Eaux-Bonnes
Eaux-Bonnes (en béarnais Aigas-Bonas ou Aygue-Boune) est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques en région Nouvelle-Aquitaine.
Eaux-Bonnes | |||||
Le village d'Eaux-Bonnes est situĂ© sur un plateau au flanc de la forĂȘt du Gourzy. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
RĂ©gion | Nouvelle-Aquitaine | ||||
Département | Pyrénées-Atlantiques | ||||
Arrondissement | Oloron-Sainte-Marie | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes de la Vallée d'Ossau | ||||
Maire Mandat |
Jean-Luc Braud 2020-2026 |
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Code postal | 64440 | ||||
Code commune | 64204 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Gentilé | Eaux-Bonnais, Eaux-Bonnaises | ||||
Population municipale |
191 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 5 hab./km2 | ||||
GĂ©ographie | |||||
CoordonnĂ©es | 42° 58âČ 26âł nord, 0° 23âČ 27âł ouest | ||||
Altitude | Min. 520 m Max. 2 619 m |
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Superficie | 38,52 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Ălections | |||||
DĂ©partementales | Canton d'Oloron-Sainte-Marie-2 | ||||
LĂ©gislatives | QuatriĂšme circonscription | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Atlantiques
GĂ©olocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
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GĂ©ographie
Localisation
Située en vallée d'Ossau, la commune est limitrophe du département des Hautes-Pyrénées.
Communes limitrophes
Hydrographie
La commune est drainée par le Valentin, la Sourde, le Cély, le ruisseau de Louesque, le ruisseau de Portaig, le ruisseau des Blanques, le ruisseau d'Esquerra, et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 46 km de longueur totale[3] - [4].
Le Valentin, d'une longueur totale de 14,2 km, prend sa source dans la commune et s'Ă©coule du sud-est vers le nord-ouest. Il traverse la commune et se jette dans le gave d'Oloron Ă Laruns[5].
- La cascade du Valentin en 1910 avant son exploitation hydro-Ă©lectrique.
- RĂ©seaux hydrographique et routier d'Eaux-Bonnes
Climat
Le climat qui caractĂ©rise la commune est qualifiĂ©, en 2010, de « climat de montagne », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en mĂ©tropole[6]. En 2020, la commune ressort du mĂȘme type de climat dans la classification Ă©tablie par MĂ©tĂ©o-France, qui ne compte dĂ©sormais, en premiĂšre approche, que cinq grands types de climats en mĂ©tropole. Pour ce type de climat, la tempĂ©rature dĂ©croĂźt rapidement en fonction de l'altitude. On observe une nĂ©bulositĂ© minimale en hiver et maximale en Ă©tĂ©. Les vents et les prĂ©cipitations varient notablement selon le lieu[7].
Les paramĂštres climatiques qui ont permis dâĂ©tablir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent Ă la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© ci-aprĂšs.
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Avec le changement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Ănergie et du Climat[9] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[10] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. Ces changements peuvent ĂȘtre constatĂ©s sur la station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France la plus proche, « Laruns-Artouste », sur la commune de Laruns, mise en service en 1943[11] et qui se trouve Ă 2 km Ă vol d'oiseau[12] - [Note 3], oĂč la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 8,7 °C et la hauteur de prĂ©cipitations de 1 635,4 mm pour la pĂ©riode 1981-2010[13]. Sur la station mĂ©tĂ©orologique historique la plus proche, « Pau-Uzein », sur la commune d'Uzein, mise en service en 1921 et Ă 48 km[14], la tempĂ©rature moyenne annuelle Ă©volue de 13,2 °C pour la pĂ©riode 1971-2000[15], Ă 13,4 °C pour 1981-2010[16], puis Ă 13,8 °C pour 1991-2020[17].
Urbanisme
Typologie
Eaux-Bonnes est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4] - [18] - [19] - [20]. La commune est en outre hors attraction des villes[21] - [22].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des forĂȘts et milieux semi-naturels (90,4 % en 2018), une proportion identique Ă celle de 1990 (90,4 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : espaces ouverts, sans ou avec peu de vĂ©gĂ©tation (39,7 %), forĂȘts (31,2 %), milieux Ă vĂ©gĂ©tation arbustive et/ou herbacĂ©e (19,5 %), prairies (5,2 %), zones urbanisĂ©es (2,6 %), espaces verts artificialisĂ©s, non agricoles (1,6 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (0,1 %)[23].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[Carte 1].
Hameaux et lieux-dits
La commune se compose de quatre villages :
Eaux-Bonnes
La petite « citĂ© des Eaux Bonnes » fut bĂątie Ă partir du XVIIIe siĂšcle auprĂšs d'une source thermale. Eaux-Bonnes domine le brusque effondrement de la vallĂ©e du Valentin, Ă l'entrĂ©e de la gorge Ă©troite de la Sourde. Cette caractĂ©ristique gĂ©ologique a crĂ©Ă© une cascade spectaculaire, demeurĂ©e longtemps une attraction pour les visiteurs avant d'ĂȘtre fortement rĂ©duite par la captation hydro-Ă©lectrique situĂ©e en amont du village. Le jardin Darralde, autour duquel se groupent les principaux hĂŽtels, constitue le centre de la station.
Aas
De l'autre cÎté de la vallée, sur le promontoire de la Montagne Verte, se trouve le village d'Aas, connu comme le « village des siffleurs ». Ses habitants communiquaient sur de longues distances grùce à un langage sifflé. Ce village, qui est à l'origine de la commune, a vécu depuis ses origines du pastoralisme.
Assouste
Un autre hameau, Assouste, fait partie de la commune. C'est un village ossalois typique situé dans la partie nord du territoire communal, en contrebas du village d'Aas.
Gourette
La station de ski de Gourette représente le plus récent développement de la commune. Situé dans la partie sud de la vallée, son domaine skiable est le plus étendu des Pyrénées-Atlantiques.
Lieux-dits
Outre les hameaux citĂ©s plus haut, il faut noter les noms de lieux suivants : la Montagne Verte, l'Azive, chemin de Lious, Lious dĂ©dĂ©rat, Pleysse, Saclutte, l'horizontale, l'ImpĂ©ratrice, le PĂ©tarok, la TranchĂ©e, le Gourzy, Sialat, le Boila, Ley, Iscoo, le col d'Aubisque, le Gros HĂȘtre, le Hourat (oratoire), PlaĂ SĂ©gounĂ©.
Risques majeurs
Le territoire de la commune d'Eaux-Bonnes est vulnĂ©rable Ă diffĂ©rents alĂ©as naturels : mĂ©tĂ©orologiques (tempĂȘte, orage, neige, grand froid, canicule ou sĂ©cheresse), inondations, feux de forĂȘts, mouvements de terrains, avalanche et sĂ©isme (sismicitĂ© moyenne)[24]. Un site publiĂ© par le BRGM permet d'Ă©valuer simplement et rapidement les risques d'un bien localisĂ© soit par son adresse soit par le numĂ©ro de sa parcelle[25].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles dâĂȘtre affectĂ©es par le risque dâinondation par une crue torrentielle ou Ă montĂ©e rapide de cours d'eau, notamment le Valentin. La commune a Ă©tĂ© reconnue en Ă©tat de catastrophe naturelle au titre des dommages causĂ©s par les inondations et coulĂ©es de boue survenues en 1982, 1989, 1990, 1992, 1993, 1997, 2009, 2018, 2019 et 2021[26] - [24].
Eaux-Bonnes est exposĂ©e au risque de feu de forĂȘt. En 2020, le premier plan de protection des forĂȘts contre les incendies (PDPFCI) a Ă©tĂ© adoptĂ© pour la pĂ©riode 2020-2030[27]. La rĂ©glementation des usages du feu Ă lâair libre et les obligations lĂ©gales de dĂ©broussaillement dans le dĂ©partement des PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques font l'objet d'une consultation de public ouverte du 16 septembre au 7 octobre 2022[28] - [29].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des mouvements de sols liĂ©s Ă la prĂ©sence d'argile et des affaissements et effondrements liĂ©s aux cavitĂ©s souterraines (hors mines)[30]. Afin de mieux apprĂ©hender le risque dâaffaissement de terrain, un inventaire national permet de localiser les Ă©ventuelles cavitĂ©s souterraines sur la commune[31].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bĂątiments en cas dâalternance de pĂ©riodes de sĂ©cheresse et de pluie[32]. 37,5 % de la superficie communale est en alĂ©a moyen ou fort (59 % au niveau dĂ©partemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 2]. Depuis le , en application de la loi ELAN, diffĂ©rentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maĂźtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situĂ©s dans une zone classĂ©e en alĂ©a moyen ou fort[Note 5] - [33].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 2019 et par des glissements de terrain en 1982, 1992 et 1993[24].
La commune est exposĂ©e aux risques d'avalanche. Les habitants exposĂ©s Ă ce risque doivent se renseigner, en mairie, de lâexistence dâun plan de prĂ©vention des risques avalanches (PPRA). Le cas Ă©chĂ©ant, identifier les mesures applicables Ă l'habitation, identifier, au sein de l'habitation, la piĂšce avec la façade la moins exposĂ©e Ă lâalĂ©a pouvant faire office, au besoin, de zone de confinement et Ă©quiper cette piĂšce avec un kit de situation dâurgence[34] - [35].
