ForĂȘt d'Halatte
La forĂȘt d'Halatte, appelĂ©e plus rarement forĂȘt de Pont-Sainte-Maxence, est une forĂȘt domaniale de Hauts-de-France, situĂ©e dans le dĂ©partement de l'Oise, proche de Pont-Sainte-Maxence et de Senlis.
ForĂȘt d'Halatte | ||||
Carrefour du Mont Alta au sud de la forĂȘt d'Halatte. | ||||
Localisation | ||||
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CoordonnĂ©es | 49° 15âČ 26âł nord, 2° 35âČ 01âł est[1] | |||
Pays | France | |||
RĂ©gion | Hauts-de-France | |||
DĂ©partement | Oise | |||
GĂ©ographie | ||||
Superficie | 4 295 ha | |||
Altitude · Maximale · Minimale |
222 m 39 m |
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Compléments | ||||
Protection | ZNIEFF de type 1 ; Natura 2000 ; Site classé |
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Statut | ForĂȘt domaniale | |||
Administration | Office national des forĂȘts | |||
Essences | ChĂȘne, HĂȘtre europĂ©en | |||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Oise
GĂ©olocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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D'une superficie de 4 295 hectares (42,95 km2) en partie domaniale, elle est situĂ©e dans un massif forestier d'environ 6 000 hectares (60 km2). Ancien domaine capĂ©tien, elle a longtemps servi de rĂ©serve de chasse royale. Elle est riche autant en production de bois (chĂȘne et hĂȘtre commun) qu'en gibier. Elle forme avec la forĂȘt de Chantilly et la forĂȘt d'Ermenonville, le massif des Trois ForĂȘts.
GĂ©ographie
Localisation
La forĂȘt d'Halatte est situĂ©e au nord du bassin parisien, Fleurines, commune au centre de la forĂȘt, Ă©tant situĂ©e Ă une cinquantaine de kilomĂštres de Paris[2]. Elle appartient Ă la rĂ©gion forestiĂšre Valois et Vieille France, telle que dĂ©finie par l'Inventaire forestier national[3], ainsi qu'Ă la sylvoĂ©corĂ©gion (SER) toujours dĂ©finie par l'IFN du « Bassin parisien tertiaire »[4].
La forĂȘt domaniale d'Halatte s'Ă©tend sur un territoire couvrant 11 communes. Au nord et Ă l'ouest, elle atteint la vallĂ©e de l'Oise avec les communes de Pontpoint, Pont-Sainte-Maxence, Beaurepaire et Verneuil-en-Halatte ; au sud-ouest, la ForĂȘt de Chantilly aux limites de la commune d'Apremont ; au sud, les communes de Senlis, Chamant, et Ognon ; puis Ă l'est, les villages de Villeneuve-sur-Verberie et de Roberval. Enfin, deux communes se situent au cĆur de la forĂȘt : Aumont-en-Halatte et Fleurines.
Ă cette partie domaniale, s'ajoutent des bois prolongeant directement ce massif et appartenant Ă des communes : bois de Chamant (66 ha), Fleurines (66 ha), Verneuil-en-Halatte (46 ha), Pontpoint (40 ha), ainsi que des bois privĂ©s. On considĂšre aussi parfois la forĂȘt privĂ©e de la Haute-Pommeraie (671 ha) comme une continuitĂ© de ce massif, en direction de Creil.
Topographie et géologie
Le massif recouvre un plateau d'une centaine de mĂštres d'altitude de moyenne formĂ© de calcaire grossier du LutĂ©tien et de sable de l'Auversien. Trois buttes tĂ©moins s'alignent sur une diagonale orientĂ©e sud-ouest/nord-est : le mont Alta (142 m d'altitude), un petit plateau du Bartonien moyen, la butte Saint-Christophe (185 m) situĂ©e au milieu d'une clairiĂšre en plein cĆur de la forĂȘt, formĂ©e de calcaire du Ludien et de Stampien, et enfin le point culminant de la forĂȘt, qui est aussi le point culminant du Valois, le mont Pagnotte Ă 222 m d'altitude, constituĂ© des mĂȘmes couches gĂ©ologiques[5].
Aucun cours d'eau ne parcourt le territoire de la forĂȘt en raison des couches de sables et de calcaires superficiels qui empĂȘchent les Ă©coulements de surface. Seuls quelques rus temporaires descendent vers la vallĂ©e de l'Oise.
