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Hocine AĂŻt Ahmed

Hocine AĂŻt Ahmed (en kabyle: ┃┓┙┉┏ ⎰├ ┃┎⎻⎷, en arabe : Ű­ŰłÙŠÙ† ŰąÙŠŰȘ ŰŁŰ­Ù…ŰŻ), nĂ© le Ă  AĂŻt Yahia (Ain-El-Hammam), dans l'actuelle wilaya de Tizi Ouzou, en AlgĂ©rie, et mort le Ă  Lausanne, en Suisse, est un homme politique algĂ©rien.

Hocine AĂŻt Ahmed
Illustration.
Hocine AĂŻt Ahmed en 1965.
Fonctions
Président du Front des forces socialistes[N 1] - [1]
–
(49 ans, 7 mois et 22 jours)
Prédécesseur Création du parti
Successeur Instance présidentielle collégiale
Député
–
(11 mois et 26 jours)
Élection 20 septembre 1962
Groupe politique FLN
Ministre d'État du Gouvernement provisoire de la RĂ©publique algĂ©rienne
–
(4 ans et 8 jours)
Président Ferhat Abbas
Benyoucef Benkhedda
Gouvernement 1er Gouvernement provisoire de la République algérienne
2e Gouvernement provisoire de la République algérienne
3e Gouvernement provisoire de la République algérienne
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Aït Yahia (Ain-El-Hammam) Kabylie, Algérie
Date de dĂ©cĂšs (Ă  89 ans)
Lieu de décÚs Lausanne (Suisse)
Nationalité Algérienne
Parti politique PPA (1942-1946)
MTLD (1946-1954)
FLN (1954-1963)
FFS (1963-2015)
DiplÎmé de Université de Lausanne
Université Nancy-II
Religion Islam

DĂšs l'Ăąge de 16 ans, il rejoint le Parti du peuple algĂ©rien (PPA), dont il devint rapidement un des dirigeants les plus en vue. Membre fondateur de l'Organisation spĂ©ciale, qu'il pensa et dont il prit la direction Ă  la mort de Mohamed Belouizdad. C'est Ă  ce titre qu'il prĂ©sente au ComitĂ© Central du parti rĂ©uni Ă  Zeddine le rapport du mĂȘme nom, oĂč il dĂ©montra l'inĂ©luctabilitĂ© de la lutte armĂ©e et dĂ©finit les meilleurs moyens pour la rĂ©ussite de celle-ci. ExilĂ© au Caire, il fait partie des 9 dirigeants du Front de libĂ©ration nationale historique dont il sera le fer de lance de la diplomatie durant toutes les annĂ©es de lutte pour l'indĂ©pendance. Hocine AĂŻt Ahmed dĂ©missionne du gouvernement provisoire de la RĂ©publique algĂ©rienne (GPRA) et de tous les organes du nouveau pouvoir au lendemain de l'indĂ©pendance lors de la crise dite de l'Ă©tĂ© 1962, mais garde son mandat de dĂ©putĂ© Ă  l'AssemblĂ©e constituante oĂč il mĂšne un travail acharnĂ© pour le pluralisme et la dĂ©mocratie. Mis en minoritĂ©, il crĂ©e en , le Front des forces socialistes (FFS), qui rĂ©clame le pluralisme politique face au verrouillage de la vie politique imposĂ© par le systĂšme du Parti unique.

ArrĂȘtĂ© et condamnĂ© Ă  mort en 1964, il s'Ă©vade de la prison d'El-Harrach le . ExilĂ© en Suisse, il ne retourne en AlgĂ©rie qu'aprĂšs les Ă©meutes de 1988 mais quitte de nouveau son pays aprĂšs l'assassinat du prĂ©sident Mohamed Boudiaf, en 1992.

Il revient par la suite à plusieurs reprises en Algérie, notamment à l'occasion du 50e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération (), et lança plusieurs initiatives politiques de sortie de crise qui seront rejetées ou simplement ignorées par le pouvoir en place.

