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Insurrection de Boko Haram

L'insurrection djihadiste au Nigeria ou insurrection de Boko Haram est un conflit armĂ© qui Ă©clate en 2009 dans le nord du Nigeria. Cette guerre oppose l'État nigĂ©rian, le Cameroun, le Tchad et le Niger aux groupes salafistes djihadistes de Boko Haram, de l'État islamique en Afrique de l'Ouest et d'Ansaru[22] - [23] - [24] - [25] - [26] - [27].

Insurrection de Boko Haram
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Informations générales
Date depuis le
(13 ans, 11 mois et 8 jours)
Lieu Nord du Nigeria, territoires frontaliers du Cameroun, du Niger et du Tchad
Issue En cours
Commandants
Drapeau du Nigeria Umaru Yar'Adua
Drapeau du Nigeria Goodluck Jonathan
Drapeau du Nigeria Muhammadu Buhari
Drapeau du Nigeria Alex Badeh
Drapeau du Nigeria Abayomi Gabriel Olonishakin
Drapeau du Nigeria Kenneth Minimah
Drapeau du Nigeria Tukur Yusuf Buratai
Drapeau du Nigeria Adesola Amosu
Drapeau du Nigeria Sadique Abubakar
Drapeau du Cameroun Paul Biya
Drapeau du Cameroun Jacob Kodji †
Drapeau du Tchad Idriss DĂ©by
Drapeau du Tchad Ahmat Darry Bazine
Drapeau du Tchad Yaya Daoud
Drapeau du Tchad Mahamat Idriss DĂ©by Itno
Drapeau du Niger Mahamadou Issoufou
Drapeau du Niger Moussa Salaou Barmou
Mohamed Yusuf †
Abubakar Shekau †
Abou Mosab al-Barnaoui
Mamman Nour †
Abubakar Adam Kambar †
Khalid al-Barnawi
Abu Usmatul al-Ansari
Forces en présence
Drapeau du Nigeria
Forces armées nigérianes :
162 000 hommes[1]
‱ 80 000 militaires[1]
‱ 82 000 paramilitaires[1]
(effectif total)

15 000 hommes[2]
(effectifs dans l'État de Borno)

Police nationale nigériane:
372 000 hommes
(effectif total)

Civilian Joint Task Force

Mercenaires sud-africains
~ 200 Ă  400 hommes[3]

Drapeau du Cameroun
Armée camerounaise :
45 000 hommes[4]
(effectif total)

6 000 hommes[5]
(effectif dĂ©ployĂ© Ă  l'extrĂȘme nord)

Drapeau du Tchad
5 000 hommes[6]

6 000 Ă  30 000 hommes[1] - [2] - [7] - [8]


2 000 Ă  3 000 hommes[7]
Pertes
Drapeau du Nigeria
inconnues

Drapeau du Cameroun
200 morts[9]
(2013-2018)

Drapeau du Tchad
113 morts
660 blessés
(3 février - 11 décembre 2015)[10]

Drapeau du Niger
105 morts au moins[11] - [12] - [13] - [14]

inconnues
Total :
51 567 morts au moins
(selon le Council on Foreign Relations, au Nigeria, de mai 2011 Ă  septembre 2017)[15]

Civils :
32 000 morts au moins[16]
2 millions de déplacés[16]

Victimes civiles de Boko Haram :
7 000 morts au moins selon Human Rights Watch, de juillet 2009 Ă  mars 2015[17] - [18]
7 000 morts au moins selon Amnesty International de janvier 2014 Ă  octobre 2015[19] - [20]

Exactions de l'armée nigériane :
8 000 morts au moins selon Amnesty International, de mars 2011 Ă  janvier 2015[21]

Batailles

Massacres

Attentats

Le conflit dĂ©bute en juillet 2009, par le soulĂšvement Ă  Maiduguri, la capitale de l'État de Borno, d'une secte islamiste surnommĂ©e « Boko Haram », fondĂ©e par Mohamed Yusuf. L'insurrection est reprimĂ©e par l'armĂ©e nigĂ©riane et Yusuf y trouve la mort. En 2010, le mouvement passe sous le contrĂŽle d'Abubakar Shekau. Il devient un groupe armĂ© qui prend le nom officiel de « Groupe sunnite pour la prĂ©dication et le djihad » et commence une campagne de guĂ©rilla, d'attentats et de massacres.

En mai 2013, les forces armĂ©es nigĂ©rianes lancent une vaste offensive dans les Ă©tats de Borno, Bauchi et Adamawa. Mais Ă  partir de l'Ă©tĂ© 2014, les djihadistes infligent de graves revers Ă  l'armĂ©e nigĂ©riane, affaiblie par la corruption, et parviennent Ă  conquĂ©rir la plus grande partie de l'État de Borno. Le conflit se rĂ©gionalise, Boko Haram mĂšne plusieurs raids au Cameroun et en janvier 2015, le Tchad et le Niger interviennent militairement au Nigeria.

En 2015, l'intervention militaire tchadienne permet au Nigeria de reprendre le contrĂŽle des villes tombĂ©es aux mains des djihadistes. Ces derniers se replient alors dans la rĂ©gion du lac Tchad et dans la forĂȘt de Sambisa, d'oĂč ils poursuivent une guĂ©rilla.

Le , Boko Haram prĂȘte allĂ©geance Ă  l'État islamique, que ce dernier reconnaĂźt officiellement cinq jours plus tard. Le groupe prend alors le nom d'État islamique en Afrique de l'Ouest ou de Province d'Afrique de l'Ouest de État islamique. Mais en aoĂ»t 2016, il se scinde en deux : Abubakar Shekau est Ă©cartĂ© par l'État islamique pour « extrĂ©misme » et est remplacĂ© par Abou Mosab al-Barnaoui. OpposĂ© Ă  cette dĂ©cision, Shekau prend alors la tĂȘte d'une faction qui rĂ©adopte son ancien nom de « Groupe sunnite pour la prĂ©dication et le djihad », tout en maintenant son allĂ©geance Ă  l'État islamique. Les deux factions deviennent cependant rivales et s'affrontent occasionnellement.

Depuis 2009, le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et des centaines de milliers de dĂ©placĂ©s[25]. L'armĂ©e nigĂ©riane et Boko Haram se rendent responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanitĂ©[28]. Selon des rapports publiĂ©s par l'ONU, Amnesty International et Human Rights Watch, plus de 7 000 civils ont Ă©tĂ© tuĂ©s par Boko Haram dans des massacres et des attentats, et entre 2 000 et 7 000 femmes ont Ă©tĂ© enlevĂ©es pour servir d'esclaves sexuelles aux djihadistes, tandis que l'armĂ©e nigĂ©riane s'est rendu responsable de la mort de plus de 8 000 personnes, exĂ©cutĂ©es ou mortes en dĂ©tention[21] - [17] - [18] - [19] - [29].

Contexte

Le , le Nigeria devient officiellement la premiĂšre puissance Ă©conomique d'Afrique, place qu'il occupe jusqu'en [30]. Il est le premier exportateur de gaz et de pĂ©trole sur le continent, grĂące Ă  ses rĂ©serves dans le delta du Niger. Cependant le PIB par habitant demeure faible et le Nigeria reste un pays en dĂ©veloppement, gangrenĂ© par la corruption[31] - [32] - [33]. En 2016, Vincent Foucher, chercheur Ă  l'International Crisis Group, dĂ©clare : « Dans ce pays, l'État est Ă  la fois trĂšs puissant et intermittent. Il est brutal, corrompu et dĂ©cevant pour beaucoup de NigĂ©rians. [...] Les forces de l'ordre ont un droit Ă  l’abus que j’ai rarement constatĂ© ailleurs. Il existe une habitude de l’impunitĂ© dans l’histoire du pays »[34]. En 2016, un sondage de la fondation AfroBarometer montre que 21 % des NigĂ©rians ont confiance en leur police, soit le taux le plus faible d'Afrique[34].

Au Nigeria, Ă©tat fĂ©dĂ©ral, les inĂ©galitĂ©s entre le nord, majoritairement musulman, et le sud, majoritairement chrĂ©tien, se creusent au dĂ©but des annĂ©es 2000, sous le mandat d'Olusegun Obasanjo. Les 12 Ă‰tats du nord sont les moins dĂ©veloppĂ©s du pays et l'État de Borno est le plus pauvre de tous ; les trois quarts de la population y vivent sous le seuil de pauvretĂ©, 98 % des enfants de moins de quinze mois ne sont pas vaccinĂ©s, 83 % des jeunes sont illettrĂ©s et 48,5 % des enfants ne sont pas scolarisĂ©s[32].

Dans les annĂ©es 1980, le nord du Nigeria est dĂ©jĂ  le thĂ©Ăątre de l'insurrection d'une secte ; le mouvement Maitatsine, fondĂ© par Mohamed Marwa Maitatsine, qui se proclame Ă  la fois prophĂšte et messie. Rejetant toute modernitĂ© et toute influence de l'Occident, la secte provoque de sanglantes Ă©meutes Ă  Kano en 1980, puis Ă  Maiduguri en 1982. Elle est fĂ©rocement rĂ©primĂ©e Ă  Kano en avril 1984, au prix de 3 000 morts[32] - [35].

En l'an 2000, la charia est instaurĂ©e dans les États musulmans du nord, cependant elle s'avĂšre moins religieuse que politique. Selon le journaliste Alain Vicky : « les cercles politico-militaires du Nord en font surtout un instrument de pression dans leur bras de fer avec le pouvoir central ». La ZakĂąt, un des cinq piliers de l'islam, n'est mĂȘme pas appliquĂ©e[32].

SurnommĂ© le « Pakistan d'Afrique », le nord-est du Nigeria est parcouru par des dizaines de milliers de prĂ©dicateurs itinĂ©rants. Dans l'État de Yobe, l'un d'eux, Mohamed Yusuf, commence Ă  se dĂ©marquer dans les annĂ©es 2000. Il fonde en 2002, le mouvement qui va devenir plus connu par son surnom de « Boko Haram ». Ses adeptes sont Ă©galement surnommĂ©s les « talibans ». Yusuf rĂ©clame une application stricte de la charia, il rejette la modernitĂ©, la dĂ©mocratie — assimilĂ©e Ă  la corruption — et les idĂ©es de l'Occident. Il s'oppose aux autres prĂ©dicateurs, majoritairement quiĂ©tistes et, Ă  Izala, un mouvement salafiste et nĂ©ohanbaliste. À plusieurs reprises, des membres d'Izala ou des confrĂ©ries soufies Tidjaniyya et Qadiriyya sont assassinĂ©s par des adeptes de Boko Haram[32] - [33].

En avril 2003, Boko Haram appuie discrĂštement, contre un soutien financier, la candidature de Ali Modo Sheriff (en) — qui promet une application plus stricte de la charia — pour l'Ă©lection du nouveau gouverneur de l'État de Borno. Celui-ci Ă©lu, il crĂ©e un ministĂšre des affaires religieuses et nomme Ă  sa tĂȘte Buju Foi, un membre de Boko Haram. À l'automne 2003 cependant, la police de l'État de Yobe attaque la « citĂ© cĂ©leste » de Yusuf Ă  Kannamma. AprĂšs quelques attaques, Boko Haram se replie Ă  Maiduguri, dans l'État de Borno. La secte y installe une mosquĂ©e et une Ă©cole et attire les jeunes des quartiers pauvres, ainsi que des Ă©tudiants et des fonctionnaires. Selon Alain Vicky, « derriĂšre la religion, un mĂȘme profond ressentiment anime ces populations qui s'estiment abandonnĂ©s par les Ă©lites, le pouvoir central et les policiers fĂ©dĂ©raux, corrompus et brutaux »[32] - [36] - [37].

Ali Modo Sheriff ne tient pas ses promesses une fois Ă©lu, Mohamed Yusuf l'attaque alors publiquement dans ses sermons[16]. En 2007, Ali Modo Sheriff est rĂ©Ă©lu gouverneur de l'État de Borno au terme d'une campagne marquĂ©e par des assassinats politiques. Mais cette fois-ci Boko Haram a soutenu un autre candidat ; Kashim Ibrahim Imam, membre du Parti dĂ©mocratique populaire. Ali Modo Sheriff cherche alors Ă  se dĂ©barrasser de la secte. En , lors de l'enterrement d'un membre de Boko Haram tuĂ© par la police, quinze autres fidĂšles sont assassinĂ©s par des policiers qui leur reprochaient de ne pas porter de casques sur leurs motos. Mohamed Yusuf annonce alors sur internet son intention de se venger. Le mois suivant, plusieurs attaques simultanĂ©es ont alors lieu dans les États de Bauchi, Borno, Kano et Yobe et le , Ă  Maiduguri, des milliers de partisans de Mohamed Yusuf se soulĂšvent[32] - [38] - [39].


DĂ©roulement

Insurrection de 2009 et guérilla

L'insurrection de Boko Haram Ă  Maiduguri est Ă©crasĂ©e par l'armĂ©e nigĂ©riane le , aprĂšs quatre jours d'affrontements. Les combats et la rĂ©pression font environ 1 000 morts. Mohamed Yusuf est pris et exĂ©cutĂ© par des policiers[40]. Abubakar Shekau, le bras droit de Yusuf, parvient cependant Ă  s'enfuir avec un petit groupe de 200 partisans[41].

AprĂšs l'Ă©chec de leur insurrection, de nombreux membres de Boko Haram s'enfuient au Niger et au Tchad. D' Ă  , la secte reste discrĂšte et se rĂ©organise en secret Ă  Maiduguri[42] et dans la rĂ©gion de la forĂȘt de Sambisa. En septembre, elle refait surface de façon spectaculaire en prenant d'assaut la prison de Bauchi rĂ©ussissant Ă  libĂ©rer 700 prisonniers dont 150 adeptes.

En juillet 2010, Abubakar Shekau apparaßt dans un enregistrement vidéo dans lequel il se proclame leader de Boko Haram et promet de continuer la lutte armée[43]. Sous l'influence de Shekau, Boko Haram, initialement considérée comme une secte, mue en un groupe islamiste insurrectionnel[44].

AprĂšs un dĂ©but d'annĂ©e relativement calme, Boko Haram passe Ă  l'offensive Ă  partir de l'Ă©tĂ©[36]. De juillet Ă  , une cinquantaine de personnes — policiers, soldats, religieux, chefs locaux et politiciens — sont assassinĂ©s Ă  Maiduguri par les rebelles islamistes[36]. À NoĂ«l, Boko Haram commet une sĂ©rie d'attaques contre les chrĂ©tiens, qui font plusieurs dizaines de morts[45]. Un attentat Ă  Jos fait Ă  lui seul 80 victimes[46]. Entre et , Boko Haram revendique 164 attaques qui causent la mort de 935 personnes[36].

À partir d', le groupe multiplie les attentats Ă  la bombe contre des Ă©glises chrĂ©tiennes, des gares, des hĂŽtels, des dĂ©bits de boisson et des bĂątiments officiels[47]. L'Ă©lection prĂ©sidentielle de mai et la victoire de Goodluck Jonathan sont l'occasion d'autres attentats qui font une dizaine de morts[48]. Le , Boko Haram mĂšne Ă  Abuja son premier attentat-suicide[36]. Le , une dizaine d'hommes armĂ©s attaque la ville de Kankara, dans l'État de Katsina, incendie un poste de police, libĂšre les dĂ©tenus et pille une banque, tuant sept personnes dont 5 policiers[49].

La volontĂ© affichĂ©e du gouvernement Ă  partir de de nĂ©gocier avec Boko Haram[50] n'empĂȘche pas celle-ci de poursuivre la lutte armĂ©e[51] et de revendiquer l'attentat kamikaze contre la reprĂ©sentation des Nations unies Ă  Abuja le au cours duquel 23 personnes trouvent la mort[52] - [36].

Le , plusieurs Ă©glises du quartier chrĂ©tien de Damaturu et des postes de polices sont pris pour cible par Boko Haram, faisant au moins 150 morts[53] - [36]. Les 22 et , des combats Ă  Damaturu font une centaine de morts, dont au moins 50 djihadistes et 41 civils[54] - [55]. Le , jour de NoĂ«l, un attentat contre une Ă©glise de Madalla, en pĂ©riphĂ©rie d'Abuja, fait 42 morts tandis qu'un second attentat vise une Ă©glise Ă©vangĂ©lique de Jos[56] - [36]. Au total, Boko Haram mĂšne 35 attaques pendant l'annĂ©e 2011 et tue 450 personnes[36].

Le , deux militaires, quatre policiers, quatre civils et cinq djihadistes sont tués lors d'une attaque des islamistes contre un poste de contrÎle sur le carrefour d'Ajilari, à Maiduguri[57]. Puis le à Kano, des dizaines d'hommes de Boko Haram attaquent des bùtiments de la police et de la douane. Les fusillades et les attentats causent la mort de 150 civils, 36 policiers et agents et neuf djihadistes, dont cinq kamikazes[58].

Le , un attentat Ă  la bombe Ă  Kaduna prĂšs d'une Ă©glise fait 39 morts et plus de 30 blessĂ©s[59]. Le , 16 personnes sont tuĂ©es dans des attentats-suicides commis contre une cathĂ©drale et quatre Ă©glises chrĂ©tiennes dans les villes de Kaduna et Zaria. Ces attaques entraĂźnent des reprĂ©sailles contre les musulmans, au total les violences font au moins 52 morts et 150 blessĂ©s[36] - [60] - [61] - [62]. De son cĂŽtĂ©, l'armĂ©e nigĂ©riane rĂ©agit souvent brutalement et commet Ă©galement des exactions : ainsi le 1er novembre Ă  Maiduguri, des soldats raflent puis abattent au moins 40 jeunes hommes[63].

Du au , 52 membres de Boko Haram sont tuĂ©s et 70 autres capturĂ©s des opĂ©rations de l'armĂ©e nigĂ©riane, principalement autour de Maiduguri. Les militaires perdent au moins deux hommes tuĂ©s et trois blessĂ©s[64] - [65]. Le , l'armĂ©e lance un assaut contre une cache dĂ©couverte dans un immeuble de la ville de Kano, 14 islamistes sont tuĂ©s ainsi qu'un soldat[66].

Du 19 au , l'armĂ©e nigĂ©riane attaque les djihadistes Ă  Baga. AprĂšs trois jours de combats, elle affirme avoir tuĂ© 30 insurgĂ©s et ne reconnaĂźt la mort que de six civils et un soldat. Mais ce bilan est contestĂ©, selon la Croix-Rouge au moins 187 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es et pour un sĂ©nateur nigĂ©rian le bilan est d'au moins 228 morts et de 4 000 maisons dĂ©truites. L'armĂ©e nigĂ©riane est soupçonnĂ©e d"avoir commis un massacre contre des civils[67] - [68] - [69] - [70].

Le , les djihadistes attaquent Bama et notamment sa prison oĂč ils dĂ©livrent 105 prisonniers. 38 gardiens, militaires ou policiers sont tuĂ©s, ainsi que 13 assaillants[71] - [72].

Offensive de l'armée nigériane en mai 2013

Le , le prĂ©sident nigĂ©rian Goodluck Jonathan instaure l'État d'urgence dans les États de Yobe, de Borno et d'Adamawa oĂč l'armĂ©e nigĂ©riane lance une grande offensive contre les djihadistes. Les autoritĂ©s mobilisent et rassemblent d'anciennes milices locales qui sont rebaptisĂ©es les Civilian Joint Task Force (CJTF)[36]. Selon une source citĂ©e par l'envoyĂ© spĂ©cial du Monde Jean-Philippe RĂ©my : « Les Boko Haram massacrent les villages oĂč se crĂ©ent des cellules des CJTF pour leur tenir tĂȘte. Inversement, les militaires et les CJTF considĂšrent que si un village refuse de crĂ©er son groupe de miliciens, ils sont Boko Haram, et donc une cible lĂ©gitime »[36] - [37].

L'offensive est lancĂ©e le , au moins 2 000 soldats sont dĂ©ployĂ©s dans la rĂ©serve de Sambisa, dans l'État de Borno[73]. Le , plusieurs bastions de Boko Haram sont bombardĂ©s par l'aviation nigĂ©riane faisant « beaucoup de victimes » selon l'armĂ©e. Des soldats sont Ă©galement dĂ©ployĂ©s sur la frontiĂšre camerounaise afin d'empĂȘcher un repli des islamistes vers ce pays[74]. Des civils fuyant les combats tentent de gagner le Cameroun, mais ils sont refoulĂ©s par les autoritĂ©s camerounaises qui craignent l'infiltration d'islamistes[75]. Le 19, le gĂ©nĂ©ral Olukolade affirme que les combats ont fait au moins 17 morts : « Quatorze terroristes sont morts et vingt ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s alors qu'ils fuyaient. Trois soldats ont Ă©tĂ© tuĂ©s, sept ont Ă©tĂ© blessĂ©s et un est portĂ© disparu »[76]. Dans la mĂȘme journĂ©e, l'armĂ©e dĂ©clare avoir arrĂȘtĂ© 65 « terroristes »[77]. Le conseiller prĂ©sidentiel Doyin Okupe, affirme le , qu'au moins 55 insurgĂ©s ont Ă©tĂ© tuĂ©s dans les combats du et qu'au moins 55 autres ont Ă©tĂ© capturĂ©s. Le mĂȘme jour, le prĂ©sident Goodluck Jonathan affirme que les insurgĂ©s ont Ă©tĂ© dĂ©logĂ©s de leurs camps[78]. Le , le gĂ©nĂ©ral Olukolade, porte-parole de l’armĂ©e, affirme que les troupes gouvernementales nigĂ©rianes ont sĂ©curisĂ© les environs de New Marte, Hausari, Krenoa, Wulgo et Chikun Ngulalo, prĂšs de la frontiĂšre camerounaise. Le mĂȘme jour plus de 1 000 soldats envoyĂ©s en renfort commencent leur dĂ©ploiement dans l'État d'Adamawa[79]. Le 21, l'armĂ©e nigĂ©riane dĂ©clare avoir arrĂȘtĂ© environ 120 insurgĂ©s. Le mĂȘme jour, le gouvernement annonce la libĂ©ration de suspects et de toutes les femmes suspectĂ©es d'ĂȘtre en lien avec des activitĂ©s terroristes. À cette mĂȘme date, le CICR estime que les combats ont fait plus de 2 400 rĂ©fugiĂ©s[80]. Le , l'armĂ©e nigĂ©riane repousse deux attaques Ă  Malam Fatori et Bama, 32 djihadistes et trois militaires sont tuĂ©s[81] - [82]. Le , l'armĂ©e nigĂ©riane dĂ©clare avoir capturĂ© 1 000 membres prĂ©sumĂ©s de Boko Haram[83]. Le , 62 miliciens sont tuĂ©s ou portĂ©s disparus aprĂšs une embuscade Ă  Monguno[84] - [85]. Huit jours plus tard, treize autres miliciens sont tuĂ©s dans un nouveau guet-apens Ă  Benishiek[86]. Le , l'armĂ©e nigĂ©riane affirme avoir tuĂ© une cinquantaine d'islamistes prĂšs de Maiduguri[87]. Mi-2013, selon l'envoyĂ© spĂ©cial du Monde Jean-Philippe RĂ©my, les milices de la Civilian Joint Task Force et des « gangs de quartiers, rĂ©cupĂ©rĂ©s et financĂ©s par le pouvoir politique local » parviennent Ă  chasser Boko Haram des rues de Maiduguri au prix de massacres et de plusieurs centaines de morts[37].

