Transports dans les Ardennes
Malgré sa situation géographique entre plusieurs des principaux centres démographiques et économiques de l'Europe (l'Île-de-France, le Nord-Pas-de-Calais et la Lorraine en France, le Benelux et la Ruhr), le département français des Ardennes est relativement isolé en matière de transports. Les principaux axes de transport autoroutier et ferroviaire contournent le département, alors que les itinéraires les plus courts de Paris à Cologne ou de Lille à Strasbourg passent par Charleville-Mézières. Le département ne compte aucun aéroport, et le transport fluvial a presque disparu.
Autoroutes | 80 km[1] | A34 A304 |
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Routes nationales | 70 km[1] | N 43 N 51 N 58 |
R.D. et V.C. | 6 573 km[1] | |
Autocars interurbains | Fluo Grand Est |
Principales gares de voyageurs | Charleville-Mézières, Rethel, Sedan, Revin |
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Services voyageurs | TER Fluo (TER Grand Est), TER Hauts-de-France, TGV inOui |
Principaux ports | Givet |
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Aéroports |
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Réseaux de transport en commun | TAC (Charleville-Mézières / Sedan) |
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Transport routier
Infrastructures routières
Le principal axe routier des Ardennes relie Paris et Reims à la Belgique. Après avoir traversé Rethel, cet axe atteint Charleville-Mézières où il se divise en deux branches, l'une se dirigeant vers la province belge du Luxembourg via Sedan, l'autre vers Charleroi via Rocroi. Initialement composées de routes nationales (RN 51 et RN 58), les trois branches de ce « Y ardennais » sont progressivement aménagées en autoroutes (A34 et A304) depuis la fin des années 1990. Ces autoroutes, construites dans un objectif de désenclavement d'un département en déclin démographique et économique, sont gratuites et non concédées.
Identifiant | Origine | Principales agglomérations desservies dans le département | Fin | Remarques |
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Autoroute A34 | Autoroute A4 près de Reims | Rethel, Poix-Terron, Charleville-Mézières, Sedan | Frontière belge vers Bouillon | Autoroute gratuite et non-concédée, à 2x2 voies sur la quasi-totalité de son parcours (courte section à 2x3 voies). Entre Charleville-Mézières et Sedan, cette autoroute portait initialement le nom d'A203. Certaines sections, bien que possédant des caractéristiques autoroutières, restent classées comme routes nationales sous les noms de RN 51, RN 43 et RN 58. |
Autoroute A203 | Charleville-Mézières | Vrigne-aux-Bois | Sedan | Nom d'origine de l'autoroute gratuite et non-concédée reliant les deux principales agglomérations du département, avant que celle-ci ne soit absorbée en 2015 par l'A34. |
Autoroute A304 | Autoroute A34 à La Francheville | Rocroi | Frontière belge vers Charleroi | Autoroute gratuite et non-concédée, ouverte en 2017-2018. |
Route nationale 39 | Route nationale 51 à Tremblois-lès-Rocroi | Maubert-Fontaine | Montreuil-sur-Mer | Renumérotée en RN 43 dans les années 1970 sur son parcours ardennais. |
Route nationale 43 | Entre les années 1970 et 2006 : Sainte-Ruffine (Metz) | Carignan, Sedan, Charleville-Mézières, Tremblois-lès-Rocroi, Maubert-Fontaine | Entre les années 1970 et 2006 : Calais | Cet itinéraire date de la réorganisation des routes nationales dans les années 1970 : précédemment, la route nationale 43 ne passait pas dans les Ardennes. Depuis les déclassements de 2006, seules deux sections non-continues restent classées dans le réseau routier national, au niveau de Sedan (continuité de l'autoroute A34 à 2x2 voies) et entre Charleville-Mézières et Tremblois-lès-Rocroi (cette dernière section devrait être déclassée à la suite de l'ouverture de l'autoroute A304 qui la double). Les sections déclassées en 2006 portent aujourd'hui le nom de RD 8043. |
Route nationale 46 | Marle | Rethel, Vouziers, Grandpré | Parois (commune de Clermont-en-Argonne) | Déclassée en 1972 en RD 946. |
Route nationale 47 | Longwé (Vouziers) | Buzancy | Longuyon | Déclassée en 1972 en RD 947 dans le département. |