Biographie

Premier engagement politique et début de la lutte armée

À 16 ans, encore lycĂ©en, il adhĂšre au Parti du peuple algĂ©rien[2].

A 22 ans, Il prend l’initiative de rĂ©diger et de prĂ©senter au ComitĂ© central Ă©largi du PPA Ă  Zeddine en dĂ©cembre 1948, un rapport politique et Ă©thique dĂ©cisif sur les formes et la stratĂ©gie de la lutte pour l’indĂ©pendance. Il dĂ©voilera par la suite son contenu Ă  l’État-major. DĂ©signĂ© par le comitĂ© central du PPA au Bureau politique, il se voit confier la direction de l'Organisation spĂ©ciale (OS) en remplacement de Mohamed Belouizdad, atteint de tuberculose.

Durant deux ans, il a mis en place – Ă  l’échelle nationale – les structures de formation politique et militaire pour mener Ă  bien la guerre de libĂ©ration.

C’est dans ce contexte qu’il organise le braquage de la poste d’Oran, qui permit, en , de s’emparer d’une importante somme d’argent. Le caissier Gustave Barreau s'Ă©vanouit, mais le jeune aide Raphael Fabre rĂ©siste. Belhadj BouchaĂŻb dit Si Ahmed lui fracasse le crĂąne avec la crosse de sa pistolet-mitrailleur Sten. Il devra subir une trĂ©panation du Dr Sicard et conservera des sĂ©quelles graves. Quant au Dr Moutier sĂ©questrĂ© dans une grotte de Gambetta pour voler sa CitroĂ«n, il sera assommĂ© par Bouchaib, gratuitement, ligotĂ© et frappĂ© Ă  coups de pied, avant de parvenir Ă  se libĂ©rer lui mĂȘme. C’est son confrĂšre le Dr Bergalt qui pansa ses plaies. Il y eut donc effusion de sang, contrairement aux dires des acteurs.

Fin 1949, au prĂ©texte d’un « complot berbĂ©riste », Hocine Ait Ahmed est Ă©cartĂ© et remplacĂ© par Ahmed Ben Bella Ă  la tĂȘte de l’OS, dont il Ă©tait le responsable en Oranie. L’OS sera dĂ©couvert et dissous en mars 1950.

La découverte de l'organisation par les services de renseignement français précipite la dissolution de l'OS.

Tournée diplomatique pour une reconnaissance internationale

Le , AĂŻt Ahmed s'installe au Caire en Égypte. RecherchĂ© par les autoritĂ©s françaises, il est dĂ©signĂ© membre de la dĂ©lĂ©gation du PPA-MTLD, en exil au Caire. AĂŻt Ahmed insiste sur l'importance de la diplomatie pour donner une visibilitĂ© politique au niveau international du « mouvement de libĂ©ration ».

Il assiste Ă  la premiĂšre ConfĂ©rence des partis socialistes asiatiques, rĂ©unie en Ă  Rangoun en Birmanie. L’une des premiĂšres rĂ©solutions adoptĂ©e par cette organisation d'inspiration marxiste consiste Ă  soutenir la lutte de libĂ©ration du Maghreb. La ConfĂ©rence met en place un bureau anticolonial dont le rĂŽle, notamment, est de suivre les luttes anticoloniales auprĂšs de l'Organisation des Nations unies (ONU). AĂŻt Ahmed se rend au Pakistan, en Inde et en IndonĂ©sie pour crĂ©er des comitĂ©s de soutien Ă  la cause de l'indĂ©pendance algĂ©rienne.

Rencontre de la délégation extérieure du FLN au Caire pour l'acheminement des armes en Algérie.

