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Parc du Thabor

Le parc du Thabor, situé à proximité du centre-ville de Rennes dans le département français d'Ille-et-Vilaine en région Bretagne, est un parc public aménagé sur plus de dix hectares dont la particularité est de mêler un jardin à la française, un jardin à l’anglaise et un important jardin botanique. Son nom fait référence à une montagne dominant le lac de Tibériade en Israël, le mont Thabor.

Parc du Thabor
Image illustrative de l’article Parc du Thabor
Vue sur l’orangerie du parc du Thabor.
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
Commune Rennes
Quartier Thabor - Paris
Altitude 56 m
Superficie 10 ha
Histoire
Création XVIIIe siècle
Caractéristiques
Type Jardin botanique, jardin à l’anglaise et jardin à la française.
Essences Plus de 3 000.
Accès et transport
Bus C1 C3 C5 10 12
Localisation
CoordonnĂ©es 48° 06′ 51″ nord, 1° 40′ 12″ ouest

Depuis son origine privée, jardin potager et d’agrément des moines de Saint-Melaine, abbaye longtemps en dehors des « murs » de la ville, le parc est devenu, par développements et agrandissements successifs, un des lieux emblématiques de la ville et des plus appréciés. Simple lieu de promenade public avant la Révolution, enrichi d’un jardin botanique ensuite, le parc est mis en valeur entre 1866 et 1868 par les apports de Denis Bühler par aménagement de différents points en boulingrin, « enfer », jardins à la française et jardins à l’anglaise. Au début du XXe siècle, la partie sud du parc, appelée « les Catherinettes », est aménagée en extension du jardin anglais.

Le parc du Thabor est classé Jardin de prestige de type 1 par la ville de Rennes, il bénéficie d’un entretien considérable pour satisfaire aux critères d’un jardin très structuré à la décoration florale élaborée et variée dans les essences utilisées selon les saisons et ainsi combler les attentes des habitués comme des touristes.

Situation

Emplacement du quartier Thabor - Saint-Hélier - Alphonse Guérin (en rose) et du parc du Thabor (en vert).

Le parc du Thabor est situé au centre-ville de Rennes, dans le quartier Thabor - Saint-Hélier - Alphonse Guérin. Il est encadré par la rue Martenot et la rue de Paris au sud, le boulevard de la Duchesse-Anne à l’est et la rue de la Palestine au nord. L’ouest du parc est nettement resserré entre Notre-Dame-en-Saint-Melaine au nord et le collège Anne de Bretagne au sud ; on peut y accéder par la place Saint-Melaine, entrée la plus proche du centre de la ville.

Vue aérienne (IGNF, 2017).

L’accès au parc se fait par six entrées ouvertes sur les différentes rues sus-citées. Il notamment est desservi par la ligne C5, arrêt Thabor ; la station de métro la plus proche est Saint-Germain. Le parc est ouvert toute l’année.

Histoire

L’origine du parc

Ă€ l’origine, le parc n’était qu’une colline culminant Ă  56 mètres d’altitude, c’est-Ă -dire qu’elle dominait une grande partie de Rennes, dont l’altitude varie entre 20 et 74 mètres. Les premières mentions du Thabor dateraient de 1610 selon Paul BanĂ©at, conservateur du musĂ©e archĂ©ologique au dĂ©but du XXe siècle. Ce sont les moines bĂ©nĂ©dictins qui nommèrent le tertre, en rĂ©fĂ©rence au mont Thabor de la Bible[1].

Durant le Moyen Âge et l’Ancien Régime, l’enceinte fortifiée ne permettait pas l’extension des jardins : seules les terres des couvents étaient assez étendues pour permettre la création de vergers et de jardins[2]. De plus, Rennes ne s’étendait que peu au-delà de l’abbaye Saint-Melaine à l’est avant la Révolution.

Les terrains de Thabor ont longtemps été une dépendance de l’abbaye Saint-Melaine, où ils étaient principalement utilisés en tant que verger. Au XVIIe siècle, les moines bénédictins ouvrirent leurs jardins, mais ils étaient réservés à la gent masculine[3]. On accédait au Thabor par un passage qui communiquait entre le cloître intérieur de l’abbaye et son potager, puis par une porte cochère[4]. À la suite du grand incendie de 1720, le Thabor devint le siège de l’évêché. Le palais de l’évêché y fut construit et une partie des jardins devinrent ceux de l’évêché[5].

Le Thabor : jardin public

À la Révolution, l’ensemble des domaines ecclésiastiques est rattaché à l’État. Le , Rennes devient propriétaire de ces terrains à la suite d’un échange avec l’État : l’armée désirant créer un arsenal dans l’hospice municipal, la ville « reçoit » Saint-Melaine pour y loger ses vieillards. L’hospice des Catherinettes et les bâtiments de Saint-Melaine ainsi que son potager deviennent l’hospice général. Une promenade publique fut ouverte sur le reste des terrains de l’évêché et des Bénédictins ; la cour de l’évêché en est l’entrée principale[4].

Le décret du 7 ventôse an III () impose la mise en place d’une école centrale dans chaque chef-lieu de département. L’État choisit le palais épiscopal pour héberger l’école centrale d’Histoire naturelle ainsi qu’un Muséum d’histoire naturelle et des Arts et une école de botanique[1]. Une école de botanique est créée et le jardin de l’évêque devient un jardin botanique, et reçoit la nouvelle dénomination de « Jardin des plantes »[4]. La création du jardin botanique ainsi que sa collection de plantes est l’œuvre du professeur Jean Danthon. De 1807 à 1840, le Jardin des plantes est dirigé par le professeur Jean-Vincent-Yves Degland (1787-1856)[2] puis par Pontaillé[4]. Le 11 floréal an X (), une loi supprime les écoles centrales : à la fermeture de la sienne en 1805, la ville récupère la charge du muséum d’histoire naturelle et de l’école de botanique[4].

Lors de la signature du concordat de 1801, l’évêque récupère son palais, mais pas les jardins qui restent la propriété de la ville. Source de longs conflits, le seul accès au jardin reste le palais de l’évêque. La ville ouvre un accès par la rue de Fougères, mais l’évêque se dit gêné par les visiteurs, qui passent juste au niveau de ses fenêtres[4]. En 1812, un accès débouchant sur la rue de la Palestine permet de contourner le problème[1]. De 1811 à 1814, une bataille juridique s’engage entre l’évêché, qui veut récupérer son ancienne propriété, et la ville de Rennes qui souhaite la garder. En 1814, le comte de Ferrières, commissaire extraordinaire envoyé en Bretagne par Louis XVIII, décide que l’évêque peut récupérer son ancien jardin d’agrément[4] : la promenade publique s’en trouve raccourcie.

Les agrandissements successifs du XIXe siècle

Le mandat du maire Louis de Lorgeril (1821-1830) est marqué par l’achat de parcelles permettant d’ouvrir le parc en évitant l’évêché : l’acquisition du terrain du Grosco en 1823 permet un accès plus facile à la promenade[2]. En 1826, la démolition de l’église Saint-Jean se trouvant à côté de Notre-Dame-en-Saint-Melaine, abandonnée depuis la Révolution, permet d’ouvrir l’actuelle entrée Saint-Melaine[4].

En 1845, les projets de réaménagement dans le cadre de la création d’une école d’horticulture présentent l’alignement de plates-bandes rectangulaires caractéristiques de la rigueur de la classification botanique[2].

