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Roger Wybot

Roger Wybot, nĂ© Warin (changement de nom le 15 fĂ©vrier 1966) le Ă  Paris et mort le dans la mĂȘme ville, est un militaire français, spĂ©cialisĂ© dans les renseignements. Il a entre autres dirigĂ© la section de contre-espionnage du Bureau central de renseignements et d'action (BCRA) durant la Seconde Guerre mondiale, et participĂ© Ă  la crĂ©ation de la Direction de la Surveillance du territoire français, dont il a Ă©tĂ© le premier directeur de 1944 Ă  1959. Il fut donc au cours de cette pĂ©riode le protagoniste de plusieurs affaires importantes pour la France.

Biographie

Il suit ses Ă©tudes au lycĂ©e Chaptal. Bachelier, il prĂ©pare le concours de l'École polytechnique, oĂč il est admissible[1]. Officier de rĂ©serve en situation d'activitĂ©, il entre finalement dans l'armĂ©e d'active en 1935, aprĂšs ĂȘtre passĂ© par l'École d'application de l'artillerie de Fontainebleau. En 1938, lors de la semi-mobilisation dĂ©crĂ©tĂ©e aprĂšs la crise de Munich, on lui confie le commandement d'une batterie de DCA dans le fort du Trou-d'Enfer, dans la forĂȘt de Marly. Il y trouve des rĂ©servistes prĂšs de la mutinerie, car ils semblent avoir Ă©tĂ© « oubliĂ©s » par l'intendance, et n'ont pas mangĂ© depuis 3 jours[2]. AprĂšs avoir rĂ©glĂ© les problĂšmes d'approvisionnement, la discipline revient, ce qui impressionne sa hiĂ©rarchie. Il sera ensuite affectĂ© Ă  la tĂȘte de la 5e batterie du fort de ChĂątillon.

La Seconde Guerre mondiale

SchĂ©mas dĂ©taillant, dans un rapport Ă  l’en–tĂȘte du Service de renseignements (SR), la structure du rĂ©seau Ronald et le projet, portĂ© par son chef Roger Wybot, d’une organisation combinant en les cloisonnant renseignement et action, Londres, . Archives nationales de France.

En 1940, Ă  la suite de l'armistice, Roger Warin souhaite continuer la lutte, mais hĂ©site entre Londres, encore peu estimĂ©, et Vichy. Ce sera la rencontre avec le colonel Groussard qui lui fera choisir Vichy : celui-ci lui propose d'entrer au Centre d'Information et d'Études, un organisme officiel de PĂ©tain, mais que Groussard souhaite dĂ©tourner pour en faire un rĂ©seau de rĂ©sistance camouflĂ©[3]. Le centre ne vivra pas longtemps. En , des luttes de pouvoir entre Pierre Laval et Philippe PĂ©tain mĂšnent Groussard Ă  arrĂȘter Laval et ses compagnons[4]. Le rĂ©gime nazi n'accepte pas cette intervention qu'il considĂšre comme une tentative pour s'emparer du pouvoir, et envoie ses troupes les libĂ©rer. Les « groupes de protection » sont officiellement dissous, Groussard, dĂ©savouĂ©, est bientĂŽt traquĂ©.

