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Mont Jefferson (Oregon)

Le mont Jefferson, en anglais Mount Jefferson, est un volcan endormi s'Ă©levant Ă  3 199 mètres d'altitude dans la chaĂ®ne des Cascades, au centre de l'Oregon dans le Nord-Ouest des États-Unis, État dont il est le deuxième plus haut sommet. Il s'agit d'un stratovolcan composĂ© d'andĂ©site, d'andĂ©site basaltique et de dacite. Il abrite quatre glaciers alimentĂ©s par d'importantes prĂ©cipitations neigeuses. Son versant occidental est protĂ©gĂ© au sein de la rĂ©serve intĂ©grale du Mont Jefferson, crĂ©Ă©e en 1968, et dans la forĂŞt nationale de Willamette dans le but de conserver sa faune et sa flore. Le versant oriental appartient depuis 1855 Ă  la rĂ©serve indienne de Warm Springs, bien que le territoire soit historiquement celui des Molala. La montagne est aperçue par l'expĂ©dition Lewis et Clark en 1806 et aussitĂ´t nommĂ©e en l'honneur du prĂ©sident Thomas Jefferson. Elle est explorĂ©e dans la première moitiĂ© du XIXe siècle avant d'ĂŞtre officiellement gravie pour la première fois en 1888 par deux habitants de Salem. Pourtant, le mont Jefferson reste relativement isolĂ© et le pinacle qui surmonte son sommet est en fait le plus technique Ă  escalader de toutes les Cascades. Bien que la montagne n'ait plus connu d'Ă©ruption depuis 15 000 ans et que l'activitĂ© se soit dĂ©placĂ©e vers le sud, le volcan nĂ©cessite le maintien d'un niveau de vigilance.

Mont Jefferson
Vue du mont Jefferson depuis le Three Fingered Jack.
Vue du mont Jefferson depuis le Three Fingered Jack.
GĂ©ographie
Altitude 3 199 m[1] - [2] - [3]
Massif Chaîne des Cascades
CoordonnĂ©es 44° 40′ 27″ nord, 121° 47′ 58″ ouest[1] - [2] - [4]
Administration
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
État Oregon
Comtés Jefferson, Linn
Ascension
Première par R. L. Farmer et E. C. Cross
Voie la plus facile Par le glacier Whitewater depuis Jefferson Park au nord
GĂ©ologie
Ă‚ge 300 000 ans
Roches Andésite, andésite basaltique, dacite
Type Volcan de subduction
Morphologie Stratovolcan
Activité Endormi
Dernière éruption vers 950[3]
Code GVP 322020
Observatoire Observatoire volcanologique des Cascades
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Mont Jefferson
GĂ©olocalisation sur la carte : Oregon
(Voir situation sur carte : Oregon)
Mont Jefferson

Toponymie

La montagne est nommée le par les membres de l'expédition Lewis et Clark d'après leur commanditaire, le président Thomas Jefferson[3] - [5] - [6] - [7]. Ils l'aperçoivent lors de leur voyage de retour par la gorge du Columbia, au niveau de l'embouchure de la rivière Willamette[6] - [8]. Toutefois, Meriwether Lewis ne fait pas figurer ce nom sur sa carte de 1814[9]. Les Britanniques de la Compagnie de la Baie d'Hudson en profitent pour le rebaptiser mont Vancouver sur une carte de 1838[9] - [10] - [11]. Si John Charles Frémont l'évoque à la fin du mois de et le fait figurer sur une carte publiée deux ans plus tard[12], ce n'est qu'en 1859 que son nom américain est officiellement restauré sur une Carte de l'État d'Oregon et du Territoire de Washington[9]. Il s'agit du seul sommet nommé par l'expédition dont le nom original a survécu[13] mais pas du seul volcan de la chaîne des Cascades à l'être d'après un président, puisqu'il a inspiré le nom du mont Adams d'après John Adams en 1839[14] et celui du mont Washington d'après George Washington[15]. Son nom amérindien est Seekseekqua et symbolise un esprit[16].