Route nationale 49 | Jenlain (Valenciennes) | Givet | Frontière belge vers Libramont-Chevigny | Déclassée en 1972 en RD 949 dans le département. Cette route nationale avait la particularité d'être séparée en deux parties reliées par une route située en Belgique. |
Route nationale 51 | Witry-lès-Reims (initialement : Orléans) | Initialement : Rethel, Poix-Terron, Charleville-Mézières, Tremblois-lès-Rocroi, Rocroi, Fumay, Vireux-Wallerand, Givet | Rethel (initialement : frontière belge vers Dinant) | Voie rapide à 2x2 voies sur la section conservée dans le réseau routier national (dans la continuité de l'autoroute A34). Entre Rethel et Charleville-Mézières, la route nationale, doublée par l'A34, a été déclassée en RD 951. Entre Charleville-Mézières et Tremblois-lès-Rocroi, elle était en tronc commun avec les RN 39 puis 43 et existe toujours sous le numéro de cette dernière. Entre Rocroi et la frontière belge, elle a été déclassée en 2006 en RD 8051. |
Route nationale 58 | Route nationale 43 à La Moncelle (Sedan) | Frontière belge vers Bouillon | Voie rapide à 2x2 voies, située dans la continuité de l'autoroute A34. Ce tracé est récent, car la RN 58 d'origine ne passait pas dans les Ardennes. | |
Route nationale 64 | Charleville-Mézières | Flize, Sedan, Douzy, Mouzon | Lure (vers Belfort) | Déclassée en 1972 en RD 764 (à l'ouest de Douzy) et RD 964 (à l'est de Douzy). |
Route nationale 64A | Route nationale 64 à Flize | Route nationale 51 à Boulzicourt | Courte route nationale destinée à relier Paris à Sedan sans passer par Charleville-Mézières, déclassée en 1972 en RD 864. | |
Route nationale 77 | Nevers | Vouziers, Le Chesne, Sedan | Frontière belge vers Bouillon | Déclassée en 1972 en RD 977 dans le département. Une courte section a été reprise par la RN 58. |
Route nationale 77TER | Frontière belge vers Bouillon | Frontière belge vers Sugny | Route reliant deux localités belges sans desservir aucune agglomération en France, déclassée en 1972 en RD 977. | |
Route nationale 325 | Soissons | Brienne-sur-Aisne, Juniville | Carrefour de Mazagran (commune de Tourcelles-Chaumont) | Déclassée en 1972 en RD 925 (RD 980 sur les derniers kilomètres après Leffincourt). |
Route nationale 326 | Brienne-sur-Aisne | Asfeld, Château-Porcien | Rethel | Déclassée en 1972 en RD 926. |
Route nationale 377 | Laon | Rumigny, Auvillers-les-Forges | Rocroi | Déclassée en 1972 en RD 877. |
Route nationale 378 | Rozoy-sur-Serre | Liart | Route nationale 43 à Lonny | Déclassée en 1972 en RD 978. |
Route nationale 379 | Charleville-Mézières | Gespunsart | Frontière belge vers Gedinne | Déclassée en 1972 en RD 979. |
Route nationale 380 | Dormans (vers Château-Thierry et Paris) | Machault | Route nationale 325 à Leffincourt (vers le carrefour de Mazagran) | Déclassée en 1972 en RD 980. |
Route nationale 381 | Douzy (vers Sedan) | Carignan | Sainte-Ruffine (Metz) | Renumérotée RN 43 en 1972, puis déclassée en 2006 en RD 8043. |
Route nationale 381A | Carignan | Frontière belge vers Florenville | Déclassée en 1972 en RD 981. | |
Route nationale 382 | Vouziers | Monthois | Vitry-le-François | Déclassée en 1972 en RD 382. |
Route nationale 383 | Vouziers | Attigny | Biermes (Rethel) | Déclassée en 1972 en RD 983. |
Route nationale 385 | Pontfaverger-Moronvilliers | Juniville, Rethel, Signy-l'Abbaye, Tremblois-lès-Rocroi, Rocroi | Frontière belge vers Charleroi | Déclassée en 1972 en RD 985, sauf son extrémité nord reprise un temps par la RN 51 et finalement remplacée par l'autoroute A304. |
Route nationale 387 | Carrefour de Mazagran (commune de Tourcelles-Chaumont) | Attigny | Poix-Terron | Déclassée en 1972 en RD 987. |
Route nationale 388 | Charleville-Mézières | Revin | Fumay | Déclassée en 1972 en RD 989, RD 88 et RD 988. |
Route nationale 389 | Charleville-Mézières | Monthermé | Vireux-Wallerand | Déclassée en 1972 en RD 989. |
Route nationale 391 | Le Chesne | La Bascule (commune de Montigny-sur-Vence) | Déclassée en 1972 en RD 991. |
Transport collectif de voyageurs
Les Ardennes sont desservies par le réseau régional de transport routier Fluo Grand Est, qui compte 8 lignes interurbaines (hors transport scolaire) dans le département, ainsi que du transport à la demande. Ces services sont exploités par la Régie départementale des transports des Ardennes.