Toponymie
Le toponyme Eaux-Bonnes provient[36] du nom de sources minérales appelées Eaux d'Arquebusades au XVIe siÚcle. On trouve la forme Aigabonne en 1764 dans les comptes de Laruns[37].
Son nom béarnais est Aigas-Bonas[38] ou Aygue-Boune[39].
Le toponyme Aas apparaĂźt[36] sous les formes Haas (1343, hommages de BĂ©arn[40]), Ahas-en-Ossau (1384, notaires de Navarrenx[41]), Saint-Laurent-d'Aas (1654, insinuations du diocĂšse d'Oloron[42]).
Il a une racine basco-aquitaine aitz, pointe rocheuse[43].
Le toponyme Assouste apparaĂźt[36] sous les formes Soste (1270, chapitre d'Ossau[44]), Assoste et Asoste (1440, cartulaire d'Ossau ou Livre rouge[45]), Notre-Dame d'Assouste (1655, insinuations du diocĂšse d'Oloron[46]).
Il vient du gascon assosta, lieu abrité[43].
Le toponyme Gourzy apparaßt[36] sous les formes Gorsii (1439, notaires d'Oloron[47]), Gorzii (1538, réformation de Béarn[48]), Goursin (1648, rÚglement de Laruns[37]).
Le toponyme Ley est mentionné[36] en 1675 (réformation de Béarn[48]).
Histoire
Les origines de la cité
Les premiÚres traces d'occupation remontent au néolithique et à l'ùge de bronze : on a en effet trouvé sept squelettes humains et trois vases au lieu-dit la Carnala.
Avant le XVIe siÚcle, il n'existe aucune preuve d'une quelconque habitation. Les Romains, grands amateurs de bains et qui occupÚrent la région jusqu'au Ve siÚcle, ne semblent pas avoir utilisé de maniÚre significative les eaux thermales, aucun vestige antique n'ayant été découvert à ce jour. Il est vraisemblable que des constructions existaient pour accueillir les gens du pays ou les rares visiteurs mais on ne dispose à ce jour d'aucune source le confirmant.
C'est au cours du XVIe siÚcle qu'est citée, pour la premiÚre fois dans la bibliographie, l'édification d'un bùtiment. C'est un hÎpital militaire, construit par François Ier et destiné aux Béarnais blessés à la bataille de Pavie (1525) par de nouvelles armes : les arquebuses[49].
Un siĂšcle plus tard, en 1648, la comtesse d'Ancenis prenait l'eau aux Eaux-Bonnes mais logeait prudemment au chĂąteau de BĂ©ost.
La Sourde serpente à travers le futur parc Darralde, avant de se jeter dans le Valentin en passant sous la route à l'entrée de la station.
Les personnages au premier plan sont représentés sur un coude de la future promenade horizontale.
Dessin de Thomas Allom, publié à Londres par Fisher Son & Co
En 1771, le comte Antoine-Marie de Cluzel, officier de l'armĂ©e de CondĂ©, Ă©crit y avoir fait construire la « premiĂšre maison honnĂȘte, avec vitres ». Un an plus tard, en 1772, le duc de Biron fait un sĂ©jour aux Eaux-Bonnes. Il qualifie l'Ă©tat de l'Ă©tablissement thermal de « dĂ©sastreux » et ajoute que « trois mille malades s'y disputent les six baignoires ».
La fin du XVIIIe siÚcle et le XIXe siÚcle voient un accroissement considérable de la fréquentation. Le rythme des travaux de construction s'accélÚre. Les bùtiments du début de cette période présentent une architecture régionale. Dans un premier temps, on fait en effet appel aux entrepreneurs locaux. Comme dans d'autres villages de la vallée d'Ossau, les immeubles construits à cette époque ont trois ou quatre étages et les toits en ardoise sont pourvus de lucarnes. De nos jours, ils sont aisément reconnaissables autour et en face de l'établissement thermal et le long de la rue Louis-Barthou.
Naissance d'une ville
Lorsqu'en 1887 Guy de Maupassant publie Mont-Oriol, l'histoire du développement d'une petite ville thermale du Massif central, Eaux-Bonnes comporte déjà tous les ingrédients du modÚle urbain idéal de la ville d'eaux. Les « Thermes du Mont-Oriol » comportent un hÎtel, des villas et un casino de style mauresque. Le jardin public et les promenades pittoresques sont également présentes, entourant l'établissement thermal.
Ce modĂšle importĂ© de la capitale prend le pas sur le style rĂ©gional, crĂ©ant un environnement urbain qui fait dire Ă Hippolyte Taine : " Je comptais trouver ici la campagne : un village comme il y en a tant, de longs toits, de chaume ou de tuile; des murs fendillĂ©s, des portes bancales, et dans les cours un pĂȘle-mĂȘle de charrettes, de fagots, d'outils, d'animaux domestiques, bref tout le laisser-aller pittoresque et charmant de la vie rustique. Je rencontre une rue de Paris, et les promenades du bois de Boulogne...[50].
Dans les années 1830, l'ancien établissement thermal est reconstruit, ainsi qu'une nouvelle église et la maison des communes (appelée maison du Gouvernement, c'est l'actuelle mairie). En avançant dans le XIXe siÚcle, le style Second Empire apparaßt: le nombre d'étages augmente significativement, les ouvertures sont plein cintre, la brique rouge est utilisée pour les façades, les balcons avec encorbellements apparaissent. En 1861, la premiÚre pierre de l'hÎpital militaire est posée par l'impératrice Eugénie. DÚs cette époque, l'ensemble des bùtiments de la cité est alimenté en eau par un aqueduc de 1400 m qui capte la fontaine d'Iscoo.
C'est Ă cette deuxiĂšme moitiĂ© du XIXe siĂšcle, qui connut une vĂ©ritable « fiĂšvre thermale », que l'on doit les grands hĂŽtels de la rue Castellane (rue qui jusque-lĂ servait de parc Ă charrettes). En 1868, plus d'une centaine de maisons sont recensĂ©es pour une population de 750 habitants. Les travaux de construction des bĂątiments de la rue d'Aas (qui deviendra plus tard rue de la Cascade) dĂ©butent vers 1856, pour le compte d'habitants d'Aas. Ce sont d'abord des baraques en bois et des Ă©choppes provisoires oĂč dorment les artisans et guides de la station. Elles sont peu Ă peu remplacĂ©es par des immeubles. Le manque de place et le prix Ă©levĂ© des terrains expliquent la nĂ©cessitĂ© de construire des maisons de plusieurs Ă©tages.
La cure et le thermalisme
Les sources thermales jaillissent depuis des millions d'annĂ©es dans le creux de ce vallon du Haut-BĂ©arn. Leurs propriĂ©tĂ©s curatives sont sans doute connues depuis des temps immĂ©moriaux. Du temps oĂč seuls les mĂ©dicaments offerts par la nature existaient, elles reprĂ©sentaient vraisemblablement une grande valeur. Avant le XVIIe siĂšcle, la relation de l'homme Ă l'eau est quasiment divine. L'hĂ©ritage gallo-romain est encore dominant : les Romains occupĂšrent la rĂ©gion jusqu'au Ve siĂšcle et leurs apports culturels et techniques furent importants. Si l'on se rend bien compte des effets bienfaisants des eaux minĂ©rales sur la santĂ©, ils sont attribuĂ©s Ă d'obscures forces souterraines. Les rĂ©missions sont considĂ©rĂ©es comme providentielles, voire miraculeuses. Aucun vestige antique n'a Ă©tĂ© dĂ©couvert Ă ce jour aux Eaux-Bonnes qui prouverait une utilisation romaine des eaux, (comme Ă Lurbe-Saint-Christau par exemple). Il semble d'ailleurs que cela soit le cas pour toutes les stations pyrĂ©nĂ©ennes situĂ©es trop Ă l'intĂ©rieur des montagnes et Ă©loignĂ©es des principaux axes de communication.
Les sources des Eaux-Bonnes sont citées pour la premiÚre fois en 1462. Leur appartenance, longtemps disputée entre Aas et Assouste, est enfin concédée au premier des deux villages.
Le peintre EugÚne Delacroix accompagne aux thermes d'Eaux-Bonnes en 1845 son ami peintre de paysage Paul Huet qui vient y soigner « un engorgement du poumon »[51]
Dans son Voyage aux PyrĂ©nĂ©es paru en 1860, Taine dĂ©crit ce que peut ĂȘtre la journĂ©e d'un curiste. Il est recommandĂ© de boire de l'eau trois fois par jour. « Chacun va prendre son flacon de sirop, Ă l'endroit numĂ©rotĂ©, sur une sorte d'Ă©tagĂšre, et la masse compacte des buveurs fait la queue autour du robinet (âŠ). Le premier verre bu, on attend une heure avant d'en prendre un autre ; cependant on marche en long et en large, coudoyĂ© par les groupes pressĂ©s qui se traĂźnent pĂ©niblement entre les colonnes (âŠ). On allonge le cou Ă la porte pour voir un couloir sombre oĂč les malades trempent leurs pieds dans un baquet d'eau chaude, rangĂ©s en file comme des Ă©coliers le jour de propretĂ© et de sortie. »
L'Ă©tablissement thermal : il remplace en 1830 un premier Ă©difice. |
L'établissement thermal en 1830, au-dessus la Butte du trésor. |
Deux sources sont exploitées (encore de nos jours) sur les neuf existantes. L'une, nommée Source vieille, jaillit à une température de 44 °C au pied de la Butte au trésor. L'autre, la Source froide, est captée en face du bùtiment de la Mutuelle Générale des PTT à une température de 13 °C. Leurs propriétés permettent de soigner l'ensemble des voies respiratoires, les rhumatismes et séquelles de traumatismes ostéo-articulaires.
