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Pont transbordeur du Martrou

Le pont transbordeur du Martrou est l’œuvre de l’ingénieur et constructeur Ferdinand Arnodin. Situé entre Rochefort et Échillais en Charente-Maritime, il a été inauguré le .

Pont transbordeur du Martrou
Pont transbordeur du Martrou
Pont transbordeur du Martrou
GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
DĂ©partement Charente-Maritime
Commune Rochefort
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 45° 54′ 58″ N, 0° 57′ 39″ O
Fonction
Franchit Charente
Fonction Traversée pour piétons et cycles
Caractéristiques techniques
Type Pont transbordeur
Longueur 175,5 m
Largeur 8[note 1] m
Hauteur 50[note 2] m
Matériau(x) maçonnerie, acier, fer, bois
Construction
Construction 1900
Ingénieur(s) Ferdinand Arnodin
Historique
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1976)[1]
Logo monument historique Patrimoine XXe s.
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Pont transbordeur du Martrou
GĂ©olocalisation sur la carte : Charente-Maritime
(Voir situation sur carte : Charente-Maritime)
Pont transbordeur du Martrou
GĂ©olocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
(Voir situation sur carte : Nouvelle-Aquitaine)
Pont transbordeur du Martrou

Présentation

Le pont transbordeur du Martrou est un ouvrage d'art métallique permettant de relier les deux rives de la Charente, entre les villes de Rochefort et d'Échillais, sans gêner la navigation des cargos qui desservent le Port de commerce de Rochefort et le Port de Tonnay-Charente. C'est le dernier pont transbordeur en fonction en France. Il se situe entre Rochefort et Échillais, dans le département de la Charente-Maritime, en région Nouvelle-Aquitaine, en France.

Ce pont est fondĂ© sur 8 piles en maçonnerie, une sous chaque soutien mĂ©tallique, d'une profondeur de 19,5 mètres sur la rive Nord cĂ´tĂ© Rochefort et 8,5 mètres sur la rive Sud cĂ´tĂ© Échillais, sur lesquelles reposent 4 pylĂ´nes mĂ©talliques hauts de 66,25 mètres qui sont situĂ©s 2 Ă— 2 de part et d'autre de la Charente. Un tablier mĂ©tallique de 175,50 mètres de long, culminant Ă  50 mètres au-dessus des plus hautes eaux oĂą circule un chariot roulant, relie ces 4 pylĂ´nes entre eux. L'espace entre les piles est de 129 mètres et l'espace de quai Ă  quai de 150 mètres.

Une nacelle située au niveau de la route permet aux usagers de passer d'une rive à l'autre. Elle est suspendue au tablier par des câbles croisés et se déplace sur les deux rails du tablier, composé de 24 paires de galets, tirée au moyen d'un câble qui descend et s'enroule et se déroule sur un treuil à tambour fixé au sol dans la machinerie qui se trouve dans un local côté Rochefort. L'énergie du treuil est fournie par un moteur électrique (à l'origine, un moteur à vapeur, jusqu'en 1927).

Historique

Les travaux du pont transbordeur en vue de remplacer un bac devenu insuffisant pour le trafic commencent en mars 1898 pour se terminer en juillet 1900, sous la direction de Ferdinand Arnodin.

Le pont est inaugurĂ© le , après 27 mois de travaux. Il aura coĂ»tĂ© 586 500 francs de l'Ă©poque, et est prĂ©vu pour transporter Ă  chaque traversĂ©e, 9 voitures Ă  cheval Ă  2 attelages et 50 piĂ©tons ou bien 200 piĂ©tons seuls. Sa capacitĂ© est de 14 tonnes. La traversĂ©e dure, hors temps d'embarquement et de dĂ©barquement, 75 secondes.

Le , Lucien Deneau passa sous le tablier du pont transbordeur de Rochefort Ă  bord de son avion[2].

Entre 1933 et 1934, des amorces de rupture sont dĂ©celĂ©es dans les poutres de rigiditĂ© des membrures infĂ©rieures. Ces poutres faisant partie du tablier sont remplacĂ©es et modifiĂ©es et des travaux de consolidation sont menĂ©s par l'entreprise Fives-Lille-Cail. La charge maximale de la nacelle passe alors Ă  16 tonnes.