Histoire
PrĂ©histoire de la forĂȘt
De la forĂȘt primaire, il ne reste sans doute plus rien, en effet, des traces d'occupations humaines sont prĂ©sentes dĂšs les pĂ©riodes du NĂ©olithique. Deux principaux ensembles mĂ©galithiques sont en effet signalĂ©s sur le territoire de la forĂȘt : les menhirs des Indrolles (parcelle 296) et le dolmen de Chancy (parcelle 102). En outre, il existe deux petits menhirs dĂ©nommĂ©s « la Pierre qui corne » (parcelle 105) et « le Sanglier » (parcelle 132)[6]
Par la suite, plusieurs signes d'occupation de l'Ă©poque gallo-romaine ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s en fouille archĂ©ologique, le plus connu Ă©tant le temple gallo-romain retrouvĂ© sur le territoire de la commune d'Ognon Ă l'est de la forĂȘt. D'aprĂšs les analyses palynologiques rĂ©alisĂ©es dans la rĂ©gion, il semble que ces bĂątiments prenaient place Ă l'origine dans des territoires ouverts, au milieu de champs cultivĂ©s et de simples haies et bosquets boisĂ©s. Les dĂ©frichements Ă©taient donc sans doute dĂ©jĂ venus Ă bout de la forĂȘt primaire. Le massif forestier actuel ne date donc sans doute que de l'AntiquitĂ© tardive et du dĂ©but du Moyen Ăge[7].
La propriĂ©tĂ© de la forĂȘt
La plus ancienne mention du toponyme Halatte remonterait au XIIe siĂšcle dans l'utilisation de l'expression Locus Halachius vers 1165, puis la forĂȘt est dĂ©signĂ©e sous le nom d'Halata ou Halate au cours du Moyen Ăge. DĂšs le XIIIe siĂšcle, la forĂȘt connaĂźt sans doute ses limites actuelles. Elle a toujours fait partie du domaine royal, mais elle a Ă©tĂ© en partie aliĂ©nĂ©e en faveur de plusieurs Ă©tablissements religieux des environs. Ces aliĂ©nations atteignent jusqu'Ă la moitiĂ© de la superficie de la forĂȘt lors de l'arpentage de 1571 : sur 8 896 arpents recensĂ©s (environ 4 000 ha), 4 499 arpents appartiennent toujours au roi et 4 487 arpents aux religieux : il s'agit principalement du prieurĂ© Saint-Christophe-en-Halatte, situĂ© en pleine forĂȘt, sur l'actuelle commune de Fleurines Ă partir de 1068, de l'abbaye Saint-Vincent de Senlis Ă partir du XIIe siĂšcle, du chapitre de la cathĂ©drale de Senlis Ă partir du XIIe siĂšcle, du prieurĂ© Saint-Maurice et des chapitres Saint-Frambourg et Saint-Rieul de Senlis mais aussi de l'abbaye de Chaalis, l'abbaye du Moncel, de l'abbaye de Royaumont, de la commanderie de Laigneville et mĂȘme de l'abbaye de Maubuisson.
La plupart de ces institutions gardent leurs possessions jusqu'Ă la RĂ©volution, date Ă laquelle celles-ci sont transformĂ©es en biens nationaux et rĂ©unies au domaine royal pour en faire une forĂȘt domaniale. De nombreuses bornes armoriĂ©es placĂ©es en forĂȘt Ă partir du XVIe siĂšcle sont encore le tĂ©moignage de ces diverses propriĂ©tĂ©s[8].
L'aménagement et la gestion forestiÚre
MalgrĂ© l'Ă©parpillement de ces propriĂ©tĂ©s, les droits liĂ©s Ă ces bois et notamment le droit de gruerie sur l'exploitation forestiĂšre, sont le plus souvent restĂ©s aux mains du roi de France. Au XIIIe siĂšcle, la gruerie d'Halatte est Ă©rigĂ©e en office royal et la fonction de gruyer d'Halatte se transmet alors de pĂšre en fils dans la famille du Plessis-Choisel. Cependant cette charge est rĂ©cupĂ©rĂ©e dĂšs le siĂšcle suivant par les rois de France qui la confient dorĂ©navant Ă des fonctionnaires royaux, puis Ă partir de 1554 Ă une MaĂźtrise particuliĂšre des eaux et forĂȘts du bailliage de Senlis. Cette administration sera chargĂ©e de gĂ©rer la forĂȘt royale jusqu'Ă la RĂ©volution[9].