La découverte du pyrénéisme
Avec le thermalisme, le pyrénéisme est le second motif de l'engouement exceptionnel que connaßt la station au XIXe siÚcle. L'écrivain Henri Beraldi lance ce mot « pyrénéisme » en 1898 dans les premiÚres pages de Cent ans aux Pyrénées. Il recouvre une triple dynamique : ascensionner - ressentir - écrire. Il affirme ainsi que l'expérience physique de la montagne est inséparable de l'élaboration culturelle[52]. Le pyrénéisme répond rapidement aux attentes de tous ceux qui ne se reconnaissaient pas dans l'alpinisme, essentiellement sportif et tourné vers la performance.
Une société d'érudits, naturalistes, botanistes, géologues découvre la diversité du patrimoine naturel pyrénéen[53]. On leur doit une importante collection ornithologique riche de trÚs nombreuses espÚces d'oiseaux naturalisés. Une collection de minéraux des Pyrénées ainsi qu'un monumental herbier des Pyrénées sont réunis par le berger-botaniste Pierrine Gaston-Sacaze. Ses collections sont acquises en 1878 par la mairie. Les guides touristiques de 1930 mentionnent le musée Gaston-Sacaze, situé dans le promenoir de l'établissement thermal. Seule la collection ornithologique, que nous devons en grande partie à Henry Miégémarque (dit "Henry de l'Arcizette) nommé conservateur en 1893, y est encore conservée[54].
Lâapparition des sports dâhiver
Au tournant du siĂšcle, lâengouement pour les jeux de neige prend de court les pionniers eux-mĂȘmes. Rapidement, la mode des sports dâhiver attire chaque fin de semaine une clientĂšle de plus en plus nombreuse sur les pentes du Gourzy ou du Benou. Les amateurs viennent de Pau, de Bordeaux et mĂȘme de Paris.
Le ski, moyen de dĂ©placement facile dans les vallĂ©es enneigĂ©es, importĂ© des pays nordiques, se transforme en une activitĂ© de loisir et un sport dâhiver.
La commune d'Eaux-Bonnes voit immĂ©diatement le parti quâelle peut tirer de cet engouement. Disposant dâune capacitĂ© dâhĂ©bergement luxueuse et abondante, reliĂ©e Ă Pau par le chemin de fer et la gare de Laruns - Eaux-Bonnes, elle organise le premier concours international de ski des PyrĂ©nĂ©es les 15 et 16 fĂ©vrier 1908 et le deuxiĂšme, en prĂ©sence d'Alphonse XIII, le roi d'Espagne, les 20 et 21 fĂ©vrier 1909. Les courageux participants se disputent les quelques chambres avec cheminĂ©e, ou Ă dĂ©faut avec un simple conduit. En 1910, le championnat de France de ski est organisĂ© aux Eaux-Bonnes et Ă Cauterets[55].
Le succÚs de la manifestation dépasse les prévisions. Cinquante traineaux sont construits pour acheminer les 4 000 visiteurs du concours depuis la gare de Laruns. L'enneigement exceptionnel permet de concentrer toutes les épreuves sur la prairie Alphonse XIII.
Les hÎteliers d'Eaux-Bonnes aménagent une piste de ski le long du jardin Darralde et une patinoire de 700 m2 avec vestiaires devant les Thermes d'Orteig au bas de la rue de la Cascade.
Le plateau de Gourette est également mis à contribution pour le concours de saut. Son enneigement abondant et sa conformation attirent les sportifs mais il faudra attendre 1930 pour qu'un hébergement y soit construit.
Les années de guerre
La Seconde Guerre mondiale entraĂźne la quasi fermeture de la station. Les congĂ©s payĂ©s, nouvellement acquis, les sports d'hiver et le thermalisme ne sont plus dâactualitĂ© dans la France occupĂ©e.
La station dĂ©sertĂ©e va cependant attirer lâattention des autoritĂ©s allemandes qui rĂ©quisitionnent plusieurs hĂŽtels pour y assigner Ă rĂ©sidence les rĂ©publicains espagnols, les Juifs et divers prisonniers en provenance du camp de Gurs.
Le 18 janvier 1943, 400 prisonniers sont conduits en car jusquâĂ la gare de Laruns. Le convoi, Ă destination de Drancy puis dâAuschwitz fait un arrĂȘt dans la Creuse, Ă GuĂ©ret. Les prisonniers sont libĂ©rĂ©s et dissĂ©minĂ©s dans le dĂ©partement.
La responsabilité exacte de cette libération reste imprécise, mais le préfet de Pau, et son sous-préfet semblent y avoir pris une part active[56].
Le maquis Bir-Hakeim s'y cacha, sur le plateau du Bénou, en pleine zone interdite, entre les mois de septembre et de décembre 1943[57].
La mutation du thermalisme
La station ne retrouvera pas aprÚs la guerre la notoriété et la fréquentation atteintes au début du XXe siÚcle. La clientÚle mondaine de riches oisifs qui animait son casino et ses hÎtels a disparu.
Ă partir des annĂ©es 1950, la dĂ©fiance du corps mĂ©dical Ă lâencontre des bienfaits du thermalisme va entraĂźner son dĂ©clin progressif. AprĂšs lâavoir parĂ© au siĂšcle prĂ©cĂ©dent de toutes les vertus thĂ©rapeutiques[58], les mĂ©decins dĂ©couvrent les techniques scientifiques et substituent les antibiotiques aux cures thermales.
La Sécurité sociale, qui prenait en charge ces cures, supprime ses remboursements et la clientÚle traditionnelle réduit ses séjours, entraßnant la fermeture de nombreux hÎtels et maisons de rapport.
Avec les annĂ©es 1990 apparaĂźt une nouvelle demande. Le thermalisme thĂ©rapeutique et son image de patients maladifs dĂ©primant devant un verre dâeau laisse la place Ă la remise en forme et Ă lâhydrothĂ©rapie.
Cette tendance se conjugue avec lâapparition du « tourisme vert », qui valorise la montagne dâĂ©tĂ©.
Dans ce contexte, Eaux-Bonnes dĂ©couvre le vaste potentiel que lui procure la prĂ©sence au sein dâune mĂȘme commune :
- dâun habitat traditionnel (Aas et Assouste) ;
- d'une cité-jardin du XIXe siÚcle conservée sans altérations avec ses constructions et appartements de grande qualité architecturale ;
- dâune station dâaltitude avec un vaste domaine skiable et des constructions rĂ©centes ;
- d'un important réseau de randonnées et de promenades déjà aménagé.
Le village d'Aas profite de cette évolution pour se rénover et compléter son urbanisation. Cette urbanisation s'accompagne cependant d'un mitage préoccupant de la Montagne Verte qui altÚre définitivement son caractÚre pastoral.
HĂ©raldique
Blason | D'azur à l'arbre terrassé de sinople, adextré d'un ours assis contourné de sable, senestré d'un taureau furieux de gueules, l'arbre accosté en chef de deux fleurs de lys d'argent |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Politique et administration
En 1861, la mairie est transférée d'Aas aux Eaux-Bonnes, suivant en cela le succÚs grandissant de ses eaux thermales. à cette occasion, la commune prend alors le nom Eaux-Bonnes et perd sa position de premiÚre commune dans le classement alphabétique des communes de France.
Malgré son évidence, Eaux-Bonnes reste le seul village en France à porter ce nom.
Intercommunalité
La commune fait partie de quatre structures intercommunales[59] :
- lâagence publique de gestion locale ;
- la communauté de communes de la Vallée d'Ossau ;
- le syndicat dâĂ©nergie des PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques ;
- le syndicat mixte du Haut-BĂ©arn.
La commune fait partie du Pays d'Oloron et du Haut-BĂ©arn.
Population et société
DĂ©mographie
Ses habitants sont appelĂ©s les Eaux-Bonnais. L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[60]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2008[61].
En 2020, la commune comptait 191 habitants[Note 6], en diminution de 43,82 % par rapport à 2014 (Pyrénées-Atlantiques : +3 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Ăconomie
Longtemps demeurée une commune de montagne vivant du pastoralisme, Eaux-Bonnes va bénéficier de l'engouement pour le thermalisme au XIXe siÚcle et constituer rapidement une économie saisonniÚre florissante basée sur le tourisme[65].
