Chronologie de la guerre d'Algérie
DĂšs , neuf ans aprĂšs le massacre de SĂ©tif, est fondĂ© le ComitĂ© rĂ©volutionnaire d'unitĂ© et d'action par les neuf « chefs historiques du FLN »[1], en partie issu de l'OS, dont l'objectif est l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie par la lutte armĂ©e. Ă lâĂ©poque, les partisans de l'indĂ©pendance ne sont qu'un millier et ne possĂšdent que quelques cartouches de dynamite et 32 vieux fusils italiens.
Principaux événements
- : déclenchement de l'insurrection armée par le F.L.N.
- 5 février 1955 : Pierre MendÚs France, Président du Conseil, propose un plan de réformes en Algérie, mais, mis en minorité, est contraint de démissionner.
- 1er avril 1955 : Edgar Faure, Président du Conseil, instaure l'état d'urgence dans une partie de l'Algérie.
- 12 mars 1956 : l'Assemblée nationale vote la loi sur les « pouvoirs spéciaux » pour l'Algérie.
- 20 aoĂ»t 1956 : congrĂšs de La Soummam oĂč le F.L.N. dĂ©finit sa stratĂ©gie.
- 7 janvier 1957 : début de la bataille d'Alger.
- 13 mai 1958 : les Européens prennent le gouvernement général à Alger. Création d'un Comité de salut public à Alger présidé par le général Massu.
- 16 mai 1958 : des manifestations de « fraternisation » entre Européens et Musulmans ont lieu sur la place du Forum à Alger
- 1er juin 1958 : de Gaulle investi par l'Assemblée nationale, avec pouvoirs spéciaux.
- 4 juin 1958 : de Gaulle dit aux colons d'Alger : « Je vous ai compris. »
- 19 septembre 1958 : le Gouvernement provisoire de la République algérienne (G.P.R.A.) dirigé par Ferhat Abbas est formé au Caire.
- 28 septembre 1958: la nouvelle Constitution est approuvée par référendum. 79 % de oui en métropole, 95 % en Algérie
- 4 octobre 1958 : naissance de la Ve république.
- 23 octobre 1958 : de Gaulle propose la « paix des braves » au F.L.N.
- 21 décembre 1958: De Gaulle élu président de la république.
- 16 septembre 1959 : de Gaulle reconnaßt le droit à l'autodétermination du peuple algérien.
- 24 janvier au 1er février 1960: semaine des barricades
- 11 décembre 1960 : De grandes manifestations pour l'indépendance de l'Algérie et en soutien au F.L.N. éclatent dans plusieurs villes algériennes et notamment à Alger et ses quartiers populaires.
- 19 décembre 1960 : L'Assemblée Générale des Nations unies adopte une résolution reconnaissant le droit du peuple algérien à l'autodétermination et à l'Indépendance.
- 22 avril 1961 : tentative de putsch des anciens généraux Salan, Challe, Jouhaud et Zeller.
- 17 octobre 1961 : la manifestation des « Français musulmans d'Algérie » à Paris est sévÚrement réprimée.
- 18 mars 1962 : signature des accords d'Ăvian donnant l'indĂ©pendance Ă l'AlgĂ©rie.
- 26 mars 1962 : fusillade de la rue d'Isly, les militaires ouvrent le feu sur les EuropĂ©ens qui manifestent contre les accords d'Ăvian: 46 morts et 200 blessĂ©s.
- 15 avril 1962 : installation de la Force locale, force mixte de maintien de l'orde composée de « Musulmans » du contingent (majoritaires) et d'Européens.
- 3 juillet 1962 : reconnaissance par la France de l'indépendance de l'Algérie[2].
- : déclaration officielle de l'indépendance de l'Algérie.
Chronologie détaillée
1954, Début des hostilités
TÎt le matin du , les hommes du FLN déclenchent des attaques dans diverses régions de l'Algérie contre des installations militaires, commissariats, entrepÎts, équipements de communications, et des bùtiments publics. Plusieurs soldats et des civils français sont pris pour cible. Parmi les premiÚres victimes, dans les gorges de Tighanimine dans les AurÚs, à 7 heures du matin, les maquisards bloquent l'autocar et font descendre ses deux passagers français, un couple d'instituteurs, les Monnerot, et le caïd de la localité voisine de M'chounÚche, Hadj Sadok. Ce dernier, ancien officier de l'armée française, est abattu lorsqu'il veut sortir un pistolet de sa gandoura[3]. La rafale tue Guy Monnerot qui se tient à ses cÎtés. Sa femme est griÚvement blessée.
Ă partir du Caire, le FLN diffuse une Ă©mission radiophonique invitant le peuple d'AlgĂ©rie Ă s'associer dans une lutte nationale pour la « restauration de l'Ătat algĂ©rien, souverain, dĂ©mocratique et social, dans le cadre des principes de l'islam » et de mettre fin Ă une colonisation qui dura prĂšs d'un siĂšcle et demi :
« Pour prouver notre dĂ©sir rĂ©el de paix, limiter les pertes en vies humaines et les effusions de sang, nous avançons une plate-forme honorable de discussion aux autoritĂ©s françaises si ces derniĂšres reconnaissent une fois pour toutes aux peuples le droit Ă disposer d'eux-mĂȘmes.
- La reconnaissance de la nationalitĂ© algĂ©rienne par une dĂ©claration officielle abrogeant les Ă©dits, dĂ©crets et lois faisant de l'AlgĂ©rie une terre française en dĂ©ni de l'histoire, de la gĂ©ographie, de la langue, de la religion et des mĆurs du peuple algĂ©rien.
- L'ouverture des négociations avec les porte-parole autorisés du peuple algérien sur les bases de la reconnaissance de la souveraineté algérienne. »
Devant ces attentats, le ministre de lâIntĂ©rieur, François Mitterrand (UDSR) rĂ©pond alors que « L'AlgĂ©rie, c'est la France⊠Et qui d'entre vous hĂ©siterait Ă employer tous les moyens pour prĂ©server la France ? Il y a une grande diffĂ©rence entre la Tunisie et le Maroc, d'une part, et, d'autre part, l'AlgĂ©rie, qui fait partie de la RĂ©publique[4] ». C'est Ă©galement la rĂ©action du prĂ©sident du Conseil Pierre MendĂšs France, qui, quelques mois auparavant, a nĂ©gociĂ© Ă GenĂšve la fin de la prĂ©sence française en Indochine, ces positions reflĂštent la tonalitĂ© de la politique française pendant les cinq annĂ©es Ă venir. Le 12 novembre, il dĂ©clare Ă l'AssemblĂ©e nationale :
« à la volonté criminelle de quelques hommes doit répondre une répression sans faiblesse. Qu'on n'attende de nous aucun ménagement à l'égard de la sédition, aucun compromis avec elle. On ne transige pas lorsqu'il s'agit de défendre la paix intérieure de la Nation et l'intégrité de la République. Les départements d'Algérie font partie de la République, ils sont français depuis longtemps. Jamais la France, jamais aucun parlement, jamais aucun gouvernement ne cédera sur ce principe fondamental. L'Algérie, c'est la France et non un pays étranger que nous protégeons. »
- Le 2 novembre, Arrestation de plusieurs militants et responsables du M.T.L.D.
- Le 5 novembre, Dissolution du MTLD. par les autorités françaises ; et Ben Abdelmalek Ramdhane, adjoint de Ben M'hidi (1923-1957) en Oranie, tombé au champ d'honneur dans la région de Mostaganem.