Roger Warin tente alors de rallier Londres avec ses compagnons, en passant par l'Espagne ; bloquĂ©s Ă  Perpignan, ils y retrouvent Groussard, qui leur prĂ©sente Pierre Fourcaud, envoyĂ© du gĂ©nĂ©ral de Gaulle. Ils dĂ©cident de s'enrĂŽler dans les Forces françaises libres et de rester en France pour crĂ©er un rĂ©seau[5]. Il est alors intĂ©grĂ© dans le BMA (Bureau des menĂ©es antinationales) de Marseille, centre de contre-espionnage devant officiellement collaborer avec l'ennemi, et faire la chasse aux agents gaullistes ou communistes. Roger Warin a alors 28 ans, et dĂ©bute dans le domaine de l'espionnage. Il lui apparaĂźt rapidement que sa double activitĂ© n'Ă©chappe pas Ă  ses supĂ©rieurs, mais ceux-ci lui semblent trĂšs anti-allemands avant tout. À partir de , on lui confiera mĂȘme la surveillance dans la rĂ©gion marseillaise des « affaires anglo-amĂ©ricaines », c'est-Ă -dire des activitĂ©s des agents alliĂ©s et gaullistes[6]. Il tirera de cette position des informations sur les services de Vichy qu'il transmettra Ă  Pierre Fourcaud. Plusieurs fois, en les prĂ©venant, il aide des agents dĂ©couverts par ses services Ă  Ă©chapper Ă  la police, comme pour Saint Jacques et Marie-Madeleine Fourcade[6]. Fort de ses succĂšs, il est contactĂ© par le commandant Paillole qui s'occupe du contre-espionnage clandestin de Vichy, les TR (Travaux Ruraux), luttant contre les agents allemands dans la zone libre. Celui-ci lui propose d'entrer Ă  son service, et planifie de partir en pour Ă©pauler un des responsables de la zone de Paris.

Avant de changer de poste, Roger Warin prend rendez-vous avec son chef Fourcaud, pour prĂ©voir avec lui les modifications du rĂ©seau rendues nĂ©cessaires par son dĂ©part Ă  Paris. Mais Fourcaud, qui s'est montrĂ© trop tĂ©mĂ©raire en approchant l'amiral de Laborde[7], est recherchĂ© par la police nationale. Celle-ci l'arrĂȘte en aoĂ»t 1941 alors qu'il est en prĂ©sence de Roger Warin, sur un quai de la gare Saint-Charles de Marseille. Warin, agent reconnu du BMA, est laissĂ© libre sur le moment, mais est arrĂȘtĂ© le lendemain. Toujours hĂ©sitants, ses collĂšgues ne l'interrogent pas sĂ©rieusement, et tentent mĂȘme de l'aider Ă  s'Ă©vader, en le laissant seul dans un restaurant lors d'un repas[8]. Mais Warin prĂ©fĂšre rester, jouer le jeu de l'innocent, et il est finalement blanchi.

Son chef de rĂ©seau arrĂȘtĂ©, il contacte Londres pour demander des consignes, mais il s'avĂšre que Fourcaud n'a jamais parlĂ© de son Ă©quipe Ă  ses supĂ©rieurs. Sous couvert d'une prise de contact avec les milieux parisiens, pour son futur travail avec Paillole, il part pour Londres, pour tenter de faire reconnaĂźtre son rĂ©seau. Il passe par l'Andorre, l'Espagne et le Portugal, manquant plusieurs fois de se faire arrĂȘter, et finit par arriver Ă  Londres. Il va y rester jusqu'Ă  la fin de la guerre, heureusement pour lui car son futur contact de Paris se rĂ©vĂšlera ĂȘtre un agent allemand[9].

Il est accueilli Ă  Londres avec beaucoup de scepticisme, car les alliĂ©s pensent qu'il pourrait ĂȘtre un agent provocateur. Finalement libre de ses mouvements, il contacte les services de renseignements français Ă  Saint James's Square. C'est Ă  ce moment qu'il devient officiellement membre des FFL, et qu'il choisit son pseudonyme Wybot[10]. Il rencontre pour la premiĂšre fois le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, mais l'entretien se passe mal. Alors que le gĂ©nĂ©ral est persuadĂ© que la France est acquise au gaullisme, Wybot le déçoit et le vexe en lui expliquant qu'il y est plutĂŽt presque inconnu[11] :

« Mon général, comme vous le savez, je viens de France. Si vous ne voulez pas que je vous dise ce qui s'y passe vraiment, c'est votre affaire. Mais, de grùce, ne m'expliquez pas, vous, ce qui s'y passe ! [...] En vérité, il n'y a pas de gaulliste en France. Il existe une poignée d'acharnés, quelques fous, c'est tout. J'en sais quelque chose, j'en suis un. »

