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Louis BĂ©nisti

Louis Bénisti est un peintre et sculpteur français né le à El-Biar (Alger) et mort à Évian le .

Louis BĂ©nisti
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Biographie

Né dans une famille établie en Algérie depuis plusieurs générations, Louis Bénisti fait de 1914 à 1920 ses études secondaires au lycée d'Alger puis, de 1920 à 1928 est artisan en joaillerie[1]. En 1928 il abandonne la bijouterie et fréquente l'académie d'art d'Alfred Figueras, peintre catalan ami de Picasso et réfugié politique à Alger. Il s'y lie avec Jean de Maisonseul qui le présente à Albert Camus. Il devient l'un de ses intimes, à l'occasion d'une soirée organisée par Max-Pol Fouchet. En 1931 il se tourne vers la sculpture. Camus est le premier à commenter, en 1934, les œuvres qu'il expose et s'inspire de lui pour le personnage de Noël dans La Mort heureuse.

Louis BĂ©nisti est en 1934 pensionnaire du gouvernement gĂ©nĂ©ral de l'AlgĂ©rie Ă  la Casa VĂ©lasquez. En 1935, il devient enseignant en dessin au lycĂ©e de Maison CarrĂ©e. Il participe simultanĂ©ment, rĂ©alisant des masques et des costumes, Ă  la scĂ©nographie des spectacles du « Théâtre du Travail Â» puis du « Théâtre de l'Équipe Â» qu'anime Camus qui confiera plus tard Ă  Maisonseul: « Je passe ma vie Ă  voir des gens que je mĂ©prise ou qui m'ennuient, alors que je sais que je ne rencontrerai jamais personne comme BĂ©nisti Â»[2].

Stèle à la mémoire d'Albert Camus érigée en 1961 et gravée par Louis Bénisti face au mont Chenoua à Tipaza près d'Alger : JE COMPRENDS ICI CE QU'ON APPELLE GLOIRE, LE DROIT D'AIMER SANS MESURE

En 1934, Louis BĂ©nisti expose Ă  la librairie-galerie algĂ©roise Les Vraies Richesses d'Edmond Charlot et participe rĂ©gulièrement au Salon d'automne Ă  Paris. Il part en 1938 Ă©tudier Ă  Paris dans diverses acadĂ©mies. De retour Ă  Alger en 1941, il se marie en 1942. Il expose par la suite rĂ©gulièrement Ă  Alger, Oran (Ă  la galerie « Colline Â» de Robert Martin) comme Ă  Paris. Ă€ partir de 1943, il se consacre entièrement Ă  la peinture. Il fait en 1947 la connaissance du poète Jean SĂ©nac qui lui consacre la mĂŞme annĂ©e un article dans « Oran-RĂ©publicain Â». En accord avec les proches de Camus, il fait Ă©riger en 1961 Ă  Tipasa une stèle Ă  la mĂ©moire de l'Ă©crivain. Il participe en 1964 Ă  l'exposition Peintres algĂ©riens prĂ©sentĂ©e au musĂ©e des arts dĂ©coratifs de Paris[3].

Louis BĂ©nisti enseigne le dessin dans des Ă©tablissements scolaires de 1948 Ă  sa retraite en 1972. InstallĂ© ensuite Ă  Aix-en-Provence, il continue de peindre, « sensible aux enfants jouant sur les marches des escaliers de l'HLM qu'il habite Â» et « retrouve les mĂŞmes attitudes d'enfants et d'adolescents qu'il avait observĂ©es dans la Casbah d'Alger Â»[4]. Il rĂ©alise alors des dessins et monotypes sur les thèmes de l'enfance et de la danse, recomposant Ă  l'aide d'anciens dessins « une Casbah perdue, les femmes et les enfants des rues de sa jeunesse algĂ©roise, au-delĂ  de toute anecdote Â»[5].

Jugement

  • « Louis BĂ©nisti est un des rares artistes jeunes qui aient compris qu'une Ĺ“uvre doit ĂŞtre longtemps portĂ©e en soi. Son art est Ă  ses dĂ©buts, ses conceptions sont presque mĂ»res. Il a compris qu'on ne crĂ©e pas avec des interrogations et des inquiĂ©tudes, mais qu'une Ĺ“uvre est une rĂ©ponse. (...) Cet art plaĂ®t par sa soucieuse retenue et son sĂ©rieux. Pour dĂ©buter, il n'en satisfait pas moins. Il n'est ni fatal, ni rĂ©signĂ©. Et lorsqu'il sourit, c'est avec des lèvres de chair. Il est mĂ©ditĂ© dans le silence et se donne pour ce qu'il est : l'Ĺ“uvre d'un homme Â».
Albert Camus (1934)[6]