- Le 8 novembre, Arrestation de Ahmed Zabana (1926-1956), officier de l'A.L.N (ArmĂ©e de libĂ©ration nationale) a Ain El Ferd dans la rĂ©gion de Sig par lâarmĂ©e française ainsi que de Moulay Merbah a Alger.
- Le 20 novembre, Badji Mokhtar, tombé au champ d'honneur les armes a la main dans un engagement avec les forces françaises a Medjez Sfa.
- Le 26 novembre, Voyage du ministre de lâintĂ©rieur François Mitterrand en AlgĂ©rie, il parle de 528 terroristes arrĂȘtĂ©s dont 60% appartenaient au M.T.L.D.
- Le 29 novembre, Mort au champ d'honneur, de Grine Belkacem dans les grottes de Henza Ahmed oĂč trois compagnies de parachutistes coloniaux du 18e R.I.P.C sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Gilles et du colonel Ducourneau, passent au peigne fin tous les recoins de la rĂ©gion.
1955, lâĂ©tat dâurgence et la mobilisation du contingent
- Le 25 janvier, Jacques Soustelle est nommé gouverneur général avec pour mission de négocier des réformes avec les modérés algériens. Arrivé en Algérie (15 février), il est fraßchement accueilli par les Pieds-Noirs d'Alger. Le contingent français passe de 55 000 à 80 000 hommes.
- Le 3 mars, chute du gouvernement de MendĂšs France.
- Le 23 février, début du gouvernement de Edgar Faure
- Le 28 mars, Soustelle rencontre clandestinement une délégation du FLN.
- Le 3 avril, Edgar Faure promulgue l'état d'urgence en Algérie.
- Le 8 juillet, le FLN crĂ©e l'UGEMA (Union gĂ©nĂ©rale des Ă©tudiants musulmans dâAlgĂ©rie).
- 20 août 1955 : massacres du Constantinois. à l'initiative de Zighoud Youcef, les soldats de l'ALN font une démonstration de force et défilent armés dans le Constantinois mais le mouvement vire rapidement au massacre. Lors des affrontements 26 militaires sont tués, et 92 civils dont 71 européens sont massacrés[5].
- Le 23 août, le gouvernement riposte en décidant le rappel du contingent libéré et ainsi que le rappel du premier contingent de 1954. La répression par l'armée française, disproportionnée, fait plusieurs milliers de victimes[6], l'armée évoquant officiellement le nombre de 1 273 morts et le FLN 12 000.
- Le 30 septembre, le problĂšme de la « question algĂ©rienne » a Ă©tĂ© inscrit Ă lâordre du jour de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies et la France est mise en accusation.
La France tente dâĂ©viter lâinternationalisation sous le prĂ©texte des « opĂ©rations de police Ă lâintĂ©rieur des dĂ©partements français » sous la juridiction et lâautoritĂ© du ministĂšre de lâIntĂ©rieur français, alors qu'on dĂ©nombre prĂšs de 1 000 attentats. Cependant, du point de vue juridique, seuls les corps de police et de la gendarmerie nationale pouvaient ĂȘtre utilisĂ©s. Il Ă©tait alors illĂ©gal de faire appel en dehors dâune guerre au contingent et Ă la LĂ©gion Ă©trangĂšre française, cette derniĂšre ne pouvant combattre qu'en dehors du territoire français.
1956, les pouvoirs spéciaux, le congrÚs de la Soummam
Les Ă©lections anticipĂ©es en France donnent une majoritĂ© relative au Front rĂ©publicain (gauche). Le nouveau prĂ©sident du Conseil, Guy Mollet est initialement partisan de l'indĂ©pendance, et mĂȘme de l'indĂ©pendance rapide. Mais la journĂ©e dite des tomates et la difficultĂ© d'obtenir une majoritĂ© parlementaire sur l'AlgĂ©rie modifient sa position vers le triptyque « cessez-le-feu, Ă©lections, nĂ©gociations », qui s'avĂšre en pratique impossible Ă tenir. La rĂ©pression contre le FLN et l'attaque de ses soutiens extĂ©rieurs (crise de Suez) continuent.
- Le 7 janvier, les oulémas publient un manifeste en faveur de l'indépendance.
- Le 22 janvier, Albert Camus appelle en vain Ă la trĂȘve civile.
- Le 6 février, « Journée des tomates » : lors de l'installation du nouveau gouverneur, le général Catroux, Mollet est conspué à Alger. Il recule et place Robert Lacoste, plus proche des Pieds-noirs.
- Le 12 mars, le gouvernement Mollet fait voter la loi sur les « pouvoirs spéciaux » de l'armée. Cette derniÚre prend de plus en plus de pouvoirs jusque-là tenus par des civils (police, justice). Elle est adoptée par la plupart des groupes parlementaires, du Parti communiste au Centre national des indépendants et paysans (le plus grand parti de droite à l'époque).
- Le 11 avril, alors que l'Assemblée algérienne est dissoute, de nouveaux soldats du contingent sont envoyés. Il y a 400 000 soldats en juillet 1956 contre 200 000 en janvier 1956.
- Le 22 avril, Ferhat Abbas, Ahmed Francis et Tewfik El Medani rejoignent le FLN.
- Le CongrĂšs de La Soummam est tenu le Ă Ifri-Ouzellaguen dans une petite maison berbĂšre, dans le dĂ©partement de BĂ©jaĂŻa, une rĂ©gion montagneuse trĂšs difficile d'accĂšs en Kabylie. C'est Ă ce congrĂšs que les fondements de l'Ătat algĂ©rien sont posĂ©s dans la plate-forme politique de la Soummam adoptĂ©e par le Front de libĂ©ration nationale, organisĂ© principalement par Abane Ramdane.
Le gouvernement Mollet se trouve embourbé dans un engrenage infernal : aux exactions de l'armée française, répondent les attentats du FLN, désormais aveugles.
- 10 août : Attentat à la bombe de la rue de ThÚbes dans la Casbah d'Alger par des ultras de l'Algérie Française.
- 30 septembre : Attentats du FLN contre le Milk Bar et la Cafétéria.
- Le 22 octobre, lâavion dâAir Maroc, conduisant de Rabat Ă Tunis cinq des chefs historiques du FLN, est illĂ©galement dĂ©tournĂ© dans l'espace international sur Alger. Hocine AĂŻt Ahmed, Ahmed Ben Bella, Mohammed Boudiaf, Mohamed Khider et Mostefa Lacheraf sont arrĂȘtĂ©s et demeurent emprisonnĂ©s jusquâen 1962. Le gĂ©nĂ©ral Salan est nommĂ© commandant en chef de l'armĂ©e en AlgĂ©rie (15 novembre).
- En novembre, la France qui soupçonne le colonel Nasser de soutenir en moyens et en armes le FLN s'engage dans la « campagne dâĂgypte » ce qui gĂšle ses relations avec les pays Arabes et l'Union soviĂ©tique. La France sortira politiquement affaiblie de ce conflit[7].
- 5 dĂ©cembre : Les conseils gĂ©nĂ©raux dâAlgĂ©rie et les municipalitĂ©s rĂ©gies comme les communes mĂ©tropolitaines sont dissous.
- 28 dĂ©cembre : assassinat par le FLN d'AmĂ©dĂ©e Froger, prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration des maires de lâAlgĂ©rie et figure active de l'AlgĂ©rie française. Son enterrement le 30 sera suivi par des milliers de personnes et dĂ©gĂ©nĂšrera en Ă©meute au cours de laquelle se produiront des « ratonnades ».
