Accueil🇫🇷Chercher

Mohammed Khadda

Mohammed Khadda, nĂ© le Ă  Mostaganem et mort le Ă  Alger, est un peintre, sculpteur et graveur algĂ©rien. Il est considĂ©rĂ© comme l'un des « fondateurs Â» de la peinture algĂ©rienne contemporaine et l'un des principaux reprĂ©sentants des « peintres du signe Â».

Mohammed Khadda
Mohammed Khadda vers 1981
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
محمد خدة
Nationalité
Activité
Mouvement
Ĺ’uvres principales
  • Peinture murale, Ministère de l'Enseignement supĂ©rieur, Alger.
  • Monument aux martyrs, M'Sila (9 m Ă— 25 m).
signature de Mohammed Khadda
Signature

Biographie

1930-1953 - Mostaganem

Bendehiba Khadda, père du peintre, né en 1912 dans la commune de La Mina (wilaya de Tiaret), était arrivé encore jeune à Mostaganem, déjà atteint comme des dizaines de milliers d'Algériens à l'époque, de trachome. Garçon-cocher sur la diligence Mostaganem-Tiaret, poseur de rails, docker, il était, totalement aveugle, devenu garçon d'écurie. Selon lui « Benkhedda », simplifié par l'état civil français dans sa transcription, correspondait au nom de la tribu à laquelle appartenait la famille, de son vrai nom « Ladjel ». Nebia El Ghali, mère du peintre, était née vers 1911 à Zemmora (wilaya de Relizane). Un colon ayant acheté vers 1920 le territoire ancestral, sa famille avait été massacrée par la tribu s'éprouvant spoliée, qui avait été ensuite décimée par l'armée. Le grand-père et le grand-oncle du peintre, emprisonnés à Berrouaghia et libérés vers 1942, mourront peu de temps après. Quand les parents du peintre se marient en 1929, sa mère elle aussi est aveugle[1].

La vieille ville de Mostaganem

NĂ©, d'après les registres, le Mohammed Khadda est l'aĂ®nĂ© de cinq enfants, deux mourant en bas âge. Il entre en 1936 Ă  l'Ă©cole indigène de Tigditt, quartier arabe de Mostaganem. En 1942, la famille fuyant la famine et partant Ă  pied Ă  Zemmora, il porte alors son frère sur ses Ă©paules. La tante qui l'hĂ©berge n'Ă©tant pas moins misĂ©rable, c'est trois mois plus tard le retour Ă  Mostaganem oĂą il se trouve, après un plaidoyer de son père, repris Ă  l'Ă©cole. En 1943 il reçoit le diplĂ´me qui donne accès au lycĂ©e. Il est temps pour son père qu'il trouve un travail mais son instituteur lui obtient un an de rĂ©pit puis en 1944, Khadda ayant obtenu certificat d'Ă©tudes, le fait embaucher Ă  l'imprimerie de l'« AĂ®n Sefra Â». Il y commence Ă  dessiner et faire des croquis pour les imprimĂ©s Ă  rĂ©aliser. Le soir il fait de la reliure, lisant les livres qui lui sont confiĂ©s, Hafid, Djami, Omar Khayyam, Mohamed Abduh, Taha Hussein, Gide, AndrĂ© Breton, Cocteau[2].

Autour de 1947 Khadda rencontre Abdallah Benanteur, s'inscrit à une école de dessin par correspondance, réalise ses premières aquarelles, puis des pastels et des peintures. Il approfondit son approche de la peinture aux hasards de ses rencontres dans les librairies et aux marchés aux puces. En 1948 il va rendre visite avec Benanteur à un ami hospitalisé au sanatorium de Rivet, aujourd'hui Meftah, et découvre le Musée des Beaux-Arts d'Alger où il voit longuement les toiles de Delacroix, Fromentin, Chassériau, Dinet, les sculptures de Rodin et de Bourdelle[3].

Le sentiment national progresse dĂ©cisivement en cette Ă©poque. Khadda dĂ©couvre ainsi la pensĂ©e de Ben Badis, adhère un moment Ă  la Jeunesse de l'UDMA de Ferhat Abbas. Il a pour amis l'homme de théâtre Abderrahmane Kaki, Mohammed Tengour, qui milite pour le PPA indĂ©pendantiste de Messali Hadj, Mustapha KaĂŻd, acquis Ă  l'idĂ©al communiste. Il suit les cours d'arabe donnĂ©s dans un garage, bientĂ´t fermĂ© par la police, frĂ©quente les cinĂ©-clubs et Ă©largit Ă  travers les films de Cocteau et de Buñuel sa connaissance du surrĂ©alisme. Il va frĂ©quemment voir Ă  Oran les expositions de la galerie d'avant-garde « Colline Â» de Robert Martin. Il Ă©crit des poèmes, s'essaie Ă  la sculpture (pierre, plâtre et terre) et peint sur le motif avec Benanteur autour de Mostaganem[3].

1953-1963 - Paris

Khadda quittant en aoĂ»t 1953 l'imprimerie oĂą il travaille depuis près de dix ans, les deux jeunes peintres embarquent Ă  Oran pour Marseille, arrivent Ă  Paris oĂą ils visitent longuement musĂ©es et galeries, frĂ©quentent le Studio des Ursulines et la CinĂ©mathèque française, les théâtres et cabarets de jazz. Khadda trouve rapidement du travail dans des imprimeries, dessine le soir Ă  l'AcadĂ©mie de la Grande Chaumière de Montparnasse. En 1954 il retrouve Mustapha KaĂŻd qui lui fait connaĂ®tre le comĂ©dien Mustapha Kateb (premier directeur, après l'IndĂ©pendance, du Théâtre national algĂ©rien) et son cousin le romancier Kateb Yacine: ils forment pendant des annĂ©es, selon les mots du peintre, « une joyeuse Ă©quipe Â». Il croise Ă©galement les romanciers Mohammed Dib et Malek Haddad, le peintre M'hamed Issiakhem, fait la connaissance en 1956 du poète Jean SĂ©nac[4].

