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Hacène Benaboura

Hacène Benaboura (Alger, – Alger ) est l'un des premiers peintres algériens. Son œuvre est souvent rapprochée de l'art naïf.

Hacène Benaboura
Naissance
Décès
(Ă  61 ans)
Alger
Activité

Biographie

NĂ© Ă  Belcourt, Hacène Benaboura est prĂ©sentĂ© par Jean Brua en 1957 dans « Alger-Revue Â» comme « le dernier survivant de la lignĂ©e des Aboura Â», princes turcs, et des frères corsaires Barberousse. Son père, maquignon, possède plusieurs immeubles de la Casbah. Après une courte scolaritĂ©, Hacène Benaboura entre Ă  la manufacture d'allumettes du Hamma. EngagĂ© en 1912, combattant de la guerre 1914-1918, il est ensuite peintre en carrosseries automobiles, profession qui se trouve ruinĂ©e par l'apparition du pistolet.

Dessinant depuis l'enfance Hacène Benaboura est alors attiré par la peinture, ses promenades au Jardin d'essai lui ayant fait découvrir les peintres Maxime Noiré et José Ortéga au travail. Il se tourne en autodidacte vers la peinture autour de 1927 et s'y consacre à partir de 1944, ses thèmes étant des vues du port et des quartiers d'Alger, Belcourt, la Casbah, Le Ruisseau. Il participe la même année à une présentation collective et en 1946, René Famin organise sa première exposition personnelle à la Galerie du Minaret.

En 1955 Benaboura obtient le prix Aletti et en 1957, après l'avoir manqué de peu en 1954 en arrivant en deuxième position, le Grand prix artistique de l'Algérie. Il se voit confier plus tard les fresques de la nouvelle école de Belcourt (Rue des Mûriers), quartier qu'il n'a jamais quitté. En 1958 Edmond Charlot l'expose à la galerie Comte-Tinchant et ses amis organisent un repas d'honneur qui réunit notamment les peintres Mondzain, Galliéro, Bénisti, René Sintès, Albagnac, Gisèle Mianes, Jean Brune, Assus et Edmond Charlot.

Analysant le succès remportĂ© par la peinture de Benaboura qui « transcrit avec minutie la luminositĂ© des quartiers d'Alger Â», Khadda souligne sa similitude avec celui de Baya : « Baya est une petite fille de 13 ans, Benaboura est peintre en carrosseries-automobiles quand on les « dĂ©couvre Â». On organise alors une vaste publicitĂ©, suivie bien entendu d'une exploitation commerciale de leurs Ĺ“uvres. On s'extasie sur la spontanĂ©itĂ© primitive de cet art, on dĂ©couvre avec un Ă©merveillement, non exempt de paternalisme, l'expression naĂŻve Ă  l'Ă©tat brut, vierge, sauvage enfin. La bourgeoisie française qui clame son humanisme tente en fait de se rassurer, de se justifier»[1].

Hacène Benaboura est représenté en 1963 à l'exposition des « Peintres algériens » organisée à Alger pour les « Fêtes du 1er novembre » et préfacée par Jean Sénac[2] puis en 1964 à celle qui est présentée à Paris au Musée des arts décoratifs.

Musées

Des œuvres de Benaboura sont conservées dans les collections du Musée National des Beaux-Arts d'Alger, notamment

  • Le quartier de Belcourt, 1955 (62 Ă— 51 cm)
  • Baie d'Alger, 1957 (108 Ă— 88 cm)
  • La Kiba de Belcourt, 1959 (65 Ă— 48 cm)

Notes et références

  1. Mohammed Khadda, Éléments pour un art nouveau, Alger, SNED, 1972, p. 50
  2. L'exposition réunit des peintures d'Aksouh, Baya, Hacène Benaboura, Benanteur, Bouzid, Guermaz, Issiakhem, Khadda, Azouaou Mammeri, Mesli, Martinez, Mohamed Racim, Bachir Yellès, Zérarti, mais aussi d'Angel Diaz-Ojeda, Jean de Maisonseul, Nallard et René Sintès, ainsi que des dessins d'enfants.

Bibliographie

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Catalogues

Ouvrages généraux

  • Mohammed Khadda, ÉlĂ©ments pour un art nouveau, Alger, SNED, 1972. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • MusĂ©es d'AlgĂ©rie: l'art populaire et contemporain, Collection Art et Culture, Éditions Ministère de l'Information et de la Culture, Alger, 1973 (reproduction de Alger, 20-2-56, p. 84). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Dalila Mahhamed-Orfali, Chefs-d'Ĺ“uvre du MusĂ©e national des beaux-arts d'Alger, Alger, 1999, (reproduction : L'Agha, rue de Cambrai, 1959, n° 66) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Marion Vidal-BuĂ©, Une École d'Alger ?, dans AlgĂ©rie LittĂ©rature/Action no 47-48, Paris, Ă©ditions Marsa, janvier-, p. 150 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Marion Vidal-BuĂ©, Alger et ses peintres (1830-1960), Paris, Paris-MĂ©diterranĂ©e, 2000, p. 56 et 62 (ISBN 9782842720957)
  • Élisabeth Cazenave, Les artistes de l'AlgĂ©rie, Dictionnaires des peintres, sculpteurs, graveurs, 1830-1962, Bernard Giovanangeli-Association Abd el Tif, 2001, (ISBN 2-909034-27-5)
  • Marion Vidal-BuĂ©, L'AlgĂ©rie des peintres, 1830-1960, Paris, Éditions Paris MĂ©diterranĂ©e / Alger, Edif 2000, 2002 (notice : p. 273 ; reproductions : Rue de Cambrai, Belcourt, 1956, p. 60; Le port d'Alger vu de la Casbah, p. 73) (ISBN 2-84272-143-8) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Visages d'AlgĂ©rie, Écrits sur l'art, textes rassemblĂ©s par Hamid Nacer-Khodja, prĂ©face de Guy Dugas, Paris, Paris-MĂ©diterranĂ©e / Alger, EDIF 2000, 2002 (reproduction : La mosquĂ©e Sidi Abderrahmane, 1953, p. 125) (ISBN 2-84272-156-X). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Mansour Abrous, Les artistes algĂ©riens, Dictionnaire biographique, 1917-1999, Alger, Casbah Ă©ditions, 2002. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Le XXe siècle dans l’art algĂ©rien, (textes de Ramon Tio Bellido, Malika Dorbani Bouabdellah, Dalila Mahammad Orfali et Fatma Zohra Zamoum), Château BorĂ©ly, Marseille / Orangerie du SĂ©nat, Paris, avril-aoĂ»t 2003. (ISBN 2950676812) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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