Le travail d’extension du parc du Thabor se poursuit durant le mandat de Robinot de Saint-Cyr (1861-1867) qui mène une politique d’acquisition très active[1] :

  • 1860 : Acquisition de « La Vigne » Ă  M. Deschamps.
  • 1864 : les rĂ©vĂ©rends-pères des Carmes vendent un terrain de 9 374 m2 entre la rue de Paris et le Thabor. La mĂŞme annĂ©e, le maire acquiert la propriĂ©tĂ© de Mme LencĂ© situĂ© Ă  l’est du Thabor le « champ de derrière ».
  • 1865 : les terrains au sud du Thabor, appartenant Ă  Esnouf-Ribert et Gougeon LĂ©ofanti sont expropriĂ©s.

L’aménagement par Denis et Eugène Bühler

Jardin des Plantes de la Ville de Rennes conçu par Denis Bühler en 1867.

À la suite de ces différents agrandissements, l’aménagement fut confié en 1866 et 1868 aux frères Bühler, jardiniers et architectes-paysagistes, introduits à l’hôtel de ville par Charles Oberthür[2].

Outre les jardins à la française expressément demandés par le maire[6], Denis Bühler proposa de créer le premier jardin paysager de Rennes et de déplacer le jardin des plantes, alors à l’ouest de l’orangerie, à l’est du parc[7]. Ce projet de déplacement inclut la réalisation d’une école de botanique, d’une école d’agriculture fruitière, d’une école potagère et d’une école médicinale ; il ne fut réalisé qu’en partie, mais traduit l’idée de l’époque d’un « jardin d’école »[2].

Des conflits d’influence apparurent entre le concepteur des jardins Denis BĂĽhler, le conservateur-professeur du jardin des plantes et Jean-Baptiste Martenot, architecte de la commune. Cette gestion dĂ©licate des diffĂ©rents acteurs, et surtout le coĂ»t important du projet (100 000 francs-or), incitèrent la mairie Ă  demander en 1867 Ă  BĂĽhler uniquement la conception des plans complets (y compris les plans de terrassement et l’implantation des plantes), la rĂ©alisation du projet Ă©tant prise en charge par la ville. Cette dĂ©cision entraĂ®na un ralentissement des travaux d’amĂ©nagement[8].

Les serres, la volière, les grilles, l’orangerie et le kiosque à musique sont réalisés sur les plans de l’architecte communal Jean-Baptiste Martenot[9]. Des statues du sculpteur rennais, Charles Lenoir, sont installées entre 1890 et 1895 ainsi que des copies de sculptures de Versailles qui furent présentées à Paris en 1889 avant d’être installées en 1895[10].

Les modifications du XXe siècle

L’escalier monumental de la rue de Paris.

Les derniers agrandissements s’effectuent à la fin du XIXe siècle avec le transfert de l’office des Catherinettes en 1891, puis l’acquisition de la parcelle Perrigault[1]. En 1901, le projet de l’ingénieur de la voirie Blin, adopté par la commission spéciale, permet de profiter de la forte déclivité du terrain pour y intégrer une cascade[2] et aménager une entrée monumentale : on déplace une grande partie de l’ancien escalier de la promenade de la Motte (aujourd’hui square de la Motte)[9].

Les travaux entrepris ne font pas l’unanimité : l’aménagement du parc par un ingénieur et son entretien par un jardinier déplait à une partie du conseil municipal, qui aurait préféré que la création et la gestion des plantations soient entreprises par un paysagiste. Charles Oberthür déclara même que l’esprit de Bühler n’était plus entretenu. De plus, les problèmes financiers ne permettent plus de tels aménagements, et l’extension du Thabor vers la rue de Paris est définitivement arrêtée[11].

Vue des Catherinettes au début du XXe siècle.

À la suite de la mécanisation du matériel, les chevaux qui tiraient les charrettes des jardiniers disparaissent, abandonnant leurs écuries situées au niveau de l’avenue de Grignan près de l’entrée principale[12].

Au cours du XXe siècle, on effectue quelques aménagements mineurs comme l’ajout de grilles en fer forgé à l’entrée de la rue de Paris que l’on doit à Emmanuel Le Ray[13] en 1912 et avenue de Grignan en 1926, mais aussi la création d’une ménagerie en 1930[9]. À la suite du succès du parc de Maurepas créé essentiellement comme une aire de jeu et de détente en 1936, le parc du Thabor reçoit lui aussi ce type équipement[2].

Durant l'occupation de Rennes, des tranchées-abri en cas de bombardement sont aménagées dans le parc. Lors du bombardement du , une bombe tombe dans une de ces tranchées, tuant 25 personnes[14]. Le , ce scénario se répète, tuant à nouveau 25 personnes[15].

Au sud du jardin botanique et de la roseraie, des serres municipales, nommées serres de la Duchesse Anne sont construites en 1936 pour satisfaire les besoins des jardiniers du parc, les serres entre l’orangerie étant bien trop petites pour obtenir les plants nécessaires à l’entretien du parc. En 2002, la ville de Rennes centralise sur le centre horticole de Champeaux la production des plantes de l’ensemble des parcs et jardins de Rennes. Les serres de la Duchesse Anne ont été démolies début 2005 pour libérer le terrain d’implantation des logements sociaux, ainsi qu’une bibliothèque de quartier et une nouvelle entrée vers le parc[16] menant vers le square Lucien-Rose.

Aménagements

Les 10 ha 62 a[17] du jardin public du Thabor sont constituĂ©s de deux promenades - le carrĂ© Du Guesclin et l’Enfer Ă  l’ouest - d’un jardin Ă  la française en face de l’orangerie au nord, d’un important jardin paysager au centre et au sud, et enfin d’un jardin botanique et d’une roseraie Ă  l’est.

Le carré Du Guesclin

La colonne de Juillet du carré Du Guesclin entièrement rénovée, en 2014.

Le carré Du Guesclin fut aménagé en boulingrin en 1825[18]. Il s’agit d’une pelouse de forme trapézoïdale avec une promenade bordée de marronniers. Sur le petit côté, un arc en pierre mettant en valeur une colonne de Juillet permet de surplomber le boulingrin, de cet observatoire, l’observateur a l’impression que le carré du Guesclin est de forme parallélépipédique.

Une statue de Bertrand Du Guesclin est érigée dès la création du boulingrin au centre de celui-ci. Réalisée par Dominique Molknecht, elle n’est pas appréciée de ses contemporains. Certains lui reprochent la maladresse de son exécution, d'autres le choix d'établir une statue de ce personnage contesté, ennemi du duc Jean IV. Elle est déplacée en 1938 à l’ouest du boulingrin puis détruite par des vandales en 1946[18].

La dĂ©molition de l’église Saint-Jean a permis d’amĂ©nager une entrĂ©e menant directement au CarrĂ© Du Guesclin en 1826[9]. Donnant sur la place Saint-Melaine, ancien parvis de l’abbaye, l’entrĂ©e est marquĂ©e par un portail monumental, portant les armes de Rennes. Il s’agit d’une Ĺ“uvre de Jean-Baptiste Martenot qui remplaça la grille prĂ©cĂ©demment exĂ©cutĂ©e par Vincent BoullĂ©, architecte communal de Rennes durant la Restauration. L’ancienne grille Ă©tait appuyĂ©e Ă  deux piliers couronnĂ©s de vases en fonte. Un muret s’étendait de part et d’autre des piliers, rythmĂ© par six pilastres de faible saillie ornĂ©s eux aussi de vases en fonte[9]. La construction de la nouvelle grille, « version miniature » de celle du parc Monceau rĂ©alisĂ©e par Davioud, dĂ©buta en 1873 et ne se termina que trois ans plus tard[10].

