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Station de recharge

Une station de recharge de véhicules est une infrastructure équipée d'une ou plusieurs borne de recharge permettant la recharge des véhicules électriques. La borne comporte au minimum un point de charge, matérialisé par un socle de prise.

Une borne de recharge Ă©lectrique compatible multi-standards Ă  Medenbach West.

Une station de charge comporte l'espace nécessaire au véhicule pour stationner, le point de charge (borne, coffret…), et les autres éléments nécessaires, le cas échéant (armoire électrique de gestion « intelligente » de la charge). Elle doit répondre à des normes et standards techniques ; un standard européen a été décidé en 2014 par la Commission européenne.

Les vĂ©hicules Ă©lectriques se rechargent usuellement Ă  domicile ou sur le lieu de travail, mais on compte environ 1 300 000 points de recharges publiques dans le monde en 2020, dont 807 000 en Chine, 286 000 en Europe et 99 000 aux États-Unis. 30 % de ces bornes sont Ă  charge rapide, mais ce taux est plus Ă©levĂ© en Chine (38 %) qu'en Europe (13 %).

Historique

Borne de recharge utilisant des connecteurs NEMA américains pour le véhicule électrique AMC Gremlin utilisé par Seattle City Light en 1973[1].

Histoire des bornes de recharge en France

Ă€ la fin du XIXe siècle, on parle de colonne de charge pour automobile Ă©lectrique, avec un format proche des boĂ®tes aux lettres. Pour recharger ses accumulateurs, l'utilisateur doit mettre un jeton dans le compteur, fermer les coupe-circuits intĂ©rieurs, l'interrupteur bipolaire et choisir avec le commutateur du rhĂ©ostat l'intensitĂ© de charge (de 25 Ă  80 A) Ă  fournir Ă  la batterie[2].

La loi Grenelle 2 de 2010 permet notamment aux collectivités de déployer des stations de recharge dès lors que l'offre privée est « inexistante, insuffisante ou inadéquate »[3]. Afin de respecter les restrictions existantes en matière de vente d'énergie, les stations de recharge fournissent un service incluant la charge du véhicule et non pas uniquement la charge elle-même[n 1].

Le , douze collectivités françaises[n 2] ont signé une charte pour le déploiement d'infrastructures publiques de recharge de véhicules électriques[4]. Elles s'engagent à déployer « dès 2010, si les conditions techniques et réglementaires suffisantes sont réunies » des points de charge[5].

En 2011 un Livre vert sur les infrastructures de recharge ouvertes au public pour les véhicules décarbonés précise le cahier des charges des bornes et l'obligation de concertation avec le gestionnaire de réseau de distribution d'électricité (ERDF ou entité locales de distribution). Il est mis à jour en 2014 et précisé par décret début 2017[6] - [7]. Certaines données, précisées par un arrêté ministériel[8] (localisation et caractéristiques techniques des stations, disponibilité du point de recharge en temps réel, si ces données existent) doivent être basculées sur le site open data national (data.gouv.fr).

En 2012, dans le cadre d'un plan de soutien Ă  l'automobile[9] par le ministre du redressement productif, la mission Hirtzman[10] a Ă©tĂ© annoncĂ©e le pour accĂ©lĂ©rer le dĂ©ploiement du rĂ©seau de bornes de recharge, qui devraient aussi idĂ©alement avoir Ă©tĂ© Ă©coconçues et s'intĂ©grer dans les rĂ©seaux Ă©lectriques intelligents voire dans ce que Jeremy Rifkin appelle l'« Internet de l’énergie » dans le cadre de son projet de « troisième rĂ©volution industrielle » oĂą les batteries de vĂ©hicules Ă©lectriques jouent un rĂ´le important de stock-tampon de l'Ă©lectricitĂ© intermittente d'origine renouvelable produite Ă  proximitĂ©. Le Commissariat gĂ©nĂ©ral Ă  l'investissement a prĂ©vu dans son programme d'investissements d'avenir (PIA) une enveloppe de 50 millions d'euros pour aider aux premiers projets de dĂ©ploiement de bornes de recharge dans les agglomĂ©rations de plus de 200 000 habitants, sur les autoroutes, dans les parkings de stationnement et de grandes surfaces ou pour les projets portĂ©s par une rĂ©gion. Un appel Ă  manifestations d'intĂ©rĂŞt (AMI) est en outre ouvert par l'ADEME jusqu'au . Infini DRIVE[11] - [12] est un exemple de projet national accompagnĂ© par l'ADEME dans le cadre du programme VĂ©hicule du futur des investissements d'avenir.

Le projet Infini DRIVE[13] est un projet de recherche et d'innovation expĂ©rimentale qui a pour but d'Ă©tablir un standard pour la recharge massive des flottes de vĂ©hicules Ă©lectriques. PrĂ©parer l'arrivĂ©e en masse des vĂ©hicules Ă©lectriques et permettre de recharger de manière Ă©conomique et Ă©cologique en utilisant le pilotage dynamique de la recharge des vĂ©hicules qui prend en considĂ©ration les ressources disponibles et les besoins en temps rĂ©el des vĂ©hicules. CommencĂ© en 2011, le projet Infini DRIVE prendra fin en 2014. Infini DRIVE rassemble 8 partenaires complĂ©mentaires : Greenovia - filiale de la Poste, coordinateur, La Poste - engagĂ©e auprès de l'État Ă  s'Ă©quiper de 10 000 vĂ©hicules Ă©lectriques, ERDF - engagĂ© auprès de l'État Ă  s'Ă©quiper de 2 500 vĂ©hicules Ă©lectriques, G2mobility - start-up qui fournit des bornes de recharges intelligentes et les systèmes de gestion de l'Ă©nergie, Docapost - filiale de la Poste, Armines, I3M, Loria.

Le Groupement pour l'itinérance des recharges électriques de véhicules (GIREVE), créé en , après accord préliminaire en entre les ministres du Redressement productif, de l’Écologie et des Transports, associe EDF, ERDF, la Caisse des dépôts et consignations, GDF Suez et Renault pour faciliter l'essor des stations[14].

Le groupe BollorĂ© a dĂ©posĂ© en un dossier auprès du ministère de l'Économie afin de dĂ©ployer 16 000 points de charge publics, projet qui reprĂ©sente un investissement de 150 millions d’euros sur quatre ans. La loi sur la transition Ă©nergĂ©tique, en dĂ©bat au Parlement, prĂ©voit d’atteindre sept millions de points de charge en 2030, contre 14 000 aujourd’hui, selon les chiffres officiels (dont 9 064 publics en [15]). Les enseignes Leclerc ont installĂ© des bornes de recharges sur une centaine de sites. Vinci et Sodetrel se sont alliĂ©s pour Ă©quiper les parkings de Vinci[16].

En , l'Ademe avait déjà soutenu (plus de 61 millions d'euros) 77 projets représentant plus de 20 500 points de recharge, surtout dans des zones de stationnement temporaire. Une nouvelle vague d'investissement devrait concerner les « zones résidentielles, zones d'activité et les pôles d'échanges multimodaux (parking relais) » (dans le cadre des précédents dispositifs (PIA 1 et 2) et « Advenir » pour optimiser les infrastructures existantes)[17].

Sur les 12 800 bornes disponibles en , 6 200 bornes sont celles des rĂ©seaux d'autopartage ; les collectivitĂ©s locales ont dĂ©ployĂ© 2 000 bornes, et doivent encore en mettre en service 20 000 nouvelles d’ici Ă  dĂ©but 2018. En effet, la voiture Ă©lectrique est surtout utilisĂ©e en zone rurale : la Renault ZoĂ© se vend ainsi Ă  plus de 50 % en zone rurale, contre 35 % en zone pĂ©riurbaine et 15 % en ville[18].

Officialisé en , le programme Advenir finance l’installation de points de recharge électrique privés dans les immeubles collectifs et les parkings d’entreprise, via le dispositif des certificats d’économie d’énergie. Les partenaires de ce projet sont l’Avere France, Eco CO2, EDF, l’ADEME et l’État[19]. Il vise l’installation de 12 000 points de recharge d’ici fin 2018, pour un montant total de 15,6 millions d’euros HT, dont 9,75 millions financés par EDF[20]. En , les conditions d’éligibilité pour les zones non interconnectées évoluent pour s’adapter aux caractéristiques particulières du mix énergétique de ces zones[21].

Les bornes de recharge gĂ©rĂ©es par Sodetrel (filiale d’EDF Solutions Ă©nergĂ©tiques) en France (50 000 points) sont mises Ă  disposition Ă  tarif prĂ©fĂ©rentiel aux clients d’EDF dans sa solution Vert Electrique auto, dĂ©diĂ©e aux possesseurs de vĂ©hicules Ă©lectriques, en complĂ©ment de mesures liĂ©es Ă  la recharge Ă  domicile[22].

Le , la ministre de la transition Ă©cologique Barbara Pompili prĂ©sente le programme « Objectif 100 000 bornes » d’ici Ă  fin 2021, qui consiste en un renforcement du programme ADVENIR de financement des bornes de recharge : jusqu’ici limitĂ©e Ă  2 000 €, l’aide pourra dĂ©sormais aller jusqu’à 9 000 € dans le cas d’une borne Ă  la puissance supĂ©rieure Ă  50 kW. Les coĂ»ts de raccordement au rĂ©seau seront par ailleurs couverts Ă  hauteur de 75 % jusqu’au . Pour la charge rapide, le gouvernement mobilise une enveloppe de 100 millions d’euros pour accĂ©lĂ©rer les dĂ©ploiements sur le rĂ©seau routier national[23].

En fĂ©vrier 2021, le gouvernement annonce un plan, dotĂ© d'un budget de 100 millions d’euros, pour accĂ©lĂ©rer l’installation des stations ultrarapides sur autoroutes et voies rapides, promettant que 440 aires de service seront Ă©quipĂ©es de ces bornes d'ici fin 2022 ; un dĂ©cret publiĂ© le 14 fĂ©vrier dĂ©taille les subventions accordĂ©es : 10 Ă  30 % des coĂ»ts d’installation, avec un bonus de 10 % pour les 150 premiers points de charge, plus prise en charge Ă  hauteur de 75 % des coĂ»ts du raccordement au rĂ©seau. Le prix d’une borne ultrarapide hors installation s’élève de 50 000 Ă  100 000 €[24].

Histoire des bornes de recharge en Europe

La directive 2014/94/UE du Parlement européen et du conseil du sur le déploiement d'une infrastructure pour carburants alternatifs consacre son article 4 et son annexe 2 aux véhicules électriques. Elle définit notamment des connecteurs devant obligatoirement être présents dans un point de recharge pour certains courants continus ou alternatifs sur la base de normes européennes comme EN62196-2 ou EN62196-2[25].

En 2018, les groupes pĂ©troliers europĂ©ens amorcent leur diversification vers la fourniture de « carburant » Ă©lectrique : BP rachète Chargemaster, le plus important rĂ©seau de bornes de recharge installĂ© au Royaume-Uni avec plus de 6 500 bornes[26].

La Commission européenne veut imposer, dès 2025, dans le cadre de son paquet Climat « Fit for 55 », une station ultrarapide tous les 60 kilomètres sur les grands axes. En 2021-2022, de nombreuses sociétés investissent massivement pour implanter des réseaux de recharge rapide sur les grands axes européens : le consortium Ionity lève 700 millions € en novembre 2021, essentiellement auprès du fonds américain BlackRock ; la société néerlandaise Fastned, cotée sur Euronext Amsterdam depuis 2019, lève 150 millions € en 2021 ; une autre jeune pousse néerlandaise, Allego, soutenue par le fonds Meridiam, s'est introduite en Bourse à New York en 2022, y levant 160 millions $ ; la Portugaise Power Dot lève 150 millions € en mai 2022 auprès du fonds spécialisé d'Antin. De grands groupes investissent également : TotalEnergies a engagé plus de 200 millions € pour équiper ses 200 stations tricolores sur autoroutes et voies express, et Engie va installer 186 points de charge sur les aires du réseau Sanef[27].

Histoire des bornes de recharge dans le monde

En 2019, la société israélienne ElectReon Wireless réussit la charge d’une Renault Zoe par induction dynamique[28].

En mars 2022, Siemens présente des bornes de recharges préfabriquées, permettant de réduire les coûts et les délais d'installation[29].

Enjeux du déploiement de stations de recharge

Enjeu pour le développement du véhicule électrique

Un des freins actuels et futur à l'achat de véhicules électriques semble être la disponibilité de points de charge.

L'autonomie des vĂ©hicules Ă©lectriques change considĂ©rablement par rapport aux vĂ©hicules Ă  moteur thermique et elle varie nettement selon le type de conduite, la vitesse atteinte, le recours Ă  des systèmes annexes (chauffage/climatisation…), etc. Par ailleurs, dans le meilleur des cas, lorsque la batterie du vĂ©hicule est compatible avec la charge rapide, celle-ci prend en 2012 au moins 30 min.

Pour ces raisons, les expérimentations telles que SAVE (Seine Aval Véhicule Electrique) en France ont permis de mettre en évidence que les utilisateurs avaient alors tendance initialement à espérer pouvoir charger la voiture chaque fois qu'ils stationnaient, surestimant leurs besoins d'autonomie pour les trajets journaliers.

Une enquête menée en 2018 par Transport & Environment (T&E), ONG qui fédère 58 associations européennes actives dans la défense de l’environnement et la promotion des mobilités « durables », révèle que seulement 5 % des recharges de batteries se font sur des bornes publiques et que le réseau européen compte déjà 1 point de charge pour 5 voitures électriques, soit bien plus que la recommandation européenne d’un pour 10. En Norvège, pays le plus avancé dans l’électrification du parc automobile, la proportion d’usagers de VE utilisant quotidiennement une borne de charge publique était de 10 % en 2014, mais elle a chuté à seulement 2 % en 2017. Moins de 15 % des conducteurs utilisent une borne au moins une fois par semaine. Le principal frein à l’adoption de l’électromobilité par les conducteurs n’est pas le manque de bornes, mais le faible nombre de modèles électriques mis sur le marché par les constructeurs. Selon T&E, l’augmentation de l’autonomie des nouveaux véhicules électriques devrait réduire, au cours des prochaines années, le rythme du développement des réseaux de bornes[30].

Enjeux collectifs

Le développement de stations de recharge pose les mêmes questions que le développement du véhicule électrique :

  • contraintes techniques et Ă©conomiques liĂ©es au besoin de renforcement Ă©ventuel du rĂ©seau du gestionnaire public de distribution d'Ă©nergie (gĂ©nĂ©ralement ERDF), particulièrement si la charge est « accĂ©lĂ©rĂ©e » ou « rapide »
  • contraintes Ă©nergĂ©tiques et environnementales liĂ©es au type de charge (« normale », « accĂ©lĂ©rĂ©e » ou « rapide »)
  • contraintes Ă©nergĂ©tiques et environnementales liĂ©es au type de contrat conclu
  • contraintes Ă©nergĂ©tiques et environnementales liĂ©es au moment de la charge (heures pleines ou heures creuses ?)
  • Ă©cobilan du rĂ©seau de rechargement, incluant son empreinte carbone (Ă©nergie grise, travaux de pose des câbles et bornes) et sa consommation de matĂ©riaux rares ou pour lesquels il existe des tensions sur le marchĂ© (cuivre, zinc…) (pour les batteries, les transformateurs, les câbles Ă  tirer, etc.)

En France, le Livre Vert sur les infrastructures de recharge ouvertes au public pour les véhicules « décarbonés »[31] publié par l'État en 2011 recommande de dimensionner un réseau adapté aux besoins, de privilégier des charges intelligentes (modulation du courant fourni en fonction de divers critères, par exemple, énergétiques et environnementaux), de privilégier la charge de nuit sur le lieu de stationnement principal du véhicule (à domicile pour le particulier, sur le lieu de travail pour un véhicule professionnel…). Il n'y a pas de recommandations concernant le type de contrat d'énergie conclu mais des agglomérations comme Paris ou Nice ont fait le choix de contrats incluant des certificats d'énergie verte. L'ensemble de la production étant mixé dans le réseau public, il n'est pas garanti que l'énergie utilisée dans les véhicules soit verte. En revanche, ce type de contrat vise à garantir le fait que l'équivalent de tout ou partie de l'énergie consommée est issu de sources renouvelables. En tout état de cause, puisque l'énergie est mixée, la recommandation du Livre Vert est de privilégier la charge en heures creuses et particulièrement la nuit où dans le cadre du système français actuel, la production d'électricité d'origine nucléaire est excédentaire. Cette recommandation est cohérente avec les retours d'expérience de Strasbourg où lorsque plusieurs possibilités de charge étaient offertes, 90 % d'entre elles se faisaient sur le lieu de stationnement principal. Si les tarifs de charge reflètent les écarts entre une éventuelle charge à domicile ou sur l'espace public, la proportion devrait être conservée, l'installation de stations de recharge nécessitant des investissements et des coûts de fonctionnement difficilement comparables aux coûts d'un abonnement privatif à un fournisseur d'électricité souscrit par ailleurs.

Différentes solutions sous-tendant la station de recharge

Solutions « park & charge »

Renault ZOE et borne de recharge parking Schneider Electric de mode « 3 CEI ».
L'Ombrière station de recharge SUDI.

En France, le Livre Vert sur les infrastructures de recharge ouvertes au public pour les véhicules « décarbonés » publié par l'État en 2011 recommande de déployer des stations de recharge sûres et simples d'utilisation, permettant notamment à l'utilisateur de recharger son véhicule au cours de ses déplacements habituels (domicile, lieu de travail, centres commerciaux, parkings, etc.). La plupart des installations hors domicile permet la recharge et le paiement. Il s'agit donc de solutions « park & charge » (« parking et recharge ») à l'occasion d'un stationnement dans ce genre de « station de recharge ».

