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Ferdinand Arnodin

Ferdinand Joseph Arnodin est un ingénieur et industriel français né le à Sainte-Foy-lès-Lyon, mort le à Châteauneuf-sur-Loire dans le Loiret.

Ferdinand Arnodin
Biographie
Naissance

Sainte-Foy-lès-Lyon
Décès
(Ă  78 ans)
Châteauneuf-sur-Loire
Nationalité
française
Formation
école professionnelle d'Orléans
Conservatoire National des Arts et MĂ©tiers (cours du soir)
Activités
Parentèle

DĂ©buts

Ferdinand Arnodin arrive très jeune à Châteauneuf-sur-Loire où il a suivi son père qui y travaille pour le compte de la maison Seguin frères comme chef de travaux. Marc Seguin s'était rendu célèbre pour avoir construit en 1825 le premier pont suspendu à l'aide de câbles constitués de fils de fer sur le Rhône à Tournon-sur-Rhône.

Il suit les cours de l'école professionnelle d'Orléans, puis son père le place dans diverses maisons de construction. Il y apprend les différents métiers de charpentier, de tailleur de pierres, du travail des pièces métalliques. Il va aussi aux cours du soir du Conservatoire national des arts et métiers.

En 1866, après la mort de son père, Ferdinand Arnodin est embauché comme inspecteur des ponts par la Société générale des ponts à péage, nouvelle société des frères Seguin. Son premier chantier est le Pont suspendu de Kermelo où il rencontre sa future épouse, Charlotte Kérihuel, qui a pour domicile la maison située à l'entrée du pont du côté de la commune de Plœmeur. Ils se marient le 15 septembre 1868 à Plœumeur[1].

La construction des ponts suspendus s'était arrêtée en France à la suite de l'effondrement du pont des chaînes d'Angers, en 1850, et celui du pont de La Roche-Bernard, en 1852. Il va en relancer la construction en améliorant leur stabilité vis-à-vis des actions dynamiques :

  • augmentation de la rigiditĂ© des poutres latĂ©rales du tablier,
  • invention des câbles toronĂ©s Ă  torsions alternatives.

Ponts suspendus et ponts transbordeurs

Passerelle Sidi M'Cid Ă  Constantine.

Spécialiste des ponts à câbles, il est considéré comme l'inventeur des ponts transbordeurs. On lui en doit 9 parmi les 18 connus au monde. Trois d'entre eux subsistent de nos jours. Ce sont d'abord des ponts à câbles, puis à haubans. Il a déposé le 5 novembre 1887 un brevet « pour un système de pont à transbordeur pour grands débouchés servant à la traverse des voies maritimes ». La même année le jeune architecte Alberto del Palacio y Elissague met au point son projet de pont transbordeur à Portugalete.

Il a construit un grand nombre de ponts suspendus de la seconde génération (fin XIXe - début XXe siècle) [2], et il a aussi restauré et consolidé quantité de ponts suspendus anciens à câbles de la première génération (avant 1860) : les tabliers étaient renforcés et les vieux câbles de fil de fer remplacés par des câbles d'acier à torsions alternées, souvent avec adjonction de haubans (modification structurelle connue sous le nom de « Système Arnodin »).

L'industriel

Son usine de fabrication et assemblage d'éléments métalliques préconstruits était établie à Châteauneuf-sur-Loire (la même ville où la firme Baudin Chateauneuf a son siège social). Des vestiges de cette usine étaient encore visibles il y a quelques années, et la cheminée se dressait, à demi ruinée, entre le chemin de fer et la Loire.

Sur les murs de ses ateliers, il avait fait inscrire trois phrases :

  • L'expĂ©rience est la source unique de la VĂ©ritĂ© (Henri PoincarĂ©),
  • Toutes nos connaissances ont leur point de dĂ©part dans l'expĂ©rience (Emmanuel Kant),
  • La plus grande qualitĂ© de l'ingĂ©nieur est l'observation.

Pendant toute sa carrière, son laboratoire d'expérimentation a été constitué par les ouvrages qu'il a construits. Ses innovations sont nées de la réponse à des problèmes posés par leur exécution, et l'amélioration de leur résistance et de leur sécurité.

Le musée de la marine de Loire de Châteauneuf-sur-Loire présente des souvenirs de ces ateliers : maquette ancienne du pont transbordeur de Nantes, section d'un câble d'acier fabriqué par Arnodin, photographies[3].

Distinctions

Il est titulaire d'une médaille de sauvetage (1874), officier de la Légion d'honneur (1912), chevalier de l'ordre royal d'Isabelle-la-Catholique et commandeur du Nichan Iftikhar.

Les Castelneuviens ont nommé en sa mémoire une rue de la cité où son fils a vécu, au no 1.

Liste d'ouvrages d'art

à câbles

Ă  haubans et contrepoids

à câbles et haubans

fin des ponts transbordeurs

  • 1909 Brest : reconstruction de celui dĂ©montĂ© Ă  Bizerte ; dĂ©truit en 1944
  • 1910 Pont transbordeur de Bordeaux : inachevĂ©, piliers dĂ©montĂ©s en 1942. Il aurait Ă©tĂ© deux fois plus long que les autres, donc deux fois plus lent. On comprend donc l'abandon d'une technique devenue inadĂ©quate en ce lieu.

Ponts suspendus (ponts fixes, non transbordeurs) construits ou restaurés par Arnodin

Pont suspendu de Tonnay-Charente

Ces ponts suspendus sont nombreux, dans toute la France et ses anciennes dépendances. Arnodin signait son travail sur une plaque de fonte : la liste est ouverte.

Ponts ferroviaires

Ponts routiers

Notes et références

  1. Didier Leinekugel Le Cocq, Ingénieurs des ponts: l'histoire de la famille Arnodin-Leinekugel Le Cocq de 1872 à 2002, La Vie du Rail, 2010 (ISBN 9782918758099), p. 24 extrait (consulté le 30 octobre 2013).
  2. Son expertise ayant été sollicitée pour le projet de ligne ferroviaire de désenclavement du Havre en 1897 (projet de ligne du Sud-Ouest).
  3. Le musée de la marine de Loire sur www.coeur-de-france.com
  4. (en) « Bridgemeister - Anosizato - Antananarivo, Madagascar », sur Bridgemeister (consulté le ).

Publications

  • Ferdinand Arnodin, Notes sur les ponts suspendus. Application du système de la suspension aux ponts de grande ouverture pour voies ferrĂ©es, p. 127-140, Annales des ponts et chaussĂ©es, 1905, 1er trimestre ( lire en ligne )
  • Michel Barres, Les premiers ponts suspendus de Ferdinand Arnodin Ă  Saint-Ilpize et Chilhac : in Cahiers de la Haute-Loire 1992, Le Puy-en-Velay, Cahiers de la Haute-Loire,

Voir aussi

Bibliographie

  • Didier Leinekugel Le Cocq, IngĂ©nieurs des ponts: l'histoire de la famille Arnodin-Leinekugel Le Cocq de 1872 Ă  2002, La Vie du Rail, 2010 (ISBN 9782918758099)

Liens externes

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