Une colonne de Juillet, réalisée par Jean-Baptiste Barré, est élevée en 1835 à la mémoire de deux Rennais, Louis Vaneau[19], polytechnicien, et François Papu, chirurgien, fils d’une dentiste exerçant à Rennes, morts à Paris en 1830 lors des Trois Glorieuses. La colonne Vanneau-Papu doit son érection au poète Hippolyte Lucas qui se chargea d’émouvoir la population sur le sort des deux Rennais. La première pierre fut posée le sur les plans de l’architecte communal Charles Millardet. Bien que solennellement érigée en 1835, durant la Troisième République la colonne était jugée inesthétique[18]. Ce monument est constitué d’un socle ainsi que d’une colonne surmontée d’une petite statue représentant la Liberté. La colonne est restaurée et terminée en . La statue trop altérée a été remplacée par une copie en pierre de Lavoux réalisée à partir d'un moulage en plâtre et, pour les détails du visage, par extrapolation d'autres œuvres de Jean-Baptiste Barré[20].

Les terrasses, le long de Notre-Dame-en-Saint-Melaine, sont bordées de mosaïques de fleurs. À partir de 1950, ces mosaïques étaient à thèmes et pouvaient représenter des personnages de bandes dessinées (Astérix, les Schtroumpfs…) ou les fables de La Fontaine. Cela demandait un important soutien financier pour la ville de Rennes, et depuis 1975, les massifs floraux représentent des motifs plus simples[18].

Le carré Du Guesclin est bordé dès l’origine d’une allée de marronniers, régulièrement replantée pour des conditions de sécurité (chutes d’arbres) et esthétiques (uniformité des allées). L’allée Nord fut d’abord plantée de marronniers, renouvelés en 1877 puis remplacés en 1950 par des érables laciniés et enfin replanté de marronniers en 1983. L’allée Sud n’a été renouvelée que deux fois vers 1920 puis en 2005. Ce dernier renouvellement a fait l’objet de diagnostics phytosanitaires puis d’une expertise qui mit en évidence vingt-sept marronniers dangereux (troncs nécrosés ou encore menacés par des champignons lignivores par exemple) et une quinzaine d’autres qui le deviendraient à court terme. La direction des Jardins a donc décidé d’effectuer l’abattage et l’arrachage des souches, en une seule fois, de la totalité des arbres, de transplanter les arbres pouvant être récupérés et enfin de replanter de nouveaux arbres[21] - [22].

  • Vue de l'Ă©glise Notre-Dame-en-Saint-Melaine depuis le boulingrin, en 1892. La statue de Du Guesclin est visible.
    Vue de l'Ă©glise Notre-Dame-en-Saint-Melaine depuis le boulingrin, en 1892. La statue de Du Guesclin est visible.
  • Vue du portail d’entrĂ©e place Saint-Melaine et des mosaĂŻcultures sur les terrasses.
    Vue du portail d’entrée place Saint-Melaine et des mosaïcultures sur les terrasses.
  • Le carrĂ© Du Guesclin vu de l’arc en pierre en 2008.
    Le carré Du Guesclin vu de l’arc en pierre en 2008.

L’Enfer

L’Enfer fin 2012, réaménagé.

Derrière le carré Du Guesclin, on trouve l’Enfer, un vaste terrain creusé longitudinalement sur l’axe nord-sud.

Après l’incendie qui ravagea Rennes en 1720, la ville projette de construire un grand réservoir d’eau, afin de disposer de réserves suffisantes pour éteindre un hypothétique incendie. Elle obtint l’autorisation des moines d’excaver le site, leur paya une redevance pour que le trou ne soit pas comblé, mais n’y construisit jamais le réservoir[18]. Les moines l’entretinrent et y firent du bateau. Le nom d’« Enfer » viendrait des querelles entre les moines bénédictins et l’évêque : les moines possédaient l’Enfer et l’évêque le terrain jouxtant (appelé par opposition le « Paradis »), or ces premiers faisaient du bateau sur leur parcelle, ce qui irritait l’évêque qui aurait dit « cet endroit là, c’est l’enfer ! »[23].

Après la Révolution, l’« Enfer » est drainé ; il devint au XIXe siècle le lieu où se déroulait les duels[24]. Un duel entre messieurs Lessard et Lecarpentier est resté célèbre, bien que son issue ne fût pas mortelle. Aux alentours de 1815, ces deux bretteurs ont une querelle à propos de politique. Bien qu’amis, ils décident de régler ça dans l’Enfer, témoins à l’appui. Lecarpentier fut blessé assez grièvement et son ami Lessard l’accompagna chez lui, restant avec lui jusqu’à ce que le chirurgien eût déclaré qu’il était hors de danger[25].

Durant le dĂ©but du XXe siècle, l’Enfer est un lieu de fĂŞtes avec l’installation d’un théâtre de verdure. La Seconde Guerre mondiale stoppe les projets de la ville qui en 1939 souhaitait y construire un théâtre de plein air de 1 320 places. En 1944, les Allemands exĂ©cutèrent des rĂ©sistants dans l’Enfer. On reconstruisit hâtivement un théâtre après la guerre, mais l’idĂ©e d’avant-guerre d’en faire un lieu de spectacle fut vite abandonnĂ©e[18].

On trouvait dans l’Enfer un arbre âgé de plusieurs siècles, le chêne de Saint-Melaine, qui selon la légende aurait connu le saint en personne. Il ne restait plus qu’une branche vivante en 1980 et l’arbre a été arraché le [18].

L’Enfer accueillait un « espachien » où le visiteur peut laisser son chien en liberté jusqu’à la fin des années 2000. Certains jours de glissades, l'Enfer croyait devoir son nom aux exquises fragrances qui s'y concentraient : L'espachien fut déplacé au sud du carré Duguesclin. L’espace délaissé fait partie d’un projet de création d’une zone de concert[26].

En face de l’Enfer, une place très arborée abrite un manège pour enfants. Différents modèles furent construits depuis le premier installé en 1906. Un bassin à bateaux, carré d’une vingtaine de mètres carrés, se trouvait à côté et fut détruit en 1982. Une promenade en surplomb est aménagée sur le pourtour de l’espachien. On y trouve notamment un baby-foot, une table de tennis de table en pierre et deux sculptures réalisées entre 1889 et 1895 par les étudiants des Beaux-Arts de Rennes qui se font face sur le côté est de la promenade :

Entre l'Enfer et les jardins Ă  la française, un bar-restaurant se situe le long de la rue de la Palestine. Les archives disponibles Ă  propos de ce bâtiment sont très parcellaires. Le plus ancien document trouvĂ© par Louis-Michel Nourry est une demande de permis de construire dĂ©posĂ©e par Jean-Baptiste Martenot en 1895, sans aucune preuve que celui-ci ait Ă©tĂ© utilisĂ©. Le style architectural du bâtiment est proche des serres du jardin Ă  la française, reconstruite après la Seconde Guerre mondiale, ce qui pourrait ĂŞtre un indice de la date de construction. Selon le service des bâtiments communaux de la ville de Rennes, le bâtiment servait de logement au gardien du parc Ă  partir des annĂ©es 1950, puis de local technique pour France TĂ©lĂ©com Ă  partir de 1980[28]. Le bâtiment est une buvette de 1994 Ă  2010 ; Ă  la suite d'un appel d'offres, un nouveau gĂ©rant FrĂ©dĂ©ric Bideau est choisi par la ville de Rennes, propriĂ©taire des locaux : la Buvette du Thabor devient le bar-restaurant La Terrasse[29]. En 2011, des travaux de rĂ©novation sont menĂ©s par la ville de Rennes et le nouveau gĂ©rant afin d'agrandir et de moderniser les locaux. En accord avec les bâtiments de France, d'anciennes ouvertures sur la rue de la Palestine, dĂ©couvertes lors des travaux, sont Ă  nouveau percĂ©es, la toiture et les menuiseries sont modifiĂ©es afin d'apporter de la lumière. Les travaux d'un coĂ»t total de 138 000 â‚¬ s'achèvent en 2013[30].

