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Mozilla Firefox

Mozilla Firefox [mɒˈzÉȘlə ˈfaÉȘɚfɑks][Note 1] est un navigateur web libre et gratuit disponible pour PC (Windows, macOS, Linux, BSD, etc.) et mobiles (Android, iOS), dĂ©veloppĂ© et distribuĂ© par la Mozilla Foundation depuis 2003, avec l'aide de milliers de bĂ©nĂ©voles. L'entreprise Mozilla Corporation est crĂ©Ă©e en 2005 pour se charger du dĂ©veloppement.

Firefox a connu un succÚs croissant, dépassant 1,2 milliard de téléchargements en , devenant le principal concurrent d'Internet Explorer. En , Firefox devient le navigateur le plus utilisé en Europe devant Internet Explorer et Google Chrome.

Depuis 2010 et l'essor de la navigation sur smartphones, Firefox a vu sa part du marchĂ© des navigateurs web dĂ©croĂźtre d'environ 35 % Ă  4 % en 2021 (8 % sur PC), au profit notamment de Google Chrome et de Safari. Firefox compte 196 millions d'utilisateurs actifs dans le monde en 2021.

Mozilla, qui finance le développement de Firefox, se rémunÚre par les dons et les partenariats ; depuis les années 2000, l'essentiel des revenus de la fondation provient de Google[Note 2], bien que l'organisation cherche à les diversifier.

En 2019, l'agence allemande de sécurité informatique (BSI) recommande Firefox, considérant qu'il est le navigateur le plus sécurisé.

Philosophie

Fonctionnalités

Firefox est un navigateur web complet[4], pouvant ĂȘtre personnalisĂ© avec notamment, des milliers d’extensions et de thĂšmes graphiques. Il propose Ă©galement des services comme Firefox Sync ou Pocket.

Fonctionnalités natives

Quelques fonctionnalitĂ©s de Firefox :

Extensions

Extensions de Firefox.

Firefox dispose de nombreuses extensions destinĂ©es aux internautes, aux webmestres et aux dĂ©veloppeurs, qui ne sont pas Ă  confondre avec les plugins. Elles permettent d’ajouter des fonctions plus ou moins variĂ©es Ă  celles Ă©tant les plus basiques. Certaines des fonctions les plus utilisĂ©es ou jugĂ©es comme Ă©tant les plus utiles parmi ces outils deviennent des fonctions implĂ©mentĂ©es nativement dans Firefox. Par exemple, une extension se nommant SessionSaver et permettant de retrouver l’état de la navigation en cas de fermeture intempestive a Ă©tĂ© incluse dans Firefox 2. Les extensions permettent d’ajouter de nouvelles fonctionnalitĂ©s au navigateur, comme la mĂ©tĂ©o, un blocage des publicitĂ©s des sites Web[6], des outils de dĂ©veloppement Web, etc. Elles permettent Ă©galement de changer son apparence (grĂące aux thĂšmes). Les extensions dĂ©veloppĂ©es ne sont compatibles qu'avec une branche prĂ©cise du navigateur (la compatibilitĂ© est souvent rĂ©duite aux nouvelles versions mineures). Les dĂ©veloppeurs de ces extensions doivent donc adapter leur logiciel avec chaque nouvelle version. Ce processus prend du temps pendant lequel certaines extensions ne sont pas disponibles pour la nouvelle version.

Parmi les milliers de modules complémentaires à la demande[7], par exemple :

  • un bloqueur de publicitĂ© ;
  • un module de capture d'Ă©cran Ă©ditable, annotable et partageable ;
  • un panel d'Ă©mojis ;
  • le tĂ©lĂ©chargement de vidĂ©os utilisables hors connexion.

ParamĂštres et personnalisation

Préférences de Firefox.

Firefox dispose d’un panneau d’options permettant de configurer une grande partie du navigateur. Toutes les barres d’outils sont Ă©galement paramĂ©trables.

Il est possible de changer l'apparence du navigateur via des thÚmes, proposés par les utilisateurs.

Il est Ă©galement possible de changer la disposition des icĂŽnes : Firefox permet de choisir quelles icĂŽnes sont affichĂ©es dans l'interface depuis la version 29[8]. Par le menu Personnaliser, l'utilisateur peut arranger les icĂŽnes et l’interface.