Ayant adhéré au Parti communiste algérien, dont il est exclu trois mois pour avoir réclamé « du temps pour peindre » et où il est considéré avec suspicion pour ses propos sur la peinture soviétique[5], Khadda milite pour l'indépendance de l'Algérie. Il expose en janvier 1955 au Salon de la jeune peinture présenté au Musée d'art moderne de la ville de Paris puis en juillet à celui des réalités nouvelles (auquel il participe encore en 1957 et 1958) et réalise sa première exposition personnelle en octobre 1961.

Auprès d'Andrée Clair, militante elle aussi, Khadda multiplie les rencontres, Édouard Pignon et Hélène Parmelin, Natha et Gildo Caputo. L'indianiste Madeleine Biardeau lui prête durant l'été son appartement dans lequel il peint et reçoit la visite de l'historienne de la philosophie Geneviève Rodis-Lewis qui lui achète plusieurs œuvres[6], tout comme Jeanne Coppel[5].

En 1959 Khadda épouse Claudine Lacascade, d'origine lilloise, venue en Algérie en 1956 comme institutrice, arrêtée pour aide aux combattants algériens, enfermée à la prison de Barberousse pendant deux ans, aux côtés d'Anna Gréki, puis celle de Beni Messous avant d'être expulsée[5]. Après la naissance de leur fils Rachid, la famille s'installera à Vitry-sur-Seine, s'agrandira de deux filles, Safia et Hadya, mais se séparera sept ans plus tard[5].

1963-1991 - Alger

Invitation pour l'exposition de Khadda Ă  Alger en 1966

Mohammed Khadda rentre en 1963 en AlgĂ©rie. « Un moment dĂ©cisif de sa carrière s'est jouĂ© en 1963, quand il dĂ©cidait de quitter Paris oĂą il s'Ă©tait Ă©tabli depuis dix ans Â», note François Pouillon. « Il aurait pu y rester, et ĂŞtre comptĂ© dans cette Ă©cole de Paris composĂ©e essentiellement de migrants. Il choisit le retour auprès des siens et c'est dans cet espace dĂ©sormais qu'il dĂ©ploie son activitĂ© d'artiste et de militant. (...) Il ne devait jamais reconsidĂ©rer cette dĂ©cision, ni mĂŞme formuler une autre histoire possible»[7]. InstallĂ© d'abord Ă  Blida oĂą il dirige pendant quelques mois une imprimerie, puis Ă  Alger, il participe Ă  l'exposition des Peintres algĂ©riens organisĂ©e la mĂŞme annĂ©e pour les « FĂŞtes du 1er novembre »[8] et prĂ©facĂ©e par Jean SĂ©nac puis en 1964 Ă  celle qui est prĂ©sentĂ©e Ă  Paris au MusĂ©e des arts dĂ©coratifs. Membre fondateur en 1964 de l'Union Nationale des Arts Plastiques dont il sera le secrĂ©taire de 1972 Ă  1975, il y dĂ©fend la peinture non figurative violemment dĂ©noncĂ©e Ă  cette Ă©poque.

Khadda illustre en 1964 les couvertures des deux premiers numĂ©ros (avril-mai[9] et juillet-aoĂ»t[10]) de la revue culturelle Novembre, ainsi que deux recueils de poèmes, La Rose et l'ortie de Jean SĂ©nac la mĂŞme annĂ©e, Pour ne plus rĂŞver de Rachid Boudjedra l'annĂ©e suivante. Il crĂ©e Ă©galement des dĂ©cors et costumes pour le Théâtre national algĂ©rien d'Alger en 1965 et le théâtre rĂ©gional d'Oran (Abdelkader Alloula) en 1966. Khadda expose la mĂŞme annĂ©e Ă  Alger Ă  la galerie Pilote animĂ©e par Edmond Charlot qui publie la plaquette ÉlĂ©ments pour un art nouveau (Un acte de foi, par Anna GrĂ©ki; Pour un dialogue, par Mohammed Khadda). Sous le mĂŞme titre ÉlĂ©ments pour un art nouveau, Khadda publiera en 1971 une introduction Ă  l'histoire de l'art en AlgĂ©rie depuis les fresques du Tassili n'Ajjer, l'art berbère de Kabylie et l'art arabe jusqu'aux premiers peintres algĂ©riens et le « nouveau souffle Â» de la gĂ©nĂ©ration suivante.