En , il dirige la dĂ©lĂ©gation algĂ©rienne Ă  la confĂ©rence de Bandung. Les rĂ©solutions prises par cette confĂ©rence en faveur du droit Ă  l’autodĂ©termination et Ă  l’indĂ©pendance des trois pays du Maghreb ont Ă©tĂ© prĂ©parĂ©es par les trois partis nationalistes (Tunisie, Maroc, AlgĂ©rie) qui ont su mener une action commune sur la base d’un « MĂ©morandum maghrĂ©bin ».

DĂ©lĂ©gation des principaux dirigeants du FLN (de gauche Ă  droite : Ahmed Ben Bella, Mohamed Boudiaf, Hocine AĂŻt Ahmed, Mostefa Lacheraf, Mohamed Khider) aprĂšs leur arrestation Ă  la suite du dĂ©tournement, le 22 octobre 1956 par l'armĂ©e française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Égypte).

En , il ouvre et dirige le bureau de la dĂ©lĂ©gation du Front de libĂ©ration nationale (FLN) Ă  New York. En , le problĂšme algĂ©rien est inscrit Ă  l’ordre du jour de l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies. Ce qui provoque le retrait retentissant de la dĂ©lĂ©gation française, prĂ©sidĂ©e par le prĂ©sident du Conseil Antoine Pinay.

En , AĂŻt Ahmed est arrĂȘtĂ© par les autoritĂ©s françaises, en compagnie de Mohamed Boudiaf, Mohamed Khider, Ahmed Ben Bella et Mostefa Lacheraf, dans l’avion qui les conduisait du Maroc Ă  Tunis oĂč devait se tenir une confĂ©rence maghrĂ©bine de la Paix.

Tout au long de sa dĂ©tention, AĂŻt Ahmed communique avec les dirigeants du FLN[3]. Dans la plus importante de ces communications, AĂŻt Ahmed en appelle avec urgence Ă  la crĂ©ation d’un gouvernement provisoire en exil. Il considĂšre que cette initiative peut contribuer Ă  rĂ©sorber la crise interne suscitĂ©e par des responsables qui s’opposent au congrĂšs de la Soummam (tenu en aoĂ»t 1956), et prĂ©parent un congrĂšs antagoniste.

Engagement pour les libertés démocratiques

Membre du Conseil national de la RĂ©volution algĂ©rienne (CNRA) et du gouvernement provisoire de la RĂ©publique algĂ©rienne (GPRA), Hocine AĂŻt Ahmed, dĂšs sa libĂ©ration, en 1962, prend une position ferme contre la violence de l’État-major des frontiĂšres. Il met en garde les notables politiques contre un processus de crise qui risque de dĂ©gĂ©nĂ©rer en guerre civile.

Il dĂ©nonce le groupe de Tlemcen et le groupe Tizi Ouzou. Il appelle les forces d’avant-garde – femmes, syndicats, Ă©tudiants etc. – pour faire barrage aux affrontements autodestructeurs. Les grandes manifestations populaires au cri de « SabaÊża snin barakat ! » (« Sept ans, ça suffit ! ») avaient pu interrompre momentanĂ©ment ces violences.

Élu membre FLN de SĂ©tif de l'AssemblĂ©e nationale constituante (ANC) – sur une liste unique de candidats dont il dĂ©nonce le principe –, il accepte nĂ©anmoins d’y siĂ©ger pour un double objectif. PremiĂšrement s’efforcer de promouvoir Ă  partir de cette institution une vie politique avec des dĂ©bats publics en y associant la sociĂ©tĂ©. DeuxiĂšmement veiller Ă  ce que la commission chargĂ©e d’élaborer la constitution au sein de l’ANC termine son projet de constitution et le soumette aux dĂ©bats libres et dĂ©mocratiques des « Ă©lus » de la nation. Il fallait que l’ANC adopte le projet de constitution dans les dĂ©lais lĂ©gaux afin de le soumettre au corps Ă©lectoral par voie rĂ©fĂ©rendaire.