Le fait de taper about:config dans la barre d’adresse[moz 4] permet d’accĂ©der Ă  des paramĂštres avancĂ©s et configurer de nombreux Ă©lĂ©ments depuis la fenĂȘtre d’options[9]. Ces paramĂštres sont rĂ©servĂ©s Ă  des utilisateurs avancĂ©s car ils peuvent altĂ©rer le fonctionnement du logiciel de maniĂšre importante.

Pocket

Pocket est une fonctionnalité permettant de sauvegarder des pages web.

Réseau privé virtuel

Mozilla propose un service de rĂ©seau privĂ© virtuel (VPN), aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada, en Nouvelle-ZĂ©lande, Ă  Singapour, en Malaisie et, depuis fin avril 2021, en Allemagne et en France[10]. Le service repose sur un partenariat avec la sociĂ©tĂ© suĂ©doise Mullvad spĂ©cialisĂ©e dans les VPN. Le service repose sur WireGuard.

Anciens services

  • Firefox Send[11] permet d'envoyer des fichiers via un lien personnalisĂ©[moz 5]. Il est lancĂ© le et mis hors-ligne le Ă  la suite d'utilisations abusives de diffusions de logiciels malveillants ; il est dĂ©finitivement arrĂȘtĂ© en [12].
  • Firefox Hello est un outil de visioconfĂ©rence disponible jusqu'en 2016[13].

Respect des standards du Web

La Mozilla Foundation, par l’intermĂ©diaire de son moteur de rendu Gecko, promeut et suit dans ses logiciels les normes et standards ouverts, en prioritĂ© ceux du World Wide Web Consortium (W3C)[moz 6]. Ainsi, Mozilla Firefox respecte les standards du Web les plus basiques comme HTML, CSS, XHTML, XML, JavaScript, mais aussi DOM, MathML, XSL ou encore XPath. Le rendu de SVG 1.1 est notamment activĂ© depuis Firefox 1.5[moz 7]. En 2007, le test Acid2 est passĂ© depuis la 3e version[14], tandis que le test Acid3 n'est passĂ© que partiellement, avec un rĂ©sultat de 97/100 pour la derniĂšre version 6, stagnant, depuis la version 4. Firefox obtient un score de 100/100 en .

Sécurité, confidentialité et protection des données

En 2020, pour le site d'actualité Next INpact, Firefox s'impose comme le chef de file de la vie privée[4].

Firefox autorisait une fonctionnalitĂ© sandbox pour gĂ©rer les privilĂšges accordĂ©s au code JavaScript, mais cette fonctionnalitĂ© a depuis Ă©tĂ© supprimĂ©e. Il empĂȘche les scripts d'accĂ©der aux donnĂ©es d'autres sites Web sur la base de la politique de mĂȘme origine. Il prend Ă©galement en charge les cartes Ă  puce pour les applications Web, Ă  des fins d'authentification. Il utilise TLS pour protĂ©ger les communications avec les serveurs Web Ă  l'aide d'une cryptographie solide lors de l'utilisation du protocole HTTPS. Le module complĂ©mentaire HTTPS Everywhere disponible gratuitement applique HTTPS mĂȘme si une URL HTTP normale est saisie. Firefox prend dĂ©sormais en charge HTTP/2[15].

La Fondation Mozilla offre une prime aux bogues (rĂ©compense en espĂšces de 3 000 Ă  7 500 USD) aux chercheurs qui dĂ©couvrent de graves failles de sĂ©curitĂ© dans Firefox[16]. Les directives officielles pour la gestion des vulnĂ©rabilitĂ©s de sĂ©curitĂ© dĂ©couragent la divulgation prĂ©coce des vulnĂ©rabilitĂ©s afin de ne pas donner aux attaquants potentiels un avantage dans la crĂ©ation d'exploits[17].

Étant donnĂ© que Firefox prĂ©sente gĂ©nĂ©ralement moins de vulnĂ©rabilitĂ©s de sĂ©curitĂ© connues publiquement qu'Internet Explorer (voir Comparaison des navigateurs Web), l'amĂ©lioration de la sĂ©curitĂ© est souvent citĂ©e comme une raison de passer d'Internet Explorer Ă  Firefox[18] Le Washington Post rapporte que le code d'exploitation pour les vulnĂ©rabilitĂ©s de sĂ©curitĂ© critiques connues dans Internet Explorer Ă©tait disponible pendant 284 jours en 2006. En comparaison, pour Firefox il Ă©tait disponible pendant neuf jours avant que Mozilla ne publie un correctif.

