Accueil🇫🇷Chercher

Pont de Châteauneuf-sur-Loire

Le pont de Châteauneuf-sur-Loire est un pont suspendu français situé dans le département du Loiret et la région Centre-Val de Loire. Il franchit la Loire entre Châteauneuf-sur-Loire et Sigloy.

Pont de Châteauneuf-sur-Loire
Le pont de Châteauneuf-sur-Loire
Le pont de Châteauneuf-sur-Loire
GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion Centre-Val de Loire
DĂ©partement Loiret
Commune de Châteauneuf-sur-Loire à Sigloy
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 47° 51′ 31″ N, 2° 13′ 24″ E
Fonction
Franchit Loire
Fonction pont routier et piétonnier
Caractéristiques techniques
Type Pont suspendu
Longueur 276,5 m
PortĂ©e principale 59,40 m
Largeur 8,5 m
Matériau(x) acier et béton
Construction
Construction 1946
Entreprise(s) Baudin-Chateauneuf, Arnodin
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Pont de Châteauneuf-sur-Loire
GĂ©olocalisation sur la carte : Loiret
(Voir situation sur carte : Loiret)
Pont de Châteauneuf-sur-Loire
GĂ©olocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
(Voir situation sur carte : Centre-Val de Loire)
Pont de Châteauneuf-sur-Loire

Le pont est situé dans le périmètre du Val de Loire inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO[1].

GĂ©ographie

Le pont supporte la route départementale D 11 qui relie la commune de Châteauneuf-sur-Loire sur la rive droite de la Loire à la commune de Sigloy sur la rive gauche.

Description

Cet ouvrage est un pont suspendu de longueur totale 276,50 m comportant cinq travées : deux travées de rive de 49,15 m et trois travées intermédiaires de 59,40 m[2].

La largeur du tablier est de 7,00 m entre parements intérieurs des garde-corps. Il est constitué d’une chaussée de 5,50 m et deux trottoirs de 0,75 m non interrompus au droit des piles, comme c’est le cas pour le pont de Châtillon-sur-Loire.

Histoire[2]

1838 : premier pont

Ă€ la suite de la demande des communes riveraines, la construction du pont de Châteauneuf-sur-Loire fut dĂ©cidĂ©e par ordonnance royale du . SituĂ© Ă  17 km Ă  l'aval du pont de Sully-sur-Loire et Ă  km Ă  l'amont du pont de Jargeau, l'ouvrage permettait le franchissement de la Loire au chemin de grande communication n°11 allant de Tigy Ă  Toury.

De type suspendu, cet ouvrage comportait les mêmes travées qu'aujourd'hui soit : deux travées de rives de 49,05 m et trois travées centrales de 59,34 m. À l'issue des travaux, les épreuves eurent lieu le et le procès-verbal fournit quelques précisions sur les fondations : « les quatre piles et les deux culées ont été fondées à 2,50 m au-dessous de l'étiage, par maçonnerie de béton avec enceinte et enrochement. L'épaisseur des piles est de 2,20 m à la base et de 1,25 m au niveau du tablier. D'après le cahier des charges, les fondations des piles et culées devaient descendre à 4,00 m au moins au-dessous de l'étiage. Le concessionnaire s'est arrêté à la hauteur précitée après avoir rencontré un terrain solide ».

« La hauteur du dessous des poutrelles au-dessus de l'étiage est de 8,65 m au milieu du pont et 7,62 m à l'aplomb des culées ».

Reconstruction de 1871

Lors de la guerre de 1870, le pont fut mis hors d'usage sur ordre de l'autorité militaire française. Les deux travées rive gauche, totalement détruites furent reconstruites, similaires aux anciennes, par la société concessionnaire. Les épreuves de fin de travaux eurent lieu les 26, 27 et .

Reconstruction de 1935

Remis au département le , l'ouvrage ne subit aucune modification jusqu'en 1934. En effet, les capacités portantes de l'ouvrage s'avérant très insuffisantes en raison de l'évolution des moyens de transport, le Conseil Général en décide la reconstruction à l'exception des fondations.