1957, la bataille dâAlger, la torture, les barrages aux frontiĂšres, affrontement FLN-MNA
Les patrouilles des « forces de lâordre » constituent la routine quotidienne de la gendarmerie pour protĂ©ger les grandes fermes isolĂ©es au dĂ©but du conflit armĂ©. Celui-ci sâintensifie en dĂ©plaçant la lutte vers le terrorisme urbain.
Le terrain aride et montagneux, alliĂ© Ă une faible densitĂ© de population, ne permet pas des combats de « partisans » avec la mobilitĂ© des dispersions et concentrations dans les batailles de la guerre dâIndochine. Par ailleurs, l'assignation d'une partie de la population musulmane dans des camps de regroupement et la mise en place de zones interdites rend l'implantation du FLN plus difficile dans les zones rurales. Il y a donc une tentation pour le FLN de dĂ©placer les combats vers les centres urbains.
- 7 janvier : Le pouvoir civil, dĂ©passĂ©, fait appel Ă l'armĂ©e pour ramener le « calme » Ă Alger. C'est la bataille d'Alger, menĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Massu, qui voit les parachutistes (24 000 suspects arrĂȘtĂ©s, plusieurs milliers d'exĂ©cutions sommaires : « corvĂ©e de bois »). L'utilisation massive de la torture est rĂ©vĂ©lĂ©e par le livre La Question[8] qui sera interdit (18 fĂ©vrier 1958). Courageusement, le gĂ©nĂ©ral PĂąris de la BollardiĂšre demande Ă ĂȘtre relevĂ© de son commandement le 28 mars 1957 pour protester contre les mĂ©thodes employĂ©es par l'armĂ©e. Il Ă©copera d'une peine de 60 jours de forteresse (17 avril 1957).
- 16 janvier : Attentat au bazooka perpĂ©trĂ© contre le gĂ©nĂ©ral Salan par les ultras de lâOrganisation de rĂ©sistance de lâAlgĂ©rie française.
- 28 janvier : En liaison avec les dĂ©bats prĂ©vus Ă lâONU sur la question algĂ©rienne, le FLN lance un mot dâordre de grĂšve gĂ©nĂ©rale de huit jours, qui est assez suivie.
- 11 février : exécution capitale de Fernand Iveton, membre du Parti communiste algérien, responsable d'une tentative d'attentat le 14 novembre 1956 qui n'avait causé ni dégùts, ni victimes.
- 23 fĂ©vrier : Les parachutistes du colonel Bigeard capturent Larbi Ben M'hidi, coordonnateur des actions terroristes Ă Alger et hĂ©ros algĂ©rien de la bataille dâAlger. Soumis Ă la torture, il sera assassinĂ© quelques jours plus tard sur ordre du commandant Aussaresses qui le fera pendre (5 mars).
- 21 mai : AbandonnĂ© par la droite qui lui reproche sa politique financiĂšre et sociale, le gouvernement Mollet chute et il y a vacance du pouvoir pendant trois semaines. Il aura Ă©tĂ© le plus long de la IVe RĂ©publique (17 mois) sans pour cela parvenir Ă rĂ©soudre la crise en AlgĂ©rie, qui sâest aggravĂ©e. Dans le livre Le Socialisme trahi, on lit les origines de la longĂ©vitĂ© du gouvernement Mollet : « La droite se tait parce que ses idĂ©es sont au pouvoir. La gauche se tait parce que ses hommes y sont » (A. Philip).
Les grands partis parlementaires sont dominĂ©s par les partisans de l'AlgĂ©rie française : la SFIO avec Guy Mollet, le MRP avec Georges Bidault, les radicaux avec Martineau-Desplat, Ă©lu de Marseille oĂč le grand nĂ©goce est attachĂ© au marchĂ© algĂ©rien, les gaullistes avec Michel DebrĂ©, les indĂ©pendants (CNIP) avec le sĂ©nateur Borgeaud, un des plus riches propriĂ©taires d'AlgĂ©rie. Dans Le Courrier de la colĂšre, journal dĂ©fendant violemment lâAlgĂ©rie française et appelant au retour du gĂ©nĂ©ral de Gaulle au pouvoir, son propriĂ©taire Michel DebrĂ© Ă©crit : « Que les AlgĂ©riens sachent bien que lâabandon de la souverainetĂ© française en AlgĂ©rie est un acte illĂ©gitime qui met ceux qui le commettent, ou sâen rendent complices, hors-la-loi et ceux qui sây opposent, quel que soit le moyen employĂ©, en Ă©tat de lĂ©gitime dĂ©fense. » (2 dĂ©cembre 1957). François Mitterrand Ă©crit : « Sans lâAfrique, il nây aura pas dâhistoire de France au XXIe siĂšcle. » (« http://www.african-geopolitics.org/show.aspx?ArticleId=3284 »(Archive.org âą Wikiwix âą Archive.is âą Google âą Que faire ?))L'opposition Ă la torture et Ă la guerre est d'abord le fait d'intellectuels isolĂ©s, puis de petits groupes. Le PCF, au dĂ©but hĂ©sitant, ne prendra position que dans les derniĂšres annĂ©es du conflit.
- 29 et 30 mai : Un commando du FLN massacre tous les hommes du village de Melouza en petite-Kabylie (Wilaya III) (315 morts). Le FLN se débarrasse de ses concurrents en liquidant les rares maquis MNA et en s'en prenant à ses militants (ce que les journaux français appellent des « rÚglements de comptes entre nord-africains »).
- 9 juin : à Alger, attentat revendiqué par le FLN au casino de la Corniche (8 morts).
- 21 juin : Maurice Audin, assistant en mathĂ©matiques Ă l'universitĂ© d'Alger, membre du PCA est torturĂ© Ă mort par les parachutistes. Il avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le 11 juin par Philippe Erulin.
- 4 juillet : rencontre clandestine entre Germaine Tillion et le chef du FLN à Alger, Yacef Saadi, pour tenter de mettre fin à la spirale des exécutions capitales et des attentats aveugles.
- 1er septembre : L'armée française exerce un droit de suite en Tunisie. Sur la frontiÚre avec la Tunisie, l'armée française construit une ligne de fortins reliés par des lignes de fer barbelées, des champs de mines et patrouillés par des trains blindés, la « Ligne Morice ».
- 12 septembre : Paul Teitgen, ancien rĂ©sistant, catholique, qui sâest prononcĂ© contre la pratique de la torture en AlgĂ©rie, dĂ©missionne de son poste de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la police Ă Alger.
- 24 septembre, arrestation de Yacef Saadi, chef militaire de la zone autonome d'Alger.
- 30 septembre : Le gouvernement de FĂ©lix Gaillard fait voter une loi-cadre promettant le respect de la personnalitĂ© algĂ©rienne qui est repoussĂ©e par lâAssemblĂ©e nationale et refusĂ©e par le FLN.
- 20 dĂ©cembre : Ă TĂ©touan (Maroc), le haut responsable du FLN algĂ©rien Abane Ramdane est assassinĂ© par dâautres membres du FLN
1958, le 13 mai, le retour du général de Gaulle, le G.P.R.A., la bataille des frontiÚres, le pétrole
- 8 fĂ©vrier : l'armĂ©e française fait bombarder le village tunisien de Sakiet Sidi Youssef (Ă la frontiĂšre algĂ©ro-tunisienne) Ă la suite de plusieurs accrochages transfrontaliers entre l'armĂ©e française et des membres de l'ALN implantĂ©s en Tunisie. On compte 70 morts (dont 21 enfants) et 150 blessĂ©s (cf. l'article Bombardement de Sakiet Sidi Youssef). La Tunisie adresse un recours devant l'ONU. Le gouvernement FĂ©lix Gaillard chute le 15 avril. Alors que la situation devient explosive Ă Alger, personne ne se prĂ©sente pour ĂȘtre prĂ©sident du Conseil.