GĂ©ographie

Situation

Le mont Jefferson est situĂ© dans le Nord-Ouest des États-Unis, près du centre de l'État de l'Oregon, sur la limite entre les comtĂ©s de Linn Ă  l'ouest et de Jefferson Ă  l'est[2] - [17], tandis que le versant nord-est s'Ă©tale sur celui de Marion en dessous de 2 743 mètres[18]. Il s'Ă©lève Ă  respectivement 45 et 55 kilomètres Ă  l'ouest de Warm Springs et de Madras, Ă  70 kilomètres au nord-ouest de Redmond, Ă  respectivement 50 et 85 kilomètres au nord-nord-ouest de Sisters et de Bend, tandis que Salem, la capitale de l'Oregon, est Ă  une centaine de kilomètres Ă  l'ouest, Portland, la ville la plus peuplĂ©e, Ă  115 kilomètres au nord-ouest et Eugene Ă  125 kilomètres au sud-ouest. Les cĂ´tes de l'ocĂ©an Pacifique se trouvent Ă  un peu moins de 200 kilomètres Ă  l'ouest. Le volcan le plus proche est le Three Fingered Jack Ă  23 kilomètres au sud mais le sommet plus Ă©levĂ© le plus proche est Crater Rock, un pic secondaire du mont Hood, Ă  77 kilomètres au nord[2]. Ces sommets font partie de la chaĂ®ne des Cascades[2].

Topographie

Carte topographique du mont Jefferson.
Carte topographique du mont Jefferson.

Le mont Jefferson est un volcan en sommeil. Il culmine Ă  3 199 mètres d'altitude[2] - [3], soit le deuxième plus Ă©levĂ© de l'Oregon[19] après le mont Hood[20]. Sa base se situant entre 1 700 et 2 000 mètres d'altitude, il s'Ă©lève d'environ 1 500 mètres. Il prĂ©sente, malgrĂ© l'Ă©rosion sur son versant occidental, une forme conique assez grossière surmontĂ©e par un pinacle distinctif. Toute prĂ©sence de cratère volcanique a en revanche disparu. Il est prolongĂ© au sud par une longue arĂŞte pratiquement jusqu'au Three Fingered Jack. Sa hauteur de culminance est de 1 760 mètres par rapport au col Santiam, Ă  1 439 mètres d'altitude[2] - [19], ce qui en fait le troisième de l'État[19] après le mont Hood et le pic Sacajawea[20].

Hydrographie

Le versant occidental du mont Jefferson appartient au bassin de la Willamette et plus précisément de la North Santiam. Y prennent leur source, du nord au sud, le Whitewater Creek et ses affluents directs ou indirects en rive gauche, le Russell Creek et le Jeff Creek, ainsi que le Milk Creek qui rejoint la North Santiam par le biais du Pamelia Creek. Le versant oriental appartient au bassin de la rivière Deschutes et plus précisément de la Metolius. La rivière Whitewater naît au nord-est, rejointe par le Milk Creek (homonyme du précédent) dont la source est un peu plus au sud. Puis s'écoulent au sud-est le Parker Creek et le Jefferson Creek qui reçoit ses eaux en rive gauche[2] - [21].

Mont Jefferson se reflétant dans un lac.
Vue du mont Jefferson depuis le lac Russel Ă  Jefferson Park, au nord, avec le glacier Whitewater Ă  sa gauche.

Le lac le plus Ă©tendu autour du mont Jefferson est le lac Pamelia, long de 800 mètres et d'une largeur maximale de près de 500 mètres, sur son piĂ©mont sud-ouest. Ă€ l'ouest se trouve le lac Whitewater, au nord les lacs Russel, Bays, Scout, Park et Rock, tandis qu'au sud figurent les lacs Coyote, Hunts, Hanks et Table, ce dernier Ă©tant le seul appartenant au bassin de la Deschutes[2]. Ils sont retenus par d'anciennes moraines[21].

