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Histoire de la DGSE

L'histoire de la DGSE retrace l'évolution de la Direction générale de la sécurité extérieure, le principal service de renseignement de la France. Si la fondation légale de la DGSE date de 1982, sa structure est issue du Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), le service de renseignement de la France libre de Charles de Gaulle. De nombreuses fois renommé, son nom est changé en Direction générale de la sécurité extérieure en 1982 par Pierre Marion.

QuatriĂšme RĂ©publique

GenĂšse et origine

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le DeuxiÚme Bureau est dissout par le régime de Vichy. Plusieurs services de renseignement sont alors créés, à la fois par Vichy, et par les mouvements de la Résistance. Charles de Gaulle crée notamment le Bureau central de renseignements et d'action. En 1943, le rapprochement entre Henri Giraud et Charles de Gaulle permet une fusion de leurs services de renseignement respectifs. Le décret du 19 novembre 1943 du comité français de la Libération nationale acte la fusion du BCRA et des services de renseignement de Rivet dans une nouvelle structure, la Direction générale des services spéciaux (DGSS).

Jacques Soustelle est placĂ© Ă  la tĂȘte de la DGSS. Elle reprend la forme du DeuxiĂšme Bureau. Le 26 octobre, 1944, la DGSS est renommĂ©e en Direction gĂ©nĂ©rale des Ă©tudes et recherches. La fin de la guerre approchant, de Gaulle rĂ©flĂ©chit Ă  une modification du nom et de l'organisation de la DGER. Il se place Ă  l'Ă©coute des « aspirations des rĂ©sistants » telles qu'elles furent formulĂ©es au cours des dĂ©bats importants qui avaient eu lieu depuis l'annĂ©e 1943[1].

Lors du Conseil des ministres du 28 dĂ©cembre 1945, la DGER est renommĂ©e Service de documentation extĂ©rieure et de contre-espionnage (SDECE)[2] - [1]. Le service est transfĂ©rĂ© au boulevard Mortier, dans la caserne des Tourelles. Une sĂ©paration stricte est prĂ©vue entre le SDECE et la Direction de la surveillance du territoire : si le premier a pour mission de protĂ©ger la France des opĂ©rations extĂ©rieures de menaces ennemies, la DST a l'entiĂšre compĂ©tence dans le domaine du renseignement intĂ©rieur. Le SDECE subit ainsi la mĂȘme interdiction de renseignement sur le territoire que son ancĂȘtre, le DeuxiĂšme Bureau, avait subi Ă  partir de 1899 au moment de l'affaire Dreyfus[1]. La direction de la DST, crĂ©Ă©e en novembre 1944, est confiĂ©e au rĂ©sistant Roger Wybot[1].

Plan de la caserne des Tourelles, camp d’internement pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1947, la caserne devient le siĂšge du Service de documentation extĂ©rieure et de contre–espionnage (SDECE), puis en 1982 de la Direction gĂ©nĂ©rale de la sĂ©curitĂ© extĂ©rieure (DGSE). Archives nationales de France.

Le 30 décembre 1945, Emmanuel d'Astier de La Vigerie formule des critiques contre le SDECE afin d'obtenir un délai de réflexion de trois mois, au moment du vote des crédits budgétaires à l'Assemblée constituante[1]. Le président de cette assemblée, Vincent Auriol, en a tenu compte en demandant que le SDECE soit contrÎlé par un comité interministériel et que son budget soit placé sous le contrÎle de la commission spéciale de défense nationale[1].

RĂ©seau stay-behind

Le SDECE se donne pour mission de « former un vaste rĂ©seau de cellules dormantes pour former une rĂ©sistance clandestine en cas d’invasion de la France ». Il crĂ©e ainsi le rĂ©seau stay-behind français, qui permet d'exfiltrer des hautes personnalitĂ©s en cas d'invasion soviĂ©tique afin de crĂ©er un gouvernement en exil. Les historiens font rĂ©fĂ©rence Ă  ces plans connus sous des noms divers : « Arc-en-ciel », « Rose des vents » ou « Mission 48 », mais aucune source d'archives ne les confirme[3]. Le rĂ©seau sera supprimĂ© par Pierre Marion Ă  la demande du prĂ©sident de la RĂ©publique François Mitterrand dans les annĂ©es 1980[4].

Épuration politique

En juillet 1947, le SDECE est brutalement Ă©purĂ©. Le 16 juillet, environ 350 fonctionnaires du SDECE sont radiĂ©s ou mutĂ©s d’office en raison de leur orientation politique rĂ©elle ou supposĂ©e[5].

Création du service action

Le colonel Pierre Fourcaud, directeur adjoint du SDECE, veut doter celui-ci d’un service Action. En avril 1946, il demande et obtient de rejoindre le colonel Jacques Morlanne en Asie, qui va monter avec lui ce projet. Toutefois, le directeur du SDECE, le socialiste Henri RibiĂšre, n’est pas trĂšs enthousiaste, estimant que les « opĂ©rations militaires, doivent ĂȘtre laissĂ©s Ă  l’armĂ©e ». Il « craint aussi de voir se former un groupement d’aventuriers difficilement contrĂŽlables et souvent gaullistes qui plus est ». Ce point de vue est partagĂ©.

Toutefois, un « coup de pouce » inattendu provient de l'accord de partenariat stratĂ©gique Blum-Byrnes. Une partie secrĂšte, signĂ©e le 8 mai 1946, concerne les services spĂ©ciaux. Un colonel amĂ©ricain ayant visitĂ© le SDECE avait dĂ©plorĂ© qu’il n’ait pas de « service Action ». Les États-Unis Ă©tant le principal bailleur de fonds de la France, Henri RibiĂšre doit s’incliner et crĂ©er en juin 1946 ce « SA », aussi appelĂ© « service 29 ». Il est basĂ© au 6 boulevard Suchet, au bord du bois de Boulogne. Sa direction est confiĂ©e Ă  Jacques Morlane, promu commandant le 1er juillet 1946.