LâĂtat sâintĂ©resse depuis longtemps Ă lâexploitation directe des stations thermales. En 1808, NapolĂ©on Ier, sur proposition du prĂ©fet des PyrĂ©nĂ©es Chazal, dĂ©cide de crĂ©er une administration centrale des eaux thermales. Les stations de BagnĂšres-de-Bigorre, de Cauterets, de Luz, de BarĂšges, de Capvern, de LabassĂšre, des Eaux-Bonnes, des Eaux-Chaudes, de Cambo, de Luchon sont regroupĂ©es et gĂ©rĂ©es par lâadministration. Lâapplication de cette dĂ©cision ne sera que trĂšs partielle et peu Ă peu les sources retrouvent une gestion communale
La fiĂšvre thermale
Au milieu du XIXe siÚcle, les stations thermales qui possÚdent des sources communales sont relativement nombreuses, environ une cinquantaine. Eaux-Bonnes fait partie de la dizaine ayant atteint une renommée nationale[66]. à partir de 1840, la vogue de la station se développe, sous l'inspectorat médical du docteur Prosper Darralde et l'administration de Bernard Cazaux, fermier des sources.
Dans la seconde moitié du XIXe siÚcle, avec la montée des besoins en capitaux des stations, le traditionnel affermage de l'exploitation des eaux à des particuliers laisse place à la constitution de sociétés capitalistiques disposant d'une plus vaste envergure financiÚre.
Ces sociétés par actions regroupent des investisseurs d'horizons divers intéressés à l'expansion de la station: banquiers, entrepreneurs de travaux publics bordelais ou parisiens, compagnie de chemin de fer... L'affermage leur est concédé pour des périodes plus longues en échange d'investissements dans les infrastructures et l'amélioration de l'accueil[67].
Ces sociĂ©tĂ©s, lourdement endettĂ©es par les investissements de prestige qu'elles doivent financer, ne sont pas en elles-mĂȘmes des opportunitĂ©s financiĂšres exceptionnelles. Elles ne servent d'ailleurs qu'un intĂ©rĂȘt annuel de l'ordre de 5 %.
Elles sont par contre la clef de voûte d'un ensemble économique qui comporte des possibilités de faire fortune rapidement. Spéculateurs autour de l'aménagement des hÎtels et chalets, constructeurs des infrastructures, compagnies de transport, gestionnaires des jeux d'argent, médecins sont les grands gagnants parmi les actionnaires de ces compagnies
Le mythique tramway Laruns - Eaux-Bonnes
Il existe une forte synergie entre le développement du chemin de fer dans les Pyrénées et la croissance du thermalisme. Le 22 octobre 1867, le Journal de Toulouse annonce l'adoption du projet de ligne Pau-Buzy-Laruns. Sa réalisation en 1883 laissera cependant les voyageurs terminer à pied ou en landau les quelques kilomÚtres qui les séparent des stations d'Eaux-Bonnes et des Eaux-Chaudes.
En 1907, en Ă©change de concessions hydro-Ă©lectriques Ă Gabas destinĂ©es Ă Ă©lectrifier son rĂ©seau, la Compagnie des Chemins de Fer du Midi s'engage Ă construire un tramway Ă voie unique jusqu'aux deux stations. Si la ligne aurait Ă©tĂ© Ă©difiĂ©e jusqu'Ă Gabas, partageant la route avec les automobiles avant d'ĂȘtre enfouie dans le bitume, l'embranchement vers les Eaux-Bonnes restera un projet. L'indicateur Chaix, cĂ©lĂšbre guide ferroviaire de l'Ă©poque, le mentionnera pourtant jusqu'en 1921[68].
Au début du XXe siÚcle, le monopole d'approvisionnement en vivres de la station pour la saison thermale fait encore l'objet d'une adjudication publique, une mesure instaurée par les jurats de Laruns dÚs le XVIe siÚcle.
DĂšs 1881 et jusquâen 1916, la commune concĂšde l'exploitation du minerai aurifĂšre et argentifĂšre dĂ©couvert sur le site de Gourette. Une quarantaine de tonnes de minerai est triĂ©e et concassĂ©e chaque jour avant dâĂȘtre transfĂ©rĂ©e Ă Laruns par tombereaux pour embarquer en chemin de fer pour Bayonne, lâAngleterre ou lâEspagne.
AprÚs la grande époque du thermalisme, la commune développera, à partir des années 1960, un tourisme hivernal de masse sur son site de Gourette.
La commune fait partie de la zone d'appellation de l'ossau-iraty.
Culture et patrimoine
Les villas et le casino
Le casino. |
Esplanade du Casino. |
Villa Excelsior (20) à l'entrée de la promenade de l'Impératrice. |
La Villa Meunier ou Villa du rocher (18) surplombe la rue de la cascade. |
Composante indispensable des stations de villégiature du XIXe siÚcle, les villas permettent d'attirer une riche clientÚle. On construit des chalets dans le goût anglo-normand en faveur à l'époque.
Le territoire de la commune, pénalisé par la rareté de son foncier, ne permettra pas le développement de cette forme d'habitat qui s'étendra dans des villes comme BagnÚres-de-Luchon ou Cauterets.
On recense tout de mĂȘme une dizaine de villas remarquables :
- la villa Bellevue sur la promenade horizontale, connue pour ĂȘtre visible en tous points de la vallĂ©e d'Ossau. Ce fut l'une des multiples propriĂ©tĂ©s du guide Pierre Lanusse ;
- la villa Cockade cottage construit en 1937 par l'Ă©crivain anglais Dornford Yates sur la route d'Aas ;
- la villa Meunier (18) construite pour le médecin Valéry Meunier dans le style anglais, située à la sortie du village sur la route de Gourette[69] ;
- la villa Preller (20) à l'entrée de la promenade de l'Impératrice[69].
Le casino
Les travaux du casino débutent en 1873 sous la direction de l'architecte Geisse. Ses services n'étant pas appréciés par le conseil municipal (il avait entre autres pris l'initiative de faire construire un étage supplémentaire), il fut remplacé.
Les hĂŽtels et maisons de rapport
L'hÎtel des Princes (2)[69] fait partie des nombreux bùtiments néo-classiques qui entourent le jardin public. Cet hÎtel est le plus vaste édifice de la cité et correspond à la phase d'extension de la station thermale des Eaux-Bonnes sous l'impulsion de l'épouse de Napoléon III. Construit vers 1860 sur le jardin Darralde, il accueillit la cour lors du séjour de l'impératrice en 1861. En 2016, le pommeau de l'escalier principal était toujours orné du visage sculpté de l'impératrice Eugénie[70].
Pour répondre à la demande de distractions des visiteurs et attirer une clientÚle aristocratique et internationale, l'hÎtel s'était doté lors de sa construction d'un tennis, exceptionnellement gagné au pic et à la pioche sur le rocher et enclavé entre le bùtiment et la montagne.
AprĂšs plusieurs tentatives infructueuses de rĂ©novation, l'hĂŽtel Ă©tait en 2006 sous le contrĂŽle du liquidateur de la sociĂ©tĂ© immobiliĂšre Au fur et Ă mesure, une expertise est en cours pour estimer sa valeur de revente[71]. LâhĂŽtel a Ă©tĂ© revendu en 2003 pour 1,2 million d'euros. Toutefois le promoteur se dĂ©clara en cessation de paiement et un procĂšs eut lieu au tribunal de Pau[72]. En 2016, l'hĂŽtel fait de nouveau l'objet d'une vente aux enchĂšres avec une mise Ă prix de 20 000 âŹ[70]. En 2018, l'intĂ©rieur de l'hĂŽtel est encore dans un Ă©tat totalement dĂ©labrĂ©[73].
Un style architectural épuré
L'organisation urbaine des Eaux-Bonnes est souvent qualifiée d'haussmannienne en raison de l'ampleur des bùtiments et de l'élévation de leurs façades. Cependant, l'implantation des bùtiments, autour d'un jardin central et à l'intérieur d'un réseau de promenades, fait largement référence aux cités-jardins britanniques.
L'architecture des édifices s'éloigne également du modÚle parisien par la sobriété de la modénature et la finesse des proportions. Ici, pas de sculptures, de chapiteaux ou de cariatides omniprésents dans les immeubles parisiens du Second Empire. Cette sobriété reflÚte à la fois l'influence de l'architecture béarnaise, massive et peu ornementée, et la nécessité imposée par les matériaux locaux. La pierre et le marbre des Pyrénées, durs et difficiles à travailler, appellent des lignes simples, des encadrements lisses et un vocabulaire mesuré de bandeaux et de frontons.
Le style résultant est classique, avec des références antiquisantes subtiles. La rigueur du marbre et l'austérité de l'ardoise sont simplement atténuées par l'utilisation d'enduits colorés.
Contrastant avec ce style dominant, le casino déploie une architecture expressive d'arcades et de brique. Les villas utilisent librement les colombages et toitures débordantes caractéristiques des villes de villégiature.
Patrimoine religieux
Quatre églises trÚs différentes composent le patrimoine religieux de la commune.
Assouste
La petite église d'Assouste remonte au XIIe siÚcle. Sa voûte est classée aux monuments historiques.
Aas
L'Ă©glise Saint-Laurent a Ă©tĂ© construite par le mĂȘme architecte que celle des Eaux-Bonnes.
Eaux-Bonnes
L'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste-Notre-Dame-des-Infirmes fut construite de 1864 à 1875 par Gustave Lévy (architecte départemental) et Pierre Gabarret (architecte communal).