  • L’Enfer en 2008.
    L’Enfer en 2008.
  • Le Tireur d’épine.
    Le Tireur d’épine.
  • L’Amour prenant un papillon sur une rose.
    L’Amour prenant un papillon sur une rose.
  • Promenade Est de l’Enfer. On aperçoit le babyfoot.
    Promenade Est de l’Enfer. On aperçoit le babyfoot.
  • Le manège se trouvant en face de l’Enfer.
    Le manège se trouvant en face de l’Enfer.
  • La terrasse près de l'Enfer
    La terrasse près de l'Enfer

Les jardins à la française

Vue sur un bassin et le kiosque du jardin à la française.
Composition florale monochrome le long de l’orangerie et des serres.

Les jardins à la française furent conçus par Denis Bühler à la demande explicite du maire de la ville. Il s’agit du seul jardin à la française créé par ce paysagiste, et du seul parc du XIXe siècle à posséder une partie à la française[6].

Les figures géométriques des différents massifs floraux sont calquées sur les serres et l’orangerie conçues par Martenot, afin d’en préserver l’harmonie. Le notable rennais lui rendra la politesse en disposant le kiosque à musique et la volière en des points stratégiques du parc, afin de s’adapter et d’améliorer les tracés conçus par Bühler[6].

Le jardin à la française respecte les préceptes de Le Nôtre : on y retrouve chapeaux de gendarme, parterres de broderie et bassins[6]. Il est constitué de quatre massifs qui s’organisent symétriquement autour de deux bassins de forme ovale. Les motifs formés sont toujours de forme ronde, ovale ou elliptique, et présentent un grand choix dans les variétés florales. Au sud du kiosque se trouve un petit jardin à l’italienne. La ville de Rennes s’attache à garder intacte la disposition imaginée par Bühler : seules quelques modifications d’ordre technique sont entreprises en 1982 avec l’installation d’un arrosage automatique et la mise en place d’un système de recyclage des eaux des bassins[8].

Un cèdre du Liban, dit cèdre de Jussieu, Ă©tait auparavant prĂ©sent sur le rond-point au centre du jardin. La lĂ©gende raconte que c’est De Jussieu qui aurait ramenĂ© d’Égypte trois jeunes plants cachĂ©s dans son chapeau. Il en aurait offert un au jardin du Thabor, un au jardin des plantes Ă  Paris et le dernier au parc de la TĂŞte d’Or Ă  Lyon. En rĂ©alitĂ©, c’est le professeur Degland, alors directeur du jardin botanique, qui en acheta six plants en 1830 avec ses deniers personnels et l’un d’entre eux fut implantĂ© dans le jardin. Le , le cèdre de Jussieu est arrachĂ© par une tempĂŞte malgrĂ© ses dimensions impressionnantes (4,45 m de circonfĂ©rence pour 29 m de haut) ; il sera remplacĂ© par un cèdre bleu de l’Atlas[31].

En plus du parc floral, la partie française se démarque aussi par sa décoration et sa mise en valeur par des fabriques, des statues et par le mobilier urbain. Dans un premier lieu, les bancs publics ne l’étaient pas : il fallait payer un droit d’usage, et ce n’est qu’à partir de 1938 que la ville de Rennes rachète l’ensemble des fauteuils, chaises et bancs à la société parisienne qui en avait la gestion et décide de les rendre gratuits[10].

Le kiosque Ă  musique, stratĂ©giquement placĂ© dans l’alignement des massifs du jardin français, sur sa partie est, est construit par Martenot en 1875. Celui-ci entreprit des voyages avant de concevoir le kiosque, notamment demanda des conseils en matière d’acoustique, et s’inspira très largement du kiosque du bois de Boulogne[10]. Les parties en fonte commençant Ă  rouiller et Ă  casser, une expertise concernant l’état de conservation du kiosque et des travaux Ă  mettre en Ĺ“uvre est en cours : le montant des travaux s’élèveraient Ă  800 000 euros[32]. Au dĂ©but du XXe siècle, le kiosque recevait les musiciens militaires de la garnison. En , le kiosque est dĂ©montĂ© pour ĂŞtre restaurĂ© par six entreprises diffĂ©rentes pendant six mois pour un coĂ»t total de 460 000 euros[33] - [34].

Les statues

Les statues ont été ajoutées à la fin du XIXe siècle. L’Enlèvement d’Eurydice, réalisée en 1890 et La Chasse de Diane, réalisée en 1894 par Charles Lenoir se trouvent dans l’alignement est-ouest des jardins. Cette dernière sculpture, du fait de la nudité des seins de Diane, dut faire face à la censure du XIXe siècle. Le poète Tiercelin rehaussa le débat en déclarant que « La sculpture, c’est la ligne, et la ligne en sculpture, c’est le nu »[6]. Plusieurs copies du Louvre ou de Versailles exécutées par les étudiants des Beaux-Arts de Rennes sont réparties sur l’ensemble du jardin français. On trouvait originellement cinq bustes (les bustes d’un faune, d’Ariane, de Jupiter, de Bacchus et d’Alexandre) mais il ne reste actuellement que le buste d’un homme barbu selon le plan à l’entrée du carré Du Guesclin, probablement le buste de Jupiter. En effet, les statues très dégradées sont en réfection. À l’ouest de l’orangerie, un Faune flûteur et un Faune au chevreau trônent au centre d’un massif floral, tandis qu’un Femme en pied disparaît dans les feuillages à l’est de l’orangerie. À l’extrémité du jardin à la française, à la limite avec le jardin botanique, on trouve une allée arborée dans l’axe nord-sud avec à chaque extrémité l’enfant à l’oie, copie du Louvre.

Un monument à la mémoire de Charles Lenoir se trouve en face de La chasse de Diane. Il s’agissait auparavant d’un buste du peintre rennais, mais celui-ci fut fondu en 1942, dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux[10].

  • Buste d’un homme barbu, copie du Louvre ou de Versailles.
    Buste d’un homme barbu, copie du Louvre ou de Versailles.
  • Femme en pied, copie du Louvre ou de Versailles.
    Femme en pied, copie du Louvre ou de Versailles.
  • Le Faune flĂ»teur, copie du Louvre ou de Versailles.
    Le Faune flûteur, copie du Louvre ou de Versailles.
  • L’Enlèvement d’Eurydice, Charles Lenoir.
    L’Enlèvement d’Eurydice, Charles Lenoir.
  • La Chasse de Diane, Charles Lenoir.
    La Chasse de Diane, Charles Lenoir.
  • Stèle Ă  la mĂ©moire de Charles Lenoir.
    Stèle à la mémoire de Charles Lenoir.