GrĂšves de 1948

Pendant la grĂšve des mineurs de 1948, les puits sont bloquĂ©s Ă  partir du 4 octobre, amenant le ministre de l'intĂ©rieur Jules Moch Ă  mobiliser 60 000 soldats et policiers avec des chars pour enfoncer les barricades. Le 26 octobre 1948, 300 hommes du service action du SDECE cantonnĂ©s dans les PyrĂ©nĂ©es Ă  Mont-Louis partent en camions Ă  Blois, en vue d'une possible intervention Ă  Paris puis sont redirigĂ©s vers la caserne Schramm d'Arras, dans le Pas-de-Calais, puis vers les mines du Nord. DissimulĂ©s derriĂšre l'uniforme des gardes mobiles, ils vont se dĂ©ployer un peu partout dans la rĂ©gion et notamment Ă  Labourse, Beuvry, NƓux-les-Mines et Barlin[5].

Les officiers contactent les dĂ©lĂ©guĂ©s de la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale du travail, leur disant qu’ils n’essaieront pas d’intervenir contre eux tant qu’aucune attaque n’est tentĂ©e sur les installations stratĂ©giques[6] mais des parachutistes Ă©changeront « quelques coups de feu avec un responsable cĂ©gĂ©tiste local »[7].

Infiltration de l'URSS

De 1949 Ă  1951, programme secret Minos, consistant Ă  envoyer des agents dans les pays sous occupation soviĂ©tique. Sous l'autoritĂ© de François Thierry-Mieg, directeur de cabinet de Henri RibiĂšre, Robert Maloubier et Marcel Pellay pour le service Action, Minos consistait en l’entraĂźnement commando de jeunes volontaires est-europĂ©ens[8]. Jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 1950, plusieurs parachutages pĂ©rilleux eurent lieu derriĂšre le rideau de fer.

Renseignement sur HĂŽ Chi Minh

Le SDECE mĂšne des opĂ©rations dans le cadre de la guerre d'Indochine. Les nĂ©gociations de paix de la confĂ©rence de Fontainebleau de l’automne 1946 sont un Ă©chec relatif. Le prĂ©sident du Conseil, Georges Bidault, confie au SDECE la mission d'espionner HĂŽ Chi Minh. L'objectif est de savoir ce qu'il pense de la confĂ©rence qui a eu lieu, ainsi que de photographier les documents personnels dont il dispose pour mieux connaĂźtre ses positions[9].

Morlanne envoie René Obadia et Goetghebeur sur l'aviso Dumont d'Urville pour lancer la mission. Le SDECE réussit à accéder aux précieux documents et en prend des clichés. Ils sont toutefois presque inutilisables, faute d'une luminosité suffisante[10].

Soutien à l'armée en Indochine

La situation ne s'amĂ©liore pas en Indochine. Le SDECE subit des revers : en 1947, le SA perd une centaine d’hommes, dont trois chefs de groupe: Guy de Wavrant (le 8 septembre), Francis Klotz (le 30 septembre) et Urbain Jolivet de Riencourt (le 30 novembre).

Le SDECE coopÚre avec la CIA en Indochine à partir de l'accession au pouvoir d'Harry S. Truman, favorable à l'endiguement communiste. Des missions Action sont menées en commun, et la CIA fournit au SDECE cent postes radio avant 1952[11].

Lorsque la guerre s'intensifie, le SDECE lance l'opĂ©ration Condor. Elle est dirigĂ©e par le colonel Jean Sassi Ă  DiĂȘn BiĂȘn Phu le .

Guerre d'Algérie

Le SDECE est fortement impliqué dans la Guerre d'Algérie.

Le , le SDECE appuie l'armée française pour détourner l'avion que des leaders algériens (Ahmed Ben Bella, Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Khider et Mostefa Lacheraf) prenaient en direction de Tunis. L'opération est menée par Jean-Baptiste Allemand, alias colonel Germain, délégué du SDECE pour l'Afrique du Nord[12].

En 1956, le SDECE lance l'opĂ©ration Oiseau bleu. Le SDECE envisage de dĂ©tacher de la rĂ©bellion du FLN plusieurs centaines de Kabyles puis de les transformer en commandos clandestins, opĂ©rant avec des tenues et des armes analogues Ă  celles de l'ALN, qui est le bras armĂ© du FLN. Ils seraient ainsi chargĂ©s de mettre en Ɠuvre un vĂ©ritable « contre-maquis » en Kabylie. L'opĂ©ration est un Ă©chec cuisant, les armes fournies par le SDECE finissant par ĂȘtre utilisĂ©es par le FLN.

En réponse à l'échec de l'opération Oiseau bleu, le SDECE met en oeuvre la Bleuite, aussi appelée le « complot bleu ». Il s'agit d'une opération d'infiltration et d'intoxication à grande échelle, montée à partir de 1957. L'opération dure jusqu'en 1959.

Opérations au Québec

Le SDECE mÚne des opérations au Québec[13].

Renseignement aux Etats-Unis

Dans les annĂ©es 1950, le SDECE ne dispose que d'un agent Ă  Washington. Il a peut-ĂȘtre Ă©tĂ© retournĂ© par James Jesus Angleton[14].

Tentative de neutralisation de Nasser

Le SDECE est chargé, en 1956, de neutraliser Gamal Abdel Nasser à Port-Saïd. L'opération est finalement annulée[15].

