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Île Clipperton

L'Ăźle Clipperton, aussi appelĂ©e Ăźle de Clipperton ou simplement Clipperton, Ăźle de la Passion ou La Passion-Clipperton, est une possession française composĂ©e d'un unique atoll situĂ© dans l'Est de l'ocĂ©an Pacifique nord. Parfois qualifiĂ© d'« atoll le plus isolĂ© du monde », les terres continentales les plus proches sont celles du Mexique, Ă  environ 1 100 km. Son lagon est le seul lagon d'eau douce au monde.

Île Clipperton
Île de la Passion
Image satellite de l'Ăźle Clipperton par SPOT.
Image satellite de l'Ăźle Clipperton par SPOT.
Illustration.
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
Archipel Aucun
Localisation Océan Pacifique
CoordonnĂ©es 10° 17â€Č 38″ N, 109° 13â€Č 02″ O
Superficie 1,7 km2
CĂŽtes 12 km
Point culminant Rocher de Clipperton (29 m)
GĂ©ologie Atoll ou presqu'atoll
Administration
Statut Possession française sous l'autorité directe du gouvernement
DĂ©mographie
Population Aucun habitant
Autres informations
DĂ©couverte
Fuseau horaire UTC-8
Géolocalisation sur la carte : Amérique du Nord
(Voir situation sur carte : Amérique du Nord)
Île Clipperton
Île Clipperton
Géolocalisation sur la carte : Amérique
(Voir situation sur carte : Amérique)
Île Clipperton
Île Clipperton
Géolocalisation sur la carte : océan Pacifique
(Voir situation sur carte : océan Pacifique)
Île Clipperton
Île Clipperton
Île en France

L'Ăźle Clipperton est aussi la seule possession française du Pacifique nord. Cette Ăźle est le quatriĂšme territoire français du Pacifique et le cinquiĂšme de l'Outre-mer français par son extension maritime[1]. Bien que l’üle soit un territoire français, elle ne possĂšde aucun statut au sein de l’Union europĂ©enne.

Toponymie

L'ßle Clipperton[2], aussi appelée ßle de Clipperton, Clipperton[2], ßle de la Passion ou La Passion-Clipperton, possÚde de nombreux surnoms :

  • « L'Ăźle au trĂ©sor » car une lĂ©gende voudrait qu’en 1704, John Clipperton, mutin ou dĂ©serteur du navire le Saint-Georges, dirigĂ© par le corsaire William Dampier, y aurait cachĂ© un trĂ©sor[3]. D'aprĂšs Hubert Juet, le trĂ©sor de Clipperton serait une invention du capitaine Murtie qui, en 1897, lorsqu'il Ă©tait rĂ©fugiĂ© sur l'Ăźle aprĂšs une tempĂȘte, inventa cette lĂ©gende pour occuper ses hommes[4] - [5].
  • « L'Ăźle au guano » du fait de la rĂ©colte de guano sur l'Ăźle au XIXe siĂšcle.
  • « L'Ăźle tragique »[6] et « L'Ăźle aux fous »[7] en rĂ©fĂ©rence aux « OubliĂ©s de Clipperton ».
  • « L'Ăźle aux crabes » en raison des millions de crabes rouges de Clipperton qui constituent une importante colonie sur l'Ăźle[8].
  • « L'Ăźle aux oiseaux », surnom donnĂ© par un Ă©lĂšve officier Ă  bord du Croiseur Jeanne d’Arc, le [9]. En effet, l’üle est le seul lieu de ponte possible au milieu d’une surface d’ocĂ©an de plusieurs millions de kilomĂštres carrĂ©s, et abrite notamment une importante colonie de fous masquĂ©s (Sula dactylatra), fous bruns (Sula leucogaster), fous Ă  pieds rouges (Sula sula), mais aussi de frĂ©gates (Fregata minor), de sternes fuligineuses (Sterna fuscata), de sternes gygis (Gygis alba), de foulques d'AmĂ©rique (Fulica americana), de poules d’eau (Gallinula chloropus), etc[8].
  • « L'Ăźle des extrĂȘmes » en raison de l'extrĂȘme fragilitĂ© de ce milieu exceptionnel, de son Ă©loignement et de son isolement, et des conditions climatiques extrĂȘmes (chaleurs, intempĂ©ries, orages, cyclones)[10].

En 2007, la loi portant sur les dispositions statutaires et institutionnelles relatives Ă  l'outre-mer l'appelle « Ăźle de Clipperton »[11]. En 2022, la loi 3DS dispose que « l'Ăźle de Clipperton peut Ă©galement ĂȘtre dĂ©signĂ©e par l'appellation : “La Passion-Clipperton” »[12].

GĂ©ographie

Isolement géographique

Carte de la France d'outre-mer, oĂč Clipperton apparaĂźt.

L'Ăźle Clipperton est le seul territoire que possĂšde la France dans l'ocĂ©an Pacifique nord[13] - [14]. Il se situe Ă  1 081 km au sud-ouest des premiĂšres cĂŽtes continentales, celles de l'État de MichoacĂĄn, au Mexique, et Ă  945 km[10] au sud-sud-est de la premiĂšre terre, la petite Ăźle Socorro, dans l’archipel mexicain des Revillagigedo.

Dans le Pacifique Nord, les autres Ăźles les plus proches sont l'Ăźle Isabela (Ăźles GalĂĄpagos), Ă  environ 2 260 km[15] Ă  l'est-sud-est, et l'Ăźle HawaĂŻ, Ă  environ 5 000 km[15] Ă  l'ouest-nord-ouest.

Les terres françaises les plus proches sont les Ăźles de la PolynĂ©sie française dans le Pacifique Sud, notamment Ă  l'ouest-sud-ouest Nuku Hiva (Ăźles Marquises), Ă  environ 4 015 km [15], et au sud-ouest Tahiti, Ă  environ 5 375 km[15]. En mĂ©tropole, les cĂŽtes du FinistĂšre (Porspoder) sont Ă  environ 10 200 km[15] au nord-est.

Il est parfois qualifié d'« atoll le plus isolé du monde »[16], notamment par le comité français de l'UICN[17]. Il s'agit de la seule terre émergée entre le continent et l'archipel des Marquises : elle représente donc une escale pour de nombreux oiseaux marins[18].

Atoll corallien

L'Ăźle constitue l'unique point Ă©mergĂ© d'une zone de failles de la dorsale est-Pacifique, une chaĂźne de monts et de volcans sous-marins. Elle est issue d'un point chaud, d'une fissure par laquelle le magma s'est accumulĂ© il y a 3,7 millions d'annĂ©es, formant un volcan. Les atolls ont Ă©tĂ© constituĂ©s par des colonies de madrĂ©pores qui ont construit les rĂ©cifs coralliens en se fixant autour de ces Ăźles tropicales. Une fois que l’activitĂ© volcanique et la poussĂ©e en direction de la croĂ»te terrestre se sont opĂ©rĂ©es, l’üle s’est progressivement enfoncĂ©e dans l’ocĂ©an. Les coraux, quant Ă  eux, se sont maintenus en s’élevant pour rester Ă  sa surface. Le mont volcanique a fini par disparaĂźtre, tandis que subsistait l’anneau corallien qui le ceinturait[19].

Seul atoll corallien de cette partie de l'ocĂ©an Pacifique, appelĂ©e Pacifique oriental, l'Ăźle a une forme subcirculaire de douze kilomĂštres de circonfĂ©rence. La superficie des terres Ă©mergĂ©es n'est que de 1,7 km2. L'atoll a un diamĂštre de 2,4 Ă  3,9 km. Son altitude est au maximum de 4 mĂštres pour la partie rĂ©cifale, mais le point culminant est un rocher volcanique de 29 mĂštres d’altitude, le rocher de Clipperton, qui Ă©merge du lagon au sud-est de l'atoll. La prĂ©sence de ce reliquat de l'ancienne Ăźle volcanique fait de l'Ăźle Clipperton un presqu'atoll et non un vĂ©ritable atoll au sens strict du terme[20] - [21].