Le , l'armĂ©e nigĂ©riane remporte une importante victoire en prenant d'assaut un camp de Boko Haram dans la forĂȘt de Kasiya. Selon l'armĂ©e environ 150 rebelles islamistes sont morts contre 16 tuĂ©s et 9 disparus dans ses rangs[88]. Mais dĂšs le lendemain, l'armĂ©e subit un revers Ă  Kangarwa, oĂč une centaine de soldats sont massacrĂ©s dans une embuscade[89]. Les combats s'enchaĂźnent ; le , une attaque djihadiste est repoussĂ©e Ă  Damboa, les assaillants laissent 15 morts[90]. Le , l'armĂ©e affirme avoir repoussĂ© plusieurs attaques Ă  Bama, Gwoza et Pulka, et tuĂ© environ 40 rebelles[91]. Le 22, elle annonce avoir tuĂ© 37 jihadistes dans l'assaut d'un camp prĂšs d'Alagarno, dans l'État de Borno[92]. Le , les djihadistes attaquent Damaturu et sont repoussĂ©s aprĂšs des combats qui font des dizaines de morts[93]. Le lendemain l'armĂ©e contre-attaque et assaille deux camps prĂšs de Mainok, elle revendique la mort de 74 djihadistes[94]. Le , un autre camp est conquis Ă  Bita, prĂšs de Gwoa, 20 islamistes sont tuĂ©s[95]. Le , les hommes de Boko Haram lancent un raid contre une caserne militaire Ă  Maiduguri, ils laissent 24 morts mais parviennent Ă  dĂ©truire trois avions et deux hĂ©licoptĂšres au sol[96]. Le , 25 djihadistes sont tuĂ©s lors de l'attaque du village de Ngauramari[97], 13 autres sont abattus Ă  Digil le [98].

À cette pĂ©riode, les djihadistes commettent Ă©galement plusieurs massacres dans des lycĂ©es. Le , ils assassinent 41 Ă©tudiants et un professeur dans les dortoirs du lycĂ©e de Mamudo[99]. Le scĂ©nario se rĂ©pĂšte la nuit du 28 au , Ă  Gujba, oĂč 44 Ă©tudiants sont tuĂ©s[100] - [101]. Le Ă  Konduga, les djihadistes mitraillent les fidĂšles dans une mosquĂ©e, faisant 44 morts[102]. Le , ils ravagent Benisheik et placent des barrages pour arrĂȘter et mettre Ă  mort des automobilistes, le massacre fait 161 morts[103] - [104].

Au dĂ©but du mois de dĂ©cembre, le gouvernement nigĂ©rian annonce que 1 400 personnes ont Ă©tĂ© capturĂ©es lors de l'offensive et que 500 vont ĂȘtre jugĂ©es. Puis, le , il annonce que 167 suspects vont ĂȘtre libĂ©rĂ©s[105].

Le , Boko Haram dĂ©truit un camp de l'armĂ©e Ă  Bama au cours d'un raid. Les militaires soutenus par l'aviation lancent cependant une contre-attaque contre les insurgĂ©s en repli. Selon le ministĂšre de la DĂ©fense, les affrontements font 63 morts du cĂŽtĂ© des islamistes, 15 chez les militaires mais de nombreux civils pĂ©rissent Ă©galement lors des affrontements[106] - [107]. Le mĂȘme jour, pressĂ©s par les forces nigĂ©rianes, des combattants de Boko Haram franchissent la frontiĂšre camerounaise Ă  Banki[108]. Le , l'armĂ©e nigĂ©riane affirme avoir tuĂ© 38 djihadistes prĂšs de Damboa[109]. Le , neuf soldats nigĂ©rians sont tuĂ©s dans une embuscade dans l'État d'Adawama, bombardĂ©s par des tirs de mortiers[110]. Le , le Niger affirme avoir arrĂȘtĂ© une vingtaine d'hommes de Boko Haram, tous de nationalitĂ© nigĂ©riane, qui prĂ©paraient une attaque contre la ville de Diffa[111].

Une nouvelle vague de massacres est Ă©galement commise par Boko Haram Ă  la fin du mois de janvier et en fĂ©vrier. Le , une cinquantaine de djihadistes tuent 85 civils dans le village de Kawuri[112] - [113]. Le mĂȘme jour, 45 chrĂ©tiens sont massacrĂ©s dans une Ă©glise au moment d'une messe Ă  Waga Chakawa[114]. Le , les djihadistes assassinent environ 40 Ă  50 personnes Ă  Konduga[115] - [116]. Le , 106 habitants du village majoritairement chrĂ©tien d'Izghe sont massacrĂ©s et d'autres tueries dans sept villages voisins font environ 65 morts[117] - [118] - [119]. Le 19, les hommes de Boko Haram font un raid sur la grande ville de Bama et tuent 98 personnes[120]. Le 25, Ă  Buni Yadi, 59 lycĂ©ens sont massacrĂ©s dans leurs dortoirs[121]. Le , un attentat dans un marchĂ© de Maiduguri fait au moins 69 morts[122].

Le , Boko Haram attaque la caserne de Giwa, Ă  Maiduguri, et dĂ©livre de nombreux prisonniers qui y Ă©taient dĂ©tenus, cependant environ 600 sont repris et exĂ©cutĂ©s par les forces nigĂ©rianes[123]. Le , un combat dans l'État de Yobe fait huit morts chez les djihadistes tandis qu'un militaire nigĂ©rian est tuĂ© et qu'un officier est griĂšvement blessĂ©[124]. Le , 11 hommes de Boko Haram sont tuĂ©s par l'armĂ©e prĂšs de la frontiĂšre camerounaise[125]. Le , des hommes de Boko Haram effectuent un raid sur la ville de Gwaram, dans l'État de Jigawa. Ils attaquent un poste de police, un tribunal et une banque. Sept policiers et un civil sont tuĂ©s lors de la fusillade[126]. Le 13, 60 habitants du village d'Amchaka sont tuĂ©s par les djihadistes[127].

Raid de Chibok et réactions internationales

Michelle Obama tenant un message avec le hashtag "#bringbackourgirls". Photographie postĂ©e le 7 mai sur le compte twitter officiel de la PremiĂšre dame des États-Unis pour protester contre le rapt des lycĂ©ennes de Chibok.

Le , 276 lycĂ©ennes de Chibok sont enlevĂ©es par des djihadistes dĂ©guisĂ©s en soldats. Le raid est revendiquĂ© le par Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram, qui dĂ©clare dans une vidĂ©o : « J'ai enlevĂ© les filles. Je vais les vendre sur le marchĂ©, au nom d'Allah. Il y a un marchĂ© oĂč ils vendent les ĂȘtres humains [...] J'ai dit que l'Ă©ducation occidentale devait cesser. Les filles, vous devez quitter (l'Ă©cole) et vous marier ». Ces dĂ©clarations provoquent une vague d'indignation et une forte mobilisation internationale, symbolisĂ©e par la campagne « Bring back our girls »[128] - [129] - [130].

Le , un sommet se tient Ă  Paris oĂč sont prĂ©sents les chefs d'État de cinq pays africains : Goodluck Jonathan, prĂ©sident du Nigeria ; Idriss DĂ©by Itno, prĂ©sident du Tchad; Paul Biya, prĂ©sident du Cameroun; Mahamadou Issoufou, prĂ©sident du Niger et Boni Yayi, prĂ©sident du BĂ©nin, ainsi que des reprĂ©sentants des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Union europĂ©enne. L'objectif est de contrer Boko Haram en amĂ©liorant la collaboration entre les diffĂ©rents États africains, notamment par l'Ă©change de renseignements et une meilleure surveillance des frontiĂšres. Un rapprochement entre le Nigeria et le Cameroun, dont les relations diplomatiques sont tendues en raison d'un diffĂ©rend territorial dans la pĂ©ninsule de Bakassi, est Ă©galement particuliĂšrement attendu par les pays occidentaux et la France qui assure la mĂ©diation[131] - [132] - [133] - [134]. Un plan est adoptĂ© par les cinq chefs d'État, selon le prĂ©sident français François Hollande ce plan prĂ©voit « la coordination du renseignement, l'Ă©change d'informations, le pilotage central des moyens, la surveillance des frontiĂšres, une prĂ©sence militaire autour du lac Tchad et une capacitĂ© d'intervention en cas de danger »[135]. Paul Biya, le prĂ©sident camerounais, dĂ©clare : « Nous sommes ici pour dĂ©clarer la guerre Ă  Boko Haram »[135].

Le , Boko Haram est placée sur la liste des Organisations et personnes considérées par l'ONU comme proches d'Al-Qaïda ou des talibans[136].

Pendant ce temps les combats et les massacres se poursuivent au Nigeria. Le , l'armĂ©e nigĂ©riane s'aventure prĂšs de la forĂȘt de Sambisa, un des principaux repaires de Boko Haram, et tue 40 djihadistes[137]. La nuit du 13 au , quatre soldats nigĂ©rians sont tuĂ©s dans une embuscade prĂšs de Maiduguri[138]. Deux attentats sont Ă©galement commis le et le dans la gare de Nyanya, Ă  Abuja, faisant 75 et 19 morts[139] - [140]. Le , Boko Haram prend d'assaut la ville de Buni Yadi, dans l'État de Yobe, tuant 45 militaires et policiers[141]. Puis le , le jour mĂȘme oĂč Abubakar Shekau revendique le rapt de Chibok, plus de 300 habitants de la petite ville de Gamboru Ngala sont massacrĂ©s par les djihadistes[142].

DĂ©but des offensives djihadistes au Cameroun

À la fin du mois de , le Cameroun dĂ©ploie 3 000 soldats pour protĂ©ger l'extrĂȘme nord de son territoire des incursions de Boko Haram[143]. Le , l'armĂ©e camerounaise repousse deux attaques de Boko Haram Ă  Achigachia, dans le Mayo-Tsanaga et AmchidĂ©, dans le Mayo-Sava[144]. Le 30 et le 31, de nouveaux combats Ă©clatent Ă  Limani, au nord de Maroua[145] - [146]. Le , les autoritĂ©s camerounaises annoncent avoir tuĂ© une quarantaine d'hommes de Boko Haram lors de combats Ă  l'ouest de la ville de Kousseri[147]. Le , un groupe de 200 islamistes Ă©tablit une petite base sur le mont Gossi Ă  Tourou, prĂšs de Mokolo. Mais ils sont repĂ©rĂ©s par l'armĂ©e camerounaise qui les attaque le lendemain et leur tue 118 hommes[148] - [149].

Les attaques se poursuivent au Nigeria. Le , Ă  Jos, l'explosion d'un camion et d'un minibus piĂ©gĂ©s provoque la mort de 118 Ă  150 personnes[150] - [151]. Le , un attentat fait au moins 40 morts dans un stade de football Ă  Mubi[152]. Le 3, Boko Haram massacre plusieurs centaines de villageois prĂšs de la frontiĂšre camerounaise[153]. Le 4, une quarantaine de civils sont tuĂ©s dans un nouveau massacre[154].

Le 9, l'armĂ©e nigĂ©riane dĂ©clare qu'environ 50 rebelles islamistes ont Ă©tĂ© tuĂ©s lors d'opĂ©rations anti-terroristes les 7 et dans les États de Borno et d'Adamawa[155] - [156]. Le 17, Boko Haram attaque et brĂ»le le village de Kwarangilam, mais il se heurte Ă  sa milice d'auto-dĂ©fense qui revendique la mort de huit rebelles islamistes[157]. Le 29, les djihadistes attaquent des Ă©glises chrĂ©tiennes dans quatre villages, tuant au moins 47 personnes[158].

Le , Damboa est de nouveau attaquée par les djihadistes mais ces derniers sont encore repoussés par les militaires aprÚs des combats qui font des dizaines de morts des deux cÎtés[159]. Le 17, les islamistes reviennent à Damboa, sans rencontrer cette fois d'opposition de la part de l'armée nigériane, en tuent plus de 100 habitants[160].

Le , un chef de Boko Haram, Mohammed Zakari, est arrĂȘtĂ© par l'armĂ©e nigĂ©riane lors d'une opĂ©ration dans la forĂȘt de Balmo, au cƓur de l'État de Bauchi. SurnommĂ© le « boucher en chef », il est accusĂ© d'ĂȘtre responsable de plusieurs massacres[161].

Offensives de Boko Haram dans l'État de Borno en 2014

À partir d', Boko Haram lance une sĂ©rie d'offensives dans le nord-est du Nigeria. Le , il prend ville de Gwoza dans l'État de Borno et massacre 600 personnes[162] - [163] - [164]. Puis le , la ville Buni Yadi dans l'État de Yobe, est prise par les djihadistes aprĂšs plusieurs semaines de combats[165].

Le , 500 soldats nigĂ©rians fuient les villes de Kerawa et Ashigashiya, et se rĂ©fugient au Cameroun. Deux jours plus tard, Ashigashiya est prise sans rĂ©sistance par Boko Haram. Les djihadistes s'emparent Ă©galement de la partie camerounaise de la ville, situĂ©e de l'autre cĂŽtĂ© du fleuve, aprĂšs avoir mis en fuite les gendarmes et la dizaine de soldats prĂ©sents[166] - [167]. Le , les forces de Boko Haram prennent d'assaut la ville de Gamboru Ngala[168]. Les rebelles islamistes attaquent Ă©galement Fotokol, situĂ©e de l'autre cĂŽtĂ© de la frontiĂšre, face Ă  Gamboru, mais l'armĂ©e camerounaise contient les assauts[169]. Elle repousse Ă©galement les djihadistes prĂšs de Kolofata et reprend le contrĂŽle de la partie camerounaise d'Ashigashiya[170].

Le , Boko Haram prend d'assaut la ville de Bama[171] et s'empare Ă©galement de Banki[172]. Le , l'armĂ©e nigĂ©riane affirme avoir dĂ©truit une base de Boko Haram prĂšs de Kawuri, et tuĂ© une cinquantaine d'islamistes[173]. Le , Boko Haram prend Michika, dans l'État d'Adamawa[174], l'armĂ©e nigĂ©riane lance une offensive avec plusieurs centaines de soldats pour tenter de reprendre la ville[175]. À la date du , les villes de Damboa, Bama, Pulka, Ashigashia, Liman Kara, Kirawa, Gamboru Ngala, Marte, Kirenowa, Buni Yadi et Gulani, sont aux mains de Boko Haram et Maiduguri, capitale de l'État de Borno, est presque encerclĂ©e par les forces islamistes[176].

Le , l'armée nigériane affirme avoir repoussé une attaque de Boko Haram à Konduga, au sud-est de Maiduguri, et tué plus d'une centaine de djihadistes[177]. Le , l'armée camerounaise repousse une attaque de Boko Haram à Amchidé et Limani. 107 combattants islamistes sont tués selon le gouvernement camerounais[178]. Le soir du , l'armée nigériane tente de pénétrer à Damboa et tue 25 rebelles islamistes[179].

Le , la ville de Malam Fatori est conquise par Boko Haram aprĂšs trois jours de combats, 300 soldats et plusieurs milliers d'habitants se rĂ©fugient au Niger[180]. Le , les islamistes s'emparent des villes de Gombi et de Hong dans l'État d'Adamawa. Chibok, dans l'État de Borno, est Ă©galement conquise le mĂȘme jour[181] - [182], mais l'armĂ©e et les miliciens des CJTF reprennent la ville le 16[183]. L'armĂ©e nigĂ©riane rassemble plusieurs centaines de militaires soutenus par des chasseurs et des miliciens et reprend d'assaut les villes de Gombi et de Hong le , au moins 10 soldats sont tuĂ©s dans les combats[184].

Membres de Boko Haram exécutés sommairement par égorgement par des militaires de l'armée nigériane en 2014.

Les djihadistes poursuivent également leurs exactions. Le , un kamikaze fait au moins 47 morts et 79 blessés à Potiskum[185]. Le 19, les hommes de Boko Haram massacrent 45 civils dans le village d'Azaya Kura[186]. Le 20, au moins 48 marchands de poissons sont égorgés à Dogon Fill prÚs du lac Tchad[187]. Le 25, deux femmes kamikazes font plus de 45 tués à Maiduguri[188]. Le 28, des kamikazes et des hommes armés font un carnage dans la grande mosquée de Kano, l'attaque fait au moins 120 morts et 270 blessés[189]. Le , un attentat à Jos fait une quarantaine de victimes[190].

Le , Boko Haram prend la ville de Damasak (en), sur la frontiÚre avec le Niger, massacre au moins une cinquantaine d'habitants et enlÚve environ 500 femmes et enfants[191] - [192]. Le 1er décembre, les djihadistes attaquent Damaturu, mais ils sont repoussés par les forces nigérianes aprÚs des combats qui font au moins 150 morts, en majorité des civils[193]. Le , une troupe de Boko Haram attaque la ville de Bajoga, elle est repoussée par les militaires mais elle se porte ensuite sur Ashaka, qui est prise[194].

Le mĂȘme jour, l'armĂ©e camerounaise, qui a portĂ© Ă  6 000 hommes ses effectifs dans le nord, repousse une attaque de Boko Haram Ă  AmchidĂ©, oĂč elle revendique la mort de plus de 116 djihadistes[5]. Elle affirme ensuite avoir dĂ©mantelĂ© un camp djihadiste le , capturĂ© 45 instructeurs, tuĂ© « un nombre plus important encore » et rĂ©cupĂ©rĂ© 84 enfants ĂągĂ©s de 7 Ă  15 ans qui Ă©taient entraĂźnĂ©s sur place[195]. Le 28, Boko Haram attaque simultanĂ©ment cinq villes et un camp militaire sur la frontiĂšre, ses forces s'emparent du camp et du village d'Achigachia, mais l'aviation camerounaise intervient pour la premiĂšre fois et oblige les assaillants Ă  se replier[196].

Le , Boko Haram prend d'assaut la base de Baga, quartier-gĂ©nĂ©ral de la Force multinationale. Plusieurs villes et villages de environs sont pillĂ©s[197]. Le 7, les djihadistes incendient totalement seize villes et villages des rives du Lac Tchad, dont Baga[198]. Plus de 3 000 civils s'enfuient au Tchad[199] et 20 000 trouvent refuge Ă  Maiduguri[200]. Selon Amnesty International les massacres commis par Boko Haram dans les jours qui ont suivi la prise de Baga font de plusieurs centaines Ă  peut-ĂȘtre 2 000 morts[201]

Le , Boko Haram attaque la base militaire de la ville de Kolofata, l'armée camerounaise repousse l'offensive[202]. Le 18, les djihadistes attaquent et ravagent les villages Maki et Maba, prÚs de Mokolo au Cameroun, au moins trois personnes sont tuées et 80 civils sont enlevés[203]. L'armée camerounaise parvient cependant à libérer rapidement 24 otages[204] - [205].

À la suite de ses dĂ©faites militaires, le Nigeria fait appel vers le dĂ©but de 2015, Ă  environ 200 ou 400 mercenaires sud-africains qui seraient liĂ©s aux anciens dirigeants d'Executive Outcomes[3] - [206].

Le bilan de l'annĂ©e 2014 est le plus dĂ©sastreux pour le gouvernement nigĂ©rian qui a perdu le contrĂŽle de la plus grande partie de l'État de Borno. Les soldats sont dĂ©moralisĂ©s et l'armĂ©e nigĂ©riane a dĂ» rĂ©primer plusieurs mutineries. Ainsi, le , des hommes du 101e bataillon ont ouvert le feu sur un convoi dans lequel se trouvait le gĂ©nĂ©ral Amadou Mohammed, commandant de la 7e division. Le , douze soldats impliquĂ©s dans cet incident sont condamnĂ©s Ă  mort Ă  Abuja, un autre accusĂ© est condamnĂ© Ă  28 jours de travaux forcĂ©s et cinq autres sont acquittĂ©s[207]. Le , 54 autres militaires mutins sont condamnĂ©s Ă  mort pour avoir refusĂ© de partir au combat contre les islamistes au motif qu'ils s'estimaient sous-Ă©quipĂ©s. Cinq hommes seulement sont acquittĂ©s[208]. De janvier Ă  , 66 soldats seront condamnĂ©s Ă  mort, mais tous verront leurs peines commuĂ©es Ă  10 ans d'emprisonnement[209].