Lutte contre les trafics d'arme en Méditerranée

L'armĂ©e navale repĂšre en octobre 1956 un yacht transportant un stock important d'armes en AlgĂ©rie, qui serait en provenance d'Égypte. ConsidĂ©rant que Gamal Abdel Nasser soutient la rĂ©bellion algĂ©rienne, le SDECE est chargĂ© d'infiltrer les milieux de trafiquants d'armes de la MĂ©diterranĂ©e. Le service est soupçonnĂ© d'opĂ©rations arma car plusieurs cargaisons d'armes sont coulĂ©s entre 1956 et 1960[11].

Toutefois, le SDECE ne coule aucun navire soviĂ©tique, peut-ĂȘtre pour des raisons diplomatiques. L'URSS achemine ainsi des armes au Maroc qui les livre ensuite au FLN[11].

Présidence de Charles de Gaulle

Réformes et ménage

Le retour au pouvoir de Charles de Gaulle est marquĂ© par des rĂ©formes importantes dans les services de renseignement. Le SDECE est lui-mĂȘme touchĂ©, les principaux cadres Ă©tant renvoyĂ©s[14].

Affaire Martel

Anatoli Golitsyne, un transfuge du KGB, est emmenĂ© aux Etats-Unis en 1961. Il est questionnĂ© par la CIA, et rĂ©vĂšle que le SDECE serait infiltrĂ© par le KGB, qui disposerait mĂȘme d'une taupe au sein du cabinet du prĂ©sident de la RĂ©publique. L'affaire Martel qui en dĂ©coule sĂšme le trouble au sein du SDECE[14].

Affaire Ben Barka

Le service est impliqué dans plusieurs affaires qui secouent la CinquiÚme République dans les années 1960. La plus importante d'entre elles est l'affaire Ben Barka.

Le , un informateur du SDECE nommé Antoine Lopez participe à l'arrestation de l'opposant marocain Mehdi Ben Barka. Ce dernier sera assassiné dans des circonstances troubles et son corps ne sera jamais retrouvé. Le colonel Marcel Le Roy, dit Finville, est injustement mis en cause. Mais compromis tout au long de l'affaire, le SDECE sera rattaché en janvier 1966 au ministÚre des Armées dirigé par Pierre Messmer.

Opération en Afrique

Le SDECE met en place l'opération Persil, une action de déstabilisation du régime guinéen de Sékou Touré par l'inondation du pays de faux billets et le soutien aux maquis du Fouta-Djalon depuis la frontiÚre sénégalaise[16].

Le SDECE est soupçonné d'avoir organisé l'assassinat à GenÚve en 1960 de Félix Moumié, militant nationaliste et opposant camerounais.

Le SDECE aurait apporté son soutien aux séparatistes biafrais en 1968 (Nigeria).

Guerre d'Algérie

Le SDECE réalise plusieurs opérations dites homo entre 1959 et 1962[17].

Autres opérations

Infiltration et soutien des mouvements sĂ©paratistes quĂ©bĂ©cois dans le cadre de l'opĂ©ration Assistance et coopĂ©ration technique ou opĂ©ration Ascot. « Des agents reconnus de l'organisation Foccart, comme Philippe Rossillon, Raymond Meunier ou Christian Pradel, accomplissent diverses missions sous la couverture de l'opĂ©ration Ascot. Les activitĂ©s des rĂ©seaux Foccart ne se limitent pas au continent africain. Philippe Rossillon, ancien Ă©lĂšve de l'École nationale d'administration, animateur du groupe des 'planistes' de 'Patrie et ProgrĂšs', avait Ă©tĂ© chargĂ© par les services de Jacques Foccart d'entretenir la tension au Canada en utilisant les mouvements sĂ©paratistes du QuĂ©bec. Rossillon parcourut les diffĂ©rentes provinces canadiennes avec d'autres agents de Foccart, comme Edgar Chaumette, Jean-Luc Gaillardere et Tom Bailby. Ces deux derniers agents n'apparaissent pas dans l'ouvrage de Claude Faure (2004) et le premier serait en fait RenĂ© Chaumette. Il Ă©tablit des contacts trĂšs Ă©troits avec le Front de libĂ©ration du QuĂ©bec et d'autres mouvements comme celui d'Adrien Arcand. En 1968, Philippe Rossillon est arrĂȘtĂ© par les services de police canadiens et immĂ©diatement dĂ©savouĂ© par ses employeurs. Selon certaines informations, Rossillon aurait Ă©tĂ© confondu par des preuves aimablement fournies par ses propres patrons. »[18]

Renseignement aux États-Unis

EnquĂȘte au sein de l'administration Nixon afin de connaĂźtre la date de la prochaine dĂ©valuation du dollar et permettre Ă  la France d'en tirer parti[19].

Présidence de Georges Pompidou

Nomination

Alexandre de Marenches est nommé directeur du SDECE en 1970 par Georges Pompidou dans l'objectif de réformer en profondeur le service, qui a trempé dans l'affaire Markovic qui a humilié personnellement le président Pompidou et sa femme.

SĂ©curisation de l'ambassade de France en Pologne

Les services de sĂ©curitĂ© du SDECE mĂšnent une enquĂȘte dans les nouveaux locaux de l'ambassade de France en Pologne, et dĂ©couvrent qu'ils ont Ă©tĂ© truffĂ©s de micros. Une lettre d'Alexandre de Marenches Ă  Michel Jobert, ministre des Affaires Ă©trangĂšres, permet de lancer une opĂ©ration de sĂ©curisation. Une Ă©quipĂ© dĂ©diĂ©e Ă  ces missions, dite Ă©quipe Aspiro, est envoyĂ©e Ă  Varsovie avec trois cents kilo de matĂ©riel[11].