Une étude de Symantec menée en 2006 a montré que, bien que Firefox ait dépassé les autres navigateurs en nombre de vulnérabilités confirmées par le fournisseur cette année-là jusqu'en septembre, ces vulnérabilités ont été corrigées beaucoup plus rapidement que celles trouvées dans d'autres navigateurs, les vulnérabilités de Firefox étant corrigées en moyenne un jour aprÚs que le code d'exploitation a été mis à disposition, contre neuf jours pour Internet Explorer[19]. Symantec a ensuite clarifié sa déclaration, affirmant que Firefox présentait toujours moins de vulnérabilités de sécurité qu'Internet Explorer, comme l'ont compté les chercheurs en sécurité[20].

Sandbox

En , la version 49 de Firefox ajoute des capacitĂ©s multiprocessus progressivement accessibles pour tous les utilisateurs en 2017. L’usage du multiprocessus permet de renforcer la sĂ©curitĂ© en ajoutant une sandbox[21] - [22].

Pisteurs web

Depuis et la sortie de la version 67, Firefox bloque par défaut les traqueurs, dont Google Analytics[moz 8].

Firefox dispose d’un mode de protection contre les pisteurs (standard ou stricte). Il bloque :

  • traqueurs de rĂ©seaux sociaux ;
  • cookies intersites ;
  • contenu utilisĂ© pour le pistage dans toutes les fenĂȘtres ;
  • mineurs de cryptomonnaies ;
  • dĂ©tecteurs d’empreinte numĂ©rique.

DRM et extensions EME

Firefox prend en charge les extensions EME (DRM) depuis la sortie de Firefox 38 le . La communauté du logiciel libre est mécontente du choix de Mozilla, qui le justifie par un refus de perte de marché[23]. Une version sans les extensions EME est aussi proposée, la fonctionnalité est aussi désactivable dans les options de Firefox grùce à une case à cocher.

Versions

Firefox est un logiciel en développement continu ; il existe différents canaux (ou versions) qui sont développés en parallÚle[24].

Standard, Beta, Developper, Nightly

Une version donnĂ©e de Firefox passera par ce processus : Nightly → Developer Edition ou Beta → Version finale stable. C'est sur Nightly que sont implĂ©mentĂ©es les nouvelles fonctionnalitĂ©s, Developper Edition et Beta sont des versions intermĂ©diaires permettant de figer les fonctionnalitĂ©s pour stabiliser le code et corriger les bugs avant de devenir la version stable[24] - [moz 9].

Firefox ESR : pour entreprise

La version « ESR » (« Extended Support Release ») de Firefox offre un support long terme et une plus grande stabilitĂ© dans le temps sans mises Ă  jour de fonctionnalitĂ© (seulement des mises Ă  jour de sĂ©curitĂ© et correctifs de stabilitĂ©). Elle est dĂ©diĂ©e aux organisations publiques et privĂ©es, entreprises, universitĂ©s, des Ă©coles, qui ont des besoins de support long terme[4] - [moz 10]. La fondation assure la sĂ©curitĂ© de la version pendant un an, avant qu'une nouvelle version venant de la branche stable serve d'appui pour le cycle suivant. Un chevauchement de 43 semaines est prĂ©vu entre deux versions ESR. La version ESR existe depuis 2012. Les navigateurs web IceCat et Tor Browser sont basĂ©s sur la version ESR[4].

Firefox Focus

Firefox Focus est un navigateur exclusivement disponible sur mobile (iOS et Android) paramétré de maniÚre à préserver la vie privée des internautes en limitant l'accÚs à leurs données personnelles et en limitant le pistage de la navigation par des traqueurs extérieurs.

Plates-formes

Firefox fonctionne sur de nombreux systùmes d’exploitation[moz 11], sur ordinateur, notamment Windows, macOS, GNU/Linux, BSD, et sur mobiles : Android et IOS.

PC

Firefox est disponible sur PC pour macOS, GNU/Linux, BSD, Solaris et Windows (Windows 98, Windows 2000, Windows XP, Windows Vista, Windows 7, Windows 8, Windows 10, Windows 11). Mozilla Foundation annonce l'arrĂȘt des nouvelles fonctionnalitĂ©s et mises Ă  jour ordinaires des systĂšmes d’exploitation de Windows XP et Vista en [25].

Android

Firefox est disponible sur les mobiles et les tablettes Android depuis 2012. Firefox pour Android peut utiliser certaines extensions (notamment le bloqueur de pub UBlock Origin). Firefox Focus est aussi disponible sur Android.

iOS

Firefox est disponible sur iOS (iPhone et iPad)[moz 12] depuis 2015 et ne permet pas l’utilisation d’extensions. Firefox Focus est aussi disponible sur iOS.