L'atoll encercle totalement un lagon d'eau douce, d'une superficie d'environ 710 ha, et qui comprend dix Ăźlots, notamment les Ăźles aux ƒufs (ainsi nommĂ©es en raison de leur population de fous). La surface totale de tous ces Ăźlots est infĂ©rieure Ă  5 000 m2. Le sol en est constituĂ© de graviers et sables coralliens souvent cimentĂ©s de guano. La houle importante dans cette rĂ©gion rend pĂ©rilleux tout dĂ©barquement.

Lagon

Le lagon de l'Ăźle Clipperton, seul lagon d'eau douce au monde.

Un temps ouvert par deux passes (au sud-est et au nord-est), le lagon (7,2 km2) s’est fermĂ© entre 1840 et 1858, probablement du fait de tempĂȘtes et peut-ĂȘtre de travaux. L’isolement des eaux du lagon de l’ocĂ©an a entraĂźnĂ© la mort de nombreux coraux et une eutrophisation du milieu, qui forme ainsi un Ă©cosystĂšme spĂ©cifique[22].

Le lagon est considĂ©rĂ© comme le seul lagon d'eau douce de la planĂšte[23] - [24] ; en effet, l’évaporation des eaux du lagon est infĂ©rieure aux prĂ©cipitations : l’eau y est donc douce en surface, salĂ©e et lĂ©gĂšrement acide Ă  partir de 6 mĂštres de profondeur. Les tentatives d’exploration du fameux « Trou sans fond » du lagon (qui est un puits sous-marin, hypothĂ©tiquement un vestige d'une ancienne cheminĂ©e volcanique) par le commandant Cousteau ont Ă©tĂ© empĂȘchĂ©es par une trop forte concentration d’hydrogĂšne sulfurĂ©[25].

Ce lagon est constitué d'eau saumùtre, avec une forte concentration de colibacille, de bactéries, en raison de sa fermeture et du guano transporté par les eaux de ruissellement, ce qui l'inscrit dans processus d'eutrophisation naturel[26]. Aucun poisson n'y vit[27].

Entre 2004 et 2005 une expĂ©dition scientifique a Ă©tĂ© menĂ©e. Jean-Louis Étienne a sondĂ© le lagon pendant plusieurs mois et estimĂ© la profondeur maximale du lagon Ă  34 mĂštres[28].

En 2015, la mission Passion 2015[29], conduite par des scientifiques de l'universitĂ© de la PolynĂ©sie française, a effectuĂ© des mesures bathymĂ©triques du lagon. Elle a conclu qu'il prĂ©sentait notamment plusieurs cuvettes de plus de 25 mĂštres de profondeur, et qu'en outre sa profondeur maximale atteignait mĂȘme 55 mĂštres[30] (au niveau de la fosse orientale). Elle a Ă©galement mis en Ă©vidence que le Trou sans fond n'Ă©tait pas le point le plus profond du lagon, Ă  l'inverse de ce que son nom pouvait laisser entendre. En effet, selon ces nouvelles mesures — et contrairement aux indications des anciennes cartes qui le faisaient descendre jusqu'Ă  plus de 90 mĂštres — le Trou ne possĂ©derait en rĂ©alitĂ© qu'une profondeur de 35 mĂštres au maximum et de 30 Ă  32 mĂštres en moyenne[30].

Climat

Le climat de Clipperton est de type tropical. La tempĂ©rature de l'air et de l'eau ne varie que trĂšs peu tout au long de l'annĂ©e : entre 25 °C et 30 °C. Les prĂ©cipitations annuelles sont de 3 000 Ă  5 000 mm[31]. Le taux d'hygromĂ©trie est compris entre 85 % et 95 %. Les vents dominants sont les alizĂ©s de sud-est. Ils sont violents, les averses sont brusques et frĂ©quentes, avec de nombreux cyclones, gĂ©nĂ©ralement durant les mois d'avril Ă  septembre[32].

L'eau de pluie est la seule source d'eau douce potable sur l'Ăźle[32].

Histoire

DĂ©couverte (1704-1711)

L'ßle aurait été découverte par l'Espagnol Alvaro Saavedra Cerón le [33] - [34]. L'expédition a été commandée par Hernån Cortés, le conquistador espagnol du Mexique, pour trouver une route vers les Philippines.

D'autres affirment que l'explorateur espagnol d'origine portugaise Fernand de Magellan a Ă©tĂ© le premier Ă  la trouver en 1521[35] - [36], ce qui ferait de Clipperton et de certaines Ăźles de MicronĂ©sie les premiĂšres rĂ©gions du Pacifique Ă  ĂȘtre atteintes par les EuropĂ©ens[37].

L'ßle aurait aussi été découverte par le fait du flibustier, pirate et naturaliste anglais John Clipperton en 1704[38], alors qu'il venait de faire défection de l'expédition de William Dampier. Toutefois, aucune preuve de son passage à proximité de l'atoll n'a été conservée.

Le premier débarquement attesté sur Clipperton intervient le . Les Français Mathieu Martin de Chassiron[39] et Michel Dubocage, commandant respectivement les frégates la Princesse[40] et la Découverte[41], y débarquent et en dressent la premiÚre carte. En souvenir de cette journée, qui est un vendredi saint, ils la baptisent « ßle de la Passion », en référence à la Passion du Christ[5].

Mentions dans les cartes

Ni les portulans ibĂ©riques, comme celui d'Andreas Homen en 1559, ni le planisphĂšre portugais de 1585 ne mentionnent cette Ăźle ; pas plus que l'atlas du Dieppois Jean GuĂ©rard en 1634, pourtant trĂšs au courant des dĂ©couvertes espagnoles. De mĂȘme, ni l'atlas français de Sanson d'Abbeville en 1667, ni la carte de l'AmĂ©rique mĂ©ridionale du PĂšre FeuillĂ©e de 1714 ne font mention d'une Ăźle Clipperton dans ces parages.

Elle apparaßt sous le nom d'ßle de la Passion sur la carte réduite de la Mer du Sud dessinée en 1753 par Bellin, ingénieur de la marine, hydrographe du roi, nom repris dans son Hydrographie française de 1755. L'atlas de Malte-Brun de 1812 confirme cette appellation.

C’est en 1835, sur une carte de l'OcĂ©anie dressĂ©e par le gĂ©ographe A. R. Fremin pour l'atlas anglais d'Arrowsmith, qu'elle apparaĂźt sous le nom d'Ăźle Clipperton, alors qu'Arrowsmith lui-mĂȘme l'avait indiquĂ©e sous le nom d'Ăźle de la Passion sur sa carte de l'AmĂ©rique septentrionale datĂ©e de 1835 Ă©galement.

La confusion s'installe à un point tel que, sur son Atlas de 1850, L. Berthe positionne une ßle de la Passion dans l'archipel des Revillagigredo au large du Cap Corrientes, une ßle Cliporton [sic] plus au sud ; et encore plus bas, un Rocher de la Passion, ancienne Isla Medanos, découverte en 1527 par le navigateur espagnol Alvaro Saabreda, et que les Mexicains confondent aujourd'hui avec l'ßle de la Passion. Amboise Tardieu, en 1850, et Bouillet, en 1865, rétablissent la situation en ne mentionnant que la seule ßle de la Passion.

Annexion française (1858)

IntĂ©ressĂ© par sa position stratĂ©gique dans le Pacifique face Ă  l'isthme de Panama dans la perspective d'un percement futur, Victor Édouard Le Coat de Kerveguen en prit possession au nom de la France, ce qui fut confirmĂ© par un dĂ©cret de l'empereur NapolĂ©on III en date du , et par publication dans divers journaux, sans qu'aucun État ne vienne contester cette possession Ă  cette Ă©poque.

Le projet était de faire de l'ßle un port de relùche pour les bateaux à vapeur, la construction d'un phare sur le « Rocher » (point culminant de l'ßle) qui serait visible à 30 milles marins, le percement de la passe prÚs du « Rocher ».