Ces infrastructures de recharge devront par ailleurs permettre à l'utilisateur de recharger son véhicule au cours de ses déplacements habituels (domicile, lieu de travail, centres commerciaux, parkings, etc.) et non imposer un arrêt spécifique : le principe de la recharge du véhicule électrique est de charger lorsque l'on s'arrête et non pas de s'arrêter pour recharger, à la différence des véhicules thermiques.

Dans le cadre de la logique de « park & charge », les différents types d'infrastructures de rechargement doivent permettre l'adéquation entre la recharge complète du véhicule et les habitudes de l'utilisateur liées au lieu d'arrêt[32] :

  • pour les arrĂŞts de longue durĂ©e (nuit au domicile, journĂ©e sur le lieu de travail), une recharge complète en six Ă  huit heures peut se faire sur une installation domestique ou spĂ©cifique[33].
  • pour les arrĂŞts plus courts, de une Ă  deux heures (parking, centre commercial, stationnement sur la voie publique, pause du dĂ©jeuner…) une recharge rapide sur borne spĂ©cifique[33],
  • il restera cependant des cas oĂą l'arrĂŞt s'impose pour recharger (cas d'un long trajet ou d'un usage professionnel intensif, comme les taxis ou certaines flottes de vĂ©hicules) : la recharge très rapide, en 15 Ă  20 minutes est nĂ©cessaire[33].

La recharge complète suggère donc, Ă  l'instar d'un vĂ©hicule thermique, que le « rĂ©servoir Â» (la batterie dans le cas d'un vĂ©hicule Ă©lectrique) est complètement Ă©puisĂ©. Or, ce cas de figure reste thĂ©orique : comme dans un vĂ©hicule thermique, le tableau de bord des vĂ©hicules Ă©lectriques avertit le conducteur lorsqu'il a consommĂ© une certaine autonomie.

Dans les cas d'usages réels, le conducteur recharge donc pour récupérer ce qu'il a consommé pour atteindre sa destination. En sachant que la distance moyenne quotidienne est d'une trentaine de kilomètres[34], une recharge selon le raisonnement « park & charge » ne prend donc pas six à huit heures par exemple pour un trajet pendulaire maison-travail.

Les aménageurs (collectivités, commerces, entreprises, propriétaires de maisons individuelles) ont l'initiative de la mise en place d'une station. Ils font ensuite appel à un installateur et mainteneur (tel que Vinci ou Eiffage), qui se charge de construire la station et ses bornes. On différencie ensuite les « opérateurs d'infrastructure » ou CPO, qui possèdent les stations et les exploitent, des « opérateurs de mobilité » ou EMP (Izivia par EDF, TotalEnergies EV Charge, Freshmile, Chargemap), qui coordonnent les moyens d'accès aux bornes et l'assistance aux utilisateurs. Ces deux derniers interagissent à travers des plateformes dites d'interopérabilité, dont Gireve (Groupement pour l'itinérance des recharges électriques de véhicules) et Hubject, ou encore le protocole OCPI, promu notamment par Freshmile. L'électricité est payée par l'aménageur, et gérée par les réseaux électriques locaux.

La sociĂ©tĂ© Wattpark commercialise fin 2020 des bornes de type « Wallbox Â» Ă  destination des particuliers, collectivitĂ©s et entreprises qui souhaitent mettre leur borne Ă  disposition du public contre rĂ©munĂ©ration. D’une puissance allant de 3,7 Ă  7 kW, elles propose des fonctionnalitĂ©s allant de la connectivitĂ© Bluetooth Ă  une connexion internet qui permet la rĂ©servation et le paiement Ă  distance, via une application smartphone, ou mĂŞme un module optionnel permettant le paiement avec un badge d’opĂ©rateur de mobilitĂ©[35].

Solutions reposant sur l'Ă©change de batteries

Des solutions émergent à l'opposé, dans la logique de station-service, avec des systèmes tels que Better Place reposant sur l'échange de batteries préalablement rechargée la nuit (système courant sur les chariots élévateurs utilisés jour et nuit). Un changement de batterie est aussi rapide qu'un plein de carburant. Cette société a conclu un partenariat avec notamment le constructeur Renault et développe un réseau de stations au Danemark, en Australie et en Israël[36], avant toutefois que la société promotrice de ce système ne doive fermer ses portes.

En , le constructeur chinois de voitures électriques Nio a présenté la nouvelle génération de sa station d’échanges de batteries, dont la capacité quotidienne est triplée : 312 échanges automatiques de packs lithium-ion sont possibles par jour dans ces nouveaux centres ouverts 24/7, soit moins de cinq minutes entre deux véhicules. Nio prévoit que 500 stations d’échanges de batteries devraient être en service en Chine à la fin de 2021, contre environ 170 en janvier[37].

Au 31/12/2021, la Chine compte 1 298 stations d’échange de batterie, dont 789 ouvertes au grand public (celles de Nio). Les autres opĂ©rateurs, qu’il s’agisse de sociĂ©tĂ©s indĂ©pendantes ou de constructeurs, dĂ©dient cette offre aux taxis. C’est le cas de Aulton avec ses 402 stations crĂ©Ă©es en partenariat avec Sinopec[38].

En janvier 2022, le producteur de batteries chinois CATL présente un nouveau service d’échange de batteries, baptisé « Evogo », ouvert à tous les constructeurs, et qui repose sur le principe de batteries modulaires : le client peut choisir d'échanger un module correspondant à 200 km d'autonomie ou plusieurs modules. Ce système pourrait contribuer à la réduction de la taille des batteries des véhicules, donc de leur poids et de leur coût[39].

En septembre 2022, le constructeur automobile chinois Nio, qui a ouvert en juin sa millième station d'Ă©change de batteries en Chine, annonce son intention d'installer 1 000 stations d’échange de batteries hors de Chine d’ici Ă  2025, dont la majoritĂ© en Europe. Nio y a dĂ©jĂ  installĂ© deux stations en Norvège et a ouvert une usine de production pour ces stations en Hongrie[40]. Le groupe chinois SAIC crĂ©e, Ă  la mĂŞme date, une coentreprise avec CATL, Sinopec et China National Petroleum Corp (CNPC) pour dĂ©ployer un important rĂ©seau d’échange de batteries, qui ouvrira 40 stations avant la fin de 2022, pour atteindre 300 stations fin 2023, et 3 000 en 2025[41].

En avril 2023, Nio annonce le franchissement du seuil de 20 millions d’échanges de batteries ; ses 1 327 stations en Chine rĂ©alisent en moyenne 45 000 Ă©changes par jour[42].

Solutions par induction

Bus OLEV en service en 2016.

Des voitures et des bus électriques sans batteries (OLEV, pour OnLine electric vehicle) ont été lancés en Corée du sud en 2010. Leur moteur est alimenté par induction à partir d'une « voie magnétique » alimentée par un réseau de câbles enfouis à 30 centimètres sous la surface de la route[43].

La société américaine Qualcomm a mis au point avec Renault une route prototype qui permet de recharger son automobile en roulant : il suffit d'enfouir sous le bitume sur toute la longueur du trajet des cellules à induction. Chaque batterie de cellules est longue de 25 mètres et se met en marche uniquement lorsqu'un véhicule arrive. Un tel dispositif permettrait de réduire la taille des batteries des voitures électriques[44]. Renault expérimente ce système de charge dynamique par induction sur des Kangoo électriques sur une piste d'essai à Satory, près de Versailles. Cette expérimentation s'inscrit dans le projet FABRIC, en partie financé par l’Union Européenne, destiné à évaluer la faisabilité technologique et la viabilité économique d’un système de charge par induction dynamique pour les véhicules électriques. Lancé début 2014 et courant jusqu’à , le projet FABRIC compte 25 partenaires issus de neuf pays européens[45].

BMW lance en son système de charge par induction pour la BMW 530e hybride rechargeable ; ce système nécessite deux plaques : la première installée sous la voiture et la seconde directement fixée au sol et raccordée au réseau électrique, qui doivent être alignées pour déclencher l'induction ; le rendement serait de 85 %[46].

La compagnie israélienne ElectReon Wireless a réussi en 2019 la charge d’une Renault Zoe par induction dynamique. Sa technologie sera testée sur une portion de route de 1,6 km qui relie le centre-ville de Visby à son aéroport, sur la côte ouest de l’île de Gotland. Le marché visé en priorité est celui des lignes régulières de bus[28].

Le spĂ©cialiste des travaux routiers Eurovia, filiale de Vinci construction, et la start-up israĂ©lienne ElectReon signent en un protocole d’accord pour la construction de routes de recharge Ă  induction en France, Allemagne et Belgique ; leur offre s'adresse aux opĂ©rateurs de flottes et de rĂ©seaux. Un chargeur spĂ©cifique doit ĂŞtre installĂ© Ă  bord des vĂ©hicules. La puissance de recharge sera Ă©levĂ©e : 45 kW lors des premiers tests avec un camion Ă©lectrique, avec un objectif annoncĂ© de 125 kW sur autoroute[47]. Le fournisseur d'Ă©lectricitĂ© allemand EnBW testera Ă  partir du dĂ©but de 2021 un tronçon pilote de 100 mètres de route Ă  induction d'ElectrReon au sein de son centre de formation, proche de la ville de Karlsruhe ; ensuite, une portion de 600 mètres sera ajoutĂ©e sur la route vers la ville et sera utilisĂ©e pour la recharge des bus municipaux[48].

Depuis 2019, l’exploitant des lignes de bus de Tel-Aviv, Dan Bus Company, exploite une ligne urbaine de 2 km comportant 600 mètres de voie permettant la recharge sans fil en roulant, et signe en octobre 2021 avec ElectReon un accord pour mettre en place des zones de recharge par induction lorsque les bus sont à l’arrêt ; cet accord concerne 200 bus[49].

Des chercheurs de l’universitĂ© de Chalmers, en Suède, annoncent en 2023 avoir dĂ©veloppĂ© une technologie d’induction qui atteint une haute efficience (seulement 1 Ă  2 % de pertes) et une charge pouvant atteindre 500 kW de puissance. Elle serait destinĂ©e Ă  la recharge de camions ou de ferries[50].

Solutions par volants d'inertie

La startup israĂ©lienne Chakratec a dĂ©veloppĂ© une technologie de recharge ultrarapide alimentĂ©e par des volants d’inertie ; elle permet de recharger la batterie d’un vĂ©hicule Ă©lectrique avec une puissance de charge supĂ©rieure Ă  celle que peut fournir le rĂ©seau, ce qui permet d’éviter les coĂ»ts importants d’un renforcement du rĂ©seau pour alimenter une borne de recharge ultrarapide de forte puissance. Un volant d’inertie est constituĂ© d’une roue dont la masse est progressivement accĂ©lĂ©rĂ©e, par exemple par un moteur Ă©lectrique. Par rapport Ă  un stockage par batterie chimique, l’avantage d’un volant d’inertie est qu’il permet de rĂ©aliser environ 200 000 cycles de charge et de dĂ©charge rapide sans perte de capacitĂ©, ce qui correspond Ă  une durĂ©e de vie d’environ 20 ans. De plus, cette technologie de stockage est très « Ă©cologique » car elle ne nĂ©cessite pas l’utilisation de ressources stratĂ©giques comme le cobalt ou le lithium. Une première borne de ce type, d’une puissance de 100 kW, est installĂ©e Ă  Prague[51].

Solutions par rail d'alimentation

Le projet eRoadArlanda, en test en Suède, est un système de recharge des vĂ©hicules Ă©lectriques roulants au moyen d'un rail d’alimentation sur voie publique ; un bras articulĂ© situĂ© sous le vĂ©hicule capte l’énergie du rail placĂ© au milieu de la voie. Le rail est mis sous tension sur de courtes sections, uniquement sur la zone oĂą le vĂ©hicule est en contact. Cette technique d’alimentation par le sol est similaire Ă  celle dĂ©jĂ  Ă©prouvĂ©e sur les rĂ©seaux de tramways de plusieurs villes en France. Le coĂ»t du système est estimĂ© Ă  380 000 euros le kilomètre[52].

Un groupe de travail piloté par le ministère de la Transition écologique français a rendu en juillet 2021 un rapport sur le système de route électrique, qui selon lui « présente un excellent rendement énergétique, une alimentation continue qui ne dégrade pas les conditions d’exploitation des camions et une diminution significative de la taille des batteries des poids lourds faisant de longs trajets et peut très fortement réduire le besoin en bornes de recharge ». Parmi les trois solutions de route électrique, celle avec caténaire est la plus avancée techniquement, mais plusieurs points restent à valider, dont l’acceptation citoyenne des caténaires tout le long des autoroutes. La solution par rail, très avancée aussi, permettrait, de plus, l’alimentation des véhicules légers et donc la réduction de la taille de leurs batteries, critique en ce qui concerne leur coût et la consommation de matières premières. Quant à la solution à induction, également plus universelle, il reste à démontrer qu’elle soit capable d’atteindre le niveau de puissance de recharge nécessaire[53].

Solutions de secours Ă  la demande

Le service E-Gap propose un service de recharge itinérant à destination des voitures électriques : un véhicule doté de batteries de grande capacité vient sur demande recharger le véhicule du demandeur ; la recharge peut atteindre 80 % en 30 minutes dans le meilleur des cas. Ce service sera proposé à Milan fin 2018, puis à Paris, Rome, Madrid, Amsterdam, Berlin, Londres et Moscou en 2019[54].

Robot-chargeur autonome

Afin de résoudre le problème de la recharge des véhicules électriques dans les parkings, Volkswagen a conçu un robot-chargeur autonome capable d’assurer le processus de charge sans intervention humaine ; une fois l’énergie transférée dans la voiture, il retourne à sa station d’accueil pour être rechargé[55].

Forme de l'infrastructure

Solution de recharge « Parking » de Schneider Electric.

L'infrastructure intégrant le point de charge peut prendre plusieurs formes : borne sur pied, coffret mural, voire intégration dans d'autres mobiliers urbains de type horodateur ou éclairage public. Cependant, en raison des contraintes de sécurité liées à la puissance de charge, de la nécessité de disposer d'une charge intelligente afin de garantir le caractère « soutenable » du véhicule électrique et, en cas de facturation de la charge, du recours nécessaire à un système de paiement direct ou d'identification par support sans contact (de type RFID), les points de charge sont généralement des mobiliers spécifiques accompagnés, la plupart du temps, d'armoires électriques.

Par ailleurs, des solutions ont été développées pour intégrer les points de charge aux garages résidentiels, aux parkings d’immeubles résidentiels publics ou privés, aux parkings d’entreprises privées, aux parking payants couverts ou extérieurs, aux parkings de centres commerciaux, aux parkings pour flottes de véhicules (poste, taxis, ambulance, etc.).

Fonctionnement de la recharge

Puissance et vitesse de recharge

Différentes puissances de recharge sont possibles pour les voitures électriques actuelles. La charge normale est accessible à tous les véhicules. Certains disposent cependant de batteries et d'équipements qui permettent des charges dites « accélérées », voire « rapides ».

Pour la charge normale (kW), les constructeurs automobiles ont intĂ©grĂ© un chargeur de batterie Ă  la voiture. Un câble de recharge permet de le brancher sur le rĂ©seau Ă©lectrique pour l'alimenter en courant alternatif 230 volts. Pour la charge plus rapide (22 kW, voire 43 kW et plus), les constructeurs ont retenu deux solutions :

  • utiliser le chargeur intĂ©grĂ© au vĂ©hicule, dont la conception permet de charger de 3 Ă  43 kW en 230 V monophasĂ© ou 400 V triphasĂ© ;
  • utiliser un chargeur externe, qui assure la conversion alternatif/continu et charge le vĂ©hicule Ă  50 kW.

Recharge « standard » ou « normale »

Borne de recharge murale « wall box » à domicile de Electric-Star
Borne murale « wall box » à domicile.

La recharge « standard » ou « normale »[56], d'une puissance de 3 kVA, est celle que l'État français recommande de privilĂ©gier[57] pour recharger entièrement ou en partie la batterie de son vĂ©hicule Ă©lectrique. Selon les modèles, elle peut s'effectuer gĂ©nĂ©ralement en 6 Ă  8 heures. Elle est donc parfaitement adaptĂ©e aux longues pauses (nuit au domicile, journĂ©e sur le lieu de travail) et pour complĂ©ter le niveau de charge de sa batterie.

La charge standard est disponible à la maison avec une borne de recharge murale (« wall box ») installée par un électricien agréé et après vérification préalable de l'installation électrique. C'est la charge théorique qu'on pourrait obtenir chez soi selon les normes européennes (230V / 16A) d'équipement électrique de base. On la retrouve donc aussi sur les places de stationnement de longues durées, dans les immeubles de copropriété, dans certaines entreprises (sur leur parking, pour que les employés puissent y accéder pendant leur journée de travail[33])… Cependant, dans le cadre du Livre Vert sur les infrastructures de recharge ouvertes au public pour les véhicules « décarbonés » publié par l'État en 2011, le Gimélec recommande une installation murale ne reposant pas sur la prise classique qui présenterait des risques d'échauffement en utilisation fréquente et intensive[58] et ne permet pas la communication avec le réseau, empêchant, de fait, la mise en place de la gestion « intelligente » de la charge, garante du caractère « soutenable » du système.

Tous les véhicules électriques disponibles sur le marché français permettent la charge normale.

Recharge accélérée

Dans le cadre du Livre Vert, un seuil de charge accélérée à 22 kVA a été proposé. Il correspond peu ou prou à la limite que peut fournir le standard de prise « type 3 » situé du côté de l'infrastructure lorsque le câble n'est pas attaché. Lorsque le véhicule est compatible, il peut ainsi recharger environ 80 % de sa batterie en une heure, tout en laissant la possibilité, à d'autres occasions, aux véhicules compatibles uniquement avec la charge « standard » ou « normale » d'utiliser le même point de charge.