En , la version pour iOS apporte plusieurs améliorations[26].

Autres

  • Firefox Reality (AR/VR) n’est plus pris en charge
  • Firefox a Ă©tĂ© portĂ© sur d'autres systĂšmes tels que OS/2[moz 13], Irix, RISC OS[27], BeOS.

Organisation et financement

Licences et gouvernance

Firefox est un navigateur web libre et gratuit, géré depuis 2003 développé et distribué par la Fondation Mozilla avec l'aide de milliers de bénévoles[28] (voir Mozilla (communauté))[moz 14]. Celle-ci crée en 2005 la société employant l'ensemble des salariés de la fondation, la Mozilla Corporation et dépose la marque « Mozilla » en 2006.

Firefox est disponible sous licence libre Mozilla Public License (MPL)[moz 15] - [moz 16].

Partenariats et dépendance à Google

La relation entre Mozilla et Google est remarquĂ©e par les mĂ©dias[29] - [30], en particulier en ce qui concerne les ententes financiĂšres avec Google. En 2005, la Mozilla Foundation et la Mozilla Corporation ont un revenu combinĂ© de 52,9 millions de USD, dont environ 95 % provenant de redevances de moteurs de recherche[moz 17]. En 2006, la Mozilla Foundation et la Mozilla Corporation ont un revenu combinĂ© de 66,9 millions d'USD, dont environ 90 % provenant de redevances de moteurs de recherche. Le , la veille de la sortie de Google Chrome, Google et la Mozilla Foundation renouvellent leur accord commercial jusqu’en 2011[31]. Le , la Fondation Mozilla annonce le renouvellement de l'accord financier pour trois ans[32].

En 2014, Mozilla annonce privilégier dorénavant Yahoo! comme moteur de recherche par défaut pour les utilisateurs américains, mettant ainsi fin à son partenariat avec Google qui durait depuis dix ans[33] - [34] - [35]. Le partenariat avec Yahoo! est signé pour une durée de cinq ans[36]. Cependant, en Europe, les internautes utilisant Firefox ont à ce moment encore Google comme moteur de recherche par défaut[37] - [38].

Le , la Mozilla Foundation annonce un partenariat avec Qwant grùce à une nouvelle version du navigateur optimisée pour le moteur de recherche français[39].

En 2020, le marchĂ© est renouvelĂ© avec Google ; il prĂ©voit un montant estimĂ© par ZDNet entre 400 et 450 millions de dollars par an[40].

Part de marché

Estimation des parts de marché
mondiales de Firefox[41] ( - mettre Ă  jour)
Version Firefox Tous

navigateurs

Firefox 43 1,08 % 0,03 %
Firefox 52 ESR 1,79 % 0,05 %
Firefox 68 ESR 0,36 % 0,01 %
Firefox 78 ESR 1,43 % 0,04 %
Firefox 87 0,36 % 0,01 %
Firefox 91 ESR 0,72 % 0,02 %
Firefox 94 0,72 % 0,02 %
Firefox 102 ESR 3,94 % 0,11 %
Firefox 103 Ă  107 6,45 % 0,18 %
Firefox 108 82,08 % 2,29 %
Firefox 109 1,08 % 0,03 %
Toutes versions 100 % 2,79 %

Firefox connaĂźt un succĂšs croissant depuis sa crĂ©ation, dĂ©passant 1,2 milliard de tĂ©lĂ©chargements en [42] (un milliard d’extensions ont Ă©tĂ© tĂ©lĂ©chargĂ©es au [moz 18]). MĂȘme si ce chiffre ne reflĂšte pas le nombre rĂ©el d'utilisateurs du logiciel, Firefox est rapidement devenu le principal concurrent d'Internet Explorer. En , Firefox devient le navigateur le plus utilisĂ© en Europe[43] devant Internet Explorer et Google Chrome.

Depuis 2010, Firefox a vu sa part du marché des navigateurs web décroßtre d'environ 35 % à environ 4 % en et 8 % sur PC uniquement, au profit notamment de Google Chrome et de Safari. Ceci s'explique principalement par l'essor de la navigation sur smartphones et la stratégie d'enfermement de Google et Apple, qui incite les utilisateurs de leurs outils à utiliser leur suite d'applications.

Selon les donnĂ©es de Mozilla, Firefox compte 196 millions d'utilisateurs actifs dans le monde en contre 244 millions en , soit une perte de 20 % de sur cette pĂ©riode[44].