L’orangerie et les serres

Les serres de Martenot vers 1915.
Plans des serres conçues par Jean-Baptiste Martenot.

En 1807, l’orangerie et deux serres chaudes furent construites, mais ces dernières furent remplacées presque soixante ans plus tard (en 1862 et 1863) par les serres conçues par Martenot. Deux projets plus onéreux proposés par Leroy en 1844 et Aristide Tourneux en 1851 furent successivement rejetés par la ville. Les élégantes serres de verre et d’acier de Martenot s’inspirent largement des serres du jardin botanique de Bordeaux. Trois pavillons à pans coupés appelés palmerium, surmontés d’un balcon et d’une coupole couronnée d’une lanterne sont reliés par des petites serres galeries, les palegonium. Le , les serres de Martenot sont touchées par les bombardements : de nouvelles, "de facture plus classique" selon leurs thuriféraires et se voulant intégrées aux bâtiments de l’orangerie furent construites après la guerre par Georges Lefort[10]. Ce sont en réalité de lourdes constructions basses en béton armé qui tranchent singulièrement avec la fine élégance des serres d'origine dont il ne reste que les pavillons latéraux.

Les serres contenaient des plantes tropicales qui ont désormais presque totalement disparu en raison de problèmes budgétaires (les locaux devaient être chauffés à 25 °C) et physiosanitaires : il ne reste à présent qu’une collection de cactées dans le pavillon Ouest[10].

L’orangerie est constituĂ©e de deux bâtiments qui encadrent les serres Ă  l’est et Ă  l’ouest. L’orangerie, percĂ©e de fenĂŞtres de tous les cĂ´tĂ©s sauf au nord, est dĂ©corĂ©e par des bas-reliefs et des inscriptions commĂ©morant les grands noms de la botanique et de l’horticulture : le fronton est ornĂ© de noms de botanistes ; LinnĂ© et De Jussieu sont reprĂ©sentĂ©s sur la partie ouest et La Quintinie et Le NĂ´tre sur la partie est. De nos jours, les 85 m2 de l’orangerie ouest servent de salle d’exposition et une Ă©tude pour utiliser les serres presque vide de la mĂŞme façon est en cours[32].

Vue sur l’orangerie et les serres de conception récente ainsi que sur le kiosque à musique à l’est.

Le jardin botanique et la roseraie

Une allée du jardin botanique.
La Pensée entourée de la variété de rosier 'Rose de Rennes'.
L’exposition des dahlias fleurit durant la fin de l’été.
Lieu d’expérimentation du programme Ecorurb.
Allée de dahlias au nord-ouest du parc.

Lors de l’aménagement du parc par Denis Bühler, le jardin botanique qui se trouvait à l’ouest de l’orangerie est déplacé à l’est du parc. La construction du jardin botanique est longue, notamment parce que le conseil municipal et les apothicaires de Rennes sont assez peu motivés par sa mise en place. De plus, le conservateur-professeur du jardin des plantes et Denis Bühler sont en désaccord sur la représentation de la classification botanique dans le jardin des plantes : c’est finalement le maire Robinot de Saint-Cyr qui trancha en faveur de la représentation circulaire que proposait le conservateur[7].

Le jardin botanique est organisĂ© de manière circulaire en onze plates-bandes oĂą poussent plus de 3 000 espèces[35]. Son organisation obĂ©it Ă  la classification de Candolle, comme Ă  la TĂŞte d’Or : ces deux parcs restent les seuls tĂ©moignages de ce genre de prĂ©sentation botanique. Afin de comprendre cette organisation, le visiteur devrait parcourir le jardin botanique en partant des acotylĂ©dones (champignons, mousses et fougères), puis en remontant vers le centre du cercle en tournant dans le sens horaire jusqu’aux angiospermes. Ainsi, les plantes deviennent de plus en plus imposantes, et on passe des herbes aux arbustes[6].

Chaque plante est identifiée avec un petit panneau rappelant sa classification scientifique. Un code de couleur permet d’identifier les plantes selon leur propriété principale : rouge pour les plantes officinales, blanc pour les plantes alimentaires, jaune pour les plantes à utilisation industrielle, noir pour les plantes toxiques et enfin vert pour le reste des plantes[7] - [36].

Le jardin botanique par l’intermĂ©diaire de son ancien responsable Louis Diard a participĂ© Ă  la crĂ©ation de l’Atlas de flore d’Ille-et-Vilaine rĂ©alisĂ© en collaboration avec le MusĂ©um national d’histoire naturelle et le Conservatoire botanique national de Brest. Cet inventaire, qui rĂ©pertorie presque 1 500 espèces de plantes[37], a Ă©tĂ© officiellement lancĂ© en 1985[38].

De 1998[24] Ă  2005[39], le jardin botanique est agrĂ©Ă© par la Charte des Jardins botaniques de France et des pays francophones. Il abrite 3 120 espèces diffĂ©rentes et Ă©change de graines avec d’autres parcs[24] - [36]. Cent-vingt-cinq jardins botaniques dans trente-cinq pays diffĂ©rents reçoivent des graines du parc du Thabor : en 2007, environ 1 800 graines ont Ă©tĂ© envoyĂ©es et le parc a quant Ă  lui reçu 92 catalogues diffĂ©rents et plus de cinq cents Ă©chantillons de graines[36]. Ces Ă©changes sont une pratique ancienne et la ville Ă©dite un catalogue des graines depuis plus d’un siècle[7]. Les graines rĂ©coltĂ©es servent aussi Ă  ensemencer les autres parcs de Rennes[36].

Entre la roseraie, le jardin botanique et le jardin Ă  la française, un espace de 300 m2 est isolĂ© du public Ă  l’aide de grillages. Il s’agit du lieu d’expĂ©rimentation du programme de recherche Ecorurb, dont l’objectif est de comprendre les effets de l’urbanisation sur la biodiversitĂ©. La parcelle de terrain grillagĂ©e doit principalement permettre de comprendre le processus de recolonisation des vĂ©gĂ©taux sur un terrain vierge avec ou sans apport prĂ©alable de graines. Pour cela, le terrain a Ă©tĂ© stĂ©rilisĂ© puis isolĂ© du reste du parc[40].

La roseraie est riche de nombreuses variétés de rosiers tige, demi-tige, grimpant ou buisson. Une grande partie des rosiers grimpants sont présentés sur le mur nord séparant le jardin de la rue de la Palestine, mais aussi sur des tonnelles et des pergolas. Dans le Carré des nouveautés, une exposition de rosiers ayant été créée durant les dix années précédentes se trouve autour de la statue La Pensée, copie du Louvre ou de Versailles. On y trouve notamment la « rose de Rennes » créée par Michel Adam, lauréate du prix de la Rose 1995 décerné par l’AJJH[41]. La roseraie commémore le bicentenaire de la Révolution par la plantation d’un rosier « Révolution française »[42].

Le côté du mur bordant la rue de la Palestine est un lieu d’observation où l’adaptation des rosiers créés il y a moins de cinq ans aux conditions climatiques et de sol est testée pendant deux à trois ans par la Société nationale d’horticulture de France afin de concourir au Grand Prix de la rose SNHF[43].

Un carré des roses anciennes inauguré en 1990 au sud du jardin botanique permet de découvrir les premières variétés de rosiers « thé » et leurs hybrides[6]. Des pas japonais permettent d’accéder au Jeune savoyard pleurant sa marmotte, une statue réalisée en 1835 par Julien Gourdel[44], mais aussi d’entrer au cœur de la roseraie ancienne. Au nord-est du jardin botanique, on trouve une exposition de dahlias.