De plus, les relations entre le Nigeria et les États-Unis sont devenues de plus en plus tendues. Les NigĂ©rians reprochent aux AmĂ©ricains ne pas leur avoir fourni une aide suffisante et d'avoir refusĂ© de leur livrer des armes. De leur cĂŽtĂ© les AmĂ©ricains se plaignent de la corruption et des exactions de l'armĂ©e nigĂ©riane. Le , Abuja met fin Ă  la mission de formation militaire amĂ©ricaine d'un bataillon de l'armĂ©e nigĂ©riane. Elle s'arrĂȘte avant l'achĂšvement de la troisiĂšme session, les deux premiĂšres s'Ă©tant terminĂ©es en avril et aoĂ»t[210].

Interventions tchadiennes et nigériennes en 2015

  • En noir, expansion maximale de Boko Haram au Nigeria
    En noir, expansion maximale de Boko Haram au Nigeria
  • Territoires contrĂŽlĂ©s par Boko Haram en fĂ©vrier 2015
    Territoires contrÎlés par Boko Haram en
  • Territoires contrĂŽlĂ©s par Boko Haram en avril 2015
    Territoires contrÎlés par Boko Haram en
Volontaires des milices d'autodéfense à Gombi en février 2015.

Le , Ă  Ndjamena, le ministre camerounais de la DĂ©fense Edgar Alain MĂ©bĂ© Ngo'o rencontre le prĂ©sident tchadien Idriss DĂ©by. Le gouvernement tchadien se dĂ©clare alors disposĂ© Ă  apporter un soutien actif au Cameroun[211] - [212]. Le lendemain, le prĂ©sident camerounais Paul Biya annonce que le Tchad va dĂ©ployer des troupes dans son pays pour l'aider Ă  combattre Boko Haram[213]. L'armĂ©e tchadienne, rĂ©putĂ©e ĂȘtre la meilleure de la rĂ©gion, entre au Cameroun le , et le 28 une partie de ses forces se dĂ©ploie Ă  Fotokol au sud du Lac Tchad[214] - [215]. Pour le Tchad, l'objectif est de sĂ©curiser des voies Ă©conomiques vitales, notamment prĂšs du Lac Tchad et surtout au nord du Cameroun avec l'axe N'Djamena-KoussĂ©ri-Maroua, qui relie la capitale tchadienne au port de Douala, principal dĂ©bouchĂ© maritime du pays[216]. Contrairement au Cameroun, le Tchad et le Niger bĂ©nĂ©ficient d'un « droit de poursuite » sur le territoire nigĂ©rian, en tant que membres de la Multinational Joint Task Force (MNJTF)[216].

Pour organiser la contre-offensive, une cellule de coordination et de liaison (CCL) est également créée à l'initiative de la France en [217] - [218]. Basée au camp Kosseï, à N'Djaména, à quelques mÚtres du poste de commandement de l'Opération Barkhane, cette structure de coordination et d'échange de renseignement regroupe le Nigeria, le Tchad, le Niger, le Cameroun, ainsi qu'une dizaine d'officiers Américains, Français et Britanniques[217] - [218].

Le , treize reprĂ©sentants d'Ă©tats africains et non-africains se rĂ©unissent Ă  Niamey au Niger afin de mettre en Ɠuvre une stratĂ©gie commune contre Boko Haram. L'Union africaine approuve le projet de la mise en place d'une force mixte multinationale[219]. Du 5 au , une rĂ©union d'experts des pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad, du BĂ©nin et de l'Union africaine a lieu Ă  YaoundĂ©, au Cameroun, afin de former une force mixte multinationale de 7 500 hommes, ensuite portĂ©e Ă  8 700 hommes[220] - [221]. Abubakar Shekau rĂ©pond dans une vidĂ©o le oĂč il nargue les forces africaines « Vous envoyez 7 000 soldats ? Seulement 7 000, par Allah c'est peu ! Nous allons les capturer un Ă  un. [...] Votre alliance ne mĂšnera Ă  rien. Rassemblez toutes vos armes et affrontez-nous : vous ĂȘtes les bienvenus »[222].

Le , Boko Haram attaque simultanément Maiduguri et Monguno, les djihadistes sont repoussés dans la premiÚre ville mais s'emparent de la seconde[223]. Le 1er février, ils attaquent à nouveau Maiduguri mais sont une nouvelle fois repoussés[224].

Le 29 et le , les djihadistes attaquent Bodo, prĂšs de Fotokol sur la frontiĂšre camerounaise, mais ils se heurtent pour la premiĂšre fois Ă  l'armĂ©e tchadienne. Les forces de Boko Haram sont repoussĂ©es et laissent 123 morts selon les Tchadiens. Le mĂȘme jour, ces derniers bombardent Malam Fatori et le 31 ils frappent Gamboru Ngala. Les bombardements durent trois jours, puis le les soldats tchadiens entrent au Nigeria et s'emparent de la ville de Gamboru Ngala[214] - [225] - [226]. Cependant le 4, Boko Haram contre-attaque, coutourne les lignes tchado-camerounaises et assaille Fotokol. Les djihadistes massacrent 81 Ă  400 civils, avant d'ĂȘtre finalement repoussĂ©s hors de la ville par les militaires aprĂšs plusieurs heures de combats[227] - [228] - [229].

Militaires nigériens à un poste frontiÚre prÚs de Diffa, en mars 2015.

Pendant que des combats meurtriers au lieu au sud du Lac Tchad, d'autres forces se dĂ©ploient Ă  l'ouest, sur la frontiĂšre nigĂ©rienne. 4 000 soldats nigĂ©riens gardent la frontiĂšre tandis que 2 500 Tchadiens se positionnent Ă  Bosso, faisant face Ă  la ville nigĂ©riane de Malam Fatori, tenue par les djihadistes[230] - [231]. Les Français, engagĂ©s dans l'opĂ©ration Barkhane, mettent Ă©galement en place un dĂ©tachement de liaison militaire Ă  Diffa, et fournissent les forces africaines en carburant et en munitions[232] - [233]. Pourtant le , ce sont les djihadistes qui prennent l'initiative de l'attaque en franchissant la riviĂšre Komadougou et en engageant le combat pour la premiĂšre fois avec l'armĂ©e nigĂ©rienne. AprĂšs quelques heures de combat l'offensive des djihadistes est finalement repoussĂ©e mais le gĂ©nĂ©ral du contingent tchadien est blessĂ©[234] - [235] - [236].

Le , le Parlement nigĂ©rien adopte un texte permettant aux forces armĂ©es nigĂ©riennes d'entrer au Nigeria pour affronter les forces de Boko Haram[237]. Le mĂȘme jour, Boko Haram active des cellules dormantes au Niger et lance plusieurs attaques sur Diffa ; des obus sont tirĂ©s sur la ville, une kamikaze se fait exploser au poste de douane, faisant cinq morts et seize blessĂ©s, tandis que des combattants armĂ©s assaillent la prison et tentent sans succĂšs de dĂ©truire le pont de Doutchi qui doit permettre aux forces nigĂ©riennes de franchir la frontiĂšre[238] - [239] - [240] - [241] - [242] - [243]. Environ 5 000 soldats nigĂ©riens et tchadiens se concentrent alors dans les environs de Diffa, tandis qu'en face les forces de Boko Haram sont estimĂ©es de 500 Ă  700 hommes[244].

Boko Haram poursuit cependant ses offensives sur tous les fronts. Le , le mouvement lance sa premiĂšre attaque sur le sol tchadien en brĂ»lant le village de Ngouboua, sur le Lac Tchad[245]. Le matin du , il s'empare de la ville de Gombe, capitale de l'État du mĂȘme nom, sans rencontrer de rĂ©sistance, puis il se retire dans l'aprĂšs-midi[246]. Le 16, ses troupes affrontent l'armĂ©e camerounaise dans la zone du Parc national de Waza[247]. Le 17, elles brĂ»lent la ville d'Askira Uba[248]. Cependant les djihadistes subissent Ă©galement des revers. Le , l'armĂ©e nigĂ©riane reprend Monguno et le mĂȘme jour l'attaque de Waza est repoussĂ©e par les Camerounais qui tuent 86 assaillants[249] - [250]. Le lendemain Boko Haram perd plus d'une centaine d'hommes lors d'un combat contre les Tchadiens prĂšs de Dikwa[251]. Le , l'armĂ©e nigĂ©riane prĂ©tend avoir repris Baga aprĂšs de violents combats[252] - [253] - [254], mais cette annonce est dĂ©mentie par Boko Haram[255].

Le , la localitĂ© nigĂ©rienne d'Adabam, situĂ©e prĂšs de la frontiĂšre avec le Nigeria, est inexplicablement bombardĂ©e, probablement par l'aviation nigĂ©riane. La frappe tue 36 civils[256] - [257] - [258]. Le soir du , Boko Haram lance une attaque sur l'Ăźle de Karamga, sur le Lac Tchad mais les militaires nigĂ©riens repoussent l'incursion[259]. Le , les djihadistes lancent une nouvelle attaque contre Gamboru Ngala, mais ils sont surpris en chemin par les Tchadiens et poursuivis jusqu'au village de WurgĂ© par les soldats qui leur tuent au moins 207 hommes[260]. Le , les Tchadiens prennent d'assaut la ville de Dikwa[261] et le mĂȘme jour l'armĂ©e nigĂ©riane repousse une attaque Ă  Konduga[262]. Cependant le , les djihadistes attaquent le village de Najba et massacrent 68 personnes[263]. Puis le 7, un attentat Ă  Maiduguri fait au moins 58 morts[264].

HélicoptÚres Mi-24 de l'armée tchadienne à l'aéroport de Zinder en mars 2015.

Le , Boko Haram annonce prĂȘter allĂ©geance Ă  l'État islamique, mais les djihadistes continuent de perdre du terrain[265]. Le lendemain, les Tchadiens et les NigĂ©riens franchissent le pont de Doutchi, prĂšs de Diffa, et lancent une offensive au Nigeria[266]. Le , ils attaquent Damasak[267] et s'en emparent huit jours plus tard[268]. Le , le gouvernement nigĂ©rian annonce que quatre localitĂ©s ont Ă©tĂ© reprises les cinq derniers jours, dont la ville de Buni Yadi[269]. Soutenus par des mercenaires sud-africains, les NigĂ©rians avancent Ă©galement Ă  l'est de Maiduguri, le ils affirment avoir repris Bama, puis Madagali le 13[270] - [271] - [272] - [273] - [274]. Cependant les dĂ©clarations du gouvernement nigĂ©rian sont douteuses, ainsi le les armĂ©es nigĂ©riennes et tchadiennes annoncent leur intention de lancer une offensive sur Malam Fatori, une ville que le Nigeria prĂ©tend avoir reprise[11]. De mĂȘme Ă  Bama, les habitants dĂ©mentent les affirmations du gouvernement nigĂ©rian, selon eux la ville est incendiĂ©e et sa population chassĂ©e le par les hommes de Boko Haram[275]. Les djihadistes abandonnent ensuite la ville, dĂ©truite Ă  85 %, mais avant de s'enfuir ils massacrent leurs femmes afin que celles-ci restent « pures » et puissent pas se remarier avec des « infidĂšles »[276] - [277].

Le , Ă  la demande du Nigeria, l'armĂ©e tchadienne se retire de Dikwa et Gamboru Ngala et regagne le Cameroun. L'armĂ©e nigĂ©riane prend la relĂšve Ă  Dikwa mais la ville de Gamboru est abandonnĂ©e et le , les djihadistes de Boko Haram la rĂ©occupent[278] - [279]. Le , 1 500 Tchadiens se dĂ©ploient Ă  Mora, au Cameroun, face Ă  Banki au Nigeria[280] - [281].

Des militaires nigériens prÚs du cadavre d'un combattant de Boko Haram prÚs de Diffa en mars 2015.

De son cĂŽtĂ©, l'armĂ©e nigĂ©riane lance le une offensive sur la ville de Gwoza, « capitale » de Boko Haram. Les localitĂ©s de Limankara et de Pulka sont rapidement prises[282], et le l'armĂ©e nigĂ©riane affirme avoir repris Gwoza[283]. Comme Ă  Bama, les djihadistes massacrent leurs femmes avant de s'enfuir, sur un ordre qui aurait pu avoir Ă©tĂ© donnĂ© par Abubakar Shekau lui-mĂȘme le [284].

RetardĂ©e d'un mois Ă  cause du conflit, l'Ă©lection prĂ©sidentielle nigĂ©riane de 2015 se tient les 28 et . La cote de popularitĂ© de Goodluck Jonathan a chutĂ© aprĂšs l'enlĂšvement des lycĂ©ennes de Chibok qui a mis en exergue son Ă©chec face Ă  l'insurrection islamiste[285]; et c'est son adversaire, Muhammadu Buhari, qui est Ă©lu prĂ©sident du Nigeria Ă  l'issue du scrutin. Ce dernier, ancien militaire et ayant autrefois gouvernĂ© l'État du Borno, annonce alors faire de Boko Haram une de ses prioritĂ©s et promet d'« Ă©radiquer » le mouvement[286] - [287].

AprÚs avoir pris Damasak, les Tchadiens et les Nigériens poursuivent leur offensive à l'ouest du lac Tchad. Le 19, deux hélicoptÚres tchadiens ouvrent le feu sur les positions des djihadistes à Djaboullam, prÚs de Diffa, et leur infligent des pertes sérieuses[288], le 26 les Nigériens prennent Gachagar[289] - [290] - [243], le 29 Talagam est prise d'assaut par les Tchadiens[291]. Les djihadistes tentent alors une nouvelle attaque à Bosso le 30, mais sans succÚs et le 31 les Tchadiens et les Nigériens s'emparent de Malam Fatori[292]. Boko Haram attaque le lendemain prÚs de cette ville mais il échoue à la reprendre[293]. Selon les états-majors tchadiens et nigériens prÚs de 300 djihadistes sont tués dans ces combats[294].

Femmes et enfants otages de Boko Haram, quelques jours aprĂšs avoir Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©s par l'armĂ©e nigĂ©riane dans la forĂȘt de Sambisa, c. .

Le , l'armĂ©e nigĂ©riane concentre des troupes prĂšs de la forĂȘt de Sambisa, dernier sanctuaire de Boko Haram. Elle tente une incursion mais recule rapidement Ă  cause des nombreuses mines placĂ©es par les djihadistes[295] - [296] - [297]. Puis, la nuit du 24 au , 2 000 djihadistes fondent sur Marte, au sud du lac Tchad, et s'emparent de la ville aprĂšs avoir mis en fuite la garnison de l'armĂ©e nigĂ©riane[298]. Le 26, des centaines de djihadistes dĂ©barquent sur l'Ăźle de Karamga, situĂ©e sur le lac Tchad, et Ă©crasent la faible garnison de l'armĂ©e nigĂ©rienne, environ 100 soldats sont tuĂ©s ou portĂ©s disparus[299] - [300]. Dans les jours qui suivent le Niger organise l'Ă©vacuation des 27 000 civils qui forment la population des 74 Ăźles et 116 villages situĂ©s sur son territoire dans le lac Tchad[301] - [302] - [303]. De son cĂŽtĂ© l'armĂ©e nigĂ©riane lance une nouvelle incursion dans la forĂȘt de Sambisa, le soir du elle affirme avoir dĂ©truit trois camps de Boko Haram et libĂ©rĂ© 200 filles et 93 femmes[304]. Puis le , elle annonce avoir pris treize camps islamistes et libĂ©rĂ© 160 femmes et enfants de plus, qui Ă©taient retenus dans des conditions « trĂšs sĂ©vĂšres et inhumaines »[305]. Le 1er mai, 234 femmes et enfants sont encore dĂ©livrĂ©s[306] - [307] - [308] - [309]. Le , l'armĂ©e nigĂ©riane reprend Michika[310].

AprĂšs plusieurs mois d'interventions militaires tchadiennes et nigĂ©riennes et de contre-offensives nigĂ©rianes, Boko Haram est lourdement affaibli et a perdu l'essentiel de ses conquĂȘtes de 2014. Le groupe subsiste cependant dans la forĂȘt de Sambisa, dans les monts Mandara, Ă  la frontiĂšre camerounaise, et dans les Ăźles du lac Tchad[311].

Retour de Boko Haram à la guérilla

Goodluck Jonathan et Muhammadu Buhari, le jour de la cérémonie d'investiture du nouveau président nigérian, le , à Abuja.

RepoussĂ© dans quelques sanctuaires, Boko Haram, devenu officiellement la « Province d'Afrique de l'Ouest » de l'État islamique, retourne Ă  la guĂ©rilla et poursuit sa campagne de terreur[311] - [312]. Ses combattants se rĂ©fugient principalement dans la rĂ©gion du lac Tchad et dans la forĂȘt de Sambisa[313] - [314]. Le , N'DjamĂ©na, la capitale tchadienne, est pour la premiĂšre fois la cible d'attaques kamikazes qui font 35 morts et 101 blessĂ©s[315] - [316]. Le 18, Boko Haram commet son plus lourd massacre au Niger en assassinant 38 civils dans les villages de Lamana et Ngoumao[317]. Du 1er au , une vague d'attaques est lancĂ©e sur plusieurs villages de l'État de Borno, environ 200 Ă  300 personnes sont massacrĂ©es, dont 97 dans le seul village de Kukawa[318] - [319] - [320]. Des attentats font 51 morts Ă  Jos le et 86 tuĂ©s Ă  Gombe dans deux attaques les 16 et [321] - [322].

Le , alors que les attaques de l'État islamique ont fait prĂšs de 600 morts dans le pays depuis le dĂ©but de son investiture, le prĂ©sident Muhammadu Buhari limoge les gĂ©nĂ©raux Alex Badeh (en), Kenneth Minimah (en), Adesola Amosu (en) et Usman Jibrin (en), respectivement chef d'Ă©tat-major des armĂ©es et chefs de l'armĂ©e de terre, de l'air et de la marine. Ils sont remplacĂ©s par les gĂ©nĂ©raux Abayomi Gabriel Olonishakin (en), Tukur Yusuf Buratai, Sadique Abubakar (en) et Ibok-Ete Ekwe (en). De plus, Monday Riku Morgan (en) est nommĂ© chef des services de renseignement de l'armĂ©e et Babagana Monguno (en) remplace Sambo Dasuk (en) comme conseiller national Ă  la sĂ©curitĂ©[323] - [324]. Au cours de son mandat, Buhari renforce l'armĂ©e de l'air, promeut des officiers du Nord-Est, renforce la coopĂ©ration bilatĂ©rale entre États, notamment avec le Cameroun, et dynamise la Force multinationale mixte[287].

Le , les villes de Damasak et Malam Fatori sont reprises par les djihadistes qui ne rencontrent aucune rĂ©sistance. Quelques semaines plut tĂŽt, l'armĂ©e tchadienne s'Ă©tait retirĂ©e sur le Niger sans ĂȘtre relevĂ©e par l'armĂ©e nigĂ©riane[325]. Le 17, une attaque est menĂ©e par l'EI contre un poste tchadien au village de Koumguia[326]. Le mĂȘme jour, l'armĂ©e nigĂ©rienne repousse une incursion sur son territoire et poursuit les djihadistes au Nigeria, oĂč ces derniers laissent 31 morts dans deux accrochages entre Damasak et Malam Fatori[327]. À la suite de ces attaques, les Tchadiens lancent Ă  la mi-juillet une vaste offensive contre l'État islamique dans les Ăźles du Lac Tchad et font Ă©vacuer toute la population des villages insulaires, comme les NigĂ©riens l'avaient fait quelques mois plus tĂŽt. Fin juillet, l'armĂ©e tchadienne affirme que plus de 117 djihadistes ont Ă©tĂ© tuĂ©s en deux semaines de combats[328]. Cependant des attaques se poursuivent : le , 11 soldats tchadiens et 17 djihadistes sont tuĂ©s dans un combat Ă  Lithie[329] et le 1er novembre, les militaires tuent 16 assaillants Ă  Kaiga Kinguirya[330].

De son cĂŽtĂ©, le l'armĂ©e nigĂ©riane reprend la ville de Dikwa, tue 20 djihadistes et libĂšre 30 otages, dont 21 enfants et 7 femmes[331] - [332]. Le 30, elle affirme avoir dĂ©livrĂ© encore 71 femmes et filles aprĂšs des opĂ©rations dans des villages de l'État de Borno[333]. Puis le , elle annonce Ă  nouveau la libĂ©ration de 178 personnes, dont 101 enfants, 67 femmes et 10 hommes, aprĂšs une opĂ©ration du cĂŽtĂ© d'Aulari, prĂšs de Bama[334].

Le , l'État islamique attaque le village de Kukuwa-Gari, dans l'État de Yobe, et massacre 50 à 160 villageois[335]. Les 28 et 29, des djihadistes à cheval tuent 79 civils dans les villages de Baanu, Hambagda et Karnuwa[336].

Le , le gĂ©nĂ©ral Tukur Buratai, commandant en chef de l'armĂ©e de terre, Ă©chappe Ă  une embuscade Ă  Faljari, Ă  45 kilomĂštres de Maiduguri, 10 insurgĂ©s sont tuĂ©s, cinq capturĂ©s, tandis que les militaires ont un mort et cinq blessĂ©s[337].