La recommandation est de privilégier la recharge accélérée en tant que solution de confort ou d'appoint. Elle a vocation à se trouver principalement dans les stations de recharge des supermarchés, les parkings souterrains et autres lieux où le stationnement peut durer plusieurs dizaines de minutes. La tarification appliquée à cette charge devrait être adaptée afin de répercuter ses impacts techniques, économiques et énergétiques.

La charge accélérée n'est permise en France que pour les véhicules équipés d'une prise « type 2 »[n 3]. Cette prise, adoptée côté véhicule par plusieurs associations, notamment l'ACEA[59] permet à la fois la charge normale, accélérée et rapide en courant alternatif monophasé et triphasé[n 4].

Recharge rapide

La recharge rapide[56] est une solution de confort[60], qui s'avère utile dans le cadre de déplacements non-anticipés des utilisateurs de véhicules électriques. Il s'agit de pouvoir disposer en quelques minutes d'une autonomie de batterie nécessaire pour un trajet spécifique. La recharge se fait soit via un accès gratuit ou payant (en fonction du choix du superviseur de la borne). Cette infrastructure, qui reste un peu plus onéreuse que la recharge « normale », permet d'envisager l'utilisation d'un véhicule électrique pour de longues distances. Il existe d'ailleurs des programmes de développement de réseaux de bornes charge rapide en Europe[61] visant à rendre cette infrastructure la plus accessible possible[62]. Plusieurs véhicules électriques sont déjà compatibles avec la charge rapide[63]. Des cartes de déploiement des bornes de charge rapide sont également disponibles pour les conducteurs européens[64] - [65].

Il existe aujourd'hui trois standards pour la recharge rapide[66] (par ordre décroissant de puissance):

  • en courant continu (DC) au standard Combined Charging System (CCS) dĂ©finie dans la norme CEI 62196-3[67], puissance de recharge jusqu'Ă  170 kW (850 V / 200 A) (350 kW Ă  partir de 2017).
  • en courant continu (DC) au standard CHAdeMO, puissance de recharge de 50 kW (500 V / 100 A)
  • en courant alternatif (AC), puissance de recharge de 43 kW (400 V / 63 A)

Ă€ titre d'exemple, la recharge en courant continu « CHAdeMO », rĂ©fĂ©rencĂ©e comme le mode « 3 CEI », permet de rĂ©duire le temps de charge de la Nissan Leaf ou du Mitsubishi Outlander PHEV Ă  80 % de la capacitĂ© de sa batterie en moins de 30 minutes[68].

Pour la recharge rapide Ă  43 kVA en courant alternatif triphasĂ©, une prise « type 2 » est nĂ©cessaire cĂ´tĂ© vĂ©hicule. Cette prise permet Ă©galement les charges normales et accĂ©lĂ©rĂ©es dĂ©crites prĂ©cĂ©demment. La Renault ZOE Ă©quipĂ©e du moteur Q90[69] est notamment compatible charge rapide en 43 kW-AC.

Les charges rapides au format CCS et « CHAdeMO » possèdent l'avantage de reposer sur une charge à plus de 50 kVA en courant continu. Mais le format « CHAdeMO » impose un deuxième type de prise « type 4 » (ou « Yazaki » du nom du constructeur), alors que le format CCS permet sur une seule et même prise côté véhicule, de brancher à la fois un pistolet de charge « type 2 » pour la charge lente et accélérée AC (mono ou triphasé jusqu'à 22kW), et un pistolet CCS (« Combo EU ») pour la charge rapide en courant continu (jusqu'à 170 kW).

L'Union EuropĂ©enne a la volontĂ© d'imposer le standard CCS en Europe d'ici Ă  2018[70]. Les superchargeurs Tesla installĂ©s en Europe[71] suivent ce dernier standard. Cependant en 2018, Ă  part les vehicules Tesla, peu de motorisations hybrides ou Ă©lectriques semblaient pouvoir en bĂ©nĂ©ficier[72]. En 2014 et 2015, la majoritĂ© des nouveaux points de charge rapide en Europe sont en CCS (plus de 1000 nouvelles stations en 16 mois)[73]. Cependant le standard de recharge CHAdeMO reste le plus courant en Europe avec plus de 6 600 points de recharge dĂ©but 2018.

En France, la législation impose que tout nouveau point de recharge public soit en tri-standard avec donc du CHAdeMO et du combo CCS.

Les deux standards perdureront, mais leur distribution géographique sera calquée sur celle des différents standards électriques, à savoir nord-américains, européens, et asiatiques.

Les normes de recharge rapide (Combo (CCS) et Chademo), se livrent Ă  une course Ă  la plus grosse puissance : la Chademo Association annonce en qu'elle prĂ©pare son passage de 50 kW Ă  400 kW pour contrer les 350 kW du standard europĂ©en Combo. Chademo annonce une croissance de 50 % du nombre de ses chargeurs en Europe entre 2016 et 2017 (6060 bornes) et de 30 % dans le Monde (17 700 bornes) ; mais un nombre croissant de constructeurs automobiles vont devoir opter pour le connecteur Combo imposĂ© par l’Union europĂ©enne. La vague pourrait mĂŞme emporter Nissan, traditionnellement attachĂ© au standard japonais[74].

Modes de recharge

Mode 1 : Prise fixe non dédiée.
Mode 2 : Prise non dédiée avec dispositif de protection incorporé au câble.
Mode 3 : Prise fixe sur circuit dédié.
Mode 4 : Connexion CC.

La capacitĂ© des batteries d'un vĂ©hicule tout Ă©lectrique est de l'ordre de 30 Ă  100 kWh, lui assurant une autonomie de 100 Ă  500 kilomètres ; les vĂ©hicules hybrides rechargeables ont eux une capacitĂ© d'ordre de 8-12 kWh, pour une autonomie Ă©lectrique de 20 Ă  40 kilomètres (le moteur thermique assurant lui l'autonomie d'un vĂ©hicule classique).

Cette autonomie parait encore limitée par rapport aux véhicules fonctionnant aux hydrocarbures ou équivalents. En effet, la possession d'un véhicule multi-usages est courante : une voiture est souvent achetée comme le véhicule principal et dimensionnée pour les cas extrêmes tels que sorties familiales, vacances… Même si les sorties dépassant l'autonomie restent occasionnelles, l'autonomie et le temps de chargement imposent de repenser la relation avec l'alimentation en énergie de son véhicule. En pratique, il est probable que le conducteur rechargera son véhicule dès qu'une occasion pratique de le faire se présentera. Le rapport à la recharge ne sera donc pas celui de la station-service où on se gare pour se recharger mais une logique de « park & charge » où se recharge à l'occasion d'un stationnement (travail, sorties, courses, démarches…).

La recharge d'un véhicule électrique apparaîtra à son utilisateur aussi simple que de brancher un appareil électrique habituel ; mais pour assurer que cette opération se passe en toute sécurité, le système de recharge doit assurer plusieurs fonctions de mises en sécurité et dialoguer avec le véhicule pendant la connexion et la recharge.

Les modes de recharge pour véhicule électrique[75] - [76] :

  • Mode 1 : prise fixe non dĂ©diĂ©e : Branchement du vĂ©hicule Ă©lectrique au rĂ©seau principal de distribution en courant alternatif par le biais de socles de prise de courant normalisĂ©s (intensitĂ© standard : 10 A) prĂ©sents cĂ´tĂ© alimentation, monophasĂ©s ou triphasĂ©s, avec conducteurs de terre d'alimentation et de protection. Non prĂ©conisĂ© pour la charge des voitures.
  • Mode 2 : prise non dĂ©diĂ©e avec dispositif de protection incorporĂ© au câble : Branchement du vĂ©hicule Ă©lectrique au rĂ©seau principal de distribution en courant alternatif par le biais de socles de prise de courant normalisĂ©s, monophasĂ©s ou triphasĂ©s, avec conducteurs de terre d'alimentation et de protection et fonction pilote de contrĂ´le entre le vĂ©hicule Ă©lectrique et la fiche ou le coffret de contrĂ´le incorporĂ©e au câble. Prise 2P+T dĂ©diĂ©e (3,2 kW / 8 A) ou non dĂ©diĂ©e (1,8 kW / 8 A maxi) ; pour charge lente occasionnelle.
  • Mode 3 : prise fixe sur circuit dĂ©diĂ© : Branchement direct du vĂ©hicule Ă©lectrique au rĂ©seau principal de distribution en courant alternatif avec une fiche spĂ©cifique et un circuit dĂ©diĂ© ; fonction de contrĂ´le et de protection installĂ©e de façon permanente dans l'installation. Borne de charge (3,7 kW / 16A maxi en monophasĂ© ; 22 kW / 32 A maxi en triphasĂ©) ; charge normale Ă  accĂ©lĂ©rĂ©e quotidienne (solution mise en avant par le livre vert).
  • Mode 4 : connexion en courant continu : Branchement indirect du vĂ©hicule Ă©lectrique au rĂ©seau principal de distribution en courant alternatif par le biais d'un chargeur externe. Fonction de contrĂ´le, de protection et le câble de recharge du vĂ©hicule installĂ© de façon permanente dans l'installation. Station de charge (50 kW / 120 A) ; charge rapide occasionnelle.

Une borne de recharge relativement peu onĂ©reuse dĂ©livre 3,3 kW (240 V Ă  14 A) et nĂ©cessite plusieurs heures pour achever la recharge du vĂ©hicule Ă©lectrique. La Nissan LEAF, par exemple, avec sa batterie de 24 kWh a besoin d’environ 8 heures pour se charger entièrement avec cette solution[68].

Temps de recharge

La rĂ©duction du temps de recharge devient un Ă©lĂ©ment crucial dans la concurrence entre les constructeurs automobiles. En 2023, Tesla, Kia, Hyundai et Ford mettent en avant une recharge de 15 minutes. Matthias Schmidt souligne que « plus la charge est rapide, moins on a besoin de doter le vĂ©hicule d'un pack de batterie imposant, et si les batteries sont plus modestes, cela rĂ©duit le prix du vĂ©hicule, un facteur clĂ© dans l'entrĂ©e de gamme ». En 2022, le prix moyen d'une batterie Ă©tait de 138 $/kWh, selon Bloomberg NEF[77].

Le temps de recharge d’une voiture Ă©lectrique dĂ©pend de plusieurs facteurs : le modèle du vĂ©hicule, la capacitĂ© de sa batterie, la puissance de la borne de recharge utilisĂ©e (la puissance de charge varie de 2,3 Ă  250 kW selon qu’il s’agit d’une prise domestique renforcĂ©e, d’une wallbox, d’une borne de recharge publique rapide ou de très forte puissance) et l’état de charge de la batterie. Le temps de charge peut ainsi varier de 15 minutes Ă  plusieurs heures[78] :

L'autonomie gagnée est estimée pour une consommation moyenne de 15 kWh/100 km.

Durée de recharge Alimentation Tension Courant max Vitesse
de charge
km/h
Autonomie
gagnée
Remarques EDF et données pour une recharge totale de la batterie
10-15 h Monophasé
2,3 kVA
230 V 10 Ă 
14 A
15 150-230km Au domicile pour les particuliers avec une prise « renforcĂ©e » spĂ©cifique pour vĂ©hicule Ă©lectrique. Ă€ 14 A, le temps de charge d’une voiture Ă©lectrique Ă©quipĂ©e d'une batterie de 50 kWh (nouvelle ZoĂ©, i208) sera de 15 heures pour une charge complète. Il est prĂ©fĂ©rable de charger sa voiture la nuit pour profiter des heures oĂą l’électricitĂ© est moins chère.
6-8 h Monophasé
3,7 kVA
230 V 16 A 25 150-200km Au domicile des particuliers avec wallbox et dans les zones de stationnement dĂ©diĂ©es pour les vĂ©hicules professionnels. Une wallbox de 7,4 kW permet de diviser par deux le temps de charge de la voiture Ă©lectrique, pour atteindre quatre heures (pour une batterie de 22 kWh) ou sept heures (pour 50 kWh). Certaines wallbox peuvent ĂŞtre connectĂ©es Ă  la sortie TIC (TĂ©lĂ©-Info Client) du compteur Linky, ce qui permet de bĂ©nĂ©ficier automatiquement de la charge en heures creuses et de la limitation en temps rĂ©el du courant de charge de la voiture, de façon Ă  ne pas dĂ©passer la puissance souscrite pour le domicile.
2-3 h Triphasé
11 kVA
400 V 16 A 73 150-220km
1-2 h TriphasĂ© - 22 kVA 400 V 16
ou
32A
150 150-300km Dans les parkings publics ou ceux des centres commerciaux. La charge à 22 kW, dite charge « accélérée », n’est compatible qu’avec certaines voitures, comme la Zoé (charge complète en 1 ou 2 heures) ou les modèles Tesla (charge en 4 ou 5 heures).
20 min Continu - 50 kVA Ă 
350 kVA
400
500
VDC
100 Ă 
125A
300-2300 100-500km Bornes rapides des autoroutes ou des stations de forte puissance. Pour les voitures exploitant pleinement ces puissances de charge, il faut compter un temps de recharge d’environ 20 minutes pour recharger une batterie vide à 80 % de sa capacité. Au-delà, le courant de charge chute rapidement, et il faut ensuite compter 30 minutes supplémentaires pour atteindre les 20 % restants, ce qui n’est pas très intéressant ni encouragé sur ce type de station de charge.

Le site « Je roule en Ă©lectrique » de l'Avere France et du ministère de la Transition Ă©cologique met Ă  disposition un simulateur de temps de recharge permettant de calculer, pour chaque modèle de voiture Ă©lectrique, le temps de recharge en fonction du type de borne. Par exemple pour une Renault ZoĂ©, la durĂ©e du rechargement peut varier de 10 h (sur prise domestique Ă  1,8 kW) Ă  moins d'une demi-heure sur une borne de recharge rapide Ă  40 kW ; pour une Tesla Model 3, le temps de recharge peut descendre Ă  11 min sur une borne Ă  250 kW[79].

La recharge ralentit sur les derniers kilowattheures. Aussi les constructeurs indiquent-ils, par exemple, une recharge « à 80 % » en 30 minutes parce que les 20 derniers pourcents demandent presque autant de temps que les 80 premiers[80].

En 2019, Tesla et Porsche mettent au point un système de recharge rapide permettant de recharger entièrement la batterie d'une voiture en cinq minutes. Selon les deux entreprises, un tel temps de recharge demanderait une puissance Ă©lectrique importante, de l'ordre de 600 kW[81]. Toshiba annonce pour 2019 une nouvelle gĂ©nĂ©ration de batteries utilisant des anodes Ă  base d'oxyde de niobium-titane, qui accroĂ®t la densitĂ© Ă©nergĂ©tique des batteries tout en affichant de meilleures performances en matière de charge, soit une durĂ©e trois fois plus courte que les actuelles batteries lithium-ion ; elles permettront de rĂ©cupĂ©rer 320 km d'autonomie après seulement six minutes de charge ; la durĂ©e de vie des cellules sera accrue : elles conserveront 90 % de leur capacitĂ© initiale après 5 000 cycles de charge-dĂ©charge[82]. Un ingĂ©nieur chimiste retraitĂ©, Pierre Allemand, estime qu'il sera impossible dans la pratique de descendre en dessous de 10 minutes de charge pour une autonomie de 300 Ă  400 km[83].

Une borne de recharge Ă©lectrique Ă  Paris.

La meilleure façon de recharger un véhicule est de le brancher chaque soir, en revenant sur son lieu de stationnement de nuit, à une borne conçue pour que cette recharge commence pendant les « heures creuses »[n 5]. En effet, la plupart des trajets journaliers ne dépasse pas quelques dizaines de kilomètres, et ces besoins de déplacement seront couverts à un prix réduit en une à deux heures pendant la nuit.

Selon le Livre vert sur les infrastructures de recharge publié[84] en 2011, « le déploiement des véhicules électriques et des infrastructures de recharge associées visent à répondre à plusieurs enjeux, notamment la division par quatre de gaz à effet de serre à l'horizon 2050, par rapport à leur niveau en 1990 ». Ceci implique :

  • d'utiliser pour alimenter les vĂ©hicules Ă©lectriques des ressources Ă©nergĂ©tiques peu ou pas Ă©mettrices de gaz Ă  effet de serre, ce qui implique un juste calibrage de l'installation de bornes de recharge rapide ou accĂ©lĂ©rĂ©e et des incitations tarifaires pour favoriser une recharge standard Ă  kW pendant les heures creuses ;
  • d'assurer la compatibilitĂ© du dĂ©ploiement de l’infrastructure de recharge avec les contraintes de gestion et de pilotage des rĂ©seaux de distribution d’électricitĂ©, donc de faire un bilan de l'Ă©tat du rĂ©seau Ă©lectrique avant d'installer une station de recharge pour vĂ©hicules Ă©lectriques.

Plug & charge

La fonction plug & charge permet de recharger en un seul geste : il suffit de brancher son véhicule à la borne pour démarrer la recharge, sans avoir besoin de s’identifier au moyen d’une carte d’accès spécifique ou utiliser son smartphone. L’utilisateur est identifié et éventuellement facturé de façon automatique via le câble ; le dialogue borne-véhicule est encadré par la norme ISO 15118. Jusqu'à , seul Tesla mettait cette fonction à disposition sur son réseau de « superchargeurs ». En octobre 2021, le réseau de recharge ultrarapide européen Ionity annonce le lancement de cette fonctionnalité, qui sera initialement disponible pour la Porsche Taycan, la Ford Mach E et la Mercedes EQS[85].