La forĂȘt subit par ailleurs plusieurs rĂ©formations, c'est-Ă -dire la vĂ©rification des droits de chaque usager et de chaque propriĂ©taire de la forĂȘt et du respect des rĂšgles et revenus du roi. Cet acte juridique essentiel pour connaĂźtre l'Ă©tat d'une forĂȘt sous l'Ancien RĂ©gime, intervient Ă quatre reprises en Halatte : entre 1390 et 1400, puis en 1511, en 1582 puis en 1664[10]. Les amĂ©nagements forestiers sont Ă l'image des autres forĂȘts françaises de l'Ancien RĂ©gime : les taillis sont prĂ©pondĂ©rant. En 1571, on compte, sur les 4 499 arpents appartenant au roi, 409 arpents de haute futaie, 65 de demi-futaie, 260 de haut-taillis et 2 381 arpents de taillis ĂągĂ©s de moins de 12 ans. Les vides et les bois improductifs reprĂ©sentent 583 arpents. AprĂšs s'ĂȘtre dĂ©tĂ©riorĂ©e au cours du XVIIe siĂšcle, la situation de la production forestiĂšre s'amĂ©liore au cours du siĂšcle suivant et la futaie atteint la taille de 2 066 arpents, dont 20 sont coupĂ©s chaque annĂ©e[11].
Un territoire de chasse royale et princiĂšre
Si les rois n'ont pas hĂ©sitĂ© Ă cĂ©der une partie de leur domaine et de leurs droits sur la forĂȘt, le droit de chasse est restĂ© en permanence aux mains du pouvoir royal et particuliĂšrement la grande chasse ou vĂ©nerie. Les nombreux actes royaux signĂ©s Ă Senlis, Pont-Sainte-Maxence, l'abbaye du Moncel ou mĂȘme au prieurĂ© Saint-Christophe, montrent que leur prĂ©sence sur place est rĂ©guliĂšre. Louis V de France, dernier des Carolingiens, meurt lors d'une chasse Ă proximitĂ© de Senlis en 987. Le , Philippe Le Bel, au cours d'une chasse Ă courre avec le comte Robert de Clermont, son oncle, est atteint d'une attaque cĂ©rĂ©brale fatale ; transportĂ© sur l'Oise puis la Seine Ă Poissy pour y ĂȘtre soignĂ©, il dĂ©cĂšde quelques semaines plus tard, le , Ă Fontainebleau. Par la suite, le chenil royal de Charles VI rĂ©side Ă demeure Ă Saint-Christophe[12].
Ă partir de François Ier, les rois de France rĂ©sident au chĂąteau de Chantilly pour chasser en Halatte. En effet, la capitainerie royale d'Halatte, juridiction spĂ©ciale chargĂ©e de conserver le gibier, couvre non seulement Halatte mais aussi les forĂȘts de Chantilly, Carnelle et Ermenonville. D'abord confiĂ©e au dĂ©but du XVIe siĂšcle Ă Pierre de la Fontaine, seigneur d'Ognon, cette charge est attribuĂ©e Ă Anne de Montmorency en 1520. Elle est de nouveau rĂ©cupĂ©rĂ©e par un seigneur de Chantilly en 1674 en la personne du Grand CondĂ©, ce qui lui permet de disposer d'un gigantesque terrain de chasse d'un seul tenant. En 1724, cette capitainerie est Ă©tendue encore au bois des Ageux et aux terres de Montepilloy, Brasseuse, Saint-Leu-d'Esserent et Saint-Maximin, les plaines d'Orry-la-Ville, de La Chapelle-en-Serval, de Gouvieux et plus encore. En 1789, la capitainerie couvre 173 520 arpents soit un peu moins de 86 000 ha. La prĂ©dominance de la chasse engendre des conflits interminables avec la maĂźtrise des eaux et forĂȘts de Senlis chargĂ©e de la gestion forestiĂšre du domaine jusqu'Ă la RĂ©volution[13].
Gestion de la forĂȘt et sylviculture
La forĂȘt d'Halatte est gĂ©rĂ©e, comme toutes les forĂȘts domaniales, par l'Office nationale des forĂȘts et plus prĂ©cisĂ©ment par son unitĂ© territoriale des Trois ForĂȘts basĂ©e Ă Chantilly. Il est chargĂ© de mettre en Ćuvre l'actuel plan d'amĂ©nagement forestier valable pour la pĂ©riode 1997-2011. Le prĂ©cĂ©dent a durĂ© de 1983 Ă 1997.