- DĂ©but mai : Le gaulliste Jacques Chaban-Delmas organise un âcomplotâ destinĂ© Ă assurer le retour du gĂ©nĂ©ral de Gaulle au pouvoir se met en place : des pĂ©titions sont adressĂ©es au prĂ©sident Coty et les forces armĂ©es sâagitent dans les mess. Dans ses MĂ©moires pour demain (Flammarion, 1997), Chaban Ă©crira Ă propos de la nomination de LĂ©on Delbecque Ă son cabinet : « Nous combattions pour la mĂȘme cause, le ministre en conduisant la politique quâil estimait la plus conforme Ă lâintĂ©rĂȘt de la nation, les conspirateurs en conspirant. »
- 10 mai : Le ministre-rĂ©sident Robert Lacoste quitte lâAlgĂ©rie : le pouvoir civil nâa plus de reprĂ©sentant Ă Alger. Quelques jours plus tĂŽt (8 mai), il avait Ă©voquĂ© publiquement le danger dâun « Dien-Bien-PhĂ» diplomatique » Ă la suite de la mise en accusation de la France par la Tunisie Ă propos de lâaffaire de Sakiet Sidi Youssef.
- 12 mai : à Paris, aprÚs plusieurs semaines de crise ministérielle, Pierre Pflimlin (MRP) accepte de former un gouvernement. Ce dernier n'ayant pas caché sa volonté de trouver une solution négociée, sa nomination suscite l'inquiétude et la colÚre des Français d'Algérie.
- 13 mai : Les Français dâAlgĂ©rie manifestent afin de protester contre lâexĂ©cution de trois prisonniers français par le FLN. Ă Alger, le siĂšge du Gouvernement gĂ©nĂ©ral (GG) est pris d'assaut :
- Un mouvement prĂ©parĂ© : l'assaut du gouvernement gĂ©nĂ©ral a Ă©tĂ© organisĂ© par plusieurs activistes, tels Robert Martel, agriculteur et prĂ©sident de l'Union Française Nord-Africaine (UFNA) Joseph Ortiz, patron de la Brasserie du Forum Ă Alger et Pierre Lagaillarde, avocat, rĂ©serviste parachutiste et prĂ©sident de l'AGEA (Association gĂ©nĂ©rale des Ă©tudiants dâAlgĂ©rie), trĂšs active dans les manifestations. AprĂšs avoir le dĂ©pĂŽt dâune gerbe au monument aux morts, la foule sâagite, chante La Marseillaise et scande : « AlgĂ©rie française ! ». LâopĂ©ration « RĂ©surrection » est prĂ©parĂ©e : elle doit permettre aux parachutistes basĂ©s en Corse et venus dâAlgĂ©rie de prendre de contrĂŽle de la capitale. De Gaulle niera toujours avoir donnĂ© son aval Ă une telle entreprise.
- Quelques milliers dâhommes, souvent armĂ©s, prennent la direction du palais du Gouvernement gĂ©nĂ©ral. Les C.R.S. et les « paras » ne bronchent guĂšre. Ces hommes pĂ©nĂštrent dans le bĂątiment et se livrent au saccage des bureaux. Les hauts gradĂ©s de lâarmĂ©e, le gĂ©nĂ©ral Massu et le gĂ©nĂ©ral Salan se rangent du cĂŽtĂ© des factieux et crĂ©ent un ComitĂ© de Salut Public. Au soir du 13 mai, FĂ©lix Gaillard confie tous les pouvoirs Ă lâarmĂ©e qui les conservera jusquâen octobre 1958.
Au balcon du bĂątiment du « G.G. » (Gouvernement gĂ©nĂ©ral) le gĂ©nĂ©ral Massu, commandant en chef Ă Alger, trĂšs populaire, accepte la prĂ©sidence dâun ComitĂ© de Salut Public, le gaulliste LĂ©on Delbecque Ă©tant vice-prĂ©sident. Le CSP entend exercer le pouvoir en AlgĂ©rie jusquâĂ ce quâun gouvernement pro-AlgĂ©rie française sâinstalle Ă Paris.
- 14 mai (2 h 45) : Ă Paris, comme prĂ©vu, lâAssemblĂ©e nationale investit Pierre Pflimlin comme nouveau prĂ©sident du Conseil.
- 14 mai : Le prĂ©sident de la RĂ©publique RenĂ© Coty ordonne Ă lâarmĂ©e de rentrer dans le devoir : il nâest pas obĂ©i. Ă Alger, le gĂ©nĂ©ral Salan dĂ©clare : « Je prends en main provisoirement les destinĂ©es de lâAlgĂ©rie française. » Ainsi, tous les pouvoirs, civils et militaires en AlgĂ©rie sont passĂ©s Ă lâarmĂ©e.
- 15 mai : En AlgĂ©rie, Salan prend la parole aprĂšs plusieurs orateurs qui se sont adressĂ©s Ă la foule depuis le 13 mai et dit : « Nous gagnerons parce que nous lâavons mĂ©ritĂ© et que lĂ est la voie sacrĂ©e pour la grandeur de la France. Mes amis, je crie âVive la France ! Vive lâAlgĂ©rie française !â ». Il sâapprĂȘte Ă quitter le micro mais Delbecque, vice-prĂ©sident du C.S.P., lui souffle : « Vive de Gaulle, mon gĂ©nĂ©ral ! » Il hĂ©site, revient au micro et lance : « Vive de Gaulle ! » que la foule reprend. Selon lâhistorien AndrĂ© Siegfried, le 13 mai est « un 6-fĂ©vrier qui a rĂ©ussi ».
- 16 mai : des manifestations de « fraternisation » entre Européens et Musulmans ont lieu sur la place du Forum à Alger. à propos de ces événements, de Gaulle déclare le 6 juin 1958 à Mostaganem :
« Il est parti de cette terre magnifique d'Algérie un mouvement exemplaire de rénovation et de fraternité. Il s'est élevé de cette terre éprouvée et meurtrie un souffle admirable qui, par-dessus la mer, est venu passer sur la France entiÚre pour lui rappeler quelle était sa vocation ici et ailleurs... Il n'y a plus ici, je le proclame en son nom et je vous en donne ma parole, que des Français à part entiÚre, des compatriotes, des concitoyens, des frÚres qui marchent désormais dans la vie en se tenant par la main »
â Discours de Mostaganem, 6 juin 1958
- 17 mai : PersuadĂ© que de Gaulle saura conserver lâAlgĂ©rie française, Soustelle, aprĂšs avoir Ă©chappĂ© Ă la surveillance dont il fait l'objet, revient en AlgĂ©rie.
- 24 mai : La Corse se soulĂšve et forme un ComitĂ© de Salut Public qui se met du cĂŽtĂ© des insurgĂ©s dâAlger. LĂ encore, il sâagirait dâune manipulation de la part des partisans du retour du gĂ©nĂ©ral de Gaulle.