Gourette
L'église Notre-Dame-des-Neiges de Gourette date de la derniÚre partie du XXe siÚcle, elle fut consacrée en 1970 et remplaça la chapelle construite en 1937.
Patrimoine naturel
- Jardins et promenades
Lieux de détente et de sociabilité pour la société des curistes, les promenades sont construites pour rejoindre des sites pittoresques, cascades, points de vue, sources. Parfaitement aménagées (murs de soutÚnement en pierre appareillée, ponts, kiosques et bancs), bordées de haies de buis taillé, avec des voies de qualité, leur faible pente les rend presque toutes accessibles aux attelages[74].
Les chantiers de construction sont financés par des souscriptions particuliÚres auxquelles participent certains des illustres visiteurs de la station. Les promenades portent pour la plupart le nom de leurs généreux mécÚnes.
Durant la premiĂšre moitiĂ© du XIXe siĂšcle, les promenades s'Ă©tirent en lacets pentus sur les flancs de la forĂȘt du Gourzy et remontent le vallon du Valentin.
- La promenade Eynard permet de rejoindre la source d'Orteig[75] prÚs du pont qui mÚne au village d'Aas. Un second établissement thermal, les thermes d'Orteig, sera construit au bas de la rue des Thermes-d'Orteig, actuelle rue de la Cascade, et subsistera jusqu'aux années 1970[69].
- C'est en 1841 que débute le percement de la promenade Horizontale qui exploite le somptueux panorama de la Montagne Verte et de la vallée d'Ossau. Longue de 1,7 km, un sentier la prolonge à son extrémité et rejoint la route des Eaux-Chaudes.
- La promenade de l'ImpĂ©ratrice est commandĂ©e plus tardivement par EugĂ©nie de Montijo afin de relier la Butte au TrĂ©sor Ă la cascade du Gros-HĂȘtre. Elle est financĂ©e sur le budget des routes thermales par dĂ©cret du 4 janvier 1862. « En trois jours, le tracĂ© fut dĂ©limitĂ© sur prĂšs de trois kilomĂštres et aussitĂŽt mis en chantier ». Quatre cents journaliers, espagnols pour la plupart, furent embauchĂ©s. Ce sera un cadeau de l'empereur Ă son Ă©pouse.
Le jardin anglais est Ă l'Ă©tat d'Ă©bauche en 1841. Il est avant 1855 une prairie mal entretenue, traversĂ©e par la Sourde. Le torrent, utilisĂ© par les lavandiĂšres, reçoit Ă©galement tous les immondices des maisons voisines. Avant de franchir la route pour se jeter dans le Valentin, il forme un petit Ă©tang d'oĂč s'Ă©lĂšvent des coassements nocturnes qui empĂȘchent de dormir tout le bas de la station. RĂ©amĂ©nagĂ©, la Sourde recouverte (il fallut creuser « Ă la pelle et Ă la pioche ».), le jardin devient en 1861 et Ă la demande de l'ImpĂ©ratrice EugĂ©nie de Montijo, le jardin Darralde.
L'Ă©glise Saint-Jean-Baptiste, vue du chevet. |
Vue vers le nord-ouest, 1838. |
La Villa Cockade sur la Montagne Verte. |
ĂvĂ©nements sportifs
La commune se situe sur le trajet de la 16e Ă©tape du Tour de France 2007, un parcours de 218 kilomĂštres reliant Orthez Ă Gourette - col d'Aubisque.
Personnalités liées à la commune
Entre le XVIe et le XIXe siÚcle, Eaux-Bonnes connaßt un défilé incessant de célébrités. Au cours de la saison thermale de 1872, « deux princes, plus de cinquante marquis et marquises, plus de quinze ducs et duchesses, plus de soixante-dix comtes et comtesses, plus de soixante barons et baronnes » séjournÚrent dans la station thermale[76]
Les artisans de lâessor des Eaux-Bonnes
Pour comprendre le dĂ©veloppement Ă©tonnant de ce petit village de montagne, il faut relever le rĂŽle crucial que jouĂšrent lâaristocratie politique, les financiers, les mĂ©decins et les guides dans la transformation de la citĂ© en station Ă la mode du XIXe siĂšcle. La conjonction de leurs intĂ©rĂȘts offrit aux riches oisifs un Ă©ventail constamment renouvelĂ© de divertissements, jeux dâargent, bals, concerts et amusements[77].
Au début du XIXe siÚcle, ce sont les financiers Eynard, banquier genevois, Jacquemin et Moreau qui transforment les baraques du village en une ravissante station thermale[78]. Mais le véritable instigateur de cet essor sera le couple impérial, Napoléon III et surtout Eugénie, habituée des villes d'eaux pyrénéennes proches de son Espagne natale. Chaque été, les souverains fréquentent les stations les plus célÚbres : Vichy, PlombliÚres, Baden, Eaux-Bonnes, Schwalbach, Arenemberg, et surtout Biarritz. La vie mondaine y est brillante, la Cour se déplace avec les souverains, les Cours d'Europe y préparent leurs alliances.
Lâaristocratie mondaine
- L'impĂ©ratrice EugĂ©nie de Montijo, comtesse de TĂ©ba (1826-1920), est sans doute l'hĂŽte le plus connu des Eaux-Bonnes. Son haut rang, son active participation Ă l'amĂ©nagement de la station thermale, associĂ©s Ă sa beautĂ© (elle est surnommĂ©e la « fĂ©e blonde ») et Ă sa bontĂ©, expliquent en bonne partie sa cĂ©lĂ©britĂ©. Elle vient semble-t-il pour la premiĂšre fois aux Eaux-Bonnes en 1852, accompagnĂ©e de sa mĂšre Mme de Montijo et de sa sĆur Francisca. Les trois dames descendent Ă l'hĂŽtel de la Poste (actuel hĂŽtel des Eaux-Bonnes), l'un des plus anciens de la station.
La grĂące d'EugĂ©nie et son caractĂšre des plus charmants, attirent de nombreux admirateurs. « La jeune espagnole, Ă©crit FrĂ©dĂ©ric ViolĂ©e, se dĂ©pensait au physique et au moral, jusqu'Ă la limite de son ĂȘtre, excursionnant, parcourant Ă cheval les routes pittoresques de ce versant des PyrĂ©nĂ©es, se donnant avec l'ardeur de son Ăąge aux plaisirs du bal, et, dans les intervalles de ses joies, s'enquĂ©rant de tout son zĂšle des souffrances d'alentour auxquelles il lui serait possible d'apporter une aide ou un soulagement ». Nombreux sont les mendiants qui l'attendent chaque matin Ă la sortie de son hĂŽtel. Un jour de l'Ă©tĂ© 1852, une course organisĂ©e entre Basques français et espagnols voit la victoire des Français. DĂ©pitĂ©e, EugĂ©nie interpelle ses compatriotes avec colĂšre puis fait rouler des pierres qui formaient un muret en dĂ©clarant : « Je dĂ©molis la France, pour venger mon Espagne vaincue ! ».
L'annĂ©e suivante, Mlle de Montijo Ă©pouse NapolĂ©on III et devient ainsi l'impĂ©ratrice des Français. Elle revient plus tard aux Eaux-Bonnes oĂč elle descend Ă la maison du Gouvernement (l'actuelle mairie). On raconte que dans la nuit du 19 juillet 1855, un incendie se dĂ©clare Ă l'hĂŽtel de la Poste. L'impĂ©ratrice vient alors, par sa prĂ©sence, encourager ceux qui dĂ©fendent contre les flammes l'hĂŽtel oĂč, plus jeune, elle descendait avec sa mĂšre. Elle n'accepta de rentrer que lorsque tout danger fut Ă©cartĂ©, « et aprĂšs avoir rĂ©confortĂ© un garçon de l'hĂŽtel blessĂ© par la chute d'une poutre ». Son dernier sĂ©jour aux Eaux-Bonnes date de 1861.
AprĂšs la capitulation de Sedan (1870), elle quitte Paris pour l'Angleterre oĂč elle rejoint NapolĂ©on. Plusieurs lieux rappellent les sĂ©jours d'EugĂ©nie aux Eaux-Bonnes : la place Sainte-EugĂ©nie et la promenade de l'ImpĂ©ratrice, le bĂątiment de la Mutuelle gĂ©nĂ©rale des PTT, autrefois nommĂ© hospice Sainte-EugĂ©nie[69] et dont l'impĂ©ratrice avait posĂ© la premiĂšre pierre le 25 aoĂ»t 1861.
Les médecins
Dans Mont-Oriol, Maupassant relÚve perfidement que « les médecins apparaissent dans les villes thermales comme les bulles dans une eau gazeuse ».