Expositions Personnelles

  • Alger, 1934, Les Vraies richesses (dir. Edmond Charlot)
  • Oran, 1942, Galerie Colline (dir. Robert Martin )
  • Alger, 1944, Art de France
  • Alger, 1947-1950, Galerie Paul Colin
  • Alger, 1951-1956, Galerie le Nombre d'or
  • Alger, 1957-1960, Galerie Comte-Tinchant (dir. Edmond Charlot)
  • Alger, 1970, Centre culturel français (rĂ©trospective)
  • Paris, 1976, La Galerie
  • Évian, 1990, Palais des congrès, (prĂ©face de Jean de Maisonseul)
  • Toulon, 1993, Espace Interrogation
  • Lourmarin, 1998, dernières peintures de Louis BĂ©nisti (association Rencontres mĂ©diterranĂ©ennes Albert Camus)
  • Paris, 2000, La Petite Galerie, "Enfance et danse"
  • Paris, 2003, La Petite Galerie, "Casbah"
  • Hyères, 2004, Rotonde du Parc HĂ´tel et Tour des Templiers
  • Nancy, , Conseil GĂ©nĂ©ral de Meurthe et Moselle, La DouĂ«ra de MalzĂ©ville, MJC Lillebonne, organisĂ©e par l'association Diwan en Lorraine et ses partenaires

Expositions Collectives

  • Alger, 1934, Salon des Orientalistes
  • Paris, 1938, Salon d'Automne
  • Paris, 1947, Exposition Artistique de l'Afrique Française
  • Monte Carlo, 1951, Exposition Artistique de l'Afrique Française
  • Lourmarin, 1994 Les peintres amis d'Albert Camus (association Rencontres mĂ©diterranĂ©ennes Albert Camus)

Musées

Association

  • Les Amis de Louis BĂ©nisti, 163 rue Lantrua, 83220 LE PRADET

Bibliographie

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Écrits

  • Louis BĂ©nisti, Au soleil sans chapeau, roman, Paris, Marsa Ă©ditions, 2005; rĂ©Ă©dition, Alger, El Kalima, 2013.

Catalogues

  • Peintres algĂ©riens, textes d'Edmond Michelet et Mourad Bourboune, MusĂ©e des arts dĂ©coratifs de Paris, Paris, 1964 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Louis BĂ©nisti, prĂ©face de Jean de Maisonseul, Palais des congrès, Évian, 1990.
  • Louis BĂ©nisti, prĂ©face de Jean de Maisonseul, Espace Interrogation, Toulon, 1993.
  • Louis BĂ©nisti, textes de Jean-Pierre BĂ©nisti, Jean de Maisonseul, Jean-Claude Villain, Suzanne Pilicani-Varnier, Guillaume Pigeard de Gurbert, Olivier Todd, Albert Camus, Jean SĂ©nac, Jean PĂ©lĂ©gri et Louis BĂ©nisti, La Petite Galerie, Paris, 2000. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Louis BĂ©nisti (1903-1995), sculptures, dessins, peintures, Association des amis de BĂ©nisti, Hyère, 2004.
  • Louis BĂ©nisti, un peintre de la MĂ©diterranĂ©e, Florence Khammari (dir.) avec Nazim Fatès, textes de Jean-Pierre BĂ©nisti, Albert Camus, Anissa Bouayed, Zedjiga Abdelkrim et Guy Basset, Diwan-en-Lorraine, Nancy, 2013 (ISBN 978-2-9544143-0-0)
  • Camus et les peintres d'AlgĂ©rie, une longue amitiĂ© 1930-1960, textes de Guy Basset, sous la direction de Florence Khammari, avec la collaboration de Odile Teste, catalogue de l'exposition Ă  Lyon du 11 au , rĂ©alisĂ©e par Coup de Soleil RhĂ´ne-Alpes (ISBN 978-2-9549686-0-5) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Articles

  • Albert Camus, dans Alger Étudiant, no 172, , p. 2.
  • Claude de FrĂ©minville, « Louis Benisti », dans La Revue algĂ©rienne, .
  • Louis-Eugène AngĂ©li, « Louis BĂ©nisti, peintre et sculpteur », dans Algeria, Alger, no 60, automne 1961.
  • Jean de Maisonseul, « La lumière de BĂ©nisti », dans Le Nouvel Observateur, Paris, .
  • « Louis BĂ©nisti », textes de BĂ©nisti (On choisit pas sa mère, souvenirs sur Albert Camus), Albert Camus, Claude de FrĂ©minville, Lucien Lusinchi, Jean SĂ©nac, Louis-Eugène Angeli, Jean de Maisonseul, Serge Volle, Jean-Claude Villain, Raymond Jean, Suzanne Pulicani-Varnier, Guillaume Pigeard de Gurbert, Olivier Todd et Jean PĂ©lĂ©gri, dans AlgĂ©rie LittĂ©rature/Action, no 67-68, Paris, janvier-.
  • Florence Khammari, « Alger annĂ©es 1930, l'Ĺ“il de BĂ©nisti », dans Qantara, no 89, automne 2013, p. 12-15.