Khadda ne cesse simultanĂ©ment de poursuivre son activitĂ© de militant auprès du Parti de l'avant-garde socialiste (PAGS), fondĂ© en janvier 1966 par Bachir Hadj Ali et dirigĂ© par Sadek Hadjerès, qui reprend l'hĂ©ritage du Parti communiste algĂ©rien interdit en 1962 par le prĂ©sident Ben Bella. Le PAGS ne sera jamais officiellement reconnu avant 1989. Après la prise du pouvoir par Houari Boumediène le , Bachir Haj Ali avait crĂ©Ă© avec la gauche du FLN, l’« Organisation de la RĂ©sistance Populaire » (ORP). Il est en septembre arrĂŞtĂ© et torturĂ© dans les locaux de la SĂ©curitĂ© militaire Ă  Alger. TransfĂ©rĂ© en novembre Ă  la prison de Lambèse il Ă©crit L’Arbitraire, qui dĂ©crit les tortures qu'il subit, et dont il conservera de graves sĂ©quelles, publiĂ© en 1966 aux Editions de Minuit. LibĂ©rĂ© en 1968, Bachir Hadj Ali, assignĂ© Ă  rĂ©sidence Ă  SaĂŻda puis Ain Sefra, interdit de sĂ©jour dans les grandes villes algĂ©riennes, ne regagnera Alger qu'en 1974. En 1968 Khadda dĂ©die son tableau Torture ou Martyre (162 Ă— 130 cm) Ă  son camarade et ami. Il en reprend en 1969 le thème pour une estampe, Martyr (29 Ă— 16,5 cm) et Ă  l'occasion d'une exposition en 1970 de ses peintures Ă  Alger consacre Ă  Bachir Hadj Ali l'essentiel de la prĂ©face qu'il Ă©crit sous le titre de DĂ©dicace, pour Bachir[11].

Le Monument aux martyrs à M'Sila en cours de réalisation

En 1968 Khadda rencontre Naget BelkaĂŻd qu'il Ă©pouse, leur fille Jawida naissant en 1972. Après trois dĂ©cennies dans les diffĂ©rents mĂ©tiers de l'imprimerie il se consacre entièrement Ă  son art, travaille entre 1973 et 1976 Ă  la rĂ©alisation de plusieurs peintures murales collectives, accompagne de ses dessins, dans les annĂ©es 1980, plusieurs recueils poĂ©tiques et rassemble en 1983 dans Feuillets Ă©pars liĂ©s la plupart de ses articles et prĂ©faces. Ă€ partir de 1979 et jusqu'en 1981 la rĂ©alisation en bĂ©ton du Monument aux martyrs (m Ă— 25 m) de la ville de M'Sila, Ă  l'aide de coffrages conçus sur le mode de creux et reliefs inversĂ©s, Ă©loigne Khadda de la peinture. Il se tourne alors vers la gravure durant le temps limitĂ© que lui laisse son travail sur le chantier et met au point une technique particulière de « plombs gravĂ©s ». En 1983 un projet de sculpture et d'amĂ©nagement de l'espace pour le Centre Riadh El Feth d'Alger ne verra pas le jour.

Khadda participe en 1986 à l'exposition inaugurale des collections permanentes de l'Institut du monde arabe de Paris. En 1990 il préface un livre sur Mohamed Racim. Il œuvre simultanément à la constitution de sections algériennes de la Ligue des droits de l'homme et d'Amnesty International. En septembre-octobre et novembre 1990 deux expositions présentent à Alger ses aquarelles, gouaches et gravures (Galerie Squifa, poème de Tahar Djaout) puis ses peintures (Galerie Isma, poème de Francis Combes et texte de Michel-Georges Bernard. En décembre les médecins diagnostiquent que Khadda est atteint d'un cancer du poumon. Pour des examens complémentaires il est en janvier 1991 hospitalisé à Paris et opéré en février. Il regagne Alger en avril où il meurt le 4 mai et est enterré au Cimetière d'El Alia.

Après sa disparition de nombreuses expositions des œuvres de Khadda ont été organisées en Algérie et en France, notamment au Château de Saint-Ouen et au Forum culturel du Blanc-Mesnil (1994), à l'Institut du monde arabe de Paris (1996), au Musée national des beaux-arts d'Alger et au Centre Culturel Algérien de Paris (2001), à l'UNESCO à Paris (2003), au Musée national des beaux-arts d'Alger (2006), à la Fondation Bullukian à Lyon (2008), à la galerie Racim à Alger (Khadda affichiste, 2010), au musée d'art moderne et contemporain d'Alger, MaMa (2011), au musée d'art et d'histoire de Belfort (Khadda, Les casbahs ne s'assiègent pas, 2012-2013).

En octobre 2017 un classement par arrêté ministériel concerne la maison de Khadda, située au n°3 passage Ammar Cherif (ex Calmels) à Alger, qui fait partie du patrimoine culturel protégé.

L'Ĺ“uvre

1947-1953 – Peintures figuratives

Autour de 1947 Khadda rĂ©alise ses premières peintures. « Quand je me suis achetĂ© les premières palettes, je n'avais pas vraiment d'idĂ©es prĂ©cises : Ă  l'Ă©poque j'admirais terriblement Michel-Ange (…) et puis Rembrandt (…) On n'avait accès Ă  rien du tout. Qu'un livre oĂą il y ait des Rembrandt ou des Michel-Ange se trouve entre tes mains c'Ă©tait une chance inouĂŻe ; j'avais dĂ» tomber dessus aux puces », confiera-t-il. A Mostaganem oĂą il vit, « il n'y avait pas de musĂ©e. Mais, comme dans toutes les petites villes, il y avait toujours des gens qui faisaient une peinture exotique, avec des mosquĂ©es, des chameaux et des personnages en djellabah, qui avait toujours beaucoup de succès ». En 1948 l'occasion d'un voyage Ă  Alger lui permet de visiter le musĂ©e : « Il n'y avait pas beaucoup de peintures modernes mais j'ai vu des Delacroix, il devait y avoir un ou deux Marquet »[12]. Mais Khadda va frĂ©quemment voir les expositions de la galerie d'avant-garde Colline animĂ©e par Robert Martin Ă  Oran. Avec un vieux burin il s'essaie Ă  sculpter la pierre, travaille le plâtre et la terre. En compagnie de son ami Benanteur il va peindre sur le motif dans les environs de Mostaganem.