Durant l'après-guerre, de nouveaux travaux de consolidation sont menĂ©s. Cependant, les temps d'attente deviennent de plus en plus longs du fait de l'augmentation du trafic sur la route qui le traverse avec quelquefois 500 m de file d'attente de part et d'autre de l'ouvrage. Dès 1967, un nouveau pont Ă  tablier levant est construit en aval Ă  une centaine de mètres et, en 1975, un budget de 1,4 million de francs est allouĂ© en prĂ©vision de la dĂ©molition du pont transbordeur. Mais le , son classement comme monument historique[1] lui Ă©vite la destruction.

Entre 1980 et 1994, le pont est réhabilité avec des financements de la CEE. 7 millions de francs seront utilisés pour la rénovation globale : remplacement de pièces métalliques de l'ossature, rénovation du platelage de la nacelle, contrôle général de toute l'ossature métallique et de toute la câblerie, mise en peinture etc. Puis il est ré-inauguré et remis en service pour une exploitation touristique à la période estivale. Les véhicules non immatriculés vélos, cyclomoteurs, etc. et les piétons peuvent de nouveau l'emprunter.

Parallèlement, le pont levant situé en aval est remplacé par le viaduc de Martrou (ou viaduc de l'estuaire de la Charente) inauguré en 1991. Construit en béton précontraint et disposant de 2 × 2 voies, il est prévu d'origine pour l'accroissement du trafic routier, à péage pour les véhicules extérieurs au département de la Charente-Maritime jusqu'au . Le pont levant est détruit quelques mois plus tard; il n'en reste aujourd'hui que la base des 4 piles en béton armé.

Début 2016 est annoncée la restauration du pont transbordeur, avec remplacement du tablier à âmes pleines datant de 1933 par un tablier à treillis comme à l'origine[3]. Les traversées à bord de la nacelle du pont transbordeur sont interrompues pendant la durée des travaux. La réouverture au public est annoncée pour l'anniversaire de ses 120 ans[4].

Cinéma

De mai à août 1966, le transbordeur sert de décor à la scène inaugurale du film de Jacques Demy, Les Demoiselles de Rochefort où l'on voit arriver la caravane foraine traversant la Charente, et où la nacelle suspendue fait office de plateau pour une composition chorégraphique. Jacques Demy avait envisagé de le faire peindre en rose pour son film[3], mais les habitants refusèrent[5]. C'était alors le dernier pont-transbordeur utilisé en France.

Il apparaît également à maintes reprises dans le téléfilm La boule noire (2014) de Denis Malleval, adapté du roman de Georges Simenon.

Galerie d'images

  • Pont transbordeur vu cĂ´tĂ© rive nord.
    Pont transbordeur vu côté rive nord.
  • Pont transbordeur vu cĂ´tĂ© rive sud.
    Pont transbordeur vu côté rive sud.
  • Vue d'ensemble du pont-transbordeur. En bas le local machinerie
    Vue d'ensemble du pont-transbordeur. En bas le local machinerie
  • La nacelle avec les passages piĂ©tons de chaque cĂ´tĂ©.
    La nacelle avec les passages piétons de chaque côté.
  • La nacelle en translation au dessus du fleuve.
    La nacelle en translation au dessus du fleuve.
  • Piles de fondations du pont en maçonnerie avec les articulations situĂ©es en bas des piles mĂ©talliques .
    Piles de fondations du pont en maçonnerie avec les articulations situées en bas des piles métalliques .
  • Massif d'ancrage situĂ© de chaque cĂ´tĂ© sur les rives qui servent Ă  l'Ă©quilibre du pont.
    Massif d'ancrage situé de chaque côté sur les rives qui servent à l'équilibre du pont.

Notes et références

Notes

  1. entre les poutres des rails
  2. au-dessus des plus hautes eaux

Références

  1. « Pont transbordeur du Martrou », notice no PA00104870, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Pont transbordeur de Rochefort-Martrou sur Structurae.
  3. David Briand, « Un géant de fer mis à nu », Sud Ouest, 13 janvier 2016, p. 8-9.
  4. Site officiel du Pont Transbordeur, consulté le 25 novembre 2019.
  5. Marc Lemonier, Guide des lieux cultes du cinéma en France, Horay, , p. 107.

Voir aussi

Bibliographie

  • Brochure Le Pont Transbordeur de Martrou (Charente-Maritime), document proposĂ© par l'Office du Tourisme d'Échillais.
  • Le Transbordeur de Rochefort (MĂ©moire du Poitou-Charentes), Les productions du Pertuis

Articles connexes

Liens externes

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