Le mont Jefferson abrite environ 35 nĂ©vĂ©s et glaciers s'Ă©tendant au-delĂ  de 1 877 mètres d'altitude pour une superficie cumulĂ©e de 5,5 km2[22]. Ils sont issus de la dernière grande glaciation, vers 25 000 Ă  20 000 ans BP, puis d'un petit âge glaciaire entre 5 000 et 4 500 ans BP environ[22]. Le glacier Whitewater, sur le versant oriental, est de loin le plus vaste d'entre eux et possède une largeur, du nord au sud, de trois kilomètres environ[2] - [22]. Au sud-est du sommet se trouve le glacier Waldo, alors qu'au nord-ouest figurent les glaciers Jefferson Park et Russel[2] - [22]. Au dĂ©but du XXe siècle, deux autres glaciers Ă©taient prĂ©sents sous le sommet : le glacier Milk Creek Ă  l'ouest et le glacier Timberline au sud-ouest[22]. En 1915-1916, Ira A. Williams de l'Oregon Bureau of Mines and Geology, après avoir nommĂ© ces glaciers, rapporte que le glacier Milk Creek prĂ©sente deux lobes. Toutefois, en 1917, L. Hatch note dĂ©jĂ  un retrait des glaciers, notamment Russell et Jefferson Park avec la prĂ©sence de moraines. Les dimensions qu'il donne du glacier Whitewater sont deux fois et demie plus importantes que celles actuelles. Ă€ la fin des annĂ©es 1930, le glacier Milk Creek n'est plus constituĂ© que par des plaques de glace inertes couvertes de dĂ©bris rocheux et il cesse de figurer sur les cartes[22]. Le glacier Timberline est photographiĂ© par A.J. Gilardi en 1937 et dĂ©crit par Kenneth N. Phillips l'annĂ©e suivante[22].

GĂ©ologie

Schéma de la zone tectonique de la chaîne des Cascades.
Schéma de la zone tectonique de la chaîne des Cascades.

L'arc volcanique des Cascades apparaĂ®t Ă  l'aplomb d'une zone de subduction, Cascadia, 36 millions d'annĂ©es BP, formĂ©e par l'enfoncement d'un reliquat de la plaque Farallon, la plaque Juan de Fuca sous la plaque nord-amĂ©ricaine. L'activitĂ© volcanique diminue, entre 17 et 12 millions d'annĂ©es BP, au cours du Miocène. Toutefois, avec la sĂ©paration simultanĂ©e de la plaque Explorer et l'Ă©paississement de la zone de subduction, l'angle du plan de Wadati-Benioff augmente. Les frictions deviennent plus intenses, le relief s'accroĂ®t et le volcanisme reprend entre 7 et 5 millions d'annĂ©es BP, au dĂ©but du Pliocène[23] - [24]. Si le volcanisme apparaĂ®t dans la zone vers 3,9 millions[25] Ă  2,5 millions d'annĂ©es BP[21], le mont Jefferson ancestral n'apparaĂ®t par Ă©mission d'une grande quantitĂ© de lave que vers 700 000 ans BP[25] - [26].

Le mont Jefferson est un stratovolcan composé d'andésite, d'andésite basaltique et de dacite reposant sur un socle de basalte[25] - [21]. L'étude de Kenneth G. Sutton a révélé que la montagne est composée d'environ 75 % de lave et 25 % d'éjectas[27]. Parmi les traces d'érosion provoquée par les glaciers figurent des moraines derrière lesquelles se sont formés plusieurs lacs glaciaires. Certains ont rompu leur barrage naturel et sont responsables d'inondations et de coulées de boue, comme ce fut le cas en [21] - [28].