Les travaux furent confiés au groupement d'entreprises Baudin - Arnodin et comportaient principalement :

  • la dĂ©molition et l'enlèvement des matĂ©riaux et organes de suspension existants, du tablier actuel et de toutes les parties des ouvrages en maçonnerie insuffisantes.
  • la construction de nouvelles piles et de nouveaux massifs d'amarrage en bĂ©ton armĂ© et maçonnerie.
  • la construction d'une nouvelle suspension et d'un tablier mĂ©tallique avec poutre de rigiditĂ©, dalle en bĂ©ton armĂ© et chaussĂ©e en mosaĂŻque porphyre.

Les massifs d'ancrage, toujours en place aujourd'hui, furent construits en béton armé derrière les massifs anciens. Leurs dimensions sont les suivantes : 12,00 m de long, 14,00 m de large et 5,80 m de haut.

Ă€ l'issue des travaux, l'ouvrage fut l'objet d'Ă©preuves le .

Reconstruction 1940-1946

L'ouvrage fut à nouveau mis hors service le lors de la retraite de l'armée française. Le tablier et les piles furent entièrement détruits, et seules les culées restèrent en bon état.

L'enlèvement du tablier, écroulé au fond du lit de la Loire, fut réalisé par la Société de Récupération Métallurgique, en même temps que le tablier du pont de Sully-sur-Loire.

Les travaux de reconstruction des piles, sur l'emplacement des anciennes fondations, furent confiés à l'entreprise Sainrapt et Brice. Les pierres de taille, en provenance des carrières de Chauvigny, furent fournies par les Établissements Civet Pommier et Cie. Mais les travaux furent retardés par les difficultés d'approvisionnement des pierres, puis par une crue de la Loire qui détruisit la passerelle de service de l'entreprise. En conséquence, les autorités allemandes ordonnèrent l'arrêt des travaux en 1942.

Malgré l'interdiction, l'entreprise Baudin poursuivit la construction des câbles et des éléments métalliques du tablier et toutes les fournitures étaient prêtes à la Libération. Les travaux reprennent en novembre 1944. Les piles sont achevées et renforcées en tête par un sommier en béton armé. Ce sommier de 1,50 m de hauteur est pourvu d'un frettage au droit des rotules d'appui du tablier.

En juin 1945, l'entreprise Baudin commence le montage des portiques, du tablier et de la suspension. Le nouvel ouvrage est identique au précédent, sous réserve des renforcements nécessités par l'accroissement des surcharges. Sur les 650 T de fournitures métalliques prévues au projet pour la reconstruction, 150 T purent être récupérées sur les anciens tabliers des ponts de Châteauneuf-sur-Loire et de Châtillon-sur-Loire.

L'ouverture Ă  la circulation fut effective le , Ă  la suite des essais.

1954 : remise au département

Le , l'ouvrage est remis au département du Loiret par le Ministère des travaux publics et des transports.

Les éléments de l’ouvrage

Appuis

Les appuis sont constitués par des culées et piles en maçonnerie protégées par des enrochements maçonnés. Les piles sont munies de portiques métalliques articulés en pied.

  • Pile en Loire
    Pile en Loire
  • Piles en rive droite
    Piles en rive droite
  • Articulation d'un pied de portique
    Articulation d'un pied de portique
  • Autre articulation du tablier
    Autre articulation du tablier

Tablier

Le tablier a une ossature métallique constituée de deux poutres de rigidité, d'un longeron central et de deux longerons latéraux.