À Mostaganem seules de lointaines rumeurs leur parviennent des mutations qui se sont succédé en peinture depuis le début du siècle : « Cézanne nous intriguait, la subversion des modernes nous fascinait et nous effrayait à la fois, l'intrusion d'un ailleurs proche – motifs d'Afrique et d'Orient - nous interpellait déjà. (...) Nous allions, en fin de semaine, Abdellah et moi, à la recherche du "sujet" : quelque rare verdure. Nos randonnées nous menaient le plus souvent au pied du Dahra. Montagnes basses et fauves, cuirassées de leurs maquis et de leurs genêts. Elles descendent lentement vers la mer, s'affalent et s'effritent au bord de l'eau. (…) Nous sommes sur le méridien zéro. (…) Nos relations ont été déterminantes dans l'orientation de nos futurs itinéraires. Nous nous soutenions l'un l'autre et les découragements étaient nombreux dans cette petite ville fermée sur elle-même »[13].

1954-1963 - Ressourcement

Installé à Paris en 1953, c'est dès l'année suivante que Khadda se détache de la figuration. Si ses aquarelles précédentes, parmi lesquelles Nu à la chaise (XII-1953) Les Quais(1953), Nature morte (1953), et Deux nus (II-1954), conservées au musée d'Alger, s'inscrivent dans une libération cubiste du motif par l'épuration des formes et l'invention de la couleur, ocres et bleus éteints, émeraudes et pourpres, Saisons II (1954), à travers l'enchevêtrement des surfaces qu'articule la vivacité du trait, rompt avec tout lien naturaliste. Un graphisme plus délié assure la composition des aquarelles sablées et nacrées des années suivantes, Scène (1956), Nu dans l'herbe ou Nu dans les ronces (1960), où la silhouette humaine se dissout au milieu des mailles des arabesques.

Attentif Ă  l'Ă©volution de l'art europĂ©en - « Ă  la faveur de ce formidable entrechoc de civilisations que l'impĂ©rialisme naissant avait provoquĂ© » -, Khadda dĂ©couvre que de grands peintres occidentaux, au-delĂ  de l'intĂ©rĂŞt des cubistes pour l'art africain des masques, s'inspirent d'Ă©lĂ©ments de la culture arabe : « que Matisse usait Ă©lĂ©gamment de l'arabesque, que l'admirable Paul Klee Ă©tait Ă©bloui par l'Orient, que l'amĂ©ricain Mark Tobey reprenait les signes de l'ExtrĂŞme-Orient, que Piet Mondrian refaisait, Ă  son insu, les carrĂ©s magiques du Koufi » [14]). « Dans l'Occident, que nous rejetions, nous allions dĂ©couvrir nos propres racines », rĂ©sumera-t-il. Dans la voie de ce ressourcement, la nĂ©cessitĂ© s'impose peu Ă  peu Ă  Khadda de s'appuyer sur les Ă©lĂ©ments plastiques de la graphie arabe.

« Si la peinture figurative apparaĂ®t comme l'expression normale, c'est le rĂ©sultat du phĂ©nomène de dĂ©culturation. La colonisation a fait oublier Ă  tout un peuple sa vĂ©ritable culture. Car l'art de l'Islam est un art non-figuratif par excellence. (...) En rejetant la figuration au profit d'une stylisation, d'une abstraction de plus en plus poussĂ©e, Ă  l'inverse de la plastique antique qui percevait plutĂ´t l'aspect extĂ©rieur des choses, l'Islam a produit un art mĂ©taphysique d'oĂą est exclue l'anecdote »[15], Ă©crit Khadda en 1972, et une dĂ©cennie plus tard : « Notre peuple prĂ©alablement mis en condition adopta la vision du colonisateur au dĂ©triment de la sienne qui s'estompa et dont il perdit peu Ă  peu la mĂ©moire. On mesurera l'importance des saccages et la persistance des sĂ©quelles si l'on songe qu'il se trouve encore, de nos jours, des personnes pour affirmer que l'art non-figuratif est Ă©tranger Ă  notre culture alors que dans l'art arabo-musulman la figure est quasi inexistante »[16]. Ou plus lapidairement encore : « S'il y a Ă  parler d'abstraction dans l'art, c'est vraiment dans les pays musulmans ».

Dans les années suivantes son abstraction s'appuie sur les éléments plastiques de la graphie arabe. Ses Alphabets libres feront de lui l'un des fondateurs de ce que l'on nommera après Jean Sénac « l'École du Signe ».

Olivier. Très nombreuses sont les peintures de Khadda qui s'inspireront du graphisme de son tronc et de ses branches

Au début des années 1960 les tracés noueux qui structuraient ses paysages non figuratifs se contractent et se réarticulent, à partir de 1967, autour du thème de l'Olivier qui, déclare-t-il alors, est « à la naissance des signes et de l'écriture » qu'il propose.

Ces signes, par la suite, vont d'une part se diffĂ©rencier en une continuelle expansion et lui permettre d'Ă©peler toujours d'autres chiffres, comme on a dit Ă  son propos, du « grand livre du visible Â»[17], des failles de la pierre au vol de l'oiseau, des mĂ©andres de l'oued Ă  la Calligraphie des algues. Ils vont d'autre part, comme poursuivant plus loin leur cristallisation, se dĂ©ployer librement dans leur espace propre.