Transport ferroviaire
Historique
La première ligne de chemin de fer a ouvert dans le département à la fin des années 1850, entre Reims et Charleville-Mézières et embranchement vers Sedan. Le réseau d’intérêt général a été développé par la Compagnie des chemins de fer de l'Est. À la fin du XIXe siècle, le chemin de fer d’intérêt général atteignait Attigny, Carignan, Charleville-Mézières, Fumay, Givet, Liart, Mouzon, Rethel, Revin, Sedan et Vouziers ; Challerange et Amagne - Lucquy étaient des nœuds ferroviaires.
L'axe ferroviaire reliant le Nord-Pas-de-Calais à la Lorraine par Charleville-Mézières revêt une importance particulière, en raison du volume croissant de charbon transporté entre ces deux régions. Trois itinéraires successifs seront construits entre Charleville-Mézières et Hirson pour supprimer les contraintes liées à la déclivité de l'itinéraire d'origine. Cette ligne sera également la première électrifiée dans le nord-est de la France après que l'Armée a levé le veto qu'elle opposait jusque-là , en 1954-1955 ; dix ans plus tard, l'axe Reims-Charleville-Mézières sera électrifié à son tour.
Les Ardennes ont également été desservies à partir de 1895 par l'important réseau de chemins de fer d’intérêt local exploité par la Compagnie des chemins de fer départementaux à voie étroite des Ardennes. Ce réseau, initialement à écartement étroit de 800 mm, a été partiellement converti à l'écartement métrique dans les années 1900. À la veille de la Première Guerre mondiale, ce réseau s'étendait sur plus de 300 km ; plusieurs lignes franchissaient la frontière belge. D'autres lignes d'intérêt local, moins nombreuses, étaient exploitées par les Chemins de fer de la Banlieue de Reims, la Société nationale des chemins de fer vicinaux (belge) et la Compagnie des chemins de fer de l'Est.
Situation actuelle
La principale gare de voyageurs est celle de Charleville-Mézières, avec une fréquentation annuelle d'un million de voyageurs en 2019. Les gares de Rethel, Sedan et Revin ont accueilli entre 170 000 et 326 000 voyageurs en 2019 ; les autres gares ont une fréquentation inférieure à 100 000 voyageurs[2].
Les Ardennes sont traversées par l'axe ferroviaire Lille-Thionville (officiellement ligne d'Hirson à Amagne - Lucquy (jusqu'à Liart), ligne de Liart à Tournes, ligne de Charleville-Mézières à Hirson (par Auvillers) (à partir de Tournes) et ligne de Mohon à Thionville). Cet axe électrifié, principalement affecté au fret, est en perte de vitesse depuis le déclin des mines du Nord-Pas-de-Calais et de la métallurgie lorraine, qu'il reliait. Cette ligne coupe au niveau de Charleville-Mézières le deuxième axe du département, la ligne de Soissons à Givet (qui provient en réalité de Reims), qui est électrifiée jusqu'à la préfecture ardennaise.
Ces lignes sont parcourues par les trains TER Fluo (TER Grand Est) et quelques trains TER Hauts-de-France. Les gares de Rethel, Charleville-Mézières et Sedan sont également desservies par des TGV inOui au départ ou à l'arrivée de la gare de Paris-Est.