Évolution des parts de marchĂ© depuis 2008
Les parts de marché des navigateurs Web dans le monde, toutes plateformes confondues
(février 2023 - mettre à jour)
Source Chrome
(Google)
Safari
(Apple)
Firefox
(Mozilla)
Edge + IE
(Microsoft)
Opera
(Opera Software)
Autres
StatCounter[45] 65,74 %18,86 %2,92 %4,53 %2,27 %5,68 %
W3Counter[46] 71,9 %14,2 %%3,9 %1,3 %5,7 %
Moyenne 68,82 %16,53 %2,96 %4,215 %1,785 %5,69 %
Les parts de marché des navigateurs mobiles dans le monde (octobre 2022 - mettre à jour)
Source Chrome
(Google)
Safari
(Apple)
Samsung Internet
(Samsung)
QQ browser
(Tencent)
Opera
(Opera Software)
Firefox
(Mozilla)
Autres
StatCounter[47] 65,2 %24,3 %5,6 %0,3 %1,9 %0,5 %3,5 %

Histoire

Firefox 1.0 (2004).
Firefox 2 (2006).
Firefox 3.5 (2009).
Firefox 13 sur Windows 7 (2012).
Firefox 50.
Firefox 68.

DĂ©buts

Firefox est à l'origine un programme dérivé du logiciel Mozilla (actuellement connu sous le nom de SeaMonkey), mais en reprenant uniquement les fonctions de navigation. Ce logiciel multiplateforme est compatible avec diverses versions de Windows, Mac OS, GNU/Linux, Android et, fin 2015, iOS. Il est aussi porté sur d'autres systÚmes d'exploitation, ce qui est rendu possible par la mise à disposition de son code source sous licence libre Mozilla Public License (MPL).

Le projet Firefox commence dĂšs le printemps 2002, sous l’apparence d’une branche expĂ©rimentale de la plateforme Mozilla conduite par David Hyatt et Blake Ross. Ils considĂšrent alors que le succĂšs du projet Mozilla est compromis, tant par les besoins commerciaux du commanditaire Netscape que par l’expansion incessante des fonctionnalitĂ©s induite par ses propres dĂ©veloppeurs. La suite Mozilla intĂšgre en effet des fonctionnalitĂ©s comme la gestion du courrier Ă©lectronique, de l’IRC et des forums Usenet, ainsi qu’un Ă©diteur HTML. Le projet mozilla/browser, rapidement surnommĂ© « Phoenix », est donc crĂ©Ă© afin de combattre ce gonflement perçu comme nĂ©faste et fournir un navigateur plus simple Ă  utiliser. Les dĂ©veloppeurs principaux sont alors Blake Ross, Dave Hyatt, Pierre Chanial et Joe Hewitt[moz 19].

DĂšs le dĂ©but du projet, un mĂ©canisme d'extensions est implĂ©mentĂ©. Ce choix permettra Ă  l'utilisateur de personnaliser son navigateur comme il le souhaite. L’utilisation de XUL rend possible l’extension des capacitĂ©s du navigateur Ă  travers l’utilisation de thĂšmes graphiques (habillages ou skins) et d’extensions. Cependant, le processus de dĂ©veloppement et d’installation de ces ajouts a Ă©galement soulevĂ© des problĂšmes potentiels de sĂ©curitĂ©. C’est ainsi qu’avec la sortie de Firefox 0.9, la Mozilla Foundation ouvre le site Web « Mozilla Update » contenant des thĂšmes et extensions « approuvĂ©s », les extensions provenant d’autres sites devant ĂȘtre dorĂ©navant explicitement autorisĂ©es par l’utilisateur suivant un fonctionnement similaire au bloqueur de fenĂȘtres surgissantes intĂ©grĂ©. Firefox est finalement en passe de remplacer la suite Mozilla pour l'utilisateur final. Aussi, plusieurs fonctionnalitĂ©s de la suite Mozilla (comme le client IRC) sont maintenant disponibles en tant qu'extensions.

Pour le lancement de la version 1.0 (le ), la Mozilla Foundation lance une vaste campagne de publicitĂ© par le biais du site Spread Firefox[moz 20] et publie le 16 dĂ©cembre de la mĂȘme annĂ©e une double page de publicitĂ© dans le New York Times grĂące aux dons de milliers de personnes[moz 21]. Cette version de Firefox constitue la base de dĂ©veloppement du navigateur Netscape 8.0.

