Gespunsart
Gespunsart [ʒɛspœ̃saʁ] est une commune française, située dans le département des Ardennes en région Grand Est.
Gespunsart | |
Le centre du village de Gespunsart. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Ardennes |
Arrondissement | Charleville-Mézières |
Intercommunalité | Ardenne Métropole |
Maire Mandat |
Gilles Michel 2020-2026 |
Code postal | 08700 |
Code commune | 08188 |
Démographie | |
Gentilé | Torés ou Gespinois, Gespinoises [1] |
Population municipale |
995 hab. (2020 ) |
Densité | 47 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 49′ 20″ nord, 4° 49′ 46″ est |
Superficie | 21,02 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Charleville-Mézières (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Villers-Semeuse |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.gespunsart.com/ |
Géographie
Localisation
Gespunsart est un village implanté dans une clairière de la forêt des Ardennes, dans un ancien nid de rivière datant de millions d'années. Cette rivière empruntait l'actuel parcours de la Goutelle.
Ce village, limitrophe de la Belgique est situé à 15 kilomètres à l’est de Charleville-Mézières.
Communes limitrophes
Hydrographie
Le territoire est traversé d'est en ouest par la Goutelle, petit ruisseau de 12 km qui prend sa source à Bagimont, en Belgique, traverse la frontière à Pussemange et se jette dans la Meuse à Nouzonville.
Un autre ruisseau prend sa source à Gespunsart, la Vrigne, qui se dirige vers le sud pour aller rejoindre la Meuse à Vrigne-Meuse.
L'ensemble de ces deux vallées correspond à l'ancien passage de la Meuse, venant de Vrigne et se jetant à Nouzonville dans son lit actuel. La transformation et la ligne de partage actuelle des eaux datent de la fin de l'ère quaternaire[2].
Urbanisme
Typologie
Gespunsart est une commune rurale[Note 1] - [3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4] - [5].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Charleville-Mézières, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 132 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[6] - [7].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (84,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (85,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (83,3 %), zones agricoles hétérogènes (9,4 %), prairies (3,3 %), zones urbanisées (2,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,5 %)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].
Toponymie
La dénomination la plus ancienne, que l’on retrouve est celle de Gébuinsart (Gebuinisartum) c’est-à-dire le sart de Gébuin. Le nom de Gébuin est fort commun au Moyen Âge. On le trouve entre autres dans la chanson de Roland, parmi ceux des compagnons de Charlemagne. Gebunisardum (1081), Gesprunsart (1264)[10] - [11].
Histoire
Le territoire de Gespunsart a fait partie du comté de Castrice. Un acte de Foulques le Vénérable, archevêque de Reims, cite une chapelle en ce lieu au IXe siècle. Il existe de cet acte une copie de 1584 d'un vidimus (ou copie certifiée) de 1249, (mais certains historiens, dont Patrick Demouy, considère ces documents avec réserve : il est possible qu'ils soient faussement datés pour appuyer les délimitations du diocèse de Reims. Ce territoire est à la limite septentrionale du diocèse, dans une zone forestière qui n'est au IXe siècle que partiellement christianisée[11] - [12].
Cette chapelle est rattachée à la collégiale Saint-Vivent de Braux, mais le territoire du village, anciennement inclus dans le comté de Castrice, revient ensuite aux seigneurs d'Orchimont. En 870, par le traité de Meerssen, il est rattaché à la Francie occidentale, puis placé sous l'autorité des comtes de Rethel[11]. En 1081, le territoire passe au chapitre de Braux, avec, pour avoué, le comte de Rethel[11]. En 1572, la seigneurie de Gespunsart est cédé au duc de Guise, et est intégré à la principauté de Château-Regnault[11]. Finalement en 1629, cette principauté de Château-Regnault est cédé à Louis XIII : le village s'ancre définitivement au sein du Royaume de France[11]. Pendant la guerre de Succession d'Espagne, et notamment de 1705 à 1710, ce village, proche des terres appartenant au duché de Luxembourg est la cible d'incursions de troupes germaniques. Il est notamment pillé et brûlé en 1705[11] - [13].
Il connaît une période de forte activité grâce à ses clouteries entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle. En 1789, année de la Révolution française, le village compte 250 feux et 1 059 habitants[11], dont 300 maîtres cloutiers et 325 compagnons. Il compte également une dizaine artisans fabriquant des armes, et autant de voituriers. Il y a aussi un curé, un vicaire, un maître d’école, un notaire, un arpenteur royal, un chirurgien, une sage-femme, un receveur des traites foraines, un poste de douaniers et plusieurs gardes-forestiers[14].