Exploitation du guano

En 1893, la goĂ©lette viking charge 200 tonnes de guano vendues 40 dollars US la tonne Ă  San Francisco[4]. En 1895, la Pacific Islands Company, une compagnie britannique, s'installe sur l'Ăźle pour y exploiter le guano[38]. En aoĂ»t 1897, John Arundel, agent anglais de la Pacific Islands Company qui a clandestinement rachetĂ© l’Oceanic Phosphate Company, estime les rĂ©serves de guano de l’üle Ă  12 000 tonnes. Il finit par sous-traiter l’exploitation aux Mexicains. Les rĂ©serves s’avĂ©rĂšrent toutefois limitĂ©es et s’épuisĂšrent en une vingtaine d’annĂ©es aprĂšs l’exploitation mexicaine[42].

En 1897, le Mexique l'occupe puis en 1906, y construit un phare et y laisse un gardien[43]. En 1907, le prĂ©sident mexicain, le gĂ©nĂ©ral Porfirio DĂ­az, y dĂ©pĂȘche une petite troupe d’une dizaine de soldats et leurs femmes placĂ©s sous les ordres du capitaine RamĂłn Arnaud, descendant d’une famille française, afin de revendiquer la souverainetĂ© mexicaine[38].

Oubliés de Clipperton (1914-1917)

Les survivants de Clipperton.

En , un cyclone dĂ©truit les potagers de la petite garnison[38] de onze soldats installĂ©s sur place avec femmes et enfants depuis . Le bateau de ravitaillement de n'arrive pas. La marine mexicaine devait venir les ravitailler environ tous les quatre mois[38]. À la fin du mois de , l'USS Cleveland (en) vient secourir l'Ăźle, mais le chef de la garnison refuse d'embarquer sur un navire ennemi[38]. La troupe est alors dĂ©cimĂ©e par la famine et le scorbut. En , ils ne sont plus que trois hommes, six femmes et huit enfants[38]. Deux des hommes meurent en tentant de rejoindre un navire passant au large[38]. Le dernier homme survivant, gardien du phare, fait alors vivre un calvaire aux autres et se comporte en dictateur[43] - [38]. Il est assassinĂ© Ă  coups de marteau par les femmes survivantes le . Le lendemain l'USS Yorktown (en) les sauve ; il Ă©tait venu vĂ©rifier qu'aucun navire allemand ne s'y cachait[38] - [44]. Certaines encyclopĂ©dies ont longtemps indiquĂ© que l'Ăźle Clipperton avait une cinquantaine d'habitants, restant Ă  ce chiffre de .

Arbitrage entre la France et le Mexique (1909-1931)

Le , la France et le Mexique se décident à faire arbitrer leur désaccord (en) sur la souveraineté de l'ßle.

Le Mexique n'ayant pu fournir de documents écrits prouvant la découverte de l'ßle Clipperton par l'Espagne (dont le Mexique hériterait), la souveraineté de la France est reconnue le par l'arbitrage de Victor-Emmanuel III, roi d'Italie (ses experts juridiques)[17].

Cet arbitrage reconnaßt en effet que le territoire était terra nullius lors de l'annexion française de 1858, et que celle-ci s'est faite dans les rÚgles. Il considÚre notamment que la souveraineté française sur Clipperton était aussi effective que possible, aucune administration n'y étant nécessaire en l'absence de population[45]. L'ßle Clipperton est assimilée à un objet qu'on peut s'approprier s'il n'a pas de propriétaire, à condition de l'avoir possédé un instant et d'avoir alors proclamé publiquement sa prise de possession. Dans cette optique, l'envoi d'un navire français sur place en 1858 suivi de l'annonce de l'annexion dans The Polynesian (en), le journal officiel du Royaume d'Hawaï[46], ont paru suffisants. Le fait que la France n'ait effectué aucune exploitation de l'ßle Clipperton et qu'elle soit à priori moins bien placée que le Mexique pour cela (vu leurs situations géographiques) n'ont pas été considérés.

Jusqu’au , l’üle est placĂ©e sous la juridiction de la PolynĂ©sie française.

Le Mexique reconnaßt définitivement la souveraineté française sur l'ßle en 1959[47].

Occupation américaine (1944-1945)

BĂątiment de dĂ©barquement de chars USS LST-563 (en) Ă©chouĂ© sur l’üle de la Passion en 1944.

En 1944, les États-Unis occupent l'Ăźle d'autoritĂ©. Ils ouvrent une passe dans la couronne (qu'ils refermeront en partant) et nivellent une piste d'aviation[48].

À la suite d'une protestation de la France qui vient tout juste d'ĂȘtre libĂ©rĂ©e, protestation conduite par le ministre français des Affaires Ă©trangĂšres Georges Bidault, les États-Unis rĂ©trocĂšdent le territoire Ă  la France le [49]. L'armĂ©e amĂ©ricaine laisse sur place de nombreuses caisses de munitions[38].

Ken Stager (1958)

Island Conservation a Ă©tĂ© fondĂ©e par Bernie Tershy et Don Croll, tous deux professeurs au Long Marine Lab de l'UCSC. Ces scientifiques eurent connaissance de l'histoire de l'Ăźle de Clipperton sur laquelle s'Ă©tait rendu l'ornithologue Ken Stager, du Los Angeles County Museum en 1958. AttristĂ© par les dĂ©prĂ©dations des cochons sauvages sur les colonies de fous bruns et de fous masquĂ©s de l'Ăźle (rĂ©duites respectivement Ă  500 et 150 oiseaux), Stager se procura un fusil de chasse et Ă©limina 58 cochons. En 2003, les colonies comptaient 25 000 fous bruns et 112 000 fous masquĂ©s, soit la deuxiĂšme plus grande colonie de fous bruns et la plus grande colonie de fous masquĂ©s au monde[50].

Base scientifique (1966-1969)

De 1966 Ă  1969, Clipperton abrite une mission scientifique française chargĂ©e de mesurer les retombĂ©es des essais nuclĂ©aires français dans le Pacifique. L'objectif est de rassurer les États-Unis, en montrant que les retombĂ©es nuclĂ©aires n'atteignent pas le continent amĂ©ricain[38].

Statut actuel

Depuis 2007, l'Ăźle est placĂ©e sous l'autoritĂ© du ministre chargĂ© de l'Outre-mer, autoritĂ© qu'il dĂ©lĂšgue au Haut-commissaire de la RĂ©publique en PolynĂ©sie française, bien que l'Ăźle ne fasse plus partie de ce territoire d'outre-mer, mais y soit seulement rattachĂ©e administrativement. Le Haut-commissaire accorde donc les autorisations de dĂ©barquement, de sĂ©jour sur Clipperton, ainsi que l'octroi des droits de pĂȘche dans la zone Ă©conomique exclusive autour de l'Ăźle. Aujourd'hui, l'Ăźle de Clipperton relĂšve du domaine public et elle est inscrite au tableau des propriĂ©tĂ©s domaniales de l'État français. L'Ăźle est donc classĂ©e sous le rĂ©gime lĂ©gislatif et l'organisation particuliĂšre au mĂȘme titre que les TAAF, en tant que territoires inhabitĂ©s[51].

Accords de pĂȘche avec le Mexique (2007-2027)

Avant 2007, les bateaux mexicains pĂȘchaient dans la zone Ă©conomique exclusive (ZEE) de maniĂšre illĂ©gale du point de vue français. La France et le Mexique ont signĂ© un accord de pĂȘche en 2007 pour une durĂ©e de 10 ans. L'accord a Ă©tĂ© signĂ© Ă  la suite de l'incident du qui a vu un navire de guerre français arraisonner et dĂ©truire l'armement d’un bĂątiment de pĂȘche mexicain pris par hasard en train de pĂȘcher illĂ©galement dans la zone Ă©conomique exclusive française. L'accord de 2007 prĂ©voit un volume maximum de pĂȘche. Cependant, il apparaĂźt qu'aucune vĂ©rification n'est effectuĂ©e, les navires mexicains pouvant refuser les contrĂŽles[52].