En l'Ă©tat actuel, l'Ă©tage dominant de la forĂȘt comprend 50 % de chĂȘnes et 40 % de hĂȘtres. L'objectif de l'amĂ©nagement est de porter le chĂȘne Ă 74 % et le hĂȘtre Ă moins de 25 % Ă long terme. La partie nord de la forĂȘt est occupĂ©e majoritairement de futaies de hĂȘtre et la partie sud comporte pour l'essentiel des taillis sous futaie comportant des tilleuls et des chĂȘnes. Progressivement, l'ensemble de la forĂȘt doit ĂȘtre traitĂ©e en futaie rĂ©guliĂšre. La durĂ©e de rĂ©volution des hĂȘtres est de 120 ans, 180 ans pour les chĂȘnes. Chaque annĂ©e, 28 000 m3 de bois certifiĂ©s PEFC sont rĂ©coltĂ©s dans la partie domaniale, 500 Ă 600 m3 dans les parties communales[14].
Patrimoine naturel
Protections
La forĂȘt bĂ©nĂ©ficie de plusieurs types de protections qui concernent les paysages du massif, ses milieux naturels et les espĂšces qui y vivent.
La forĂȘt d'Halatte constitue un site classĂ© depuis le dĂ©cret du . Ce site, d'une superficie de 5 300 ha, comprend la forĂȘt elle-mĂȘme ainsi que les espaces agricoles avoisinants[15].
Une zone naturelle d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) concerne le massif et permet une bonne connaissance de ses richesses naturelles : il s'agit d'une ZNIEFF de type 1 appelĂ©e « Massif forestier d'Halatte », qui comme son nom l'indique, couvre l'ensemble de la forĂȘt, les bois environnants ainsi qu'une partie nord de la forĂȘt de Chantilly (7 922 ha)[16].
Deux sites Natura 2000 concernent la forĂȘt depuis avril 2006. Ă ces titres, elle doit faire l'objet de mesures de gestion qui permettent le maintien des espĂšces concernĂ©es et des habitats qu'elles occupent[17] :
- une zone de protection spĂ©ciale (ZPS) « ForĂȘts picardes : massif des trois forĂȘts et bois du roi » couvre 13 615 ha et notamment la zone du mont Pagnotte et du mont Alta pour la forĂȘt d'Halatte. Cette zone concerne particuliĂšrement la protection des oiseaux et plus spĂ©cifiquement 12 espĂšces recensĂ©es[18] ;
- une zone spĂ©ciale de conservation (ZSC) « Massifs forestiers d'Halatte, de Chantilly et d'Ermenonville » couvre une surface de 2 396 ha et notamment la zone du mont Pagnotte et du mont Alta pour la forĂȘt d'Halatte. Elle concerne particuliĂšrement la protection de 18 types d'habitats diffĂ©rents, d'une vingtaine d'espĂšces florales protĂ©gĂ©es et d'une soixantaine d'espĂšces florales menacĂ©es, ainsi que quatre espĂšces de faune[19].
L'ensemble des communes que couvre la forĂȘt appartient au parc naturel rĂ©gional Oise-Pays de France depuis sa crĂ©ation en 2004.
Milieux et habitats naturels
Au sein de la ZNIEFF « Massif forestier d'Halatte », le milieu naturel largement dominant sont les chĂȘnaies-charmaies qui reprĂ©sentent 70 % de la surface, puis viennent les ChĂȘnaies acidiphiles pour 10 %, les HĂȘtraies thermo-calcicoles pour 5 % et les pelouses calcicoles pour Ă peine 1 %. Le reste est composĂ© de sabliĂšres et de quelques rares mares dont la mare du mont Alta (parcelles 267-268), unique point d'eau de tout le secteur sud-ouest du massif forestier[16].
On recense, toujours dans cette ZNIEFF, huit habitats considĂ©rĂ©s comme remarquables, rares et menacĂ©s en Europe : la chĂȘnaie-charmaie acidocline (terrains lĂ©gĂšrement acides), la chĂȘnaie-charmaie Ă jacinthe, la chĂȘnaie-hĂȘtraie, la hĂȘtraie calcicole, la frĂȘnaie Ă laĂźche espacĂ©e, les groupements herbacĂ©s humides nitrophiles, les groupements herbacĂ©s sur sables, les pelouses et lisiĂšres calcicoles[16].