Création du FFS, et avÚnement d'un maquis FFS en Kabylie

La rĂ©daction d'une Constitution dans un cinĂ©ma Ă  Alger a dessaisi l'AssemblĂ©e nationale constituante de sa prĂ©rogative essentielle qui est de fonder les bases d’un État de droit. AĂŻt Ahmed ne s’est pas contentĂ© de dĂ©missionner avec quelques dĂ©putĂ©s dont le prĂ©sident de l'AssemblĂ©e Ferhat Abbas. Il profite de la campagne publique qu’il mĂšne contre le « coup de force constitutionnel » pour crĂ©er le Front des forces socialistes (FFS) le .

Les « Blitz Operationen », les opĂ©rations Ă©clair dĂ©clenchĂ©es par l’ArmĂ©e et la police politique, visent Ă  prĂ©venir l’enracinement d’une opposition dĂ©mocratique au sein de la population. La rĂ©pression qui s'est abattue sur la Kabylie n’a pas Ă©pargnĂ© les militants politiques actifs sur l’ensemble du pays avec pour but de prĂ©senter le FFS comme un mouvement sĂ©paratiste. La rĂ©sistance s'est organisĂ©e spontanĂ©ment contre la terreur des troupes militaro-policiĂšres. L’influence modĂ©ratrice du FFS au sein de la population a empĂȘchĂ© des dĂ©rives terroristes et renforcĂ© le capital politique de ce parti. ÉvĂ©nement totalement inĂ©dit dans l'histoire des rĂ©sistances, Hocine AĂŻt Ahmed a ordonnĂ© Ă  ses partisans de ne tirer sur les soldats de l’ANP qu'en dernier recours, pour se dĂ©fendre et protĂ©ger les civils.

Hocine Aït Ahmed en Kabylie, Algérie, 1963, lors d'une tentative de soulÚvement contre Ahmed Ben Bella.

Cet 'Ă©pisode de rĂ©sistance politique et militaire sera conduit par AĂŻt Ahmed et durant quelques semaines le colonel Mohand Oulhadj[4]. Mohand Oulhadj se rĂ©conciliera par la suite avec Ben Bella Ă  l'occasion d'un conflit territorial opposant l'AlgĂ©rie et le Maroc en octobre 1963. Le bilan de la rĂ©pression fĂ©roce des troupes du colonel BoumĂ©dienne s'Ă©lĂšve Ă  plus de 400 morts dans les rangs du FFS[5]. ArrĂȘtĂ© en , Hocine AĂŻt Ahmed est jugĂ© (il assure sa propre dĂ©fense), condamnĂ© Ă  mort, puis graciĂ©. Il est ensuite dĂ©portĂ© Ă  la prison de LambĂšse (AurĂšs), puis Ă  La SantĂ© (Alger).

MalgrĂ© ce revers pour le FFS, le prĂ©sident Ahmed Ben Bella constate l'Ă©chec de la stratĂ©gie du chef d’état-major Houari BoumĂ©diĂšne et de sa police politique Ă  porter un coup d'arrĂȘt Ă  ce mouvement de rĂ©sistance, il dĂ©cide donc d'entrer dans un processus de nĂ©gociation. À la suite de nĂ©gociations menĂ©es Ă  l’étranger, le FLN (Parti unique) et le FFS parviennent Ă  un accord, qui sera rendu public par la presse nationale le . Trois jours plus tard (le ), le coup d'État perpĂ©trĂ© par Boumediene met fin Ă  toute possibilitĂ© de pluralisme politique pour sauvegarder l'orthodoxie de la pensĂ©e unique.

Exil et combat pour une démocratie en Algérie

Le , AĂŻt Ahmed s’évade de la prison d'El-Harrach, et se rĂ©fugie en Suisse. Il n'a de cesse de militer pour la promotion et la dĂ©fense des droits de l’homme et pour l’unitĂ© du Maghreb. Il obtient sa licence en droit Ă  l'universitĂ© de Lausanne en Suisse. Puis, il soutient une thĂšse de doctorat Ă  l'universitĂ© Nancy-II en 1975, sur Les Droits de l'homme dans la Charte et la pratique de l'OUA.