La nouvelle entrĂ©e du Thabor, accessible aux personnes Ă  mobilitĂ© rĂ©duite par une rampe, a Ă©tĂ© posĂ©e le : il s’agit d’un portail du XIXe siècle entièrement restaurĂ© en utilisant les techniques d’époque de construction. La restauration a durĂ© deux mois et demi et coutĂ© 47 000 â‚¬. Le portail et les grilles ont Ă©tĂ© conçus par Jean-Baptiste Martenot entre 1869 et 1870 pour la grande halle de la place des Lices, ils ont par la suite Ă©tĂ© dĂ©montĂ©s puis stockĂ©s par la ville de Rennes en 1985 ; la dĂ©cision de sa rĂ©implantation a Ă©tĂ© prise en 1998[45].

Le jardin paysager

Les grandes ouvertures du jardin anglais conçu par Denis Bühler offrent des panoramas sur les diverses parties du parc. Ici, on aperçoit entre les arbres l’enlèvement d’Eurydice, la statue de Charles Lenoir.

Le jardin paysager se divise sommairement en deux zones : tout d’abord le jardin imaginé par Denis Bühler, offrant de plus grands espaces gazonné et aménageant des ouvertures permettant la création de paysages pittoresques, puis celui de l’ingénieur Blin, plus confiné. Toutefois, le jardin paysager reste le lieu de l’idéalisation de la nature.

La volière imaginée par Martenot et située vers l’ouest du parc, dans le prolongement du jardin français, est constituée d’un premier niveau circulaire de cages pour oiseaux exotiques surmonté en sa partie centrale d’un pigeonnier. Un peu plus au sud, la troisième statue de Charles Joseph Lenoir, Le Repos de Diane, disparaît sous les arbres et les arbustes.

Le jardin paysager abrite de nombreuses espèces d’arbres, et notamment des séquoias qui sont en quelque sorte la signature des frères Bühler. On en retrouve notamment au parc de la Tête d’Or, au parc Borély à Marseille et sur le plateau des poètes à Béziers[31].

Le blason de Rennes.

La partie la plus élaborée du parc paysager est la mosaïculture représentant le blason de Rennes encadré par deux hermines. Il s’agit de la seule partie de l’enceinte du parc largement ouverte à l’extérieur, grâce à une longue grille, afin que les passants et automobilistes parcourant la rue de Paris puissent l’apprécier.

Aire de jeu du parc du Thabor.
Balustrade de rusticage en béton armé et pont au-dessus de la cascade.

Peu de modifications furent apportées aux plans initiaux de Bühler. La partie dite des Catherinettes fut créée au début du XXe siècle, notamment pour satisfaire la bourgeoisie du quartier du square de La Motte qui réclamait une ouverture sur le Thabor. Elle s’étend de l’ancien jardin paysager des frères Bühler à l’entrée de la rue de Paris[11].

Divers aménagements et fabriques sont installés dans cette partie romantique du parc : une fausse rivière, que le visiteur peut enjamber par de petits ponts, aboutit sur une haute cascade romantique. Une grotte ainsi qu’une ménagerie y sont aménagées.

La fontaine monumentale conçue par Charles Millardet en 1829 pour l’aménagement du square de La Motte est démontée et installée à l’entrée de la rue de Paris en 1901[46]. Il s’agit d’un grand escalier séparé par un palier : en partie haute, il est divisé en trois parties par des fontaines en escalier et suit un plan semi-circulaire ; en partie basse, l’escalier, désormais rectiligne, est séparé en deux parties par une grosse fontaine à plusieurs vasques. L’alimentation en eau de la fontaine est assurée par le réseau urbain de Rennes.

La cascade du Thabor, en eau.

La cascade est bordĂ©e de rochers issus de la forĂŞt de Saint-Aubin, bien que lors de la construction des Catherinettes, des rochers de forme pittoresque furent fabriquĂ©s Ă  l’aide de ciment. La cascade est une copie en miniature de celle du bois de Boulogne. Lors de la conception de la fausse rivière qui se termine en cascade, les eaux sont directement amenĂ©es par une conduite, puis rejetĂ©es dans la Vilaine ; ce n’est qu’à partir des travaux menĂ©s en 1984 qu’un circuit fermĂ© de recyclage permet de remonter l’eau de la cascade Ă  l’entrĂ©e de la rivière[11]. En 1991 est prise la dĂ©cision de ne plus faire fonctionner la cascade, dont le système de pompage prĂ©sentait de nombreuses fuites. La cascade est donc restĂ©e vide d’eau jusqu'au , oĂą le système hydraulique de la cascade est entièrement revu, notamment son Ă©tanchĂ©itĂ©[20], et ses abords restaurĂ©s[47]. Les travaux, pris en charge par la ville de Rennes, ont coĂ»tĂ© 307 000 euros, partiellement subventionnĂ©s par la rĂ©gion Bretagne Ă  hauteur de 98 000 euros[20]. Depuis sa crĂ©ation en 1907, et jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 1980, le circuit hydraulique en eau perdue, consommait 600 000 m3 par an. Maintenant, le système hydraulique fonctionne de nouveau, en circuit fermĂ©, mais avec des pompes, Ă  dĂ©bit programmable, en fonction de la frĂ©quentation du parc[48].

La ménagerie fut aménagée en 1930 au sud-est des Catherinettes[9]. Elle abritait à l’origine des daims, des mouflons et quelques oiseaux comme des canards et des oies de Guinée, mais plusieurs plaintes du voisinage, du vandalisme et aussi une nourriture inadaptée aux espèces présentes conduisirent à la transformation de la ménagerie en simple enclos à canards en 1978[11].

En 1968, l’aire de jeu pour les enfants est installée au sud-est du parc paysager[11]. Elle contient actuellement plusieurs toboggans et balançoires mis en valeur par de vastes entourages circulaires de pierre. Une pelouse située à côté de l’aire de jeu est autorisée au public à la fin du XXe siècle, à l’inverse des autres pelouses, toujours interdites. Une déviation de certaines allées est réalisée en 2010 autour du cèdre près de la ménagerie, afin d’en préserver les racines. Un monument en hommage au poète breton Glenmor agrémente la jonction entre le jardin anglais, l’enfer et le boulingrin le [49].

Biodiversité

Espèces animales

L’enclos des canards.

On retrouve de nombreux oiseaux captifs au Thabor. De nombreuses espèces de canard de surface et de perruches sont exposées au public dans l’enclos des canards et la volière. Des panneaux en bois représentant chaque oiseau installés à proximité de ces installations permettent d’informer le public des différentes espèces présentées.

Ainsi, dans l’étang des canards, on trouve les espèces suivantes[50] :

Et dans la volière (qui fait aussi office de colombier)[50] :

En dehors d’oiseaux très communs tels que (pies, merles, moineaux), le parc permet d’observer plusieurs oiseaux sauvages, passereaux et rapaces essentiellement (chouette hulotte, épervier d’Europe). L’écureuil roux est également présent. Longtemps, jusqu’au milieu des années 1970, un ou deux paons allant et venant à leur guise ne manquaient pas d’exposer leur roue au regard des visiteurs généralement ravis de ce spectacle insolite. Les quelques cervidés visibles dans l’animalerie jusque dans les années 1980 ont été déplacés dans le parc des Gayeulles pour qu’ils y soient davantage à leur aise, laissant leur abri et leur enclos à des canards[12].