Faune et flore
Dans la ZNIEFF, plus de 75 espÚces animales et plus de 40 espÚces d'herbacées ont été répertoriées. Parmi elles, on retrouve des espÚces rares et protégées comme l'Osmonde royale (Osmunda regalis), l'Ophioglosse vulgaire (Ophioglossum vulgatum), la Limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum), la Belladone (Atropa belladonna) et l'Anémone fausse renoncule (Anemone ranunculoides) pour les espÚces végétales ; le Pic mar (Dendrocopos medius), le Pic noir (Dryocopus martius), la Bondrée apivore (Pernis apivorus), le Grand Murin (Myotis myotis), le Cerf élaphe (Cervus elaphus), la Grenouille agile (Rana dalmatina) et le Triton alpestre (Ichthyosaura alpestris)[20].
Osmonde royale. Ophioglosse vulgaire. Limodore à feuilles avortées. Belladone. Anémone fausse renoncule.
Pic noir. Bondrée apivore. Cerf élaphe. Grenouille agile. Triton alpestre.
Lieux remarquables
Sites naturels
- La butte d'Aumont (124 m) à Aumont-en-Halatte. La butte se situe au milieu d'un bois privé, mais est accessible au public par un sentier partant depuis la route de Creil à l'entrée ouest de la commune. Elle s'apparente à une grosse dune modifiée par l'exploitation du sable et permet des vues sur plusieurs kilomÚtres.
- Le mont Alta (142 m), constituĂ© en grande partie, tout comme la butte d'Aumont, de sables siliceux lĆssiques consĂ©cutifs Ă lâĂ©rosion du quaternaire. Le mont Alta se prĂ©sente comme un plateau, sans sommet Ă proprement parler et entiĂšrement couvert de forĂȘt. De ce fait, la butte ne propose pas de belvĂ©dĂšre.
- Le mont Pagnotte (222 m) représente l'un des points culminants du département de l'Oise. Le profil est particuliÚrement accidenté autour de la colline. Le sommet accueille un pylÎne d'antennes de France Télécom. Cependant, à l'ouest du carrefour du mont Pagnotte, quelques mÚtres en contrebas, un belvédÚre a été aménagé avec l'aide du Parc naturel régional, qui permet de voir jusqu'à Pont-Sainte-Maxence, Creil, et les bords de l'Oise.
Arbres remarquables
- Le chĂȘne du Gibet Capelin Ă Pontpoint (parcelle 5) : il s'agit d'un chĂȘne sessile mesurant 27 m de haut et 1,45 m de diamĂštre. Il serait ĂągĂ© de 200 ans environ. Il porte le nom d'un ancien forestier.
- Le chĂȘne Andreau Ă Fleurines (parcelle 117) : chĂȘne sessile mesurant 36 m de haut et 1,30 m de diamĂštre. Il serait ĂągĂ© de 250 ans environ.
- Le chĂȘne Ă l'Image Ă Fleurines (parcelle 209) : chĂȘne pĂ©donculĂ© mesurant 23,8 m de haut et 1,7 m de circonfĂ©rence, d'Ăąge indĂ©terminĂ©. Ce n'est certes pas un arbre remarquable dans le sens propre du terme, mais il constitue, tout comme ses prĂ©dĂ©cesseurs, la destination d'un pĂšlerinage annuel depuis 1587. C'est une statuette de la Vierge accrochĂ©e au tronc de l'arbre qui lui vaut son nom.
- Les Quatre frÚres à Fleurines (parcelle 210) : cépée de quatre chùtaigniers mesurant 38 m de haut et 7,8 m de circonférence[21].
- Un cormier, trÚs rare surtout au nord de Paris en terrain plat, à environ 300 mÚtres au nord-est du poteau Saint-Priest à Chamant, légÚrement en retrait par rapport à la route Royale.
Monuments historiques sur le territoire de la forĂȘt
- Le prieurĂ© Saint-Christophe sur la commune de Fleurines, construit au XIe siĂšcle (vestiges de l'Ă©glise classĂ©e depuis 1923)[22] : il s'agit d'un cĂ©dĂ©e sous le nom de prieurĂ© Ă La CharitĂ©-sur-Loire au XIe siĂšcle. Il est situĂ© sur la colline qui portait autrefois le nom de Hermenc et qui porte de nos jours le mĂȘme nom de Saint-Christophe. PropriĂ©tĂ© de l'institut de rĂ©Ă©ducation St-Christophe, le monument se prĂ©sente dans un Ă©tat mĂ©diocre et n'est pas ouvert au public. Il peut cependant ĂȘtre aperçu depuis la rue.
- Le Temple gallo-romain de la forĂȘt d'Halatte situĂ© sur la commune d'Ognon (inscrit depuis 2007)[23] : il s'agit d'un fanum Ă©rigĂ© vers le milieu du Ier siĂšcle. Ce sanctuaire est associĂ© Ă une source et Ă©tait sans doute consacrĂ© Ă un dieu gaulois ou Ă Mercure.