Présidence de Valéry Giscard d'Estaing

Montée en puissance du service

De Marenches lutte auprÚs de ses supérieurs hiérarchiques pour que le SDECE obtienne des augmentations de budget en vue de recruter les diplÎmes des grandes écoles, qu'il voit comme une façon de régénérer ses troupes et engendrer une montée en puissance du service. Le budget au début de son mandat est de 70 millions de francs ; Marenches le fera monter jusqu'à 400 millions lors de sa derniÚre année[20].

Marenches réorganise le service action, élabore une stratégie basée sur la lutte contre l'empire communiste soviétique qu'il voit comme l'ennemi principal. Il autorise des missions de renseignement sur les communistes à la fois en dehors du territoire national et en son sein. Il fonde le Safari Club pour insérer le SDECE dans un réseau mondial de services de renseignement[20].

Le bilan d'Alexandre de Marenches Ă  la tĂȘte du SDECE reste plutĂŽt positif, aucun scandale n'Ă©claboussant le service durant son mandat, le statut du personnel Ă©tant revalorisĂ©, et les moyens techniques et humains considĂ©rablement accrus. Le SDECE a toutefois trĂšs peu investi dans les moyens informatiques et d'interception, provoquant un retard que les directeurs suivants devront combler.

Subversion en RĂ©publique centrafricaine

Soutien Ă  un coup d'État contre l'empereur Jean-Bedel Bokassa en RĂ©publique centrafricaine (opĂ©ration Caban) et mise en place d'un gouvernement pro-français (opĂ©ration Barracuda, exĂ©cutĂ©e, elle, par des soldats rĂ©guliers) en 1979[21].

Lutte anti-communiste au ZaĂŻre

En 1978, le Zaïre est menacé par l'Angola voisine, soutenue par l'URSS. Le 14 mai 1978, le SDECE informe que la situation dans le sud du Zaïre est « trÚs sérieuse », le service ayant repéré « deux bataillons de Katangais, venant de la Zambie voisine », qui ont lancé des attaques. L'opération Bonite est ainsi lancée par le président Valéry Giscard d'Estaing[11].

Subversion en Libye

Soutien à des tentatives en 1977 et août 1980 de renversement du colonel Kadhafi par des militaires libyens.

Présidence de François Mitterrand

DĂ©mission d'Alexandre de Marenches

Lorsqu'il est élu Président de la République, François Mitterrand propose à de Marenches de rester, mais ce dernier refuse de servir un président socialiste, et quitte son poste. Il intervient par la suite dans les médias et révÚle que le service détient des archives classifiées datant de la Seconde guerre mondiale relatives à Klaus Barbie et à Paul Touvier. Le service nie, mais l'information sera par la suite confirmée par Pierre Siramy[22].

Commande présidentielle

Le président François Mitterrand doit décider, aprÚs la fin du rÚgne de dix ans d'Alexandre de Marenches, d'un successeur. Son choix se porte sur Pierre Marion, haut fonctionnaire et polytechnicien qui, dans le cadre de sa présidence d'Air France, a déjà eu affaire au SDECE[23]. Le président lui confie dans un premier temps la mission de dresser un tableau détaillé de l'état du SDECE, qu'il juge médiocre[4].

Le rapport de Marion montre que les analyses du service sont connues pour manquer de rigueur et que leurs renseignements étaient insuffisants. En plus de cela, le service a dérapé avec des affaires qui ont secoué la République quelques années plus tÎt. 80% des postes du service à l'étranger sont accrédités auprÚs des autorités du pays et de leurs services de renseignements, ils sont donc quasiment incapables de mener des recherches et de l'espionnage en autonomie[4].

Marion remet son rapport au président à la mi-janvier 1982, et tranche en faveur d'une refondation du SDECE, accompagnée d'un changement de nom pour marquer la modernisation du service. Le SDECE est renommé par décret le 2 avril 1982[24] en DGSE, à la demande de Marion[4].

L'attentat de la rue des rosiers, en aoĂ»t 1982, que ses services n'ont pas pu empĂȘcher, arrive au mĂȘme moment oĂč Marion, qui se plaint des obstacles politiques Ă  son action et des concurrences stĂ©riles entre les services, dĂ©cide de dĂ©missionner[23]. Il est donc restĂ© moins d'un an en poste. MalgrĂ© la briĂšvetĂ© de son passage au service, le mandat de Pierre Marion est marquĂ© par des chantiers importants qui modifient la structure, le fonctionnement, et la qualitĂ© des travaux du service.

Modernisation à marche forcée

Par la DĂ©cision gĂ©nĂ©rale no 1, le directeur Pierre Marion entreprend une modernisation Ă  marche forcĂ©e des services. Il crĂ©e par le texte organique du 18 aoĂ»t 1981 une division Plan Prospective Évaluation, qui « Ă©laborera les plans de renseignement, de contre-espionnage et d'action, et prĂ©parera des synthĂšses et analyses de situation »[23]. Il crĂ©e « une Ă©valuation hebdomadaire des Ă©vĂšnements internationaux, interprĂ©tation prospective par rapprochements et interprĂ©tations des faits et des renseignements »[4].

L'Úre Marion est également marquée par l'informatisation du service, la création d'une direction dédiée au renseignement économique, et la démilitarisation progressive de la maison. Il modifie sa politique de ressources humaines : le recrutement de civils, issus de l'université puis des Grandes écoles, augmente. Un programme de recrutement et de formation est mis en place. Sont ainsi engagés des ingénieurs, des économistes, des géographes, des linguistes, etc.

