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Jean Brune

Jean Brune, né en 1912 à Aïn Bessem (Algérie)[1] et mort en 1973 à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), était un écrivain et journaliste français.

Jean Brune
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  61 ans)
Nouméa
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Conflit

Biographie

Enfance

Jean Brune est nĂ© Ă  Ain-Bessem en 1912. Il est le fils de Pierre Brune, un forgeron Bourguignon. originaire du dĂ©partement de SaĂ´ne-et-Loire et dont l’arrière grand-pĂ©re fut prĂŞtre de l’Église de Fragnes (SaĂ´ne-et-Loire ). Il est dit qu’il est venu de Champforgeuil, Sa mère qui s'appelait Marie, ( nĂ©e Ă  AĂŻn Bessem (AlgĂ©rie) ) fille d’un riche propriĂ©taire terrien, installĂ© du cĂ´tĂ© de Bert Ville (Actuelle AĂŻn Laloui ). En somme, Jean Brune ne fournit pas une assez longue gĂ©nĂ©alogie en ligne paternelle du moment que son père Ă©tait venu en 1873 Ă  AĂŻn Bessem en âge avancĂ© (36 ans) l

En 1912, Jean Brune est nĂ© Ă  la ferme de Louis Oustaint, situĂ©e Ă  moins de km d’Ain-Bessem , sur la route menant vers la Baraque (actuelle El Hachimia), avant de venir se fixer Ă  Ain-Bessem pour y travailler comme forgeron.

Pierre Brune était un personnage assez original, sociable et qui fut l'un des premiers Français à avoir habiter dans un quartier musulman dit '' Ain-Bouakkaz ''

Son atelier se trouvait Ă  cĂ´tĂ© de la prison d’Ain-Bessem. Il parlait couramment l’arabe. Pendant la Première Guerre mondiale, il participe activement en tant que forgeron spĂ©cialiste du ferrage des chevaux des sbires et de l’ArmĂ©e française. Après la guerre, il exerça la profession de cuisinier dans un restaurant ; en mĂŞme temps, il achète des terres dans la commune-mixte de Ă  Les FrĂŞnes (El Azizia, actuellement) Ă  11 km Ă  l’Ouest d’Ain-Bessem.

Jean Brune avait deux frères, l’un est dĂ©cĂ©dĂ© Ă  l’âge de 18 ans, en 1933. Ce dĂ©cès bouleversa la vie de sa famille; son père Pierre, proche de la soixantaine, Ă©tait physiquement et moralement affaibli de cette Ă©preuve. Son deuxième frère, nĂ© en 1914, est dĂ©cĂ©dĂ© en 1954. Le père meurt en 1945, Marie, sa mère, meurt en 1949. Jean Brune, Ă©duquĂ© dans la religion catholique, reste nĂ©anmoins athĂ©e. Il se concevait comme un EuropĂ©en de civilisation et avait la Grèce et la Rome antiques pour rĂ©fĂ©rences.

Études

Après des Ă©tudes primaires au Groupe scolaire Ain-Bessem (1918), il est collĂ©gien en lycĂ©e Ă  El-Harrach (Alger). RenvoyĂ© plusieurs fois pour indiscipline, il peut terminer ses Ă©tudes secondaires par transfert dans un lycĂ©e Ă  Alger. Il y rencontre Albert Camus[2] - [3]. En 1930, il obtient son baccalaurĂ©at. Après la mort de son petit frère, il travaille plusieurs annĂ©es comme employĂ© de bureau Ă  Blida. Il est repĂ©rĂ© comme très douĂ© par un riche nĂ©gociant en vins, qui l'incitĂ© Ă  venir travailler Ă  Alger comme sommelier, mais le charge aussi des achats de vin et de la gestion d’une coopĂ©rative vinicole Ă  Lavigerie (El Harrach). Il passe la majoritĂ© de son temps dans les cercles « Chantiers de la jeunesse française », une organisation paramilitaire française des annĂ©es 1940-1944. Il devient un farouche opposant Ă  Pierre Laval, chef du gouvernement Ă  la prĂ©sidence de Philippe PĂ©tain, l’accusant d’avoir critiquĂ© ouvertement ces chantiers pour manque de loyautĂ© vis-Ă -vis de son gouvernement et leurs sentiments anti-allemands.  