- Le chĂąteau d'eau de Chamant (inscrit monument historique depuis 1998) : il s'agit du seul chĂąteau d'eau mĂ©tallique du nord de la France, construit sans doute par un Ă©lĂšve de Gustave Eiffel en 1895 pour alimenter les Ă©curies de courses d'Albert Menier, industriel chocolatier. Il sert de nos jours de rĂ©servoir communal. Il est surmontĂ© d'un belvĂ©dĂšre permettant une vue sur toute la forĂȘt[24].
Autres monuments
- Les vestiges du chĂąteau royal de Verneuil-en-Halatte, des XVIe et XVIIe siĂšcles, dans un bois communal attenant Ă la forĂȘt domaniale, non inscrit monuments historiques. Le chĂąteau, propriĂ©tĂ© du roi Henri IV, se trouve reprĂ©sentĂ© dans Les plus excellents bĂątiments de France de Jacques Ier Androuet du Cerceau et est dĂ©truit Ă partir de 1734[25].
- Les fontaines Ă margelle de pierre, dispersĂ©es pour la plupart dans le secteur nord-est du massif forestier (au minimum six fontaines dans ce secteur). Elles datent essentiellement des XVIe et XVIIIe siĂšcles et font partie des amĂ©nagements pour les besoins de la chasse Ă courre. Les animaux sauvages viennent s'y dĂ©saltĂ©rer, surtout que les cours d'eau sont absents dans la forĂȘt d'Halatte et qu'il n'y a que trĂšs peu de mares permanentes. Les exemplaires les plus connus sont la fontaine du Lis (parcelle 111), la fontaine du Pied Dufaux (parcelle 65), la fontaine Saint-BarthĂ©lĂ©my (parcelle 55), la fontaine Aubert (Ă l'est de la parcelle 129, en dehors de la forĂȘt d'Halatte, dans un petit bois accessible depuis Villers-Saint-Frambourg et amĂ©nagĂ© en lavoir pour ses habitants) et la fontaine Bertrand (parcelle 209)[26].
- L'obélisque du roi de Rome, édifié en 1811 pour commémorer la naissance de Napoléon François Charles Joseph Bonaparte, dit Napoléon II, fils de Napoléon Ier, et Marie-Louise d'Autriche. Le monument de quatre mÚtres de haut se situe non loin du carrefour du Grand-Maßtre, prÚs de la fontaine du Lis, dans la parcelle 111 au nord de Fleurines. On ignore aujourd'hui la raison du choix de ce lieu, et on ne sait pas davantage qui a pris l'initiative de l'ériger et de le financer[27].
- Les bornes armoriĂ©es, implantĂ©es par le seigneur Anne de Montmorency entre 1537 et 1546 pour dĂ©limiter ses propriĂ©tĂ©s. Le but Ă©tait d'Ă©viter des incidents de chasse ou de pĂąturage, alors frĂ©quents en raison de l'imbrication de diffĂ©rentes propriĂ©tĂ©s, et de faire respecter son domaine et ses droits. Suivant l'exemple, d'autres seigneurs ou entitĂ©s religieuses propriĂ©taires terriens Ă©rigĂšrent Ă leur tour des bornes en pierre taillĂ©e, frappĂ©es des blasons ou des insignes permettant aux passants d'identifier les propriĂ©taires. La plus grande concentration de bornes se trouve autour du mont Alta, dans le secteur sud-ouest de la forĂȘt. Des bornes armoriĂ©es du mĂȘme type se rencontrent Ă©galement en forĂȘt de Chantilly[28].
- Des croix de fer sur des socles en pierre, expression de la religiositĂ© de la population locale, et datant le plus souvent du XIXe siĂšcle. Leur vocation Ă©tait la protection contre les intempĂ©ries, des mauvaises rĂ©coltes ou les maladies, souvent en fonction du saint auquel elles sont consacrĂ©es et des « pouvoirs » qu'on lui accorde. Les croix furent forgĂ©es par des marĂ©chaux-ferrants locaux et tĂ©moignent encore de leur savoir-faire. On en trouve le plus souvent en dehors de la forĂȘt, mais sur le territoire de la commune de Villers-Saint-Frambourg, deux croix se situent dans la forĂȘt mĂȘme : la croix Saint-Rieul (parcelle 168) et la croix Saint-Pierre (parcelle 201).