Il rattache le service de Sécurité, qui s'occupe de la surveillance et protection des personnels, des installations et des ambassades, à la Direction générale. Il redynamise la division du contre-espionnage, ses tùches et responsabilités sont reformulées, et ses effets sont augmentés de 50%. Il crée en son sein la division Contre-subversion.

Pierre Marion refuse que la DGSE s'occupe de protĂ©ger Mazarine Pingeot, fille cachĂ©e du prĂ©sident Mitterrand. Ce dernier fait ainsi crĂ©er une cellule ad hoc basĂ©e Ă  l’ÉlysĂ©e, ce qui conduira Ă  l'affaire des Ă©coutes de l'ÉlysĂ©e.

Suppression du réseau stay-behind

Pierre Marion découvre l'existence de la branche française du réseau clandestin stay-behind. Il en informe le président de la République, qui n'en avait pas été mis au courant. AprÚs avoir testé l'efficacité du réseau en se faisant exfiltrer par le port de Marseille, Marion décide, avec le président, de la suppression du réseau[4].

Renseignement en URSS

Marion se rend compte que le service est dĂ©pourvu d'agents dans les pays du bloc soviĂ©tique, et a cessĂ© d'espionner les États-Unis. Marion envoie des agents de l'autre cĂŽtĂ© du rideau de fer[25].

Renseignement aux Etats-Unis

Marion relance l'espionnage aux États-Unis, qui avait Ă©tĂ© en grande partie abandonnĂ© sous les prĂ©sidences prĂ©cĂ©dentes. Il fait ainsi infiltrer des grandes entreprises amĂ©ricaines par des espions de la DGSE[15]. Cette dĂ©cision sera Ă  l'origine d'un scandale Ă  la fin des annĂ©es 1980, lorsque le Federal Bureau of Investigation dĂ©couvrira l'espionnage industriel des services français.

Poursuite de la restructuration

Marion est remplacĂ© par l'amiral Pierre Lacoste. Il est nommĂ© le 12 novembre 1982, et entreprend de continuer la modernisation du service en s'appuyant sur les ingĂ©nieurs recrutĂ©s par son prĂ©dĂ©cesseur dans le vivier des polytechniciens. Il entreprend l'extension de l'utilisation de l'informatique, et fait rĂ©nover les locaux du boulevard Mortier[26]. Il alerte le PrĂ©sident via son ami François de Grossouvre sur les "imprudences" commises par la cellule de l’ÉlysĂ©e[26]. Lacoste dĂ©cide de rĂ©tablir le dialogue avec le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres, considĂ©rant que les deux devaient travailler main dans la main et partager avec l'autre son expertise propre, comme c'est le cas au Royaume-Uni, oĂč le MI5 est rattachĂ©e au Foreign Office.

Affaire du Rainbow Warrior

Il est responsable de l'opĂ©ration Satanic qui a dĂ©truit le Rainbow Warrior en 1985 et donnĂ© naissance Ă  l'affaire du Rainbow Warrior. Si Lacoste n'Ă©tait pas convaincu de l'opĂ©ration, lui privilĂ©giant une formule plus douce qui aurait consistĂ© Ă  polluer le gasoil du Rainbow Warrior pour l'empĂȘcher de prendre le large, il est considĂ©rĂ© comme responsable et est limogĂ© le 19 septembre 1985.

Modernisation sous René Imbot

RenĂ© Imbot lui succĂšde. La DGSE enquĂȘte sur les sources de la presse qui ont informĂ© Le Monde de la responsabilitĂ© du service dans l'affaire du Rainbow Warrior.

Imbot réorganise le service et le modernise. Il recrée le 11e régiment parachutiste de choc qui avait été dissous en 1963. Entretenant des relations tendues avec Jacques Chirac lors de la premiÚre cohabitation, il est remercié en 1987 pour avoir refusé de reprendre à la DGSE Jean-Charles Marchiani et pour avoir refusé d'envoyer le 11e régiment parachutiste de choc en Nouvelle-Calédonie[25]. Il est remplacé par le général François Mermet, à la demande de Chirac et avec le soutien du ministre André Giraud.

Arrivant en poste en décembre 1987, Mermet doit améliorer le fonctionnement du service. L'opération du Rainbow Warrior a été un échec retentissant qui pÚse encore sur la réputation du service. Le président Mitterrand confie à Mermet que sa déception envers la DGSE est telle qu'il l'aurait dissoute si Charles Hernu ne s'y était pas opposé. Mermet restructure donc le service.

La DGSE mĂšne en 1988 une enquĂȘte sur l'affaire de l'assassinat de Dulcie September dans les jours qui suivent le meurtre pour dĂ©terminer si d'anciens membres du service action Ă©taient impliquĂ©s dans l'assassinat[22].

PĂ©rennisation de la DGSE

En mars 1989, Mermet est remplacé par Claude Silberzahn[27]. Le président Mitterrand rompt avec la tradition qui voulait que le directeur de la DGSE soit un militaire. La décision de nommer un préfet est prise par Mitterrand dans le but de punir l'armée pour son insubordination à la suite de la publication de quarante cinq généraux, quelques jours avant l'élection présidentielle de 1988, d'un article à charge contre le président[15].

Silberzahn crĂ©e la Direction des opĂ©rations (DO), qui regroupe le service Action, chargĂ© de la planification et de la mise en Ɠuvre des opĂ©rations clandestines, le service Mission (DO SM), chargĂ© de la recherche de renseignement par moyens humains (officiers traitants) dans les zones oĂč la DGSE n’a pas de poste normal, le service Assistance (DO ASS), spĂ©cialisĂ© dans la formation de services spĂ©ciaux Ă©trangers, et le service OpĂ©rations (SO), spĂ©cialisĂ© dans le vol d’informations Ă©trangĂšres mais sur le territoire français (cambriolage de chambres d'hĂŽtels, surveillance de courrier, ouverture de valise diplomatique, etc.)[28].