Le BCRA

Le colonel Passy demande Ă  Wybot de rester en Angleterre et d'entrer dans ses services de renseignements. Wybot, fort de son expĂ©rience Ă  Marseille, critique sĂ©vĂšrement le SR français, qui ne dispose mĂȘme pas d'un bottin pour vĂ©rifier les dĂ©clarations faites lors d'un interrogatoire. Il en dira entre autres : « Vous croyez faire du renseignement, en rĂ©alitĂ© vous jouez au boy-scout[12] ». Passy lui demande donc de proposer une rĂ©organisation du service, qui devient le Bureau Central de Renseignement et d'Action (BCRA) et qui s'installe Ă  Duke Street. C'est Ă  partir de ce moment qu'il choisit le surnom de Wybot[13].

Il y dĂ©veloppe ses mĂ©thodes d'interrogatoire, qui sont mĂ©thodiques et rationnelles. Wybot prĂ©fĂšre laisser parler l'interrogĂ© sans accusations, tout en ne laissant aucun dĂ©tail de cĂŽtĂ©. Souvent, d'aprĂšs lui, la personne interrogĂ©e finit par se contredire d'elle-mĂȘme. « Je prends conscience de l'importance cruciale d'un interrogatoire, mĂ©canisme ingĂ©nieux et implacable qui vous permet de dominer votre adversaire avant de l'enfermer dans les rets de votre froide raison[14]. ». Il se rĂ©vĂšle ĂȘtre un excellent psychologue, doublĂ© d'un fin analyste des situations et un trĂšs bon Ă©valuateur des personnes[13].

Il est aidé dans son travail par son apparence juvénile, qui n'incite pas ses interlocuteurs à la méfiance. En effet, ùgé de 29 ans, il en apparait comme en ayant seulement 18 ans[13]. Il rapporte à ce sujet, lors d'une réception officielle : « Rencontrant un trÚs haut et trÚs digne fonctionnaire qui me voyait pour la premiÚre fois, je me présente : - Roger Wybot ! - Ah, jeune homme ! fait l'éminence en me tendant une main paternelle. Je connais trÚs bien votre pÚre, le directeur de la Surveillance du Territoire[15] ! »

Au bout d'une année, il propose au Général de Gaulle une réorganisation du service de contre espionnage. Vu comme présomptueux, il est transféré dans un régiment d'artillerie déployé sur le champ de bataille en Afrique ou il effectue une campagne avec d'excellents états de service[13].

Arrivé en Italie, il évite le conseil de guerre pour avoir fait des reproches véhéments à un supérieur[13].

Il y constitue aussi un fichier trÚs précis, contenant beaucoup d'informations sur des personnes, sur les missions en cours. Ce fichier est trÚs décrié, entre autres par Emmanuel d'Astier de La Vigerie, qui trouve le procédé antidémocratique.

La Direction de la Surveillance du Territoire (DST)

Le 16 Novembre 1944, Ă  32 ans, Roger Wybot devient le premier directeur de la toute nouvelle Direction de la Surveillance du Territoire (ou DST), poste qu'il conservera jusqu'en 1959[13].

Un décret en date du 7 Novembre 1951 viendra préciser les attributions de ce nouveau service :"Elle est responsable de la lutte contre les activités d'espionnage et d'ingérence des puissances étrangÚres sur l'ensemble des territoires de la souveraineté française"[13].

La crĂ©ation de la DST, ses actions diverses, son histoire, sont relatĂ©es par Wybot lui-mĂȘme dans son ouvrage : Roger Wybot et la bataille pour la DST.

Structure de la DST

Sous sa direction, l'organigramme de la DST est organisée en quatre sous directions.

