Benyoucef Benkhedda
Benyoucef Benkhedda, en arabe : ŰšÙ ÙÙŰłÙ ŰšÙ ŰźŰŻŰ©, en berbĂšre : ⎱⎻┠┹â”â”⎻⎌ ⎱⎻┠┠⎻⎷⎷⎰, nĂ© le Ă Berrouaghia (wilaya de MĂ©dĂ©a) et mort le Ă Alger, est un homme politique algĂ©rien. Pharmacien de formation, ancien militant du MTLD, il fut le deuxiĂšme prĂ©sident du gouvernement provisoire de la RĂ©publique algĂ©rienne (GPRA) durant la Guerre d'AlgĂ©rie jusqu'Ă l'indĂ©pendance du pays en 1962.
Benyoucef Benkhedda | |
Benyoucef Benkhedda, lors de l'annonce du cessez-le-feu le 19 mars 1962 sur les ondes de la Radio nationale tunisienne. | |
Fonctions | |
---|---|
Président du gouvernement provisoire de la République algérienne | |
â (1 an, 1 mois et 18 jours) |
|
Chef de l'Ătat | Abderrahmane FarĂšs (chef de l'exĂ©cutif provisoire) |
Prédécesseur | Ferhat Abbas |
Successeur | Ahmed Ben Bella (chef du gouvernement) |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Berrouaghia (Algérie) |
Date de décÚs | |
Lieu de décÚs | Alger (Algérie) |
Nationalité | Algérien |
DiplÎmé de | Université d'Alger |
Profession | Homme d'Etat Pharmacien |
Religion | Islam sunnite |
|
|
Chefs d'Ătat algĂ©riens | |
Biographie
Ăducation et engagement nationaliste
Fils d'un Cadi, il frĂ©quente l'Ă©cole coranique et lâĂ©cole française. Il rejoint ensuite le lycĂ©e Duveyrier (aujourd'hui lycĂ©e Ibn Rochd) Ă Blida oĂč il fait la connaissance de plusieurs pionniers du nationalisme algĂ©rien dont Mohamed Lamine Debaghine, Saad Dahlab, Abane Ramdane, Ali Boumendjel et Mâhamed Yazid. « Vous ĂȘtes des couteaux quâon aiguise contre la France ! » leurs rĂ©pĂ©tait inlassablement le proviseur du lycĂ©e.
Il adhĂšre au Parti du peuple algĂ©rien (PPA) en 1942. Une annĂ©e aprĂšs, il est arrĂȘtĂ© et torturĂ© dans les locaux de la DST pour avoir fait campagne contre la conscription des AlgĂ©riens pour combattre lâAllemagne dans le cadre de lâaffaire dite « des insoumis de Blida ». Il sera libĂ©rĂ© huit mois plus tard.
AprÚs l'obtention de son baccalauréat, il entre à la Faculté de médecine et de pharmacie d'Alger en 1943 et aprÚs interruption des études, obtient le diplÎme de pharmacien en 1951.
Lutte pour l'indépendance algérienne
Il est membre du ComitĂ© central du PPA-MTLD en 1947 et en devient le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de 1951 Ă 1954. ArrĂȘtĂ© en novembre 1954, il est libĂ©rĂ© en mai 1955, et rejoint le Front de libĂ©ration nationale (FLN) quelques semaines aprĂšs. Il devient le conseiller assistant de Abane Ramdane Ă Alger.
En aoĂ»t 1956, il est dĂ©signĂ© par le CongrĂšs de la Soummam, membre du CNRA et du CCE avec Abane Ramdane, Larbi Ben M'hidi, SaĂąd Dahlab et Krim Belkacem. Avec Abane et Ben Mâhidi, il constituera le triumvirat politico-militaire qui dirigera lâorganisation de la Zone autonome d'Alger.
Il seconde directement Abane Ramdane dans le lancement et la rĂ©alisation de plusieurs projets dont le journal El Moudjahid, la crĂ©ation de l'UGTA, l'hymne national Kassaman[1]. Il Ă©chappe miraculeusement aux « paras » du gĂ©nĂ©ral Massu juste avant la bataille d'Alger et quitte la capitale aprĂšs lâassassinat de Ben MâHidi par les soldats de Bigeard. Il se rend Ă lâĂ©tranger au nom du FLN et accomplit plusieurs missions. Il visite des capitales arabes en 1957-1958, la Yougoslavie, Londres (1958), l'AmĂ©rique latine (1960) ou encore la Chine Ă deux reprises.