Le village se trouve sur la ligne de chemin de fer d'intérêt local de Nouzonville (Ardennes) à Pussemange (Belgique) du réseau des Chemins de fer départementaux des Ardennes, ouverte, par sections, de 1896 à 1925, et dont la dernière section a fermé en 1950.
La commune est occupée pendant la quasi-totalité de la Première Guerre mondiale, de à . Les ressources sont pillées par l'occupant, et l'activité industrielle cesse[11]. En 1920, les préfectures relaient l’initiative de l’Union des grandes associations françaises pour l’essor national présidée par le président de la République Raymond Poincaré pour parrainer ces villages occupés pendant quatre ans,et les aider à se relancer[15]. Dans l'Isère, les cantons de La Mure et Valbonnais se voient proposer Gespunsart. Entre 1920 et 1923, les villages de La Mure, Mayres-Savel et La Motte-Saint-Martin recueillent des fonds pour cette commune. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la population de Gespunsart reçoit l'ordre d'évacuer le : c'est le début d'un exode vers l'ouest de la France. Le retour de la population se fait les années suivantes, petit à petit, le village se trouvant en zone interdite. Il est libéré en [11].
Politique et administration
Rattachements administratifs et électoraux
La commune se trouve dans l'arrondissement de Charleville-Mézières du département des Ardennes. Pour l'élection des députés, elle fait partie depuis 1958 de la deuxième circonscription des Ardennes.
Elle faisait partie depuis 1801 du canton de Mézières. Celui-ci est scindé en 1973 et la commune rattachée au canton de Nouzonville[16]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune intègre le canton de Villers-Semeuse.
Intercommunalité
La commune était membre de la communauté d'agglomération Cœur d'Ardenne, créée le .
Celle-ci fusionne avec la :
- communauté de communes des Balcons de Meuse, dont le siège était à Lumes (5 communes) ;
- la communauté de communes du Pays sedanais, dont le siège était situé à Sedan (23 communes) ;
- la communauté de communes du pays des Sources au Val de Bar, où le chef-lieu était localisé à Élan (16 communes).
pour former, le [17], la « communauté d’agglomération de Charleville-Mézières-Sedan ». Celle-ci, dont la commune est désormais membre, prend la dénomination d’« Ardenne Métropole[Note 3] »[18].
Liste des maires
Environnement
Gespunsart a adhéré à la charte du parc naturel régional des Ardennes, à sa création en [24].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[26].
En 2020, la commune comptait 995 habitants[Note 4], en diminution de 8,38 % par rapport à 2014 (Ardennes : −3,58 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Culture locale et patrimoine
Traditions
Selon la tradition, le paquis des poules, à un carrefour de six voies était un lieu de sabbat : « Il y avait le petit sabbat, que composaient seulement les sorciers ardennais, et le grand sabbat où se trouvaient convoqués les sorciers des pays circonvoisins »[28].
Lieux et monuments
- La fontaine Malbrought, on ne connait pas son origine.
- Splendide église Saint-Rémy du XVIIIe siècle à deux clochers. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1984[29].
- Nombreux lavoirs.
- Anciens moulins.
- Ancienne gendarmerie.
- La chapelle du Saint-Lieu et les trois croix.
- Les brasseries Hellé.
- Lavoir Durozier.
- Chapelle.
- Fontaine, mairie église.
- Brasserie.
- Monument aux morts.
- Ancien atelier de cloutier.
Personnalités liées à la commune
- Pierre-Louis Péchenard (1842-1920), né à Gespunsart, évêque de Soissons, ancien recteur de l'Université catholique de Paris.
- Sérafin Many (1847-1922), ancien recteur de l'Université catholique de Paris, membre de la Curie romaine.
- Jules Leroux (1880-1915), écrivain et poète, il a son premier poste d'instituteur à Gespunsart, qu'il nomme Bourimont dans son ouvrage Léon Chatry, instituteur.
- Bernard Marcotte (1887-1927), écrivain, a vécu un temps à Gespunsart.
- Camille Titeux (1910-1978), né à Gespunsart, député (1951-1958), président du conseil général des Ardennes (1967-1973).