La premiÚre est celle des services centraux qui gÚre le regroupement afin de garantir l'homogénéité idéologique des nouvelles recrues. Elle dirige l'administration, la sécurité et les relations avec les services alliés, principalement le FBI et la CIA. Enfin, elle gÚre la documentation centrale, véritable centre nerveux qui recueille, mémorise et analyse toutes les informations. Conçu en principe pour démasquer les espions des puissances adverse, ce "fichier à Wybot" va également trÚs rapidement hanter une sérieuse partie du monde politique[13].

La seconde direction prend en charge les communications radios et doit détecter les émissions secrÚtes des agents de l'extérieur.

La troisiĂšme direction dirige la subversion et la lutte anti terroriste.

La quatriÚme direction dirige le contre espionnage opérationnel. Elle fonctionne sur un principe de zones géographiques et de zones sensibles comme les industries de l'armement et en liant avec la Défense nationale[13].

Pendant les 14 années, Wybot assisté de son état major composé d'anciens camarades de combat des campagnes d'Afrique et d'Italie, centralise les informations et les prises de décisions. Seul le ministre de l'intérieur et le directeur de la sureté nationale de l'époque ont autorité sur lui et la DST[13]. Il voit défiler à ce poste 28 ministÚres, 12 ministres de l'intérieur et 5 directeurs généraux de la sureté.

Les effectifs qui sont classés Secret Défense sont alors de 1 800 agents dont 600 techniciens et personnels administratifs[13].

La rivalité avec les autres services

Rapidement, cette nouvelle structure ou la discipline, le cloisonnement et la disponibilité constante en font un corps d'élite, se heurte aux autres services dont le Sdece (Service de Documentation extérieure et de contre espionnage) qui accepte mal de ne plus avoir le droit d'agir au sein des frontiÚres du territoire national[13].

La préfecture de police observe également avec méfiance l'apparition de cette nouvelle structure[13].

Ces rivalitĂ©s vont ĂȘtre rapidement l'occasion de sĂ©rieux accrochages entres ces services pourtant censĂ©s travailler de concert pour l'intĂ©rĂȘt de la Nation.

L'affaire des généraux

Le 18 Septembre 1949 éclate "l'affaire des généraux". Lors d'une bagarre de rue, ou la police intervient pour séparer deux personnes, les forces de l'ordre découvrent le rapport ultra secret du général Georges Revers, chef de l'Etat-major des armées, sur la situation concernant la guerre d'Indochine.

L'enquĂȘte rĂ©vĂšle qu'une dizaine de copies du rapport circule au sein de la capitale parisienne. Les investigations rĂ©vĂšlent Ă©galement qu'un homme d'affaires au passĂ© trouble entretient une influence sur le gĂ©nĂ©ral Georges Revers. De mĂȘme, le gĂ©nĂ©ral Mast, qui rĂȘve d'ĂȘtre nommĂ© haut commissaire en Indochine, a comme ce dernier acceptĂ© de l'argent de la part d'un Ă©missaire de l'empereur Bao-DaĂŻ[13].

Le rapport est diffusĂ© Ă  la radio par l'organisation ViĂȘt minh. Pour le pouvoir en place, il est impĂ©ratif d'Ă©touffer le scandale, de prĂ©server l'image de l'armĂ©e et de la France. Cependant, l'affaire donne lieu Ă  plusieurs sĂ©rieuses empoignades avec le Sdece, alors dirigĂ© par le Colonel Pierre Fourcaud, l'ancien recruteur de Wybot qui veut couler la DST[13].

L'affaire des fuites

Le 8 septembre 1954, l'affaire des fuites, plus grave que la prĂ©cĂ©dente, Ă©clate sous le gouvernement de Pierre MendĂšs France. A nouveau l'enquĂȘte sera marquĂ©e par plusieurs pĂ©ripĂ©ties et des incidents liĂ©s Ă  une concurrence inattendue entre la DST et la prĂ©fecture de police.