Changements de noms

Le , une fois le logiciel suffisamment dĂ©veloppĂ© pour ĂȘtre utilisable, la premiĂšre compilation, en phase de test, est publiĂ©e sous le nom de « Phoenix ». Le nom « Phoenix » perdure jusqu’au , oĂč il doit ĂȘtre changĂ© car la marque est dĂ©jĂ  dĂ©tenue dans ce domaine par le constructeur de BIOS Phoenix Technologies[48]. Le nouveau nom, « Firebird » (« oiseau de feu »), ne rencontre pas un grand enthousiasme ; de plus, ce nom est dĂ©jĂ  utilisĂ© par un autre logiciel libre, le gestionnaire de bases de donnĂ©es Firebird. Fin , la Mozilla Foundation publie donc un communiquĂ© indiquant qu’il faut se rĂ©fĂ©rer au navigateur en utilisant le nom Mozilla Firebird pour Ă©viter la confusion[48]. Cependant, la pression constante de la communautĂ© force un nouveau changement et, le , Mozilla Firebird est finalement renommĂ© Mozilla Firefox[49] - [50].

Le nom de Firefox est choisi pour ses similaritĂ©s avec Firebird et est unique dans l’industrie informatique. Pour s’assurer qu’un nouveau changement de nom ne sera pas nĂ©cessaire, la Mozilla Foundation a d’ailleurs, en , lancĂ© une procĂ©dure d’enregistrement du nom « Firefox » comme une marque dĂ©posĂ©e aux États-Unis[51].

Identité visuelle

Petit panda (Ailurus fulgens).

Une des amĂ©liorations les plus visibles au fil des versions concerne l'identitĂ© visuelle de Firefox et de Thunderbird. Firebird et Phoenix Ă©taient auparavant considĂ©rĂ©s comme ayant un aspect graphique acceptable, mais pas toujours au mĂȘme niveau que beaucoup d’applications professionnelles. En , le graphiste professionnel Steven Garrity publie sur son site Web un article dĂ©crivant tout ce qu’il considĂšre comme bancal dans l’image de Mozilla[52]. Il reçoit un Ă©cho important et la plupart des critiques suscitĂ©es par l’article consistent Ă  dire « oĂč est le patch ? », une façon de dire dans la communautĂ© du logiciel libre « si vous n’aimez pas un aspect du logiciel, arrangez-le vous-mĂȘme ». Peu aprĂšs, la Mozilla Foundation invite Garrity Ă  prendre la tĂȘte de sa nouvelle Ă©quipe d’identitĂ© visuelle[53]. La sortie de Firefox 0.8 en marque un nouvel effort sur la marque, prĂ©sentant notamment de nouveaux logos dessinĂ©s par Jon Hicks, qui a prĂ©cĂ©demment travaillĂ© sur Camino. La version finale du logo vient d’un concept de Daniel Burka et d’un croquis de Stephen Desroches. L’animal montrĂ© dans le logo est un renard stylisĂ©. En effet, firefox est en gĂ©nĂ©ral un nom commun pour dĂ©signer le panda roux (Ailurus fulgens), mais selon Hicks cet animal ne renvoyait pas suffisamment l’image souhaitĂ©e[53] et n'Ă©tait pas assez connu. Ils ont donc optĂ© pour un renard.

En 2009, pour la sortie de la version 3.5, le logo est entiĂšrement redessinĂ© et retravaillĂ© par Anthony Piraino de The Iconfactory. Au fil du temps, le logo gagne en notoriĂ©tĂ© : il est frĂ©quemment utilisĂ© dans un but promotionnel Ă  diverses occasions. Ainsi, en , un agroglyphe ayant la forme de ce logo est crĂ©Ă© dans un champ dans l'État de l'Oregon en 45° 07â€Č 26″ N, 123° 06â€Č 49″ O « pour attirer l'attention des vaisseaux spatiaux de passage et des extraterrestres » (« to gain traction with observers in passing spacecraft and hyper-intelligent space-faring races »)[moz 22]. En , une comparaison entre une photographie de l'Ă©toile V838 Monocerotis, prise par le tĂ©lescope spatial Hubble en et le logo de Firefox circule sur la toile[54]. La Fondation Mozilla adopte en , deux bĂ©bĂ©s pandas roux pendant quelques mois, afin d'officialiser l'animal qui a donnĂ© son nom Ă  Firefox[moz 23].