- 27 mai : Le gĂ©nĂ©ral de Gaulle se dĂ©marque des nombreuses vellĂ©itĂ©s putschistes de certains militaires français. Ă 12 h, il fait publier un communiquĂ© qui jette de lâhuile sur le feu : « 'Jâai entamĂ© hier le processus rĂ©gulier nĂ©cessaire Ă lâĂ©tablissement dâun gouvernement rĂ©publicain. » Il traite de « braillards dâAlger » les hommes du 13-mai.
- 4 juin : Le prĂ©sident du Conseil de Gaulle effectue son premier voyage en AlgĂ©rie, qui sâachĂšvera le 7 juin. Il sâagit pour de Gaulle, Ă peine investi, de montrer quâil contrĂŽle la situation. Il y affirme lâautoritĂ© de lâĂtat et sâassure de lâobĂ©issance des militaires. Ă Alger, sâadressant Ă la foule, il lance son fameux : « Je vous ai compris ! » sous les acclamations des EuropĂ©ens, phrase dâune âambiguĂŻtĂ© calculĂ©eâ (B. Le Gendre) et propose lâĂ©galitĂ© entre EuropĂ©ens et AlgĂ©riens : « Dans toute lâAlgĂ©rie, il nây a quâune catĂ©gorie dâhabitants : il nây a que des Français Ă part entiĂšre (âŠ), avec les mĂȘmes droits et les mĂȘmes devoirs. ». Il se garde cependant de prononcer les mots « AlgĂ©rie française », sauf quelques jours plus tard, Ă Mostaganem, oĂč il lĂąchera un malheureux « Vive lâAlgĂ©rie française ! », ce qui conduira un an plus tard les Français d'AlgĂ©rie Ă juger incomprĂ©hensibles les propositions de De Gaulle sur l'autodĂ©termination.
- 9 juin : Sur dĂ©cision de De Gaulle, le ministĂšre de lâAlgĂ©rie est rattachĂ© Ă la prĂ©sidence du Conseil. Ayant observĂ© la rĂ©alitĂ© du terrain en AlgĂ©rie, il dĂ©clare Ă son chef de cabinet Pierre Lefranc : « Nous ne pouvons pas garder lâAlgĂ©rie. Croyez bien que je suis le premier Ă le regretter mais la portion dâEuropĂ©ens est trop faible. » Il va cependant poursuivre lâeffort de « pacification », pour nĂ©gocier en vainqueur militaire et faire dâun cessez-le-feu comme base Ă toute nĂ©gociation, pour rallier le plus de personnes Ă la thĂšse dâune AlgĂ©rie indĂ©pendante et pour tenter de conserver le Sahara, ses gisements de pĂ©trole et ses bases militaires, dont celle de Reggane.
- 1er juillet : Le prĂ©sident du Conseil de Gaulle effectue son deuxiĂšme voyage en AlgĂ©rie, qui sâachĂšvera le 3 juillet.
- 20 aoĂ»t : En AlgĂ©rie, la direction du FLN est purgĂ©e par les dirigeants de lâALN. En France, le gouvernement dissout l'Amicale gĂ©nĂ©rale des travailleurs algĂ©riens. En rĂ©ponse, le CCE lance une vague d'attentats en mĂ©tropole frappant plusieurs installations d'hydrocarbure et provoquant prĂšs d'une centaine de morts dont de nombreux policiers.
- 19 septembre : Le GPRA (Gouvernement Provisoire de la RĂ©publique AlgĂ©rienne), formĂ© sur le modĂšle du GPRF, est crĂ©Ă© et sâinstalle au Caire (Ăgypte). Ferhat Abbas, qui en est nommĂ© PrĂ©sident, va Ă©tablir des relations diplomatiques avec plusieurs pays Ă©trangers. Plusieurs Ătats arabes et africains reconnaissent le GPRA comme reprĂ©sentant l'AlgĂ©rie. Parmi les pays non arabes, la RĂ©publique populaire dĂ©mocratique de CorĂ©e (ou CorĂ©e du Nord) est le premier Ătat Ă reconnaĂźtre officiellement le GPRA, auquel elle a apportĂ© un soutien politique et militaire.
- 28 septembre : référendum sur la nouvelle Constitution qui est approuvée par 79 % de « oui » en métropole. En Algérie 96 % disent « oui » (75 % des 4 412 171 électeurs algériens inscrits) malgré les appels en faveur du boycottage lancé par le FLN. Il s'agit du premier scrutin auquel les femmes algériennes participent[9] - [10]. AprÚs les résultats du référendum en Algérie, de Gaulle déclare le 3 octobre à Constantine :
« Trois millions et demi d'hommes et de femmes d'AlgĂ©rie, sans distinction de communautĂ© et dans l'Ă©galitĂ© totale, sont venus des villages de toutes les rĂ©gions et des quartiers de toutes les villes apporter Ă la France et Ă moi-mĂȘme le bulletin de leur confiance. Ils l'ont fait tout simplement sans que nul ne les y contraigne et en dĂ©pit des menaces que des fanatiques font peser sur eux, sur leurs familles et sur leurs biens. Il y a lĂ un fait aussi clair que l'Ă©clatante lumiĂšre du ciel. Et ce fait est capital ... pour cette raison qu'il engage l'une envers l'autre et pour toujours l'AlgĂ©rie et la France[11]. »
- 3 octobre : De Gaulle propose le plan de Constantine afin d'instaurer à terme une égalité entre les différentes communautés d'Algérie. Puis il offre la « paix des braves » aux insurgés le 23 octobre. Mais le GPRA, nouvellement créé, la refuse.
- 19 décembre : De Gaulle sépare les pouvoirs civils et militaires en nommant le délégué général Delouvrier et le général Challe comme successeurs du général Salan.
1959, le droit Ă lâautodĂ©termination, le plan Challe
Le gĂ©nĂ©ral Challe lance le plan du mĂȘme nom : Plan Challe qui aboutit Ă une victoire militaire sur le terrain sans que la situation politique ne s'amĂ©liore, le fossĂ© se creusant entre les communautĂ©s et les critiques internationales continuant. Le FLN constitue une armĂ©e des frontiĂšres en Tunisie.
- FĂ©vrier 1959 : rapport de Michel Rocard sur les camps de regroupement.
- : mort de Amirouche Aït Hamouda, chef de la wilaya 3, et de Si El HaouÚs, chef de la wilaya 6, lors d'un affrontement avec l'armée française, alors qu'ils se rendaient à Tunis pour y contester le rÎle du GPRA.
- du 27 août au 30 août, voyage du général de Gaulle en Algérie, au cours duquel il évoque la participation des Algériens à leur avenir, sans prononcer le mot autodétermination.
- : le général de Gaulle évoque publiquement une autre voie que la seule victoire militaire, parlant dans son discours de septembre, du « droit des Algériens à l'autodétermination » et proposant trois solutions : sécession, francisation ou association, ce qui va enflammer les milieux Algérie française.
Les Français d'AlgĂ©rie sont indignĂ©s de cette dĂ©claration qu'ils considĂšrent contraire aux engagements pris Ă l'issue du 13 mai 1958 et de l'arrivĂ©e au pouvoir du gĂ©nĂ©ral de Gaulle. De nombreux militaires ne comprennent pas qu'une solution autre que française puisse ĂȘtre proposĂ©e alors qu'ils se sont battus depuis quatre ans contre le FLN.