Chef de file de l'opposition politique au pouvoir algérien

À l’occasion du « printemps berbĂšre » (1980), il joue avec le FFS un rĂŽle modĂ©rateur d'encadrement politique des militants afin d’empĂȘcher l’irruption de la violence et d'inscrire la revendication linguistique et culturelle dans l’exigence du pluralisme politique, Ă  l'intĂ©rieur de la nation algĂ©rienne. Le , il lance avec Ahmed Ben Bella, depuis Londres, un appel au peuple algĂ©rien pour l’instauration de la dĂ©mocratie et le respect des droits de l’homme. Les deux anciens du FLN font de la restitution au peuple algĂ©rien de son droit Ă  l’autodĂ©termination la pierre angulaire d’une « alternative dĂ©mocratique ».

Assassinat politique de Ali Mecili

Le , Ă  Paris, Ali MĂ©cili, avocat au barreau de Paris, figure marquante de l'opposition dĂ©mocratique au rĂ©gime d'Alger, bras droit de Hocine AĂŻt Ahmed, est assassinĂ©. Deux mois plus tard, la police française arrĂȘte le tueur prĂ©sumĂ©, un petit truand algĂ©rien aux ordres de la SĂ©curitĂ© militaire, les services secrets de l'armĂ©e algĂ©rienne. Mais au lieu d'ĂȘtre remis Ă  la justice, il est rĂ©expĂ©diĂ© Ă  Alger.

Les événements sanglants d'octobre 1988 et ses répercussions internationales poussent la dictature algérienne à un semblant d'ouverture.

Retour d'exil et reconnaissance du parti FFS

AprĂšs 23 ans d'exil, AĂŻt Ahmed rentre en AlgĂ©rie en . AprĂšs moult pĂ©ripĂ©ties, le FFS est finalement reconnu. À l’occasion de l’annulation du premier tour des Ă©lections lĂ©gislatives de 1991, AĂŻt Ahmed met en garde contre le danger de voir les armes prendre le pas sur les urnes. Son parti organise, le , la plus grande manifestation que la capitale ait connue depuis l’indĂ©pendance, avec pour credo « Ni État policier, ni RĂ©publique intĂ©griste ».

En , une semaine avant l’assassinat de Mohamed Boudiaf, AĂŻt Ahmed propose une confĂ©rence nationale destinĂ©e Ă  promouvoir une sortie de crise sur le modĂšle sud-africain. AprĂšs l’assassinat de Boudiaf, le climat de terreur et le verrouillage total de la vie publique s'aggravant, AĂŻt Ahmed prĂ©fĂšre s'exiler pour continuer Ă  mener son combat. En 1995, AĂŻt Ahmed signe Ă  Rome, avec les reprĂ©sentants de six autres formations et des personnalitĂ©s politiques, la plate-forme de Sant'Egidio pour la sortie de crise et pour le retour Ă  la paix.

Les signataires du « Contrat national » dit de Rome s'entendent sur un contrat politique constituĂ© d'un ensemble d’engagements dont les plus importants sont l’alternance au pouvoir, la libertĂ© de culte, la primautĂ© de la loi lĂ©gitime sur tout autre loi issue d'assemblĂ©es non Ă©lues lĂ©gitimement, l’égalitĂ© des citoyens sans distinction d’aucune sorte, l’accession au pouvoir par des moyens pacifiques, le rejet de la violence pour se maintenir au pouvoir ou pour y parvenir.