Climat

Le mont Jefferson se situe sur la crĂŞte principale des High Cascades[29] et agit comme une barrière face aux vents dominants d'ouest venant de l'ocĂ©an Pacifique. Il est situĂ© dans une zone oĂą la couverture nuageuse est prĂ©sente en moyenne 150 jours par an[30]. Il reçoit de ce fait une importante quantitĂ© de prĂ©cipitations, qui peut atteindre 3 800 millimètres entre 1 500 et 2 500 mètres d'altitude sur le versant occidental mais dĂ©croĂ®t graduellement en approchant du sommet[30]. Elles se produisent sous forme de neige en hiver[25]. La station de Bald Peter, bien qu'elle soit situĂ©e Ă  seulement 1 650 mètres d'altitude sur le versant oriental du mont Bachelor, est la seule Ă  prĂ©senter un enneigement significatif du mont Jefferson. Celui-ci, enregistrĂ© depuis 1973, culmine dĂ©but avril en moyenne Ă  1,9 mètre avec des extremums situĂ©s entre 80 centimètres et 3,6 mètres (record enregistrĂ© en 1975) Ă  cette mĂŞme pĂ©riode[31]. Les moyennes pluviomĂ©triques annuelles chutent sur les piĂ©monts orientaux de la chaĂ®ne, en dessous de 1 500 mètres d'altitude, par le phĂ©nomène d'ombre pluviomĂ©trique[30] - [32]. La station de Marion Forks est situĂ©e sur le versant occidental, au sud-ouest du sommet, mais ne se situe qu'Ă  800 mètres d'altitude dans la vallĂ©e de la North Santiam ce qui fait que l'enneigement est très variable d'une annĂ©e Ă  l'autre. Les prĂ©cipitations neigeuses peuvent s'y produire de fin octobre Ă  dĂ©but mai et atteignent en moyenne 2,9 mètres mais mĂŞme en fĂ©vrier l'Ă©paisseur du manteau neigeux ne dĂ©passe pas 35 centimètres en moyenne, pour disparaĂ®tre totalement dès avril[31] - [33]. Les Ă©tĂ©s sont frais et les hivers très humides. Quelques influences continentales peuvent se faire sentir, accentuant les variations saisonnières[34].

Faune et flore

Vue du mont Jefferson derrière une forêt de conifères.
Vue d'une forêt de conifères avec le mont Jefferson en arrière-plan.

Le mont Jefferson fait partie de l'Ă©corĂ©gion des Ă©tages alpin et subalpin des Cascades qui correspond aux plus hauts sommets volcaniques enneigĂ©s de la chaĂ®ne s'Ă©levant au-delĂ  de 2 000 mètres d'altitude, au-dessus des prairies d'altitude ; celle aussi des torrents, des cirques et des lacs glaciaires. Les glaciations du PlĂ©istocène ont fortement remodelĂ© le paysage et ont laissĂ© des moraines et des vallĂ©es « en U ». La vĂ©gĂ©tation est adaptĂ©e Ă  ces conditions d'altitude, de froid et de neige. Quelques spĂ©cimens de Pruche subalpine (Tsuga mertensiana), de Sapin subalpin (Abies lasiocarpa) et de Pin Ă  Ă©corce blanche (Pinus albicaulis) parsèment les prairies subalpines composĂ©es de plantes herbacĂ©es et de buissons au niveau de la limite des arbres[35] - [36], situĂ©e gĂ©nĂ©ralement entre 1 800 et 2 100 mètres d'altitude[37] et au-delĂ  de 2 200 mètres d'altitude sur le versant septentrional[26]. Un peu plus bas se rencontrent le Sapin gracieux (Abies amabilis), le Sapin noble (Abies procera), le Pin argentĂ© (Pinus monticola), le Pin tordu (Pinus contorta) et le Pin Ă  sucre (Pinus lambertiana)[25]. Au niveau des piĂ©monts se trouvent le Sapin blanc (Abies alba), Pin d'Oregon (Pseudotsuga menziesii), la Pruche de l'Ouest (Tsuga heterophylla), le Pin ponderosa (Pinus ponderosa), le Cèdre de l'Ouest (Thuja plicata) et, en sous-bois, l'Érable circinĂ© (Acer circinatum)[25]. Carex breweri, Carex heteroneura var. chalciolepis, Carex nigra et Aster alpinus peuplent les tourbières[35] - [36]. Les lupins, les lys, les asters, les phlox, les digitales, les rhododendrons[38], dont l'espèce Rhododendron macrophyllum, et la XĂ©rophylle tenace (Xerophyllum tenax) reprĂ©sentent l'essentiel des plantes Ă  fleurs. Au-delĂ , la roche et les nĂ©vĂ©s sont très prĂ©sents[35] - [36].

