Internet en France
En France, Internet est utilisé par le grand public depuis 1994, mais n'a réellement connu un essor qu'à partir du milieu des années 2000. Le , la France comptait 26 millions d'abonnements Internet haut et très haut débit sur réseaux fixes[1]. En 2015, 85 % des foyers ont un accès Internet, soit 46 millions d'internautes en selon Médiamétrie[2], tandis que 19,3 % des foyers n’y ont pas accès, soit 5,4 millions de foyers, sur un total de 27,8 millions de foyers[3]).
En 2014, 82 % des Français âgés de 12 ans et plus ont accès à Internet à leur domicile bien que seulement 77 % l'utilisent ; parmi ces 82 %, 78 % se connectent tous les jours, ce qui fait que 64 % des Français de 12 ans et plus se connectent ainsi tous les jours à Internet depuis leur domicile. En 2020, 92,4 % des Français sont des internautes[4].
Accès à Internet en France
Pénétration
En France, en 2020, la pénétration d'internet est similaire à celle de l'union européenne[5].
Les principaux utilisateurs d'internet sont les enfants, les jeunes adultes, les couples avec au moins un enfant, et les cadres[6].
Les moindres utilisateurs sont les personnes seules, les couples sans enfant, les agriculteurs, les ouvriers et les retraités[6].
Tableau comparatif
Répartition des 26 millions d'abonnés Internet à bas, haut et très haut débit sur les réseaux fixes en 2015[7] :
Type d'accès | Nombre d'abonnements (T2 2015) | Évolution par rapport à l'année précédente |
---|---|---|
Bas débit | 136 000 | - 26,7 % |
Haut débit (DSL, câble, satellite…) | 22,4 millions | - 2,8 % |
Très haut débit (FTTx, DOCSIS, VDSL2…) | 3,8 millions | +62 % |
Source - 2017: Arcep[8] |
Source Arcep[9] |
Source 2018-2021: Arcep, Open Data, Indicateurs annuels 1998-2021p |
Source[9]
Les débuts
Accessible initialement à un nombre réduit d'utilisateurs dans un petit nombre d'entreprises et d'universités, l'utilisation de l'Internet par le grand public n'a commencé qu'à partir de 1994 et s'est vraiment démocratisé au début du XXIe siècle par l'apparition de l'ADSL.
Pendant l'été 1988, l'INRIA connecte le réseau NSFNet de Sophia Antipolis à Princeton par une liaison satellite louée à France Telecom et MCI. La liaison est opérationnelle le et permet aux chercheurs de l'INRIA d'accéder au réseau américain et aux chercheurs de la NASA de consulter la base de données astronomique basée à Strasbourg. C'est la première fois que les réseaux français sont connectés directement à un réseau en utilisant TCP-IP, le protocole de l'Internet. Cela reste limité à la recherche et l'éducation pour quelques années[10] - [11].
En 1992, presque simultanément, French Data Network et Altern (par l'intermédiaire du service minitel 3616 ALTERN) ont permis au grand public de se connecter au réseau Internet. L'accès au World Wide Web n'existait pas encore et les services offerts étaient le courrier électronique, les forums de discussion Usenet, l’accès à de nombreuses archives de logiciels et de documentation et l’accès aux machines du réseau Internet.
Le premier véritable fournisseur d'accès grand public fut WorldNet qui ouvrit ses portes en février 1994 lors du Computer Associates Expo. Ensuite FranceNet lança son service en . FranceNet fut fondé par Rafi Haladjian. Ensuite, suivirent dans l'ordre Calvacom, Internet Way et Imaginet.
AOL a connu un grand succès entre 1996 et 2000, grâce à ses CD distribués gratuitement et massivement, puis grâce à des prix intéressants sur le bas débit.
ADSL
L'usage grand public des réseaux numériques a démarré en France plus tôt que dans les autres pays grâce au Minitel. Celui-ci a longtemps rempli ce rôle de façon satisfaisante pour la grande majorité des utilisateurs, malgré le coût relativement élevé des connexions dû au monopole sur les liaisons téléphoniques. En la France occupait la troisième place du classement européen quant au nombre de foyers connectés à Internet, derrière l'Allemagne (plus peuplée)[12]. et le Royaume-Uni.
En mai 1998, le nombre de foyers français connectés à Internet pouvait être estimé à 570 000 (soit 2,4 % des foyers français), contre 270 000 en et 100 000 en [13].
En janvier 2001, 17 % des foyers français étaient connectés à Internet[14]. Fin 2005 ils étaient 40 % et les trois quarts d'entre eux (74 %) étaient abonnés au haut débit[15].
