1921 : fin des activités à cheval du 4e régiment de chasseurs.
Seconde Guerre mondiale
Dessin d'une AMR 35 ZT4 telle que mise en service avec le 4e régiment d'automitrailleuse reconstitué début juin 1940 (la couleur ocre est supposée).
Le , le 4e régiment chasseurs prend l'appellation de 4e régiment d'automitrailleuses (4e RAM). Régiment de découverte sous les ordres du lieutenant-colonel Grevy, il est jumelé avec le 14e régiment de dragons portés pour former la 14e brigade légère motorisée qui appartient à la 4e division légère de cavalerie (4e DLC). Le régiment est notable pour avoir le premier engagé à titre bénévole une assistante sociale pour soutenir les soldats inquiets pour leur famille[5].
Le régiment est formé d'un état-major et deux groupes d'escadrons[6] :
État-Major : groupe de commandement, groupe de transmission, escadron hors rang ;
Escadron de fusiliers motocyclistes (4 pelotons à 2 groupes de combat et 1 groupe de commandement, sur side-cars) ;
Groupe d'escadron de combat :
Escadron de combat : 4 pelotons de chars H39 (14 chars au total)
Escadron de fusiliers motocyclistes (4 pelotons à 2 groupes de combat et 1 groupe de commandement, sur side-cars) ;
Il combat à partir du 10 mai 1940, entrant en Belgique pour combattre les Allemands (plan Dyle). Face aux pertes subies (il ne reste plus que 6 AMD et 1 char le 16 mai), le régiment retourne à l'arrière le 18 mai pour être reconstitué[6]. La 4e DLC devient la 7e division légère mécanique. Le régiment est alors constitué de deux escadrons mixtes AMD/motos (soit au total 10 AMD 35 Panhard)[7] et deux escadrons mixtes AMR/motos (soit au total 10 AMR 33 et AMR 35 plus 4 en réserve)[8]. Le régiment retourne au combat le 5 juin[6] sur la Suippe, la Marne, la Bourgogne et la Loire. Il ne lui reste plus qu'une seule automitrailleuses à la signature de l'Armistice[5].
Le , le 4e RAM redevient le 4e régiment de chasseurs, qui est lui-même dissous à la fin du même mois[6].
1945 à 1963
Le , le 4e régiment de chasseurs est reformé comme régiment de reconnaissance de la 14e division d'infanterie prévue pour être employée en Indochine. Il est alors équipé de deux escadrons d'automitrailleuses M8 et d'un escadron de chars légers M24. Mais la division reçoit l'ordre de partir en Tunisie, en proie à des troubles anticoloniaux[2].
Il arrive en Tunisie en juillet 1954. Le régiment participe d'abord aux opérations contre les indépendantistes puis après le retour du calme le régiment ouvre des pistes, reconstruit des bordjs, crée de toutes pièces de nouveaux itinéraires dans les djebels, où il avait combattu[2].
Le régiment rejoint l'Algérie depuis la Tunisie en mai 1955. Renforcé en 5 escadrons (2 escadrons de M8, deux escadrons de M24, un escadron porté et un escadron de commandement), il participe avec la 14e DI aux opérations contre l'armée de libération nationale. Le , le régiment quitte l'Algérie. Il embarque le pour la métropole après 8 ans sur place[9].
1963 à aujourd'hui
Il devient le régiment de reconnaissance 27e brigade alpine en 1963 à son retour d'Afrique du Nord alors qu'il rejoint la garnison de La Valbonne (Quartier Maréchal des Logis de Langlade). En 1983, le 4e Régiment de Chasseurs s'installe à Gap dans une nouvelle caserne qui reçoit le nom « Quartier Général Guillaume »[2]. Il est à cette époque équipé de cinquante automitrailleuses AML-60 (mortier) et AML-90 (canon)[10].
En 2009 il est toujours installé à Gap à la « Caserne Belle Aureille ». Son poste de montagne « Capitaine de Cacqueray-Valmenier » (nommé en hommage au capitaine Xavier de Cacqueray-Valménier) est situé dans le hameau du Fourniel à Saint-Étienne-en-Dévoluy.
Le régiment participe aux opérations suivantes à plusieurs opérations récentes de l'armée française. Il est déployé au Kosovo avec l'opération Trident, au sein du BIMECA 8 d'octobre 2001 à février 2002,puis du BATFRA du 10 d'octobre 2005 à février 2006. Il participe également à l'opération Épervier (Tchad], déployé de février 1999 à juin 1999, puis de juin 2000 à octobre 2000, de février 2003 à juin 2003, octobre 2005 à février 2006, de juin 2008 à octobre 2008 et enfin de juin 2012 à octobre 2012. Il prend également part à l'opération Pamir (Afghanistan) avec les déployments suivants :
Soldats et AMX-10 RC du 4e RCh dans la vallée d'Alasaï
Du 14 au 23 mars 2009, le régiment participe à la bataille d'Alasaï, dans la région de Kapisa.
TF-Allobroges de juin 2010 à décembre 2010
BG-TIGER de novembre 2011 à mai 2012.