Seconde Guerre mondiale

Au mois de , dans une salle de cinĂ©ma, il prend la parole pour critiquer ouvertement la politique du gouvernement de Pierre-Étienne Flandin, dĂ©noncer la mutinerie dans le quartier de Maison-CarrĂ©e Ă  Alger de 570 soldats, le complot du Parti du peuple algĂ©rien de Messali Hadj, et la propagande allemande. Après avoir passĂ© plus de six annĂ©es Ă  la Casbah au mois de , perturbĂ© par la Seconde Guerre mondiale, il rejoint AĂŻn Bessem et s’y installe pour travailler dans une banque. Après presque une annĂ©e il est mobilisĂ© dans un corps d’armĂ©e de Blida et rejoint l’Allemagne.

Vétéran de la première Armée française, Jean Brune combat les Allemands au sein d'une unité blindée et reçoit une citation pour une victoire en 1945 dans un combat de chars en Forêt-Noire[4].

Ă€ son retour, il comprend que la montĂ©e des nationalistes AlgĂ©riens va s'amplifier. Partisan de l’idĂ©e de « l’AlgĂ©rie française », il commence Ă  mobiliser l'opinion française par des tracts distribuĂ©s aux passants Ă  la criĂ©e. Dans les annĂ©es 1950, il collabore Ă  La Nation française de Pierre Boutang et Michel Vivier [5]. Il organise plusieurs rĂ©unions publiques Ă  Alger et reçoit pour cette initiative l'appui de Pierre Lagaillarde, qu’il a connu Ă  Alger pour l’avoir dĂ©fendu lors du procès qui suivit son arrestation pour meeting non autorisĂ©. Il noue une relation Ă©troite avec Lagaillarde, qui Ă©tait alors activiste nationaliste et anti-indĂ©pendantiste. Il se lie d'amitiĂ© avec d'autres activistes, qui deviennent ensuite membres de l’Organisation de l'armĂ©e secrète (OAS)[6]. Il rĂ©side Ă  Rome Ă  partir de juillet 1961[7]. En mai 1962, Ă  Milan, il participe Ă  la crĂ©ation du comitĂ© exĂ©cutif du Conseil national de la RĂ©sistance[8] - [9].

Après l'indépendance de l'Algérie

Après l'indépendance de l'Algérie, terriblement déçu, il rejoint Aginter Press[10] - [11] à Lisbonne dont il devient en 1966 rédacteur en chef avec le projet de créer un centre d'information indépendant à la fois des monopoles ou oligopoles d'information de l'Est et de l'Ouest qu'il considère comme incapables de laisser l'information factuelle se répandre. Au contraire, croit-il, seuls des instruments de propagande arrivent à la presse et sont répétés ad nauseam.

Il quitte cet organisme après trois ans et, après l'amnistie de juillet 1968, rejoindra la Nouvelle-Calédonie où il sera directeur du Journal Calédonien[12] - [13], et mourut en 1973.