Afin de protéger le parc, et notamment la roseraie, des pucerons et autres insectes nuisibles, l’installation des prédateurs naturels de ces espèces (coccinelles, syrphes, et chrysopes) est favorisée par l’installation de refuges pour insectes auxiliaires. La présence du jardin botanique est d’ailleurs très favorable car il fournit aussi un abri à ces espèces[51].

Espèces végétales

Un rosier 'Coluche' dans le parc du Thabor.

Le parc est constituĂ© de 52 000 m2 de gazon, 5 800 m2 de massifs d’arbustes et 700 arbres dont 200 conifères. Le parc, et notamment le parc paysager, est agrĂ©mentĂ© de nombreuses espèces d’arbres : sĂ©quoias, cèdre du Liban, hĂŞtre tricolore, tulipier de Virginie, chĂŞne-liège, magnolias, arbre aux cloches d’argent, chĂŞne pyramidal, sapin d’AlgĂ©rie, sapin bleu du Colorado, etc[24]. Surlignant le goĂ»t de l’exotisme des frères BĂĽhler, deux ginkgos bilobas, un mâle et une femelle, se trouvent dans le parc.

La roseraie fleurit en juin tandis que la collection de dahlias se montre en août et en septembre. À l’automne, le parc est orné par des chrysanthèmes. En hiver et au printemps, ce sont surtout les plantes bisannuelles et les bulbeuses qui fleurissent le parc, accompagnées des camélias et des rhododendrons[24].

Le parc reprĂ©sente 59 000 plantes annuelles, 54 000 plantes bisannuelles, 18 500 plantes bulbeuses, 500 chrysanthèmes, 1 000 dahlias de 78 variĂ©tĂ©s diffĂ©rentes et 2 100 rosiers de 980 variĂ©tĂ©s diffĂ©rentes[24].

Le jardin botanique abrite quelques espèces de plantes rares et protĂ©gĂ©es en France[52] (Adonis printanier, GermandrĂ©e arbustive, Ail dorĂ©, ValĂ©riane grecque…) ou en Bretagne[53] (Ciboulette, AdĂ©nocarpe…). Le jardin botanique abrite 3 120 plantes diffĂ©rentes[24] dont 800 sont plantĂ©es chaque annĂ©e[36] ; la famille la plus reprĂ©sentĂ©e est celle des marguerites (Asteraceae)[36].

Contexte et impact de la création du parc du Thabor

Règlement de la promenade du Thabor et du Jardin des plantes en 1865.

La création des jardins du Thabor est le résultat d’un engouement pour la nature qui commença dès le XVIIe siècle, où le retour à la paix permit aux citadins de sortir hors des enceintes et de prendre part à des cérémonies de cour qui consistait essentiellement à « se montrer ». Les jardins deviennent le lieu où la bourgeoisie s’affiche, et malgré leur fonction publique, sont réservés aux personnes aisées. Le second Empire est particulièrement propice à la création des jardins : Napoléon III est en effet très sensible à l’horticulture, et développe un goût prononcé pour les jardins paysagers. L’engouement de cette époque pour les jardins s’illustre notamment par la création du bois de Boulogne en 1852[6]. Les règlements régulièrement promulgués permettent de voir respecter le code de savoir-vivre de la haute société (et notamment le respect de la propriété, par exemple en instaurant des pelouses interdites).

Sous le Premier Empire et sous la Restauration, le quartier Thabor - Saint-Hélier - Alphonse Guérin se transforme : la construction d’hôtels particuliers est entreprise et le parc devient celui des notables rennais[2]. Acteur de la rénovation des faubourgs de Rennes, le parc attire les gens aisés comme le révèle les phases successives de construction urbaine en corrélation avec l’agrandissement du parc et l’ouverture des nouvelles entrées : on peut prendre comme exemple la construction de l’hôtel Maulion sis au 2, rue de Paris qui suivit l’aménagement de l’entrée dans cette rue[54].

Entretien

Massifs de fleurs jouant sur les contrastes de couleurs.

L’ensemble de l’entretien et de la protection du parc emploie quatorze agents municipaux[32] dont trois au jardin botanique[24] et cinq Ă  la roseraie[55]. Le parc du Thabor utilise la moitiĂ© des plants du centre horticole de Champeaux, Ă©tablissement fournissant l’ensemble des espaces verts de Rennes. Les jardiniers montrent un savoir-faire horticole dans les mosaĂŻcultures des massifs floraux saisonniers dont le renouvellement s’effectue deux fois par an de mi-mai Ă  mi-juin et de mi-octobre Ă  mi-novembre : 60 000[32] vĂ©gĂ©taux sont replantĂ©s en l’espace de cinq semaines.

Le patrimoine vĂ©gĂ©tal lĂ©guĂ© par Denis BĂĽhler est remplacĂ© Ă  l’identique : lorsqu’un arbre meurt, un nouveau de la mĂŞme essence est replantĂ©[56]. Toutefois, les allĂ©es sont rĂ©gulièrement replantĂ©es : comme ce fut le cas en 2005 dans le carrĂ© Du Guesclin, les arbres abritant la buvette du jardin français vont eux aussi ĂŞtre remplacĂ©s en 2012 ainsi que des tilleuls jouxtant le jardin botanique en 2018[32]. En , un cèdre de l’Atlas vieillissant âgĂ© de 140 ans, est Ă©laguĂ© et haubanĂ© afin d’augmenter son espĂ©rance de vie de quelques dĂ©cennies : il s’agit d’un des plus vieux cèdre de l’Atlas de France[57]. Courant 2010, les rosiers de la roseraie circulaire sont progressivement remplacĂ©s ou greffĂ©s par des plants plus jeunes et plus florifères[55].

Les espaces verts de la ville de Rennes bénéficient d’une gestion différenciée qui permet de fixer un planning d’entretien adapté. Le parc du Thabor est classé comme Jardin de prestige de type 1, c’est-à-dire comme un jardin très structuré à la décoration florale élaborée et variée dans les essences utilisées. L’entretien de ce type de parc nécessite des moyens importants en main d’œuvre (coupe des haies, désherbage manuel, tonte du gazon, arrosage régulier, etc.) et bénéficie d’une stratégie de développement durable faible : c’est avant tout la beauté du parc qui est privilégiée[58]. L’utilisation d’insectes auxiliaires tel que les coccinelles est par exemple favorisé[55].

Cascade du parc du Thabor avec des Ă©tais, en vue de sa restauration.
Travaux sur la cascade en août 2013.

Le parc est néanmoins vieillissant et de nombreux travaux de réfection sont en cours, ou en étude. La grotte, la cascade des Catherinettes et le pont des Catherinettes sont respectivement condamnée, à sec et interdit[59]. Le mur au nord du jardin botanique était en travaux durant l’été et l’automne 2008, et une partie des toilettes va être rénovée. L’escalier fontaine n’est plus alimenté en eau, pour cause de consommation trop importante[32]. En , les fontaines du parc à la française sont arrêtées, en raison des fuites trop nombreuses dans les bassins et les tuyaux[59]. La remise en eau de deux bassins a eu lieu en 2010 et s’est accompagné d’une mise en peinture de la volière et la grotte mise en sécurité[34]. La cascade est remise en eau le après d'importants travaux[47].

