 44
  6. p. 46
  7. p. 53
  8. p. 55
  9. p. 57
  10. p. 70
  11. p. 71
  12. p. 65
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.