Découverte de l'écriture du monde et exploration du monde de l'écriture demeureront ainsi dans son œuvre indissociablement liées en deux cheminements complémentaires, chacun retentissant à mesure sur l'autre, qui ne cesseront de rapprocher par degrés le peintre, en une quête unique, des sources mêmes du Signe.

Dans les années 1980 Mohammed Khadda ancre davantage son cheminement sur la Lettre. « Je n'ai jamais employé la Lettre pour la Lettre », précise-t-il, « dans mes peintures ou mes gravures, on retrouve un peu la forme des lettres, les formes parce que je me refuse à employer la Lettre arabe telle quelle ».

Ses peintures ne se saisissent jamais, en effet, d'une écriture achevée, « inscrite » déjà, mais donnent à éprouver l'élan d'une écriture originairement « inscrivante ». Explorant librement ses gestes, en amont des conventions qui les codifièrent dans l'avènement des premiers alphabets, Khadda se fait, a-t-on dit, « l'archéologue du possible »[18].

Comparables aux graphismes de Khadda, ruissellements d'humidité sur un portail.

RĂ©ception de la critique

« Pour avoir su de nouveau faire être le charme de l'élémentaire, il a fallu que Khadda fût un magicien. Il fut, dirais-je, plutôt un géomancien, celui qui lit les signes dans le sable et qui, surtout, commence par les y tracer.(...) Mais ni passé, ni présent, ni avenir : dans les toiles, les dessins de Khadda, se donne à lire ce qui, éternel, confond en lui passé, présent et avenir. »

Mohammed Dib, 1994[19]

Musées

Drapeau de l'Algérie Algérie

  • MusĂ©e National des Beaux-Arts d'Alger :
    • Hommage Ă  Maurice Audin, 1960, huile sur toile, 195 Ă— 130 cm
    • Totem, 1959, huile sur toile, 60 Ă— 120 cm
    • Bivouac, 1961, huile sur toile, 89 Ă— 116 cm
    • Alphabet libre, 1964, huile sur toile, 100 Ă— 81 cm
    • Dahra, 1961, huile sur toile, 60 Ă— 120 cm
    • J'ai pour totem la paix, 1970, huile sur toile, 116 Ă— 81 cm
    • Les Casbahs ne s'assiègent pas, 1960-1982, huile sur toile, 122 Ă— 244 cm
    • Le volontaire, 1968, huile sur toile, 181 Ă— 130 cm
    • Sans titre, huile sur toile, 73 Ă— 60 cm
    • Sans titre, huile sur toile, 92 Ă— 73 cm
    • 31 aquarelles
    • 89 gravures[20].

Drapeau des Émirats arabes unis Émirats arabes unis

  • Sharjah, Barjeel Art Foundation :
    • Ils tissent des barbelĂ©s, 1977, 55 Ă— 46 cm

Drapeau de la France France

  • Paris, Institut du monde arabe:
    • Kabylie, 1960, huile sur toile, 114 Ă— 162 cm
    • Psalmodie pour un olivier, 1977, huile sur toile, 65 Ă— 92 cm (Donation Claude et France Lemand)
    • Sahel sous le vent, 1989, huile sur toile, 65 Ă— 89 cm (Donation Claude et France Lemand)
    • Afrique avant 1, 1963, huile sur toile, 65 Ă— 81 cm Donation Claude et France Lemand)
    • 35 gravures

Drapeau du Liban Liban

  • Beyrouth, Dalloul Art Foundation :
    • Roches et ronces, 1986, huile sur toile, 130 Ă— 162 cm
    • RĂ©miniscence, 1988, huile sur toile, 113,5 Ă— 145,5 cm
    • Carrefour, 1989, huile sur toile, 116 Ă— 89 cm
    • Palimpseste, 1989, huile sur toile, 101,5 Ă— 81 cm
    • Les Remparts de Koufa, 1989, huile sur toile, 87 Ă— 129,5 cm
    • Martyr, 1969, lithographie n°5/20, 47,5 Ă— 32,5 cm

RĂ©alisations monumentales

Peintures murales

  • 1973 : Peinture murale collective (Mohammed Khadda, Denis Martinez, Zerrouki Boukhari, Mohamed Benbaghdad), Maamora, Wilaya de SaĂŻda[21].
  • 1975 : Peinture murale, Village agricole de Guelta Ez-Zerga, commune de Sour El-Ghozlane, Wilaya de Bouira.
  • 1976 : Peinture murale collective (Mohammed Khadda, Denis Martinez, Ali Silem, Oussama) pour les travailleurs de l'Office National des Ports d'Alger[22].
  • 1980 : Icare dominant le monde, peinture murale, (97 Ă— 240 cm), salle de confĂ©rences de l’ONRS (Office national de la recherche scientifique), Ministère de l'Enseignement supĂ©rieur, Alger.

Sculptures

  • 1981 : Monument aux martyrs, M'Sila (m Ă— 25 m).
  • 1983 : Projet de sculpture et d'amĂ©nagement de l'espace, Centre Riadh El-Feth, Alger.

Tapisseries

pour l'aéroport international King Khaled, Ryadh.

  • 1990 : Haltes Ă  l'orĂ©e du Sud, tapisserie pour le dĂ©cor de Rak khouya ou ana chkoune? (Tu es mon frère et moi qui suis-je?), pièce de Slimane BenaĂŻssa (m Ă— m).