Il bĂ©nĂ©ficie du soutien du Premier ministre Michel Rocard, avec lequel il coordonne la rĂ©forme des services. Rocard s'intĂ©resse Ă  la DGSE dans le but de rĂ©investir le champ des affaires Ă©trangĂšres, dont le prĂ©sident Mitterrand et le ministre des Affaires Ă©trangĂšres Roland Dumas le privent. Les informations de la DGSE, transmises directement Ă  Matignon, lui permettent de plus s'impliquer dans le "prĂ© carrĂ©" prĂ©sidentiel[15]. La marque principale de Silberzahn Ă  la tĂȘte du service est la re-crĂ©ation de la direction de la stratĂ©gie au sein du service, hĂ©ritier de la division Plan Prospective Evaluation de Pierre Marion. Il quitte ses fonctions en 1993.

Le 7 juin 1993 est nommé Jacques Dewatre, également préfet. Il est le responsable resté le plus longtemps à son poste sur la période "DGSE", pour une durée de sept ans. Il quitte ses fonctions en mars 2000.

Renseignement électromagnétique

La DGSE investit dans les années 1980 dans le renseignement technique, visant à améliorer la capacité d'interceptions et d'écoutes. Ainsi, dÚs le début des années 1990, elle dispose d'un des meilleurs systÚmes d'écoutes du monde[15].

Établissement de relations avec les services de renseignement chinois

La DGSE met en place en 1986 un canal de communication et de coopération avec les services de renseignement chinois. Le général Imbot, qui dirige la DGSE, envoie alors son fils, Thierry Imbot, pour occuper ce poste[15].

Coup d’État au Tchad

En 1990, la France s'oppose à HissÚne Habré, dirigeant du Tchad. Celui-ci s'était allié avec la CIA pour constituer la force Haftar destinée à renverser Mouammar Kadhafi[29]. La DGSE s'allie avec Kadhafi et soutient et finance le dissident Idriss Déby[15].

Opérations en Angola

Durant la premiÚre cohabitation, la DGSE a soutenu, avec la validation du Premier ministre Jacques Chirac, l'UNITA de Jonas Savimbi en Angola, car il s'agissait d'un mouvement pro-occidental. La DGSE a livré des roquettes antichars RAC-112 APILAS, ainsi que des mines antipersonnel, dont l'exportation était proscrite[15].

Présidence de Jacques Chirac

Nomination

Lui succĂšde Jean-Claude Cousseran, qui est le premier diplomate de carriĂšre Ă  diriger le service. Il avait Ă©tĂ© dĂ©tachĂ© entre 1989 et 1992 Ă  la DGSE en tant que directeur de la direction de la stratĂ©gie crĂ©Ă©e par Silberzahn. Il est nommĂ© d'un accord commun entre le chef de l’État et le chef du gouvernement sous la troisiĂšme cohabitation[25].

Cousseran met aussi en place en 2000[30] ou en 2001[31] le centre de situation, chargé de traiter les crises en temps réel : il a pour but de rassembler le renseignement de toutes sources et de permettre au directeur général de diriger la recherche et la production de renseignement.

Création de l'Alliance Base

Les attentats du 11 septembre 2001 provoquent une onde de choc au sein de la CIA, qui se rend compte de la faiblesse des réseaux au Moyen Orient. A la demande de George W. Bush, un service de coopération contre-terroriste est créé en plein Paris sous le nom d'Alliance Base. La CIA et la DGSE partagent des renseignements, permettant de faire progresser la lutte antiterroriste plus rapidement. La CIA peut ainsi réorienter en douceur son activité vers le Moyen-Orient [25].

Affaire du compte japonais

La DGSE est à l'origine du déclenchement de l'affaire du compte japonais de Jacques Chirac. Une source douteuse soutient au poste de la DGSE à Tokyo que Jacques Chirac disposerait d'un compte en banque bien fourni dans un établissement bancaire japonais réputé proche des yakuza. L'information, fausse, n'est pas recoupée, et fuite dans la presse. Considéré comme responsable, Cousseran est écarté en juillet 2002, avec Gilbert Flam et quelques autres fonctionnaires.

AprÚs l'affaire du compte japonais de Jacques Chirac, le sérieux et la crédibilité de la DGSE n'est plus remise en question et le service se normalise.

Libération d'otages

Cousseran est remplacĂ© par Pierre Brochand, qui reste six ans Ă  la tĂȘte du service. La DGSE dĂ©veloppe son activitĂ© de libĂ©ration d'otages du fait de l'intensification de la menace terroriste. Le service sauve les journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot en Irak le 21 dĂ©cembre 2004, puis la journaliste Florence Aubenas en Irak le 12 juin 2005.

EnquĂȘte sur les armes de destruction massive en Irak

La DGSE est mobilisĂ©e en amont de la Guerre d'Irak. Afin de lancer une guerre au Moyen-Orient, les Etats-Unis prĂ©tendent que l'Irak dĂ©tient des armes de destruction massive. Jacques Chirac demande Ă  la Direction Technique, qui est chargĂ©e de l'imagerie satellitaire, de vĂ©rifier l'information. Confirmant qu'il n'y a aucune arme de destruction massive en Irak, Jacques Chirac prend la dĂ©cision de ne pas s'impliquer dans l'Irak et de s'opposer aux États-Unis.