1960, la semaine des barricades, les premiÚres négociations à Melun
MalgrĂ© le maintien d'une armĂ©e de 400 000 hommes en AlgĂ©rie (les Ătats-Unis avaient 500 000 hommes au ViĂȘtnam au plus fort des opĂ©rations militaires), la solution militaire sâavĂšre une impasse sans solution politique. Mais celle proposĂ©e par de Gaulle enflamme les Français d'AlgĂ©rie. De manifestations en contre-manifestations, une nouvelle journĂ©e d'insurrection se prĂ©pare, organisĂ©e principalement par Joseph Ortiz et Jean-Jacques Susini, qui nouent des contacts avec certains membres de l'armĂ©e. La semaine des barricades dĂ©bute le , et a pour cause immĂ©diate le rappel de Massu. Pour la premiĂšre fois, des Français tirent sur d'autres Français, le bilan s'Ă©levant Ă 20 morts et prĂšs de 150 blessĂ©s le soir mĂȘme.
- 29 janvier : Dans un discours radiotĂ©lĂ©visĂ©, le prĂ©sident de Gaulle exige lâobĂ©issance de tous les Français. Deux jours plus tard, le gĂ©nĂ©ral Challe parvient Ă rĂ©tablir l'ordre, malgrĂ© une partie de ses subordonnĂ©s favorables aux insurgĂ©s.
- janvier : le GPRA crée en son sein un comité interministériel de la défense, doté d'un état-major général (EMG). L'EMG prendra petit à petit de plus en plus d'indépendance vis-à -vis du GPRA, marquant la montée en puissance d'un de ses dirigeants, Houari BoumédiÚne.
- 13 fĂ©vrier : LâopĂ©ration « Gerboise bleue » correspond Ă lâexplosion de la premiĂšre bombe A française Ă Reggane (Sahara français).
- 29 fĂ©vrier : Ă Tunis, Ferhat Abbas, au nom du GPRA, fait une dĂ©claration afin de demander lâouverture de pourparlers.
- Du 3 au 5 mars : Dans une « tournée des popotes » en Algérie, de Gaulle lie les négociations à une victoire militaire. Il mute le général Challe en métropole.
- 9 avril : Les Ă©tudiants de lâUNEF votent une motion rĂ©clamant des nĂ©gociations avec le FLN pour un cessez-le-feu et lâautodĂ©termination.
- : arrestation et torture de Saadia Mebarek[12].
- 10 juin : Une tentative de paix des braves a lieu : trois reprĂ©sentants des wilaya de l'intĂ©rieur (Si Salah, Si Lakhdar et Si Mohammed) rencontrent de Gaulle Ă l'ĂlysĂ©e Ă l'insu du GPRA. Rien ne dĂ©bouchera mais Si Salah mourra quelque temps plus tard dans une escarmouche. En fait, d'autres combattants opposĂ©s Ă ce projet avaient mis fin Ă cette tentative[13].
- 14 juin : dans un discours, de Gaulle rĂ©itĂšre son appel Ă un arrĂȘt des combats, suivi par un vote du peuple algĂ©rien sur son avenir.
- 16 juin : le FNF de Joseph Ortiz ayant Ă©tĂ© dissous et la plupart de ses dirigeants ayant Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, un nouveau mouvement est crĂ©Ă©, le Front de lâAlgĂ©rie française (FAF).
- 24 juin : une délégation du GPRA, conduite par Ahmed Boumendjel, arrive à Melun pour négocier avec des représentants du gouvernement français. Mais la France propose une négociation progressive, (cessez-le-feu préalable à une autodétermination du peuple algérien), alors que ses interlocuteurs souhaitent une solution globale, tant militaire que politique. Aucun accord n'est trouvé, les négociations échouent. Mais les partisans de l'Algérie française accuseront le pouvoir gaulliste de renoncer à toute solution française.
- 12 août : Deux soldats français sont condamnés à mort par le FLN.
- 5 septembre : Début du procÚs des membres du réseau Jeanson.
- 6 septembre : Publication du Manifeste de 121 personnalitĂ©s françaises sur le droit Ă lâinsoumission dans la « guerre dâAlgĂ©rie ». Ces personnes seront interdites de radio et de tĂ©lĂ©vision et les fonctionnaires suspendus de leur poste.
- 14 septembre : Le général Salan prend position contre la politique algérienne de De Gaulle. Il lui est interdit de se rendre en Algérie.
- 14 octobre : LâassemblĂ©e des cardinaux et des Ă©vĂȘques de France condamne Ă la fois lâinsoumission et les outrages Ă la personne humaine.
- 21 octobre : Quelques intellectuels comme Roland DorgelÚs, Antoine Blondin, Roger Nimier ou Jules Romains publient dans Carrefour un manifeste contre le FLN, qualifié de « minorité fanatique, terroriste et fasciste ».
- 4 novembre : De Gaulle annonce la tenue dâun rĂ©fĂ©rendum sur lâautodĂ©termination, prononce les mots d'« AlgĂ©rie algĂ©rienne » et Ă©voque un futur « gouvernement de la RĂ©publique algĂ©rienne ».
- 5 dĂ©cembre : Certains dirigeants activistes de lâAlgĂ©rie française, dont Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini, sâenfuient en Espagne et y rejoignent le gĂ©nĂ©ral Salan. Des contacts en AlgĂ©rie sont pris par l'intermĂ©diaire du capitaine Pierre Sergent avec le gĂ©nĂ©ral Jouhaud et le FAF clandestin pour prĂ©parer une nouvelle journĂ©e d'action lors de la prochaine visite du gĂ©nĂ©ral de Gaulle en AlgĂ©rie.
- du 9 au 12 dĂ©cembre : Voyage de De Gaulle en AlgĂ©rie donnant lieu Ă des manifestations hostiles des Français d'AlgĂ©rie. Des menaces d'attentat se prĂ©cisent. De violentes Ă©meutes opposent les deux communautĂ©s algĂ©riennes. Ă lâissue du voyage, le bilan officiel est de 127 personnes tuĂ©es, dont 8 EuropĂ©ens, et 600 blessĂ©s. Le FAF est interdit.
1961, lâOAS, le putsch, les nĂ©gociations Ă Lugrin, arrĂȘt des opĂ©rations offensives
- 8 janvier : Lors du rĂ©fĂ©rendum sur lâautodĂ©termination de lâAlgĂ©rie organisĂ© par le prĂ©sident de Gaulle, le « oui » lâemporte avec 75,25 % des suffrages exprimĂ©s en mĂ©tropole et 69,09 % en AlgĂ©rie. Un discours de De Gaulle reconnaĂźt alors le principe de lâindĂ©pendance de lâAlgĂ©rie.
La nouvelle orientation de la politique française eut pour effet dâexaspĂ©rer les Pieds-Noirs ainsi que lâarmĂ©e et de pousser un certain nombre de partisans de lâAlgĂ©rie française Ă entrer dans la clandestinitĂ©.
- FĂ©vrier : des membres de l'armĂ©e s'allient avec des ultras civils afin de fonder lâOrganisation armĂ©e secrĂšte (OAS) qui va lancer une violente campagne de meurtres et d'attentats, surtout Ă Alger et Oran.
- 2 mars : Ă lâissue du procĂšs des protagonistes de la semaine des barricades, Pierre Lagaillarde est condamnĂ© Ă 10 ans de prison.
- 31 mars, assassinat par l'OAS du maire d'Ăvian, Camille Blanc, qui a acceptĂ© que des nĂ©gociations avec le GPRA se dĂ©roulent dans sa ville.
- 3 avril : Messali Hadj confirme son refus de sâeffacer devant le FLN.