- Des pavillons de chasse, situés au poteau des Bùtis, au poteau de la Belle-Croix et au poteau du Grand Maßtre. De facture assez simple, ils ne comprennent à la base qu'une unique piÚce d'habitation et une petite écurie accolée. Ces cabanes ne sont pas à confondre avec les maisons forestiÚres[29].
Usages de la forĂȘt
CarriĂšres
Le territoire de la forĂȘt est utilisĂ© depuis longtemps pour ses carriĂšres de sable. Celui-ci Ă©tait utilisĂ© pour la fabrication de verre ou de cĂ©ramique (comme la FaĂŻence de Creil-Montereau). Des traces des anciennes exploitations sont encore visibles autour d'Aumont-en-Halatte, autour de la Butte d'Aumont et du Mont Alta. Des carriĂšres sont toujours exploitĂ©es Ă Villeneuve-sur-Verberie et Ă Villers-Saint-Frambourg, en limite est de la forĂȘt, par la SociĂ©tĂ© d'exploitation de sables et minĂ©raux (SAMIN), filiale du Groupe Saint-Gobain[30].
Apiculture
Du miel de tilleul est produit chaque annĂ©e Ă partir des 2 000 ha de taillis de tilleuls prĂ©sents dans la forĂȘt domaniale. De la mi-juin Ă la mi-juillet, 3 000 Ă 5 000 ruches sont dĂ©posĂ©es dans les sous-bois, ce qui permet de produire 100 Ă 150 tonnes de miel chaque annĂ©e[31].
Chasse
Depuis 1832, l'administration forestiĂšre est chargĂ©e de l'adjudication publique des droits de chasse pour une durĂ©e de neuf ans, comprenant cinq lots de chasse Ă tir avec une rĂ©serve cynĂ©gĂ©tique dâenviron 600 ha[32].
Deux Ă©quipages de vĂ©nerie ou chasse Ă courre sont, par ailleurs, actifs en forĂȘt d'Halatte. Le Rallye Trois ForĂȘts, en tenue bleue, se consacre Ă la chasse au cerf. Le Rallye Pic'Hardy Chantilly, en tenue verte, se consacre au chevreuil[33].
Tourisme
Deux sentiers de Grande randonnĂ©e traversent la forĂȘt : le GR 12 entre dans la forĂȘt par Roberval, traverse le Mont Pagnotte, contourne Fleurines par le sud-est puis gagne Senlis. Le GR 655 suit exactement le mĂȘme parcours. Le GR 12B vient lui de Pont-Sainte-Maxence, contourne Fleurines par l'ouest et rejoint le GR 12 Ă la hauteur du carrefour du pavillon de chasse. Le chemin de Petite RandonnĂ©e (PR, balisĂ© jaune) 17 de l'Oise parcourt lui aussi la forĂȘt.
Criminalité
Le 10 septembre 1979, Jacques Mesrine tend un guet-apens dans la forĂȘt au journaliste de Minute Jacques Tillier, le torture, le blesse griĂšvement par trois balles en lui tirant dans la joue, le bras et la jambe. Il le laisse pour mort dans une champignonniĂšre proche du village de Verneuil-en-Halatte en bordure de la route qui mĂšne au village de Fleurines. Mesrine reprochait Ă ce journaliste de l'avoir diffamĂ© en Ă©crivant qu'il n'Ă©tait pas une personne « rĂ©glo » avec ses associĂ©s en aoĂ»t 1979[34].
La forĂȘt d'Halatte et les arts
Lieu de tournages cinématographiques
Plusieurs films ont Ă©tĂ© tournĂ©s, en partie, en forĂȘt[35] :
- La Voie lactée (1969) de Luis Buñuel
- La Rumba (1987) de Roger Hanin
- Le ChĂąteau de ma mĂšre (1990) d'Yves Robert
- Confessions d'un barjo (1992) de JĂ©rĂŽme Boivin
- IP5 (1992) de Jean-Jacques Beineix avec Yves Montand. C'est au cours du tournage que l'acteur a fait un malaise et décéda à l'hÎpital de Senlis peu de temps aprÚs.
- Justinien Trouvé ou le Bùtard de Dieu (1993) de Christian Fechner
- Dobermann (1997) de Jan Kounen
- Mesrine : L'ennemi Public no 1 (2008) de Jean-François Richet
Littérature
- Le roman L'ĂvadĂ© de l'an II, de Philippe Ăbly, se dĂ©roule notamment dans cette forĂȘt.