Présidence de Nicolas Sarkozy

Nomination

Erard Corbin de Mangoux lui succĂšde en 2008 et ce jusqu'Ă  2013.

Opération de libération de Denis Allex

Son mandat est marqué par le kidnapping de l'agent Denis Allex à Mogadiscio en 2009. Une opération de sauvetage est mise en place par le Service action en 2013, qui se solde par la mise à mort d'Allex par ses geÎliers.

Dissolution de l'Alliance Base

L'Alliance Base est dissoute en 2009 à la suite d'une mésentente entre le président Obama et la communauté du renseignement.

EnquĂȘte dans les paradis fiscaux

La DGSE lance des opĂ©rations d'enquĂȘte sur les paradis fiscaux oĂč transite de l'argent sale pouvant mettre en danger les intĂ©rĂȘts supĂ©rieurs du pays. Certains banquiers ou avocats d'affaires sont approchĂ©s. Maxime Renahy occupe notamment un rĂŽle de source Ă  Jersey[32].

Présidence de François Hollande

Nomination

Le président François Hollande décide de le remplacer dÚs son élection, le considérant comme trop sarkozyste[33].

L'énarque Bernard Bajolet, ambassadeur de carriÚre et arabophone, est nommé en 2013 et reste à ce poste jusqu'en 2017 ; il est maintenu aprÚs 2016 malgré sa limite d'ùge du fait de ses performances au service[34].

DĂ©tection du piratage des ordinateurs de l’ÉlysĂ©e par la NSA

La DGSE remarque, aux alentours de la période de la passation des pouvoirs entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, que les ordinateurs de l'Elysée ont été infectés par un virus informatique qui siphonne leurs contenus. La Direction technique est mise sur le coup, et remonte jusqu'à la NSA. Bernard Barbier est envoyé à Washington pour en parler avec Keith B. Alexander[15].

Infiltration informatique d'ordinateurs iraniens

La DGSE met au point un logiciel de surveillance appelé Babar, implanté à partir de 2013 dans des ordinateurs du réseau nucléaire iranien afin d'obtenir des renseignements sur l'évolution de la construction de bombes atomiques en Iran[15].

Neutralisation de terroristes

Il perpétue l'action antiterroriste de ses prédécesseurs. Entre 2016 et 2017, la DGSE a été impliquée dans le ciblage et le meurtre de 40 terroristes en Irak, en Syrie, et au Sahel[35].

Opération Black Star

L'opération Black Star est menée par le Service action pour exfiltrer Denis Allex, pris en otage par les Shebabs de Somalie. L'opération échoue et Allex est tué[15].

Traque des shebab en Somalie

AprÚs l'assassinat de Denis Allex, la DGSE met en place une opération de traque et de démantÚlement des shebab somaliens. Elle met sur écoute l'entourage de Mokhtar Ali Zubeyr, chef des shebab. Elle transmet des informations concernant sa localisation au Pentagone, qui, en coopération avec la France, neutralise Zubeyr[15].

Opérations antiterroristes en Libye

En Libye, la DGSE a apportĂ© son soutien au marĂ©chal Haftar dans les grandes villes du pays oĂč les islamistes s'Ă©taient implantĂ©s, Ă  savoir Benghazi et Derna. Selon un cadre de la DGSE, le service français a « mis une sacrĂ©e raclĂ©e aux terroristes »[15]. La DGSE entraĂźne et protĂšge des zones clefs de la zone dirigĂ©e par Haftar face Ă  la zone adverse, permĂ©able Ă  l'islamisme des FrĂšres musulmans[15].

EnquĂȘte sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie

Durant la guerre civile syrienne, la DGSE est déployée sur le terrain afin de vérifier les allégations d'armes chimiques pendant la guerre civile syrienne. Elle détermine en 2013 que des armes chimiques ont bien été utilisées[15].

Présidence d'Emmanuel Macron

Nomination

Un intĂ©rim de Jean-Pierre Palasset permet de faire la jonction avec Bernard ÉmiĂ©, qui prend la tĂȘte de la DGSE en sur nomination d'Emmanuel Macron, nouvellement Ă©lu prĂ©sident de la RĂ©publique. En 2019, la DGSE dispose de 7 000 agents, dont 1 000 militaires affectĂ©s au Service action[15].

Ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2017

EmiĂ© mĂšne une enquĂȘte sur l'Ă©lection prĂ©sidentielle et conclut que la Russie a tentĂ© d'influencer l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2017 en France, en appuyant les candidats d'extrĂȘme droite sur les rĂ©seaux sociaux[36].

Affaire des Barbouzes

Pendant cette pĂ©riode, le service est touchĂ© par l'affaire des barbouzes de la DGSE dans laquelle sont impliquĂ©s deux gardiens du camp d’entraĂźnement du service Action de la DGSE Ă  Cercottes.

Déménagement

En , lors d'une visite au siÚge du boulevard Mortier, le président Emmanuel Macron annonce le déménagement prochain de la DGSE au fort Neuf de Vincennes, situé à Paris dans le 12e arrondissement[37].