C'est ThĂ©ophile de Bordeu (1722-1776), nĂ© Ă Izeste, qui marque le premier la vie de la station. Issu d'une famille de mĂ©decins (il semble d'ailleurs que ses aĂŻeux, dont Antoine son pĂšre, aient exercĂ© aux Eaux-Bonnes bien avant lui), il fera tout pour rendre cĂ©lĂšbres les eaux minĂ©rales de la station du Haut-Ossau. BardĂ© de diplĂŽmes, il publie de nombreux ouvrages oĂč il compare les caractĂ©ristiques et vertus des sources du BĂ©arn et de Bigorre. Ses Lettres Ă Mme de SorbĂ©rio (1746), dont il tente d'obtenir la considĂ©ration, connurent un vif succĂšs. Durant plusieurs annĂ©es, il s'en servit de document publicitaire, les faisant parvenir Ă de trĂšs nombreux clients potentiels. En 1754, il soutient Ă Paris une thĂšse sur Les eaux minĂ©rales d'Aquitaine dans les maladies chroniques. L'histoire raconte qu'il laissa les examinateurs proprement abasourdis. HelvĂ©tius, premier mĂ©decin de la reine, manifesta son admiration. C'est le dĂ©but de la gloire. Introduit dans les salons parisiens, il rabat ses illustres clients vers son pĂšre qu'il avait fait nommer mĂ©decin de l'hĂŽpital militaire et Inspecteur des eaux de BarĂšges. ThĂ©ophile de Bordeu meurt Ă BarĂšges en 1776 : « La mort avait si peur de lui qu'elle le prit dans son sommeil. »
Deux autres médecins marquent fortement l'histoire des Eaux-Bonnes. Il s'agit du docteur Darralde et de Valéry Meunier :
- le docteur Darralde est mĂ©decin thermal aux Eaux-Bonnes au milieu du XIXe siĂšcle. Il soigne si bien Mademoiselle EugĂ©nie de Montijo que la future impĂ©ratrice lui en sera reconnaissante toute sa vie durant. C'est d'ailleurs Ă la demande de cette derniĂšre que le jardin anglais du centre de la station sera baptisĂ© du nom de son « sauveur ». Ă l'Ă©poque, la rĂ©putation du docteur Darralde est telle qu'il faut se lever fort tĂŽt et faire la queue plusieurs heures durant devant son cabinet pour pouvoir ĂȘtre enfin auscultĂ©. Il est courant que les malades paient les montagnards jusqu'Ă dix francs pour se faire garder la place ;
- le docteur ValĂ©ry Meunier exercera aux Eaux-Bonnes Ă la fin du XIXe et au dĂ©but du XXe siĂšcle. Sa ravissante villa de style anglais est situĂ©e Ă la sortie des Eaux-Bonnes sur la route qui monte Ă Gourette. C'est un disciple et collaborateur du fameux docteur Trousseau. Au temps oĂč il exerce aux Eaux-Bonnes, il rĂ©unit autour de lui un cercle de personnalitĂ©s des plus diverses : Ă©crivains, peintres, acteurs, musiciens, hommes politiques se retrouvent ainsi dans sa villa ou bien encore au jardin Darralde. Se cĂŽtoieront ainsi :
- Louis Barthou (1862-1934). Cet homme politique français est l'un de ses grands amis. Il sĂ©journe plusieurs fois aux Eaux-Bonnes oĂč il demeure villa Lanusse (sur la promenade Horizontale). En 1897, il fait une excursion avec Jacques Orteig, guide des Eaux-Bonnes,
- Francis Planté est musicien. Louis Barthou écrit à son sujet qu'il « charmait par l'infinie variété de ses dons, par l'étendue de sa connaissance musicale, et, par sa souveraine initiative, il n'était pas l'homme d'une époque, d'une école ou d'un homme ; il savait tout de la musique ».
- Jeanne-Julia Bartet dite Julia ou encore la divine (1854-1941). Sociétaire de la Comédie-Française, elle venait chez Valéry Meunier « habillée avec cette sobriété élégante qui fait le luxe d'une vraie femme. Si on lui disait de dire des vers, jamais elle ne se faisait prier ».
- François CoppĂ©e (1842-1908) est un des grands poĂštes français. « Aux Eaux-Bonnes, il jouissait d'une libertĂ© qui en faisait le plus joyeux des compagnons. Aucune contrainte ne retenait sa verve et son entrain ; tel un moineau parisien, franc et preste, sautillant de branche en branche, son esprit allait d'idĂ©e en idĂ©e, de mot en mot, de paradoxe en paradoxe ». Il portait le bĂ©ret bĂ©arnais qu'il ne quittait pas mĂȘme dans la capitale.
- EugÚne Spuller, homme politique français, descendant d'un boucher badois. Ami de Gambetta, c'est un des fondateurs du journal La République. Il sera plusieurs fois ministre.
- Agénor Bardoux (1829-1897), ex-ministre de l'Instruction publique, député du Puy-de-DÎme et écrivain de mérite, il se signale sous l'Empire par le libéralisme de ses idées. Il vient chaque été aux Eaux-Bonnes.
Culture et patrimoine
- Lades Neffous (1966-) violoniste de free jazz et arrangeur. DiplĂŽme d'Ă©tudes supĂ©rieures de l'enseignement Ă l'Ăducation Nationale, option musique. Conservatoire supĂ©rieur de Paris. Hamilton High Music Academy. Premier prix au Concours International de Belgrade en 1984 avec interprĂ©tation sonate 21 de Farkas. Il Ă©tudie les maquamats et l'improvisation Arabe en Iran et Irak jusque la guerre du Golfe.
- Lades Neffous arrange pour duo violon (instruments en clef de sol)/ guitare, réactualise et corrige de trÚs anciennes partitions de musiques traditionnelles béarnaises. Ce travail est unique et donne aux amateurs de ce genre de répertoire un accÚs direct aux anciennes mélodies bien souvent oubliées.
- Il considÚre la richesse mélodique et harmonique des musiques pyrénéennes comme le berceau de la polyphonie debussyenne ou ravelienne, ainsi il s'attache à mettre en valeur le patrimoine béarnais par la publication de partitions de chansons en béarnais dont le "Sounque tau plase de canta" en association avec le parolier Jean Abadie du Faget d'Oloron.
Les guides
- Pierre Lanusse : guide attitrĂ© de lâImpĂ©ratrice, il constitua une petite fortune en animant promenades Ă cheval, excursions et escalades pour lâaristocratie et les personnalitĂ©s de lâĂ©poque. Il fit construire quinze maisons aux Eaux-Bonnes et Ă Aas dont la villa Bellevue sur la promenade de lâHorizontale. Il Ă©tait par ailleurs propriĂ©taire de la prairie Alphonse XIII, qui deviendra le rendez-vous des skieurs.
- Jacques Orteig : Il fut le guide dâHenry Russell[79]. Il se rendit cĂ©lĂšbre pour sa connaissance de la montagne et sa fabuleuse endurance. En 1872, il fit le parcours des Eaux-Bonnes Ă Pau Ă la moyenne de 7 km/h. Pour corser son pari, il Ă©tait passĂ© par les cols, le sommet du pic du Midi et Gabas. En tout, 18 h de marche ininterrompue par des sentiers dâisard. Un autre Orteig, Ă©migrĂ© aux Ătats-Unis, proposera le prix Orteig de 25 000 $ au premier aviateur rĂ©alisant un vol sans escale entre New York et Paris, dans un sens ou l'autre. Il le remettra lui-mĂȘme Ă Charles Lindbergh.
- Pierrine Gaston-Sacaze (1797-1893), berger-botaniste, est nĂ© au hameau de BagĂšs, au-dessus de BĂ©ost, en vallĂ©e d'Ossau. Son pĂšre accepte de l'envoyer Ă lâĂ©cole - payante Ă l'Ă©poque - pour apprendre Ă lire, Ă©crire et compter. Pierrine Gaston devient berger mais se passionne pour les sciences, surtout pour les fleurs quâil observe en gardant les moutons. Il apprend tout seul le latin, langue dans laquelle sont nommĂ©es les plantes. Ă partir de 1828, il va constituer des herbiers dans lesquels il rĂ©unira jusqu'Ă 2000 plantes. BientĂŽt sa renommĂ©e se rĂ©pand et les plus illustres botanistes lui Ă©crivent. La riche clientĂšle des Eaux-Bonnes, dont lâimpĂ©ratrice EugĂ©nie, lâĂ©coute dans des causeries sur les PyrĂ©nĂ©es, la flore, mais aussi la chimie, lâastronomie, lâarchĂ©ologie. On trace mĂȘme un chemin depuis les Eaux-Bonnes, par Aas jusquâĂ BagĂšs, pour que les curistes puissent aller le voir. Dans l'un des 13 herbiers quâil avait rĂ©alisĂ©s se trouve une plante quâil dĂ©couvrit et qui porte son nom : le grĂ©mil de Gaston, en latin Lithospermum Gastonii. Ă lâĂąge de 78 ans, il vend Ă la mairie des Eaux-Bonnes les 13 herbiers et sa collection de roches. On en fait un musĂ©e Ă son nom de son vivant. Au dĂ©but des annĂ©es 1920, les volumes de lâherbier sont en partie dispersĂ©s. En 2000, 10 volumes conservĂ©s par la Ville des Eaux-Bonnes et 2 volumes retrouvĂ©s par le Docteur Jean Verdenal ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s au Conservatoire botanique pyrĂ©nĂ©en de BagnĂšres-de-Bigorre[80].
Nombre de guides gagnaient cependant quatre sous en allant chercher Ă dos dâhomme des pains de glace dans les nĂ©vĂ©s du pic de Ger pour rafraĂźchir les boissons de la haute sociĂ©tĂ© de la station thermale[81].