Décors et costumes de théâtre

  • 1965 : Les chiens de Tom Bulin, adaptation et mise en scène de Hadj Omar, Théâtre national d'Alger.
  • 1966 : Numance de Cervantès, adaptation et mise en scène d’Abdelkader Alloula, Théâtre rĂ©gional d'Oran (reprise en 1969).
  • 1974 : Bni Kalboun d’Abderrahmane Kaki, Théâtre national d'Alger.
  • 1990 : Rak khouya ou ana chkoune? de Slimane BenaĂŻssa, Salle Ibn Khaldoun, Alger.

Livres illustrés par Khadda

  • 1964 : Jean SĂ©nac, La Rose et l'ortie, Cahiers du Monde IntĂ©rieur, Paris (7 ardoises, 4 dessins; 2000 exemplaires numĂ©rotĂ©s).
  • 1965 : Rachid Boudjedra, Pour ne plus rĂŞver, SNED, Alger (6 dessins); rĂ©Ă©dition, SNED, Alger, 1980.
  • 1967 : Kaddour M'Hamsadji, Le Coq du bĂ»cheron, conte, SNED, Alger (couverture et 6 illustrations non signĂ©es) [le nom de Khadda ne figure pas dans l'ouvrage].
  • 1979 : Michel-Georges Bernard, D'après les signes, Les plombs gravĂ©s de Khadda, Alger (500 exemplaires dont 150 illustrĂ©s d'une gravure, Ă©preuve d'Ă©tat).
  • 1979 : Michel-Georges Bernard, D'après les pierres, L'Orycte, Sigean (6 dessins; 160 exemplaires numĂ©rotĂ©s).
  • 1980 : Bachir Hadj Ali, Actuelles - partitions pour demain, L'Orycte, Sigean (13 dessins; 160 exemplaires numĂ©rotĂ©s).
  • 1981 : Habib Tengour, La Nacre Ă  l'âme, L'Orycte, Sigean (4 dessins; 160 exemplaires numĂ©rotĂ©s).
  • 1982 : Tahar Djaout, L'Oiseau minĂ©ral, L'Orycte, Sour El Ghozlane (15 dessins; 160 exemplaires numĂ©rotĂ©s).
  • 1983 : Sid Ahmed Bouali, La princesse et l 'oiseau, ENAL, Alger (17 illustrations).
  • 1984 : Michel-Georges Bernard, Sous le signe du matin, L'Orycte, Paris (6 dessins; 160 exemplaires numĂ©rotĂ©s).
  • 1986 : Bachir Hadj Ali, Soleils sonores, Alger (6 dessins, 3000 exemplaires).
  • 1988 : Michel-Georges Bernard, D'après les pierres, Paris (13 aquarelles; exemplaire unique).
  • 1989 : Jean-Claude Villain, Le Schiste des songes, Éditions Telo Martius, Toulon (2 dessins)
  • 1994 : Michel-Georges Bernard, D'après l'instant, L'Orycte, Paris (7 dessins; 160 exemplaires).

Des Ĺ“uvres de Khadda ont illustrĂ© de nombreuses couvertures de livres (notamment de Malek Alloula, Rachid Boudjedra, Mohammed Dib, Benamar Mediene, Tahar Ouettar, Abrous Toudert...) et de revues (notamment LittĂ©rature algĂ©rienne, « Europe Â» no 567-568, Paris, juillet-; Hommage Ă  Kateb Yacine, « Kalim Â» no 7, Alger, 1987; CrĂ©ative AlgĂ©rie, « PhrĂ©atique Â» no 51, Paris, 1989; Expressions algĂ©riennes, « Impressions du Sud Â» no 27-28, Aix-en-Provence, 1991...)

Publications de Khadda

  • ÉlĂ©ments pour un art nouveau (Un acte de foi, par Anna GrĂ©ki; Pour un dialogue, par Mohammed Khadda), Alger, Galerie Pilote (Edmond Charlot), 1966. Anna GrĂ©ki et Mohammed Khadda, Souvenirs dans le vertige, prĂ©sentation de Naget Khadda, El kalima Ă©ditions, collection Petits inĂ©dits maghrĂ©bins, Alger, 2018.
  • ÉlĂ©ments pour un art nouveau, Alger, SNED, 1972. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • La maison des jumeaux, poème et 10 aquarelles originales, exemplaire unique, M'Sila, novembre 1980.
  • Feuillets Ă©pars liĂ©s, Alger, SNED, 1983. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Khadda, textes et illustrations de l'artiste, Alger, Éditions Bouchène, 1987. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • ÉlĂ©ments pour un art nouveau suivi de Feuillets Ă©pars liĂ©s et InĂ©dits, Alger, Éditions Barzakh, 2015 (ISBN 9789931325635)