Il est envoyé deux fois au titre de l'opération Licorne (Côte d'Ivoire), avec le contingent Licorne 8 de mars 2005 à juin 2005 puis Licorne 27 d'octobre 2011 à avril 2012. Enfin, le régiment fait partie du 15e mandat des forces françaises déployées en Croatie et Bosnie (IFOR/SFOR), d'octobre 2001 à février 2002. Il combat également en république centrafricaine (opération Sangaris) en 2014 et 2015. Du 4 au 6 août 2014, il participe à la bataille de Batangafo où il s'illustre durant trois jours d'affrontement avec un raid de 700 km. Il est enfin engagé avec l'opération Barkhane (Mali ainsi que Niger) en 2014, 2016, 2017 et 2019. Du 7 au 19 juin 2019, il participe à l'opération d'envergure Aconit au Mali.
Le , au sud d'In Delimane (Nord-Est malien), lors d'une opération antiterroriste nocturne, deux hélicoptères se percutent lors d'une opération du Groupement de commandos de montagne. La totalité des équipages décèdent lors du crash[11]. Six membres des GCM sont identifiés parmi les victimes[12], dont quatre du 4e RCh[13]
Traditions
Insignes
Insigne régimentaire du 4e RCh
Insigne de tarte du 4e RCh
Insigne régimentaire :
Sabretache d’azur à trois fleurs de lys d’or surmontant en pointe un cor d’argent frappé du chiffre 4, et sur l’orle de gueules bordé d’or, au chef la mention CLERMONT et en pointe la mention PRINCE en capitales d’or.[14]
Insigne de tarte :
Lors de sa recréation en 1954, le 4e régiment de chasseurs arbore comme insigne de béret le chiffre 4 entouré d'un cor, avant d'adopter le heaume de cavalerie. En 2014, à l'occasion du 60e anniversaire de la recréation du régiment, le chef d'état-major de l'armée de Terre autorise le 4e RCh à porter de nouveau son insigne d'origine.
Devise
La devise du 4e régiment de chasseurs est : "Toujours prêt, toujours volontaire"
Étendard
Étendard du 4e régiment de chasseurs
Remise de la fourragère à un jeune chasseur
L'étendard du 4e Chasseurs porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[15],[16] :
Le 30 avril 1970, une décision ministérielle énonce que les régiments de chasseurs auront en dépôt dans leur salle d'honneur les étendards des régiments de chasseurs d'Afrique du même rang. Les régiments de chasseurs qui ne portent pas de fourragère, à titre d'héritage des régiments de chasseurs à cheval, pourront porter la fourragère du régiment de chasseurs d'Afrique dont ils ont repris les traditions.
Le 4e régiment de chasseurs conserve l'étendard et les traditions du 4e régiment de chasseurs d'Afrique dont il porte, depuis 1973, la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918. L'étendard du 4e RCA avait été décoré de la Croix de Guerre 14-18 (2 palmes) et de la Croix de Guerre 39-45 (1 palme). Le 20 juin 2012, l'étendard du 4e RCh a été décoré de la Croix de la Valeur militaire (1 palme)[2].
Unique régiment de cavalerie blindée de la 27e brigade d'infanterie de montagne, le 4e régiment de chasseurs est la seule unité de cavalerie de montagne de l'armée française. Cette double spécificité le prédispose à combattre avec ses matériels majeurs dans des conditions climatiques rudes et sur des terrains escarpés[21].
Il opère en renseignant par des mouvements rapides et en combattant par des feux puissants[21].
Capable de mettre en œuvre les canons de 105 mm et 20 mm ainsi que d'employer des missiles moyenne portée (MMP), il est apte à neutraliser tous les types de menaces rencontrées en opération extérieure.
Héritier des traditions du 4e régiment de chasseurs d'Afrique, le 4e RCh est jumelé historiquement avec le régiment de cavalerie légère britannique The Light Dragoons(en) qui participa aux côtés du 4e RCA à la fameuse charge de Balaklava en 1854[21].
Depuis 2015, le régiment est en partenariat avec le 12e Régiment blindé du Canada (12e RBC) avec qui des échanges alternent chaque année.
Hubert Lyautey (1854-1934), maréchal de France. En 1887, il commanda le 1er escadron du 4e régiment de chasseurs à cheval, période au cours de laquelle il écrivit Le rôle social de l'officier.
Henri Azema et d'après l'historique réalisé par le patrimoine de l’Armée de terre, « Historique du 4e Régiment de Chasseurs », sur cavaliers.blindes.free.fr, (consulté le )
André Cornet et André Pecker, « Le premier service social de l'armée française. Sa création en 1940 par Valérie Lacroix », Bulletin de la Société française d'Histoire de la Médecine, , p. 179-183 (lire en ligne)
François Vauvillier, Les automitrailleuses de reconnaissance, t. 1 : L'AMR 33 Renault : ses précurseurs, ses concurrentes et ses dérivés, Paris, Histoire & Collections, coll. « Les matériels de l'armée française », , 65 p. (ISBN2-915239-67-3), p. 65
4e régiment de chasseurs, 1996-2016 - 20 ans de professionnalisation, Gap, , 100 p., Page 8, paragraphe "Insigne régimentaire"
Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
Roland Jehan et Jean-Philippe Lecce, Encyclopédie des insignes de l'arme blindée cavalerie, t. 2 : Les chasseurs à cheval par les Chefs d'Escadrons, Coudray-Macouard, Cheminements, , 389 p. (ISBN978-2-84478-708-8, OCLC )