L'accord a Ă©tĂ© reconduit dans les mĂȘmes conditions en 2017[53].

Avenir

Dans les annĂ©es 2010, la situation de Clipperton a suscitĂ© des intĂ©rĂȘts politiques et scientifiques relativement importants[54]. À la suite de l’expĂ©dition de Jean-Louis Étienne, la question de l’usage de Clipperton a fait dĂ©bat. L’absence de toute prĂ©sence humaine permanente contribue en effet Ă  en faire un territoire proche de l’abandon puisque pas exploitĂ© Ă©conomiquement ni scientifiquement. Le dĂ©putĂ© français Philippe Folliot, qui s’est spĂ©cialisĂ© sur la question de Clipperton et s'est rendu sur l’üle en 2015 lors de la seule visite d’un Ă©lu de la RĂ©publique sur ce territoire français, a rendu un rapport au gouvernement sur la valorisation de Clipperton[14] - [38].

Jusqu'Ă  prĂ©sent, la prĂ©sence française se fait au travers d’une visite annuelle par une frĂ©gate de la Marine nationale, en gĂ©nĂ©ral le Prairial, qui permet d’y entretenir la plaque et le drapeau français censĂ© y flotter. Ceci s'avĂšre nĂ©cessaire en vertu du droit international relatif au statut de la mer et le maintien de la zone Ă©conomique exclusive française, qui permet notamment Ă  la France d'ĂȘtre partie Ă  plusieurs traitĂ©s internationaux concernant cette zone de l'ocĂ©an Pacifique, notamment pour les ressources halieutiques (l'Ăźle se situe dans une importante zone de ressources pour la pĂȘche au thon), mais exige que la souverainetĂ© soit justifiĂ©e par une occupation rĂ©guliĂšre[55].

Cette rĂ©affirmation rĂ©guliĂšre de la souverainetĂ© française reste toutefois limitĂ©e. Des paquets de cocaĂŻne, attestant de l'utilisation de l'atoll par des narcotraficants, sont rĂ©guliĂšrement retrouvĂ©s ; la piste aĂ©rienne est Ă©galement utilisĂ©e pour le trafic de drogue[38] - [56]. De mĂȘme, des activitĂ©s de pĂȘche illĂ©gale sont probablement menĂ©es dans les eaux entourant l’atoll qui souffre d'une pollution non nĂ©gligeable. Des dĂ©chets rejetĂ©s par la mer sont rĂ©guliĂšrement retrouvĂ©s au grĂ© des diverses expĂ©ditions. Cette prĂ©sence rĂ©duite de la France a suscitĂ© des rĂ©actions de la part du Mexique, qui considĂšre que l’atoll n’est qu’un simple rocher ne pouvant servir Ă  des prĂ©tentions de ZEE[10] sur la base de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM). Celle-ci indique en effet que seules les terres pouvant ĂȘtre occupĂ©es peuvent donner lieu Ă  des ZEE[57].

Par consĂ©quent, des pistes ont Ă©tĂ© proposĂ©es pour raffermir la prĂ©sence de la France sur ce territoire. L’établissement d’une base permanente, potentiellement ouverte Ă  des scientifiques Ă©trangers, serait une maniĂšre d’assurer une prĂ©sence constante et de renforcer le respect de la lĂ©galitĂ© sur l’atoll et ses alentours[58]. Des propositions comme les flux logistiques pour alimenter la future station scientifique Ă  vocation internationale, Ă©ventuellement Ă  partir des Ăźles Marquises, la construction d'un abri paracyclonique, l'ouverture d'une passe ou encore la dĂ©ratisation de l'Ăźle ont Ă©tĂ© Ă©mises par Philippe Folliot[14].