Ligne de Soissons à Givet |
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Ligne d'Hirson à Amagne - Lucquy |
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Ligne de Liart à Tournes | Double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz. |
Ligne de Charleville-Mézières à Hirson (par Auvillers) |
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Ligne de Mohon à Thionville | Double voie (quadruple sur les premiers kilomètres) électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz. |
Ligne d'Amagne - Lucquy à Revigny | Déclassée au-delà de Challerange, et sans trafic au-delà d'Alland'Huy ; un trafic de fret subsiste sur les premiers kilomètres de la ligne. L'exploitation de la section d'Amagne - Lucquy à Voncq a été cédée par SNCF Réseau aux collectivités locales en 2021. |
Ligne de Lérouville à Pont-Maugis | Fermée en amont de Mouzon ; trafic exclusivement fret de Mouzon à Pont-Maugis. |
Ligne de Laon à Liart | Entièrement déclassée dans le département. |
Ligne de Bazancourt à Challerange | Fermée à tout trafic. |
Ligne de Challerange à Apremont-sur-Aire | Fermée à tout trafic ou déclassée selon les sections. |
Ligne de Marcq-Saint-Juvin à Baroncourt | Une des lignes d'intérêt général à l'existence la plus brève, ouverte en 1935 et fermée en 1942 sans avoir jamais connu un trafic autre que militaire. Entièrement déclassée dès les années 1950. |
Ligne de Givet à la frontière belge vers Morialmé | Ligne retranchée du réseau ferré national. |
Ligne de Vireux-Molhain à la frontière belge vers Mariembourg | Aucun trafic : ligne fermée ? |
Ligne de Tournes à Auvillers (déviation) | Déviation de la ligne de Charleville-Mézières à Hirson, construite pour éviter les fortes déclivités entre ces deux villes, mais finalement abandonnée puis déclassée à son tour au profit de l'itinéraire par Liart. |
Ligne de Carignan à Messempré | Ligne classée d'intérêt local mais à écartement normal et conservée par la SNCF jusqu'aux années 2010, dont de facto incorporée au réseau d'intérêt général ; désormais déferrée. |
Ligne de Vrigne-Meuse à Vrigne-aux-Bois | Ligne classée d'intérêt local mais à écartement normal et conservée par la SNCF jusqu'aux années 1990, dont de facto incorporée au réseau d'intérêt général ; désormais déclassée. |
Transport fluvial
Le canal de l'Est (qui longe la Meuse) et le canal des Ardennes (qui prolonge le canal latéral à l'Aisne jusqu'au canal de l'Est) sont navigables, mais ne sont accessibles qu'aux petites embarcations : ils sont au gabarit Freycinet (classe I)[3]. La Meuse ne devient navigable pour les péniches de 1000 à 1500 tonnes (classe IV) qu'à Givet, soit juste avant la frontière belge[3].
Transport aérien
Les Ardennes sont l'un des rares départements français à n'avoir jamais possédé aucun aéroport desservi par une ligne commerciale régulière. Depuis l'arrêt en 2006 de la desserte commerciale voyageurs de l'aéroport de Reims-Champagne, les aéroports les plus proches sont situés de l'autre côté de la frontière, à Charleroi et Luxembourg.
Le département compte trois aérodromes, Charleville-Mézières, Rethel - Perthes et Sedan - Douzy.
Transports en commun urbains et périurbains
Ardenne Métropole est la seule autorité organisatrice de la mobilité du département[4]. Elle organise des services de bus dans son ressort territorial sous le nom commercial de TAC (pour Transports de l'agglomération de Charleville-Mézières).
Le département a connu des réseaux de tramway urbain, à Charleville-Mézières et à Sedan, de 1899 à leur destruction pendant la Première Guerre mondiale.
Modes doux
Le département est traversé par plusieurs voies vertes, véloroutes et sentiers de grande randonnée.
Notes et références
- INSEE, « Réseau routier au 31 décembre 2018 : comparaisons départementales », sur insee.fr, (consulté le ).
- SNCF, « Fréquentation en gares », sur data.sncf.com (consulté le )
- [PDF] « Les voies navigables des bassins Nord-Est et Rhin », sur VNF.fr, (consulté le ).
- Cerema, « Liste et composition des Autorités Organisatrices de la Mobilité au 1er janvier 2021 », sur cerema.fr, (consulté le ).