Entretiens

  • 1965 : Khadda, propos recueillis par M. O'Lahsen, dans RĂ©volution Africaine n° 107, Alger, 13 fĂ©vrier.
  • 1965 : Rencontre avec Mohammed Khadda, dans El Moudjahid, Alger, mars.
  • 1970 : Le peintre, l'Ĺ“uvre et le public, propos recueillis par Malek Alloula, dans AlgĂ©rie-ActualitĂ©, Alger, 22-28 fĂ©vrier.
  • 1973 : Khadda, L'artiste ne vivra plus en marge, propos recueillis par Mohamed Benbaghdad, dans El Moudjahid Culturel, Alger, 7 juillet.
  • 1974 : Khadda, Éclairer les murs aveugles, propos recueillis par Sara Mouhoub, dans El Moudjahid Culturel, Alger, 17 mai.
  • 1978 : Khadda, RĂ©habiliter le sĂ©rieux, propos recueillis par Kheiredine Ameyar, dans AlgĂ©rie-ActualitĂ© n° 678, Alger, 12-18 octobre.
  • 1978 : Khadda, propos recueillis par M. Lezzoum (en arabe), dans Ech Chaab, Alger, 21 novembre.
  • 1983 : Entretien avec Khadda, Peindre sĂ©rieusement, propos recueillis par Ali El Hadj-Tahar, dans El Moudjahid, Alger, 27 mars.
  • 1985 : Khadda, l'homme qui ne laisse rien au hasard, propos recueillis par N. DjaĂŻdir, dans RĂ©volution Africaine, Alger, 15 avril-1er mai.
  • 1985 : Le chant du signe, propos recueillis par Abdelkrim Djilali, dans AlgĂ©rie-ActualitĂ© n° 1020, Alger, 2-8 mai.
  • 1986 : Mohammed Khadda, itinĂ©raire d'un peintre, propos recueillis par ValĂ©rie Labridas, dans Grand Maghreb n° 46, Paris, 3 fĂ©vrier.
  • 1986 : Khadda, le merveilleux de chez nous, propos recueillis par ValĂ©rie Labridas, dans ActualitĂ© de l'Ă©migration, Paris, 26 fĂ©vrier.
  • 1986 : Ă€ bâtons rompus avec Khadda, propos recueillis par Ali El Hadj-Tahar, dans RĂ©volution Africaine, Alger, 20-26 juin.
  • 1987 : Une histoire de dĂ©colonisation, propos recueillis par Moulay B., dans ActualitĂ© de l'Ă©migration n° 102, Paris, 1er-7 octobre.
  • 1988 : Khadda, expositions de la maturitĂ©, entretien rĂ©alisĂ© par Habib Tengour, dans RĂ©volution Africaine, Alger, 12 fĂ©vrier.
  • 1989 : Le peintre du terroir, entretien avec Mohammed Khadda, propos recueillis par Moulay B., dans ActualitĂ© de l'Ă©migration, Paris, 23 novembre-7 dĂ©cembre.
  • 1990 : Mohammed Khadda, peintre de la continuitĂ©, propos recueillis par MaĂŻa Gallati,dans AlgĂ©rie-ActualitĂ© n° 1306, Alger, 25-31 octobre.

Plusieurs entretiens avec Khadda ont été diffusés sur Chaîne 3 de la Radiodiffusion télévision algérienne, notamment dans l'émission Retour d'Écoute de Farid Mammeri (15 mars 1981, 6 mai 1981, juin 1981).