Association stockage-recharge

Afin de concilier les besoins de recharge rapide avec les impĂ©ratifs de stabilitĂ© du rĂ©seau Ă©lectrique, l'association d'une installation de stockage avec la borne de recharge permet de lisser le soutirage sur le rĂ©seau. Ainsi, la sociĂ©tĂ© NW Groupe commercialise des installations « IE Charge » offrant jusqu'Ă  320 kW de puissance, permettant de rĂ©cupĂ©rer 300 km d'autonomie Ă©lectrique en dix minutes, Ă  un prix d'environ 30 c€/kWh, avec une unitĂ© de stockage « Jbox » de MWh. 130 de ces installations ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© posĂ©es et l'objectif est d'atteindre 700 installations en 2025[86].

Les bornes de recharge rapide dĂ©pendent fortement du rĂ©seau Ă©lectrique oĂą elles sont implantĂ©es, ce qui explique certaines zones blanches quand le rĂ©seau n’est pas Ă  mĂŞme de supporter les sollicitations nĂ©cessaires. Volkswagen et Shell s'associent en pour tester une nouveau type de station baptisĂ©e Flexpole Ă  Göttingen, en Allemagne. CrĂ©Ă© par Elli, la sociĂ©tĂ© d’infrastructure de vĂ©hicules Ă©lectriques de Volkswagen, Flexpole ajoute un système de stockage par batterie Ă  chaque station de recharge, ce qui lui permet d’être connectĂ©e Ă  un rĂ©seau basse tension, mais de fournir tout de mĂŞme une puissance de charge allant jusqu’à 150 kW. Ce concept est dĂ©jĂ  utilisĂ© par Shell aux Pays-Bas avec Alfen et par XCharge en France. Il permet d'installer rapidement des bornes de recharge rapide presque n’importe oĂą sans gros travaux de construction[87].

Normes et standards

Connectiques pour la recharge: CEI Type 4/ CHAdeMO (gauche); CCS Combo 2 (centre); CEI Type 2 (droite).

Au regard des impératifs de sécurité et des contraintes d’utilisation, le dispositif de recharge des véhicules électriques doit être conçu selon un standard spécifique au véhicule électrique afin de garantir pleinement la sécurité des biens et des personnes.

Le circuit de recharge dédié imposé dans le « Mode 3 » et défini dans la proposition de norme CEI 61851-1[67], « Electric vehicle conductive charging system » ou « Système de charge conductive pour véhicules électriques », permet de garantir une sécurité maximale des utilisateurs lors de la recharge de leur véhicule électrique.

Il permet par ailleurs d’ajuster la puissance de recharge en cas de demande du fournisseur d’énergie (réseau électrique intelligent / demande-réponse) et il impose de plus un circuit de recharge spécifique et dédié.

Un contrôleur de recharge, côté infrastructure, vérifie les éléments suivants avant d’enclencher la recharge :

  • vĂ©rification que le vĂ©hicule est bien connectĂ© au système ;
  • vĂ©rification que la masse du vĂ©hicule est bien reliĂ©e au circuit de protection de l’installation ;
  • vĂ©rification de la cohĂ©rence des puissances entre le câble, le vĂ©hicule et le circuit de recharge ;
  • dĂ©termination de la puissance maximale de recharge qui sera allouĂ©e au vĂ©hicule.

L’ensemble de ces vérifications et de la communication se fait au travers d’une communication sur fil spécifique, dit « fil Pilote ».

Il est donc impératif que la connectique des prises et socles de prises côté infrastructure soit dotée de deux fils / broches additionnels – dits fils pilotes. Cependant les prises de courant à usage domestique ne comportent pas ces deux fils/broches additionnels nécessaires au fonctionnement du contrôleur de recharge.

La norme en cours de préparation CEI 62196-2[67], « Prises et socles de prises pour véhicules électriques à recharge conductive », définit une gamme de prises pouvant être utilisées pour les recharges via le Mode 3. Elles comportent de base les deux fils/broches Pilotes.

Un standard européen a été décidé en 2014 par la Commission européenne[88].

La norme ISO 15118 définit des protocoles de communication numérique entre le véhicule électrique et le point de recharge.

La communication entre la borne électrique et le réseau d'électricité, telle que Open Charge Point Protocole doit être normalisée dans la norme IEC 63 110 en développement.

Règlementation et législations

Législation européenne

Dans les pays de l'Union européenne de l'Espace économique européen et au Royaume-Uni, le principal texte concernant les stations de recharge est la directive 2014/94/UE du sur le déploiement d'une infrastructure pour carburants alternatifs[25]. Cette directive définit et encadre les concepts de « point de recharge » et de « point de recharge ou de ravitaillement ouvert au public »[25]. Elle attribue aux États membres, dans son article premier, la responsabilité de développer ces réseaux, et chaque État est tenu de publier le nombre de points de recharge ouverts au public[25]. Les États membres doivent également conduire des mesures pour le déploiement de points de recharge non ouverts au public[25]. Les États membres doivent publier tous les trois ans depuis leurs avancées, et pour la Commission européenne à partir de [25].

La directive de 2014 a été critiquée par le parlement européen en 2018, dans la résolution 2018/2023(INI) du . Le parlement trouve cette directive inefficace dans la mesure où tous les pays de l'UE de déploient pas à la même vitesse les infrastructures. Il a donc invité la Commission à proposer une révision de la directive 2014/94/UE sur le déploiement d’une infrastructure pour carburants alternatifs[89].

En mars 2023, le Parlement europĂ©en et les États membres entĂ©rinent l'accord sur les infrastructures de recharge « Afir ». Avant 2025, les pays devront installer des bornes de recharge rapide en nombre suffisant tous les 60 km le long des principales autoroutes europĂ©ennes, et avant 2030, tous les 100 km sur les axes de moindre importance. Une station de recharge d'hydrogène, utilisĂ©e surtout par les poids lourds, devra ĂŞtre installĂ©e dans tous les centres urbains et tous les 200 km le long des principaux axes routiers europĂ©ens. Pour chaque immatriculation, une capacitĂ© de recharge de 1,3 kW devra ĂŞtre installĂ©e, soit l'Ă©quivalent d'une borne pour 20 vĂ©hicules mis sur les routes. Les gĂ©rants des stations de recharge devront accepter des moyens de paiements ouverts, comme les cartes bancaires, et faire preuve d'une plus grande transparence des prix[90]. L'harmonisation des systèmes de tarification de la recharge de vĂ©hicules Ă©lectrique sera difficile Ă  rĂ©aliser, car certains territoires proposent encore une vingtaine de formules de tarification diffĂ©rentes sur cent kilomètres. L'Europe va progressivement converger vers la tarification au kilowattheure. Les opĂ©rateurs de bornes de recharge rencontrent de grandes difficultĂ©s du fait de la crise de l'Ă©nergie[91]. La plateforme d'interopĂ©rabilitĂ© Gireve regroupe 200 opĂ©rateurs europĂ©ens de mobilitĂ© et 800 opĂ©rateurs de rĂ©seaux de bornes. Elle permet aux opĂ©rateurs de mobilitĂ© de nouer des accords contractuels avec les opĂ©rateurs de rĂ©seaux de bornes pour assurer l'interopĂ©rabilitĂ© des bornes et des vĂ©hicules. En juin 2023, Tesla rejoint Gireve et passe un premier accord avec l'opĂ©rateur français Chargemap afin d'ouvrir l'accès Ă  son rĂ©seau de Superchargeurs aux abonnĂ©s de l'opĂ©rateur ; d'autres partenariats sont attendus avec des opĂ©rateurs d'autres pays europĂ©ens[92].

Législation française

En 2011, un Livre vert sur les infrastructures de recharge ouvertes au public pour les véhicules décarbonés précise le cahier des charges des bornes et l'obligation de concertation avec le gestionnaire de réseau de distribution d'électricité (ERDF et/ou entité locales de distribution)[84]. Il est mis à jour en 2014 et précisé par décret début 2017 ; ce décret transpose partiellement la directive 2014/94/UE du Parlement européen et du Conseil du sur le déploiement d'une infrastructure pour carburants alternatifs[93]. Certaines données, précisées par un arrêté ministériel[8] (localisation et caractéristiques techniques des stations, disponibilité du point de recharge en temps réel, si ces données existent) doivent être basculées sur le site open data national (data.gouv.fr).

Signalisation

En France, les panneaux de signalisation sont réglementés par l'Arrêté du relatif à la création de la signalisation du service de recharge des véhicules électriques qui. L'arrêté du relatif à la création de la signalisation du service de recharge des véhicules électriques définit huit modèles de pictogrammes nouveaux qui doivent être utilisés (voir annexe de l'arrêté) à cet usage[94].

Au niveau européen ou international, un panneau de signalisation a été proposé : Les carburants alternatifs proposés sur les aires de ravitaillement le long des routes nationales sont signalés au moyen du pictogramme reconnu à l’échelle internationale, composé du symbole « Poste d’essence » (noir) et d’une pompe à essence de couleur bleue placée en retrait. Pour les stations de recharge sur les aires de ravitaillement, le pictogramme « Poste d’essence avec carburants alternatifs » est complété par le sigle EV. Toutefois, des alternatives à ce pictogramme sont posisbles[95].

  • Pictogrammes pour vĂ©hicules Ă©lectriques
  • Panneau de signalisation europĂ©en pour bornes de recharge.
    Panneau de signalisation européen pour bornes de recharge.
  • Pictogramme français pour emplacement de poste de recharge de vĂ©hicule Ă©lectrique.
    Pictogramme français pour emplacement de poste de recharge de véhicule électrique.

Le pictogramme conforme au modèle figurant ci-dessous est peint en blanc sur les limites d'un emplacement de stationnement, pour rappeler qu'il est rĂ©servĂ© au stationnement des vĂ©hicules Ă©lectriques pendant la durĂ©e de recharge de leurs accumulateurs. Les dimensions du pictogramme sont de 0,6 m Ă— 0,3 m ou 0,3 m Ă— 0,15 m.

Modalités de facturation

En Californie, les nouvelles bornes de recharge doivent facturer au kilowattheure (et non au temps passé) et afficher la consommation en temps réel, à partir de 2020 (2021 ou 2023 pour les bornes rapides) ; les bornes existantes devront s'adapter à cette norme d’ici 2033[96].

Équipements du véhicule nécessaires à la recharge

Chargeur
intégré à la voiture, il convertit le courant alternatif d'une station (230V monophasé ou 400V triphasé) en courant continu. Les informations sur l'état de charge sont intégrées au chargeur et reliées au tableau de bord de la voiture. La sécurité de cet élément est renforcée.
Câble de recharge
le câble, indépendant de la borne, est équipé de deux prises : la prise type 1 ou 2 du côté véhicule et la prise type 3 du côté de la borne de recharge en France et en Italie. Ces données peuvent varier selon les constructeurs. Des normes[97] sont cependant à prévoir pour un branchement universel.
Prises sur le véhicule
Il existe deux types de prises sur les véhicules récents qui varient selon la recharge effectuée et la puissance injectée.
    • Prise de type 1 ou 2 : dĂ©diĂ©e au courant alternatif des bornes (127 V, 230 V monophasĂ© ou 400 V triphasĂ©). La prise type 1 ne permet pas une charge thĂ©oriquement supĂ©rieure Ă  8 kVA. Elle sera remplacĂ©e progressivement en Europe par la prise combo 2 qui permet la recharge « standard » Ă  « rapide »[98].
    • Prise dĂ©diĂ©e Ă  la recharge rapide « CHAdeMO » : (15 minutes = 80 % de la batterie rechargĂ©e) très fort courant (125 A / 500 V continu ou 63 A / 400 V triphasĂ© alternatif - varie selon les constructeurs), disponible seulement sur les bornes de recharge rapide. Lorsque disponible, cette prise est gĂ©nĂ©ralement associĂ©e Ă  une prise type 1 qui s'occupera, elle, de la charge normale.

Côté véhicule

Les véhicules électriques récents peuvent être équipés de différentes façons[99] :

À noter cependant, que pour des raisons d'harmonisation des standards de charge, le Parlement européen est en train d’examiner un projet de loi visant à mettre fin à l’utilisation des bornes de recharge rapide de l'association japonaise « CHAdeMO » au [102].

En réaction à cette annonce, l'association « CHAdeMO » a publié le , sur son site internet, un communiqué de presse en faveur de l'installation de chargeurs rapides multistandards. « Une période de cinq ans n’est pas suffisante pour convaincre les investisseurs de supporter CHAdeMO sur le long terme » précise CHAdeMO qui craint que cette proposition vienne à créer une confusion sur l’avenir des infrastructures déjà déployées (820 chargeurs CHAdeMO en Europe) et fasse « caler » le marché du véhicule électrique en Europe[103].

Caractéristiques Type 1 Type 2 Type 3
Phase Monophasé Monophasé / Triphasé Monophasé / Triphasé
Courant 32 A 70 A (monophasé) 63 A 32 A
Tension 250 V 500 V 500 V
Nb broches 5 7 5 ou 7
Obturateur Non Non Oui
Puissance maxi 8 kVA 35 kVA (monophasé)/54 kVA (triphasé)
Schéma

La puissance maximale est celle que la prise est conçue pour supporter. Il se peut que la batterie du véhicule ne permette pas une charge à cette puissance. Pour ces raisons, les véhicules et/ou les infrastructures sont équipés de chargeur afin d'assurer que le courant fourni permette la charge sans incident.

Après Ford en mai 2023, General Motors annonce en juin 2023 l'adoption du port de charge NACS (North America Charging Standard) de Tesla pour ses prochains modèles Ă©lectriques. Les deux constructeurs offriront dès 2024 Ă  leurs clients l'accès au rĂ©seau des 12 000 Superchargeurs moyennant un adaptateur, et en 2025, les nouveaux modèles seront Ă©quipĂ©s en standard d’un connecteur NACS. Il leur faudra alors un adaptateur pour se connecter aux stations de charge Ă©quipĂ©es en CCS. Ford et GM reconnaissent que le chargeur Tesla est Ă  la fois plus pratique pour les clients, plus Ă©conomique et plus facile Ă  installer dans les vĂ©hicules que le CCS[104] - [105].

Côté borne de recharge

Lorsqu'une infrastructure permet la recharge rapide, elle fournit soit du courant alternatif triphasé vers une prise « type 2 » côté véhicule, soit du courant continu au format « CHAdeMO » vers une prise « type 4 ». Chaque type de charge étant compatible avec une seule prise côté véhicule, les câbles peuvent être attachés à la borne.

Afin de permettre plusieurs types de charge sur une même prise (« normale », « accélérée », voire « rapide »), il faut tenir compte des prises côté véhicule. Pour la charge normale, le véhicule peut être équipé notamment d'une prise « type 1 » ou « type 2 ». Le câble n'est alors pas attaché et il faut un type de prise côté infrastructure.

Nom Phase Courant max Tension max Nombre de broches Puissance maxi
Type E/F (prise domestique) Monophasée 16 A[n 6] 230 VAC 3 3,6 kVA
Type 2 Monophasée / Triphasée 70 A (monophasé) / 63 A (triphasé) 500 VAC 7 35 kVA (monophasé) / 54 kVA (triphasé)
Type 3 Monophasée / Triphasée 32 A 500 VAC 5 ou 7 16 kVA (monophasé) / 27 kVA (triphasé)

La règlementation française (norme NF C15-100) ne permettant pas, côté infrastructure, l'utilisation de prises sans obturateurs, le Livre Vert recommande le recours à la prise « type 3 » mais entretemps, la prise de « type 2 » existe aussi dans une version avec ou sans obturateur[106]. Afin de rester dans les limites techniques de la prise, les infrastructures permettant une charge mixte peuvent alors permettre une recharge « normale » à « accélérée ».

Mode de paiement

La multiplicité des opérateurs de bornes de recharge avec leurs systèmes de paiement propriétaires constitue un obstacle au développement de la mobilité électrique. Pouvoir payer le ravitaillement en énergie de sa voiture électrique avec une simple carte bancaire est demandé de façon de plus en plus insistante. Au Royaume-Uni, cette demande a été entendue par le gouvernement qui va imposer à partir de 2020, pour tous les nouveaux chargeurs rapides, la possibilité de régler par carte bancaire avec un lecteur sans contact. L'un des principaux opérateurs a déjà annoncé qu'il mettra à niveau ses bornes rapides déjà installées[107].

Technologie de réseau électrique intelligent

La charge complète de nombreuses batteries sur un même sous-réseau peut causer une surcharge pour le réseau électrique. Des technologies intelligentes permettent de décaler tout ou partie d'une recharge aux « heures creuses » quand l’énergie est à prix réduit et qu’il y a un ralentissement de la consommation électrique. La mise sous tension d'une borne de recharge peut être asservie à la réception du signal « heures creuses » fourni par le compteur du distributeur public d'électricité (comme pour un chauffe-eau ; un retardateur pouvant aussi décaler cette mise sous tension pour éviter que les deux appareils soient enclenchés en même temps).

Dans l'avenir, la station de recharge et/ou le véhicule devraient pouvoir communiquer avec le réseau électrique intelligent. Certains constructeurs automobiles et constructeurs de bornes ont prévu cette offre pour leurs véhicules électriques ou leurs bornes de recharge via un site internet ou une application smartphone.

Certains scenarios « rifkiniens » proposent même que la batterie de la voiture fournisse l’énergie manquante au réseau pendant les pointes de consommation. Cela nécessiterait un nouvel outil de communication entre le réseau, la station de recharge et le système électronique du véhicule.