Expéditions scientifiques

  • L'Ăźle a Ă©tĂ© visitĂ©e plusieurs fois au cours du XIXe siĂšcle et a fait l'objet de plusieurs cartes et comptes rendus devant des acadĂ©mies. On trouve ainsi une description de l'Ăźle par Robert Evans Snodgrass et Edmund Heller lors de l'expĂ©dition « Hopkins Stanford Galapagos » (1898-1899), les deux savants y ayant fait relĂąche les et [59].
  • De 1966 Ă  1969 se succĂ©dĂšrent par pĂ©riodes de quatre mois les « Missions Bougainville » de la marine française qui rĂ©alisĂšrent des Ă©tudes trĂšs dĂ©taillĂ©es, notamment de l'hydrobiologie du lagon et de la faune[60].
  • Passage de l'Ă©quipe Cousteau en 1980[61].
Passage de l'Ă©quipe Cousteau sur l'Ăźle en 1980. À droite, Cousteau.
  • En 1980, une premiĂšre bouĂ©e mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France est ancrĂ©e dans le lagon, par l’équipage du TCD Ouragan. Cette bouĂ©e mesure la pression atmosphĂ©rique et la tempĂ©rature de l’eau du lagon. Elle transmet ces donnĂ©es par satellite (via le systĂšme Argos). Deux autres bouĂ©es prendront la relĂšve jusqu’en dĂ©cembre 1982. À cette date, une station terrestre automatique transmettant de plus nombreux paramĂštres est installĂ©e Ă  terre, lors d’une visite du porte-hĂ©licoptĂšre Jeanne d’Arc[62]. Cette station cesse de fonctionner aprĂšs quelques mois d'activitĂ© Ă  la suite d'un acte de vandalisme.
  • L'expĂ©dition mexicano-française SURPACLIPP dirigĂ©e par Vivianne Solis-Weiss de l'UNAM (Mexique), l'Ă©quipe de chercheurs mexicains et le gĂ©ographe français Christian Jost s'y rendirent en et firent un Ă©tat des lieux. Ce fut la premiĂšre fois que les Mexicains y retournaient officiellement depuis le drame des annĂ©es 1914-1917.
  • C'est en l'an 2000 que des rats sont accidentellement introduits sur l'Ăźle, Ă  la suite d'un naufrage[63]. Les dĂ©gĂąts qu'ils causĂšrent sur les Ă©cosystĂšmes sont considĂ©rables[64].
  • En 2001, visite de la frĂ©gate de lutte anti-sous-marine de la marine nationale française Latouche-TrĂ©ville. À son bord : 250 marins, la mission scientifique PASSION 2001 dirigĂ©e par Christian Jost du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et le reporter StĂ©phane Dugast. Cette mission appuyĂ©e par la marine nationale rĂ©alisa toute une sĂ©rie d'Ă©tudes sur le milieu terrestre et implanta pour l'Institut de recherche pour le dĂ©veloppement (IRD) la premiĂšre borne gĂ©odĂ©sique (10° 17â€Č 31,783″ N, 109° 12â€Č 26,018″ O)[65]. Elle rĂ©alisa un inventaire de la flore et de la faune et Ă©tablit une nouvelle cartographie.
  • En 2003, la frĂ©gate Prairial dĂ©posa sur l'atoll l'explorateur polaire Jean-Louis Étienne, son assistant-charpentier Denis Comte et deux reporters : StĂ©phane Dugast et Xavier Gasselin.
  • Entre et , une Ă©quipe de scientifiques français (et mexicains) du CNRS, du MusĂ©um national d'histoire naturelle, de l'IRD, de l'EPHE et de l'INRA, autour de Jean-Louis Étienne rĂ©alisa un nouvel inventaire de la faune et de la flore. Ils Ă©tudiĂšrent la gĂ©ologie de l'Ăźle. Ils Ă©taient sponsorisĂ©s par GDF et Unilever. Ils ont essayĂ© d'Ă©radiquer les rats. L'objectif est de crĂ©er une base de donnĂ©es afin d'Ă©tudier par la suite l'Ă©volution de la biosphĂšre Ă  partir des transformations de ce lieu clos et rĂ©putĂ© peu visitĂ©[66].
  • En 2013, une nouvelle mission du programme PASSION, la mission PASSION 2013, conduit Christian Jost et J. Morschel de l'universitĂ© de la PolynĂ©sie française Ă  rejoindre Ă  bord de la frĂ©gate Prairial l'expĂ©dition Cordell 2013 de radioamateurs qui les ramĂšnera au Mexique aprĂšs avoir rĂ©alisĂ© des mesures prĂ©cises de la cĂŽte sud-est dont l'Ă©rosion est susceptible de rouvrir une passe vers le lagon comme l'atoll Ă©tait ouvert avant 1850.
  • En 2015 c'est l'expĂ©dition scientifique internationale PASSION 2015, organisĂ©e et dirigĂ©e par Christian Jost de l'universitĂ© de la PolynĂ©sie française (UPF), qui dĂ©barque sur l'Ăźle pour quinze jours pleins 14 scientifiques en provenance de PolynĂ©sie, de Nouvelle-CalĂ©donie, du Mexique, de La RĂ©union, et de France mĂ©tropolitaine. Cette mission a notamment pour objectifs de rĂ©aliser un inventaire complet et une cartographie de la flore sous SIG (SystĂšme d'information gĂ©ographique), de la faune et de la flore rĂ©cifale, ainsi que le premier MNT (ModĂšle numĂ©rique de terrain), carte topographique prĂ©cise complĂ©tant les mesures de la dynamique et de l'Ă©rosion cĂŽtiĂšre surveillĂ©e depuis vingt ans par Christian Jost. Une exposition photo de l'UPF est consacrĂ©e Ă  cette mission. Cette mission scientifique bĂ©nĂ©ficia d'un appui logistique exceptionnel de la Marine nationale et notamment de la frĂ©gate FS 731 Prairial ainsi que de l'ArmĂ©e de terre (RIMAPP de PolynĂ©sie française). C'est aussi la plus importante mission militaire française depuis les missions Bougainville des annĂ©es 1960. Le dĂ©putĂ© Philippe Folliot rejoint les chercheurs en fin de mission. Il est le premier Ă©lu de la RĂ©publique Ă  venir sur l’üle[67].
  • En , la sociĂ©tĂ© canadienne N2Pix obtient l'autorisation du haut-commissaire pour conduire une mission mi-touristique (14 touristes plongeurs), mi-scientifique (3 chercheurs dont un Français qui ne pourront rester que quelques heures sur l'atoll) [68]. Ils rĂ©alisent un inventaire des espĂšces marines pour mieux cerner la migration des grandes espĂšces pĂ©lagiques le long de la cĂŽte amĂ©ricaine [69].
  • En , le National Geographic Pristine Seas dirigĂ© par Enric Sala (en), rĂ©alise l'expĂ©dition Clipperton Island Expedition destinĂ©e Ă  rĂ©aliser un inventaire de la faune marine et un inventaire de la faune aviaire que rĂ©alisa Christian Jost qui resta cinq jours en solitaire sur l'atoll. Les Ă©normes moyens qu'a mobilisĂ©s cette expĂ©dition (camĂ©ras de profondeurs descendant Ă  plus de 1 100 m, camĂ©ras pĂ©lagiques, sous-marin) ont permis de rĂ©aliser un inventaire exceptionnel et de dĂ©couvrir de nouvelles espĂšces. Un important rapport a Ă©tĂ© fourni aux autoritĂ©s de l'État français et un film de 26' Clipperton - l'Ăźle de La Passion.
  • En 2018 l'expĂ©dition Tara Pacific, dĂ©butĂ©e en et organisĂ©e par la fondation Tara ExpĂ©ditions dont la direction scientifique est assurĂ©e par le Criobe et le Centre Scientifique de Monaco, fait escale Ă  Clipperton du au . Tara Pacific se focalise sur la comprĂ©hension de la rĂ©silience des rĂ©cifs coralliens face aux changements globaux actuels. Des prĂ©lĂšvements de coraux ainsi que des collectes d'eau ocĂ©anique et cĂŽtiĂšre sont effectuĂ©es afin d'Ă©tudier la flore microbienne. Un axe secondaire de recherches est orientĂ© vers la connectivitĂ© spatiale et gĂ©nĂ©tique des requins au sein du corridor du Pacifique Tropical de l’Est. Enfin, un troisiĂšme axe d'Ă©tude est planifiĂ© sur l'observation des principaux indicateurs de l’évolution de la biocĂ©nose et du biotope propres Ă  l’atoll[70].

Administration

Le ministre de l'Outre-Mer français est l'autorité désignée sur l'ßle Clipperton.

Depuis l'adoption en 1982 de la Convention internationale sur le droit de la mer, l'Ăźlot confĂšre Ă  la France le droit de contrĂŽler et d'exploiter tout autour de l'Ăźle une zone Ă©conomique exclusive (ZEE) de 435 612 km2 (c'est-Ă -dire, sensiblement, un cercle de 200 milles nautiques de rayon). L'AcadĂ©mie des sciences d'outre-mer, dĂšs 1981, a recommandĂ© la mise en place sur l'atoll d'une base de pĂȘche, avec rĂ©ouverture du lagon et rĂ©habilitation et extension de la piste aĂ©rienne existante.

AprĂšs avoir Ă©tĂ© sous la juridiction des Établissements français d'OcĂ©anie dĂšs 1936 puis de la PolynĂ©sie française jusqu'au , l'Ăźle relĂšve aujourd'hui du domaine public et est inscrite au tableau des propriĂ©tĂ©s domaniales de l'État français. Elle est, Ă  ce titre, sous l'autoritĂ© du ministre chargĂ© de l'outre-mer, autoritĂ© qu'il dĂ©lĂšgue au haut-commissaire de la RĂ©publique en PolynĂ©sie française, reprĂ©sentant de l'État, Ă  qui il appartenait d'accorder des autorisations aux particuliers dĂ©sirant aborder l'atoll ou y obtenir des concessions d'exploitation.

Depuis la révision constitutionnelle du complétant la révision du , l'ßle est mentionnée au dernier alinéa de l'article 72-3 de la Constitution de la République française : « La loi détermine le régime législatif et l'organisation particuliÚre des Terres australes et antarctiques françaises et de Clipperton ».

De fait, cette possession française ne faisait pas formellement partie des anciens territoires d'outre-mer (TOM), ni des collectivités d'outre-mer (COM) qui leur ont succédé : elle n'est pas un département d'outre-mer, ni un territoire d'outre-mer, ni une collectivité territoriale à statut particulier. Depuis , l'ßle Clipperton est directement administrée par le haut-commissaire de la Polynésie française sous l'égide du ministre de l'Outre-Mer. Depuis la loi no 2007-224 du portant dispositions statutaires et institutionnelles relatives à l'outre-mer[11], l'ßle Clipperton est soumise au titre II de la loi no 55-1052 du portant statut des Terres australes et antarctiques françaises et de l'ßle Clipperton.

La situation juridique de l'ßle n'a pas toujours été claire. Cependant, la loi no 2007-224 du a considérablement simplifié ces questions en plaçant l'ßle sous le principe de l'identité législative : les lois et rÚglements de la République s'y appliquent de plein droit[71]. DÚs lors, « les juridictions de l'ordre judiciaire ayant leur siÚge à Paris » sont « territorialement compétentes » (selon les principes de la loi du et le décret du ).

Ce texte affirme enfin de façon claire que l'Ăźle ne fait pas partie de la PolynĂ©sie française (puisque cette derniĂšre est administrĂ©e selon le principe de spĂ©cialitĂ© lĂ©gislative qui avait cours en tant que TOM et confirmĂ© dans son nouveau statut actuel de COM), mĂȘme si le ministre chargĂ© de l'Outre-mer dĂ©lĂšgue encore, pour des raisons pratiques, l'administration de l'Ăźle au Haut-commissaire (dĂ©lĂ©guĂ© substituant un prĂ©fet) reprĂ©sentant l'État en PolynĂ©sie française, notamment pour les autorisations d'accĂšs et l'octroi des droits de pĂȘche dans la zone Ă©conomique exclusive autour de l'Ăźle Clipperton[72].