Logos

Au cours du temps, les logos des versions de développement et de la version stable du navigateur ont évolué. Voici les logos actuels :

  • Logo actuel de Mozilla Firefox.
    Logo actuel de Mozilla Firefox.
  • Logo de la version Developer Edition.
    Logo de la version Developer Edition.
  • Logo de la version Nightly.
    Logo de la version Nightly.

Bien que le code source du logiciel en lui-mĂȘme soit libre[moz 24], la marque « Firefox » et le logo, intĂ©grĂ©s Ă  ce mĂȘme logiciel, sont dĂ©posĂ©es[moz 25] et, de ce fait, l'utilisation de la marque et du logo est soumise Ă  certaines restrictions[moz 26]. Ainsi, les distributions Linux qui se veulent entiĂšrement libres et exemptes de tout copyright distribuent-elles un dĂ©rivĂ© libre et open source de Firefox, en accord avec la licence MPL. Les trois logos de gauche sont des versions libres du logo dont le dĂ©rivĂ© distribuĂ© entre 2006 et le par Debian se nommait Iceweasel[55].

Firefox pour Windows Mobile

Logo de la version mobile Fennec.

Firefox Mobile est la version pour Windows Mobile (pour tĂ©lĂ©phones Nokia) de Firefox, dont la version 1.0 est publiĂ©e le [moz 27]. La premiĂšre version alpha est publiĂ©e le [56]. Son dĂ©veloppement est arrĂȘtĂ© en 2012, du fait de la difficultĂ© Ă  dĂ©velopper avec Silverlight, Microsoft obligeant les dĂ©veloppeurs Ă  utiliser sa technologie propriĂ©taire. Mozilla dĂ©veloppe par la suite une version spĂ©cifique Ă  Android et une autre Ă  IOS (voir section Plateformes).

Firefox OS

Firefox OS est un systÚme d'exploitation mobile libre et destiné aux objets connectés proposé et développé par la Mozilla Corporation. Il proposait une version du navigateur Firefox. Son développement est abandonné depuis septembre 2016.

Projet Quantum

Lancement de Firefox Quantum le un événement dans l'histoire de Mozilla

Le , Mozilla publie la version 57 du logiciel, nom de code Quantum, une mouture profondĂ©ment remaniĂ©e de Firefox comptant notamment une modernisation du moteur de rendu Gecko (qui est amenĂ©e Ă  se poursuivre avec les versions suivantes). BasĂ© sur le projet Servo, Quantum inclut des parties Ă©crites avec le langage Rust, langage dĂ©veloppĂ© par la fondation Mozilla, selon la philosophie dĂ©veloppĂ©e dans le projet Electrolysis qui vise Ă  gagner en vitesse d'exĂ©cution en exploitant mieux les possibilitĂ©s des processeurs Ă  plusieurs cƓurs ainsi que l’utilisation de l’accĂ©lĂ©ration apportĂ©e par le processeur graphique de l’ordinateur[57].

Critiques

Jusqu'Ă  la version 2 (sortie Ă  la fin de 2006), Firefox est critiquĂ© pour sa consommation excessive de mĂ©moire vive. Le problĂšme Ă©tait surtout une augmentation de la consommation de mĂ©moire ainsi qu’un ralentissement du navigateur au fur et Ă  mesure de la navigation. Ces problĂšmes auraient Ă©tĂ© davantage liĂ©s Ă  une fragmentation excessive de la mĂ©moire qu’à des fuites de mĂ©moire[58]. Ce problĂšme est rĂ©solu en grande partie depuis la version 3/3.5 (sortie au milieu de l'annĂ©e 2009, la version 3.5 rĂ©alloue 100 % de la mĂ©moire Ă  la fermeture d'un onglet ou d'une fenĂȘtre).

La longue durĂ©e de chargement du navigateur par rapport Ă  ses principaux concurrents est mise en avant. Étant frĂ©quemment utilisĂ© sous Windows, Firefox est parfois comparĂ© Ă  Internet Explorer alors que celui-ci est chargĂ© automatiquement avec le systĂšme d’exploitation, ce qui n'est pas le cas des navigateurs tiers puisqu'ils ne font pas partie du cƓur de Windows. Ces dĂ©sagrĂ©ments sont assez spĂ©cifiques selon les configurations ; leurs causes sont donc mal cernĂ©es. Dans la version 3 (sortie en 2008) du logiciel, l'intĂ©gration de la barre d'adresses « intelligente » est mal accueillie par certains utilisateurs qui prĂ©fĂ©raient son ancienne version, surtout pour des questions d'historique de navigation[59] - [60]. Cependant cette fonctionnalitĂ© est complĂštement configurable et dĂ©sactivable Ă  l'aide du menu about:config ou d'extensions. Il est Ă©galement Ă  noter que les fonctionnalitĂ©s de cette barre d'adresse « intelligente » se retrouvent dans tous les navigateurs rĂ©cents.