Les comptes rendus confidentiels du Comité de la Défense Nationale qui synthétise les réunions des principaux ministres et des chefs des armées, circulent dans la capitale aux yeux du public. Ces informations sont notamment transmises aux communistes en pleine période de guerre froide.

En raison de l'absence de rĂ©sultat de l'enquĂȘte menĂ©e par la prĂ©fecture de Paris, l'investigation est officiellement confiĂ©e Ă  la DST. Un informateur de la prĂ©fecture de police, AndrĂ© BaranĂšs, Ă  l'origine membre du Parti communiste tunisien puis de la « section coloniale » du PCF, et journaliste pour le journal l'HumanitĂ©, et depuis 1952 au sein du journal LibĂ©ration est rapidement considĂ©rĂ© comme douteux par Wybot.

En parallĂšle, la DST enquĂȘte sur chacun des membres du ComitĂ© supĂ©rieur de la DĂ©fense nationale et de son secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral, dirigĂ© par Jean Mons. AprĂšs trois semaines d'investigation, Wybot acquiert la conviction que celui-ci, aidĂ© par ses deux collaborateurs Roger Labrusse et RenĂ© Turpin, a organisĂ© les fuites au profit de certains parlementaires de l'opposition. Il obtient le 30 septembre les aveux de Labrusse et Turpin Ă  l'issue d'une confrontation. Ceux-ci, guidĂ©s par un idĂ©alisme pacifiste, ont en effet transmis les comptes-rendus du comitĂ© Ă  Emmanuel d'Astier de La Vigerie, le directeur du journal LibĂ©ration.

La lumiÚre est faite sur cette affaire. Le procÚs se tient du 7 mars au 21 mai 1956 et se conclut par la condamnation de deux collaborateurs du secrétaire général du Comité supérieur de la Défense nationale, Jean Mons, René Turpin et Roger Labrusse[13]. Jean Mons est accusé de négligence.

Cette affaire fait ressurgir à titre personnel pour Wybot le différend qui l'oppose à Emmanuel d'Astier de la Vigerie depuis l'époque de Londres[13].

Guerre d'Algérie

Article détaillé : Infiltration de l'Armée de libération nationale algérienne par la DST.

La GangrĂšne de Bachir Boumaza, paru en 1958, aux Éditions de Minuit dĂ©nonce la torture dans Paris mĂȘme : les tĂ©moins sont des Ă©tudiants algĂ©riens : ils racontent l'usage de la torture dans les locaux de la DST, parfois en prĂ©sence de Roger Wybot. L'ouvrage est immĂ©diatement saisi.

La fin de sa carriĂšre

Il est limogé en décembre 1958 par le général de Gaulle[16]peu aprÚs le retour au pouvoir de ce dernier[13]. En effet, Wybot qui croyait à l'Algérie française avait engagé les deux tiers de ses hommes dans la lutte contre le FLN. De Gaulle, qui avait déterminé que les Français devaient quitter l'Algérie, avait estimé que Wybot dont il connaissait le caractÚre récalcitrant, aurait eu une influence trÚs importante sur la politique de décolonisation qu'il allait devoir mettre en place[13].

Il est nommĂ© dans plusieurs placards dorĂ©s[13] dont inspecteur gĂ©nĂ©ral des services de la sĂ»retĂ© nationale, puis en 1968, il est nommĂ© inspecteur gĂ©nĂ©ral des Services et Ă©coles de Police Nationale au secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral pour la police. Il sera directeur du service d’inspection gĂ©nĂ©rale et de contrĂŽle de la Police nationale de 1969 Ă  1973, date Ă  laquelle il part Ă  la retraite.

A noter que lors de l'élection de François Mitterand en 1981, il espéra récupérer la direction de la DST[13].