Le 1er septembre, l'armée nigériane reprend le contrÎle de la ville de Gamboru Ngala[338] - [339]. Le 18, elle annonce avoir libéré 23 hommes, 33 femmes et 34 enfants dans les villages de Dissa et Balazala, prÚs de Gwoza[340]. Puis encore 241 femmes et enfants à Banki le 23[341]. Le , Banki est reprise par les forces nigérianes, 200 combattants de l'EI se rendent[342] - [343]. Entretemps, le Maiduguri connait son attentat le plus meurtrier depuis le début du conflit, l'explosion de quatre bombes cause la mort d'au moins 117 personnes[344].

Le , le prĂ©sident Barack Obama annonce le dĂ©ploiement de 300 militaires amĂ©ricains au Cameroun dans le cadre de la participation des États-Unis Ă  la lutte contre Boko Haram[345]. Pourtant, le , les djihadistes s'emparent de Kerawa, au Cameroun, tuent quelques habitants, puis se retirent le lendemain sans opposer de rĂ©sistance devant l'avancĂ©e des forces camerounaises[346] - [347] - [348] - [349].

De son cĂŽtĂ© l'armĂ©e nigĂ©riane mĂšne un raid le dans les localitĂ©s de Bulajilin et Manawashe, en bordure de la forĂȘt de Sambisa, tue 30 djihadistes et libĂšre 338 personnes, dont 8 hommes, 138 femmes et 192 enfants, qui Ă©taient retenues en captivitĂ©[350] - [351]. Le , elle affirme avoir encore libĂ©rĂ© 195 otages au cours d'une offensive dans plusieurs villages[352].

Le , le Tchad retire ses troupes du Cameroun[353], puis le , les 2 000 derniers soldats du corps expĂ©ditionnaire tchadien dĂ©ployĂ© au Nigeria en regagnent N'Djamena, laissant la relĂšve aux troupes engagĂ©es dans la force rĂ©gionale africaine[10].

Les opĂ©rations se poursuivent cependant au Cameroun ; du 26 au 500 soldats camerounais mĂšnent une offensive dans cinq villages de l'extrĂȘme nord, une centaine de djihadistes sont tuĂ©s selon le ministĂšre de la DĂ©fense[354] - [355]. 17 djihadistes sont tuĂ©s Ă  Ashigashia la nuit du 24 au [356]. Du 11 au , l'armĂ©e camerounaise mĂšne ensuite un raid au Nigeria, Ă  Ngoshe, et revendique la mort de 162 djihadistes en cinq jours de combats[357]. Le , les armĂ©es nigĂ©rianes et camerounaises reprennent la ville de KumchĂ©[358]. Le , l'armĂ©e nigĂ©riane affirme avoir « nettoyĂ© » la zone de Kala Balge, tuĂ© 22 djihadistes et libĂ©rĂ© 829 otages[359]. Le , six soldats nigĂ©riens sont tuĂ©s et trois autres blessĂ©s dans une embuscade prĂšs de Diffa[360]. Le , le chef d'Ansaru, Khalid al-Barnawi, est arrĂȘtĂ© Ă  Lokoja, dans l'État de Kogi[361]. La nuit du 10 au , l'armĂ©e camerounaise dĂ©truit trois camps de Boko Haram et tue 58 djihadistes Ă  Madawaya[362]. Le , l'armĂ©e nigĂ©riane affirme avoir encore dĂ©livrĂ© 97 femmes et enfants dans la forĂȘt de Sambisa[363].

Des soldats nigériens dans le village de Zenam Kelouri, le .

Pourtant, au printemps 2016, Boko Haram enregistre Ă  nouveau des succĂšs militaires. Le , des troupes de l'armĂ©e nigĂ©riane sont mises en dĂ©route Ă  Kareto, au sud de Damasak[364]. Puis le , au Niger, la ville de Bosso est attaquĂ©e et prise deux jours plus tard par les djihadistes[365] - [366]. En rĂ©action, le Tchad fait entrer 2 000 soldats au Niger le [367].

Mi-juin, la Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF) lance une vaste opĂ©ration dans le Lac Tchad[368].

Le , l'armĂ©e nigĂ©riane affirme que pas moins de 5 000 otages ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s lors d'une opĂ©ration prĂšs de Mafa, Ă  une quarantaine de kilomĂštres Ă  l'est de Maiduguri[369]. Le , un combat a lieu dans la ville de Rann attaquĂ©e par des djihadistes Ă  motos. Deux militaires nigĂ©rians, 16 hommes de Boko Haram et sept civils sont tuĂ©s[370].

Au dĂ©but de juillet, les forces alliĂ©es de la Force d'intervention conjointe multinationale (MNJTF) — alors fortes de 10 000 hommes commandĂ©s par le gĂ©nĂ©ral nigĂ©rian Lamidi Adeosun[218] — passent Ă  l'offensive Ă  l'ouest du Lac Tchad, dans la zone frontaliĂšre entre le Nigeria et le Niger[371]. Le , une colonne de 2 500 soldats nigĂ©riens sort de Diffa, franchit la frontiĂšre, et reprend le contrĂŽle de la ville de Damasak le , sans rencontrer de grande rĂ©sistance[372] - [373] - [374]. Les armĂ©es nigĂ©rianes et nigĂ©riennes poursuivent les opĂ©rations dans la rĂ©gion et reprennent Ă©galement Abadan et Gachagar[371]. Le , l'armĂ©e nigĂ©riane affirme avoir tuĂ© 16 rebelles islamistes, contre 12 blessĂ©s dans ses rangs lors d'affrontements Ă  Kangarwa, aux bords du lac Tchad[375]. Du 12 au , des combats ont lieu dans la rĂ©gion de Toumour, au Niger, cinq soldats et 68 djihadistes sont tuĂ©s[376] - [377]. Le , quinze djihadistes et deux soldats nigĂ©rians sont tuĂ©s dans un combat dans le village d'Abadam, selon l'armĂ©e nigĂ©riane[378]. La nuit du 24 au , des djihadistes attaquent une position de l'armĂ©e tchadienne Ă  Djoroye, prĂšs de KaĂŻga, ils laissent au moins sept morts contre quatre tuĂ©s et six blessĂ©s du cĂŽtĂ© des militaires[379] - [380]. Le 25, un poste de l'armĂ©e nigĂ©riane est encore attaquĂ©, mais les militaires affirment avoir repoussĂ© et tuĂ© 22 assaillants[381]. Le , aprĂšs plusieurs jours de combats, les Tchadiens et le NigĂ©riens reprennent la ville de Malam Fatori[382] - [371]. Selon l'armĂ©e nigĂ©rienne, au total 14 militaires et 123 djihadistes ont Ă©tĂ© tuĂ©s dans l'ensemble de ces combats[371].


Scission de l'État islamique en Afrique de l'Ouest en 2016

Dans les mois qui suivent son allĂ©geance Ă  l'État islamique, le chef de Boko Haram Abubakar Shekau n'apparaĂźt plus dans les vidĂ©os de propagande djihadistes. Progressivement, il est Ă©cartĂ© par l'EI en raison de son extrĂ©misme[383]. Selon les dĂ©clarations en du gĂ©nĂ©ral Thomas Waldhauser (en), chef des forces amĂ©ricaines en Afrique, la moitiĂ© des membres de Boko Haram auraient fait scission et n'obĂ©iraient plus Ă  Abubakar Shekau. Ils reprocheraient Ă  ce dernier de ne pas suivre les consignes l'État islamique, notamment d'ĂȘtre restĂ© sourd aux exigences de l'EI de mettre fin aux attentats-suicides commis par des enfants[384]. Pour le journaliste Wassim Nasr, contrairement au commandement de l'EI, Shekau estime que les musulmans qui vivent sans se rĂ©volter dans des « territoires de mĂ©crĂ©ants », deviennent eux-mĂȘmes des mĂ©crĂ©ants et donc des cibles, et prend pour exemple la population de Maiduguri. De plus pendant une priĂšre de la fĂȘte de l'AĂŻd, Shekau fait assassiner deux commandants militaires et un chef religieux de l'État islamique[383].

Le , l'État islamique prĂ©sente Abou Mosab al-Barnaoui, comme le Wali et chef de ses forces en Afrique de l'Ouest[385]. Shekau rĂ©pond le dans un communiquĂ© audio dans lequel il refuse sa destitution. S'il reconnaĂźt toujours Abou Bakr al-Baghdadi comme le « calife des musulmans », il critique Abou Mosab al-Barnaoui qu'il qualifie de « dĂ©viant » et affirme qu'il a Ă©tĂ© « trompĂ© » et qu'il ne veut plus « suivre aveuglĂ©ment » certains Ă©missaires de l'EI : « Par ce message, nous voulons affirmer que nous n'accepterons plus aucun Ă©missaire, sauf ceux vraiment engagĂ©s dans la cause d'Allah »[386] - [387]. Selon Romain Caillet, l'État islamique en Afrique de l'Ouest s'est divisĂ© en deux tendances : « Une tendance qui se rallie derriĂšre Abubakar Shekau, qui est la plus dure et une tendance qui va paradoxalement ĂȘtre un peu moins radicale, un peu moins extrĂ©miste et qui est justement cette tendance qui s’est ralliĂ©e Ă  l’Etat islamique. C’est-Ă -dire que contrairement Ă  tout ce qu’on pouvait dire, finalement les partisans de Shekau sont les partisans de la ligne ultra radicale absolue »[388] - [389].

Le , Abubakar Shekau apparaĂźt avec plusieurs de ses combattants dans une vidĂ©o dans laquelle ils dĂ©noncent le « dogme dĂ©viant » d'Abou Mosab al-Barnaoui mais affirment qu'ils ne le combattront pas. Shekau se prĂ©sente comme le chef du « Groupe sunnite pour la prĂ©dication et le djihad », ancien nom de Boko Haram, et affirme qu'il continue la lutte contre les « mĂ©crĂ©ants » en menaçant les Nations unies, les États-Unis, la France et l'Allemagne. Il dĂ©clare faire « du combat contre le Nigeria et le monde entier une responsabilitĂ© personnelle »[390] - [391] - [392] - [393] - [394] - [395].

Rapidement, des combats Ă©clatent entre l'État islamique et le Groupe sunnite pour la prĂ©dication et le djihad. Les premiers affrontements auraient dĂ©butĂ© Ă  la mi-aoĂ»t dans le secteur d'Abadam, prĂšs de la frontiĂšre avec le Niger. Le et le 1er septembre, l'État islamique attaque les hommes de Shekau dans les villages de Zuwa, Yele et Arafa, prĂšs de Monguno. Ces premiers combats tournent Ă  l'avantage des partisans de Barnaoui[396] - [397]. La faction de Shekau conserve comme fief la forĂȘt de Sambisa[398] - [399], tandis que la faction de Barnaoui s'implante au nord-est de Maiduguri et dans la rĂ©gion du lac Tchad[400] - [401] - [402] - [399]. La plupart des combattants de l'EI en Afrique de l'Ouest prennent le parti d'al-Barnaoui[383] - [403].

Sous la direction de Barnaoui, l'État islamique en Afrique de l'Ouest change alors de tactique : il cesse les massacres et les attentats aveugles dans les villages et les villes, cherche à se concilier les populations et mùne surtout des attaques contre des cibles militaires[287] - [404] - [405]. La faction de Shekau continue cependant à recourir largement aux attentats-suicides, en utilisant le plus souvent des femmes et des enfants kamikazes[405] - [406].

Continuation du conflit de 2016 Ă  2018

Militaires de l'armée nigériane lors d'un exercice à Maiduguri en mars 2017.

Au dĂ©but d'octobre, l'armĂ©e nigĂ©riane lance une opĂ©ration baptisĂ©e « Forest Storm » (tempĂȘte forestiĂšre), dans la forĂȘt de Sambisa[407].

Le , l'État islamique tue 16 Ă  20 soldats nigĂ©riens et nigĂ©rians dans une attaque dans le village d'Asaka, Ă  15 km de Ghashghar dans le nord-est du NigĂ©ria. Selon un chef local, les islamistes emportent avec eux six vĂ©hicules militaires et des armes[408] - [409]. Le , cinq soldats, trois miliciens d'autodĂ©fense et un civil sont tuĂ©s et 19 soldats et un civil blessĂ©s dans une embuscade de l'EI dans l'État de Borno[410]. Les 4 et , 14 djihadistes et cinq soldats sont tuĂ©s dans une attaque de l'EI Ă  Malam Fatori[411]. Le , six militaires et un milicien camerounais sont tuĂ©s dans une attaque sur l'Ăźle de Darak, sur le lac Tchad[412].

L'armĂ©e nigĂ©riane poursuit Ă©galement ses opĂ©rations dans la forĂȘt de Sambisa, elle revendique la libĂ©ration de 1 880 civils entre le 14 et le et affirme que 564 djihadistes ont Ă©tĂ© faits prisonniers et que 19 autres se sont rendus[413]. Elle affirme ensuite avoir pris le le Camp ZĂ©ro, la « derniĂšre enclave » de Boko Haram dans la forĂȘt de Sambisa[414] - [415]. Cependant, Boko Haram dĂ©ment avoir Ă©tĂ© chassĂ© de Sambisa[416].

De son cÎté l'armée camerounaise lance une opération le au Nigeria dans les environs de Ngoshe[417]. Le , elle revendique une centaine de morts et une trentaine de prisonniers du cÎté des djihadistes contre trois morts dans ses rangs et la libération de plusieurs centaines d'otages[417].

La nuit du 7 au , au moins cinq soldats nigĂ©rians sont tuĂ©s dans une attaque djihadiste Ă  Buni Yadi[418]. Le , l'aviation nigĂ©riane bombarde par erreur le camp de dĂ©placĂ©s de Rann, oĂč s'entassent 43 000 rĂ©fugiĂ©s, 112 personnes sont tuĂ©es et 97 blessĂ©es[419] - [420]. Le , le gĂ©nĂ©ral de brigade camerounais Jacob Kodji, coordinateur des opĂ©rations militaires au nord du Cameroun, est tuĂ© dans un accident d'hĂ©licoptĂšre dans le parc national de Waza[421]. Le , sept ou huit soldats nigĂ©rians sont tuĂ©s dans une embuscade au village d'Ajirin, prĂšs de Dikwa[422] - [423]. Le , sept soldats nigĂ©rians et trois djihadistes meurent dans une attaque de l'EI contre un poste militaire Ă  Gajiram, une ville situĂ©e Ă  80 km au nord de Maiduguri[424]. Du au , l'armĂ©e camerounaise mĂšne au Nigeria, aux abords du dĂ©partement de Mayo-Sava, une opĂ©ration baptisĂ©e « Thunder 2 », elle dĂ©clare avoir libĂ©rĂ© 5 000 personnes — en majoritĂ© des femmes et des enfants — tuĂ© environ 60 djihadistes et fait 21 prisonniers, contre seulement un blessĂ© dans ses rangs[425]. Un bilan qu'Abubakar Shekau qualifie de « mensonge » dans une vidĂ©o publiĂ©e quelques jours plus tard[426]. Le , les hommes de Boko Haram attaquent et pillent la ville de Magumeri, jusqu'alors plutĂŽt Ă©pargnĂ©e, sans rencontrer de forte rĂ©sistance de la part des militaires et des policiers nigĂ©rians[427] - [428]. Le , un soldat et trois djihadistes sont tuĂ©s dans une embuscade de Boko Haram contre une patrouille de soldats nigĂ©riens et tchadiens au Niger, dans la rĂ©gion du lac Tchad[429]. Le , une patrouille de l'armĂ©e tombe dans une embuscade Ă  Mafa, cinq soldats sont tuĂ©s et deux blessĂ©s[430].

Militaires de l'armée tchadienne à Bosso, au Niger, le .

Le , une attaque djihadiste est repoussĂ©e Ă  Gueskerou, prĂšs de Diffa au Niger, et au moins 57 assaillants sont tuĂ©s selon l'armĂ©e[431]. Le , un autre assaut Ă©choue Ă  KaĂŻga, au Tchad, 38 djihadistes et neuf soldats tchadiens y trouvent la mort[432]. Du 24 au , l'armĂ©e tchadienne mĂšne une attaque sur cinq Ăźles du lac Tchad et revendique la mort de 162 djihadistes contre 8 tuĂ©s et 18 blessĂ©s dans ses rangs[433]. Le , au moins 69 militaires, miliciens et civils sont tuĂ©s dans une embuscade particuliĂšrement meurtriĂšre tendue prĂšs de Magumeri contre le convoi d'une Ă©quipe de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) et de gĂ©ologues de l'UniversitĂ© de Maiduguri[434]. Dans la nuit du 24 au , convoi de camions est attaquĂ© au village de Meleri, prĂšs de Konduga ; quatre miliciens et un chauffeur sont tuĂ©s[435]. Le , plus de quinze soldats nigĂ©rians sont tuĂ©s Ă  Sasawa, dans l'État de Yobe, lors d'un raid menĂ© par les djihadistes de la faction d'Abou Mosab al-Barnaoui[436] - [437]. Le , un nouveau raid est menĂ© par une cinquantaine de djihadistes contre le village de Gulak, prĂšs de Madagali ; un soldat et plusieurs assaillants sont tuĂ©s, dont deux femmes kamikazes[438]. Le , trois soldats et un milicien sont tuĂ©s dans une embuscade prĂšs de la forĂȘt de Sambisa[439]. Le , au moins 58 personnes sont tuĂ©es dans une mosquĂ©e par un kamikaze[440] - [441]. Le , les djihadistes prennent d'assaut la ville de Magumeri, pillent les rĂ©serves de nourriture, puis battent en retraite ; l'armĂ©e nigĂ©riane reconnaĂźt trois tuĂ©s et huit blessĂ©s dans ses rangs[442] - [443]. Le , une attaque djihadiste est menĂ©e contre un dĂ©tachement des militaires amĂ©ricains et nigĂ©riens dans la rĂ©gion de Bosso, au Niger ; trois chasseurs Mirage 2000 français de la Force Barkhane arrivent alors sur zone aprĂšs une demande d'appui aĂ©rien et deux frappes sont effectuĂ©es : onze djihadistes sont tuĂ©s selon les AmĂ©ricains, une vingtaine selon les Français[444] - [445] - [446].

Le , les deux factions de Boko Haram se retrouve Ă  Duguri, prĂšs du lac Tchad, pour mener un front uni contre l'armĂ©e, mais la rencontre Ă©choue[447]. Quelques jours plus tard, des hommes de Shekau tuent 18 combattants de Barnaoui[447]. Les deux groupes continuent alors de mener leurs attaques sĂ©parĂ©ment[447]. Le , Shekau s'empare avec 400 hommes du poste de Bita, prĂšs de la frontiĂšre camerounaise, rafle les armes, puis regagne la forĂȘt de Sambisa[447]Le , la faction dirigĂ©e par Barnaoui tente Ă©choue Ă  envahir la base militaire de Mainok, mais dĂ©robe quatre blindĂ©s[447].

Le , une vaste opĂ©ration baptisĂ©e « Deep punch » est lancĂ©e dans le Lac Tchad et la forĂȘt de Sambisa par les forces armĂ©es nigĂ©rianes, camerounaises, tchadiennes et nigĂ©riennes[448]. Mais le , les djihadistes attaquent la ville de Toumour, prĂšs de Bosso au Niger, ou l'armĂ©e nigĂ©rienne laisse sept morts, 25 blessĂ©s et perd 15 vĂ©hicules dĂ©truits ou capturĂ©s[449] - [450].

Le , les djihadistes attaquent le village de Dapchi, dans l'État de Yobe[451]. Au terme de ce raid, 111 ou 112 Ă©tudiantes d'un internat sont portĂ©es disparues[451] - [452]. Alors que le Nigeria redoute un « nouveau Chibok », le porte-parole du gouverneur de l'État de Yobe annonce le que l'armĂ©e a retrouvĂ© 76 des 90 Ă©coliĂšres disparues[453] - [454], mais cette annonce dĂ©mentie le lendemain par les autoritĂ©s qui affirment qu'aucune des disparues n'a Ă©tĂ© retrouvĂ©e[455] - [456] - [457]. Finalement, 105 Ă  107 Ă©tudiantes sont relĂąchĂ©es par les djihadistes le prĂšs de Dapchi ; une chrĂ©tienne demeure cependant aux mains de ses ravisseurs pour avoir refusĂ© de se convertir Ă  l'islam et cinq autres jeunes filles auraient trouvĂ© la mort le jour de l'enlĂšvement[458] - [459] - [460] - [452].

Le , deux militaires tchadiens sont tués dans une embuscade à Ngouboua ; il s'agit alors de la premiÚre attaque de Boko Haram sur le territoire tchadien depuis neuf mois[461]. Le soir du 1er mars, des djihadistes lancent une attaque contre Rann : au moins huit soldats sont tués lors des combats, ainsi que trois travailleurs humanitaires nigérians[462] - [463]. Trois autres travailleuses humanitaires de la Croix-Rouge et de l'Unicef sont enlevées et deux d'entre-elles sont exécutées par les djihadistes dans les mois qui suivent[463] - [464]. Le , un nouvel accrochage a lieu entre les djihadistes et les soldats tchadiens dans le lac Tchad, sur l'ßle de Tchoukou Hadje : l'affrontement fait 20 morts du cÎté de Boko Haram, contre un tué et cinq blessés dans les rangs de l'armée[465] - [466] - [467].

