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Christophe-Gabriel Allegrain

Christophe-Gabriel Allegrain, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un sculpteur français.

Christophe-Gabriel Allegrain
Joseph Siffrein Duplessis, Portrait de Christophe-Gabriel Allegrain (vers 1775), Paris, musée du Louvre.
Naissance
Décès
(Ă  84 ans)
Paris
Nationalité
Activités
Lieux de travail
Père
Enfant
Gabriel Allegrain (d)

Biographie

Petit-fils d'Étienne Allegrain (vers 1650-1733), peintre de paysage, et fils de Gabriel Allegrain (vers 1680-1733), également membre de l'Académie, Christophe-Gabriel Allegrain est le beau-frère et collaborateur du sculpteur Jean-Baptiste Pigalle. Il devient sculpteur du roi et membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture, dont il fut le recteur et doyen.

Au tout début du XVIIIe siècle, Christophe-Gabriel Allegrain s'installe à Paris dans le quartier du Marais, le long de la rue du Rempart (actuelle rue Meslay), où il établit son atelier sur l'emplacement des anciens remparts de Philippe Auguste et de Charles V[1]. Parmi les artistes qui ont alors leur atelier dans cette rue se trouvent le sculpteur Robert Le Lorrain, ainsi que Jean-Baptiste Pigalle, son collaborateur, dont il épouse la sœur Geneviève Charlotte Pigalle (1713-avant 1744)[2].

Succédant à Lambert Sigisbert Adam (1700-1759), il est nommé professeur de sculpture à l'Académie royale de peinture et de sculpture le et sera remplacé par Louis Jean-Jacques Durameau en 1781[3].

Ĺ’uvres dans les collections publiques

Jean Bologne, Venus della Groticella, Florence, grotte de Buontalenti.
  • Paris, musĂ©e du Louvre :
    Baigneuse ou Vénus au bain (1767), Paris, musée du Louvre.
    • Baigneuse ou VĂ©nus au bain, Salon de 1767, statue en marbre, 174 Ă— 62 Ă— 67,5 cm[4]. En 1755, le marquis de Marigny, directeur des Bâtiments du Roi, passe commande Ă  Allegrain d'une VĂ©nus pour le château de Choisy. L'esquisse en terre-cuite est prĂ©sentĂ©e au salon de 1757, mais n'est guère remarquĂ©e. En 1767, le grand marbre est achevĂ© et exposĂ© dans l'atelier du sculpteur. La mĂŞme annĂ©e, il est prĂ©sentĂ© au Salon, et reçoit des Ă©loges, notamment de Denis Diderot dont le commentaire est restĂ© cĂ©lèbre : « Belle, belle, sublime figure ; ils disent mĂŞme la plus belle, la plus parfaite figure que les modernes aient faite […] Les belles Ă©paules, qu'elles sont belles, comme ce dos est potelĂ©, quelle forme de bras, quelles prĂ©cieuses, quelles miraculeuses vĂ©ritĂ©s de nature dans toutes ces parties ». L'Ĺ“uvre est ainsi unanimement apprĂ©ciĂ©e malgrĂ© la mauvaise qualitĂ© du marbre fourni au sculpteur, souffrant de plusieurs veines bleuâtres. Il s'agit de la première commande importante passĂ©e au sculpteur, et Diderot avouera dans une lettre de mai 1768 au sculpteur Falconet : « Eh bien cet Allegrain dont je n'avais jamais entendu parler, vient de faire une VĂ©nus au bain qui fait l'admiration, mĂŞme des maĂ®tres de l'art ». Allegrain s'est sensiblement inspirĂ© d'un petit bronze du sculpteur maniĂ©riste Jean de Bologne, Baigneuse posant le pied sur un vase de parfum (plusieurs exemplaires connus), reprenant la ligne sinueuse du corps, les Ă©paules tombantes, la poitrine haute et menue, et la coiffure composĂ©e de nattes sophistiquĂ©es. L'Ĺ“uvre a intriguĂ© les contemporains par sa pose sensuelle, se penchant en avant, avec une inclinaison dĂ©licate de la tĂŞte, qui a d'ailleurs nĂ©cessitĂ© de laisser un pont derrière la nuque pour renforcer la sculpture. Le visage est animĂ© d'un discret sourire et d'un plissement Ă  l'Ĺ“il gauche, sollicitant la complicitĂ© du spectateur. On note le naturalisme du corps, les chairs pleines, laissant apparaĂ®tre des bourrelets et plis sur le ventre, les hanches, et le creux du bras, si admirĂ©s par Diderot. La sculpture est acquise par Louis XV qui l'offre en 1772 Ă  sa favorite madame du Barry, qui l'installe alors dans le parc du château de Louveciennes ;
    • Diane surprise par ActĂ©on, dite aussi Diane au bain, 1778, statue en marbre[5] ;
      Diane au bain (1778), musée du Louvre.
    • Georges Gougenot et sa femme, 1767, attribuĂ© Ă  Allegrain, mĂ©daillon ;
    • Narcisse ;
    • Saint Paul, statue en marbre, destinĂ©e Ă  la cathĂ©drale Saint-Louis-des-Invalides, elle fut terminĂ©e par Louis-Philippe Mouchy.
  • Sèvres, musĂ©e national de cĂ©ramique :

Salons

  • 1747 : Le Satyre de Marsyas, plâtre ; Narcisse se mirant dans l'eau, plâtre.
  • 1753 : Narcisse se mirant dans l'eau, marbre.
  • 1757 : Un enfant, statue en marbre destinĂ©e au tombeau de M. DuprĂ©.
  • 1769 : Le Sommeil et Le Matin, bas-reliefs.

Élèves

Notes et références

  1. Remparts qui avaient donné leurs noms à cette rue, et qui furent démolis sur ordre de Richelieu.
  2. Le mariage a lieu le Ă  l'Ă©glise Saint-Nicolas-des-Champs Ă  Paris. Les tĂ©moins sont Robert Le Lorrain, sculpteur, Gabriel Allegrain, graveur, Nicolas Jean Pigalle, menuisier, Étienne Allegrain (vers 1650-1733), peintre. Assiste Ă©galement Ă  la cĂ©rĂ©monie le peintre Pierre Pigalle (1706-1753), beau-frère du mariĂ© (cf. « GĂ©nĂ©alogie de Christophe Gabriel Allegrain Â» par Villemade, sur Geneanet).
  3. FrĂ©dĂ©ric Chappey, « Les professeurs de l'École des beaux-arts (1794-1873) Â», Romantisme, n°93. p. 95-101.
  4. Notice no 504, base Atlas, musée du Louvre.
  5. Notice no 505, base Atlas, musée du Louvre.
  6. photo.rmn.fr.

Annexes

Bibliographie

  • Geneviève Bresc-Bautier, Isabelle Leroy-Jay Lemaistre (sous la direction de Jean-RenĂ© Gaborit, avec la collaboration de Jean-Charles Agboton, HĂ©lène Grollemund, Michèle Lafabrie, BĂ©atrice Tupinier-Barillon), MusĂ©e du Louvre. dĂ©partement des sculptures du Moyen Ă‚ge, de la Renaissance et des temps modernes. Sculpture française II. Renaissance et temps modernes, vol. 1 « Adam - Gois Â», Paris, Éditions de la RĂ©union des musĂ©es nationaux, 1998.

Liens externes

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