Il est considĂ©rĂ© comme le crĂ©ateur de la DST, le façonnant pour en faire un instrument efficace de lutte contre l'influence de l'URSS. Wybot a dĂ©clarĂ© Ă  de nombreuses reprises : « Presque tout communiste militant est un agent soviĂ©tique en puissance, de mĂȘme que toute cellule saine d'un cancĂ©reux peut devenir demain cancĂ©reuse »[13].

Il a reçu de J. Edgar Hoover, directeur du FBI, et d'Allen Dulles, premier directeur de la CIA, le titre de Cold Warrior (ou combattant de la guerre froide)[13].

Il écrit plusieurs livres, dont ses mémoires avec Philippe Bernert (Roger Wybot et la bataille pour la DST), mais aussi des piÚces de théùtre comme Antigone, le Grand orage et Pourquoi Barrabas ?.

Roger Wybot meurt le Ă  Paris.

Vie privée

Roger Wybot Ă©tait homosexuel[17] - [18] - [19], ce qui a pu ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un dĂ©faut pour un dirigeant de la DST[20]. Selon RĂ©mi Kauffer, il partage avec l'AmĂ©ricain J. Edgar Hoover, dirigeant du FBI, une mĂȘme caractĂ©ristique, celle d'ĂȘtre un homosexuel dĂ©nonçant en bloc les homosexuels, accusĂ©s d'ĂȘtre indignes de confiance et vus comme des traitres potentiels[21].

Anecdotes

Il pratiquait l'acupuncture, la peinture et la sculpture[13].

Distinctions

Publications

  • Bouillon de culture : homme, surhomme, termite ou nĂ©ant ?, DenoĂ«l, 1962
  • Pourquoi Barabbas : drame en 3 actes (suivi de Antigone ou Le grand orage), DenoĂ«l, 1965
  • (propos recueillis par Philippe Bernert), Roger Wybot et la bataille pour la DST, Presses de la CitĂ©, 1975
  • ClĂ©s de l'acupuncture traditionnelle, GaranciĂšre, 1983

Bibliographie

  • Philippe Bernert, Roger Wybot et la bataille pour la DST, .
  • « Roger Wybot », Revue de la France libre, no 302,‎ 2e trimestre 1998 (lire en ligne).

Notes et références

  1. « Roger Wybot, 1038 compagnons, Compagnons - Musée de l'Ordre de la Libération », sur www.ordredelaliberation.fr (consulté le )
  2. Bernert 1975, p. 12
  3. Bernert 1975, p. 15
  4. Bernert 1975, p. 17
  5. Bernert 1975, p. 20
  6. Bernert 1975, p. 22
  7. Bernert 1975, p. 25
  8. Bernert 1975, p. 34
  9. Bernert 1975, p. 39
  10. Bernert 1975, p. 54
  11. Bernert 1975, p. 56
  12. Bernert 1975, p. 57
  13. Canard Enchainé, Les dossiers du Canard Enchainé : Espionnage le polar et la maniÚre : DST : contre l'agent des autres, Paris, IEI, , 98 p., p. 56-67
  14. Bernert 1975, p. 36
  15. Bernert 1975, p. 41
  16. Pierre VIANSSON-PONTÉ, « L'homme de tous les secrets », Le Monde,‎ (lire en ligne AccĂšs limitĂ©)
  17. Julian Jackson, « Résistance et homosexualité : une histoire non racontée », historia.fr, 15 juin 2018 (Lire en ligne)
  18. Patrick Buisson, 1940-1945 : Années érotiques, T. II, De la grande prostituée à la revanche des mùles, Albin Michel, 2008, p. 350-351
  19. Georgette Elgey, Histoire de la IVe RĂ©publique Volume V : La RĂ©publique des tourmentes, Tome 3, Fayard, 2008
  20. FrĂ©dĂ©ric Charpier, Les RG et le Parti communiste – Un combat sans merci dans la guerre froide, Plon, 2000
  21. RĂ©mi Kauffer, Histoire mondiale des services secrets, Perrin, 2015
  22. « Site de l'ordre de la liberation » (consulté le )

Liens externes

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