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Jean-Baptiste Pigalle

Jean-Baptiste Pigalle, né le à Rueil-Malmaison et mort le à Paris, est un sculpteur français.

Jean-Baptiste Pigalle
Marie-Suzanne Roslin, Portrait de Pigalle sculpteur, assis, un costume de chevalier de Saint Michel (1770), devant la statue de Louis XV, Paris, musée du Louvre.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  71 ans)
Paris
SĂ©pulture
Activité
Période d'activité
Ĺ’uvres principales
Voltaire nu (d), Mercury (d)

Biographie

Pierre Loison, Statue de Jean-Baptiste Pigalle, façade de l'hôtel de ville de Paris.

Issu d'une famille d'ébénistes, Jean-Baptiste Pigalle apprend la sculpture auprès de Robert Le Lorrain puis de Jean-Baptiste Lemoyne. Sa demande d'admission à l'école des Beaux-arts est rejetée[1]. Il subit surtout l'influence de Bouchardon.

Ayant échoué au prix de Rome, il se rend en Italie en 1734 dans le but d'apprendre de nouvelles techniques. Grâce au soutien financier de Guillaume II Coustou, il peut y rester jusqu'en 1739[1].

À Paris, il habitait dans une maison construite par son père en 1715 au no 42 de la rue Meslay, rue dans laquelle il collaborait avec Christophe-Gabriel Allegrain qui y avait son atelier. Grâce au succès de Mercure attachant sa talonnière qu'il sculpta en 1740, il entre à l'École des Beaux-Arts[2] et devient académicien en 1744[1].

Considéré comme un maître par ses contemporains, son œuvre est à la charnière des courants baroque et néo-classique. Pigalle était un artiste bien connu dans les milieux de la noblesse, où il était très prisé. Devant le succès qu'il remporte, Madame de Pompadour, véritable mécène de l'art, le place en 1750 sous sa tutelle. Sa renommée est telle qu'il reçoit ensuite des commandes des plus hauts personnages, même le Roi[2]. Il sculpte le corps de grands intellectuels comme Voltaire ou Diderot, dont il serait d'après une lettre de celui-ci à sa femme fin , le parrain de la petite-fille.

Il avait une collection de peintures dont au moins six tableaux de Chardin.

Mort en 1785, il est inhumé à Paris au cimetière du Calvaire. Il a épouse sa nièce Marie-Marguerite Victoire Pigalle (1751-1806), il devient donc à la fois l'oncle et le beau frère du peintre Jean-Pierre Pigalle. Le sculpteur Paul Dubois (1829-1905) est son petit-neveu.