Purges au sein de l'État islamique en Afrique de l'Ouest en 2018 et 2019

Au cours de l'annĂ©e 2018, des purges internes auraient touchĂ© le commandement de l'État islamique en Afrique de l'Ouest selon des mĂ©dias nigĂ©rians[468] - [469]. En , Mamman Nour, le numĂ©ro 2 de l'organisation, aurait Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© par d'autres membres de l'État islamique en Afrique de l'Ouest selon des mĂ©dias nigĂ©rians[468] - [469]. Incarnant la tendance la moins radicale du groupe, il aurait Ă©tĂ© accusĂ© par les plus extrĂ©mistes d'avoir libĂ©rĂ© les jeunes filles enlevĂ©es Ă  Dapchi sans obtenir de rançon ou bien de l'avoir dĂ©tournĂ©e[468] - [469]. En octobre, le numĂ©ro 3, Ali Gaga, aurait Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© Ă  son tour, aprĂšs avoir Ă©tĂ© soupçonnĂ© d'avoir voulu se rendre aux autoritĂ©s nigĂ©riannes[468] - [469]. En , Abou Mosab al-Barnaoui est destituĂ© Ă  son tour par l'État islamique et est remplacĂ© par Abou Abdallah Idrisa ou Abou Abdullah Ibn Umar Al-Barnaoui[470] - [471].

RemontĂ©e en puissance de l'État islamique Ă  partir de l'Ă©tĂ© 2018

À partir de l'Ă©tĂ© 2018, les forces de l'État islamique en Afrique de l'Ouest connaissent une forte remontĂ©e en puissance et lancent plusieurs attaques meurtriĂšres contre la force multinationale mixte[399] - [472]. La plupart des combats sont menĂ©s par la faction d'Abou Mosab al-Barnaoui, dont les combattants apparaissent alors comme Ă©tant mieux armĂ©s, mieux Ă©quipĂ©s et mieux entraĂźnĂ©s que ceux de la faction d'Abubakar Shekau[399]. L'État islamique en Afrique de l'Ouest a gagnĂ© en qualitĂ© tactique et stratĂ©gique[287]. Les djihadistes renoncent Ă  occuper les villes et privilĂ©gie les raids contre les bases militaires afin de capturer des vĂ©hicules et de se procurer des armes, dess munitions et de l'essence[287]. L'armĂ©e nigĂ©riane demeure quant Ă  elle toujours faiblement Ă©quipĂ©e, tandis que l'augmentation du trafic d'armes en Afrique sub-saharienne profite aux djihadistes[472].

Le , l'État islamique attaque la base militaire de Gajiram, au nord de Maiduguri[473]. Dans la nuit du au 1er juillet, dix soldats nigĂ©riens sont tuĂ©s dans la ville de Bla Brin, prĂšs de N’Guigmi[474] - [475]. Le , au moins 23 soldats sont tuĂ©s lors d'une embuscade dans le village de Balagallaye, dans la rĂ©gion de Boboshe, Ă  l'extĂ©rieur de Bama[476] - [477] - [478]. Le , les djihadistes s'emparent de la base militaire de Jilli, prĂšs de Geidam, et abattent une trentaine de militaires[479]. Le , la base militaire de Jakana est envahie[477] - [480]. Fin juillet, 11 soldats et trois civils trouvent la mort dans un raid contre un poste de contrĂŽle militaire prĂšs de Monguno[478]. Le , 17 miliaires nigĂ©rians et un civil sont tuĂ©s dans une attaque contre la base militaire de Garunda[478]. Le , la base de Zari, prĂšs de Damasak, est prise d'assaut Ă  son tour et au moins trente soldats sont tuĂ©s[481]. Le , les djihadistes s'emparent de la ville et de la base militaire de Gudumbali, prĂšs de Guzamala, avant de se retirer aprĂšs avoir incendiĂ© quelques bĂątiments[482] - [483]. Les forces gouvernementales reprennent la ville le lendemain[483]. Le , la base militaire de Metele est envahie Ă  son tour[484]. Le , les djihadistes pillent la base de Kukawa et abattent une quinzaine de soldat[485] - [486]. Le , la base de Metele est Ă  nouveau pillĂ©e et des dizaines de soldats sont tuĂ©s[487] - [488]. Le , les djihadistes envahissent Kangarwa, prĂšs du lac Tchad[489] - [490]. En quelques mois, des centaines de soldats nigĂ©rians ont Ă©tĂ© tuĂ©s lors de ces combats[491] - [399]. L'armĂ©e nigĂ©riane est dĂ©passĂ©e et dĂ©moralisĂ©e, certaines unitĂ©s se mutinent pour protester contre leur dĂ©ploiement dans des zones dangereuses et le , le chef de armĂ©es, le gĂ©nĂ©ral Tukur Yusuf Buratai, va jusqu'Ă  menacer de la peine de mort les « soldats lĂąches » qui « abandonnent leur poste »[478] - [492].

Des combats ont Ă©galement lieu sur le territoire tchadien. Le , les Tchadiens repoussent une attaque Ă  Moussarom et Ngueleya, dans le lac Tchad, et abattent 17 insurgĂ©s[493]. Le , huit soldats tchadiens et 48 djihadistes sont tuĂ©s dans une nouvelle attaque Ă  Kaiga Kindji[494]. Le , l'armĂ©e tchadienne subit son plus important revers contre les djihadistes en perdant 23 hommes dans une attaque Ă  Dangdala[495]. Le , une nouvelle attaque est cette fois repoussĂ©e Ă  Bohama, oĂč l'armĂ©e revendique la mort de 63 assaillants contre sept tuĂ©s dans ses rangs[496]. Le , un autre assaut est encore repoussĂ© Ă  Berkara, prĂšs de Ngouboua, et 23 djihadistes sont abattus[497].

Le , 500 soldats tchadiens entrent au Nigeria[498]. Le , ces derniers repoussent une attaque Ă  Magorone, Ă  une centaine de kilomĂštres au nord de Maiduguri[499].

Au Niger, du au , l'armĂ©e nigĂ©rienne mĂšne une opĂ©ration de long de la riviĂšre Komadougou YobĂ© et sur quelques Ăźles du lac Tchad au terme de laquelle elle revendique la mort de prĂšs de 300 djihadistes[500]. Des attaques de l'État islamique sont Ă©galement repoussĂ©es Ă  ChĂ©tima Wangou le [501] et Ă  Gueskerou le [502].

Soldats camerounais du Bataillon d'intervention rapide (BIR), Ă  Maroua, le 17 janvier 2019.

Au Nigeria, la situation continue de se dĂ©grader pour l'armĂ©e. Le , des postes militaires sont attaquĂ©s Ă  Gamboru et l'État islamique revendique la mort de huit soldats[503]. L'armĂ©e nigĂ©riane repousse cependant une attaque Ă  Rann le et une autre prĂšs de Bama le 7 , sans subir de perte[504]. Le , au mois 14 soldats et policiers sont tuĂ©s dans une embuscade[505]. Le mĂȘme jour, la base de Kukareta est prise d'assaut dans l'État de Yobe et 17 soldats sont tuĂ©s[472]. Dans la nuit du 26 au 27, les djihadistes envahissent une base militaire navale et un poste de la Force multinationale mixte Ă  Baga[506] - [507]. Le , l'État islamique attaque Buni Gari dans l'État de Yobe, puis le 1er janvier il envahit trois bases dans l'État de Borno Ă  Wajirko et Ă  Kimba et Sabon Gari prĂšs de Biu, revendiquant par la suite la mort de 14 soldats nigĂ©rians[508]. Le , l'armĂ©e nigĂ©riane affirme avoir repris le contrĂŽle de Baga sans rencontrer de rĂ©sistance[509] - [510] - [511]. Entre fin et fin , plus de 30 000 civils fuient vers Maiduguri, tandis que 6 000 autres traversent le lac Tchad pour se rĂ©fugier au Tchad[511]. Les 14 et , les djihadistes attaquent Rann, oĂč se trouve un camp de 35 000 Ă  76 000 rĂ©fugiĂ©s, ils tuent 14 personnes, mettent Ă  sac une base de l'armĂ©e et incendient une partie de la ville[512] - [513] - [514]. L'armĂ©e camerounaise entre alors au Nigeria et occupe un temps la ville, avant de se retirer le , bientĂŽt suivis par les soldats nigĂ©rians qui se replient sur Ngala[513]. Le lendemain, l'État islamique s'empare de Rann sans rencontrer de rĂ©sistance, tue 60 personnes et provoque la fuite de 30 000 habitants et rĂ©fugiĂ©s[513] - [515]. Entre-temps, le , l'État islamique attaque la base militaire de Logomani et revendique la mort de 30 soldats, tandis que l'armĂ©e ne reconnait que huit blessĂ©s[516]. Selon un rapport de Global Protection Cluster au Tchad, un groupe d'agences humanitaires chapeautĂ©es par le Haut Commissariat des Nations unies pour les rĂ©fugiĂ©s, plus de 100 soldats nigĂ©rians sont tuĂ©s ou capturĂ©s dans le nord-est du Nigeria entre le et le [517]. En , un rapport de l'ONU note Ă©galement la montĂ©e en puissance de l'État islamique en Afrique de l'Ouest : « Ce groupe, extrĂȘmement agressif, a acquis une forte capacitĂ© opĂ©rationnelle et multipliĂ© les attaques contre des bases militaires et des villes. Entre juillet et dĂ©cembre 2018, il a tuĂ© plus de 700 soldats nigĂ©rians et s’est emparĂ© de leur matĂ©riel. Le groupe n’a connu aucun revers important en 2018 et a amĂ©liorĂ© sa situation financiĂšre. Il est parvenu Ă  se doter de drones, Ă  accroĂźtre la quantitĂ© et la qualitĂ© de son matĂ©riel de propagande, Ă  recruter davantage parmi la population locale et mĂȘme Ă  attirer un petit nombre de combattants terroristes Ă©trangers »[518].

En , les djihadistes lancent une nouvelle vague d'attaques[519]. Le 1er, ils pillent les bases militaires de Marte et Kirenowa, tuant au moins cinq soldats[519] - [520]. Le , ils attaquent Dikwa, mais sont repoussĂ©s sans faire de victime[519]. Le mĂȘme jour, des forces de l'armĂ©e nigĂ©riane sont chassĂ©es du village de Dalwa[519]. Ces attaques sont revendiquĂ©es le par l'État islamique qui affirme avoir tuĂ© 14 soldats nigĂ©rians[520]. Le , les djihadistes attaquent Darak, au Cameroun, mais sont repoussĂ©s aprĂšs des affrontements qui font prĂšs d'une centaine de morts[521]. Le , la base militaire de Kareto est mise Ă  sac[522]. Le , la base de Gajiram connait le mĂȘme sort[520]. Le , onze soldats tchadiens et 26 djihadistes sont tuĂ©s dans une embuscade prĂšs de Tchoukoutalia, dans la rĂ©gion du lac Tchad[523]. Le , la base maritime de Baga subit une nouvelle attaque qui est repoussĂ©e[524]. Le , au moins 12 militaires nigĂ©riens sont tuĂ©s dans une attaque contre le camp militaire de Blabrine, prĂšs de N'Guigmi[525] - [526]. Le , au moins 10 soldats nigĂ©rians et 9 djihadistes sont tuĂ©s dans une embuscade prĂšs de Damboa[527].

DĂ©but janvier 2020, le Tchad rapatrie ses 1 200 soldats dĂ©ployĂ©s au Nigeria, aprĂšs plusieurs mois de mission au sein de la Force multinationale mixte[528]. Cependant le 27 janvier, six soldats tchadiens sont tuĂ©s dans une embuscade sur l'Ăźle de Tetewa[529].

En janvier 2020, de violents combats ont lieu entre l'État islamique en Afrique de l'Ouest et Boko Haram dans le village de Sunnawa, dans le district d'Abadam[530].

Le 7 mars, l'armĂ©e nigĂ©rienne perd huit hommes dans une attaque Ă  Chetima Wangou, prĂšs de Diffa[531]. Elle affirme ensuite avoir repoussĂ© une attaque Ă  Toumour dans la nuit du 15 au 16 mars et tuĂ© 50 assailants contre seulement un blessĂ© dans ses rangs[532]. Mais le 23 mars, l'État islamique en Afrique de l'Ouest mĂšne deux attaques particuliĂšrement meurtriĂšres : au Nigeria d'une part, dans la rĂ©gion de Konduga, oĂč au moins 70 soldats sont tuĂ©s et au Tchad de l'autre, sur l'Ăźle de Bohama, oĂč 98 soldats trouvent la mort, soit le plus lourd bilan pour l'armĂ©e tchadienne dans un combat contre les djihadistes[533] - [534]. En reprĂ©sailles, l'armĂ©e tchadienne mĂšne une opĂ©ration entre le et le au terme de laquelle elle revendique un millier de morts du cĂŽtĂ© des djihadistes, contre 52 tuĂ©s dans ses rangs[535].

Au Niger, l'État islamique envahit une base militaire prĂšs de Diffa le 3 mai, tuant deux Ă  cinq soldats[536] - [537] - [538] - [539] - [540]. En riposte, l'armĂ©e nigĂ©rienne revendique la neutralisation lors de la mĂȘme journĂ©e d'une cinquantaine de djihadistes au village de Dumba’a, prĂšs de Tombon-Fulani, entre Bosso et Toumour[538] - [539] - [540]. Elle affirme ensuite avoir tuĂ© au moins 75 djihadistes le 13 mai, dont 25 au sud de Diffa et 50 dans le lac Tchad[541]. Dans la nuit du 18 au 19 mai, douze soldats sont tuĂ©s et dix blessĂ©s, contre sept assaillants tuĂ©s, lors d'une attaque contre la base de Blabrine, prĂšs de N'Guigmi[542]. Le 17 septembre, dix soldats tchadiens sont tuĂ©s et sept blessĂ©s dans une embuscade dans la zone du lac Tchad[543]. Le 25 septembre, le convoi du gouverneur de l'État de Borno, tombe dans une embuscade prĂšs de Baga et 30 personnes sont tuĂ©es, dont douze policiers, cinq soldats, quatre miliciens et neuf civils[544].

DĂ©faites de Boko Haram contre l'État islamique en 2021

En mai 2021, l'État islamique en Afrique de l'Ouest attaque les forces de Boko Haram dans la forĂȘt de Sambisa[545]. Lors des combats qui suivent, Abubakar Shekau se retrouve cernĂ© et se suicide aprĂšs avoir refusĂ© de se rendre[546].

AprĂšs cette dĂ©faite, des milliers de personnes se rendent aux autoritĂ©s nigĂ©rianes[547]. À la mi-octobre, l'armĂ©e annonce que : « jusque-lĂ , un total de 13 243 terroristes et leurs familles, comprenant 3 243 hommes, 3 868 femmes et 6 234 enfants se sont rendus Ă  nos troupes Ă  travers tout le Nord-Est »[547].

La forĂȘt de Sambisa et les territoires insurgĂ©s au Cameroun passent alors sous le contrĂŽle de l'État islamique[547]. Boko Haram ne parvient Ă  opposer une rĂ©sistance effective que dans certaines zones du lac Tchad, sous la direction de son nouveau chef : Ibrahim Bakoura, aussi appelĂ© Bakoura Doro ou Bakoura Buduma[547] - [548]. Fin septembre, Boko Haram s'empare de l'Ăźle Kirta Wulgo de Kirta Wulgo, lors de combats qui auraient fait une centaine de morts, mais l'État islamique reprend possession de l'Ăźle quelques jours plus tard[547] - [548].

Exactions et massacres

Exactions commises par l'armée nigériane

Le , Amnesty International affirme que des centaines de prisonniers islamistes de Boko Haram, ou des personnes suspectĂ©es d'avoir des liens avec eux, ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©s dans les prisons nigĂ©rianes dans les six premiers mois de l'annĂ©e 2013, principalement Ă  la caserne de Giwa, Ă  Maiduguri et aux centres de dĂ©tention Sector Alpha et Presidential Lodge, Ă  Damaturu. Selon le tĂ©moignage d'un haut gradĂ© de l'armĂ©e nigĂ©riane, plus de 950 prisonniers sont morts dans les six premiers mois de l'annĂ©e 2013. L'Association a relevĂ© des exĂ©cutions par balles et par Ă©touffements, d'autres ont succombĂ© Ă  leurs blessures aprĂšs avoir Ă©tĂ© torturĂ©s, d'autres encore sont morts de faim[549] - [550] - [551] - [552]. Ces exactions se poursuivent et selon des habitants de Maiduguri, le cimetiĂšre de la ville est gardĂ© par l'armĂ©e et chaque jour des camions amĂšnent des corps d'hommes exĂ©cutĂ©s par les militaires[553]. Le , Amnesty International dĂ©clare que ces exactions se poursuivent et que prĂšs de 150 dĂ©tenus de Giwa sont morts en prison depuis janvier et que leurs corps ont Ă©tĂ© conduits par l'armĂ©e Ă  la morgue de l’hĂŽpital spĂ©cialisĂ© de l'État[123]. Dans un nouveau rapport publiĂ© le , elle indique que la torture est largement employĂ©e par la police et l'armĂ©e contre des hommes, des femmes et des enfants dans tout le Nigeria[554].

Le , la caserne de Giwa, à Maiduguri, est attaquée par Boko Haram qui libÚre plusieurs centaines de détenus. Selon Amnesty International, de nombreux prisonniers évadés sont repris par les militaires aprÚs la bataille et plus de 600 d'entre eux sont exécutés dans divers quartiers de la ville[123].

Par crainte des trahisons, les soldats de l'armée nigériane déployés contre Boko Haram sont pour la plupart originaires du sud du pays, chrétiens, ils ne parlent pas le haoussa, le kanuri, et les autres langues locales[36].

Des exactions sont Ă©galement commises par les milices d’autodĂ©fense, au dĂ©but de novembre une quarantaine de prĂ©sumĂ©s islamistes sont dĂ©capitĂ©s et leurs tĂȘtes exhibĂ©es dans les rues de Biu[555].

Selon Florent Geel, responsable du bureau Afrique de la FIDH, au cours des annĂ©es 2013 et 2014, l'armĂ©e et les milices nigĂ©rianes arrĂȘtent 4 500 Ă  5 000 personnes Ă  Maiduguri, qui sont par la suite portĂ©es disparues[556].

Le , Amnesty International affirme dans un nouveau rapport que 20 000 hommes et jeunes garçons ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s par l'armĂ©e nigĂ©riane lors d'opĂ©rations contre Boko Haram. Parmi ces derniers, plus de 7 000 sont morts en dĂ©tention depuis , victimes de tortures, de maladies, de fumigations, de faim ou de soif. De plus 1 200 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es par l'armĂ©e depuis , « dans des conditions contraires Ă  la lĂ©galitĂ© »[21].

Amnesty International affirme par la suite qu'au moins 149 autres personnes sont mortes dans le centre de dĂ©tention militaire de Giwa entre janvier et , dont 12 enfants presque tous ĂągĂ©s de moins de 5 ans. Le , les autoritĂ©s nigĂ©rianes annoncent la libĂ©ration de 275 dĂ©tenus de Giwa, dont 50 enfants mais en mars, ce centre compte encore 1 200 prisonniers, dont 120 enfants[557] - [558] - [559] - [560].

Plusieurs dizaines de cas de viols commis par des militaires et des policiers dans des camps de réfugiés sont également dénoncés par Human Rights Watch en [561]. En , Amnesty International indique également que dans les camps de réfugiés, en proie à la famine, de nombreuses femmes ont été violées par des soldats en échange de nourriture[562].

En , Amnesty International dĂ©nonce Ă©galement « des menaces, des actes d’intimidation et des dĂ©clarations diffamatoires » exercĂ©es contre elle par l'armĂ©e nigĂ©riane aprĂšs la publication de ses rapports[563].

En , le chercheur Marc-Antoine PĂ©rouse de Montclos dĂ©clare : « Au Nigeria, je l’affirme, les forces de sĂ©curitĂ© tuent plus que Boko Haram. Et dans les prisons du pays, on assiste Ă  des horreurs. Certes, les armĂ©es locales ne sont pas la cause de l’émergence de ces groupes. Mais elles sont devenues la cause de la prolongation des conflits. Elles sont parfois perçues comme des troupes d’occupation, commettent souvent des exactions, emprisonnent beaucoup d’innocents, sont corrompues, se payent sur la bĂȘte, etc. Ce qui pose une vraie question : on prĂ©sente la lutte antiterroriste comme un moyen de sauver des vies et de stabiliser une rĂ©gion, mais, en rĂ©alitĂ©, on se rend compte que sur le terrain, ces forces armĂ©es perpĂ©tuent le cycle de la dĂ©stabilisation »[564]. En , le mĂȘme chercheur dĂ©clare : « La stratĂ©gie de la coalition antiterroriste est celle de la terre brĂ»lĂ©e. Au Nigeria, l’armĂ©e brĂ»le villages et marchĂ©s pour empĂȘcher les paysans de ravitailler les insurgĂ©s. La politique du vide permet aussi au gouvernement de masquer son incapacitĂ© Ă  tenir et Ă  administrer les zones reprises Ă  Boko Haram. En l’occurrence pour le pire : les tĂ©moignages recueillis par Amnesty International montrent que, pendant les rafles, les militaires tuent surtout les infirmes et les personnes ĂągĂ©es qui n’ont pas le temps de fuir. Quant aux survivants, ils sont rassemblĂ©s de force dans des camps dont ils ne peuvent sortir sans l’autorisation expresse des miliciens. Les femmes, en particulier, sont enfermĂ©es dans des centres dits de «dĂ©radicalisation» afin d’inciter leurs combattants de maris Ă  se rendre aux autoritĂ©s »[565].

Exactions commises par l'armée camerounaise

Selon Amnesty International, les services de renseignement et l'armĂ©e camerounaises ont largement pratiquĂ© la torture dans des bases de l'extrĂȘme-nord du pays[566] - [567]. Plusieurs dĂ©tenus y trouvent la mort et au moins 130 hommes et jeunes garçons raflĂ©s dans les villages de Madame et de Double, le , sont toujours portĂ©s disparus en [566].

Massacres

De leur cĂŽtĂ©, les djihadistes de Boko Haram commettent de nombreux massacres, principalement contre des civils des villages oĂč sont constituĂ©es des milices d'autodĂ©fense, les Ă©lĂšves et les professeurs d'Ă©tablissements scolaires et les chrĂ©tiens[17] - [36].