Par cette mĂȘme loi, l'Ăźle reste donc sous l'autoritĂ© directe du gouvernement. Elle n'est pas dotĂ©e d'une administration locale propre sur le plan exĂ©cutif, ni d'une rĂ©elle autonomie financiĂšre, mais seulement d'une ligne budgĂ©taire dans les comptes publics du gouvernement, qui tient lieu de collectivitĂ© locale administrative pour ce territoire, le chef de gouvernement tenant lieu de prĂ©fet reprĂ©sentant l'État. Le code officiel gĂ©ographique (COG) de l'Insee rĂ©fĂ©rençait ce territoire sous le code 98799 (correspondant Ă  l'ancien rattachement Ă  la PolynĂ©sie française, codĂ©e 987, comme s'il s'agissait d'une commune sĂ©parĂ©e) jusqu'au , mais depuis le ce rattachement artificiel a Ă©tĂ© supprimĂ© et le territoire est dorĂ©navant codĂ© 989 (ou 98901 pour les applications comptables ou statistiques nĂ©cessitant un dĂ©coupage au niveau communal avec un code Ă  cinq chiffres)[73].

Forces de souveraineté à Clipperton

La Marine nationale projette réguliÚrement sur zone des bùtiments en vue d'affirmer la souveraineté française sur l'ßle et sur sa zone économique exclusive.

DĂ©ploiements successifs (liste non exhaustive)
Navire Dates Mission RĂ©f.
Type Nom
Frégate Prairal - Passion 2013
Frégate Prairal - Passion 2015 [74]
BĂątiments multi-missions (B2M) D'Entrecasteaux - DĂ©minage de munitions [75]
BĂątiments multi-missions (B2M) Bougainville [75]
BĂątiments multi-missions (B2M) Bougainville - Passion 2017 [76]
Frégate Germinal - Passion 2023 [77]

Écosystùmes

Atoll formé à partir d'une ßle volcanique aujourd'hui en grande partie disparue, Clipperton n'a jamais été en contact avec le continent américain ni avec aucune autre terre. Sa faune et sa flore sont donc entiÚrement importées, soit naturellement, soit par l'action humaine.

Une cocoteraie sur l'Ăźle Clipperton.

Le lagon, de 5 mĂštres de fond en moyenne, 55 mĂštres au maximum (mesures bathymĂ©triques effectuĂ©es lors de la mission Passion 2015[30]), dont l'eau de surface est faiblement salĂ©e, est clos (ni passe ni hoa). L'eau marine y entre par les vagues qui franchissent le cordon lors des tempĂȘtes, mais il se dĂ©grade : nombreux rĂ©cifs et coraux morts au sud (sur quatorze espĂšces de coraux encore prĂ©sentes en 1958, il n'en restait que huit en 1994). Aujourd'hui, une vingtaine d'espĂšces sont rĂ©pertoriĂ©es et les rĂ©cifs sont globalement en trĂšs bonne santĂ©.

On a aussi assistĂ© Ă  une dĂ©gradation de l’herbier Ă  Ruppia maritima (angiosperme) qui couvrait 45 % du lagon, eutrophisation exacerbĂ©e par un apport de guano estimĂ© Ă  650 t/an, par de nombreux oiseaux marins qui y trouvent une escale, puisque l’üle est la seule terre Ă©mergĂ©e entre le continent et les plus proches archipels polynĂ©siens (la prĂ©sence de ces nombreux oiseaux rend dĂ©licate l'utilisation de la piste d’atterrissage sur l'Ăźle, ou les transbordements par hĂ©licoptĂšre depuis un navire).

Le paysage terrestre uniforme n’offre qu’un petit nombre d’habitats. La flore, qui occupe un peu moins de la moitiĂ© de la surface Ă©mergĂ©e de l'atoll, consiste en une quinzaine d'espĂšces poussant sur un sol exposĂ© Ă  une forte insolation et aux cyclones sur un substrat pauvre et peu diversifiĂ© (sables et graviers coralliens) qui — dans la rĂ©gion nord-ouest de l’üle — a Ă©tĂ© dĂ©gradĂ© par l'exploitation du limon phosphatĂ© (de 1892 Ă  1917). À la suite d'un naufrage datĂ© de l'an 2000, des rats ont Ă©tĂ© introduits dans cet Ă©cosystĂšme fragile qui s'en est trouvĂ© profondĂ©ment bouleversĂ©.

Une zone de protection du biotope est créée en dans les eaux territoriales de Clipperton[78].

Faune

MalgrĂ© des ressources limitĂ©es, l’üle possĂšde une faune composĂ©e de nombreuses espĂšces :

Chilopodes et insectes

La présence de scolopendres d'une dizaine de centimÚtres et de nombreux cafards, actifs dÚs la tombée de la nuit, a été observée sur l'atoll ainsi que des fourmis et des mouches[70].

Crustacés

Crabe endémique.

Des crabes sont prĂ©sents en nombre sur Clipperton : 11 millions de crabes rouge de Clipperton (Johngarthia planata) y vivaient avant l'arrivĂ©e des rats en 2000, qui en a fait drastiquement baisser le nombre. Le dernier recensement prĂ©cis de 2005 indique un chiffre de 1,25 million d'individus, mais il semblerait que la population ne soit plus que de l'ordre de quelques centaines de milliers de ces crustacĂ©s. Une tendance Ă©tayĂ©e par l'observation de la flore rampante, aujourd'hui trĂšs vivace et par la prĂ©sence de nombreuses jeunes pousses de cocotiers qui avant Ă©taient consommĂ©es par ces crabes[70].

Reptiles

Une espĂšce de lĂ©zard endĂ©mique (Emoia cyanura) est rĂ©pertoriĂ©e, et un gecko (Gehyra mutilata) y est peut-ĂȘtre prĂ©sent, selon l'IUCN. En 1825, des tortues vertes venaient pondre sur l'Ăźle. Elles n'ont pas Ă©tĂ© signalĂ©es depuis[79]. Dans sa Monographie physique et biologique de l'Ăźle de Clipperton, Marie-HĂ©lĂšne Sachet signale la possibilitĂ© de la prĂ©sence d'hydrophidĂ©s dans les eaux de Clipperton, et ajoute, en laissant toutefois planer un doute, qu'il doit vraisemblablement s'agir du serpent marin noir et jaune (Pelamis platurus)[80].

Poissons

Dans l'océan qui entoure l'ßle, la faune sous-marine y est abondante, notamment grùce au zooplancton[27].

Au moins deux espĂšces de poissons Ă©taient jadis prĂ©sentes dans le lagon (disparues en 1980), mais 112 espĂšces sont rĂ©pertoriĂ©es hors du lagon, dont cinq ou six endĂ©miques comme le poisson ange de Clipperton (Holacanthus limbaughi), le mĂ©rou de Clipperton (Epinephelus clippertonensis), les demoiselles de Clipperton (Stegastes baldwini) et le labre de robertson (Thalassoma robertsoni). On trouve Ă©galement des mĂ©rous cuir (Dermatolepis dermatolepis), des mĂ©rous Ă  points blancs (Epinephelus labriformis), des carangues Ă  gros yeux (Caranx sexfasciatus), des carangues noires (Caranx lugubris), des carangues bleues (Caranx melampygus), des murĂšnes (en particulier des murĂšnes Ă  petits points Gymnothorax dovii), des chirurgiens bagnards (Acanthurus triostegus), des chirurgiens Ă  points blancs (Ctenochaetus marginatus), des chirurgiens Ă  queue blanche (Acanthurus nigricans), des fusiliers rouges (Paranthias columnus), des lutjans (Lutjanus viridis), des poissons cochers (Zanclus cornutus), des poissons-pincette jaunes (Forcipiger flavissimus), des poissons Ă©pervier mouchetĂ©s (Cirrhitichthys oxycephalus), des poissons perroquet lie de vin (Scarus rubroviolaceus) et des tĂ©trodons Ă  points (Arothron meleagris). Deux nouvelles espĂšces de poissons jamais observĂ©es Ă  Clipperton ont rĂ©cemment Ă©tĂ© identifiĂ©es : le poisson ange royal (Holacanthus passer) et le poisson perroquet Ă©toilĂ© (Calotomus carolinensis)[70].