Au cours de la rĂ©union du CNRA qui se tint Ă Tripoli du 9 au 27 aoĂ»t 1961, il est dĂ©signĂ© prĂ©sident du Gouvernement provisoire de la RĂ©publique algĂ©rienne (GPRA). Il achĂšve les nĂ©gociations avec la France commencĂ©es par le gouvernement Ferhat Abbas et proclame le cessez-le-feu nĂ©gociĂ© dans les accords d'Ăvian, la veille du 19 mars. Il est accueilli par la population algĂ©roise en liesse le 3 juillet 1962, jour de la reconnaissance officielle de lâindĂ©pendance de lâAlgĂ©rie par la France.
Engagement politique pour la démocratie
Il vit comme un drame personnel, la crise de lâĂ©tĂ© 1962 entre le GPRA et Ahmed Ben Bella soutenu par l'« ArmĂ©e des frontiĂšres » surarmĂ©e et se retire volontairement au profit de ce dernier pour Ă©viter « un bain de sang fratricide ».
En 1976, il signe avec trois anciens dirigeants du FLN durant la lutte armée pour l'indépendance (Ferhat Abbas, Hocine Lahouel, Kheir-Eddine) , un manifeste qui réclame une assemblée constituante, élue au suffrage universel en vue de définir une charte nationale. Les quatre signataires sont alors placés en résidence surveillée et leurs biens sont confisqués.
Sous le gouvernement Chadli Bendjedid qui a proclamĂ© le multipartisme, il fonde avec Abderahmane Kiouane, et des anciens amis du mouvement national, « El Oumma » qui se fixe comme objectif la Proclamation du 1er novembre, c'est-Ă -dire : « LâĂtat AlgĂ©rien indĂ©pendant souverain et dĂ©mocratique dans le cadre des principes Islamiques ». Le but dâ« El Oumma » est dâĆuvrer pour un rassemblement entre les islamistes et les nationalistes partisans dâun projet politique basĂ© sur les valeurs de l'islam. Le prĂ©sident Liamine Zeroual qui accĂšde au pouvoir en 1994, promulgue une loi interdisant lâusage de la religion par les partis Ă des fins politiques sous peine de dissolution. « El Oumma » sâauto dissout. En mĂȘme temps, il fonde avec Cheikh Ahmed Sahnoune « le Tadhamoune » dont le but est de dĂ©noncer lâĂtat dâexception et les violations graves des droits de lâhomme qui ont suivi l'arrĂȘt du processus Ă©lectoral de janvier 1992.
Reconnaissance populaire et nationale
AprĂšs une longue maladie, il meurt Ă son domicile Ă Alger le . Une foule nombreuse lâaccompagne au cimetiĂšre de Sidi Yahia, oĂč il est enterrĂ© Ă cĂŽtĂ© de son compagnon de toujours Saad Dahlab. En son honneur, l'universitĂ© d'Alger porte son nom.
Famille
Le , son fils Hassan meurt lors d'une manifestation contre le cinquiÚme mandat du président Abdelaziz Bouteflika[2].
Publications
- 1986, Les Accords d'Ăvian, OPU, Alger.
- 1989, Les origines du 1er novembre 1954, Ă©d. Dahlab, Alger
- 1997, L'Algérie à l'indépendance: la crise de 1962, Dahlab, Alger.
- 2000, Abane-Ben M'hidi, leur apport à la révolution algérienne, éd Dahlab, Alger
- 2002, Alger, capitale de la résistance 1956-1957, éd. Houma, Alger
Notes et références
- Une existence née pour un hymne national - L'Expression, 11 novembre 2009
- « L'homme décédé lors de la marche de vendredi est le fils de Benyoucef Benkhedda - DIA », sur DIA (consulté le )
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Site de la Fondation Benyoucef Benkhedda
- (fr) Benyoucef Benkhedda : Proscrit, poursuivi jusque dans sa tombe ! - Le Quotidien d'Algérie, 9 septembre 2010