Un projet de borne entièrement fournie par le photovoltaïque est porté par Solelia GreenTech[n 7], start-up spécialisée dans les bornes communicantes de recharge solaire de véhicules électriques en Scandinavie[108]. En elle a annoncé un démonstrateur de « banque solaire » pour la Suède et la Norvège. Chaque borne consommera en priorité l’électricité photovoltaïque locale, issue de modules en place ou fournis par Solelia Greentech. Le surplus sera injecté dans le réseau de manière traçable, au crédit d’un « compte SolarBank » (banque dont la devise est le kWh). Des garanties d'origine (encadrées par une directive européenne) permettent la traçabilité[108]. La banque débite du courant vers la borne quand elle manque de ressource solaire. Ce modèle est proche de celui des certificats d’énergie verte et peut évoquer J. Rifkin. Ses promoteurs envisagent que la SolarBank vende des certificats d’origine, et fonctionne comme une place de marché pour tout producteurs de kWh solaires souhaitant par exemple limiter ses achats aux productions locales, ou encore ajuster la puissance de ses bornes en fonction des ressources disponibles. Ses clients seront d'abord des municipalités et des bailleurs/propriétaires. Un consortium « Solar Charge 2020 » porte le projet qui a été labellisé par le programme européen ERA-Net Smart Grid Plus et associe deux villes (Uppsala en Suède et Tromsø en Norvège), deux entreprises de parking, deux universités, et Solelia GreenTech[108].

Lieux de recharge selon l'accessibilité

L'infrastructure de recharge est l'un des facteurs clés de succès du déploiement du véhicule électrique[109] dans la mesure où il est indispensable d'offrir aux futurs usagers une énergie accessible, disponible et répondant à leur besoin en tout lieu[110] et à tout moment.

Le projet ChargeMap permet de localiser des points de charge publics et semi-public au niveau mondial[111].

Les stations de recharge[112] pour véhicules électriques seront nécessaires directement sur la voirie, sur des arrêts taxis, dans des parkings (parkings d’entreprises, hôtels, aéroports, centres commerciaux, restaurants, fast-foods, etc.) mais aussi à la maison (parking d’immeubles résidentiels ou garage résidentiel privé). Les stations-service existantes vont aussi certainement intégrer des bornes de recharge. Elles peuvent être intégrées dans différents environnements et apparaître sous plusieurs formes : bornes murales ou sur pied.

Maison individuelle

Posséder un véhicule électrique nécessite une solution de recharge à domicile sûre et simple d'utilisation. Des bornes domestiques[113] existent pour répondre à ces besoins et peuvent être installées en intérieur mais aussi à l'extérieur (dans un coffret de protection étanche et résistant aux intempéries).

CaractĂ©ristiques techniques de la borne domestique : la puissance dĂ©livrĂ©e est de kW Ă  kW, ce qui correspond Ă  un courant fort — 16 A ou 32 A. La batterie du vĂ©hicule est entièrement rechargĂ©e en huit heures.

L'alimentation du circuit électrique de ce type de borne doit être en règle avec les normes internes au pays du résident. Il est donc fortement conseillé de revoir son installation électrique voire de la mettre à jour avec un spécialiste. Les principales précautions à prendre lors de l'installation de la borne résidentielle sont :

  • Ă©tablir un circuit spĂ©cialisĂ©, issu du tableau de rĂ©partition principal ;
  • protĂ©ger le circuit (fusible 16A, disjoncteur de courant…).

L'installation de la borne intègre un parafoudre avec disjoncteur afin de la protéger entièrement.

Il est possible de souscrire à des options pour mieux maîtriser l'énergie dépensée dans la maison (favoriser les heures creuses) tout en évitant la disjonction.

Immeuble en copropriété

Plus de 90 % des recharges se font à domicile en 2021, et 44 % des foyers français vivent en résidentiel collectif[114].

Cette solution de recharge est disponible à l'intérieur comme à l'extérieur. Les résidents de copropriété peuvent avoir accès aux installations de recharge dans des garages privés. La borne doit être reliée à l'alimentation des parties communes ainsi que l'indique le texte de loi du transcrite dans le décret du (dite loi du droit à la prise)[115].

Ils peuvent également retrouver une station dans un parking commun. Dans ce cas, la borne est raccordée à la distribution électrique commune. Concernant la sécurité, les circuits sont protégés par un disjoncteur différentiel.

L'équipement des parkings d'immeubles de logements en copropriété en bornes de recharge se heurte encore à des obstacles : le vote de travaux en assemblée générale pour un équipement collectif peine parfois à recueillir l'assentiment de ceux des copropriétaires qui s'inquiètent d'avoir à payer pour un service qu'ils n'utiliseront pas. Des solutions existent pourtant pour que seuls soient équipés d'un système de recharge sur leur emplacement de parking les copropriétaires intéressés. Si aucun accord n'a été trouvé, chaque copropriétaire peut faire jouer son « droit à la prise », institué fin 2014, à condition d'en informer au préalable la copropriété. Mais il devra le faire à ses frais, en allant se raccorder sur son compteur électrique personnel. Des aides existent : 500 ou 600 euros pour l'installation d'une borne dans le cadre d'une solution collective, 300 euros de crédit d'impôt transition énergétique, ou le dispositif Advenir, piloté par l'Avere-France et ouvert aux copropriétés à hauteur de 50 % du coût de l'équipement d'un point de recharge à utilisation individuelle ou collective[116]. Il est également possible de bénéficier de la TVA à taux réduit, soit un taux à 5,5 % au lieu de 20 %, pour les résidences construites il y a plus de deux ans[117].

Le décret n° 2020-1720 du [118] facilite considérablement l'application du droit à la prise : il raccourcit à 3 mois au lieu de 6 le délai d'opposition du propriétaire ou du syndic à l’installation ; seul un motif sérieux et légitime autorise une telle opposition, qui nécessite la saisine du tribunal. L'inscription des travaux à l’ordre du jour de l'assemblée générale reste obligatoire, mais le sujet ne fait désormais l’objet que d’une simple information qui ne débouche pas sur un vote. Les travaux peuvent être réalisés sans attendre l'assemblée générale. Le domaine d'application du droit à la prise est de plus élargi à tout emplacement de stationnement à usage privatif, qu’il soit couvert ou à l’extérieur, clos ou non. Les aides du programme Advenir couvrent les coûts de fourniture et d’installation à hauteur de 50 % avec un plafond de 960 euros HT par point de charge et peuvent être complétée par un crédit d’impôt, limité à 75 % du montant des dépenses et à 300 euros par point de charge[119].

La loi Climat donne une nouvelle mission à Enedis : accélérer l'installation de bornes de recharge pour véhicules électriques dans les copropriétés ; pour cela, le gouvernement a introduit dans la loi Climat un amendement proposant de préfinancer avec le tarif d'utilisation du réseau public d'électricité (Turpe) le reste à charge des copropriétés et ainsi de les inciter à investir dans l'installation d'infrastructures de recharges pour véhicules électrique[114]. Fin , un décret organise ce préfinancement. Environ 40 % du coût de l’infrastructure collective sera financé par le tarif d'utilisation du réseau public d'électricité (Turpe), composante de la facture d'électricité. Les opérateurs privés dénoncent une concurrence déloyale[120].

En janvier 2022, la Banque des territoires crĂ©e l'entreprise « Logivolt Territoires » avec la mission de financer l’installation Ă©lectrique collective pour des bornes de recharge dans les parkings privĂ©s. Logivolt organisera et financera les travaux de raccordement et sera propriĂ©taire des installations ; lorsqu’un habitant voudra raccorder une borne Ă  cette installation, il paiera alors directement sa quote-part « raccordement » auprès de Logivolt. L’objectif fixĂ© est de dĂ©ployer 125 000 bornes de recharge pour alimenter 16 000 copropriĂ©tĂ©s en trois ans[121].

La start-up ZePlug propose aux copropriĂ©tĂ©s de prendre en charge les frais d'installation dĂ©diĂ©s Ă  la recharge des vĂ©hicules Ă©lectriques. En Ă©change, les propriĂ©taires de voitures Ă©lectriques souscrivent Ă  un abonnement. Elle rĂ©alise en septembre 2022 une levĂ©e de fonds de 240 millions d'euros. Selon le DG de la sociĂ©tĂ©, « plus de 6 000 copropriĂ©tĂ©s ont validĂ© notre solution »[122].

Selon l’Association française des opĂ©rateurs de recharge (AFOR), Ă  fin mars 2023, plus de 23 % des places de parking en copropriĂ©tĂ©s en France ont fait l’objet d’un vote en assemblĂ©e de copropriĂ©tĂ© visant Ă  choisir un opĂ©rateur de l’AFOR, en progression de 42 % en un an, soit 1 505 241 places de parking. L’infrastructure collective a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© installĂ©e pour permettre le raccordement de 421 302 places de parking, en progression de 102 % en un an ; les dĂ©tenteurs de ces places peuvent bĂ©nĂ©ficier d’une borne de recharge sur leur emplacement de parking en moins de quatre semaines en s’adressant directement Ă  l’opĂ©rateur retenu par la copropriĂ©tĂ©. Le nombre de bornes de recharge dĂ©jĂ  installĂ©es par les opĂ©rateurs sur des infrastructures de recharge s'Ă©lève Ă  9 724, en progression de 84 % en un an[123] - [124].

Parking d'entreprise

Les entreprises souhaitant véhiculer une image éthique de respect de l'environnement ont tout intérêt à proposer à leur personnel et visiteurs des services de recharge pour véhicules électriques sur leur parking. Installées sur le parking (intérieur ou extérieur) de l'entreprise, les bornes peuvent être libre d'utilisation ou nécessiter une identification préalable de l'usager. Il est aussi possible d'installer un système de gestion de l'énergie fournie par la station selon le nombre de véhicules en charge ou la consommation d'énergie sur le site[125].

L'alimentation d'une station est possible grâce à un coffret de distribution. Le système est raccordé au tableau général basse tension de l'établissement.

Parking de flotte d'entreprise ou d'administration

Les entreprises peuvent privilégier une solution électrique pour leur flotte de véhicules. Le succès de ce type d'installation passe par une gestion efficace de la station de recharge[66].

La gestion de la station peut se faire par un système d'identification par carte, clé ou badge. Chaque système est personnalisable et interne à l'entreprise.

Les bornes sur pied sont alimentées par un coffret de distribution / gestion, lui-même alimenté par le tableau général basse tension de l'entreprise.

Parce que les besoins de véhicules de flotte d'entreprise ne sont pas toujours prévisibles, il est aussi possible et conseillé d'installer quelques bornes de recharge rapide. Ainsi pour toute mission non planifiée, panne sur un autre véhicule, etc., un véhicule disponible peut prendre le relais. Avec la borne de recharge rapide, 80 % de la batterie pourra être rechargée en 15 minutes. La recharge rapide est particulièrement adaptée aux stations de flotte nécessitant une disponibilité permanente : taxis, ambulances, etc.

La puissance d'une telle solution est de 50 kW (soit la puissance de deuxà cinq bornes de type standard). Dans le cadre d'une utilisation de ce type de recharge, il est indispensable d'adopter une stratégie de gestion de l'énergie.

Voiries municipales

Toyota i-road Ă  Grenoble en 2014.

Certaines bornes sont intégrées directement sur les voiries[126] - [127] - [128], le long d'un trottoir par exemple. Ces bornes, conçues pour un environnement urbain sont résistantes aux intempéries et risques de vandalisme. Elles contiennent le système complet : recharge, identification (par carte RFID) et gestion à distance. Elles intègrent de même le système de paiement, une interface monétique est disponible pour un règlement souple par carte bancaire ou monnaie, comme dans le cadre d'un horodateur classique.

L'alimentation des bornes est assurée par un coffret de distribution. Ce dernier est relié au service de supervision.

Parkings en ouvrage

Les parkings en ouvrage comprennent parkings souterrains et parkings en hauteur gérés par un concessionnaire. Les bornes disponibles dans cet environnement sont murales ou sur pied. L'accès aux clients est possible comme pour un parking « classique » : par carte d'abonnement, badge ou paiement en espèce ou par carte. La borne se verrouille jusqu'au retour de l'utilisateur.

Parking de centres commerciaux

Des bornes de recharge sont installées sur les parking de centres commerciaux[129], hôtels[130] : le déploiement de véhicules électriques nécessite pour les usagers la certitude de trouver des solutions de recharge tout au long de leur journée, sur leur trajet habituel. L'installation de stations de recharge est un élément primordial pour les commerçants[131], hôtels, cinémas, etc. et permet une fidélisation de leur clientèle.

Le , Leclerc, Lidl, Système U et Casino, Ă  traverssa filiale Green Yellow, ont signĂ© le « pacte 100 000 bornes » proposĂ© par les ministres de l'Écologie et des Transports. Auchan et Carrefour ne l'ont pas signĂ© ; Auchan exploite cependant dĂ©jĂ  105 bornes sur les parkings de ses magasins. Les magasins U, qui en ont dĂ©jĂ  250, se sont engagĂ©s sur 2 000 bornes. Leclerc vise 5 000 bornes dans les deux ans, et 10 000 en 2025. Green Yellow a dĂ©ployĂ© des stations sur les parkings de 30 sites hypermarchĂ© Casino, soit 360 points de recharge, et s'est engagĂ©e sur 1 500 bornes d'ici Ă  2022. Au total, la FĂ©dĂ©ration du commerce et de la distribution compte aujourd'hui 6 000 bornes installĂ©es. Jusqu'ici, les enseignes offrent l'Ă©lectricitĂ© distribuĂ©e par les bornes en place, jusqu'Ă  prĂ©sent relativement peu utilisĂ©es, la considĂ©rant comme un produit d'appel qui entretient la frĂ©quentation ; Auchan facture les recharges, Ă  prix coĂ»tant comme l'essence des stations-service des hypermarchĂ©s qu'elles vont remplacer[132]. En mars 2021, Carrefour annonce que tous ses hypermarchĂ©s seront dotĂ©s de bornes de recharge pour vĂ©hicules Ă©lectriques et hybrides d'ici 2023, grâce Ă  un partenariat avec Meridiam. Le nombre de points de recharge sur les parkings de ses hypermarchĂ©s français passera ainsi de 70 Ă  2000, dont 44 % de 22 kW et 56 % de 50 Ă  350 kW. Dans un second temps, Carrefour envisage de dĂ©ployer des bornes pour ses magasins franchisĂ©s et ses supermarchĂ©s Carrefour Market[133].

L'accès à ces bornes peut varier selon la politique de l'établissement : les usagers peuvent avoir un accès libre et gratuit, l'accès peut être contrôlé et non nominatif (système de carte, clé ou badge) ou l'accès peut être contrôlé, nominatif (carte RFID ou abonnement).

L'alimentation de ce type de borne se fait à partir d'un ou plusieurs circuits du tableau général basse tension de l'établissement.

La gestion de l'énergie déployée par la station de recharge peut être effectuée par un superviseur sur un logiciel de gestion technique et commerciale, en communication avec les bornes sur pied.

Stations-services

Installation SUDI de modules photovoltaïques intégrés dans une ombrière, en 2010.

Les constructeurs d'automobiles ont investi dans des réseaux de stations de recharge : Tesla a été pionnier, déployant ses « superchargeurs » en Europe dès 2013 et totalisant 600 stations en Europe en 2020, dont 81 en France (près de 700 points de charge). Tesla compte aussi 600 partenaires en France (surtout hôtels et restaurants), qu'il a équipés de bornes moins puissantes. Les constructeurs allemands, BMW, Daimler, Volkswagen (pour Audi et Porsche au départ) et l'américain Ford se sont regroupés fin 2017 pour créer le réseau Ionity de bornes rapides sur autoroute en Europe ; ils ont été rejoints en 2019 par Hyundai-Kia. Ionity revendique 287 stations opérationnelles en Europe et 60 en construction en ; en France, Ionity compte 46 stations (200 bornes). Plusieurs constructeurs (Renault, Nissan, BMW et VW) ont participé au projet Corri-Door de bornes sur autoroutes en France, piloté depuis 2015 par EDF, via sa filiale Izivia, mais celle-ci a fermé la grande majorité de ses bornes au printemps 2020. Compte tenu de leur coût (entre 500.000 et 1 million d'euros, selon Ionity), ces stations de recharge ultrarapides restent, de fait, longues à rentabiliser[134].

En France, le dĂ©veloppement de la mobilitĂ© Ă©lectrique va bouleverser le modèle Ă©conomique des 11 000 stations-service françaises. Une Ă©tude du cabinet Colombus Consulting prĂ©voit que la consommation de carburants devrait baisser d'environ un tiers d'ici Ă  2035. Les grandes surfaces, qui reprĂ©sentent la moitiĂ© des stations en 2020, n'auront guère de mal Ă  s'adapter, car les carburants constituent un produit d'appel aux marges extrĂŞmement faibles ; elles ont d'ailleurs dĂ©jĂ  installĂ© de nombreuses bornes. Sur les grands axes routiers et les autoroutes, Total, Shell et les autres pĂ©troliers prennent le risque d'investir massivement dans des bornes ultrarapides onĂ©reuses (plus de 100 000 € par pièce), qui seront difficiles Ă  rentabiliser si elles ne sont pas massivement utilisĂ©es. L'avenir paraĂ®t beaucoup plus sombre pour les 6 000 stations-service indĂ©pendantes implantĂ©es sur le rĂ©seau routier secondaire, en particulier dans les zones rurales : directement concurrencĂ©es par la recharge Ă  domicile et sur le lieu de travail, ainsi que par la recharge d'opportunitĂ© sur les parkings des supermarchĂ©s ou des restaurants, elles sont menacĂ©es de disparition, alors que leur nombre a dĂ©jĂ  reculĂ© de 7,5 pour 100 km2 en 1980 Ă  2 en 2020[135].

Le projet Gridserve prévoit la mise en place au Royaume-Uni d’un réseau national de 100 stations de recharge sous forme de stations-services entièrement dédiées aux véhicules électriques. Des ombrières photovoltaïques, complétées par du stockage stationnaire, produiront l'électricité. La station comprendra un supermarché, un café et un espace wi-fi. Subventionné par le fonds Innovate UK à hauteur de 4,86 millions de livres (5,5 millions €), ce projet est prévu pour s'achever en 2025[136].