Espace culturel

Le parc du Thabor pendant les Tombées de la nuit en 2007.

Outre le lieu de flânerie et de pause pour un grand nombre de Rennais de par sa position proche du centre-ville, le parc du Thabor est utilisĂ© par la ville comme un point de rencontre, comme lors de l’éclipse de soleil de 1999 oĂą 12 000 personnes se sont rĂ©unies autour des animateurs de l’Espace des sciences[60].

C’est aussi un lieu d’exposition, notamment grâce à l’orangerie où différents artistes ont été exposés : photographies d’Eddi El Boughammi sur le thème de Cuba en 2000[61], photographies de Yann Derais (pseudonyme du photographe Yann Levy) sur le thème « Palestine : au-delà du mur » en 2004[62], exposition de flip books de Pascal Fouché en 2007[63], photographies d’Adeline Keil en 2008[64]. Des expositions moins conventionnelles sont parfois mise en place comme l’installation de plus d’une soixantaine de tentes sur la pelouse du Thabor lors de l’exposition Camping surround organisée par Het Pakt, une compagnie belge, en 2007[65].

En 2005, dans le cadre de l'exposition collective Chantier public #2[66] organisĂ©e par le centre d'art 40mcube, l'orangerie a accueilli des Ĺ“uvres du duo d'artistes Daniel Dewar et GrĂ©gory Gicquel.

En 2017, les pelouses du Thabor accueillent l'installation Perspective de fuite Ă  l'anglaise[67] de l'artiste Laurence De Leersnyder, sur une proposition de 40mcube.

Le , un olivier est planté en présence d’élus locaux et de la chaîne de télévision Al Jazeera : il s’agit d’un arbre de la paix destiné à la Palestine et à Israël[68].

Le parc est aussi le lieu d’installation du festival Mythos depuis 2008. Chaque été, les mercredis du Thabor offrent tous les mercredis une soirée de musique, de danses et d’animations près du kiosque à musique.

Notes et références

  1. Louis-Michel Nourry, Le Thabor : Rennes, Siloë, (ISBN 2-908924-00-5), « Un parc de centre-ville : le Thabor et son histoire », p. 11-29.
  2. Catherine Laurent, Louis-Michel Nourry, George Provost et Yves Lebouc, Histoire(s) de jardin : Usages et paysages Ă  Rennes, Rennes, PU Rennes, , 191 p. (ISBN 978-2-7535-0654-1).
  3. M-C Bietry, Jardins en Bretagne : Ille-et-Vilaine, Connaissance des jardins, , 29 p. (ISBN 2-912454-06-9).
  4. Jean Ogée, A. Marteville et Pierre Varin, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, Mollieux, .
  5. Louis-Michel Nourry, Paysages de Rennes : nature et espaces publics, Rennes, éditions Apogée, , 91 p. (ISBN 2-84398-204-9).
  6. Louis-Michel Nourry et Michel Ogier, La Bretagne des jardins, Rennes, Éditions Apogée, , 128 p. (ISBN 2-909275-87-6), p. 88-93.
  7. Louis-Michel Nourry, Le Thabor : Rennes, Siloë, (ISBN 2-908924-00-5), « Le jardin botanique : le parcours de la connaissance », p. 75-82.
  8. Louis-Michel Nourry, Le Thabor : Rennes, Siloë, (ISBN 2-908924-00-5), « Le jardin à la française : l’harmonie entre l’art et la nature », p. 43-56.
  9. Jardin public, dit Le Thabor, sur Gertrude, base du service de l’Inventaire du patrimoine de la région Bretagne..
  10. Louis-Michel Nourry, Le Thabor : Rennes, Siloë, (ISBN 2-908924-00-5), « Les fabriques et œuvres d’art : la conciliation de l’utilitaire et le décoratif », p. 57-75.
  11. Louis-Michel Nourry, Le Thabor : Rennes, Siloë, (ISBN 2-908924-00-5), « Le jardin des Catherinettes : l’illusion du pittoresque », p. 107-118.
  12. « Ô jars, daims du Thabor », Le Rennais, no 418, décembre 2010.
  13. « Sur les traces d’Emmanuel Le Ray - Rennes », sur Ouest-France, .
  14. Étienne Maignen, Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945, Rennes, Éditions Ouest-France, , 245 p. (ISBN 978-2-7373-6173-9), p. 90
  15. Étienne Maignen, op. cit., p. 183
  16. « Duchesse Anne », sur recette.rennes.lnet.fr, Site de la ville de Rennes, (consulté le ).
  17. 10 ha 62 a selon Louis-Michel Nourry, Paysages de Rennes.
    10 ha 83 a pour la parcelle 000 BH 227, rue de Paris, sur cadastre.gouv.fr.
  18. Louis-Michel Nourry, Le Thabor : Rennes, Siloë, (ISBN 2-908924-00-5), « Le carré Du Guesclin : la naissance d’un parcours », p. 31-42.
  19. Note : il existe deux orthographes pour le nom de Louis Vaneau, celle-ci pour la rue et l’école situées à Rennes mais aussi la station de métro et une rue à Paris, et Vanneau, pour le monument du Thabor.
  20. Alain Teveu, « Le Thabor retrouve la Liberté… et ses cascades », Les Rennais, no 17,‎ , p. 22 (lire en ligne)
  21. Panneaux pédagogiques installés sur le Carré du Guesclin.
  22. « De nouveaux marronniers pour le Thabor », Le Rennais, no 370,‎ .
  23. Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, Bulletin et mémoires…, .
  24. Brochure « Le PARC du THABOR » publié par la ville de Rennes en janvier 2004.
  25. Adolphe Orain, Au pays de Rennes, Rennes, Ed La DĂ©couvrance, , 252 p. (BNF 34127100), p. 42.
  26. Cédric Rousseau, « L’Enfer, enfin pavé de bonnes intonations », Les Rennais, no 8,‎ , p. 24 (lire en ligne, consulté le ).
  27. « L’Amour, dit aussi L’Amour prenant un papillon », sur culture.gouv.fr, Base Joconde (consulté le ).
  28. Leïla Marchand, « Un logement de gardien devenu local France Télécom », Ouest-France,‎
  29. Benjamin Poulain, « La nouvelle buvette du Thabor sort du bois », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  30. Leïla Marchand, « Au Thabor, le bar a rouvert, pas le restaurant… », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  31. Louis-Michel Nourry, Le Thabor : Rennes, Siloë, (ISBN 2-908924-00-5), « Arbres et arbustes : la signature de Denis Bühler », p. 89-106.
  32. Ouest-France, « Pour rester jeune, le Thabor perdra des arbres », sur rennes.maville.com, (consulté le ).
  33. « Le kiosque du Thabor à Rennes a perdu son toit », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
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  36. Christine Barbedet, « Le jardin botanique du Thabor », Ville de Rennes,‎ (lire en ligne).
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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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  • Catherine Laurent, Louis-Michel Nourry, George Provost et Yves Lebouc, Histoire(s) de jardin : Usages et paysages Ă  Rennes, Rennes, PU Rennes, , 191 p. (ISBN 978-2-7535-0654-1).
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  • Jardin botanique de la ville de Rennes, Catalogue des graines, spores et parties de plantes offertes en Ă©change, Rennes, Ville de Rennes, .
  • L’artiste Muriel Moreno (ex-Niagara) est spĂ©cialiste du parc du Thabor, et y a consacrĂ© un travail de recherche lors de sa maĂ®trise d’histoire de l’art.
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