Voir aussi

Notes et références

  1. "Les services secrets gaullistes à l'épreuve de la politique (1940-1947)" par Sébastien Laurent, dans Politix, revue des sciences sociales du politique en 2001, à la suite d'une communication en séminaire de doctorat à l'Université de Paris-X-Nanterre en avril 2000.
  2. Claude Faure, « Bref historique des services de renseignement et de sĂ©curitĂ© français contemporains », Revue historique des armĂ©es, no 247,‎ , p. 70–81 (ISSN 0035-3299, lire en ligne, consultĂ© le ).
  3. "Mythes et rĂ©alitĂ©s d’une stratĂ©gie « stay-behind » au dĂ©but de la guerre froide (1945-1954)" le 22 avril 2016 par Elie Tenembaum, pour le site « Fragments sur les temps prĂ©sents », crĂ©Ă© en 2008 avec Nicolas Lebourg, Sylvain CrĂ©pon, GaĂ«l Brustier, Jean-Yves Camus, StĂ©phane François, et Olivier Dard .
  4. Pierre Marion, La mission impossible : Ă  la tĂȘte des Services Secrets, Paris, Calmann-LĂ©vy, , 259 p. (ISBN 2-7021-1970-0).
  5. "Le colonel Morlanne (V) : le SA dans la guerre froide"
  6. "Histoire politique des services secrets français" par Roger Faligot, Jean Guisnel et Rémi Kauffer, aux éditions La Découverte en 2012
  7. "Le 11Úme choc", par Erwan Bergot, aux Presses de la Cité, en février 1986
  8. NC, « "Grandes figures des services spéciaux: Marcel Pellay" », sur Blog historique Devis,
  9. Faligot et Krop 1985, p. à préciser.
  10. Le colonel Morlanne (III) : naissance et structuration du Service Action
  11. Bruno Fuligni (dir.), Dans les archives inédites des services secrets, Paris, Folio, (ISBN 978-2070448371)
  12. Thierry Vareilles, Encyclopédie du terrorisme international, Paris/Montréal (Québec)/Budapest etc., L'Harmattan, coll. « Culture du renseignement », , 549 p. (ISBN 2-7475-1301-7, lire en ligne), p. 60.
  13. Roger Faligot et Rémi Kauffer, Histoire politique des services secrets français : de la Seconde guerre mondiale à nos jours, Paris, La Découverte, impr. 2013, cop. 2012, 738 p. (ISBN 978-2-7071-7771-1).
  14. Frédéric Charpier, La CIA en France. 60 ans d'ingérence dans les affaires françaises: 60 ans d'ingérence dans les affaires françaises, Editions du Seuil, (ISBN 978-2-02-115753-6, lire en ligne)
  15. Jean Guisnel, Histoire secrĂšte de la DGSE, Paris, Robert Laffont, 378 p. (ISBN 978-2-221-24028-1).
  16. Pascal Airault et Jean-Pierre Bat, Françafrique : OpĂ©rations secrĂštes et affaires d’État, Paris, Tallandier, , 205 p. (ISBN 979-10-210-1877-8), p. 54.
  17. « 135 personnes Ă©liminĂ©es par le SDECE en 1960 », L'HumanitĂ©,‎ (lire en ligne).
  18. Patrice Chairoff, Dossier B... comme Barbouzes, Paris, Alain Moreau, , p. 94-95.
  19. Ockrent, Christine., Dans le secret des princes, Stock, (ISBN 2-253-04293-5)
  20. Jean-Christophe Notin, Le maĂźtre du secret : Alexandre de Marenches, Paris, Tallandier, 555 p. (ISBN 979-10-210-3129-6).
  21. Stephen Smith et Géraldine Faes, Bokassa Ier : un empereur français, Paris, Calmann-Lévy, (ISBN 978-2-7021-3028-5 et 2-7021-3028-3).
  22. Pierre Siramy, 25 ans dans les services secrets, Paris, Flammarion, , 341 p. (ISBN 978-2-08-123261-7).
  23. Pierre Marion, MĂ©moires de l'ombre : Un homme dans les secrets de l'Etat, Flammarion, (ISBN 2-08-067692-X).
  24. Décret no 82-306 du 2 avril 1982 portant création et fixant les attributions de la direction générale de la sécurité extérieure., (lire en ligne).
  25. Vincent Nouzille, Les tueurs de la République : assassinats et opérations spéciales des services secrets : document, Paris, J'ai lu, dl 2016, 408 p. (ISBN 978-2-290-12212-9).
  26. Pierre Lacoste, Un amiral au secret, Paris, Flammarion, , 220 p. (ISBN 2-08-067416-1).
  27. Philippe Leymarie, « La mue des agents français de l'ombre... », sur Le Monde diplomatique, (consulté le ).
  28. « ArrĂȘtĂ© du 21 dĂ©cembre 2012 portant organisation de la direction gĂ©nĂ©rale de la sĂ©curitĂ© extĂ©rieure | Legifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consultĂ© le ).
  29. Claude Silberzahn et Jean Guisnel, Au cƓur du secret: 1500 jours aux commandes de la DGSE, 1989-1993, Fayard, (ISBN 978-2-213-59311-1, lire en ligne)
  30. Le Point magazine, « Le Point – ActualitĂ© Politique, Monde, France, Économie, High-Tech, Culture », sur Le Point.fr (consultĂ© le ).
  31. « L’art du renseignement », ArmĂ©es d'aujourd'hui, no 276,‎ dĂ©cembre 2002 - janvier 2003.
  32. Maxime RĂ©nahy, LĂ  oĂč est l'argent, (ISBN 978-2-35204-751-3)
  33. Gérard Davet, "Un président ne devrait pas dire ça...", , 672 p. (ISBN 978-2-234-07527-6).
  34. « La petite manƓuvre de Hollande pour prolonger un proche Ă  la tĂȘte de la DGSE », sur Marianne, (consultĂ© le ).
  35. « How France strove to eliminate terrorists on its ‘kill list’ », sur www.irishtimes.com (consultĂ© le ).
  36. (en-US) Emily Tamkin, « French Intelligence Agency Braces for Russian Bots to Back Le Pen », sur Foreign Policy (consulté le ).
  37. « Val de Marne : la DGSE va quitter Paris pour Vincennes », sur Les Echos, (consulté le ).
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