Ĺ’uvres dans les collections publiques

En Allemagne
En France
  • Chaumot, château de Chaumot, chapelle Marie-Madeleine : Christ en ivoire, trois pieds de haut, fixĂ© sur son piĂ©destal par trois vis d'or, commandĂ© en 1771 par le prince Xavier de Saxe. Ĺ’uvre disparue.
  • Lyon, Ă©glise Saint-Bruno-lès-Chartreux de Lyon : quatre Ă©vangĂ©listes inspirĂ©s de Jules Romain (1739)
  • OrlĂ©ans, musĂ©e des beaux-arts :
    • Le Nègre Paul, vers 1760, buste en terre cuite. Il s'agit du serviteur de Thomas Aignan Desfriches Ă  OrlĂ©ans chez qui rĂ©sidait Pigalle ;
    • Thomas Aignan Desfriches, vers 1760, buste en terre cuite.
  • Paris
    • cathĂ©drale Notre-Dame : Tombeau du comte d'Harcourt, 1769-1776. Le comte, dont le corps dĂ©charnĂ© est rendu avec grand rĂ©alisme, appelle sa femme afin qu'elle le rejoigne dans la tombe. Cette allĂ©gorie symbolise la fidĂ©litĂ© conjugale.
    • Ă©glise Saint-Sulpice :
      • Vierge Ă  l'Enfant, 1774, statue en marbre ;
      • deux BĂ©nitiers, marbre.
    • Ă©glise Saint-Eustache, abside : Vierge Ă  l'Enfant, 1748, statue en marbre.
    • musĂ©e Jacquemart-AndrĂ© : Tireuse d'Ă©pine.
    • musĂ©e du Louvre :
      • Mercure rattachant ses talonnières, 1744, statue plus petite que nature en marbre. Cette sculpture valut Ă  Pigalle son admission Ă  l'AcadĂ©mie des beaux-arts[3] ;
      • Mercure rattachant ses talonnières, 1753, statue en plomb[4] ;
      • L'Amour embrassant l'AmitiĂ©, 1758, groupe en marbre. ExĂ©cutĂ© pour Madame de Pompadour[5] ;
      • Madame de Pompadour en AmitiĂ©, 1753, statue grandeur nature en marbre[6] ;
      • Voltaire nu, 1776, statue grandeur nature en marbre. En 1770, Jean-Baptiste Pigalle est chargĂ© par un groupe d'Ă©crivains (Diderot, d'Alembert, HelvĂ©tius, Raynal, Marmontel, Grimm, Morellet, etc.) rassemblĂ©s chez Mme Necker, d'exĂ©cuter une statue de Voltaire, le patriarche de la rĂ©publique des Lettres. Après s'ĂŞtre rendu Ă  Ferney pour modeler le visage du philosophe, le sculpteur conçut cette Ĺ“uvre spectaculaire qui fit scandale. Longtemps possession de l'Institut de France elle a Ă©tĂ© Ă©changĂ©e en 1962 contre le tombeau de Mazarin, une Ĺ“uvre de Antoine Coysevox qui avait Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e pendant la rĂ©volution ;
      • Portrait de Diderot, 1777, buste en bronze, 41 Ă— 34 Ă— 25 cm. Ce buste, sculptĂ© ad vivum, porte au revers l'inscription suivante : « En 1777. Diderot par Pigalle, son compère, tous deux âgĂ©s de 63 ans ». L'Ĺ“uvre sera acquise par des descendants de l'Ă©crivain[7].
      • Autoportrait, vers 1777, buste en terre cuite[8] ;
      • Fillette Ă  l'oiseau et Ă  la pomme, 1784, groupe en marbre ;
      • L'Enfant Ă  la cage, Salon de 1750, groupe en marbre[9] ;
      • Portrait de Georges-Martin GuĂ©rin, chirurgien-major des Camps et ArmĂ©es du roi, des « Mousquetaires noirs » et de l'hĂ´pital de la CharitĂ© (1710-1791), vers 1770-1780, buste en bronze[10] ;
      • Portrait de Jean-Nicolas Moreau, buste en terre cuite[11] ;
      • Maquette du mausolĂ©e du marĂ©chal de Saxe, entre 1771 et 1776, esquisse en cire peinte et bois[12] ;
      • Louis XV en empereur romain, modèle de 1770 d'après Jean-Baptiste Pigalle, statuette, biscuit en porcelaine tendre, Manufacture royale de porcelaine de Sèvres[13].
  • Reims :
  • Strasbourg, Ă©glise protestante Saint-Thomas : MausolĂ©e du marĂ©chal de Saxe, 1753-1765. Ce monument, fidèle Ă  la tradition baroque, est conçu comme une vĂ©ritable mise en scène théâtrale. Le dynamisme de l'ensemble est rendu par les attitudes des personnages aux visages pathĂ©tiques et par le jeu des drapĂ©s. Seule la figure de Maurice de Saxe Ă©quilibre la composition. Debout, au centre de la scène, le marĂ©chal semble Ă©chapper Ă  toute cette agitation douloureuse dont il est la cause.
  • Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon : Portrait de Mademoiselle d'Harcourt, 1751-1754, buste en terre cuite.

Élèves


Hommages

En 1803, son nom est donné à une rue de Paris où il avait son atelier, puis à la place au bout de cette rue, et de là au quartier mondialement connu de Pigalle (ainsi qu'une station de métro)[14]. Une rue de Gray, menant au Musée Baron-Martin, porte son nom.

En 1976, un cratère de la planète Mercure est nommé Pigalle en son honneur[15].

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Ernest Coyecque, « La maison mortuaire de Pigalle, rue La Rochefoucault, no 12 », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, Imprimerie de Daupeley-Gouverneur, Nogent-le-Rotrou, Paris, 1914.
  • Jean-RenĂ© Gaborit, Jean-Baptiste Pigalle : 1714-1785. Sculptures du MusĂ©e du Louvre, Paris, RĂ©union des musĂ©es nationaux, 1985, 103 p. (ISBN 2-7118-2029-7).
  • Louis RĂ©au, J.-B. Pigalle, Paris, P. TisnĂ©, 1950, 187 p. et 52 planches.
  • Samuel-Élie Rocheblave, Jean-Baptiste Pigalle, Paris, E. LĂ©vy, 1919 ?, 388 p. et 38 planches.
  • Jacques Soyer, Projet par Pigalle d'un monument Ă  Ă©lever Ă  OrlĂ©ans en l'honneur de Jeanne d'Arc, 1761, OrlĂ©ans, P. Pigelet et fils, 1908, 4 p.

Liens externes

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