Les principaux massacres et attentats commis par Boko Haram sont ceux de Damaturu (150 morts le ), Kano (150 morts le ), Benisheik (161 morts le ), Izghe (environ 170 morts le ), Gamboru Ngala (336 morts le ), Jos (au moins 118 morts le ), Goshe, Attagara, Agapalwa et Aganjara (100 Ă  500 de morts le ), Gwoza (600 morts le ), Damboa (plus de 100 morts la nuit du 17 au ), Kano (120 morts le ), Kukawa (environ 100 morts le ), Kukuwa-Gari (50 Ă  160 morts le ) et Maiduguri (117 morts le ). Selon Amnesty International, le massacre de Baga commis du 3 et au fait de plusieurs centaines Ă  peut-ĂȘtre 2 000 morts et seraient le massacre « le plus meurtrier de l'histoire de Boko Haram »[201].

Le nom officiel de Boko Haram est « JamÄÊżat ÊŸahl al-sunnah li-l-DaÊżwah wa-al-Jihād » qui signifie en arabe « Peuple engagĂ© dans la propagation de l'enseignement du prophĂšte Mahomet et du jihad ». Dans sa dĂ©finition abrĂ©gĂ©e en haoussa, « Boko Haram » signifie « L'Ă©ducation occidentale est un pĂ©chĂ© »[568]. Boko Haram cible donc particuliĂšrement les lycĂ©es et les Ă©coles oĂč est dispensĂ© un enseignement jugĂ© trop occidental par les islamistes. À plusieurs reprises, ces derniers attaquent des Ă©tablissements scolaires, massacrant professeurs et lycĂ©ens comme Ă  Mamudo, Gujba ou Buni Yadi. Selon Human Rights Watch, de 2009 Ă  2015, 910 Ă©coles ont Ă©tĂ© dĂ©truites, 1 500 ont dĂ» fermer, 611 enseignants ont Ă©tĂ© assassinĂ©s, 19 000 autres se sont enfuis, des centaines d'Ă©lĂšves ont Ă©tĂ© enlevĂ©s et prĂšs d'un million d'enfants ont Ă©tĂ© privĂ©s d'enseignement[569].

Selon Human Rights Watch, environ 6 000 civils sont tuĂ©s par les hommes de Boko Haram de 2009 Ă  2014[17]. Le , Human Rights Watch dĂ©clare avoir comptabilisĂ© 95 attaques commises par Boko Haram lors des six premiers mois de l'annĂ©e 2014, elles ont causĂ© la mort d'au moins 2 053 civils, dont 1 446 dans l'État de Borno[570]. L'ONG Ă©value par la suite Ă  au moins 3 750 le nombre des victimes pour l'ensemble de l'annĂ©e 2014 et le , elle affirme qu'au moins 1 000 civils ont Ă©tĂ© massacrĂ©s par le groupe depuis le dĂ©but de l'annĂ©e[571] - [18]. À la date du , Amnesty International estime que 5 500 civils ont Ă©tĂ© tuĂ©s par Boko Haram en 2014 et au dĂ©but de 2015[19] - [572]. Le , cette mĂȘme ONG affirme que 3 500 civils ont Ă©tĂ© tuĂ©s par Boko Haram depuis le dĂ©but de l'annĂ©e 2015, dont 1 600 depuis juin[20].

L'annĂ©e 2015 est la plus meurtriĂšre. L'ONG britannique Action on Armed Violence (AOAV, Action contre la violence armĂ©e) recense 84 attaques commises par Boko Haram au Nigeria pendant l'annĂ©e 2015, qui ont causĂ© la mort de 3 048 personnes, dont 96 % de civils. AOAV recense Ă©galement 923 morts ou blessĂ©s dans les attaques au Tchad et au Cameroun. L'ONG note une augmentation de 190 % du nombre des morts et des blessĂ©s par rapport Ă  2014 et de 167 % pour le nombre des attentats-suicides[573].

Selon Amnesty International, la FIDH et Human Rights Watch, les exactions commises par Boko Haram relÚvent du crime de guerre et du crime contre l'humanité[574] - [36].

Attentats

Boko Haram commet le premier attentat-suicide de son histoire le , dans une attaque à Abuja contre le quartier général de la police[36]. Le , pour la premiÚre fois au Nigeria un attentat-suicide est commis par une femme ; une kamikaze se fait exploser prÚs de Gombe, un militaire est tué et un autre blessé[575].

Selon l'Unicef, en 2014 et 2015, 20 % des attentats-suicides de Boko Haram sont commis par des enfants, dont 75 % sont des filles. On compte quatre enfants kamikazes 2014, puis 44 enfants kamikazes en 2015[576].

En 2015, Boko Haram commet 89 attentats-suicides au Nigeria, 39 au Cameroun, 16 au Tchad, 7 au Niger[577].

EnlĂšvements

Lors de la guerre, de nombreux enlĂšvements sont commis par Boko Haram. Certaines personnes sont relĂąchĂ©es en Ă©change de rançons, des garçons sont utilisĂ©s comme domestiques, ou parfois enrĂŽlĂ©s de force, les filles peuvent ĂȘtre « donnĂ©es en mariage aux combattants »[578], violĂ©es ou rĂ©duites en esclavage[579]. Dans un rapport publiĂ© le , Human Rights Watch estime que plus de 500 femmes et jeunes filles ont Ă©tĂ© enlevĂ©es par les hommes de Boko Haram et que certaines ont Ă©tĂ© forcĂ©es de participer Ă  des combats, des exĂ©cutions, et peut-ĂȘtre Ă  des attentats-suicides[580]. Le , Amnesty International estime qu'au moins 2 000 femmes et jeunes filles ont Ă©tĂ© enlevĂ©es depuis 2014[19]. En avril 2016, un rapport du Bureau des Nations unies de la coordination des affaires humanitaires estime entre 2 000 et 7 000 le nombre de femmes et de jeunes filles enlevĂ©es et rĂ©duites Ă  l'esclavage sexuel[29].

Lors de plusieurs attaques commises contre des Ă©tablissements scolaires, des lycĂ©ennes sont enlevĂ©es pour ĂȘtre mariĂ©es de force Ă  des djihadistes. Une vingtaine de jeunes filles sont ainsi enlevĂ©es le , lors du massacre de Konduga. Le rapt le plus important a lieu le Ă  Chibok, oĂč 276 lycĂ©ennes ĂągĂ©es de 12 Ă  17 ans sont capturĂ©es par des djihadistes lors d'un raid sur la ville (53 d'entre elles parviennent Ă  s'Ă©chapper dans les trois semaines qui suivent selon la police nigĂ©riane)[581] - [582] - [583] - [584] - [585]. Le , le rapt des lycĂ©ennes de Chibok est revendiquĂ© par Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram qui dĂ©clare : « J'ai enlevĂ© les filles. Je vais les vendre sur le marchĂ©, au nom d'Allah. [...] J'ai dit que l'Ă©ducation occidentale devait cesser. Les filles, vous devez quitter (l'Ă©cole) et vous marier »[129].

Selon des Ă©leveurs nomades peuls, des femmes sont frĂ©quemment enlevĂ©es par les rebelles islamistes. Par craintes de reprĂ©sailles, les Ă©leveurs Ă©vitent d'alerter les autoritĂ©s et versent gĂ©nĂ©ralement des rançons en bĂ©tails. Un enlĂšvement a notamment lieu le 9 juin dans un camp de nomades Ă  Garkin Fulani, prĂšs de Chibok. 20 Ă  40 femmes et trois hommes sont enlevĂ©s par des hommes armĂ©s suspectĂ©s de faire partie de Boko Haram[155] - [156] - [586].

À la fin du mois de , les rebelles islamistes effectuent plusieurs attaques sur le village de Kummabzan, une trentaine d'habitants sont tuĂ©s et environ 60 femmes et filles (dont certaines ĂągĂ©es de 3 Ă  12 ans) et 30 garçons sont enlevĂ©s par les assaillants[587] - [588]. Mais vers le 4 juillet, des combattants des milices d'autodĂ©fense affirment Ă  l'AFP, que 63 des 68 femmes et filles enlevĂ©es Ă  Kummabzan sont parvenues Ă  s'Ă©chapper en profitant du dĂ©part de leurs ravisseurs, partis prendre part le mĂȘme jour Ă  la troisiĂšme bataille de Damboa[589]. Cependant selon le journal français LibĂ©ration, seuls six femmes et trois jeunes hommes sont parvenus Ă  regagner leur village[590]. Le , Boko Haram effectue un raid sur Doron Baga, un village de pĂȘcheurs situĂ© sur le Lac Tchad. Au moins 97 jeunes hommes ĂągĂ©s de 15 Ă  30 ans sont emmenĂ©s de force par les djihadistes. Ces derniers brĂ»lent Ă©galement plusieurs habitations et tuent 6 Ă  28 hommes, ils ne laissent dans le village que les enfants et les femmes. Mais le , l'armĂ©e tchadienne libĂšre 85 captifs aprĂšs avoir interceptĂ© un bus qui les transportaient sous la garde de six hommes de Boko Haram qui sont faits prisonniers[591] - [592] - [593]. Le , de nouveaux enlĂšvements sont commis par Boko Haram dans villages de Waga Mangoro et Garta, situĂ©s dans l'État d'Adamawa. Les femmes les plus ĂągĂ©es sont relĂąchĂ©es mais les plus jeunes, au nombre d'une quarantaine, sont gardĂ©es captives[594] - [595]. Le , Ă  Mafa, Boko Haram enlĂšve 30 adolescents ; des garçons de 13 ans et plus et des filles de 11 ans et plus[596]. Le , au moins 32 personnes sont tuĂ©es et 185 enlevĂ©es, dont des femmes et des enfants, dans l'attaque du village de Gumsuri[597]. Le 31 du mĂȘme mois, 40 garçons et jeunes hommes ĂągĂ©s de 10 Ă  23 ans sont Ă  leur tour enlevĂ©s dans le village de Malari[598]. Le , Boko Haram attaque le village de Katarko, Ă  20 kilomĂštres de Damaturu, tue 25 hommes et capture 218 femmes et enfants, dont 192 sont finalement relĂąchĂ©s le [599].

Depuis , l'armée nigériane affirme que plusieurs milliers de femmes et d'enfants otages de Boko Haram ont été délivrés lors de diverses opérations[600]. Le , pour la premiÚre fois depuis deux ans, une des lycéennes enlevées à Chibok est retrouvée par l'armée nigériane[601] - [602] - [603]. Cependant de nombreuses rescapées sont rejetées ou traitées en parias par le reste de la population ou leurs familles, par crainte qu'elles aient adopté l'idéologie de Boko Haram aprÚs avoir longuement cÎtoyé les djihadistes[604].

Capture d'otages Ă©trangers par les islamistes

27 otages de Boko Haram, dont 17 Camerounais et 10 Chinois, peu aprÚs leur libération le [605].

En mai 2011, deux ingénieurs, Christopher McManus, un Britannique de 28 ans, et Franco Lamolinara, un Italien de 48 ans, sont enlevés par des hommes armés à Birnin Kebbi, dans le nord-ouest du pays. Le , l'armée nigériane soutenue par les Britanniques lance une offensive à Sokoto pour tenter de récupérer les otages. L'opération est un échec et les deux hommes sont tués par leurs ravisseurs. Le lendemain l'Italie exprime sa colÚre pour ne pas avoir été avertie de l'intervention. Dans la soirée du , l'état nigérian accuse Boko Haram d'avoir été à l'origine du rapt, mais le lendemain par l'intermédiaire d'Abul Qaqa, un de ses porte-paroles, Boko Haram nie toute implication. Ansaru, un groupe dissident de Boko Haram pourrait avoir été le véritable responsable de l'enlÚvement[606] - [607] - [608] - [609].

Le , un ingénieur allemand, Edgar Raupach, est enlevé sur un site en construction prÚs de Kano. En mars, l'action est revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) mais l'opération pourrait avoir été effectuée en lien avec Boko Haram. Le , l'otage est exécuté par les djihadistes au cours d'une attaque des militaires nigérians contre une cachette[610].

Le , Francis Collomp, un ingĂ©nieur français du groupe Vergnet, ĂągĂ© de 63 ans, est enlevĂ© par une trentaine d'hommes armĂ©s Ă  Rimi, dans l'État de Katsina. Deux de ses gardes du corps et un voisin sont tuĂ©s lors du raid. L'enlĂšvement est revendiquĂ© quelques heures plus tard par Ansaru, ces derniers rĂ©clament le dĂ©part de la France de l'Afghanistan puis du Mali, de cesser de soutenir les rĂ©gimes africains, ainsi que la libĂ©ration de deux chefs du mouvement et d'une quarantaine des femmes et d'enfants dĂ©tenus par le Nigeria. Retenu initialement Ă  Kano, Francis Collomp est ensuite conduit Ă  Zaria. Cependant, le , il parvient Ă  s'Ă©vader en enfermant son gardien au moment oĂč celui-ci fait ses ablutions, il s'enfuit ensuite du village Ă  pied puis trouve un mototaxi qui le conduit au poste de police de Zaria. AprĂšs l'arrivĂ©e de renforts, il est Ă©vacuĂ© vers la ville de Kaduna[611] - [612] - [613] - [614] - [615].

Ansaru revendique le l'enlÚvement de sept employés étrangers de la société de construction libanaise Setraco, la plus importante prise d'otages jamais réalisée dans le nord du Nigeria. Le , le groupe a déclaré par voie de communiqué avoir exécuté ces sept otages (quatre ressortissants libanais ou syriens, un Grec, un Italien et un Britannique.

Le , une famille française est enlevĂ©e au parc national de Waza dans le nord du Cameroun, elle est ensuite conduite au Nigeria. Les otages sont ; Tanguy Moulin-Fournier, 40 ans, cadre de GDF Suez, son Ă©pouse Albane, 40 ans, leurs quatre fils ĂągĂ©s de 5 Ă  12 ans, et Cyril, le frĂšre de Tanguy[616] - [617]. L'enlĂšvement est revendiquĂ© dans une vidĂ©o publiĂ©e le par Boko Haram, c'est la premiĂšre fois que ce groupe armĂ© revendique une prise d'otages. Les islamistes rĂ©clament la libĂ©ration de combattants, de femmes et d'enfants dĂ©tenus par le Nigeria et le Cameroun[618] - [619]. Le 21 mars, une seconde vidĂ©o est rendue publique par Boko Haram, Abubakar Shekau, le chef du mouvement dĂ©clare : « Nous sommes fiers d'affirmer que nous retenons les sept otages français. Nous les retenons parce que les autoritĂ©s nigĂ©rianes et camerounaises ont arrĂȘtĂ© des membres de nos familles, qu'ils les brutalisent et que nous ne savons rien de leurs conditions d'emprisonnement. Nous affirmons au monde que nous ne libĂ©rerons pas les otages français tant que nos familles sont emprisonnĂ©es. La force ne servira pas Ă  les libĂ©rer, nous sommes prĂȘts Ă  nous dĂ©fendre avec force »[620]. Les nĂ©gociations sont menĂ©es essentiellement par le gouvernement camerounais[621]. La famille est libĂ©rĂ©e le , lors d'un Ă©change de prisonniers, 10 ou 12 personnes auraient Ă©tĂ© relĂąchĂ©es en contrepartie[622].

Dans la nuit du 13 au , le pĂšre Georges Vandenbeusch, un prĂȘtre catholique français de 42 ans, est enlevĂ© Ă  NguetchewĂ©, au nord du Cameroun. Quelques jours plus tard, son enlĂšvement est revendiquĂ© par Boko Haram. Il est libĂ©rĂ© le [623] - [624] - [625]. Boko haram dĂ©clare alors Ă  l'AFP n'avoir reçu aucune rançon et affirme que : « La direction a dĂ©cidĂ© de libĂ©rer le prĂȘtre par compassion. Le prĂȘtre a offert ses services mĂ©dicaux Ă  des membres [du groupe] malades pendant sa pĂ©riode de captivitĂ©. La direction a senti qu'il n'y avait plus besoin de le garder. » Ces propos sont cependant contestĂ©s par Georges Vandenbeusch, qui dĂ©clare : « Je ne suis ni infirmier ni mĂ©decin. S'ils m'avaient amenĂ© quelqu'un Ă  soigner avec une hĂ©morragie, j'aurais fait ce que je pouvais, mais ils ne l'ont pas fait. Ils n'ont de compassion pour personne »[626].

Dans la nuit du 4 au , Ă  TchĂšre, Ă  environ 20 kilomĂštres de Maroua, situĂ©e Ă  l'extrĂȘme nord du Cameroun, deux prĂȘtres italiens, Giampaolo Marta et Gianantonio Allegri, et une religieuse canadienne, Gilberte Bussier, sont enlevĂ©s par des hommes armĂ©s[627]. Boko Haram est soupçonnĂ©e mais ne revendique pas l'enlĂšvement. Les trois religieux sont finalement relĂąchĂ©s la nuit du 31 mai au [628].

La nuit du 16 au , des islamistes transportĂ©s par cinq vĂ©hicules attaquent un camp de travailleurs du secteur routier, prĂšs de Waza, au nord du Cameroun. Un civil chinois est tuĂ©, et 10 autres sont enlevĂ©s par les assaillants[629]. Ils seront finalement relĂąchĂ©s le , en mĂȘme temps que 17 prisonniers camerounais capturĂ©s le lors du combat de Kolofota[630].

Le un Allemand est enlevĂ© Ă  Gombi, dans l'État d'Adamawa, par une vingtaine d'hommes armĂ©s[631]. Sa capture est revendiquĂ©e le par Boko Haram[632]. Le , le Cameroun annonce que l'otage allemand a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© Ă  la suite d'une opĂ©ration spĂ©ciale de son armĂ©e et ses alliĂ©s[633].

Exactions au Cameroun

Selon Amnesty International, au Cameroun, de janvier 2014 Ă  septembre 2015, au moins 380 civils ont Ă©tĂ© massacrĂ©s par Boko Haram tandis que les forces camerounaises ont « attaquĂ© des villages, dĂ©truisant des maisons, tuant des civils et arrĂȘtant plus de 1 000 suspects, dont certains n’étaient ĂągĂ©s que de cinq ans », des dizaines de civils sont morts aprĂšs avoir Ă©tĂ© « dĂ©tenus dans des conditions inhumaines » et 130 sont portĂ©s disparus[634] - [635]. Selon Amnesty International, les attentats de Boko Haram au Cameroun font 500 morts parmi les civils pendant l'annĂ©e 2015[636] et 486 morts de Ă  [637]. En , l'ONG recense 17 cas de disparitions forcĂ©es, en plus des 130 habitants des villages de MagdĂ©mĂ© et DoublĂ©[636]. En , dans le village de Bornori, sept civils ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©s sommairement par des militaires du BIR, quinze autres ont Ă©tĂ© faits prisonniers, dont cinq sont morts en dĂ©tention[636].

Dans l'extrĂȘme nord du Cameroun, de nombreux cas de viols, de grossesses prĂ©coces et de mariages d'enfants sont rapportĂ©s[9].

Bilan humain

Bilan global

En , juste avant l'offensive de Mai, Human Rights Watch estime que la guerre a fait 3 600 morts depuis 2009[638].

Le , le Bureau local de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies affirme avoir comptabilisĂ© 48 attaques de Boko Haram depuis et estime qu'au total 1 224 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es lors de ces 48 attaques dans les trois États d'Adamawa, Borno et Yobe. Ce bilan comptabilise les victimes civiles et militaires ainsi que les insurgĂ©s tuĂ©s mais ne tient pas compte des victimes des opĂ©rations menĂ©es par l'armĂ©e nigĂ©riane contre Boko Haram[639].

Le , l'agence nationale de gestion des situations d'urgence (NEMA), principal organisme de secours au Nigeria, estime que 1 000 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es lors du conflit, depuis le dĂ©but de l'annĂ©e 2014[640].

Le , Amnesty International affirme que le conflit a fait plus de 1 500 morts de janvier Ă  [123]. Puis en , l'organisation des droits de l'homme parle de 4 000 morts depuis le dĂ©but de l'annĂ©e et de 10 000 depuis 2009[641].

Selon l'Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), au le conflit a fait depuis 2009 au Nigeria au moins 21 787 morts — civils, militaires et djihadistes — dont 700 pendant l'annĂ©e 2009, 75 en 2010, 569 en 2011, 1 646 en 2012, 2 973 en 2013, 7 711 en 2014 et 8 113 en 2015[642]. DĂ©but , le dĂ©compte de l'Acled s'Ă©lĂšve Ă  au moins 38 186 morts, dont 15 744 civils[643].

Selon le think tank Council on Foreign Relations, l'insurrection de Boko Haram au Nigeria a fait au moins 51 567 morts entre et [15].

Pertes de Boko Haram

Le , Sanni Umaru de Boko Haram reconnaĂźt qu'environ 1 000 membres de Boko Haram ont Ă©tĂ© tuĂ©s dans les combats de juillet[644].

Selon le général nigérian Lamidi Adeosun, chef de la Multinational Joint Task Force, 800 djihadistes ont été tués entre et [218]

Pertes militaires nigérianes

Selon l'AFP, neuf policiers et militaires ont été tués par Boko Haram de 2003 à 2010, le bilan passe à 93 tués de 2010 à 2012, puis de 318 soldats et policiers et 206 membres des groupes d'autodéfense tués de 2013 au [645].

Selon l'ONU, 700 militaires nigérians ont été tués entre juillet et [518].