Il y avait en août 2005 13 241 000 abonnés (contre 8 908 000 en août 2004), dont 7 935 900 abonnements « haut débit ». Parmi les différentes technologies de connexion à haut débit, c'est l'ADSL qui rencontre le plus de succès en 2008 et qui connaît la plus forte croissance : 7 410 000 abonnés haut débit sont connectés par l'ADSL, 520 000 par le câble et les 5 900 restants le sont par fibre optique, BLR, ou autre.
En avril 2007, selon Médiamétrie, plus de la moitié des Français sont des internautes[16].
Très haut débit
Mi 2015 la France compte 3,8 millions d'abonnements au très haut débit dont 1,14 million en fibre jusqu’au domicile (FTTH)[7].
Début 2020, la France compte 7,7 millions d'abonnés en FTTH pour 29,9 millions d'abonnés à haut débit[17].
Source ARIASE, pour la France entre 2014 et 2016[18]. |
Ville | Orange[19] | SFR[20] | Free[21] | Opérateur d'infrastructure |
---|---|---|---|---|
Abbeville | Prévu[22] | |||
Aix-en-Provence | Oui[23] | |||
Amiens | Prévu[22] | CityPlay | ||
Annonay | Prévu[24] | |||
Asnières-sur-Seine | Oui | |||
Besançon | Prévu[25] | Syndicat Mixte Lumière[26] | ||
Blagnac | À l'étude | |||
Bordeaux | Oui | Prévu | ||
Boulogne-Billancourt | Oui | |||
Charleville-Mézières | Oui | |||
Chatillon | Oui | |||
Cherbourg-Octeville | Prévu | Manchenumerique[27] | ||
Clichy | Oui | |||
Gravelines | À l'étude | Oui | Gravelines Networks | |
Grenoble | Oui | |||
Issy-les-Moulineaux | Oui | |||
Levallois-Perret | Oui | Oui | ||
Les Ulis | Oui | |||
Lille | Oui | Prévu | ||
Lyon | Oui | Oui | Prévu | |
Malakoff | Oui | |||
Marseille | Oui | Oui | Oui | |
Metz | Oui | |||
Montauban | À l'étude | |||
Montpellier | Oui (2012) | Oui | ||
Montrouge | Oui | |||
Nancy | ||||
Nantes | Oui | Oui | À l'étude | |
Neuilly-sur-Seine | Oui | |||
Nice | Oui | |||
Nogent-sur-Marne | À l'étude | Oui | ||
Paris | Oui | Oui | Oui | |
Pau | Oui | Oui | ||
Poitiers | Oui | |||
Rennes | Oui (2010) | Prévu | À l'étude | |
Saint-LĂ´ | Oui | Oui | Manchenumerique[27] | |
Sarcelles | Oui | |||
Strasbourg | Prévu | Prévu | Prévu | |
Suresnes | Oui | |||
Toulouse (7500 abonnées en 2012)[28] | Oui | Oui | ||
Valenciennes | Oui | Oui | ||
Villeneuve-la-Garenne | Oui | |||
Villeurbanne | Oui | Oui | ||
Villiers le bel | Oui |
En 2012, la société Orange a annoncé le fibrage de nouvelles villes : Montauban et Mulhouse et Schiltigheim, Riom et Saint-Flour.
Cartes sur Google Maps du déploiement FTTH en France :
Nombre d'abonnés à Internet
L'Arcep maintient un observatoire sur l'évolution des marchés de gros et de détail, sur les trois axes: bas débit, ADSL, et très haut-débit.
En 2009, d'après les dernières estimations, plus d'un quart des foyers français possèdent un abonnement ADSL.
Statistiques selon Internet World Stats :
Année | Internautes | Population | % Population |
---|---|---|---|
2000 | 8 500 000 | 58 879 000 | 14,4 % |
2004 | 24 848 009 | 60 293 927 | 41,2 % |
2006 | 30 837 595 | 61 350 009 | 50,3 % |
2007 | 32 925 953 | 61 350 009 | 53,7 % |
2008 | 36 153 327 | 62 177 676 | 58,1 % |
2010 | 44 625 300 | 64 768 389 | 68,9 % |
2015 | 55 429 382 | 66 132 169 | 83,8 % |
2017 | 60 421 689 | 65 233 271 | 92,6 % |
Statistiques selon l'Union internationale des télécommunications :
Année | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 |
% | 39,15 | 42,87 | 46,87 | 66,09 | 70,68 | 71,58 | 77,28 | 77,82 | 81,44 | 81,92 | 83,75 |
Les enfants et Internet en France
Les enfants de 6 à 13 ans sont de plus en plus connectés et équipés d’outils numériques. Par exemple en 2011 34 % avaient une adresse électronique et 32 % utilisaient la messagerie instantanée, 4 % ayant un compte Twitter et 18 % ayant un compte Facebook (en dépit d'un âge légal de 13 ans)[30]. 18 % des 6-13 ans avaient un ordinateur, 55 % disposaient d'au moins une console de jeu vidéo (et 83 % des 10-13 ans)[30]. 51 % avaient un lecteur mp3 et 23 % un téléphone mobile (5 % avaient un smartphone)[31]. Un quart des parents (24 %) se juge préoccupé par le temps passé à utiliser des produits électroniques (3 h 14 par jour en moyenne ou 22 h 38 par semaine). 24 % des enfants passent plus de 2h/jour sur leur netbooks et 16 % des jeunes possesseurs de smartphone l'utilisent de 1 à 2h/jour[30].