Des visiteurs célÚbres : l'annuaire historique
Un survol des visiteurs ou habitués de la station donne un aperçu de l'ambiance qui pouvait régner dans la cité thermale durant la seconde moitié du XIXe siÚcle. Médecins, gens de la haute aristocratie, artistes, hommes politiques ou aventuriers se retrouvaient aux Eaux-Bonnes à la belle saison, certains pour des raisons professionnelles, d'autres pour profiter des bienfaits de la cure, d'autres enfin pour se divertir.
- Marie-ThĂ©rĂšse-Charlotte, duchesse d'AngoulĂȘme, dite Madame Royale (1778-1851) : fille de Louis XVI et sĆur de Louis XVII, sa cure se situe vers la fin de la premiĂšre moitiĂ© du XIXe siĂšcle.
- Rosine Bernhardt, dite Sarah (1844-1923) : tragédienne française, elle fit plusieurs cures aux Eaux-Bonnes, dont une en 1885.
- Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry, (1798-1870) fit une cure aux Eaux-Bonnes dans la premiÚre moitié du XIXe siÚcle.
- Louis Bonaparte, roi de Hollande (1778-1846) : troisiÚme frÚre de Napoléon Ier, il se maria avec Hortense de Beauharnais. Napoléon III (1808-1873), son fils, se maria avec Eugénie de Montijo. Il vint aux Eaux-Bonnes dans la premiÚre moitié du XIXe siÚcle.
- Marie-Rosalie Bonheur, dite Rosa (1822-1899) : célÚbre peintre d'animaux et de scÚnes rustiques. Elle fut promue au grade de la Légion d'honneur par l'impératrice Eugénie. Elle vint aux Eaux-Bonnes en 1850 avec sa disciple et amie Nathalie Micas, avec qui elle fit de nombreuses excursions à cheval dans les montagnes alentour[82].
- EugĂšne Delacroix (1798-1863) : peintre, aquarelliste, dessinateur et lithographe français, il est considĂ©rĂ© comme chef de file de l'Ă©poque romantique. Il fait plusieurs sĂ©jours aux Eaux-Bonnes dans les annĂ©es 1840 pour soigner une affection laryngĂ©e. Le peintre Paul Huet l'accompagne en 1845.« La nature ici est trĂšs belle, on est jusqu'au cou dans les montagnes et les effets en sont magnifiques. » « Les eaux sont bonnes comme toutes les eaux... Il y a un tel engouement qu'il est de la plus grande difficultĂ© de se loger... On ne voit qu'Ă©lĂ©gants, beaux dĂšs le matin dans des cravates resplendissantes (âŠ) Ils font ici des bals, des soirĂ©es, comme Ă Paris⊠J'ai Ă©tĂ© dĂ©jĂ chassĂ© du plus bel hĂŽtel de l'endroit par le tapage des pianos qui faisaient danser ses dames jusqu'Ă onze heures du soir ». Et enfin, Ă©crivant Ă George Sand : « Je m'attendais Ă une solitude et au lieu de cela je me retrouve dans un guĂȘpier au milieu d'une cohue de gens ». Il ajoute plus loin prĂ©fĂ©rer « les naturels du pays, hommes et femmes dont le costume est charmant, les femmes surtout ». C'est durant son sĂ©jour de 1845 qu'il rĂ©alise son carnet des PyrĂ©nĂ©es[84].
- EugÚne Devéria (1805-1865) : peintre français, il fut un des chefs de file de l'école romantique. « Il croqua en touches chatoyantes les danses ossaloises » et rencontra Pierrine Gaston-Sacaze dont il réalisa un magnifique portrait[85].
- Gustave Flaubert (1821-1880) : écrivain français de l'époque romantique, il vient aux Eaux-Bonnes en septembre 1840. Il écrit que la route qui y mÚne « serpente le long du gave, suspendue au rocher comme un grand lézard blanc »[86].
- Frédéric-Guillaume IV, roi de Prusse (1795-1861) : prince romantique, il fait une cure aux Eaux-Bonnes dans la premiÚre moitié du XIXe siÚcle.
- Gaston-FĂ©bus ou Gaston III de Foix (1331-1391) : certains auteurs affirment qu'au XIVe siĂšcle, il faisait dâAigues-Bonnes un rendez-vous de chasse. Grand batailleur et grand cavalier, c'est un ami des arts et des lettres. En 1382, il tua son unique fils dans un accĂšs de colĂšre.
- Antoine-Alfred-Agénor, prince de Bidache, duc de Gramont (1795-1856) : diplomate et homme politique français, il fut également nommé ministre des Affaires étrangÚres avec l'appui de l'impératrice Eugénie. Au XVIe siÚcle, on nommait « gramontoises » les sources des Eaux-Bonnes du nom de la famille à laquelle elles appartenaient.
- Jules Grévy (1807-1891) : homme politique français, il fut avocat, commissaire de la Seconde République, député et Président de la TroisiÚme République.
- Henri II (1519-1559) : roi de France, séjourna selon certains auteurs aux alentours des Eaux-Bonnes.
- Henri IV (1553-1610) : roi de France et de Navarre. La vie sentimentale de celui qu'on surnomma le « Vert galant » fut mouvementĂ©e. L'histoire raconte qu'un jour, il emmĂšne dans ce coin cachĂ© du BĂ©arn deux des demoiselles d'honneur de la reine, Mlle de Montmorency-Fosseux, sa maĂźtresse, et Mlle de Rebours qui doit tenir compagnie Ă la premiĂšre. En fait, Henri IV offre ses « bontĂ©s » aux deux demoiselles qui se chamaillĂšrent Ă qui mieux-mieux. Mlle de Montmorency est cependant prĂ©fĂ©rĂ©e. DĂ©pitĂ©e et mue par l'esprit de vengeance, Mlle de Rebours raconte tout Ă la reine, Marguerite de Valois. Elle dĂ©clara que ces rĂ©vĂ©lations lui firent « verser autant de larmes que le Vert galant et sa dulcinĂ©e buvaient de gouttes d'eau oĂč ils Ă©taient ».
- IsmaĂŻl Pacha (1830-1895) : khĂ©dive d'Ăgypte, il dirigea plusieurs missions diplomatiques en France. C'est Ă©galement lui qui inaugura le canal de Suez. Il se rend aux Eaux-Bonnes le 11 juillet 1869 oĂč il est accueilli par quatre-vingts cavaliers montagnards et guides de la station.
- Marie-JosÚphe-Rose Tascher de la Pagerie (1763-1814) : plus connue sous le nom de Joséphine de Beauharnais, impératrice des Français, elle épousa Napoléon Bonaparte en 1796. Sa cure aux Eaux-Bonnes se situe au début du XIXe siÚcle.
- Marguerite de Navarre (1492-1549) : sĆur de François Ier, elle aime venir aux Eaux-Bonnes pour rompre avec l'Ă©tiquette. Ce fut une des femmes les plus instruites de son temps qui fit de la cour de Navarre un des foyers de l'humanitĂ©.
- Michel Eyquem de Montaigne (1533-1592) : moraliste et écrivain français, il vient faire une cure aux Eaux-Bonnes vraisemblablement au cours de son voyage « d'hygiÚne et d'agrément » et alors qu'il est conseiller à la cour de Bordeaux. Il appelle les sources « gramontoises », du nom de la famille qui les possédait.
- Antoine-Marie-Philippe-Louis, duc de Montpensier (1824-1890) : prince français et cinquiĂšme fils du roi Louis-Philippe, il arrive Ă cheval aux Eaux-Bonnes en 1843 (il est alors ĂągĂ© de 19 ans) par le col de Tortes. Une dĂ©lĂ©gation du village vient l'y accueillir, avec Ă sa tĂȘte Pierrine Gaston-Sacaze. Le lendemain de son arrivĂ©e, il gravit le pic du Midi d'Ossau, accompagnĂ© de Pierrine Gaston Sacaze, du guide Esterle et de dix autres guides de la rĂ©gion, d'une poignĂ©e de notables et d'une demi-douzaine de curistes plus de quelques autres curieux. Ă leur retour, ils affirment tous avoir gravi le fameux pic Ă la suite du jeune duc. Dans la rĂ©alitĂ©, certains furent effrayĂ©s et n'osĂšrent franchir les passages les plus aĂ©riens.
- SosthÚne de La Rochefoucauld : il séjourne aux Eaux-Bonnes en 1845.
- Louis-Adolphe Thiers (1797-1877) : homme politique, journaliste et historien français, il fut conseiller d'Ătat, dĂ©putĂ©, ministre de l'IntĂ©rieur, de l'Agriculture et du Commerce puis des Affaires Ă©trangĂšres. Il appuya la candidature de Louis-NapolĂ©on Ă la prĂ©sidence et fut Ă©galement plusieurs fois chef de Gouvernement et enfin prĂ©sident de la RĂ©publique. Aux Eaux-Bonnes, il rencontre Pierrine Gaston-Sacaze.