Pertes militaires camerounaises

Pour l'armĂ©e camerounaise, le bilan officiel est de 33 morts de juin Ă  dĂ©but [4]. Le , Tchiroma Bakary, porte-parole du gouvernement camerounais et ministre de la Communication, annonce que 67 militaires et 3 policiers ont Ă©tĂ© tuĂ©s lors des affrontements contre Boko Haram depuis 2013[646]. À l'Ă©tĂ© 2018, les pertes sont de 200 morts[9].

Pertes militaires tchadiennes

Le , l'armĂ©e tchadienne annonce que ses pertes sont depuis le – date de son entrĂ©e au Nigeria – de 71 soldats tuĂ©s et 416 blessĂ©s, ce qui correspondrait Ă  environ 10 % des effectifs mis hors combat[6]. Avant d'entrer au Nigeria, l'armĂ©e tchadienne avait Ă©galement fait Ă©tat de quatre soldats tuĂ©s et 11 autres blessĂ©s dans les combats livrĂ©s les 29 et Ă  Bodo[214] - [647].

Le , l'AFP indique que selon des sources militaires tchadiennes, 113 soldats ont été tués et 660 blessés dans les combats au Nigeria, au Niger et au Cameroun[10].

Pertes militaires nigériennes

Le Niger affirme dans un communiqué que l'ensemble des affrontements livrés entre le et le ont fait 24 tués et 38 blessés du cÎté de ses militaires et de ses policiers[11]. Elle perd encore au moins 48 hommes lors de la deuxiÚme bataille de Karamga le [12] et 26 hommes pendant la deuxiÚme bataille de Bosso en [13].

Pertes civiles nigérianes

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha), au moins 3 500 civils nigĂ©rians ont Ă©tĂ© tuĂ©s au cours du conflit entre le et le [648].

Pour Amnesty International, prÚs de 400 civils ont été tués par Boko Haram entre avril et , soit plus du double que lors des cinq mois précédents[649].

Pertes civiles camerounaises

Le , Tchiroma Bakary, porte-parole du gouvernement camerounais et ministre de la Communication, dĂ©clare que 1 098 civils ont Ă©tĂ© tuĂ©s depuis 2013 dans les attaques et les attentats commis par Boko Haram[646].

Selon Amnesty International, de à , au moins 480 civils sont tués au Cameroun dans des attentats[650].

Selon le gouvernement camerounais, 1 500 Camerounais, tant civils que militaires, sont tuĂ©s lors du conflit au cours des annĂ©es 2014, 2015 et 2016[651]. À l'Ă©tĂ© 2018, le nombre des victimes civiles passe Ă  1 900[9].

Pertes civiles nigériennes

Selon l'ONU, 291 civils nigériens ont été tués par Boko Haram entre le et , 143 autres ont été blessés[652].

Réfugiés et déplacés internes

Des réfugiés à Maiduguri, en août 2016.

D'aprÚs Human Rights Watch, en , plusieurs centaines de milliers de personnes ont dû s'exiler en laissant derriÚre elles tous leurs biens, afin d'échapper au contrÎle de la population exercé par Boko Haram[25].

En mars 2015, au Niger, au moins 40 000 rĂ©fugiĂ©s nigĂ©rians sont prĂ©sents dans la rĂ©gion de Diffa[653]. Au total, en , le Niger accueille 125 000 rĂ©fugiĂ©s, le Cameroun 75 000 et le Tchad 18 000[654].

Selon l'ONU, Ă  la fin de l'annĂ©e 2015, 90 000 NigĂ©rians se sont rĂ©fugiĂ©s au Niger, 60 000 autres au Cameroun et 16 000 au Tchad. L'ONU recense Ă©galement 1 978 950 dĂ©placĂ©s internes au Nigeria, 123 960 au Cameroun, 51 390 au Tchad et 46 990 au Niger[648].

La famine frappe également les camps de réfugiés, faisant de nombreux morts. Ainsi, dans le camp de Banki, 374 personnes sont mortes de faim entre mars et [655]. Selon Médecins sans frontiÚres, au moins 188 réfugiés meurent dans le camp de Bama entre le et le , principalement de diarrhée et de déshydratation[656]. Selon Amnesty International, des milliers de personnes meurent de faim dans les camps de réfugiés, entre début 2015 et [562]. La famine prend fin avec l'arrivée massive d'organisations humanitaires[562].

Au plus fort de l'insurrection, dĂ©but 2015, le nombre de personnes rĂ©fugiĂ©es et dĂ©placĂ©es internes a approchĂ© 3 millions. En , d'aprĂšs le HCR, 2,56 millions de personnes sont rĂ©fugiĂ©es ou dĂ©placĂ©es internes dans le bassin du lac Tchad en raison du conflit en cours : 205 000 NigĂ©rians rĂ©fugiĂ©s au Cameroun, au Tchad et au Niger (la quasi-totalitĂ© de ces personnes ont dĂ» quitter leur pays en 2015), 2,35 millions de personnes dĂ©placĂ©es dont 1,88 million au NigĂ©ria, 0,22 million au Cameroun, 0,13 million au Niger et 0,12 million au Tchad[657].

Violences religieuses dans le reste du Nigeria

ParallĂšlement Ă  la guerre dans le nord du pays, d'autres affrontements et massacres ont lieu ponctuellement dans le centre du Nigeria, opposant fermiers chrĂ©tiens et Ă©leveurs peuls musulmans. Ainsi en fĂ©vrier de l'an 2000, des affrontements Ă  Kaduna font 2 000 morts en deux jours[35]. D'autres font 500 morts Ă  Jos en 2001, puis 200 en novembre 2008[35]. En , 78 Ă  120 personnes sont massacrĂ©s par des Peuls et le Ă  Egba, dans l'État de Benue, 45 Ă  50 villageois, dont des femmes et des enfants, sont assassinĂ©s par des Ă©leveurs. Selon Human Rights Watch, ces violences ont fait 10 000 morts en 20 ans[658].

En , des affrontements Ă©clatent Ă  Zaria entre l'armĂ©e nigĂ©riane et le Mouvement islamique du Nigeria (MIN), une organisation chiite. Son leader, Ibrahim Zakzaky, est arrĂȘtĂ© le . La rĂ©pression menĂ©e par l'armĂ©e nigĂ©riane fait au moins 350 morts[659] - [660] - [661] - [662].