Les zones blanches en France
Le nombre de foyers inéligibles à l'ADSL est estimé en France à 500 000. Diverses technologies permettent aujourd'hui de disposer d'Internet par d'autres moyens, dont l'Internet par satellite.
Pour réduire cette fracture numérique, de nombreux départements ou l’État choisissent de subventionner[32] - [33] - [34] l'accès Internet par satellite ou de déployer des réseaux radio, dont le Wimax.
L'État a fait le choix également de subventionner quelques opérateurs privés afin de leur permettre de déployer de la fibre optique sur le territoire national. D'autres démarches d'aménagement numérique du territoire s'appuyant sur des principes de mutualisation, tels que proposés par Olivier Zablocki, n'ont pas été soutenues.
Fournisseurs d'accès à Internet
Sur plus de 25 millions d'abonnés, les principaux fournisseurs d'accès à Internet (FAI) en France sont[35] :
- Orange : 40 % de parts de marché, soit 10,354 millions d'abonnés au .
- Free (groupe Iliad) (comprenant aussi Alice ADSL) : 5,868 millions d'abonnés.
- SFR-Numericable : 6,577 millions d'abonnés.
- Bouygues Telecom (groupe Bouygues) : 2,428 millions d'abonnés.
- Autres (Alsatis, Nordnet, OVH Télécom, Prixtel, Budget Telecom, Coriolis Télécom, Virgin Mobile, Vivéole, FDN, Nerim, Magic OnLine…) : 6,57 % soit 1,27 million abonnés.
Le contexte légal permet en France à des associations de se constituer en fournisseur d'accès associatifs. Il existe ainsi plus d'une dizaine de FAI associatifs en France dont le principal est French Data Network et une fédération de fournisseurs d'accès internet associatifs : la Fédération FDN.
Source ARIASE, pour la France entre 2014 et 2016[18]. |
Réduction de la fracture numérique
Depuis 2013, les gouvernements successifs ont compris l'intérêt de réduire la fracture numérique en France et ont mis en place un plan détaillé ici : Plan France Très Haut Débit.
Usages
Sites web les plus visités en France
Les entrées manifestement incorrectes, dues à des adwares dont la distribution est possiblement corrélée avec la barre d'outils Alexa, ont été supprimées du classement.
Navigateurs web
Le navigateur le plus utilisé était Internet Explorer quand Microsoft l'avait installé en standard dans Windows 98 ; ce qui a contribué à torpiller le navigateur dominant de l'époque : Netscape Navigator (payant à cette époque, jusqu'à sa version 4 incluse).
Puis, de plus en plus d'internautes ont choisi un autre navigateur tel que Chrome, Opera ou Mozilla Firefox. Les utilisateurs de macOS utilisent principalement le navigateur Safari (intégré à leur OS), mais d'autres navigateurs existent sur cette plateforme.
Internet mobile
En 2018, chaque jour, 24,3 millions d'utilisateurs consultent internet sur un smartphone, tandis que 32,7 millions utilisent quotidiennement des applications mobiles. Les sites internet consultés sur mobile sont à 12 % des portails généralistes, à 9 % des réseaux sociaux et à 8 % des sites d'actualités[38].
Noms de domaines
C'est l'AFNIC qui est responsable des noms de domaines en .fr (France), .re (île de La Réunion) et .pm (Saint-Pierre-et-Miquelon).
D'autres noms de domaines existent, tels que .bzh pour la Bretagne, .gf, pour la Guyane, .nc pour la Nouvelle-Calédonie, .mq pour la Martinique, .yt pour Mayotte, .pf pour la Polynésie française, .gp pour la Guadeloupe, .tf pour les Terres australes et antarctiques françaises ou encore .eu pour l'Union européenne.
Censure et surveillance
Cette mesure est permise par certaines lois comme la LCEN ou la LOPPSI 2. La liste des sites web censurés n'est pas connue du public français.