Ĺ’uvres

  • Cette haine qui ressemble Ă  l'amour (1961). Hors collection, La Table ronde (ISBN 2-710-31134-8).
  • Interdit aux chiens et aux Français (1966), 278 pages, 140 Ă— 200 mm. Hors collection (1967), La Table ronde (ISBN 2-710-31355-3).
  • Journal d'exil suivi de Lettre Ă  un maudit (1963), 288 pages, 140 Ă— 200 mm. Hors collection, La Table ronde -memo. (ISBN 2-710-31378-2).
  • Cette haine qui ressemble Ă  l'amour. RĂ©Ă©dition intĂ©grale, Ă©dition revue et corrigĂ©e (2009) Édition Atlantis, (ISBN 978-3-932-71104-6)
  • Interdit aux chiens et aux Français. Le drame de l'AlgĂ©rie française (1966 ; rĂ©Ă©dition intĂ©grale, Ă©dition revue et corrigĂ©e, 2008), Édition Atlantis (ISBN 978-3-932-71105-3)
  • Les Mutins. Drame en quatre actes. InĂ©dit 1967 (1997), Édition Atlantis (ISBN 978-3-932-71101-5)
  • Bab-el-Oued. Essai. InĂ©dit 1956 (1997), Édition Atlantis (ISBN 978-3-932-71103-9)
  • Bab-el-Oued racontĂ© Ă  Toinet. InĂ©dit 1955 (1998), Édition Atlantis (ISBN 978-3-932-71113-8)
  • La guerre de Troie commence demain (1997), Édition Atlantis (ISBN 978-3-932-71102-2)
  • Les Aventures prodigieuses de Georges Untel en AlgĂ©rie algĂ©rienne (1998), Édition Atlantis (ISBN 978-3-932-71106-0)
  • La RĂ©volte. Roman (1963; rĂ©Ă©dition intĂ©grale, Ă©dition revue et corrigĂ©e) (1999), Édition Atlantis (ISBN 978-3-932-71110-7)
  • Journal d'exil. - (rĂ©Ă©dition 1998), Édition Atlantis (ISBN 978-3-932-71109-1)
  • Lettre Ă  un maudit. Appel Ă  la rĂ©conciliation (rĂ©Ă©dition 1998), Édition Atlantis (ISBN 978-3-932-71107-7)
  • Anthologie Jean Brune (1998), Édition Atlantis (ISBN 978-3-932-71108-4)
  • AlgĂ©rie 1955, la bataille de la peur. InĂ©dit 1955 (1998), Édition Atlantis (ISBN 978-3-932-71114-5)

Notes et références

  1. Echo d'Oran, « Écho d'Oran numéro 16 », sur Écho de l'Oranie,
  2. Jean Brune et Albert Camus : deux écrivains pieds-noirs face au drame de l'Algérie française - Wolf Albes - Librairie Mollat Bordeaux (lire en ligne)
  3. « Albert Camus et le problème algérien, de 1935 à 1960 (2010) », sur guy.perville.free.fr (consulté le )
  4. « Jean Brune », sur www.memoireafriquedunord.net (consulté le )
  5. Notice sur Michel Vivier
  6. redaction, « Qui créa le Front national ? Deuxième partie : les nostalgiques de l’Algérie française », sur CONTRETEMPS, (consulté le )
  7. Pauline Picco, « Chapitre II. Forces politiques italiennes et OAS », dans Liaisons dangereuses : Les extrêmes droites en France et en Italie (1960-1984), Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-5576-1, lire en ligne), p. 49–71
  8. Pauline Picco, « Chapitre I. Réseaux et mythe OAS en Italie », dans Liaisons dangereuses : Les extrêmes droites en France et en Italie (1960-1984), Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-5576-1, lire en ligne), p. 31–47
  9. Aaron Bekemeyer, « Resisting for Empire : Georges Bidault’s New Vision of the Resistance for Algérie française, 1962-1965 »
  10. Tigrane Yégavian, « L’Aginter Press, une officine au service de la stratégie de la tension. », sur Conflits : Revue de Géopolitique, (consulté le )
  11. (pt) « A extrema-direita como solução extrema do imperialismo: A Aginter Presse em Portugal », sur setentaequatro.pt (consulté le )
  12. François Bogliolo, « Nouvelle-Calédonie, vieille terre d'édition », Mots. Les langages du politique, vol. 53, no 1,‎ , p. 103–116 (DOI 10.3406/mots.1997.2451, lire en ligne, consulté le )
  13. Louise Michel, LĂ©gendes et chansons de gestes canaques (1875): Suivi de LĂ©gendes et chants de gestes canaques (1885) et de Civilisation, Presses Universitaires Lyon, (ISBN 978-2-7297-0746-0, lire en ligne)

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