Une Ă©tude sur le dĂ©veloppement des bornes de recharge rapide sur les aires d’autoroute, publiĂ©e en juillet 2021 par RTE et Enedis, mesure les impacts techniques et financiers de la charge sur autoroute jusqu'en 2035, alors que l’ensemble des aires de service devront ĂŞtre Ă©quipĂ©es de bornes de recharge haute puissance d’ici au . Elle estime que la somme des puissances appelĂ©es sur l’ensemble des aires Ă©quipĂ©es pourrait atteindre entre 2 et GW en 2035 ; sur les aires les plus sollicitĂ©es, dotĂ©es de 200 points de charge, le pic de puissance pourrait atteindre jusqu’à 40 MW. Leur consommation reprĂ©sentera moins de 0,7 % de la consommation d’électricitĂ© nationale. L’investissement se situera entre 300 et 600 millions d’euros d’ici 2035, soit entre 0,3 et 0,6 % des investissements planifiĂ©s par les deux gestionnaires de rĂ©seaux sur la pĂ©riode. Enedis et RTE rappellent que 12 Ă  24 mois sont nĂ©cessaires pour raccorder une station de charge haute puissance, de la rĂ©alisation des Ă©tudes et l’obtention des autorisations administratives jusqu’aux travaux de raccordement[137] - [138].

Concessions automobiles

Renault annonce le 10 octobre 2022 la constitution d'un réseau de recharge pour voitures électriques par sa filiale de services de mobilité Mobilize. L'objectif est de construire 200 stations dans quatre pays européens d'ici à 2024, dont 90 en France ; ces stations seront installées dans des concessions Renault situées à moins de cinq minutes d'une sortie d'autoroute ou d'une voie rapide[139].

Parking de station d'autopartage

L'autopartage est en place avec les véhicules électriques dans plusieurs projets expérimentaux en Europe[140]. Les bornes disponibles sont à l'extérieur et de forte puissance pour permettre l'accessibilité aux véhicules à tout moment. Les bornes sont reliées à un serveur afin d'indiquer la disponibilité des véhicules aux utilisateurs (par SMS ou connexion internet).

Les usagers s'identifient à la borne par un badge ou une carte RFID, leur accès est autorisé seulement en cas de réservation préalable.

Infrastructures de recharge

Statistiques mondiales

Selon l'Agence internationale de l'Ă©nergie, le nombre de points de charge accessibles au public approchait 1,8 million dans le monde fin 2021, dont un tiers de chargeurs rapides. La progression du parc a Ă©tĂ© de 37 % en 2021, contre 45 % en 2020 ; le nombre de chargeurs rapides a progressĂ© de 48 % contre 43 % en 2020. Près de 500 000 chargeurs ont Ă©tĂ© installĂ©s en 2021. La Chine compte 85 % des points de charge rapides et 55 % des points de charge lents accessibles au public dans le monde. Elle dispose de 680 000 chargeurs lents (+35 %) fin 2021 contre 300 000 en Europe, 92 000 aux États-Unis (+12 %) et 90 000 en CorĂ©e du sud (+70 %). Le nombre de chargeurs rapides (>22 kW) atteint 470 000 fin 2021 en Chine, en progression de 50 % contre 44 % en 2020 ; ils reprĂ©sentent plus de 40 % des points de charge accessibles au public. L'Europe en compte 50 000 (+30 %), les États-Unis 22 000, dont près de 60 % sont des superchargeurs de Tesla, et la CorĂ©e du sud 15 000 (+50 %)[141].

L'AIE estimait le nombre de points de charge accessibles au public fin 2020 à 1,3 million dans le monde, dont 30 % de bornes de recharge rapide. Les installations de points de charge publics ont progressé de 45 % après +85 % en 2019, les confinements en réaction à la pandémie de Covid-19 ayant ralenti les travaux. La Chine reste largement en tête, avec des installations en progression de 65 % pour les chargeurs lents et de 44 % pour les chargeurs rapides. Le grand nombre de points de charge accessibles au public en Chine s'explique en partie par la rareté relative des possibilités de charge privée[142].

En Europe, la directive sur l'infrastructure pour carburants alternatifs (AFID) recommande aux pays membres un objectif d'un points de charge accessibles au public pour dix véhicules électriques, soit 10 %[143]. En 2020, cet objectif n'est pas atteint, le taux étant de 9 % ; les Pays-Bas sont à 22 % et l'Italie à 13 % ; la France est à 9 %. Les pays où la voiture électrique a la plus forte pénétration tendent à avoir les taux d'équipements en points de charge publics les plus bas : 3 % en Norvège et en Islande, 5 % au Danemark, car dans ces pays d'habitat dispersé la plupart des propriétaires de voiture électrique peuvent charger à domicile ; par contre, ces pays ont des proportions élevées de chargeurs rapides : 40 % en Islande, 31 % en Norvège, 17 % au Danemark, contre 3 % aux Pays-Bas[142].

Nombre de bornes de recharge lente (≤22 kW)
accessibles au public par pays
Pays 2010 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 % 2020
Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine-21 00046 65786 535130 508163 667301 238498 00054,0 %
Drapeau des États-Unis États-Unis48220 11528 15035 08939 60150 25864 26582 2638,9 %
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas40011 86017 78632 12032 87535 85249 32463 5866,9 %
Drapeau de la CorĂ©e du Sud CorĂ©e du Sud3211 1701 0951 09510 33322 13937 39654 3835,9 %
Drapeau de la France France-1 7009 86518 62020 15322 73627 66142 0004,6 %
Drapeau de l'Allemagne Allemagne-2 6064 58722 21322 21323 11234 20337 2134,0 %
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni-7 1828 17411 49713 06214 73222 35927 2223,0 %
Drapeau du Japon Japon-8 64016 12017 26021 50722 28722 53621 9162,4 %
Drapeau de l'Italie Italie-1 3501 6792 2982 4242 8608 31212 1501,3 %
Drapeau de la Norvège Norvège2 8005 1855 1857 0408 2929 33310 33711 6771,3 %
Drapeau du Canada Canada-2 2663 3613 9005 1687 1007 97610 9361,2 %
Drapeau de la Suède Suède-1 0651 2511 7372 5763 2374 0368 8041,0 %
Drapeau de la Belgique Belgique-5591 3351 4851 4932 7166 0708 0060,9 %
Drapeau de la Suisse Suisse-1 3003 3993 4603 4604 4225 4146 6760,7 %
Drapeau de l'Espagne Espagne-8001 3783 3124 3124 4104 5006 0450,7 %
Drapeau de la Finlande Finlande-3577067067067061 7863 8700,4 %
Drapeau du Danemark Danemark-8131 0432 1142 1142 1702 2442 6990,3 %
Drapeau du Portugal Portugal-1 1781 2381 2541 4521 6021 6022 1540,2 %
Drapeau du Mexique Mexique-ndndnd1 4861 4861 8202 1540,2 %
Drapeau de l'Australie Australie-ndndnd4366661 6791 9500,2 %
Total Europe3 20038 66661 290112 583122 306136 361187 254247 79826,9 %
Total Monde3 68290 870156 695256 314331 777405 141626 064922 216100 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[144].
Nombre de bornes de recharge rapide (>22 kW)
accessibles au public par pays
Pays 2010 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 % 2020
Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine-9 00012 10154 88983 395111 333214 670309 00080,1 %
Drapeau des États-Unis États-Unis602 5183 5243 0793 4364 24213 09316 7184,3 %
Drapeau de la CorĂ©e du Sud CorĂ©e du Sud-2373419193 3435 2137 3969 8052,5 %
Drapeau du Japon Japon3122 8775 9717 0617 2557 6847 8587 9392,1 %
Drapeau de l'Allemagne Allemagne-2404711 6881 8013 3525 0887 4561,9 %
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni-5241 0661 7632 1792 6924 7356 2481,6 %
Drapeau de la Norvège Norvège-2003285019171 2263 9705 2991,4 %
Drapeau de la France France-1275809981 0311 3962 0404 0451,0 %
Drapeau du Canada Canada-55631356738409752 2580,6 %
Drapeau de l'Espagne Espagne-1092432325966181 0032 1200,5 %
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas-1212224044078198292 0470,5 %
Drapeau de la Suède Suède-1 0651 2511 7377889021 0301 6080,4 %
Drapeau de l'Italie Italie-10701663935738641 2310,3 %
Drapeau de la Suisse Suisse-992072785036527861 1580,3 %
Total Europe-2 8335 5919 33011 02815 75724 71438 2629,9 %
Total Monde31215 00127 59675 443109 350145 461269 489385 678100 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[144].

Selon l'AIE, le nombre de points de charge atteignait 7,3 millions dans le monde fin 2019, dont 6,5 millions d'Ă©quipements individuels contre 850 000 bornes publiques (12 % du total), en progression de 60 %, la plus forte augmentation depuis trois ans. La Chine dĂ©tient 60 % du parc mondial et plus de 80 % des bornes Ă  recharge rapide. L'Union europĂ©enne recense 165 000 points de recharges publics. L'Allemagne entend Ă©quiper ses quelque 15 000 stations-service d'un point de charge et vise le million d'unitĂ©s en 2030 ; en France, environ 100 000 bornes supplĂ©mentaires doivent s'ajouter aux 26 000 existantes d'ici Ă  la fin 2021[145].

Union européenne

Selon l'association des constructeurs europĂ©ens (ACEA), l'Europe comptait en 2018 moins de 145 000 points de recharge disponibles, alors que 2,8 millions seront nĂ©cessaires d'ici Ă  2030[146].

En 2018, 28 % des bornes de recharge publiques en Europe sont situĂ©es aux Pays-Bas, soit 32 875 au total. Il s’agit de loin du rĂ©seau le plus dense du continent et probablement du monde. L’Allemagne figure au 2e rang avec 25 241 bornes publiques, suivie de la France (16 311) et de la Grande-Bretagne (14 256). Les fabricants et installateurs locaux de solutions de charge profitent largement de ces soutiens : les quatre sociĂ©tĂ©s nĂ©erlandaises spĂ©cialisĂ©es dans ce domaine (NewMotion, Allego, EV-Box et Fastned) figurent au top du palmarès des exploitants europĂ©ens de bornes de recharge[147].

L'observatoire europĂ©en des carburants alternatifs (EAFO) comptabilise fin 2020 seulement 225 000 bornes publiques en Europe, dont les deux tiers concentrĂ©s dans trois pays : Pays-Bas (63 000), France (43 000) et Allemagne (42 000). De plus ces chiffres ne tiennent pas compte de l'Ă©tat du rĂ©seau : selon une Ă©tude de l'Afirev (Association française pour l'itinĂ©rance de la recharge Ă©lectrique des vĂ©hicules) datant d'octobre 2020, une borne sur quatre en France est indisponible 99 % du temps. L'association des constructeurs automobiles europĂ©ens (ACEA), l'ONG Transport et Environnement, et le reprĂ©sentant des consommateurs BEUC, se sont associĂ©s pour demander en fĂ©vrier 2021 Ă  la Commission europĂ©enne de mettre en place des objectifs contraignants en matière d'infrastructures de recharge pour vĂ©hicules Ă©lectriques en Europe : 1 million de bornes en 2024 et 3 millions en 2029. Ces associations ne font pas de suggestion pour financer les infrastructures prĂ©conisĂ©es. Or Eureletric, qui regroupe des acteurs europĂ©ens de l'Ă©lectricitĂ©, et le cabinet Ernst & Young ont calculĂ© que, pour passer de 250 000 Ă  3 millions de bornes, il faudrait investir au total 80 milliards €[148].

Selon l'ACEA, trois pays concentraient a eux seuls 70 % des bornes publiques d'Europe fin 2020 : les Pays-Bas (66 665 bornes), la France (45 751 bornes) et l'Allemagne (44 538 bornes). L'Italie en comptait 13 073, la Suède 10 370[149].

Fin 2022, l'Union europĂ©enne compte 450 478 points de recharge accessibles au public, dont plus de 60 % dans les trois pays les mieux Ă©quipĂ©s : Pays-Bas (111 821), France (83 317) et Allemagne (82 609). Au 4e rang se trouve l'Italie (30 787), suivie de l'Espagne (29 539) En nombre de bornes de recharge rapides, l'Allemagne arrive en tĂŞte : 12 833 points de recharge, suivie de la France (8 220), l'Espagne (5 013), l'Italie (3 295) et les Pays-Bas (2 754)[150].

En mai 2023, l'Union europĂ©enne compte 510 000 points de recharge ouverts au public, dont 63 % dans les trois pays les mieux Ă©quipĂ©s : Pays-Bas, France et Allemagne[92].

France

Le 4 mai 2023, la France atteint son objectif de 100 000 bornes de recharge, avec 16 mois de retard. Le rythme d'installations est passĂ© de 3 000 Ă  5 000 bornes par an avant 2020 Ă  3 000 Ă  4 000 par mois en 2023. La France dispose du deuxième plus vaste rĂ©seau public en Europe, derrière les Pays-Bas (125 000 points) mais devant l'Allemagne (85 000 bornes). Emmanuel Macron a fixĂ© un nouvel objectif : 400 000 bornes en 2030. Plus d'un tiers des bornes françaises sont implantĂ©es dans des commerces, un peu moins d'un tiers dans des parkings publics et un quart en voirie, le solde dans les entreprises. Les bornes de puissance Ă©gale ou supĂ©rieure Ă  150 kW reprĂ©sentent fin mars 6 % du parc, contre 86 % pour celles d'une puissance infĂ©rieure ou Ă©gale Ă  22 kW. Selon l'Avere, seulement 13,6 sessions de recharge par borne ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es sur l'ensemble du rĂ©seau public en mars 2023, soit moins d'une utilisation tous les deux jours en moyenne[151].

Au 31 dĂ©cembre 2022, la France comptait 82 107 points de recharge ouverts au public, soit + 53 % en un an. En 2022, 8 472 stations contenant 28 840 points de recharge ouverts au public ont Ă©tĂ© installĂ©es. La rĂ©gion ĂŽle-de-France possède 15 667 points de recharge, devant Auvergne-RhĂ´ne-Alpes (9 859) et l'Occitanie (8 264). Ces points de recharge sont situĂ©s Ă  36 % sur des sites commerciaux, Ă  35 % sur des parkings, Ă  24 % sur la voirie, Ă  4 % sur des sites d'entreprises et pour 1 % sur d'autres sites. Leur puissance est infĂ©rieure Ă  7,4 kW dans 35 % des cas, 53 % se situent entre 7,4 et 22 kW et 12 % dĂ©passent 22 kW. Le nombre moyen de sessions de recharge par point de recharge et par mois est passĂ© de moins de huit en Ă  15 en . Le taux de disponibilitĂ© varie entre 76 % pour les bornes les plus puissantes (>150 kW) et 85 % pour les moins puissantes[152].

Selon Enedis, la France a passĂ© en juin 2022 le cap du million de points de recharge pour les vĂ©hicules Ă©lectriques ; ce nombre de points raccordĂ©s au rĂ©seau a doublĂ© entre fin 2020 et le printemps 2022. Parmi ceux-ci, 434 000 points sont situĂ©s chez les particuliers, 89 % des conducteurs d’électriques faisant la recharge principale de leur voiture Ă  domicile, et 516 000 points sont installĂ©s dans les entreprises. Environ 60 000 points de recharge, soit 6 %, sont accessibles au public[153].

Bornes de recharge accessibles au public en France[154]
Année points de recharge public
20121 800
20135 300
20148 600
201510 161
201614 799
201720 048
201824 808
201928 537
202032 736
202153 667
202282 107
mai 2023100 000[151]

L'Avere France publie des données sur l'utilisation des points de recharge : en , les utilisateurs ont effectué en moyenne 14 sessions de recharge sur l’ensemble du mois, soit seulement une tous les deux jours, contre sept sessions par mois en , ce qui témoigne du développement de la mobilité électrique, d'autant plus qu'en un an le nombre de points a augmenté de 53 %. Le taux de disponibilité des bornes est de 82 %, justifiant les critiques fréquentes sur le taux de pannes trop élevé[155].

La France compte en 2022 de nombreuses start-ups spĂ©cialisĂ©es dans la recharge : Electra, spĂ©cialisĂ©e dans la recharge ultrarapide dans les zones denses, a levĂ© 160 millions d'euros en 2022 ; Bump, qui propose une solution de recharge pour les professionnels (autopartage, logistique, etc) et installe des points de charge chez les propriĂ©taires fonciers, a levĂ© 60 millions d'euros ; ZePlug, qui installe Ă  ses frais une infrastructure de recharge dans les copropriĂ©tĂ©s, vient de rĂ©unir un tour de table de 240 millions d'euros ; Stations-e, qui installe, exploite et gère la maintenance des stations de recharge dans les territoires pĂ©riurbains, a levĂ© 30 millions d'euros en 2021 ; Yespark simplifie la location longue durĂ©e de parking ; Mob Energy a crĂ©Ă© un robot chargeur mobile baptisĂ© « Charles » capable de faire de la recharge sur les parkings ; WattPark, le « Airbnb de la recharge », met en relation les dĂ©tenteurs de bornes et les conducteurs de vĂ©hicules Ă©lectriques ; NW Groupe, qui fournit des capacitĂ©s de stockage rĂ©parties sur le territoire, a installĂ© 275 stations J Box d'une capacitĂ© totale de 344 MW depuis 2010, et a levĂ© 300 millions d'euros en 2022[156].