- Dornford Yates (1885-1960): Ă©crivain britannique, il vĂ©cut Ă Pau de 1920 Ă 1939, une ville dans laquelle il Ă©tait venu reconstituer, avec une nombreuse communautĂ© britannique, un style de vie aristocratique qui disparaissait progressivement de son pays natal. En 1937, il dĂ©cide de faire construire une maison sur la route d'Aas, une maison nommĂ©e "Cockade" dans le plus pur style cottage anglais. AchevĂ©e en 1939, la maison ne sera pas occupĂ©e par son propriĂ©taire : Dornford Yates se rĂ©fugie en effet en Afrique du Sud jusqu'Ă la fin de la guerre. Il reconstruisit en RhodĂ©sie une villa exactement similaire Ă la villa Cockade. Ă son retour, l'ambiance de la France avait changĂ©. Déçu, il retourne avec sa famille en Afrique du Sud oĂč il finira sa vie. La construction de sa maison des Eaux-Bonnes sera le sujet de l'un de ses romans policiers The House That Berry Built (Londres 1946)
- Le maréchal Pétain fit un séjour en 1925 avec des officiers anglais.
NĂ©s aux Eaux-Bonnes
- Henri Emmanuelli, homme politique français (1945â2017, Ă Aas plus prĂ©cisĂ©ment).
Voir aussi
Bibliographie
- Philippe Aillery, Les Eaux-Bonnes, la vallée qui siffle. Supplément au quotidien La République des Pyrénées du 9 octobre 2007 ;
- FĂ©lix Mornand, La Vie des eaux, Eaux-Bonnes, Eaux-Chaudes, dans L'Illustration, no 646, 14 juillet 1855, pages 20 et 21 ;
- JĂ©rĂŽme Penez, Les RĂ©seaux dâinvestissement dans le thermalisme au XIXe siĂšcle en France, dans Situ, no 4, mars 2004 ;
- Bernard Toulier, « Les Réseaux de la villégiature en France », dans Situ, n° 4, mars 2004 .
- Guide Joanne, Eaux-Bonnes et Eaux-Chaudes, Hachette et Cie, Paris, 1894.
- Charles Grenier, Souvenirs botaniques des environs de Eaux-Bonnes, actes de la Société linnéenne de Bordeaux, t.9, livraison du 15 juin 1837
- Sounque tau plase de cantaâ Edicioos deras houndaas aulourou, 2014,n° (ISBN 978 -2-9545581-0-3)
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Site de la station de ski des Eaux-Bonnes - Gourette.
- Sur les édifices remarquables de la commune et les monuments inscrits à l'Inventaire des monuments historiques, consulter la base de données Mérimée du ministÚre de la Culture et de la Communication Une quarantaine de trÚs belles photographies anciennes sont archivées sur cette base avec une notice descriptive
- Les archives de la gestion des travaux Ă lâhĂŽtel du Gouvernement aux Eaux-Bonnes sous le Second Empire sont conservĂ©es aux Archives nationales (France).
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. AprÚs les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[8].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critÚre de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
- au vendeur d'informer le potentiel acquĂ©reur du terrain non bĂąti de lâexistence du risque RGA ;
- au maĂźtre dâouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maĂźtre d'Ćuvre, le choix entre fournir une Ă©tude gĂ©otechnique de conception et le respect des techniques particuliĂšres de construction dĂ©finies par voie rĂ©glementaire ;
- au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de lâĂ©tude gĂ©otechnique de conception, soit de respecter des techniques particuliĂšres de construction dĂ©finies par voie rĂ©glementaire.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- Cartes
- IGN, « Ăvolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă droite ou Ă gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă gauche de l'Ă©cran.
- « Cartographie interactive de l'exposition des sols au retrait-gonflement des argiles », sur infoterre.brgm.fr (consulté le )
Références
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- Carte IGN sous GĂ©oportail
- « Fiche communale d'Eaux-Bonnes », sur le systÚme d'information pour la gestion des eaux souterraines en Aquitaine (consulté le ).
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- Sandre, « le Valentin ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, HervĂ© Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », CybergĂ©o, revue europĂ©enne de gĂ©ographie - European Journal of Geography, no 501,â (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consultĂ© le ).
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- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
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- Institut béarnais et gascon, « Toponymie des communes béarnaises selon la graphie moderne » [PDF] (consulté le ).
- Manuscrit de 1343 - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
- Notaires de Navarrenx - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
- Manuscrits du XVIIe siÚcle - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
- Michel Grosclaude, Dictionnaire toponymique des communes du BĂ©arn, edicions reclams Escola Gaston Febus, 2006 p.137
- titres de la vallée d'Ossau - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
- Manuscrit du XVe siÚcle - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
- Manuscrits du XVIIe siÚcle - Archives des Pyrénées-Atlantiques
- Notaires d'Oloron - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
- Collection manuscrite du XVIe au XVIIIe siÚcle - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
- D'oĂč le nom d'Eaux d'Arquebusades adoptĂ© pour les sources.
- cité par Pierre de Gorsse
- Pierre et Rolande Miquel avec la collaboration du professeur GĂ©rard Bonin et de Michael Tazi Klaa, De l'aube romantique Ă l'aube impressionniste, Ă©ditions Somogy, 2011, p. 100-101.
- source: site pyrenees-team - Les figures pyrénéennes
- Le minéralogiste Des Cloizeaux dans son manuel de minéralogie de 1874 décrit pour la premiÚre fois, dans la galerie des Eaux-Bonnes, des combinaisons cristallines de calcite de forme triangulaire.
- Stéphane Duchateau, Thierry Danneels et Antonin Nicol, « Henry Miégémarque un instituteur naturaliste ossalois atypique », dans Pyrénées, no 233, janvier 2008
- http://vppyr.free.fr/pages_transversales/voies_lavedan/lavedan_pat03_cauterets.php
- archives du journal Sud-Ouest
- René Maruéjol et Aimé Vielzeuf, Le maquis "Bir Hakeim", Ed. Lacour Nimes
- Le guide Joanne de 1894, édité par Hachette, contient une notice médicale et climatologique, par le Docteur Cazaux qui développe, sur 8 pages trÚs denses, tous les avantages des eaux des Eaux-Bonnes.
- Cellule informatique préfecture 64, « Base communale des Pyrénées-Atlantiques - Intercommunalité », sur comdpt.pyrenees-atlantiques.pref.gouv.fr (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'Ăcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Conty, Henri A. de (1828-1896). Les Pyrénées occidentales et centrales et le Sud-Ouest de la France, 1899, p 139 et suivantes
- En juillet 1855, Felix Mornand, chroniqueur Ă l'Illustration Ă©crit: Ă l'Ă©poque oĂč nous sommes, il est presque impossible d'y espĂ©rer le moindre asile. Il y a un mois, dans un mois, il en Ă©tait et il en sera autrement.
- (Luchon, BarĂšges, Cauterets, Royat, Eaux-Bonnes, BagnĂšres-de-Bigorre, Saint-Sauveur, Ăvian, Thonon)
- JĂ©rĂŽme Penez, « Les RĂ©seaux dâinvestissement dans le thermalisme au XIXe siĂšcle en France », dans Situ n° 4, mars 2004
- Les projets ferroviaires et l'électrification de la vallée d'Ossau
- Clichés anciens de ces sites sur la base Mérimée (voir liens externes)
- Marie-Line Napias, « VIDEO - L'hĂŽtel des princes aux Eaux-Bonnes s'offre Ă la visite avant la vente aux enchĂšres », https://www.francebleu.fr,â (lire en ligne).
- Sur les multiples avatars de la rénovation de l'hÎtel, voir l'article de Sud-Ouest du 24 octobre 2006 sur le forum Ossau.net http://www.ossau.net/ossau/voirsujet_123.htm et du 12 juin 2013 http://www.sudouest.fr/2013/06/12/les-princes-en-quenouille-1082711-4113.php
- Le Figaro
- Urbex 45, « HÎtel des montagnes », sur https://urbex45.wordpress.com, (consulté le ).
- Les guides Diamant de 1930 assurent que le plateau du Gourzy est accessible Ă cheval.
- nom qui n'a d'ailleurs rien Ă voir avec le fameux guide homonyme
- Comptage réalisé par René Arripe dans son ouvrage intitulé Jacques Orteig "l'animal" des Eaux-Bonnes
- Dans le fond de la vallĂ©e, entre Laruns et GĂšre-BĂ©lesten sera mĂȘme installĂ© un terrain pour les courses de chevaux.
- Source:Philippe Aillery, op cité.
- Jacques Orteig
- convention de dépÎt du 7 juillet 2000
- RenĂ© Arripe, Gourette dâhier Ă aujourdâhui, 1996.
- Klumpke, Anna, Rosa Bonheur; sa vie, son Ćuvre, Paris, Flammarion, , 391 p. (lire en ligne), p. 203-204.
- Cernet de dessin de Delacroix
- Marie-Pierre Salé, « Carnet « des Pyrénées », 1845 », sur http://editions.louvre.fr, (consulté le ).
- Paul Lafond, « EugĂšne DevĂ©ria et son journal inĂ©dit », L'Artiste, revue de l'art contemporain,â , p. 367-369 (lire en ligne).
- Gustave Flaubert, Ćuvres complĂštes de Gustave Flaubert, vol. 10 - Par les champs et par les grĂšves ; Voyages et carnets de voyages. (RĂ©cit d'un voyage aux PyrĂ©nĂ©es en 1840), Paris, SociĂ©tĂ© des Ă©tudes littĂ©raires françaises. Ăditeur scientifique, , 614 p. (lire en ligne), p. 300.