La population des eaux en requins est en hausse sensible. On observe une augmentation de la densité et de la taille des individus notamment en ce qui concerne l'espÚce dominante qui est le requin à pointe blanche (Carcharhinus albimarginatus). On trouve aussi des requins des Galapagos (Carcharhinus galapagensis) ainsi que des requins corail (Triaenodon obesus) et des requins marteaux à feston (Sphyrna lewini)[70].

La présence de langoustes, de murÚnes et de tortues marines a également été relevée[27].

Coraux

La diversité corallienne du biotope sous-marin est faible. Seulement une vingtaine d'espÚces sont répertoriées mais les récifs sont en trÚs bonne santé avec un taux de couverture totale des fonds en corail vivant de l'ordre de 85 % (70 % en moyenne). On note toutefois la présence de quelques colonies blanchies ou en cours de blanchissement. Les édifices coralliens prédominent largement et les espaces sans coraux sont trÚs rares. On trouve principalement trois genres : Porites (coraux massifs), Pocillopora (coraux à branches trÚs courtes) et Pavona (coraux encroûtants). On observe également la présence de Millepora platyphylla (corail de feu en plaques) récemment répertorié à Clipperton. Présence qui étend la distribution de ce dernier dont l'implantation la plus proche est la Polynésie française[70].

MammifĂšres

Les dauphins sont fréquents autour de l'atoll, dont le dauphin à long bec (Stenella longirostris), le dauphin tacheté pantropical (Stenella attenuata), mais aussi le grand dauphin (Tursiops truncatus), le dauphin bleu et blanc (Stenella coeruleoalba) et le dauphin commun à bec court (Delphinus delphis).

Les mammifĂšres introduits sont Ă  l'origine de graves atteintes Ă  l'avifaune nicheuse[81] :

  • Des porcs domestiques furent introduits accidentellement en 1897 probablement lors du naufrage du navire britannique Kinkora. La prĂ©sence de l'espĂšce est mentionnĂ©e par le naturaliste amĂ©ricain Kenneth Stager en 1958, qui souligne que quelques centaines d'oiseaux sont visibles (contre des centaines de milliers d'aprĂšs les tĂ©moignages du XIXe siĂšcle). Avec son Ă©quipe, il procĂšde Ă  leur Ă©radication totale. GrĂące Ă  cette intervention, l'effectif de fous masquĂ©s et de fous bruns de Clipperton passe pour la premiĂšre espĂšce de 150 Ă  112 000 individus en 2003, et pour la seconde de 500 Ă  25 000 en 1980[82]. Une seconde introduction accidentelle eut lieu ultĂ©rieurement et donna lieu Ă  une seconde Ă©radication en 1968.
  • Des rats noirs auraient Ă©tĂ© introduits en 1998 ou 1999, Ă  la suite de deux naufrages. L'espĂšce est un prĂ©dateur pour la faune locale et son Ă©radication est Ă  l'Ă©tude.

Oiseaux

L’atoll de Clipperton est la seule terre Ă©mergĂ©e Ă  des centaines de kilomĂštres alentour. Elle reprĂ©sente donc un lieu d’étape idĂ©al pour les oiseaux marins. Les premiĂšres observations scientifiques font Ă©tat d’une densitĂ© exceptionnelle du nombre d’oiseaux marins mais celui-ci a fortement chutĂ© au dĂ©but du XXe siĂšcle avec l’introduction de cochons par les exploitants de phosphate. En 1958, les cochons sont Ă©radiquĂ©s, permettant une reconstitution importante des colonies d’oiseaux. S’il est difficile d’estimer prĂ©cisĂ©ment le nombre d’espĂšces prĂ©sentes sur l’atoll, les Ă©tudes rĂ©centes font mention de treize espĂšces se reproduisant Ă  Clipperton et vingt-six oiseaux migrateurs pouvant y faire Ă©tape[83].

Aujourd'hui, l’atoll abrite la plus importante colonie au monde de fous masquĂ©s (Sula dactylatra), mĂȘme si leur nombre est en diminution dans les annĂ©es rĂ©centes, passant de 100 000 individus au milieu des annĂ©es 2000 Ă  moins de 40 000 lors du dernier recensement. Les fous bruns (Sula leucogaster), les fous Ă  pieds rouges (Sula sula) et les fous de Grant (Sula granti) sont aussi prĂ©sents. La frĂ©gate du Pacifique (Fregata minor) est aussi recensĂ©e sur l’üle avec prĂšs de 1 500 individus. La sterne fuligineuse (Onychoprion fuscatus) est rĂ©guliĂšrement observĂ©e sur Clipperton avec des variations sensibles puisque certaines expĂ©ditions n’en ont parfois croisĂ© aucune. La foulque d’AmĂ©rique (Fulica americana), disparue depuis les annĂ©es 1980, est apparemment revenue sur l’atoll puisque cent cinquante individus ont Ă©tĂ© vus en 2016. Le noddi brun (Anous stolidus) connaĂźt quant Ă  lui une diminution de sa prĂ©sence depuis quelques dĂ©cennies mais reste prĂ©sent sur Clipperton[84].

D’autres espĂšces peuvent ĂȘtre croisĂ©es plus sporadiquement comme la gallinule poule d'eau (Gallinula chloropus), la paille-en-queue Ă  brins rouges (Phaethon rubricauda), le puffin du Pacifique (Puffinus pacificus) ou la sterne Gygis (Gygis alba), en plus d'espĂšces migratrices qui y font Ă©tape.

Flore

Sur l'ßle de Clipperton, le manque d'eau et l'ambiance saline font que trÚs peu de végétaux peuvent s'y développer. Une quinzaine de plantes pour la plupart halophiles et xérophiles, c'est-à-dire vivant dans des sols salés et adaptées à la sécheresse, y poussent mais aucune n'est endémique. Seules deux espÚces végétales ont été introduites par l'homme : le cocotier, par les Américains en 1897 et le tabac glauque, introduit par les Mexicains au début des années 1900[85].

Cinquante-quatre espĂšces d'algues sont rĂ©pertoriĂ©es sur l'atoll. Les herbiers aquatiques se dĂ©gradent. La flore de graminĂ©es et de vivaces est dominĂ©e par quatre espĂšces. Elle Ă©tait en 2007 composĂ©e de vingt-six phanĂ©rogames, trois mousses, quelques lichens et champignons identifiĂ©s, pour l'essentiel probablement introduits par les ĂȘtres humains. Le tapis d'Ipomoea pes-caprae encore prĂ©sent en 1958 Ă©tait dĂ©jĂ  relictuel en 1980 (Ă  la suite d'un excĂšs d’apport azotĂ© par les oiseaux ?). Quelques vasiĂšres, mares et fossĂ©s abritent prĂšs du lagon des CypĂ©racĂ©es (en rĂ©gression). La flore est extrĂȘmement sensible aux alĂ©as climatiques : la faible altitude de l'Ăźle la rend au moins partiellement submersible lors des trĂšs grandes tempĂȘtes, ce qui a pour effet la suppression de la vĂ©gĂ©tation dans les zones touchĂ©es par la mer.

