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Abderrahmane Kaki

Abdelkader Ould Abderrahmane, dit Abderrahmane Kaki, né le à Mostaganem et mort le à Oran, est un acteur et dramaturge algérien, auteur et metteur en scène d'une vingtaine de pièces de théâtre.

Abdelkader Ould Abderrahmane
Description de l'image Defaut.svg.
Nom de naissance Abdelkader Ould Abderrahmane
Surnom Abderrahmane Kaki
Naissance
Mostaganem (Algérie)
Nationalité Drapeau de l'Algérie Algérienne
DĂ©cès (Ă  60 ans)
Oran (Algérie)
Profession Acteur, Dramaturge
Films notables 132 ans (pièce théâtrale)

Biographie

Abderrahmane Kaki naĂ®t Ă  Mostaganem dans le quartier populaire de Tidjitt. Dès son enfance il se dĂ©veloppe au contact de traditions culturelles vivaces. L'une de ses grand-mères connaĂ®t de mĂ©moire un grand nombre de « kacidate Â»[1], l'un de ses oncles est mĂ©lomane. Il participe aux fĂŞtes populaires dans lesquelles jouent les « meddahs Â»[2], cĂ´toie le maĂ®tre du chant bĂ©douin Cheikh Hamada dont les enfants sont ses compagnons de jeu.

Kaki n'a qu'une dizaine d'annĂ©es lorsqu'il devient apprenti-« meddah Â» lors des fĂŞtes scolaires de fin d'annĂ©e. Il rejoint quelques annĂ©es plus tard le scoutisme, prĂ©sentant les sketches qu'il a crĂ©Ă©s Ă  l'occasion des fĂŞtes musulmanes. Il fait ensuite partie de la troupe de Benabdellah Mustapha. Dans les annĂ©es 50 il participe Ă  des stages de formation dramatique dans le cadre du service de l'Éducation populaire dirigĂ© par Henri Cordreaux. Kaki devient professeur d’art dramatique et fonde sa propre troupe en 1958. Il met en scène alors des pièces de Plaute, Carlo Gozzi, Ionesco, Beckett ou ses propres Ă©crits, 132 ans (1962).

Ses premières rĂ©alisations, dĂ©finies par les termes de « théâtre-laboratoire Â» ou « d'avant-théâtre Â», articulent Ă©troitement, sous la contrainte qu'impose la modestie de ses moyens, Ă©criture théâtrale et langage scĂ©nique. « Nous n'avions pas les moyens de monter nos spectacles Â», disait Kaki. C'est pour cela que je me suis trouvĂ© dans la nĂ©cessitĂ© d'inventer des formes ni pauvres ni misĂ©rabilistes, mais des formes Ă©purĂ©es oĂą le mouvement des acteurs est un langage (...) Je pensais que c'Ă©tait le spectacle de la « halqa Â»[3], des souks qu'il nous fallait, un théâtre de fĂŞte et de participation Â».

Dans sa rĂ©appropriation de l'hĂ©ritage des formes de la théâtralitĂ© traditionnelle algĂ©rienne, Kaki ne s'en rĂ©fère pas moins Ă  la dĂ©marche de Bertolt Brecht[4], dont il dit avoir reçu « la plus grande leçon Â», estimant s'ĂŞtre par la suite « libĂ©rĂ© de son influence Â». « Par la mise au point d'un schĂ©ma d'adaptation de la chanson de geste rurale, avec ses thèmes puissants dans la mythologie du terroir et le patrimoine arabo-musulman (contes, lĂ©gendes, rĂ©cits investis par la chanson de geste rurale), pour raconter sur le mode poĂ©tico-Ă©pique (du malhoun) la prĂ©sence d'un peuple avec ses valeurs et ses traditions de lutte Â», Ă©crit en 1981 Sidi Lakhdar Barka, Kaki est ainsi Ă  l'origine de la première expĂ©rience d'un théâtre national.

Durant la première décennie de l'indépendance algérienne, il apparaît le créateur le plus actif et le plus en vue dans le domaine du théâtre, jusqu'à ce qu'un accident de voiture brise en 1968 son ascension. Familier des peintres algériens, Kaki préface en 1964 une exposition d'Aksouh à la Galerie 54 dirigée par Jean Sénac, et Khadda réalise en 1974 les décors et costumes de sa pièce Beni kelboun présentée au Théâtre national d'Alger.

Ĺ’uvres

  • La lĂ©gende de la rose
  • Dem el hob
  • La Maison de Dieu
  • Avant-théâtre
  • 1962: 132 ans
  • Le Peuple de la nuit
  • 1963: Ifrikya qabla I
  • Diwan el garagouz
  • 1964: El Guerrâb ouas-SâlihĂ®n
  • 1967: Koul ouahad ou hakmou
  • Les vieux
  • Bni kelboun
  • Diwan el mela

TĂ©moignages

  • La pièce de Kaki El Guerrab oua salibine est en 1999 plĂ©biscitĂ©e, « lors d'un sondage organisĂ© (...) auprès d'une quinzaine de spĂ©cialistes et praticiens Ă©prouvĂ©s du théâtre algĂ©rien, comme la production la plus marquante du rĂ©pertoire national depuis l'indĂ©pendance, devant Ledjouad et El khobza (Abdelkader Alloula), El ghoula (Rouiched) et Boualem zid el goudam (Slimane Benaissa). (...) Kaki a Ă©tĂ© le pionnier du « théâtre ihtifali Â», que le marocain Tayeb Seddiki investira par la suite (...) en le popularisant Ă  l'Ă©chelle maghrĂ©bine, arabe et internationale Â».
  •  Â« Kaki est bel et bien le premier qui, par ses sources de crĂ©ation, sa thĂ©matique, ses moyens d'expression et sa technique de reprĂ©sentation, a remis en question la conception dominante et pour ainsi dire omnipotente du théâtre Ă  l'europĂ©enne aristotĂ©licien, suivant la formule d'Alloula, en interrogeant son propre patrimoine culturel traditionnel dans ce qu'il pouvait lui offrir de vecteurs, supports et matĂ©riaux Â».

Notes et références

  1. Ambroise Queffélec, Le français en Algérie: Lexique et dynamique des langues, De Boeck Supérieur, (ISBN 9782801112946, lire en ligne)
  2. « L’art des Meddah, conteurs publics - patrimoine immatériel - Secteur de la culture - UNESCO », sur www.unesco.org (consulté le )
  3. Mehdi Ouassat, « “Al Halqa”, la forme la plus ancienne de théâtre traditionnel au Maroc » (consulté le )
  4. . ., « OULD ABDERRAHMANE KAKI : 15 ans après sa mort » (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Kamel Bendimered, Ould Abderrahmane Kaki, Le pionnier du théâtre « ihtifali Â», dans « DjazaĂŻr Â» no 3, Alger, 2003, p. 30-31.

Articles connexes

Liens externes

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