Ouvrages généraux

  • Max-Pol Fouchet, MĂ©moires parlĂ©s, Un jour je m'en souviens, Mercure de France, 1968.
  • Élisabeth Cazenave, Les artistes de l'AlgĂ©rie, Dictionnaire des peintres, sculpteurs graveurs 1830-1962 en AlgĂ©rie, Bernard Giovanangeli Éditeur-Association Abd-El-Tif, 2001, (ISBN 2-909034-27-5).
  • Jean SĂ©nac, Visages d'AlgĂ©rie, Regards sur l'art, documents rĂ©unis par Hamid Nacer-Khodja, prĂ©face de Guy Dugas, Paris, Paris-MĂ©diterranĂ©e et Alger, EDIF 2000, 2002, (ISBN 284272156X) (reproductions : Nature morte au chou-fleur, 1945 et Rue de la Casbah, 1989, p. 38-39; Buste de RenĂ©-Jean Clot, 1934, p. 49; Buste de Jean de Maisonseul, 1934, p. 73; Stèle Ă  la mĂ©moire d'Albert Camus, 1961, p. 74 et 78). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Marion Vidal-BuĂ©, L'AlgĂ©rie des peintres, 1830-1960, Paris, Éditions Paris-MĂ©diterranĂ©e, et Alger, Edif 2000, 2002, p. 33 (reproductions : La repasseuse, p. 33; L'homme Ă  la pastèque, 1946, p. 33; La fĂŞte orientale, p. 55; Le joueur de flĂ»te, p. 55) (ISBN 2842721438). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Élisabeth Cazenave, Albert Camus et le monde de l'Art, Éditions Fol'Fer-Association Abd-el-Tif, , (ISBN 978-2-35791-003-4)

Notes et références

  1. Sur son enfance, lire son autobiographie : Au soleil sans chapeau, Marsa Ă©ds, 2005
  2. « Loess Â», no 20, Pont-de-Salars, juillet 1985, p. 6. CitĂ© par Jean de Maisonseul dans Louis BĂ©nisti, La Petite Galerie, Paris, 2000, et par Hamid Nacer-Khodja dans Jean SĂ©nac, Visages d'AlgĂ©rie, Regards sur l'art, Paris, Paris-MĂ©diterranĂ©e et Alger, EDIF 2000, 2002, p. 226
  3. Trois peintures de Bénisti y sont présentées : La cuisine, 1960, Le réchaud à pétrole et Les oliviers, 1961. L'exposition réunit vingt peintres et trois miniaturistes ou enlumineurs, parmi lesquels Bénisti, Sauveur Galliéro, Jean de Maisonseul, Maria Manton, Louis Nallard, René Sintès et André Cardona sont invités.
  4. Jean-Pierre BĂ©nisti dans Louis BĂ©nisti, La Petite Galerie, Paris, 2000
  5. Jean de Maisonseul, La lumière de BĂ©nisti, dans « Le Nouvel Observateur Â», Paris, 29 juin 1995
  6. dans Alger Étudiant, no 172, 25 janvier 1934, p. 2. Repris dans Louis Bénisti, textes de Jean-Pierre Bénisti, Jean de Maisonseul, Jean-Claude Villain, Suzanne Pilicani-Varnier, Guillaume Pigeard de Gurbert, Olivier Todd, Albert Camus, Jean Sénac,Jean Pélégri et Louis Bénisti, La Petite Galerie, Paris, 2000.

Liens internes

Liens externes

  • Jean SĂ©nac, Visages d'AlgĂ©rie, Louis BĂ©nisti dans « Oran-RĂ©publicain Â», Oran,
  • Louis-Eugène AngĂ©li, Louis BĂ©nisti, peintre et sculpteur, dans « Algeria Â», Alger, no 60, automne 1961
  • Jean de Maisonseul, La lumière de BĂ©nisti, dans Le Nouvel Observateur, Paris,
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