Liens externes

Cartes

Documentaires

Articles

Webdocumentaires

Reportages vidéos

RĂ©cits et reportages

Notes et références

  1. AFP, « Incapable de stopper Boko Haram, l'armée nigériane sous le feu des critiques », Jeune Afrique,
  2. Tanguy Berthemet, « L'ambition grandissante de Boko Haram », Le Figaro, , par .
  3. Le Monde avec Reuters, « Le Nigeria fait appel à des mercenaires contre Boko Haram », Le Monde,
  4. Jeune Afrique : La drĂŽle de guerre du Cameroun contre Boko Haram, par RĂ©mi Carayol
  5. Cameroun: lourdes pertes pour Boko Haram à la frontiÚre nigériane, RFI, 18 décembre 2014.
  6. AFP : Guerre contre Boko Haram: 71 soldats tchadiens tués, 416 blessés en deux mois et demi
  7. Arielle Thédrel, « «L'intervention française au Mali a déplacé la menace djihadiste vers le sud» », Le Figaro,
  8. Mathieu GuidÚre, « Boko Haram : la mobilisation médiatique est-elle efficace ou contre-productive ? », Le Figaro,
  9. Hans de Marie Heungoup, Grossesses et mariages précoces : la face cachée de la guerre contre Boko Haram au Cameroun, Le Monde, 22 août 2018.
  10. Nigeria : retour au pays des soldats tchadiens envoyés pour lutter contre Boko Haram, Jeune Afrique avec AFP, 11 décembre 2015.
  11. AFP : Le Niger affirme avoir infligé de lourdes pertes à Boko Haram au Nigeria
  12. Niger: 46 soldats et 28 civils tués dans l'attaque menée samedi par Boko Haram, AFP, 28 avril 2015.
  13. Niger : 26 militaires et 55 membres de Boko Haram tués à Bosso, selon un nouveau bilan, Jeune Afrique avec AFP, 7 juin 2016.
  14. « Niger: 7 soldats tuĂ©s par Boko Haram ces derniers jours »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), AFP,
  15. Boko Haram in Nigeria, Council on Foreign Relations, 20 septembre 2017.
  16. Pierre Lepidi, « Boko Haram, comprendre les origines du mal », Le Monde,
  17. Human Rights Watch : WORLD REPORT 2015 - Nigeria
  18. Human Rights Watch : Nigeria : Au moins 1 000 civils tuĂ©s depuis janvier
  19. Reuters : 2 000 femmes enlevĂ©es par Boko Haram depuis 2014, selon Amnesty
  20. Boko Haram : 3 500 morts en 300 jours, Amnesty International, 1er octobre 2015.
  21. « Amnesty International : Nigeria : Les crimes de guerre de l'armĂ©e nigĂ©riane »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  22. Sébastien Hervieu, « Boko Haram : une guerre à huis clos au Nigeria », Le Monde,
  23. « Nigeria : l'armée et Boko Haram accusés de crimes de guerre par Amnesty International », Jeune Afrique,
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  25. RĂ©mi Carlier, « Pourquoi la lutte contre Boko Haram est-elle inefficace ? », La Croix,
  26. « Boko Haram, la secte qui veut imposer la charia au Nigeria », France 24,
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  29. Emeline AmĂ©tis, «Ils violent tellement de filles par jour qu’ils sont obligĂ©s d’utiliser des mĂ©dicaments», Slate, 2 juin 2016.
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  31. Mathilde Damgé, « Comment le Nigeria est devenu la « premiÚre économie » d'Afrique », Le Monde,
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  253. Au Nigeria, l’armĂ©e affirme avoir repris Baga Ă  Boko Haram, AFP, 21 fĂ©vrier 2015.
  254. Le président Jonathan se rend à Baga, ville-martyre de Boko Haram, France 24 avec AFP, 26 février 2015.
  255. Nigeria: sur Twitter, Boko Haram dément avoir perdu Baga, RFI, 23 février 2015.
  256. Niger: le bombardement d’Abadam est-il une bavure?, RFI, 19 fĂ©vrier 2015.
  257. Niger: Adabam bombardé, les limites de l'aviation contre Boko Haram, RFI, 23 février 2015.
  258. Niger: le village d’Abadam bombardĂ© par un avion non identifiĂ©, RFI, 19 fĂ©vrier 2015.
  259. Attaque de Boko Haram au Niger: 7 soldats nigériens et 15 islamistes tués, AFP, 21 février 2015.
  260. Madjiasra Nako, (Reportage) Avec l'armée tchadienne, sur les traces de Boko Haram, RFI, 27 février 2015.
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  262. Nigeria: l'armée dit avoir tué 70 islamistes de Boko Haram dans le nord-est, AFP, 3 mars 2015.
  263. Nigeria: nouvelles exactions de Boko Haram dans l’État de Borno, RFI, 5 mars 2015.
  264. Nigeria: trois attentats attribués à Boko Haram font au moins 58 morts, AFP, 7 mars 2015.
  265. Boko Haram fait allĂ©geance au groupe État islamique, RFI, 7 mars 2015.
  266. RFI : Boko Haram: offensive d’envergure lancĂ©e par le Niger et le Tchad
  267. Boko Haram: les militaires de la force mixte reprennent Damasak, RFI, 9 mars 2015.
  268. Nigeria: contre-offensive sur Damasak, Boko Haram en fuite, RFI, 17 mars 2015.
  269. AFP : Nigeria: 36 localités reprises à Boko Haram
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  271. RFI : Boko Haram sous pression à la frontiÚre camerouno-nigériane
  272. Lignes de défense : Un contractor sud-africain tué par un tir nigérian à Maiduguri, par Philippe Chapleau.
  273. Vanguard : Nigeria: Military Recaptures Madagali, Last Area Held By Boko Haram in Adamawa
  274. « AFP : Le Nigeria et ses alliĂ©s clament leurs premiĂšres victoires contre Boko Haram »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  275. AFP : Nigeria : Boko Haram incendie des maisons à Bama, des centaines d'habitants chassés
  276. AFP : Boko Haram: des Nigérianes mariées de force puis massacrées pour rester «pures»
  277. CĂ©lia Lebur, « Bama, ville martyre, symbole des ravages de Boko Haram »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), AFP, 15 dĂ©cembre 2016.
  278. RFI : Des soldats tchadiens quittent le Nigeria à la demande d’Abuja
  279. RFI : Nigeria: la ville libérée de Gambaru reprise par Boko Haram
  280. RFI : (Reportage): l’armĂ©e tchadienne se dĂ©ploie vers Mora contre Boko Haram
  281. Le Figaro avec AFP : La coalition en bonne voie contre Boko Haram
  282. RFI : Boko Haram: offensive de l'armĂ©e nigĂ©riane pour la reconquĂȘte de Gwoza
  283. AFP : Le Nigeria revendique une victoire symbolique contre Boko Haram
  284. AFP : Nigeria: le chef de Boko Haram avait ordonné de "tuer toutes les femmes" à Gwoza
  285. Benjamin Roger, Boko Haram : les erreurs de Goodluck Jonathan, Jeune Afrique, 16 mai 2014.
  286. Boko Haram: une priorité pour le nouveau président nigérian Buhari, RFI, 28 mai 2015.
  287. Fatoumata Diallo, « Nigeria : Boko Haram, affaibli par les troupes de Buhari, « a gagné en qualité tactique » », Jeune Afrique,
  288. Le Figaro avec Reuters : L'armée tchadienne attaque Boko Haram
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  290. RFI : Boko Haram: au Nigeria, pendant la campagne, les combats continuent
  291. Jeune Afrique : Niger : nouvelle attaque de Boko Haram refoulée par les armées nigériennes et tchadiennes
  292. AFP : Boko Haram fait une incursion au Niger avant d'ĂȘtre repoussĂ©
  293. AFP : Nigeria : à Malam Fatori libérée, les Boko Haram ont "tout brûlé"
  294. Xinhua : Niger : prÚs de 300 éléments de Boko Haram tués dans le bassin du lac Tchad (officiel)
  295. Le Figaro avec AFP : Le dernier bastion de Boko Haram attaqué
  296. AFP : Nigeria: l'armée aux portes d'un important fief de Boko Haram protégé par des mines
  297. Reuters : Nigéria : l'armée se retire du dernier bastion de Boko Haram
  298. AFP : Nigeria : Boko Haram reprend une localité du Nord-est
  299. RFI : Niger: Boko Haram inflige de lourdes pertes à l'armée sur le lac Tchad
  300. Le Figaro avec AFP : Des dizaines de soldats tués par Boko Haram
  301. RFI : Face Ă  Boko Haram, le Niger Ă©vacue les Ăźles sur le Lac Tchad
  302. RFI : Niger: Boko Haram profite de l’évacuation des Ăźles pour se ravitailler
  303. RFI : Evacuation du lac Tchad: le rapport qui accable le Niger
  304. Le Point avec AFP : Nigeria: 300 filles et femmes sauvées des mains de Boko Haram
  305. Le Point avec AFP : Nigeria : les otages de Boko Haram détenus dans des conditions "inhumaines"
  306. Le Monde avec AFP : Nigeria : l'armée annonce la libération de 234 femmes et enfants otages de Boko Haram
  307. RFI : Nigeria: Reportage dans le camp des rescapés de Boko Haram
  308. Le Point avec AFP : Nigeria : d'ex-otages de Boko Haram racontent leur calvaire
  309. RFI : Nigeria: les rescapés de Boko Haram de retour à la vie
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  318. Le Point avec AFP, « Nigeria: prÚs de 200 personnes tuées par Boko Haram en 48 heures »,
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  323. Jeune Afrique avec AFP, « Nigeria : Buhari limoge le chef d’état-major et tous les chefs des armĂ©es »,
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  356. Cameroun : 17 terroristes neutralisés, une base logistique de Boko Haram détruite à Ashigashia, Koaci, 26 janvier 2016.
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  358. Au Nigeria, KumchĂ© libĂ©rĂ©e de l’emprise de Boko Haram, RFI, 24 fĂ©vrier 2016.
  359. L'armée nigériane libÚre 829 otages de Boko Haram, AFP, 25 mars 2016.
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  368. Mathieu Olivier, Lac Tchad : oĂč en est l’offensive de la Force multinationale mixte contre Boko Haram ?, Jeune Afrique, 30 juin 2016.
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  371. Boko Haram: 123 "terroristes" tués au Niger, Le Figaro avec AFP, 30 septembre 2016.
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  373. Niger: état d'urgence prolongé à Diffa et nouvelle opération contre Boko Haram, RFI, 30 juillet 2016.
  374. François-Xavier Freland, Boko Haram : aux grands maux les grands remÚdes, Jeune Afrique, 22 septembre 2016.
  375. Nigeria: attaque de Boko Haram repoussée, 16 rebelles tués, Le Figaro avec AFP, 15 août 2016.
  376. Cinq soldats nigériens tués dans une embuscade de Boko Haram à l'est du pays, RFI, 14 septembre 2016.
  377. Niger : 38 combattants de Boko Haram tués dans le sud nigérien, AFP, 17 septembre 2016.
  378. Nigéria: 17 tués dans des combats entre l'armée et Boko Haram, Belga, 23 septembre 2016.
  379. Tchad: quatre morts dans une attaque de Boko Haram Ă  la frontiĂšre avec le Niger, RFI, 26 septembre 2016.
  380. Tchad : quatre soldats tchadiens tués dans une attaque attribuée à Boko Haram, AFP, 25 septembre 2016.
  381. Boko Haram : l’armĂ©e nigĂ©riane traite Shekau de « fou » et annonce avoir tuĂ© 22 jihadistes, Jeune Afrique avec AFP, 26 septembre 2016.
  382. Nord-est du Nigeria : combats intenses entre Boko Haram et la force militaire régionale, AFP, 21 septembre 2016.
  383. “L’ancien chef de Boko Haram a Ă©tĂ© destituĂ© par l’État islamique pour extrĂ©misme”, Les Inrocks, 7 aoĂ»t 2016.
  384. Boko Haram en proie à une scission, selon l'état-major américain, Reuters, 21 juin 2016.
  385. L'EI nomme un nouveau chef de Boko Haram, le sort d'Abubakar Shekau incertain, France 24 avec AFP, 4 août 2016.
  386. ÉvincĂ© par l'EI, le chef de Boko Haram Abubakar Shekau affirme ĂȘtre "toujours prĂ©sent", France 24 avec AFP, 4 aoĂ»t 2016.
  387. Joan Tilouine, L’organisation État islamique tente de reprendre en main Boko Haram, Le Monde, 4 aoĂ»t 2016.
  388. Jean-Jacques Louarn, Romain Caillet: les deux tendances de Boko Haram, Shekau et al-Barnawi, RFI, 5 août 2016.
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  390. L’ex-chef de Boko Haram apparaĂźt dans une vidĂ©o adressĂ©e au groupe État islamique, Les Inrocks, 8 aoĂ»t 2016.
  391. Romain Caillet, #Nigéria : la section médiatique du #GSPJ (#BokoHaram) publie une nouvelle vidéo dans laquelle apparaßt Shekau., twitter, 7 août 2016.
  392. Nigeria : Shekau rĂ©affirme sa volontĂ© de se battre Ă  la tĂȘte de Boko Haram, Le Point avec AFP, 8 aoĂ»t 2016.
  393. Clarisse Martin, Boko Haram : pourquoi Abubakar Shekau a été destitué par Daesh, RTL avec AFP, 8 août 2016.
  394. Anissa Boumediene, Destitution du chef de Boko Haram : «Si Abubakar Shekau sort du giron de Daesh, la confrontation armée sera inévitable», 20 Minutes, 8 août 2016.
  395. Boko Haram: qui est Ă  la tĂȘte de l'organisation?, France Culture, 9 aoĂ»t 2016.
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  458. Ottilia Ferey, Nigeria : Boko Haram rend à leurs parents une centaine d'écoliÚres enlevées en février, Le Figaro avec AFP, 21 mars 2018.
  459. Nigeria: les écoliÚres libérées par Boko Haram retrouvent leurs parents, AFP, 25 mars 2018.
  460. SolĂšne Leroux, Nigeria – LibĂ©ration des Ă©coliĂšres de Dapchi : « Boko Haram a perdu en puissance, mais n’est pas mort », Jeune Afrique, 22 mars 2018.
  461. Tchad: deux soldats tués à Ngouboua dans une attaque attribuée à Boko Haram, RFI, 23 février 2018.
  462. Nigeria : quatre humanitaires nigérians tués par Boko Haram dans le nord-est du pays, France 24 avec AFP, 2 mars 2018.
  463. Une deuxiÚme travailleuse humanitaire tuée par Boko Haram au Nigeria, Le Monde, 16 octobre 2018.
  464. Nigeria: une humanitaire exécutée par une faction de Boko Haram, RFI, 16 octobre 2018.
  465. Lac Tchad : un soldat tchadien et vingt jihadistes tués dans des affrontements avec Boko Haram, AFP, 24 mars 2018.
  466. Tchad: accrochage entre l'armée et Boko Haram, BBC, 24 mars 2018.
  467. Tchad: accrochage meurtrier entre l'armée et Boko Haram sur le lac Tchad, RFI, 25 mars 2018.
  468. Nigeria: purges Ă  la tĂȘte de Boko Haram, RFI, 2 octobre 2018.
  469. Violences au Nigeria: les plus radicaux pourraient avoir pris le contrĂŽle de Boko Haram, AFP, 18 septembre 2018.
  470. Un chef local de Boko Haram, al-Barnawi, aurait été destitué, RFI, 8 mars 2019.
  471. Nigeria : L'État islamique destitue Al-Barnawi, chef d'une faction de Boko Haram, Koaci, 8 mars 2019.
  472. Nigeria: comment expliquer la spectaculaire remontée en puissance de Boko Haram?, AFP, 5 janvier 2019.
  473. Au moins neuf soldats tués dans une attaque de Boko Haram au Nigeria, VOA avec AFP, 19 juin 2018.
  474. Dix soldats tués et quatre disparus dans une attaque de Boko Haram au Niger, Le Monde avec AFP, 2 juillet 2018.
  475. Nouvelle attaque de Boko Haram au Niger, RFI, 1er juillet 2018.
  476. 23 soldats nigérians portés disparus aprÚs une attaque de Boko Haram, AFP, 14 juillet 2018.
  477. Boko Haram attaque une base militaire dans le nord-est du Nigeria, VOA avec AFP, 27 juillet 2018.
  478. ColÚre dans l'armée nigériane aprÚs l'intensification des attaques de Boko Haram, VOA avec AFP, 15 août 2018.
  479. Une importante base militaire nigériane prise par Boko Haram, Le Monde avec AFP, 16 juillet 2018.
  480. Nigeria: Boko Haram attaque une base militaire dans le nord-est, Le Figaro avec AFP, 27 juillet 2018.
  481. Nigeria : 30 soldats tués dans une attaque de Boko Haram, Le Monde avec AFP, 1er septembre 2018.
  482. Nigeria : prise d’une ville par Boko Haram, AFP, 9 septembre 2018.
  483. L'armée affirme avoir repris à Boko Haram la ville de Gudumbali au Nigeria, VOA avec AFP, 9 septembre 2018.
  484. Nigeria: 7 soldats tués dans une attaque de Boko Haram (armée), AFP, 11 octobre 2018.
  485. Nigeria: 16 soldats portés disparus aprÚs une attaque de Boko Haram, AFP, 7 novembre 2018.
  486. At least 16 Nigeria troops missing after Boko Haram attack, AFP, 7 novembre 2018.
  487. Nigeria : 44 soldats et neuf civils tués dans des attaques de Boko Haram, Jeune Afrique avec AFP, 20 novembre 2018.
  488. Nigeria : 70 soldats tués dans une attaque de Boko Haram (source sécuritaire), Xinhua, 23 novembre 2018.
  489. Caleb Weiss, Islamic State claims control over village in northeast Nigeria, The Long War Journal, 26 novembre 2018.
  490. [vidéo] Nigeria : les jihadistes se déplacent librement autour du Lac Tchad, France 24, 26 novembre 2018.
  491. Paul Carsten, Nigerian military struggles against Islamic State in West Africa: sources Nigerian military struggles against Islamic State in West Africa: sources, Reuters, 19 septembre 2018.
  492. Las, démoralisés, effrayés : les immenses difficultés des soldats nigérians qui affrontent Iswap, AFP, 20 juin 2019.
  493. Attaque de Boko Haram sur le lac Tchad : six morts et 17 jihadistes abattus, AFP, 29 septembre 2018.
  494. Tchad: 8 soldats tués par Boko Haram, Le Figaro avec AFP, 10 octobre 2018.
  495. Boko Haram tue 23 soldats au Tchad et 8 civils au Niger, AFP, 22 mars 2019.
  496. Lac Tchad : 7 militaires tchadiens tués dans une attaque de Boko Haram, Le Monde avec AFP, 15 avril 2019.
  497. Tchad : quatre militaires et un journaliste tués par une mine aprÚs une attaque de Boko Haram, AFP, 26 mai 2019.
  498. Lutte contre Boko Haram: des soldats tchadiens arrivent en renfort au Nigeria, RFI, 22 février 2019.
  499. L’armĂ©e tchadienne attaquĂ©e par Boko Haram au nord-est de MaĂŻduguri au Nigeria, RFI, 18 avril 2019.
  500. PrÚs de 300 combattants de Boko Haram "neutralisés" au Niger, Reuters, 3 janvier 2019.
  501. Niger: 7 soldats tués dans des combats avec Boko Haram, AFP, 16 février 2019.
  502. Lac Tchad : 40 membres de Boko Haram tuĂ©s depuis vendredi, AFP, 10 mars 2019.
  503. Nigeria: Boko Haram revendique avoir tué huit soldats, Le Figaro avec AFP, 1er décembre 2018.
  504. Nigeria: 2 attaques de Boko Haram repoussées, Le Figaro avec AFP, 7 décembre 2018.
  505. Nigeria: 13 soldats tués par Boko Haram, Le Figaro avec AFP, 26 décembre 2018.
  506. Boko Haram envahit deux bases militaires dans le Nord-Est, VOA avec AFP, 27 décembre 2018.
  507. Nigeria: Boko Haram attaque deux bases de l’armĂ©e et tue un officier, RFI, 28 dĂ©cembre 2018.
  508. Des bases militaires attaquées par Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, AFP, 3 janvier 2019.
  509. Nigeria: offensive imminente de l'armée pour reprendre Baga aux jihadistes, AFP, 31 décembre 2018.
  510. Nigeria: l'armée reprend Baga aprÚs une attaque de Boko Haram, AFP, 10 janvier 2019.
  511. 6.000 ressortissants nigérians se réfugient au Tchad aprÚs des attaques de Boko Haram, L'Obs avec AFP, 22 janvier 2019.
  512. Nigeria: vive préoccupation aprÚs une nouvelle attaque de Boko Haram à Rann, RFI, 20 janvier 2019.
  513. Aminu Abubakar, Nigeria: 30 000 personnes fuient Rann occupĂ©e par Boko Haram, AFP, 29 janvier 2019.
  514. Nellie Peyton, Tens of thousands cut off from aid in northeast Nigeria after attack, Reuters, 18 janvier 2019.
  515. Paul Carsten et Tangi SalaĂŒn, Boko Haram a tuĂ© 60 habitants d'une ville du nord-est du Nigeria, Reuters, 1er fĂ©vrier 2019.
  516. Nayera Abdallah, Ahmed Kingimi à Maiduguri et Alexis Akwagyiramn, L'EI revendique une attaque au Nigeria, dit avoir tué 30 soldats, Reuters, 28 janvier 2019.
  517. Plus de 100 soldats tués dans le nord-est du Nigeria, selon un rapport, Reuters, 18 janvier 2019.
  518. Laurent Lagneau, Les branches de l’État islamique au Nigeria et au Sahel ont, a priori, resserrĂ© leurs liens, Zone militaire Opex360.com, 4 juillet 2019.
  519. Série d'attaques de Boko Haram contre l'armée dans le Nort-Est, AFP, 3 juin 2019.
  520. Nigeria: au moins 15 soldats tués dans l'attaque d'une base militaire par Boko Haram, AFP, 18 juin 2019.
  521. Cameroun: deuil national vendredi pour 17 soldats tués par Boko Haram, Le Figaro avec AFP, 18 juin 2019.
  522. Nigeria : plusieurs soldats tués dans une attaque de Boko Haram contre leur base, AFP, 14 juin 2019.
  523. Une attaque meurtriÚre attribuée à Boko Haram au Tchad, AFP, 24 juin 2019.
  524. Nigeria: violents combats entre jihadistes d'ISWAP et armée dans le Nord-Est, RFI, 2 août 2019.
  525. Attaque meurtriĂšre de Boko Haram contre un camp militaire au Niger, RFI, 30 octobre 2019.
  526. Niger: attaque meurtriĂšre contre une base militaire dans le Sud-Est, Le Figaro avec AFP, 30 octobre 2019.
  527. Au moins 10 soldats tués dans une attaque de Boko Haram, VOA avec AFP, 7 novembre 2019.
  528. Lutte contre Boko Haram. Le Tchad rapatrie ses troupes du Nigeria, Ouest-France avec AFP, 4 janvier 2020.
  529. Lac Tchad : six militaires tchadiens tués dans une attaque de Boko Haram, Le Monde avec AFP, 28 janvier 2020.
  530. Nigeria : les djihadistes s’entretuent lors de combats entre factions, AFP, 20 janvier 2020.
  531. Niger: 8 morts, 3 disparus dans l'attaque d'un poste militaire dans l'Est, Le Figaro avec AFP, 9 mars 2020.
  532. Niger: 50 combattants de Boko Haram «neutralisés» dans le sud-est, Le Figaro avec AFP, 16 mars 2020.
  533. Célian Macé, Au Tchad et au Nigeria, le double carnage de Boko Haram, Libération, 26 mars 2020.
  534. Laurent Lagneau, L’armĂ©e tchadienne a subi de lourdes pertes lors d’une attaque jihadiste, avec au moins 92 tuĂ©s et 47 blessĂ©s, Opex360.com, 25 mars 2020.
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  537. Niger: l'armée a repoussé une attaque de Boko Haram aux portes de Diffa, RFI, 5 mai 2020.
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  539. Niger: l'Iswap revendique les attaques prĂšs de la frontiĂšre du Nigeria, RFI, 6 mai 2020.
  540. CommuniquĂ© Du MinistĂšre De La DĂ©fense Nationale Relatif À La Situation SĂ©curitaire Dans La RĂ©gion De Diffa : Deux Soldats TombĂ©s Sur Le Champ D’honneur Et Cinquante Terroristes NeutralisĂ©s, Le Sahel, 7 mai 2020.
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  542. Au Niger, 12 soldats tuĂ©s dans l’attaque du poste de Blabrine, Le Monde avec AFP, 20 mai 2020.
  543. Tchad : dix soldats tués au cours de l'attaque d'une base de Boko Haram, Le Figaro avec AFP, 19 septembre 2020.
  544. Nigeria : une embuscade jihadiste fait au moins 30 morts dans le Nord-Est, France 24 avec AFP, 26 septembre 2020.
  545. Nigeria : la mort de Shekau, un tournant dans la guerre entre Boko Haram et l’État islamique ?, Jeune Afrique, 1er juin 2021.
  546. Nigeria : le chef de Boko Haram est mort, selon le groupe jihadiste rival Iswap, France 24 avec AFP, 6 juin 2021.
  547. Liza Fabbian, Au Nigeria, les combats entre Boko Haram et l’État islamique s’intensifient autour du lac Tchad, Le Monde, 2 novembre 2021.
  548. Au Nigeria, des combats meurtriers entre Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest, Le Monde avec AFP, 29 septembre 2021.
  549. « Amnesty International : Nigeria. Il faut enquĂȘter sur la mort en dĂ©tention de centaines de personnes soupçonnĂ©es d’appartenir Ă  Boko Haram »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  550. rfi : Nigeria : des centaines de prisonniers morts dans des conditions suspectes
  551. Le Monde : Nigeria : des islamistes seraient victimes des exactions de l'armée
  552. Afrik : Nigeria : au moins 950 prisonniers de l’armĂ©e meurent asphyxiĂ©s, affamĂ©s ou assassinĂ©s
  553. Jeune Afrique : Boko Haram : la sale guerre du Nigeria
  554. Amnesty International : Torture au Nigeria : bienvenue en enfer
  555. RFI : Les milices d’autodĂ©fense contre Boko Haram se livrent Ă  des exactions
  556. RFI : Boko Haram: le «groupe armé prend des proportions inquiétantes»
  557. « Nigeria. Des enfants et des bĂ©bĂ©s meurent en dĂ©tention militaire »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), Amnesty International, 11 mai 2016.
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  565. Marc-Antoine Pérouse de Montclos, Pendant les vacances, la guerre continue au Sahel, Libération, 1er août 2018.
  566. Cyril Bensimon, Cameroun : Amnesty International dénonce la banalisation de la torture dans la lutte contre Boko Haram, Le Monde, 20 juillet 2017.
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  568. AFP, « Plus de 260 morts dans les combats entre police et "talibans" », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
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  570. Human Rights Watch : Nigeria: Boko Haram Kills 2,053 Civilians in 6 Months
  571. Challenges.fr avec AFP : Boko Haram a multiplié les massacres de civils en 2015
  572. Amnesty International : Boko Haram : des femmes et des jeunes filles forcées de participer aux attaques
  573. Boko Haram fait trois fois plus de victimes dans ses attaques en 2015, AFP, 27 avril 2016.
  574. Amnesty International : Les tueries perpĂ©trĂ©es dans le nord du Nigeria constituent des crimes contre l’humanitĂ©
  575. BBC : Nigeria: La premiĂšre femme kamikaze
  576. 20 % des attentats commis par Boko Haram le sont par des enfants, Les Echos avec AFP, 12 avril 2016.
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  578. Le Monde : Nigeria : quatre questions sur la secte Boko Haram
  579. Les jeunes filles enlevées par Boko Haram racontent leur calvaire, Le Figaro, 27 octobre 2014
  580. Le Monde avec AFP : Les islamistes de Boko Haram utilisent les femmes otages « en premiÚre ligne »
  581. AFP : Plus de cent lycéennes enlevées au Nigeria
  582. « RFI : Nigeria: 115 des 129 lycĂ©ennes enlevĂ©es par Boko Haram sont toujours disparues selon la directrice »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  583. VOA : Nigéria: les lycéennes enlevées étaient 234 au total
  584. Le Figaro : Nigeria: les lycéennes enlevées seront traitées en "esclaves", "vendues" et "mariées"
  585. 20 Minutes : Boko Haram: Ce qu’on sait de l’enlĂšvement des jeunes NigĂ©rianes
  586. RFI : Nigeria: nouvel enlĂšvement de femmes au nord-est du pays
  587. AFP et Le Parisien : VIDEOS. Nigeria : nouvelle vague d'enlÚvements de filles et de garçons
  588. Le Figaro : Nigeria : 63 otages Ă©chappent Ă  leurs ravisseurs de Boko Haram
  589. RFI : Évasion de plus de 60 NigĂ©rianes enlevĂ©es par Boko Haram
  590. Libération : Nigeria : seuls neuf otages ayant fui Boko Haram ont été retrouvés
  591. Le Monde : Nigeria : nouveau rapt massif par Boko Haram dans le Nord
  592. Le Parisien : Nigeria : Boko Haram kidnappe une centaine d'hommes et d'adolescents
  593. Le Parisien et AFP : Boko Haram : des soldats tchadiens ont libéré 85 otages nigérians
  594. Paris Match : BOKO HARAM COMMET DE NOUVEAUX ENLÈVEMENTS
  595. Afrik : Nigeria : 60 autres femmes enlevées par Boko Haram
  596. AFP : 30 adolescents enlevés au Nigeria par Boko Haram
  597. AFP : Nigeria : Boko Haram tue 32 personnes et en enlĂšve prĂšs de 200
  598. Le Monde avec AFP : Boko Haram enlĂšve 40 jeunes hommes au Nigeria
  599. Le Monde avec AFP : Boko Haram libĂšre prĂšs de 200 otages dans le nord-est du Nigeria
  600. Nigeria: un demi-millier de femmes et d'enfants otages de Boko Haram libérés, AFP, 30 avril 2016.
  601. Nigeria: l'une des lycĂ©ennes de Chibok a Ă©tĂ© retrouvĂ©e dans la forĂȘt de Sambisa, RFI, 18 mai 2016.
  602. Nigeria: une des "filles de Chibok" retrouvée dans une zone contrÎlée par Boko Haram, AFP, 18 mai 2016.
  603. Boko Haram : ce que l’on sait de la libĂ©ration de Amina Ali, la premiĂšre rescapĂ©e de Chibok, Jeune Afrique avec AFP, 19 mai 2016.
  604. Sylvain Desjardins, D'esclaves sexuelles Ă  parias, Ici Radio-Canada, 21 ma 2016.
  605. Le Monde avec AFP : Au Cameroun, 27 otages de Boko Haram libérés
  606. France 24 : Boko Haram conteste son implication dans le meurtre des deux otages européens
  607. Jeune Afrique : Qui se cache derriÚre le groupe jihadiste nigérian Ansaru ?
  608. Le Monde avec AFP : Un ingénieur italien enlevé au Nigeria
  609. Le Monde avec AFP : Otages tués au Nigeria : l'Italie furieuse de n'avoir pas été avertie
  610. RFI : Nigeria : un otage allemand tuĂ© lors d’une tentative de libĂ©ration
  611. RFI : Francis Collomp: l'assassinat des journalistes de RFI «m'a donné le courage de m'évader» et Francis Collomp, ex-otage français (interview audio)
  612. Francetv info : Ce que l'on sait de l'Ă©vasion de Francis Collomp, otage au Nigeria depuis 2012
  613. Jeune Afrique : Nigeria : comment Francis Collomp a réussi à échapper à Ansaru
  614. Otage français enlevé au Nigéria: le groupe islamiste Ansaru diffuse une vidéo de Francis Collomp : Otage français enlevé au Nigéria: le groupe islamiste Ansaru diffuse une vidéo de Francis Collomp
  615. France 24 : Évasion de Francis Collomp : "C’est la premiùre fois qu’un otage d’Ansaru s’en sort"
  616. Le Parisien : Les Moulin-Fournier, ex-otages au Cameroun, ne retourneront pas sur place
  617. Tf1 : Français enlevés au Cameroun : "Ce sont des gens bien"
  618. Le Figaro : Boko Haram exhibe les sept otages français
  619. Le Monde : La famille française enlevée au Cameroun apparaßt sur une vidéo postée sur Internet
  620. Le Figaro : Boko Haram revendique l'enlÚvement de la famille française
  621. RFI : Les ex-otages français libérés sont à Yaoundé, heureux, mais exténués
  622. RFI : Libération de la famille Moulin-Fournier: y a-t-il eu des contreparties?
  623. RFI : Cameroun: libĂ©ration du prĂȘtre français Georges Vandenbeusch, enlevĂ© dans le nord du pays
  624. RFI : Libération du pÚre Georges Vandenbeusch: un soulagement pour ses paroissiens à Sceaux
  625. RFI : Le pĂšre Vandenbeusch de retour en France
  626. Le Monde : Le pÚre Vandenbeusch libéré « par compassion », sans rançon, selon Boko Haram
  627. LibĂ©ration : Deux prĂȘtres italiens et une religieuse canadienne enlevĂ©s au Cameroun
  628. RFI : Cameroun: les trois religieux enlevés dans le nord sont libres
  629. AFP : CAMEROUN. Un Chinois tué, dix autres enlevés par Boko Haram
  630. RFI : Une trentaine d'otages chinois et camerounais libérés par Boko Haram
  631. Jeune Afrique : Nigeria : un ressortissant allemand enlevé par des hommes armés
  632. Libération : Boko Haram déclare détenir un otage allemand et avoir marié les lycéennes enlevées
  633. Reuters : L'armée camerounaise libÚre un Allemand enlevé par Boko Haram
  634. « Cameroun : des centaines de personnes massacrĂ©es par Boko Haram »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), Amnesty International, 16 septembre 2015.
  635. « AFP : Dans le nord du Cameroun, la peur de Boko Haram gagne du terrain »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  636. Tortures, exĂ©cutions, dĂ©tentions : le rapport qui accable l’armĂ©e camerounaise dans sa lutte contre Boko Haram, Le Monde, 14 juillet 2016.
  637. Cameroun: attaque meurtriĂšre attribuĂ©e Ă  Boko Haram dans l’ExtrĂȘme-Nord, RFI, 30 juin 2016.
  638. Le Figaro : Nigeria: déploiement massif de l'armée
  639. Jeune Afrique : Nigeria : en sept mois, Boko Haram a tuĂ© plus de 1 200 personnes
  640. RTS info : Les violences islamistes ont dĂ©jĂ  fait 1 000 morts cette annĂ©e au Nigeria
  641. Boko Haram place une ville du Nigeria sous le rÚgne du "califat islamique", France 24 avec AFP, 24 août 2014.
  642. Guillaume Jacquot, Repoussé sur le terrain, Boko Haram n'a pourtant jamais autant tué, I-Télé, 23 octobre 2015.
  643. Armed Conflict Location and Event Data project : DASHBOARD
  644. Journal du Cameroun : Boko Haram: Aux origines de la secte islamiste
  645. Nigeria - Carte interactive : Boko Haram, un anniversaire macabre, AFP, 31 mars 2014.
  646. Cameroun: 1.200 personnes tuées dans les attaques de Boko Haram depuis 2013, AFP, 15 janvier 2016.
  647. AFP : Nigeria: l'aviation tchadienne bombarde une ville tenue par Boko Haram
  648. Vincent Duhem, Terrorisme : le bilan macabre de Boko Haram en 2015, Jeune Afrique, 31 décembre 2015.
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  650. Eddy Isango, PrÚs de 500 civils tués en un an par Boko Haram au Cameroun, selon Amnesty International, VOA, 30 juin 2016.
  651. Boko Haram : deux attentats-suicides évités de justesse au Cameroun, Jeune Afrique avec AFP, 11 janvier 2017.
  652. Selon l'Onu, 291 civils ont été tués par Boko Haram en deux ans au Niger, AFP, 15 mars 2017.
  653. Jean-Louis Le Touzet, «Les rĂ©fugiĂ©s ont autant peur de l’armĂ©e que de Boko Haram», LibĂ©ration, 11 mars 2015.
  654. Au Tchad, les réfugiés nigérians, à « 100 % pour Buhari », ne peuvent voter, AFP, 28 mars 2015.
  655. Dans le nord-est du Nigeria, des déplacés fuyant Boko Haram meurent de faim, Le Monde avec AFP, 10 juin 2016.
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  657. Situation au Nigeria, unhcr.org.
  658. Nigeria: 45 villageois tués dans le centre du pays, des éleveurs suspectés, AFP, 15 mars 2015.
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  660. HĂ©lĂšne Gully, L’IMN, un autre Boko Haram en puissance au Nigeria ?, LibĂ©ration, 25 dĂ©cembre 2015.
  661. Nigeria : révélations sur les tentatives de dissimulations à propos du massacre de Zaria, Amnesty International, 22 avril 2016.
  662. Nord du Nigeria : prÚs de 350 corps retrouvés dans une fosse commune aprÚs les affrontements de décembre, Jeune Afrique avec AFP, 13 avril 2016.
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