- Yanny Hureaux (1939-), écrivain, réside dans la commune.
- On dit que Arthur Rimbaud aurait été gardé en nourrice à Gespunsart.
Héraldique
Blason | De sinople au cyclamor crénelé de douze merlons d'or enfermant une fleur de lys d'argent, au chef du même chargé d'une bande de gueules côtoyée de deux cotices du même. |
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Détails | La fleur de lys représente le village de Gespunsart qui, dépendant de la collégiale de Braux en 1573, devint membre de la principauté de Château-Regnault, français à l'époque. Le cyclamor représente le contour du village, situé dans une vaste clairière et enclavé aux XVII e et XVIIIe siècles dans le duché de Luxembourg dépendant des Pays-Bas autrichiens. Les créneaux représentent les redoutes de défense (1705-1710) et évoquent une roue dentée, symbole des nombreuses industries anciennes et modernes. Le chef d'argent, aux bandes de gueules, évoque les armoiries d'Orchimont (dont les émaux sont ici inversés), premiers seigneurs du village après le démembrement de Mersen en 870[30]. Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Voir aussi
Bibliographie
- Abbé Pierre-Louis Péchenard, Histoire de Gespunsart, A. Pouillard, 1877 - 350 p. & G. Lenoir, 1906, 354 p. [texte intégral]
- Charles Bruneau, Notes sur le patois de Gespunsart, dans Revue d'Ardenne & d'Argonne : scientifique, historique, littéraire et artistique, Sedan : Société d'études ardennaises « La Bruyère », janv-fèv. 1911, p. 437
Liens externes
- Site de la Mairie de Gespunsart - www.gespunsart.fr
- Gespunsart sur le site de l'Institut géographique national
- « Dossier complet : Commune de Gespunsart (08188) », Recensement général de la population de 2014, INSEE, (consulté le ).
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Dans la nouvelle dénomination, le terme « métropole » ne suggère pas la transformation de la nature juridique de la communauté d’agglomération en métropole, autre forme d’établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre davantage intégrée.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Ardennes », sur habitants.fr (consulté le ).
- « Géographie », sur http://www.gespunsart.com (consulté le ).
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2, Librairie Droz, , 1385 p. (ISBN 978-2-600-00133-5, lire en ligne), p. 964
- Jean-Pol Cordier, « Gespunsart », Revue Historique Ardennaise, no XIV, , p. 209-218
- Patrick Demouy, Genèse d'une cathédrale : Les archevêques de Reims et leur Église aux XIe et XIIe siècles, Éditions Dominique Guéniot, , 814 p., p. 289, 706
- Michel Desbrière, Chronique critique des lignes de défense de la Champagne septentrionale 1644-1748, Éditions Terres Ardennaises, , p. 117
- « Petit historique de Gespunsart », sur gespunsart.com
- Jean-Luc Guillaume, « La reconstitution », dans La Première Guerre mondiale dans les Ardennes. Études pour le centenaire, Société d'histoire des Ardennes - Archives départementales des Ardennes - Société d'histoire et d'archéologie des Ardennes - Terres Ardennaises,
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- « Arrêté no 2013/207 du 23 avril 2013 portant création de la Communauté d’agglomération de Charleville-Mézières / Sedan », Recueil des actes administratifs de la préfecture des Ardennes, Charleville-Mézières,
- « Arrêté no 2016-583 du portant modification des statuts de la communauté d'agglomération de Charleville-Mézières-Sedan », Recueil des actes administratifs de la préfecture des Ardennes, no 8, (lire en ligne [PDF]).
- « Les maires de Gespunsart », sur www.francegenweb.org (consulté le )
- Almanach-Annuaire historique, administratif et commercial de la Marne, de L'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine, Reims, de 1875, p197.
- Archives départementales des Ardennes, Registre d'état civil de Gespunsart 1928-1936
- « La nouvelle équipe municipale », Le Bulletin d'information de Gespunsart, , p. 3 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
- Création du PNR des Ardennes
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Albert Meyrac, Villes et villages des Ardennes, histoire, légende des lieux-dits et souvenirs de l'année terrible, Charleville, (lire en ligne), p. 226 (49° 49′ 31″ N, 4° 48′ 52″ E)
- « Église Saint-Rémy », notice no PA00078441, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Histoire de Gespunsart », sur gespunsart.fr (consulté le ).