Notes et références
- Coordonnées à la maison forestiÚre de Fleurines relevées grùce à Google Maps
- Distance approximative à vol d'oiseau entre le point zéro des routes de France devant la cathédrale Notre-Dame de Paris et le centre du bourg, d'aprÚs « Mesure de distance », sur lesannuaires.com (consulté le ) qui donne 48,279 km.
- Inventaire forestier départemental : Oise - IIIe inventaire, Inventaire forestier national, (lire en ligne [PDF]), « Région forestiÚre - Valois », p. 49-52.
- « Poster des sylvoécorégions », sur IFN (consulté le ).
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- Ătienne Guillemot, Les forĂȘts de Senlis : Ătude sur les rĂ©gimes des forĂȘts d'Halatte..., 1905, p. 102-109
- Ătienne Guillemot, op. cit., p. 107-110.
- Ătienne Guillemot, op. cit., p. 210-212.
- Ătienne Guillemot, op. cit., p. 169-171.
- Ătienne Guillemot, op. cit., p. 198-201.
- Ătienne Guillemot, op. cit., p. 208-215.
- DĂ©couvrons le massif forestier dâHalatte, op. cit., p. 6-7
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- « ForĂȘt d'Halatte - Nord-Picardie - Arbres remarquables », sur PhilippeMorize.com (consultĂ© le ).
- Notice no PA00114689, base Mérimée, ministÚre français de la Culture
- Notice no PA60000072, base Mérimée, ministÚre français de la Culture
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- Jacques Peloye et Raymond Poussard, « Territoire de chasse », dans Guy de Laporte (dir.), Chasse à courre, chasse de cour : Fastes de la vénerie princiÚre à Chantilly au temps des Condés et des Orléans 1659-1910, Tournai, La Renaissance du Livre, , 367 p. (ISBN 2-8046-0908-1, lire en ligne), p. 41.
- ArrĂȘtĂ© autorisant l'exploitation des carriĂšres sur LĂ©gifrance
- DĂ©couvrons le massif forestier dâHalatte, op. cit., p. 13
- « La forĂȘt dâHalatte hier et aujourdâhui », sur Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Communal de Pontpoint (consultĂ© le ).
- « Coordonnées des équipages de l'Oise », sur site officiel des associations de vénerie (consulté le ).
- Nathalie Revenu, « Vincent Cassel en tournage sous les traits de Mesrine », Le Parisien,â (lire en ligne).
- Base de données L2TC sur les lieux de tournage
Voir aussi
Bibliographie
- Découvrons le massif d'Halatte, Orry-la-Ville, Parc naturel régional Oise-Pays de France, s.d., 16 p. (lire en ligne [PDF])
- LĂ©on Fautrat, « La ForĂȘt d'Halatte et sa capitainerie », ComitĂ© ArchĂ©ologique de Senlis, Comptes-rendus et MĂ©moires, Senlis, Imprimerie d'EugĂšne Dufresne, 3e sĂ©rie, vol. 1,â , p. 81-110 (lire en ligne, consultĂ© le )
- Ătienne Guillemot, Les forĂȘts de Senlis : Ătude sur les rĂ©gimes des forĂȘts d'Halatte, de Chantilly et d'Ermenonville au Moyen Ăge jusqu'Ă la RĂ©volution, Paris, MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France, , 228 p. (lire en ligne)
- Ă la dĂ©couverte des pierres qui parlent en forĂȘt dâHalatte, Orry-la-Ville, Parc naturel rĂ©gional Oise-Pays de France, s.d., 8 p. (lire en ligne)
- Raymond Poussard, « Halatte : deux mille ans d'art et d'histoire autour d'une forĂȘt royale : 1re partie : La forĂȘt », Bulletin du G.E.M.O.B., Beauvais, Groupement dâĂtude des Monuments et Ćuvres dâart de lâOise et du Beauvaisis (GEMOB), vol. 84-85,â ; 67 p.
- Raymond Poussard, « Halatte : deux mille ans d'art et d'histoire autour d'une forĂȘt royale : 2de partie : Autour de la forĂȘt : Aumont, Beaurepaire, Chamant, Fleurines, Ognon, Pontpoint, Pont Sainte Maxence, Roberval, Senlis, Verneuil en Halatte, Villeneuve sur Verberie, Villers St Frambourg », Bulletin du G.E.M.O.B., Beauvais, Groupement dâĂtude des Monuments et Ćuvres dâart de lâOise et du Beauvaisis (GEMOB), vol. 92-94,â ; 119 p.
Articles connexes
Liens externes
- « Plan d'amĂ©nagement de la forĂȘt d'Halatte (2012-2031) », sur ONF (consultĂ© le )