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Pont transbordeur de Rouen

Le pont transbordeur de Rouen (1899-1940), Ĺ“uvre de l’ingĂ©nieur Ferdinand Arnodin fut, jusqu'en 1940, le dernier ouvrage d'art Ă  franchir la Seine avant son estuaire. Il permettait la traversĂ©e du fleuve au moyen d'une nacelle, Ă  environ 700 mètres du pont Boieldieu, Ă  hauteur de l’actuel pont Guillaume-le-ConquĂ©rant.

Pont transbordeur de Rouen
Image illustrative de l’article Pont transbordeur de Rouen
GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion Haute-Normandie
Département Seine-Inférieure
Commune Rouen
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 49° 26′ 23″ N, 1° 04′ 52″ E
Fonction
Franchit Seine
Fonction Traversée pour piétons, cycles et véhicules légers
Caractéristiques techniques
Type Pont transbordeur
Longueur 143 m
Largeur 13 m
Hauteur 70 m
Matériau(x) acier
Construction
Construction 1899
Ingénieur(s) Ferdinand Arnodin
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Pont transbordeur de Rouen
GĂ©olocalisation sur la carte : Normandie
(Voir situation sur carte : Normandie)
Pont transbordeur de Rouen
GĂ©olocalisation sur la carte : Seine-Maritime
(Voir situation sur carte : Seine-Maritime)
Pont transbordeur de Rouen

Histoire

La municipalité rouennaise décida de sa construction le [1], pour faciliter les communications entre les deux rives de la Seine reliées, à la fin du XIXe siècle, seulement par trois ouvrages aériens, dont un exclusivement ferroviaire. L'exécution des travaux et la concession furent confiées à Ferdinand Arnodin qui avait déjà participé à la construction de nombreux ouvrages d'art et qui commença le chantier durant l'automne 1897[2].

Le quai Gaston-Boulet et le pont transbordeur.

Son inauguration, sans cérémonie, eut lieu le [3], c'était le second pont transbordeur d'Europe à être mis en service après celui de Portugalete, près de Bilbao sur l'embouchure de la rivière Nervión[2]. Sa nacelle, peinte dans un premier temps en vert et blanc, puis en saumon, rendit d'inappréciables services aux piétons, chariots ou automobiles, surtout lors de la Première Guerre mondiale, Ferdinand Arnodin ayant, dans un geste patriotique, établi la gratuité du passage[1]. Quelques anecdotes restent attachées au pont transbordeur : le , l'aviateur Marcel Cavelier passa sous le pont en aéroplane[4] et remporta ainsi le prix Claudel, soit 1000 francs, grâce à cette performance effectuée avec un monoplan Deperdussin à moteur Gnome [5] ; il servit aux essais des pionniers du parachutisme[6], le nageur polonais Willy Wolf y fit un plongeon remarquable le [7] - [8] - [9].

Interrompu pour réfection générale de mai 1926 à juillet 1930[1], le service reprit jusqu'au , lorsque les soldats français firent sauter le pont pour ralentir l'avancée de l'armée allemande[6]. Cette destruction se fit dans la plus grande confusion ; la navigation n'ayant pas été interrompue sur le fleuve, le tablier en s'effondrant, s'écrasa sur un remorqueur, le Houdon, chargé de réfugiés, qui coula immédiatement[10].

Cet ouvrage garde encore aujourd’hui, pour les anciens Rouennais, une valeur de symbole. Une exposition sur ce pont a lieu en 2007 au Musée maritime de Rouen[11].

Description technique

La nacelle, remarquez l'abri de 1re classe Ă  droite, de 2e classe Ă  gauche.
Autre vue du pont transbordeur.

Ses dimensions gĂ©nĂ©reuses, 143 mètres de long, sa hauteur de 70 mètres et son tirant d'air de 51 mètres[12], offraient la possibilitĂ© aux grands voiliers de remonter jusqu'aux quais extrĂŞmes du port maritime de Rouen. Si ce n'Ă©tait pas le plus long des ponts transbordeurs de France, il offrait une hauteur au-dessus du niveau moyen du fleuve supĂ©rieure Ă  celle de ses homologues (Brest, Rochefort-Martrou sur la Charente, Nantes et Marseille)[2].