Une cartographie fine sous systĂšme d'information gĂ©ographique de la couverture vĂ©gĂ©tale de l’üle, qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e pour la premiĂšre fois en 2015, a mis en Ă©vidence qu'une quinzaine d’espĂšces de plantes occupait 46 % de la surface Ă©mergĂ©e de l'atoll alors qu'en 2001 aucune couverture n'existait. Cette absence de vĂ©gĂ©tation Ă©tait sans doute le fait de la surconsommation des crabes qui pullulaient alors et dont la population s'estimait en millions individus. Le nombre de crabes ayant considĂ©rablement diminuĂ© avec l'arrivĂ©e des rats, les jeunes pousses vĂ©gĂ©tales s'en sont trouvĂ©es nettement moins prĂ©datĂ©es et ont pu se dĂ©velopper. En 2016 les observations ont confirmĂ© cette tendance au dynamisme. En 2018, 1 405 cocotiers de plus d'un mĂštre de haut ont Ă©tĂ© inventoriĂ©s (865 en 2016 et 847 en 2015). La vĂ©gĂ©tation rampante s'est beaucoup dĂ©veloppĂ©e Ă©galement, en particulier les prairies d’Ipomoea triloba et d’Ipomea pes-caprae qui montrent une extrĂȘme vivacitĂ© et ce malgrĂ© une submersion rĂ©guliĂšre de certaines zones par la mer. On trouve aussi les espĂšces suivantes : Achyranthes aspera, Corchorus aestuans (Tiliaceae), Heliotropium curassavicum, Nicotiana glauca, Salvia occidentalis (Lamiaceae), Sida rhombifolia (Malvaceae) et Portulaca oleoraceae (Portulacaceae)[70] - [86].

Pollution

Les écosystÚmes de l'ßle Clipperton (bosquets, sols dénudés, lagon et fonds marins proches) sont également réguliÚrement recouverts par des déchets dérivants, qui forment une pollution inquiétante.

Il reste, éparpillées sur l'ßle, des munitions vides et de nombreuses carcasses de moteurs laissées aprÚs l'occupation américaine de 1944 et par l'ancienne exploitation du guano au début du XXe siÚcle. Les anciennes baraques sont en état de délabrement. Toutefois ces déchets constituent des abris artificiels pour les populations de crustacés aux heures les plus chaudes.

L'Ăźle a Ă©tĂ© recommandĂ©e par l’Oceania Program de l’Asian Wetland Bureau pour inscription en zone humide Ramsar en 1994[87]. Elle est toujours sur la liste des sites susceptibles d’ĂȘtre dĂ©signĂ©s au titre de la Convention de Ramsar.

Le , le chimiquier Sichem Osprey de la compagnie norvĂ©gienne Eitzen Group (en) s'Ă©choue sur les rĂ©cifs entourant l'Ăźle avec dans sa cale notamment 10 000 tonnes de xylĂšne et des huiles animales et vĂ©gĂ©tales. Des opĂ©rations de pompage doivent ĂȘtre mises en place pour prĂ©venir d'Ă©ventuelles fuites de xylĂšne (le navire est toutefois Ă  double coque) et allĂ©ger le navire qui trois semaines plus tard est toujours Ă©chouĂ©[88]. Le navire est remis Ă  flot le sans qu'il y ait eu de pollution Ă  dĂ©plorer[89].

Lors d'une escale sur l'atoll en , les membres de l'expĂ©dition Tara Pacific (2016-2018)[90] font le point sur l'Ă©tat du rĂ©cif qui l'entoure et constatent qu'il est normal et qu'il y a beaucoup de corail vivant avec une faible diversitĂ© mais qu'il est trĂšs dynamique. Par contre, sur terre, c'est un dĂ©sastre, les dĂ©chets sont partout, incessamment rejetĂ©s par les courants. Les fous masquĂ©s et le fous bruns passent le plus clair de leur temps au large, Ă  la recherche de nourriture, mais Ă  l'heure de la nidification, les femelles cherchent refuge sur des Ăźles comme Clipperton. Serge Planes, directeur scientifique de l'expĂ©dition indique que « tous les nids sont faits Ă  partir de dĂ©chets plastiques (...) quel triste lieu de naissance que nous offrons Ă  nos jeunes fous, lĂ  oĂč ils devraient dĂ©couvrir une nature pure »[91].

Ressources

Des ressources intérieures inexistantes

Le phosphate a Ă©tĂ© exploitĂ© de 1898 Ă  1917. Les ressources de guano sont Ă©galement Ă©puisĂ©es. Aujourd'hui inhabitĂ©, l'Ăźlot n'abrite mĂȘme plus de station mĂ©tĂ©orologique.

Une ZEE trĂšs vaste

Le thon serait une des richesses de Clipperton.

L'intĂ©rĂȘt actuel rĂ©side dans la zone Ă©conomique exclusive française de 435 612 km2 qui l'entoure[92] (ce qui reprĂ©sente un disque de 201 milles de rayon, soit Ă  200 milles d'un atoll qui fait sensiblement un mille de rayon), permettant Ă  la France d'ĂȘtre membre de la Commission interamĂ©ricaine du thon tropical (en anglais, Inter-American Tropical Tuna Commission, IATTC)[93] et de pouvoir pĂȘcher le thon. Cette zone reprĂ©sente l'une des plus riches au monde en thonidĂ©s[94].

La mission océanographique mexicano-française SURPACLIPP a aussi découvert en 1997 la présence de nodules polymétalliques riches en nickel et en cuivre.

Par ailleurs, dans le cadre de son programme EXTRAPLAC, la France n'aurait pas voulu en 2009 faire valoir auprĂšs de l'ONU ses droits de possession Ă  Clipperton[95] en relation avec une zone de 40 000 km2 de plateau continental, perdant ses droits de maniĂšre dĂ©finitive[96] - [97].

Aspects culturels

Philatélie

Timbre de 1 $ de Clipperton (1895).

La compagnie américaine qui exploita le guano de l'ßle Clipperton fit imprimer dix timbres en « Clipperton Island Postage » à San Francisco avec les valeurs faciales de 1, 2, 3, 4, 5, 8, 10, 25, 50 cents et 1 dollar. Ces timbres furent utilisés en 1895 et 1896 pour le courrier de la compagnie[98].

Pendant l'occupation mexicaine, des timbres mexicains de 1, 2, 3, 4, 5, 10 centavos et 1 peso avec une surcharge diagonale « CLIPPERTON » ont été utilisés jusqu'en 1914.

Un timbre de la poste française est Ă©mis en 2011 pour commĂ©morer la dĂ©couverte de l'Ăźle. D'une valeur faciale de 1 euro, il est dessinĂ© par Marie-NoĂ«lle Goffin. L'Ă©mission de ce timbre est Ă  l'initiative d'Alain Duchauchoy, vice-prĂ©sident chargĂ© de la communication et des relations publiques de l'association Clipperton, projets d'Outre-Mer et responsable de l'expĂ©dition scientifique et radioamateur de 2008. D'un point de vue officiel, les timbres de la PolynĂ©sie française sont censĂ©s y ĂȘtre utilisĂ©s mais il n'y a ni bureau de poste, ni courrier sur l'Ăźle. Cependant, le code postal 98799 est attribuĂ© Ă  l'Ăźle.

Presse

Le journaliste Gabriel Macé a souvent parlé de l'ßle Clipperton dans Le Canard enchaßné et est devenu un spécialiste de l'ßlot au sein de la rédaction de l'hebdomadaire[99].

Benoßt Gysembergh a passé une semaine, en , seul sur l'ile pour un reportage publié dans Paris Match[100].

Le reporter Stéphane Dugast a effectué trois séjours sur l'ßle et publié de nombreux reportages sur cette ßle, notamment dans Cols bleus, le journal de la Marine nationale[101].

En littérature, le roman Le Roi de Clipperton[102], de Jean-Hugues Lime, paru en 2002, raconte la tragédie mexicaine.

Musée de Clipperton

Le site « Bienvenue sur l'Ăźle de la Passion
 Clipperton ! » a dĂ©veloppĂ© un musĂ©e virtuel sur Clipperton, permettant de parcourir l’histoire de l'Ăźle en moins de 3 minutes[1].

Références

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 Pour y prĂ©tendre il faut dĂ©poser, avant le 13 mai 2009, un dossier technique et juridique devant la Commission des Limites du Plateau Continental qui implique de nombreuses campagnes ocĂ©anographiques.
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Voir aussi

Bibliographie

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Filmographie

Articles connexes

Liens externes

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