Depuis 2011, Firefox possĂšde un cycle de dĂ©veloppement rapide[moz 28], ainsi certains utilisateurs peuvent-ils ĂȘtre confrontĂ©s Ă  des problĂšmes de compatibilitĂ© avec certaines extensions du navigateur. Les extensions sont crĂ©Ă©es par des programmeurs indĂ©pendants qui manquent parfois de temps et de moyens pour maintenir leur(s) application(s) avec ce rythme de cycle de dĂ©veloppement.

En , Mozilla et Pocket annoncent un partenariat afin d'intégrer directement dans le navigateur le service propriétaire éponyme, provoquant la grogne[61] - [62] - [moz 29] et l'incompréhension de beaucoup d'utilisateurs ; d'autant que des alternatives libres telles que Wallabag existaient. La fondation achÚte Pocket en [5].

En 2017, dans sa version 57, Firefox est le navigateur le plus rapide selon différents tests[63] - [64].

Autres

Le mode lecture dont le texte lu Ă  voix haute est optimisĂ©, cette version permet l'accĂšs aux pages dĂ©jĂ  lues en Ă©tant hors connexion. Cependant le multi-processus entraĂźne l'arrĂȘt du plugin Firebug utilisĂ© par les dĂ©veloppeurs web pour vĂ©rifier le code HTML, modifier les CSS et accĂ©der au dĂ©bogueur de JavaScript[65].

En , Mozilla s'associe avec Ubisoft en vue de fluidifier le développement du navigateur. Firefox va ainsi utiliser Clever-Commit, une technologie d'Ubisoft qui permet de repérer les bugs sur le navigateur[66].

Mozilla licencie 250 employĂ©s en 2020 et revoit la prioritĂ© de ses projets, en quĂȘte de rentabilitĂ©[67] - [68].

Le , Mozilla annonce que « la version 84 de Firefox sera la toute derniÚre version à prendre en charge Flash »[moz 30].

Recommandations

En , l'agence allemande de sécurité informatique (BSI) recommande Firefox considérant qu'il est le navigateur le plus sécurisé[69].

Le logiciel fait partie de la liste des logiciels libres prĂ©conisĂ©s par l’État français dans le cadre de la modernisation globale de ses systĂšmes d’information (S.I.)[70].

Notes et références

Notes

  1. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
  2. Google représente environ 90 % des revenus de Mozilla. Google rémunÚre Mozilla, notamment pour que le moteur de recherche de Google soit celui par défaut dans Firefox. En 2020, le montant de cette rémunération est estimé entre 400 et 450 millions de dollars par an.

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Annexes

Bibliographie

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  • Thierry Trubacz (prĂ©f. Tristan Nitot), Firefox : Un navigateur Web sĂ»r et rapide, Paris, Eyrolles, coll. « AccĂšs libre », , 194 p. (ISBN 978-2-212-11604-5)
  • Nigel Macfarlane (trad. de l'anglais), Firefox Ă  200 %, Paris, O’Reilly, coll. « À 200 % », , 399 p. (ISBN 978-2-84177-377-0, lire en ligne)

Principaux

Projets dérivés

  • Flock (2005-2011)
  • GNU IceCat, initialement connu sous le nom de GNU IceWeasel, version GNU (exclusivement basĂ©e sur les logiciels libres) de Mozilla Firefox publiĂ©e par la Free Software Foundation depuis 2008.
  • Iceweasel, version renommĂ©e par Debian, est utilisĂ© de 2006 Ă  2016. Le nom et le logo non libres de Firefox ont Ă©tĂ© remplacĂ©s.
  • SeaMonkey, version dĂ©veloppĂ©e par la communautĂ©.
  • Pale Moon, fork rĂ©introduisant la prise en charge des anciennes extensions.
  • Waterfox, fork crĂ©Ă©e en 2011.
  • LibreWolf, dĂ©veloppĂ© par une communautĂ©, navigateur encore plus centrĂ© sur la vie privĂ©e, la sĂ©curitĂ© et la libertĂ©[lire en ligne].
  • Tor Browser repose sur Mozilla Firefox ESR et permet de naviguer anonymement sur le rĂ©seau d'anonymisation Tor.

Liens externes

Autorité

Autres

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