Notes et références

  1. Bernard 2002, p. 21-22.
  2. Bernard 2002, p. 22-23, 25.
  3. Bernard 2002, p. 26.
  4. Bernard 2002, p. 29 et 30.
  5. Bernard 2002, p. 32.
  6. « Ă€ Paris pendant l'Ă©tĂ© de 1958 je suis allĂ©e voir Mohammed Khadda Ă  qui une amie, spĂ©cialiste de la philosophie de l'Inde oĂą elle allait tous les ans, prĂŞtait son appartement avec de grandes pièces assez claires oĂą il s'adonnait totalement Ă  la peinture (le reste de l'annĂ©e il avait un mĂ©tier et vivait dans une petite mansarde obscure) Â», Ă©crit Geneviève Rodis-Lewis (Khadda, 1930-1991, Château de Saint-Ouen, 1994; Forum culturel du Blanc-Mesnil, 1995).
  7. François Pouillon, « Penser le patrimoine algĂ©rien : rĂ©volution et hĂ©ritage dans les Ă©crits sur l'art de Mohammed Khadda Â», Khadda, du mĂ©ridien zĂ©ro Ă  l'infini des possibles, Beaux-Arts no 1, MusĂ©e National des Beaux-Arts, Alger, 1994, p. 79 et 89.
  8. L'exposition réunit des peintures d'Aksouh, Baya, Hacène Benaboura, Benanteur, Bouzid, Guermaz, Issiakhem, Khadda, Azouaou Mammeri, Mesli, Martinez, Mohamed Racim, Bachir Yellès, Zérarti, mais aussi d'Angel Diaz-Ojeda, Jean de Maisonseul, Nallard et René Sintès, ainsi que des dessins d'enfants.
  9. textes notamment de Djamal Amrani, Georges Arnaud, Baya, A. Benzine, Mohamed Boudia, Mourad Bourboune, André Breton, Assia Djebar, Malek Haddad, Michel Habart
  10. textes notamment de M'hamed Aoune, Ahmed Azeggah, Hamou Belhalfaoui, Rachid Boudjedra, Lâadi Flici, Mustapha Kateb, Mustapha Toumi
  11. « On me dit que mon ami risque, faute de soins, de perdre la vue. Nous voilà donc privés de la musique et du chant, voilà la pensée confinée... Mais enterrer les vigies ou transplanter les phares ne suffit pas à brouiller les latitudes. » (Mohammed Khadda, Feuillets épars liés, Alger, SNED, 1983, p.131. Nouvelle édition, Barzakh, 2015). Khadda illustrera deux recueils du poète, en 1980 Actuelles - partitions pour demain (16 dessins), en 1986 Soleils sonores (6 dessins), et préface en 1989 une nouvelle édition de L'Arbitraire. Khadda meurt le 4 mai 1991, Bachir Hadj Ali le 8 mai. Le 16 mai Tahar Djaout publie dans Algérie-Actualité un hommage sous le titre « Frères pour l'éternité » (repris dans Tahar Djaout, Une mémoire mise en signes, Écrits sur l'art, textes réunis par Michel-Georges Bernard, préface de Hamid Nacer-Khodja, El Kalima Éditions, Alger, 2013, p. 42-43.
  12. « Mohammed Khadda, itinĂ©raire d'un peintre, propos recueillis par ValĂ©rie Labridas  », Grand Maghreb n° 46, Paris, 3 fĂ©vrier 1986, p. 13
  13. Mohammed Khadda, « Benanteur », dans Abdallah Benanteur, gravures, AEFAB-ENAG éditeurs, Alger, 1989, pages 19 et 20
  14. Mohammed Khadda, Feuillets épars liés, Alger, SNED, 1983, p. 45
  15. Mohammed Khadda, Eléments pour un art nouveau, SNED, Alger, 1972, p. 32.
  16. Mohammed Khadda, Feuillets épars liés, Alger, SNED, 1983, p. 48
  17. Michel-Georges Bernard, Khadda, le grand livre du visible, Paris, UNESCO, 2003.
  18. Bernard 2002, p. 83.
  19. Khadda, 1930-1991 (introduction de B. Epin, textes de M.-G. Bernard, M. Dib et P. Siblot, témoignages de P. Balta, D. brahimi, R. Fayolle, M. Gadant, F. Madray-Lesigne, F. Liassine, C. et M. Touili, G. Rodis-Lewis), Château de Saint-Ouen, Forum culturel du Blanc-Mesnil, 1994.
  20. d'après Khadda, Collection du musée national des Beaux-Arts d'Alger, Musée National des Beaux-Arts d'Alger, 1992, 78 p.
  21. Cette peinture a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en avril 1973 pour le village socialiste agricole pilote alors en construction. MenacĂ©e de destruction, dans les annĂ©es 1990, par des Ă©lĂ©ments du FIS, elle fut « dĂ©placĂ©e et cachĂ©e plusieurs fois par les patriotes et vigiles de la rĂ©gion, de maison en maison, de ferme en ferme et mĂŞme enfouie dans des bottes de foin » avant d'ĂŞtre rĂ©installĂ©e en 2018 dans l'Ă©cole primaire du village (El Watan, 17 mai 2018).
  22. Dans « L'art au service des coopĂ©ratives Â» publiĂ© dans El Moudjahid culturel n° 196 du 9 avril 1976 Tahar Djaout rend compte de la prĂ©sentation le 3 avril de l'esquisse de cette fresque, destinĂ©e Ă  ĂŞtre donnĂ©e par les travailleurs du port d'Alger Ă  l'une des coopĂ©ratives de StaouĂ©li, dont le titre devait ĂŞtre Le droit des peuples Ă  disposer d'eux-mĂŞmes. Cette fresque « est un sujet anti-impĂ©rialiste Ă©laborĂ© Ă  partir des luttes angolaise, chilienne, palestinienne. Mais ce centre d’intĂ©rĂŞt risquant de paraĂ®tre – malgrĂ© toute son ampleur – assez distant de nos rĂ©alitĂ©s nationales, des rapprochements ont Ă©tĂ© faits avec les prĂ©occupations internes (RĂ©volution agraire, monde ouvrier, Ă©volution de la femme) ». L'article se poursuit par un entretien avec les quatre artistes. (Tahar Djaout, Une mĂ©moire mise en signes, Écrits sur l'art, textes rĂ©unis par Michel-Georges Bernard, PrĂ©face de Hamid Nacer-Khodja, El Kalima Éditions, Alger, 2013 (p. 95-98)

Annexes

Bibliographie

Mohammed Khadda en 1980

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Monographies

Catalogues d'expositions particulières

Catalogues d'expositions collectives

Articles

Ouvrages généraux

  • Dalila Mahhamed-Orfali, Chefs-d'Ĺ“uvre du MusĂ©e national des beaux-arts d'Alger, Alger, 1999 (reproduction : Alphabet libre, no 74) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Mansour Abrous, Les artistes algĂ©riens, Dictionnaire biographique, 1917-1999, Alger, Casbah Ă©ditions, 2002.
  • Jean SĂ©nac, Visages d'AlgĂ©rie, Regards sur l'art, Paris, Paris-MĂ©diterranĂ©e et Alger, EDIF 2000, 2002 (ISBN 2-84272-156-X). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Arte contemporanea del Nord Africa, dans Africa e Mediterraneo, no 43-44, Bologne, 2003. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Signes d'AlgĂ©rie, Les MĂ©diterranĂ©es, Arearevue, no 5, Paris, 2003. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Tahar Djaout, Une mĂ©moire mise en signes, Écrits sur l'art, textes rĂ©unis par Michel-Georges Bernard, PrĂ©face de Hamid Nacer-Khodja, El Kalima Éditions, Alger, 2013 (p. 39-45; Ă©lĂ©ments de biographie, p. 170-171)
  • François Bogliolo, Jean-Charles Domens, Marie-CĂ©cile Vène, Edmond Charlot, catalogue raisonnĂ© d'un Ă©diteur mĂ©diterranĂ©en, PĂ©zenas, Ă©ditions Domens, 2015, 432 p. (p. 344-345) (ISBN 978-2-35780-065-6)

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.