Au 31/12/2021, la France comptait 53 667 points de recharge ouverts au public contre 32 736 points un an plus tĂ´t. La progression atteint +64 % ; plus de 21 000 points de charge supplĂ©mentaires ont Ă©tĂ© installĂ©s en un an alors que le rythme Ă©tait de 4 000 par an les trois annĂ©es prĂ©cĂ©dentes. La rĂ©gion ĂŽle-de-France possède 10 113 points de recharge, devant Auvergne-RhĂ´ne-Alpes (5 937) et la Nouvelle-Aquitaine (5 453). 38 % des points de recharge se situent dans les parkings, 34 % dans les rues, 26 % dĂ©pendent des commerces et 2 % des entreprises. 36 % des bornes ont une puissance infĂ©rieure Ă  7,4 kW, 55 % sont entre 7,4 et 22 kW et 9 % dĂ©passent 22 kW[157] - [154].

En France, 88 % des propriétaires de véhicules 100 % électrique ou hybrides rechargeables sondés par Enedis au début de 2021 n'utilisent jamais ou presque jamais les bornes de recharge publiques. Les voitures électriques sont préférentiellement (81 %) rechargées aux horaires de nuit entre 18 h et 7 h le matin. Ces recharges nocturnes se font préférentiellement à domicile. Les propriétaires de véhicules électriques qui vivent dans une maison sont 89 % à les recharger chez eux, cette part tombant à 54 % pour ceux qui vivent dans un immeuble[158]. La recharge sur le lieu de travail est le mode de recharge principal pour 5 % des personnes vivant en maison individuelle et pour 16 % de celles habitant un immeuble. L'utilisation préférentielle de bornes de recharge publiques est pratiquée par 5 % des personnes vivant en maison individuelle et 26 % de celles habitant un immeuble[159].

Selon le ministère de la Transition Ă©cologique, 43 700 bornes de recharge ouvertes au public sont rĂ©pertoriĂ©es en France en juillet 2021, dont 2 700 bornes Ă  haute puissance (entre 50 kW et 150 kW) et 1 100 bornes Ă  très haute puissance (plus de 150 kW), soit 11 000 bornes de plus qu'Ă  la fin de 2020. Le pays compte aussi 568 000 bornes privĂ©es, dans les parkings des entreprises, des copropriĂ©tĂ©s ou chez les particuliers. Selon le ministère, 164 des 415 aires d'autoroutes sont dĂ©jĂ  Ă©quipĂ©es, et la moitiĂ© des aires du rĂ©seau concĂ©dĂ© seront Ă©quipĂ©es fin 2022[149].

En , la mĂ©tropole du Grand Paris choisit la groupement industriel « MĂ©tropolis Â» pour dĂ©ployer un rĂ©seau de 3084 bornes de recharge, dont 2582 sur les emplacements ex-Autolib et 502 nouveaux sites. Le dĂ©ploiement doit commencer durant l'Ă©tĂ© 2020 et s'achever mi-2022[160].

Le , Izivia (ex Sodetrel) coupe de manière définitive 189 bornes de recharge rapide sur 217. Ces bornes composaient le maillage principal des recharges rapides sur autoroute en France. Izivia et le fabricant de ces bornes, EVBox, se rejettent mutuellement la responsabilité des nombreux incidents techniques qui ont motivé cet abandon[161].

Fin 2019, le baromètre Avere-France/Gireve dĂ©nombre 28 666 points de recharge, en progression de 15 %, pour 213 000 vĂ©hicules lĂ©gers Ă©lectriques en circulation, soit presque un point de recharge pour sept voitures. Les rĂ©gions les mieux dotĂ©es sont l’Île-de-France : 4 051 bornes, l'Occitanie : environ 3 400 bornes, Auvergne-RhĂ´ne-Alpes : 3 152 bornes et la Nouvelle-Aquitaine : 3 143 bornes[162].

En , la France compte 27 661 points de recharge ouverts au public, pour près de 200 000 vĂ©hicules Ă©lectriques en circulation, soit une borne pour 7,2 vĂ©hicules Ă©lectriques (la recommandation europĂ©enne prĂ©conise un taux d'un pour 10) ; mais il reste des zones blanches, comme la Haute-Loire ou la Corse, et les utilisateurs dĂ©plorent surtout la piètre qualitĂ© du rĂ©seau : bornes non branchĂ©es, dĂ©fectueuses, incompatibles avec la voiture, ainsi que la multiplicitĂ© des opĂ©rateurs, qui entraĂ®ne des tarifs variables et souvent obscurs. Par ailleurs, le pays compte 120 000 points de recharge en entreprise et 92 000 chez les particuliers ; au total, 212 000 points de recharge sont installĂ©s[146]. Le principal point noir concerne les copropriĂ©tĂ©s : installer une borne Ă  domicile reste un parcours du combattant pour les 44 % de Français vivant dans des logements collectifs. Depuis 2014, en vertu du droit Ă  la prise, les assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales de copropriĂ©taires ne peuvent s'opposer Ă  la pose d'une borne dans le parking d'un immeuble, mais elles doivent nĂ©anmoins ĂŞtre informĂ©es ;compte tenu des dĂ©lais de convocation des assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales, cela peut parfois prendre plus d'un an. La loi d'orientation des mobilitĂ©s (LOM) impose un prĂ©-câblage sur au moins 10 % des places dans les constructions neuves, mais le problème reste entier dans les immeubles anciens, la LOM se contentant de les obliger Ă  faire passer le sujet en assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale avant 2023. Le dispositif Advenir, pilotĂ© par l'Avere-France, a Ă©tĂ© ouvert dĂ©but juillet aux copropriĂ©tĂ©s, Ă  hauteur de 50 % du coĂ»t ; l'Avere-France compte Ă©quiper 3 000 copropriĂ©tĂ©s d'ici 2022[163].

Avec 22 308 bornes accessibles Ă  tous, rĂ©parties sur 8 320 stations ouvertes au public, la France comptait au un point de recharge accessible Ă  tous pour 5,7 vĂ©hicules Ă©lectriques en circulation (6,8 en comptant les voitures hybrides rechargeables). Ce taux est jugĂ© satisfaisant par l'Avere-France, qui pointe cependant l'inĂ©galitĂ© de la rĂ©partition gĂ©ographique et le nombre insuffisant de bornes de recharge rapide. Quant Ă  la recharge privĂ©e, elle comprend 58 000 points de recharge installĂ©s Ă  domicile et 79 000 points de recharge dans les entreprises, pour les 127 000 vĂ©hicules Ă©lectriques et 25 000 voitures hybrides rechargeables en circulation ; plus de 90 % des recharges se font Ă  domicile ou sur le lieu de travail, l'utilisation des bornes publiques reste occasionnelle. La principale difficultĂ© concerne les copropriĂ©tĂ©s : depuis l'instauration en 2014 du droit Ă  la prise, les assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales de copropriĂ©taires ne peuvent plus s'opposer Ă  la pose de prises de recharge, mais elles doivent ĂŞtre informĂ©es, ce qui introduit des dĂ©lais pĂ©nalisants[164].

Dans une prĂ©sentation devant la commission des affaires Ă©conomiques de l'AssemblĂ©e nationale, l'Avere-France a annoncĂ© une prĂ©vision de 45 000 bornes en 2020[165].

Le rĂ©seau « MĂ©tropolis Â» de la MĂ©tropole du Grand Paris (hors Capitale) met en service ses premières bornes en Ă  Rueil-Malmaison. Il prĂ©voit 5 000 points de recharge d’ici 2022 dans les 130 communes de la mĂ©tropole[166].

Total annonce son objectif de 150 000 points de recharge en Europe Ă  l’horizon 2025, dont 500 stations Ă  fin 2022 Ă©quipĂ©es de bornes haute puissance 175 KW ; en France, 300 de ces stations Ă  bornes ultra-rapides seront dĂ©ployĂ©es le long du rĂ©seau routier national, autoroutes comprises, avec une station tous les 150 kilomètres, et le reste en zone urbaine[167].

Un décret de février 2021 fixe l'objectif d'équiper de bornes de recharge rapide les 440 stations d'autoroutes françaises au plus tard le , et y consacre une enveloppe de 100 millions € dans le cadre du programme Advenir. Fin mars 2022, 64 % des aires d'autoroutes sont raccordées ou en cours de raccordement, contre 18 % un an auparavant[27].

Engie lance en juin 2023 sa nouvelle marque dĂ©diĂ©e Ă  la mobilitĂ© Ă©lectrique, Engie Vianeo, qui compte installer 11 000 points de recharge d’ici 2025[168].

Pays-Bas

Le gouvernement nĂ©erlandais a dĂ©cidĂ© que tous les nouveaux vĂ©hicules mis sur le marchĂ© après 2030 devront ĂŞtre « zĂ©ro Ă©mission ». Il vise 900 000 points de recharge Ă  cet horizon, dont la moitiĂ© en rĂ©seaux publics. Les Pays-Bas sont dans une situation particulière, car l'habitat individuel reprĂ©sente moins de 15 % des logements dans le pays (contre près de 40 % en France). Les NĂ©erlandais rechargent donc peu dans leurs garages et beaucoup dans les rĂ©seaux publics, qui assurent la moitiĂ© des rechargements ; le rĂ©seau nĂ©erlandais reprĂ©sente Ă  lui seul un quart des bornes publiques en service dans l'Union europĂ©enne. Total annonce le avoir signĂ© avec la rĂ©gion mĂ©tropolitaine d'Amsterdam le « plus grand marchĂ© public de recharge pour vĂ©hicules Ă©lectriques en Europe » pour installer et exploiter jusqu'Ă  20 000 bornes de recharge publiques[169].

Suisse

La Suisse souhaitant atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, l'électrification du transport routier y joue un rôle important. La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a rencontré des représentants cantonaux, communaux, des industries automobile et électrique ainsi que du secteur immobilier, afin de discuter "d’objectifs plus ambitieux" pour les véhicules électriques et les infrastructures, mais rien n’a encore été décidé[170].

Les fournisseurs d'électricité jouent ici un rôle prépondérant en soutenant des projets de bornes de recharge publiques et à domicile : Romande Energie propose à ses clients des solutions pour l'installation de bornes de recharge à leur domicile, y compris pour les locataires[171] et le fournisseur d'énergie Viteos propose à ses clients des solutions pour l'installation de bornes garanties 100 % alimentées en énergie renouvelable[172].

Belgique

En septembre 2022, Engie annonce un programme d'installation de 2 800 stations de recharge dans les rĂ©gions flamandes d’Anvers, Limbourg et en Flandre Occidentale en deux ans (5 600 points de charge)[173].

Luxembourg

Bornes Chargy au parc relais d'Howald, près de la gare éponyme au sud de Luxembourg-Ville.

Le Luxembourg a mis en place en 2016 un projet de réseau national de bornes de recharge nommé Chargy qui doit compter d'ici 2021 800 bornes (sur la voie publique ou en parc relais), chacune pouvant recharger deux voitures à la fois ; en , 277 bornes ont été installées[174] - [175].

Le système est toutefois critiqué pour des pannes ou la recharge jugée trop lente par les utilisateurs[176].

En , le déploiement de 88 bornes de recharge rapide SuperChargy sur 19 stations est annoncé d'ici 2023, la première station équipée est inaugurée le ; en parallèle, le réseau de bornes classiques atteint les 600 unités dont 460 sur la voie publique[177].

Stations de recharge en Europe

L'Europe compte en 2018 environ 145 000 points de recharge disponibles[146].


Source: EAFO and Ricardo elaboration 2021/0223 (COD) Proposal for a REGULATION OF THE EUROPEAN PARLIAMENT AND OF THE COUNCIL on the deployment of alternative fuels infrastructure, and repealing Directive 2014/94/EU of the European Parliament and of the Council


Une enquête menée en 2018 par Transport et Environnement (T&E), ONG qui fédère 58 associations européennes actives dans la défense de l’environnement et la promotion des mobilités « durables », révèle que seulement 5 % des recharges de batteries se font sur des bornes publiques et que le réseau européen compte déjà un point de charge pour cinq voitures électriques, soit bien plus que la recommandation européenne d’un pour dix ; en Norvège, pays le plus avancé dans l’électrification du parc automobile, la proportion d’usagers de VE, utilisant quotidiennement une borne de charge publique, était de 10 % en 2014, mais elle a chuté à seulement 2 % en 2017 ; moins de 15 % des conducteurs utilisent une borne au moins une fois par semaine. Le principal frein à l’adoption de l’électromobilité par les conducteurs n’est pas le manque de bornes, mais le faible nombre de modèles électriques mis sur le marché par les constructeurs. Selon T&E, l’augmentation de l’autonomie des nouveaux véhicules électriques devrait réduire, au cours des prochaines années, le rythme du développement des réseaux de bornes[178]. Il subsiste cependant un obstacle pour les automobilistes habitant en copropriété : la loi reconnaît un droit à la prise, mais 10 à 20 % des cas posent toujours problème, car lors de l’installation d’un point de charge, l’assemblée générale des copropriétaires peut légalement s’opposer dans un délai de six mois ; l'installation peut bénéficier d’aides financières : le programme gouvernemental Advenir rembourse ainsi 50 % du prix de l’installation dans la limite de 960 € ; il est également possible en France de bénéficier d’un crédit d’impôt de 30 % sur l’achat de la borne[179].

Principaux réseaux de stations de recharge

Tesla a dĂ©veloppĂ© Ă  partir de 2012 un rĂ©seau de stations de recharge dit « superchargeur » qui en a passĂ© le seuil de 2 000 stations, soit 18 000 bornes rĂ©parties dans 41 pays. En Europe, ce rĂ©seau totalise plus de 5 000 bornes rĂ©parties sur plus de 520 stations dans 29 pays. En France, il compte 640 bornes rĂ©parties dans 74 stations[180].

Le rĂ©seau de bornes de recharge de Lidl compte 402 stations de recharge dĂ©ployĂ©es sur les parkings de ses supermarchĂ©s. Il offre une puissance de 7 et 22 kW AC ou 50 kW DC, Ă  travers des connecteurs T2, Combo CCS et Chademo, selon les magasins[181].

Le consortium de constructeurs allemands Ionity (Volkswagen (marques Audi et Porsche), BMW, Daimler (Mercedes) et Ford[182]) s'est donné pour objectif d’installer 400 stations de charge ultra-rapide à travers l’Europe d’ici à fin 2019, dont une cinquantaine en France ; déployées le long des principaux axes routiers, ces stations disposeront en moyenne de six points de charge avec une puissance variant de 150 à 350 kW ; le consortium a commencé à travailler sur les 20 premières stations en 2017 et vise une centaine de déploiements en 2018[183].

En , le rĂ©seau Ionity compte dĂ©jĂ  173 stations de charge publiques. Il permet une recharge allant jusqu’à 350 kW DC[181].

Le réseau est ouvert aux utilisateurs de véhicules électriques équipés d’un connecteur au standard Combo CCS[181].

La Commission europĂ©enne a lancĂ© le projet « Corridoor » afin de doter un axe autoroutier europĂ©en nord-sud de bornes de recharge rapide pour vĂ©hicules Ă©lectriques ; pour la partie française de ce projet, elle a accordĂ© son soutien financier Ă  EDF pour installer 200 bornes en 2015, principalement sur les autoroutes de l'Est du pays. L'Europe apporte 4,5 millions d'euros sur un montant total de 10 millions d'euros[184]. En 2018, le rĂ©seau Corri-Door a enregistrĂ© une hausse de frĂ©quentation de 80 % avec 40 000 charges contre 22 500 en 2017 ; le temps moyen de charge a Ă©tĂ© de 32 minutes ; les prises CHAdeMO demeurent majoritaires (38 %), suivies de près par les prises Combo (36 %) et les 26 % restants vont Ă  la prise Type 2, majoritairement utilisĂ©e par la Renault Zoe. En partie financĂ© par la Commission EuropĂ©enne, le dĂ©ploiement d'un rĂ©seau complĂ©mentaire de 300 nouvelles bornes sur environ 60 stations dĂ©butera Ă  partir de 2020[185].

En , la partie française du réseau Corridoor compte 227 stations de recharge[181].

Gestionnaires de stations de recharge

En 2018, les groupes pĂ©troliers europĂ©ens amorcent leur diversification vers la fourniture de « carburant alternatif» Ă©lectrique : la sociĂ©tĂ© BP rachète Chargemaster, le plus important rĂ©seau de bornes de recharge installĂ© au Royaume-Uni avec plus de 6 500 bornes ; l'un de ses dirigeants avait dĂ©clarĂ© en que plus de 12 millions de vĂ©hicules Ă©lectriques circuleront en 2040 sur les routes britanniques. Shell avait auparavant signĂ© en un partenariat avec des constructeurs automobiles pour installer des systèmes de recharge ultra-rapides sur les autoroutes d'Europe, et Total a annoncĂ© son intention de financer l'installation de 300 bornes rapides en Europe[186].

En 2020, les investissements des groupes pĂ©troliers europĂ©ens continuent et s'accĂ©lèrent : Total achète le rĂ©seau Source London, jusqu’ici opĂ©rĂ© par BollorĂ©, et reprend la gestion de l’intĂ©gralitĂ© des points de charge de l'ancien rĂ©seau Autolib Ă  Paris ; le groupe opère 10 000 bornes en France, avec un objectif de 150 000 en Europe en 2025, dont 1 000 rapides. La sociĂ©tĂ© BPrachète FreeWire Technology aux États-Unis et l’IsraĂ©lien StoreDot ; le groupe espère atteindre 70 000 bornes en 2030. Shell avait absorbĂ© en 2017 la sociĂ©tĂ© Newmotion avec ses 30 000 points de charge et ses 80 000 bornes Ă  domiciles[187].

En janvier 2021, Shell signe un accord portant sur l’acquisition complète d’Ubitricity, un des leaders de la fourniture d’infrastructures de recharge, prĂ©sent au Royaume-Uni (2 700 points de recharge au Royaume-Uni, soit 13 % de part de marchĂ©), en Allemagne et en France[188].