  • les poutres de rigiditĂ© sont constituĂ©es par une âme de 1 000 x 9,4 munie de membrures 120 x 120 x 12 et, Ă  la partie supĂ©rieure et infĂ©rieure, de 1,2 ou 3 semelles de 250 x 11. Au droit des entretoises, elles comportent un raidisseur qui sert d'attache au collier-manchon de suspension.
  • les longerons latĂ©raux sont distants de 4,80 d'axe en axe. Ils sont constituĂ©s par une âme en plat de 450 x 8 x 4.
  • les longerons axiaux sont constituĂ©s par une âme en plat de 750 x 9 x 4. Ils sont assemblĂ©s par Ă©querres et semelles de continuitĂ© supĂ©rieures et infĂ©rieures
  • les entretoises, ou pièces de pont, sont espacĂ©es de 2,65 m d'axe en axe. Elles comportent une âme en plat de 750 x 680 x 9 dont la partie supĂ©rieure Ă©pouse sensiblement le bombement de la chaussĂ©e.
  • des raidisseurs intermĂ©diaires sont placĂ©s Ă  mi-espacement des entretoises.
  • deux chemins de roulement pour nacelle de visite. - un système de butĂ©e de la dalle sur le tablier.

La dalle du tablier est en béton armé et a une épaisseur minimale de 0,15 m avec une pente transversale de 0,05 m.

  • Le dessous du tablier
    Le dessous du tablier
  • Vue panoramique
    Vue panoramique
  • Biellette de raccordement du tablier sur la culĂ©e rive gauche
    Biellette de raccordement du tablier sur la culée rive gauche
  • Autre bielette
    Autre bielette

Suspension

Les câbles porteurs sont au nombre de deux par nappe et par travĂ©e. De section unitaire 4 372 mm² (diamètre apparent de 80 mm), ils sont ancrĂ©s dans des culots en acier moulĂ©, fixĂ©s aux portiques par deux Ă©triers de 64 mm de diamètre.

Les câbles de tĂŞte, ou haubans de solidaritĂ©, sont au nombre de deux par nappe et par travĂ©e et ont une section unitaire de 3 192 mm². L'ensemble de ces câbles est constituĂ© par des fils de rĂ©sistance Ă  la rupture de 120 Ă  130 kg /mm².

Les retenues sur culées sont assurées par des barres pleines en acier, ancrées dans les massifs d'amarrage.

Les suspentes sont des tiges de suspension en acier rond mi-dur de 45 mm de diamètre, espacées de 2,65 m entre axes. Elles sont reliées aux poutres de rigidité par des colliers-manchons en acier moulé et à la suspension par des chevalets en acier moulé.

L'ouvrage a été calculé pour les surcharges suivantes (Instruction ministérielle du ) :

  • pour un convoi de quatre camions pesant au total 100 T et correspondant Ă  une charge rĂ©partie de 672 kg/m² de chaussĂ©e.
  • pour une charge uniformĂ©ment rĂ©partie de 400 kg/m² sur trottoir et de 725 Ă  807 kg/m² sur chaussĂ©e (selon les travĂ©es).
  • Ancrages rive gauche
    Ancrages rive gauche
  • Fixation d'une suspente sur un câble porteur
    Fixation d'une suspente sur un câble porteur
  • Fixation d'une suspente
    Fixation d'une suspente
  • TĂŞte de portique intermĂ©diaire
    Tête de portique intermédiaire
  • DĂ©tails sur nappe de câbles de retenue
    Détails sur nappe de câbles de retenue
  • Perspective sur les portiques
    Perspective sur les portiques
  • Jonction des câbles de retenue, de tĂŞte et porteurs
    Jonction des câbles de retenue, de tête et porteurs
  • Câbles
    Câbles

Notes et références

  1. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes », sur whc.unesco.org, Nations Unis, (consulté le ) ; Mission Val de Loire, « Val de Loire - Périmètre du site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO », sur www.valdeloire.org, Régions Centre et Pays de Loire, (consulté le )
  2. Les ponts sur la Loire et le Loiret. Direction départementale de l’équipement du Loiret. 1984 (archives départementales, non commercialisé.

Voir aussi

Bibliographie

  • Les ponts de la Loire. De sa source Ă  l’Atlantique de Serge Vannier. Ă©ditions CPE. .

Articles connexes

Liens externes

  • Ressource relative Ă  l'architecture :
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.