Candidature avortée pour la présidence de l'Algérie: 1999

Le , il est de nouveau en AlgĂ©rie. Sa candidature Ă  l’élection prĂ©sidentielle est annoncĂ©e trois jours plus tard. AprĂšs une campagne Ă©lectorale, menĂ©e Ă  travers tout le pays, il se retire, le , veille du scrutin, en compagnie de tous les autres candidats, pour dĂ©noncer la fraude qui a dĂ©jĂ  commencĂ© et qui intronisera un prĂ©sident mal Ă©lu. Abdelaziz Bouteflika sera Ă©lu avec une forte majoritĂ©.

Victime d’un infarctus, AĂŻt Ahmed est transfĂ©rĂ© en Suisse Ă  l’hĂŽpital de Lausanne pour y ĂȘtre opĂ©rĂ©. AprĂšs sa convalescence, il a repris toutes ses activitĂ©s au sein du FFS.

AĂŻt Ahmed poursuit son combat politique pour contribuer Ă  sortir l’AlgĂ©rie de l'« omerta internationale » dont est victime le peuple algĂ©rien. Il continue en effet Ă  assumer ses responsabilitĂ©s sur deux fronts:

  • Ă  travers ses contacts et ses voyages Ă  l’étranger, il poursuit son travail diplomatique pour aider Ă  sortir l’AlgĂ©rie de l’omerta internationale ;
  • sur le plan intĂ©rieur, il continue son combat pour une solution politique. Il participe Ă©troitement Ă  la direction du FFS dans le cadre de ses prĂ©rogatives, il veille sur les traditions du dĂ©bat dĂ©mocratique pour que la base militante joue son rĂŽle moteur aussi bien Ă  l’intĂ©rieur qu’en direction de la sociĂ©tĂ©.

Mort et reconnaissance posthume

Le , Hocine Aït Ahmed meurt à Lausanne, en Suisse, à l'ùge de 89 ans[6]. Il est enterré le 1er janvier dans son village natal, conformément à ses derniÚres volontés, ses funérailles rassemblant prÚs d'un million de personnes. Il était le dernier membre encore en vie des neuf « fils de la Toussaint », les chefs ayant déclenché la guerre d'Algérie[7]. Le 22 février 2023, le stade de Tizi Ouzou porte le nom de Hocine Ait Ahmed.

Publications

  • 1964 : La Guerre et l'aprĂšs-guerre (essai), Bouchene, rĂ©Ă©dition 2004 (ISBN 291294693X).
  • 1964 : L'Afro-fascisme (essai), L'Harmattan, rĂ©Ă©dition 2000 (ISBN 285802144-9).
  • 1983 : MĂ©moires d'un combattant, l'esprit d'indĂ©pendance, 1942-1952 (mĂ©moires), Messinger, Paris, 1983 (ISBN 2865830349).
  • 1989 : L’Affaire MĂ©cili (biographie), La DĂ©couverte, Paris, rĂ©Ă©dition 2007 (ISBN 2707151343).

Notes et références

Notes

  1. Président d'honneur de 2013 à sa mort.

Références

  1. « CongrĂšs du FFS: M. Ait Ahmed sacrĂ© prĂ©sident d’honneur du parti », sur AlgĂ©rie 1 (consultĂ© le ).
  2. « Hocine AĂŻt Ahmed, l’histoire d’un pays dans le portrait d’un homme », sur Mediapart,
  3. La Guerre et l’AprĂšs-guerre, Ă©ditions de Minuit, 1963, Paris.
  4. Journal DĂ©pĂȘche de Kabylie, Ă©dition du 25 novembre 2007,
  5. Émeutes et mouvements sociaux au Maghreb, Didier Le Saout et Marguerite Rollinde, Ă©dition Karthala 1999, (ISBN 9782865379989), page 146.
  6. « Hocine Aït Ahmed, militant de l'indépendance et de la démocratie en Algérie est mort », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
  7. « DécÚs de l'opposant Hocine Aït Ahmed », Le Figaro, jeudi 24 décembre 2015, page 5.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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