Projet de stations poids-lourds

Le 5 juillet 2021, les sociĂ©tĂ©s Volkswagen, Daimler et Volvo prĂ©voient la crĂ©ation d'une rĂ©seau de 1 700 points de recharge poids-lourds pour un montant d'une demi milliard d'euros sur cinq annĂ©es[189].

Stations de recharge aux États-Unis et au Canada

Laddstolpe i Kanada Electric motorcycle at an AeroVironment station
Nissan Leaf recharging in Houston, Texas Toyota Priuses at public station, San Francisco
Stations de recharge aux États-Unis:

Stations de recharge au Canada

Le Canada et ses provinces ont développé un réseau de recharges électriques. Le , le premier ministre du Québec, communique le Plan d'action 2011-2020 sur les véhicules électriques (PAVE)[190].

Le Canada dispose en 2020 d'un réseau de bornes de recharge rapide de véhicules électriques d’un océan à l’autre, promu sous le terme de Transcanadienne électrique, et constitué d'une borne tous les 250 kilomètres depuis Halifax jusqu'à Victoria[191].

Le Circuit électrique se considère comme le premier réseau de bornes de recharge publiques pour véhicules électriques du Canada. Il dispose de 620 bornes de recharge publiques dans 16 régions du Québec en 2016, année où il s'étend au Québec. Suivant les bornes, la recharge se fait en 240 volts ou 400 volts[192].

Stations de recharge aux États-Unis

En , les États-Unis comptent 20 000 stations de recharge de vĂ©hicules Ă©lectriques avec 68 000 connecteurs. Ces stations sont de type « mode 2 Â» et « courant continu Â» (mode 4). Elles comprennent en 2019 10 860 bornes Ă  courant continu, soit 16 %. Ce dĂ©compte prend en compte Ă  la fois les stations de recharges publiques et privĂ©es mais non rĂ©sidentielles, qui peuvent inclure des stations de recharge d'entreprises[193].

Aux États-Unis les motos se rechargent en 2020 sur des stations de mode 2 (240 volts, courant alternatif) mais ne permettent pas une recharge depuis les bornes en courant continu ni depuis une station Tesla[194].

Le plan d’investissement massif dans les infrastructures prĂ©sentĂ© fin mars 2021 par le prĂ©sident Joe Biden allouerait 174 milliards $ (148 milliards €) au vĂ©hicule Ă©lectrique, dont en particulier 15 milliards $ pour passer Ă  500 000 bornes en 2030 contre 100 000 en 2021[195] - [196].

Le 9 juin 2022, le gouvernement fĂ©dĂ©ral amĂ©ricain dĂ©voile les plans de son programme national de recharge. Les objectifs Ă  atteindre d’ici Ă  2030 sont : 500 000 bornes au total, quatre bornes Ă  150 kW par site minimum, chaque site Ă  80 km au maximum des autres et Ă  moins de 1,5 km d’une autoroute[197].

Stations de recharge en Chine

Station de recharge de véhicules électriques dotée de trois bornes avec inscription en Caractères chinois complétée des mentions en caractères latins : State Grid et DC.

Au 31/12/2021, la Chine compte 2,617 millions de bornes de recharge, dont plus d’un tiers ont Ă©tĂ© installĂ©es en 2021, soit 936 000 nouvelles implantations (+193 %) ; 1,147 million de bornes sont gĂ©rĂ©es par des opĂ©rateurs publics. On compte environ une borne de recharge pour 3 ou 4 voitures Ă©lectriques. Ces bornes sont rĂ©parties dans 74 700 stations, soit 35 bornes par station[38].

La Chine a installĂ© 284 000 bornes publiques de recharge en 2020, soit plus que l'ensemble du rĂ©seau amĂ©ricain, selon les donnĂ©es publiĂ©es par BloombergNEF ; elle compte ainsi plus de 850 000 bornes accessibles au public, environ trois fois plus qu'en 2018 ; elle concentre ainsi les deux tiers de toutes les bornes publiques installĂ©es dans le monde. Ă€ cela s'ajoutent quelque 900 000 autres points de recharge privĂ©s, installĂ©s Ă  domicile et sur le lieu de travail, selon China Electric Vehicle Charging Infrastructure Promotion Alliance (EVCIPA). La Chine dispose d'un point de recharge pour cinq vĂ©hicules Ă©lectriques, contre 20 aux États-Unis. La Chine a rĂ©cemment rĂ©orientĂ© ses efforts de subvention vers la construction d'un vaste rĂ©seau de stations de recharge, tout en rĂ©duisant les incitations axĂ©es sur les consommateurs[198].

En , la Chine compte 401 000 stations de recharge publiques, dont 229 000 en courant alternatif, 171 000 en courant continu et 500 permettant les deux types de courant, d'après China Electric Vehicle Charging Infrastructure Promotion Association. Ces stations comptaient 976 000 bornes de recharge. Les principaux utilisateurs de ces bornes sont les bus Ă©lectriques, les vĂ©hicules Ă©lectriques Ă  passagers, les vĂ©hicules Ă©lectriques sanitaires et les taxis Ă©lectriques. En , 359 million de kWh ont Ă©tĂ© distribuĂ©s par ce rĂ©seau. 75 % du rĂ©seau se trouve dans les provinces de Beijing, Shanghai, Tianjin, Anhui, Guangdong, Hubei, Hebei, Jiangsu, Shandong et Zhejiang[199].

Sept sociĂ©tĂ©s chinoisent gèrent plus de 10 000 stations de recharge :

Principales chaînes du réseau de recharge[199]
Chaîne Stations de recharge
Qingdao Teld New Energy Co., Ltd131 000
State Grid Corporation of China88 000
Star Charge83 000
EV Power21 000
AnYo Charging17000
Potevio (en)14000
Shenzhen Car Energy Network10000

La Chine compte installer 500 000 stations de recharge Ă©lectrique d'ici 2020[200].

Shanghai a prĂ©vu de construire au moins 100 000 stations de recharge en trois annĂ©es. La province du Yunnan prĂ©voit de construire 200 000 stations de recharge d'ici fin 2021.

Le marché chinois des véhicules électriques est dominé par les fabricants nationaux[201].

EV Plug Alliance

L’EV Plug Alliance[202] est une association qui réunit 21 industriels européens afin de garantir un label de conformité des connexions avec le projet de norme CEI dans le cadre de l’adoption d’un standard européen pour les branchements d’infrastructure de véhicule électrique.

EV Plug Alliance soutient une solution assurant le plus haut niveau de sécurité grâce à l’expertise de ses membres : Schneider Electric, Legrand, Scame, Nexans, etc.

Le produit[203] proposé par l’Alliance permet de recharger son véhicule électrique en toute sécurité alliant connexion, prise et fiche ; la protection des personnes est assurée par des obturateurs plastiques. Ainsi, tout contact accidentel avec les parties sous tension est évité, pour une utilisation domestique comme dans les lieux publics. Le standard Type 3 de la CEI est privilégié dans ce projet, une puissance de charge allant jusqu’à 24 kW (l’équivalent de la recharge « accélérée »), sur des installations de type monophasé ou triphasé.

« L'EV Plug Alliance est ouverte à tout nouveau membre, et notre premier objectif consiste à réunir un maximum d'acteurs concernés. Plus nous nous fédérerons, plus nous nous donnerons de chances de mettre en place un écosystème avec une norme reconnue, grâce à laquelle nous pourrons développer des solutions et des applications concrètes pour révolutionner l'infrastructure de charge électrique »[204] ont déclaré les trois cofondateurs de l'EV Plug Alliance ; Philippe Delorme, Directeur Général Stratégie et Innovation de Schneider Electric ; Jean-Charles Thuard, Directeur de la Stratégie et du Développement de Legrand ; et Gianpietro Camilli, Directeur Développement Marketing et Produits de Scame.

Projets en Europe et au Royaume-Uni

SAVE

Basé sur un partenariat large, le projet français SAVE[205] (Seine Aval Véhicule Électrique) a commencé le dans les Yvelines. Les différents partenaires sont l’Alliance Renault-Nissan, EDF, le conseil général des Yvelines, l'Établissement Public d’Aménagement du Mantois Seine Aval (EPAMSA), la région Île-de-France, Schneider Electric et Total.

Les usagers ont reçu les clefs de leur véhicule électrique (une Renault Fluence ZE et une Renault Kangoo ZE), les premières stations de recharge (il y aura au moins 200 bornes de recharge[206] : standard, accélérée et rapide) pour véhicules électriques ont été installées dans les maisons des clients et la concession Renault est prête à répondre aux besoins des consommateurs. Cet événement marque le premier pas de l’expérience véhicule électrique, impliquant aussi des voitures électriques Nissan Leaf. Ce projet continuera jusqu’à [207].

VHR Strasbourg

Le , à Strasbourg, débute le projet français VHR avec EDF, Toyota, Schneider Electric, Hager et la ville de Strasbourg. Ce projet dure trois ans et concerne une centaine de véhicules électriques hybrides.

EDF et Toyota ont formé un partenariat qui a pour vocation d’expérimenter[208] - [209] trois prototypes VHR dans la flotte d’EDF. Le programme VHR s’est ensuite étendu à la démonstration et à l’utilisation quotidienne de ces véhicules.

Hager a fourni une centaine de bornes de charge (parkings des entreprises partenaires et au domicile des particuliers engagés dans ce projet pour une durée de 3 ans). Ce projet a pour objectif de sensibiliser le public à un nouveau mode de transport, impliquant de nouvelles habitudes à prendre en termes de rechargement et d’utilisation du véhicule. Pour les entreprises participantes, il permet une première approche du marché. Ils seront capables de récolter les informations relatives aux besoins des consommateurs et d’adapter l’énergie aux modes de recharge privilégiés[210].

La ville de Grenoble a aussi reçu en les clefs d’un véhicule hybride rechargeable pour une durée de trois ans, Paris a de même reçu trois VHR en .

Infini drive

Le projet Infini DRIVE est un projet français de recherche et d'innovation expĂ©rimentale qui a pour but d'Ă©tablir un standard pour la recharge massive des flottes de vĂ©hicules Ă©lectriques. prĂ©parer l'arrivĂ©e en masse des vĂ©hicules Ă©lectriques et permettre de recharger de manière Ă©conomique et Ă©cologique en utilisant le pilotage dynamique de la recharge des vĂ©hicules qui prend en considĂ©ration les ressources disponibles et les besoins en temps rĂ©el des vĂ©hicules. CommencĂ© en 2011, le projet Infini DRIVE prendra fin en 2014. Infini DRIVE rassemble huit partenaires complĂ©mentaires : Greenovia - filiale de la Poste, coordinateur, La Poste - engagĂ©e auprès de l'État Ă  s'Ă©quiper de 10 000 vĂ©hicules Ă©lectriques, ERDF - engagĂ© auprès de l'Etat Ă  s'Ă©quiper de 2 500 vĂ©hicules Ă©lectriques, G2mobility[211] - start-up qui fournit les bornes de recharges intelligentes et les systèmes de gestion de l'Ă©nergie, Docapost - filiale de la Poste, Armines, I3M, Loria.

Ce projet pionnier de R&D est piloté en particulier, par ERDF et Le Groupe La Poste. Ce projet innovant d'intérêt général, a obtenu le financement de l'ADEME[212]. Il permettra de concevoir un standard de gestion intelligente des recharges pour les flottes d'entreprises et des collectivités[213].

Entre 2012 et 2015, Le Groupe La Poste devrait dĂ©ployer environ 10 000 vĂ©hicules Ă©lectriques. Cette expĂ©rimentation est menĂ©e dans quatre villes : Nice, Grenoble, Nantes[214] et Paris.

ERDF a annoncé en , vouloir intégrer plus de 2000 véhicules électriques dans sa flotte, soit plus de 10 % de son parc de véhicules utilitaires légers[215].

Le , le Groupe La Poste, a publié un point d'étape de la première année de développement de ce projet, sur 12 sites d'expérimentation[216].

SUDI

SUDI, pour « Sustainable Urban Design & Innovation », est un autre projet français. C'est une station autonome de recharge d’énergie, pour les véhicules électriques.

Source London

La municipalitĂ© de Londres (Transport for London) a annoncĂ©[217], le , que la sociĂ©tĂ© IER (filiale du groupe français BollorĂ©) allait assurer, Ă  compter de l'Ă©tĂ© 2014, le dĂ©veloppement et la gestion de l'actuel rĂ©seau de bornes comportant 1 400 points de charge. Elle souhaite dĂ©velopper plus d'un millier de stations pour y adosser un service d'autopartage similaire Ă  celui d'Autolib' Ă  Paris. L'objectif Ă©tant de disposer, Ă  la fin 2020, d'une infrastructure de 6 000 bornes Ă©lectriques[218].

Fabricants de stations de recharge

Les principaux fournisseurs et fabricants de stations de recharge offrent une gamme d’options allant des simples postes de recharge pour usage sur rue aux stations de recharge pour stationnements intérieurs en passant par les stations de recharge automatisées intégrées aux équipements de distribution d’électricité[219].

Rentabilité

Une station de recharge rapide coĂ»te environ 1 000 € par kilowatt (kW) en 2021 ; une borne de 50 kW coĂ»te donc environ 50 000 €, une borne de 175 kW, de l'ordre de 175 000 €. Ce type d'installation n'est donc amorti qu'en plusieurs annĂ©es, en particulier pour une utilisation moyenne de trois recharge par jour[220].

Les bornes ultrarapides (plus de 150 kW) sont les plus coĂ»teuses : environ 100 000 € par borne, soit entre 500 000 et 1 million € pour une station, et les plus longues Ă  rentabiliser : sept Ă  dix ans selon BlackRock, actionnaire de Ionity[27].

Malgré un niveau élevé d'incertitude sur leur rentabilité, les grands énergéticiens (TotalEnergies, EDF, Engie), les constructeurs automobiles (Stellantis, Renault) et les startups spécialisées (Ionity, Allego, Power Dot, Fastned, Electra) investissent massivement dans les bornes rapides, afin de mettre la main sur les meilleurs emplacements. Le retour sur investissement dépend logiquement de la fréquentation. Sur autoroute, la réglementation impose un surdimensionnement, car les stations doivent pouvoir faire face aux grands chassés-croisés des vacances. La rentabilité de ces points de recharge se calcule donc à très long terme. Pour les bons emplacements, une station peut être rentabilisée sur une petite dizaine d'années, mais les professionnels réclament des concessions à vingt, voire vingt-cinq ans, au lieu de quinze ans jusqu'ici, jugés trop serrés[221].

Notes

  1. Il s'agit généralement du « park & charge », soit « stationnement et charge ».
  2. Angoulême, Aix-en-Provence, Bordeaux, Grenoble, Le Havre, Nancy, Nice, Orléans, Paris, Rennes, Rouen et Strasbourg (Charte du 13 avril 2010, pages 5 et 6)
  3. Le premier véhicule sur le marché sera la Renault ZOE fin 2012/début 2013
  4. Le Livre Vert recommande la prise « type 2 » du côté du véhicule, en cohérence avec les recommandations européennes, et la prise « type 3 » côté infrastructure, la « type 2 » n'étant pas, à l'époque, compatible du côté de l'infrastructure (voir norme NF C 15-100).
  5. Voir RĂ©seau Ă©lectrique intelligent.
  6. Selon le Livre Vert, la charge à 16A sur prise classique est déconseillée en raison de risque d'échauffement. Par ailleurs, elle ne permet pas de communication entre l'infrastructure et le véhicule.
  7. Solelia GreenTech est une Start up suédoise créée en 2011 par Per Wickman, basée à Stockholm

Références

  1. William A. Reardon, The energy and resource conservation aspects of electric vehicle utilization for the City of Seattle, Richland, WA, Battelle Pacific Northwest Laboratories, , 28–29 p..
  2. L'Histoire du véhicule électrique, Avere France, 30 novembre 2014.
  3. Loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010, art. 57. En cas d'offre « inexistante, insuffisante ou inadéquate », les communes sont compétentes et peuvent transférer cette compétence aux différents groupements : intercommunalités ou syndicats mixtes d'énergie, de transport…
  4. Plan véhicules électriques : 12 villes engagées, sur autonews.fr
  5. Charte du 13 avril 2010, page 3.
  6. Journal officiel, 13 janvier 2017.
  7. Bornes de recharge publiques : la filière dispose de son référentiel, environnement-magazine.fr, le 17 janvier 2017.
  8. Arrêté du 12 janvier 2017 relatif aux données concernant la localisation géographique et les caractéristiques techniques des stations et des points de recharge pour véhicules électriques
  9. Le plan de soutien à la filière automobile - 25 juillet 2012, ministère du Redressement productif.
  10. Voitures électriques : lancement de la mission Hirtzman, ministère du Développement durable, 4 octobre 2012.
  11. Infini Drive : piloter la recharge des véhicules électriques, ADEME, communiqué de presse, 21 juin 2012.
  12. http://www2.ademe.fr/servlet/doc?id=84940&view=standard Infini DRIVE, ADEME.
  13. « Projet Infini Drive : un outil d'aide au déploiement des flottes captives électriques - Entretien avec Vanessa Chocteau », sur Actu-Environnement.com, .
  14. Julien Bonnet, « Voiture électrique : Renault, EDF et GDF Suez s'unissent pour promouvoir les bornes de recharge », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne).
  15. DorothĂ©e Laperche, « Près de 1 000 bornes de recharge supplĂ©mentaires d'ici 2017 dans le Sud », sur Actu-environnement.com, (consultĂ© le ).
  16. « VĂ©hicules Ă©lectriques : BollorĂ© veut installer 16 000 bornes de recharge en France », sur Les Échos, .
  17. Environnement magazine (2016) Bornes de recharge : un nouveau cahier des charges pour les collectivités 27/10/2016
  18. Quand la voiture électrique prend la clef des champs, Les Échos, 11 mai 2016.
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