- 11 avril : Dans un discours, le prĂ©sident de Gaulle Ă©voque le futur de lâAlgĂ©rie en tant quâĂtat-nation souverain.
- 22 avril : Le pouvoir militaire tente un putsch afin de renverser de Gaulle sur le modÚle du 13 mai 1958 (putsch des généraux). Contrairement à ce qui a été dit, les putschistes, déterminés à sauvegarder l'Algérie française ne prévoyaient pas d'envahir la France. Le putsch échoue aprÚs que De Gaulle en appelle aux civils et aux appelés.
- 20 mai : Ouverture officielle Ă Ăvian des pourparlers avec le GPRA. Une trĂȘve unilatĂ©rale des combats dĂ©cidĂ©e par la France a lieu durant un mois. Les nĂ©gociations butent sur le statut des Français d'AlgĂ©rie et sur le Sahara, oĂč du pĂ©trole a Ă©tĂ© dĂ©couvert.
- du 1er juillet au 5 : manifestations indépendantistes en Algérie, sévÚrement réprimées. Le bilan est de plusieurs dizaines de morts et centaines de blessés.
- 12 juillet : Ă la suite de l'Ă©chec des nĂ©gociations, le prĂ©sident de Gaulle se prononce pour un Ătat algĂ©rien mais aussi pour une partage du territoire afin de pouvoir regrouper les Pieds-Noirs et de conserver le Sahara dans le giron français. Les troupes françaises entament leur retrait.
- 15 juillet : Attentat de lâOAS contre LĂ©on Ătienne Duval, archevĂȘque dâAlger, surnommĂ© « monseigneur Mohammed » par les « petits Blancs » dâAlgĂ©rie.
- 1er septembre : LâOAS revendique de nombreux attentats en mĂ©tropole.
- 8 septembre : Un attentat manqué contre le président de Gaulle se produit à Pont-sur-Seine (Aube).
- 17 octobre : Ă la suite dâun couvre-feu imposĂ© aux « Français musulmans » de mĂ©tropole (5 octobre), une manifestation du FLN est brutalement rĂ©primĂ©e par la police : plusieurs dizaines dâAlgĂ©riens sont jetĂ©s dans la Seine. Le prĂ©fet de police Maurice Papon ne dĂ©missionne pas. « Regrettable mais secondaire » dira de Gaulle.
- 1er novembre : Ahmed Ben Bella entame une grĂšve de la faim en prison pour obtenir le statut de prisonnier politique.
- fin novembre : un groupe gaulliste anti-OAS, le MPC, est mis en place à Alger. Leurs membres seront qualifiés de barbouzes. La presse se fera l'écho des affrontements MPC-OAS menés en dehors de tout cadre légal.
- 19 dĂ©cembre : Des manifestations en mĂ©tropole contre lâOAS et pour la paix en AlgĂ©rie font une centaine de blessĂ©s.
1962, les accords dâĂvian, lâexode et lâindĂ©pendance
- 24 janvier : Pour lâ« anniversaire » de la « semaine des Barricades » dâAlger, l'OAS commet 22 attentats, dont un au domicile de Hubert Beuve-MĂ©ry, directeur du journal Le Monde.
- 8 fĂ©vrier : Une manifestation organisĂ©e par la Gauche Ă Paris contre les attentats de lâOAS, qui se produit malgrĂ© lâinterdiction du gouvernement, est brutalement rĂ©primĂ©e par la police : on compte 8 morts Ă la station de mĂ©tro Charonne.
- 13 fĂ©vrier : Une immense manifestation pour lâenterrement des victimes de Charonne rĂ©unit prĂšs de 500 000 Parisiens au cimetiĂšre du PĂšre-Lachaise.
- 25 fĂ©vrier : AprĂšs 3 jours de ratonnades et dâattentats Ă Alger, on compte 109 morts.
- 4 mars : Reprise des nĂ©gociations officielles Ă Ăvian.
- 15 mars : LâOAS commet des attentats contre plusieurs responsables de centres sociaux dâAlger, dont lâĂ©crivain Mouloud Feraoun.
- 18 mars, Ă la suite des accords d'Ăvian, le prĂ©sident Charles de Gaulle annonce Ă la RTF le cessez-le-feu et la tenue prochaine d'un rĂ©fĂ©rendum en mĂ©tropole concernant l'autodĂ©termination de l'AlgĂ©rie. Il sera suivi d'un second rĂ©fĂ©rendum au collĂšge unique en AlgĂ©rie.
Les accords d'Ăvian sont finalement signĂ©s et mettent officiellement fin aux combats entre les troupes françaises et l'ALN.
Les derniers feux de lâOAS
- 23 mars : Le gouvernement prononce un dĂ©cret dâamnistie pour les condamnĂ©s algĂ©riens (environ 20 000).
Rejetant le cessez-le-feu proclamĂ© le 19 mars par le prĂ©sident Charles de Gaulle, l'OAS se retranche dans son bastion de Bab El Oued, quartier d'Alger et tente d'empĂȘcher l'indĂ©pendance en multipliant les meurtres et les attentats, en interdisant aux Pieds-Noirs de dĂ©mĂ©nager. Alger se polarise dĂ©finitivement entre quartiers europĂ©ens et musulmans Ă la suite de ce dĂ©chaĂźnement de violence. Le but inavouĂ© est de pousser la masse musulmane excĂ©dĂ©e Ă s'en prendre aux EuropĂ©ens afin de faire « basculer » l'armĂ©e. Le 23 mars, l'OAS tire sur des policiers et ouvre le feu sur des appelĂ©s du contingent, tuant sept d'entre eux. Le quartier de Bab El Oued est bloquĂ© par l'armĂ©e. La bataille de Bab El Oued qui s'ensuit donne lieu Ă une lutte franco-française entre commandos Delta et gardes mobiles. BientĂŽt l'aviation de l'aĂ©ronavale pilonne les bĂątiments occupĂ©s par l'OAS, tandis que les chars de l'armĂ©e française prennent position dans le quartier en Ă©tat de siĂšge. Cependant des officiers favorables Ă lâAlgĂ©rie française laissent les commandos Delta de l'OAS fuir le quartier. Les militaires procĂšdent ensuite Ă la fouille du quartier. Les mois de tension (attentats, meurtres de sympathisants) conduisent Ă quelques violences contre les civils.
- 25 mars : Arrestation du général Jouhaud.
- 26 mars : Une manifestation de Pieds Noirs ayant pour but de forcer le blocus militaire de Bab El-Oued est mitraillée par l'armée française. Les tirailleurs placés sur la route du convoi sont épuisés par des mois de guerre et ouvrent le feu par erreur ; c'est la fusillade de la rue d'Isly (26 mars 1962) qui fera environ 80 morts et 200 blessés cÎté manifestants.
- 8 avril : RĂ©fĂ©rendum sur les accords d'Ăvian se dĂ©roulant dans la seule mĂ©tropole et ouvrant la voie au rĂ©fĂ©rendum sur l'indĂ©pendance de l AlgĂ©rie.
- 20 avril : Arrestation du général Salan.
- 1er juillet : RĂ©fĂ©rendum sur l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie organisĂ© en application des accords dâĂvian dans les seuls dĂ©partements français d'AlgĂ©rie et dont le rĂ©sultat (99,7 % de « oui ») scelle leur disparition.
- 3 juillet : Ă la suite du rĂ©fĂ©rendum du 1er juillet, le GRPA proclame l'indĂ©pendance de lâAlgĂ©rie.