L'importance de la censure d'Internet en France a conduit certaines ONG comme Freedom House à classer la France parmi les pays où la liberté sur Internet a le plus reculé ou encore Reporters sans frontières qui place la France comme un des pays sous surveillance[39].
Notes et références
- « Observatoire des marchés des communications électroniques. Services fixes haut et très haut débit (marchés de détail) (4e trimestre 2014 - résultats provisoires) », sur arcep.fr, (consulté le )
- Médiamétrie Retour sur 20 ans de numérique et d’Internet, mediametrie.fr, 21/07/2016 (Consulté le 17/12/2021)
- http://www.mediametrie.fr/comportements/communiques/home-devices-2eme-vague-de-la-nouvelle-mesure-des-equipements-multimedias-de-mediametrie.php?id=1107
- European Union Internet Usage and Population Stats, internetworldstats.com, 2020 (Consulté le 17/12/2021)
- https://www.insee.fr/fr/statistiques/2385835#tableau-figure1
- https://www.insee.fr/fr/statistiques/4241397
- Observatoires Haut et Très Haut Débit, 2e trimestre 2015 ARCEP, consulté en septembre 2015
- « Chiffres clés de l'activité des opérateurs de communications électroniques », sur data.gouv.fr (consulté le ).
- « Les séries chronologiques annuelles de 1998 à 2015p (xlsx). Pour l'année 2015, il s'agit d'un prévisionnel », sur Arcep.
- Christian Huitema, Et Dieu crea l'Internet, Paris, Eyrolles, , 201 p. (ISBN 2-212-08855-8), p. 10.
- Menjanirina Andrianarisoa, « A brief history of the internet »
- en 2010, la population du Royaume-Uni est de 62 510 197, celle de la France de 62 765 000 et celle de l'Allemagne de 81 752 000
- « La France compterait 29 millions d'internautes à domicile et en entreprise », sur lesechos.fr, (consulté le )
- Enquête publiée le 24 janvier 2001 par le mensuel informatique SVM.
- Un foyer français sur deux équipé d'un ordinateur, ZDNet France. 18/01/2006.
- 28 999 300 français de plus de 11 ans ont déclaré s'être connecté à Internet au cours du dernier mois , ce qui représente une augmentation de 9 % par rapport à l'an passé.
- « Marché du haut et du très haut débit fixe », sur Arcep (consulté le ).
- Fibre optique : tout savoir sur le très haut-débit
- « Les Appels Wi-Fi - Carte de couverture fibre », sur Réseaux Orange, (consulté le ).
- http://neuf.fr/
- « Freebox, la meilleure offre internet, téléphone, télévision », sur Free (consulté le ).
- http://mag.somme.fr/janvier2013/files/assets/basic-html/page17.html
- « Fibre optique et 5G à Aix-en-Provence (13080) », sur Ariase (consulté le ).
- « Arrivée de la fibre à Annonay », sur orange.fr,
- http://bisonteint.net/2012/10/02/une/fibre-optique-ftth-a-besancon-comment-ca-marche/
- « Syndicat Mixte LUMIERE », sur Syndicat Mixte LUMIERE (consulté le ).
- http://www.manchenumerique.fr/
- G. B., « Toulouse. Orange "leader dans la région" », La Dépêche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (en)ITU - Free statistics - Union internationale des télécommunications
- Résumé de l'étude/sondage (juillet 2011) établie par le moteur de recherche de shopping Kelkoo auprès d'un échantillon de 402 parents français.
- étude (juillet 2011) financée par le moteur de recherche de shopping Kelkoo
- Le satellite contre le handicap numérique, ariase.com, 2011 (Consulté le 17/12/2021)
- « Les subventions Internet par satellite par département », sur blog.ariase.com, (consulté le )
- Une aide de 150 euros pour accéder au haut débit, Agence nationale de la cohésion des territoires, 2020 (Consulté le 17/12/2021)
- Sources diverses - Résumé sur PC INpact : novembre 2009 et mars 2010, communiqués officiels Free, Vivendi pour SFR/Neuf, Orange
- Médiamétrie
- France - Alexa Top 100 Sites
- « Audience internet global - Nombre de visiteurs uniques s'étant connectés au moins une fois sur leur mobile - moyenne lundi/vendredi », Médiamétrie/Netratings,‎ .
- « La liberté sur Internet est en recul en France et dans le monde », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
- Aménagement numérique
- Donnée publique
- Cybercentre
- E-learning center
- FĂŞte de l'Internet
- Gouvernance d'Internet
- Groupe de contact permanent du Ministère de l'Intérieur
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