L'ouvrage de Rouen Ă©tait de type suspendu semi-rigide Ă  tablier rectiligne et haubans d'ancrage Ă  terre situĂ©s en dehors des emprises du pont, technique Ă©galement employĂ©e pour les transbordeurs de Brest et de Rochefort-Martrou construits par Arnodin (les ponts de Nantes et de Marseille Ă©tant de type cantilever)[3]. Deux passerelles Ă©taient installĂ©es de chaque cĂ´tĂ© du tablier et accessibles par des escaliers, l'une d'elles Ă©tait ouverte aux piĂ©tons et permettait de bĂ©nĂ©ficier d'un panorama sur la Seine et la ville[13]. Le chariot porteur reposait par des galets sur deux rails soutenus par les poutres du tablier et supportait une nacelle de 130 m2 pouvant recevoir une charge de 15 tonnes. Cette nacelle comportait une chaussĂ©e centrale bordĂ©e de deux abris, l'un de première classe vitrĂ© et pourvu de sièges, l'autre de seconde classe, simplement couvert[3]. L'installation motrice fonctionnait selon le principe du touage. Un câble, fixĂ© aux extrĂ©mitĂ©s du tablier, passait sur les poulies du chariot, descendait s'enrouler sur le tambour d'un treuil portĂ© par un arceau surplombant la nacelle. Le treuil Ă©tait actionnĂ© par deux moteurs Ă©lectriques (le pont de Rouen Ă©tant le premier Ă  utiliser l'Ă©lectricitĂ©)[13].

Notes et références

  1. Bertin 1994, p. 193
  2. Chapuis 1966, p. 38
  3. Croguennec 2000, p. 38
  4. Cécile-Anne Sibout, « Cavelier : il l'a fait ! », Paris-Normandie, 8 mai 2009.
  5. Le 5 mai 1912 dans le ciel : Cavelier remporte les 1 000 francs du prix Claudel, Air Journal
  6. Chapuis 1966, p. 40
  7. « Un plongeon sensationnel », Journal de Rouen, 30 mars 1915.
  8. Paul Le Trevier, 9 Juin 1940 : Ce jour où Rouen tomba, Rouen, Éditions de Rameau, , 208 p. (ISBN 978-2-9522138-5-1), p. 31.
  9. Il se tua le 31 mai de la même année en sautant du pont transbordeur de Nantes.
  10. Pailhès 1994, p. 147.
  11. Dossier sur l'exposition sur le site du Musée maritime de Rouen.
  12. Le pont transbordeur de Rouen sur le site Structurae.
  13. Chapuis 1966, p. 39

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : source utilisée pour la rédaction de cet article

  • Michel Croguennec, « Les Cent ans du premier pont transbordeur de France », Bulletin des Amis des monuments rouennais 1999-2000, Rouen,‎ , p. 34-45 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jacques Chapuis, « Les transports urbains dans l’agglomĂ©ration rouennaise », Chemins de fer rĂ©gionaux et urbains, no 72,‎ (ISSN 1141-7447) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jacques Sigot, La France des transbordeurs : Bordeaux, Brest, Marseille, Nantes, Rochefort, Rouen, Saint-Cyr-sur-Loire, Éditions Alan Sutton, , 188 p. (ISBN 2-84910-262-8)
  • HervĂ© Bertin, Petits trains et tramways haut-normands, Le Mans, CĂ©nomane/La Vie du Rail, , 224 p. (ISBN 2-905596-48-1 et 2902808526) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Yvon Pailhès, Rouen : un passĂ© toujours prĂ©sent… : rues, monuments, jardins, personnages, Luneray, Bertout, , 285 p. (ISBN 2-86743-219-7, OCLC 466680895), p. 228-229 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Guy Pessiot (prĂ©f. Daniel LavallĂ©e), Histoire de Rouen 1850-1900, Rouen, P'tit Normand, , 249 p. (ISBN 9782906258853), p. 200-203

Voir aussi

Liens externes

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