- 5 juillet, trois mois aprĂšs les accords d'Ăvian, le prĂ©sident de Gaulle annonce officiellement, par la voie d'un tĂ©lĂ©gramme, la reconnaissance d'un nouvel Ătat indĂ©pendant, la RĂ©publique algĂ©rienne[14].
- 22 août : attentat contre de Gaulle au Petit-Clamart, perpétré par l'OAS.
Lâexode des Pieds-Noirs
Cet exode concerne trois groupes :
- les « colons » sont des propriétaires de grands domaines céréaliers ou viticoles avec leurs ramifications dans les « grandes affaires » et la « haute administration ». Ils se reconvertissent en métropole ainsi qu'à l'étranger dans les industries agro-alimentaires ;
- les Pieds-Noirs forment les classes moyennes et prolĂ©taires, ils sont pĂȘcheurs, fermiers, commerçants, artisans, employĂ©s ou simples ouvriers ;
- les Harkis continuent de souffrir, des décennies aprÚs.
La trĂšs grande majoritĂ© des Pieds-Noirs fuient l'AlgĂ©rie Ă la veille de son indĂ©pendance, alors que le gouvernement pensait quâils resteraient majoritairement en AlgĂ©rie. Cela est rendu difficile Ă la suite des mitraillages du FLN dans les lieux publics frĂ©quentĂ©s principalement par les Pieds-noirs (non-respect de l'engagement sur les garanties pris par le FLN dans le Chapitre II-Article II des accords d'Ăvian>) et au climat de haine entretenu par l'OAS. La plupart des Harkis sont abandonnĂ©s sur place et le gouvernement interdit de les rapatrier en mĂ©tropole. Le 12 mai 1962, un tĂ©lĂ©gramme confidentiel du Ministre de la DĂ©fense, Pierre Messmer, sanctionne les officiers français qui enfreignent les consignes de Paris et embarquent clandestinement des Harkis en direction de la mĂ©tropole[15].
En 1959, les Pieds-Noirs sont au nombre de 1 025 000, ils reprĂ©sentent 85 % de la population dâascendance europĂ©enne et 15 % de juifs et comptent pour 10,4 % de la population totale algĂ©rienne. En 1962, ils sont 900 000 Ă quitter en quelques mois seulement lâAlgĂ©rie.
Le gouvernement français nâa pas prĂ©vu un phĂ©nomĂšne d'une telle ampleur[16], ayant estimĂ© un transfert de population de 200 000 Ă 300 000 personnes qui auraient choisi temporairement la mĂ©tropole. Environ 100 000 choisissent de rester en AlgĂ©rie, quâils quittent progressivement dans les annĂ©es 1960 et 70.
Le drame des Harkis est Ă©galement douloureux. Ces AlgĂ©riens musulmans ayant servi les autoritĂ©s françaises (service militaire comme combattant et service civil comme administrateur) combattent comme supplĂ©tifs de l'armĂ©e française dâAlgĂ©rie. DâaprĂšs les estimations françaises, en 1962, ils sont environ 236 000. Dâautres estimations donnent un nombre plus Ă©levĂ© en prenant en compte le personnel civil ou administratif. Ce qui donnerait une totalitĂ© dâenviron 400 000. Des instructions sont dâabord donnĂ©es pour interdire leur retour[17]. En 1962, environ 91 000 Harkis sont amenĂ©s en France par des officiers de l'armĂ©e malgrĂ© la politique française qui sây oppose. Ceux qui sont restĂ©s sont torturĂ©s ou massacrĂ©s sans pitiĂ© aprĂšs que l'armĂ©e française les ait dĂ©sarmĂ©s.
Notes et références
- Les chefs du FLN, appelés les « historiques », sont : Hocine Aït Ahmed, Ahmed Ben Bella, Krim Belkacem, Mostefa Ben Boulaïd, Larbi Ben M'Hidi, Rabah Bitat, Mohammed Boudiaf, Mourad Didouche et Mohamed Khider.
- « Lettre du prĂ©sident de la RĂ©publique française au prĂ©sident de l'ExĂ©cutif provisoire de l'Ătat algĂ©rien », sur www.joradp.dz, (consultĂ© le ), p. 4
- « Dans le car Biskra-Arris », El Watan, .
- CitĂ© dans Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, Ă©d. du Seuil, « Points », tome 1, p. 185. Mais F. Mitterrand n'a, par contre, jamais dit « la nĂ©gociation, c'est la guerre », comme l'a Ă©crit par erreur LâHumanitĂ© Ă l'Ă©poque.
- « lâinsurrection du Constantinois, 20 aoĂ»t 1955, par Claire Mauss-Copeaux », LDH de Toulon, 5 avril 2007.
- Sylvie ThĂ©nault, Histoire de la guerre dâindĂ©pendance algĂ©rienne, Ă©d. Flammarion, avril 2005, pages 47-52 voir en ligne.
- L'Affaire de Suez, Peter Hercombe, 2006
- La Question Ăditions de Minuit, 1958. (ISBN 2-7073-0175-2)
- Pascal Le Pautremat, La politique musulmane de la France au XXe siĂšcle; de l'hexagone aux terres d'Islam. Espoirs, rĂ©ussites et Ă©checs, 2003, Ăditions Maisonneuve et Larose, pp. 438-439
- Lucien Neuwirth, Référendum du 28 septembre 1958, vidéo sur Ina.fr.
- Maurice Allais, Les accords d'Ăvian, 1962, p.120.
- Fabrice Arfi, « De Gaulle et la guerre dâAlgĂ©rie : dans les nouvelles archives de la raison dâĂtat | Panoramiques », sur Mediapart, (consultĂ© le )
- cf CourriĂšre et cheliff.org : L'affaire SI SALAH (1960) .
- Déclaration du général de Gaulle, JT20h, RTF, 18 mars 1962 (INA).
- 12 mai 1962 TĂ©lĂ©gramme de Pierre Messmer au gĂ©nĂ©ral Fourquet lui demandant de sanctionner les officiers ayant pris sur eux dâĂ©vacuer des groupes de harkis depuis lâAlgĂ©rie vers la mĂ©tropole
- Jean-Jacques Jordi. Ă propos des Harkis, in Sorties de guerre, Cahiers du CEHD, n° 24, 2005, p 47 En ligne SORTIES DE GUERRE SOUS LA DIRECTION DE JACQUES FRĂMEAUX ET MICHĂLE BATTESTI. ConsultĂ© le 3 mars 2007
- TĂ©lĂ©gramme n° 125 IGAA du 16 mai 1962, publiĂ© par Combat du 23 mai. CitĂ© par Jean-Jacques Jordi. op. cit. 48 SORTIES DE GUERRE SOUS LA DIRECTION DE JACQUES FRĂMEAUX ET MICHĂLE BATTESTI.
Good
Bibliographie
- Jean Balazuc, Guerre d'AlgĂ©rie : Une chronologie mensuelle - Mai 1954-dĂ©cembre 1962, Paris, L'Harmattan, , 556 p. (ISBN 978-2-343-06685-1, lire en ligne) â .
- Sophie Chautard, LâIndispensable des conflits du XXe siĂšcle, Levallois-Perret, Studyrama, 2003, 272 p.
- Le Monde, La Guerre d'Algérie 1954-1962, Librio, 2003, 126 p.
- Guy PervillĂ©, Atlas de la guerre d'AlgĂ©rie. De la conquĂȘte Ă l'indĂ©pendance, Paris, Autrement, 2003, 64 p.