Parmi les mammifères carnivores prĂ©sents au mont Jefferson figurent l'Ours noir (Ursus americanus), le coyote (Canis latrans), le puma (Puma concolor)[25] - [39], le Renard roux (Vulpes vulpes), le Raton laveur (Procyon lotor), la Martre d'AmĂ©rique (Martes americana), l'Hermine (Mustela erminea), la Belette Ă  longue queue (Mustela frenata), le Vison d'AmĂ©rique (Neovison vison), la Loutre de rivière (Lontra canadensis) et le Lynx roux (Lynx rufus)[39]. Le Wapiti de Roosevelt (Cervus canadensis roosevelti), le Cerf Ă  queue noire (Odocoileus hemionus columbianus) et le Cerf mulet des montagnes Rocheuses (Odocoileus hemionus hemionus) sont des cervidĂ©s que l'on peut rencontrer Ă©galement Ă  la belle saison[25] - [39]. Si ce dernier migre vers les dĂ©serts de l'Est de l'Oregon en hiver, les prĂ©cĂ©dents descendent vers l'ouest[25]. La Musaraigne errante (Sorex vagrans), la Musaraigne palustre (Sorex palustris) et la Taupe du Pacifique (Scapanus orarius) reprĂ©sentent les insectivores[39]. Deux espèces de chiroptères sont connues : la Petite chauve-souris brune (Myotis lucifugus) et la Chauve-souris argentĂ©e (Lasionycteris noctivagans)[39]. Le Pika d'AmĂ©rique (Ochotona princeps)[25] - [39] et le Lièvre d'AmĂ©rique (Lepus americanus) sont deux espèces de lagomorphes[39]. De nombreux rongeurs sont Ă©galement prĂ©sents, parmi lesquels la Marmotte Ă  ventre jaune (Marmota flaviventris)[25] - [39], le Castor de montagne (Aplodontia rufa), le Tamia amène (Tamias amoenus), le Tamia de Townsend (Tamias townsendii), le Spermophile Ă  manteau dorĂ©e (Spermophilus lateralis), l'Écureuil occidental (Sciurus griseus), l'Écureuil de Douglas (Tamiasciurus douglasii), le Gaufre Ă  poches de montagne (Thomomys monticola), le Castor du Canada (Castor canadensis), la Souris sylvestre (Peromyscus maniculatus), le Rat Ă  queue touffue (Neotoma cinerea), le Campagnol de Richardson (Microtus richardsoni), la Souris sauteuse du Pacifique (Zapus trinotatus) et le Porc-Ă©pic d'AmĂ©rique (Erethizon dorsatum)[39]. Les oiseaux sont rĂ©pandus : Canard colvert (Anas platyrhynchos), Autour des palombes (Accipiter gentilis), Épervier brun (Accipiter striatus), Buse Ă  queue rousse (Buteo jamaicensis), TĂ©tras sombre (Dendragapus obscurus), Perdrix grise (Perdix perdix), Pluvier kildir (Charadrius vociferus), Chevalier grivelĂ© (Actitis macularius), GoĂ©land de Californie (Larus californicus), Pigeon Ă  queue barrĂ©e (Patagioenas fasciata), Grand-duc d'AmĂ©rique (Bubo virginianus), ChevĂŞchette naine (Glaucidium gnoma), Engoulevent d'AmĂ©rique (Chordeiles minor), Colibri roux (Selasphorus rufus), Pic flamboyant (Colaptes auratus), Grand Pic (Dryocopus pileatus), Pic maculĂ© (Sphyrapicus varius), Pic chevelu (Picoides villosus), Pic Ă  tĂŞte blanche (Picoides albolarvatus), Pic tridactyle (Picoides tridactylus) ; pour le seul ordre des passereaux, le plus reprĂ©sentĂ©, Moucherolle des saules (Empidonax traillii), Moucherolle Ă  cĂ´tĂ©s olive (Contopus cooperi), Hirondelle bicolore (Tachycineta bicolor), MĂ©sangeai du Canada (Perisoreus canadensis), Geai de Steller (Cyanocitta stelleri), Grand Corbeau (Corvus corax), Cassenoix d'AmĂ©rique (Nucifraga columbiana), MĂ©sange Ă  tĂŞte noire (Poecile atricapillus), MĂ©sange de Gambel (Poecile gambeli), MĂ©sange Ă  dos marron (Poecile rufescens), Sittelle Ă  poitrine rousse (Sitta canadensis), Sittelle pygmĂ©e (Sitta pygmaea), Grimpereau brun (Certhia americana), Cincle d'AmĂ©rique (Cinclus mexicanus), Troglodyte familier (Troglodytes aedon), Merle d'AmĂ©rique (Turdus migratorius), Grive Ă  collier (Ixoreus naevius), Grive solitaire (Catharus guttatus), Solitaire de Townsend (Myadestes townsendi), Roitelet Ă  couronne dorĂ©e (Regulus satrapa), Roitelet Ă  couronne rubis (Regulus calendula), Pipit d'AmĂ©rique (Anthus rubescens), VirĂ©o Ă  tĂŞte bleue (Vireo solitarius), Piranga Ă  tĂŞte rouge (Piranga ludoviciana), Roselin de Cassin (Haemorhous cassinii), Roselin Ă  tĂŞte grise (Leucosticte tephrocotis), Tarin des pins (Spinus pinus), Bec-croisĂ© des sapins (Loxia curvirostra), Tohi Ă  queue verte (Pipilo chlorurus), Junco ardoisĂ© (Junco hyemalis), Bruant Ă  couronne blanche (Zonotrichia leucophrys), Bruant Ă  couronne dorĂ©e (Zonotrichia atricapilla), Bruant fauve (Passerella iliaca) et Bruant de Lincoln (Melospiza lincolnii) ont Ă©tĂ© inventoriĂ©s autour du mont Jefferson[39]. Des espèces d'amphibiens et de reptiles ont Ă©galement Ă©tĂ© repertoriĂ©es ; elles comprennent la Salamandre Ă  longs doigts (Ambystoma macrodactylum), la Salamandre gĂ©ante de Californie (Dicamptodon ensatus), le Triton rugueux (Taricha granulosa), la Grenouille-Ă -queue cĂ´tière (Ascaphus truei), le Crapaud borĂ©al (Anaxyrus boreas), la Rainette du Pacifique (Pseudacris regilla), la Grenouille Ă  pattes rouges (Rana aurora), la Grenouille maculĂ©e de l'Oregon (Rana pretiosa), l'Iguane pygmĂ©e Ă  cornes courtes (Phrynosoma douglassii), la Couleuvre rayĂ©e (Thamnophis sirtalis) et la Couleuvre du Nord-Ouest (Thamnophis ordinoides)[39]. La moitiĂ© environ des lacs qui entourent le mont Jefferson, entre 1 500 et 1 800 mètres, sont peuplĂ©s de la Truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss)[25] - [40].

Histoire

Histoire Ă©ruptive

Entre 730 000[26] et 680 000 ans BP[25], avant la dernière inversion du champ magnĂ©tique terrestre, un vaste plateau volcanique est crĂ©Ă© par l'Ă©mission de 97,5 km3 de laves. Elles constituent la formation de Minto Lavas[27] - [41] et plusieurs volcans boucliers sont englobĂ©s dans ce plateau[21] - [27]. Il est toutefois fortement Ă©rodĂ© au cours des glaciations avant que naisse le mont Jefferson moderne.

Celui-ci voit le jour vers 300 000 ans BP[21] avec l'apparition d'une bouche Ă©ruptive de type explosif autour de laquelle se met en place par la suite un cĂ´ne riche en Ă©jectas, qui compose le cĹ“ur du volcan actuel[42]. En effet, la plus grande partie de cette structure est ensuite recouverte par 21[27] Ă  25 km3 de coulĂ©es de lave d'andĂ©site basaltique[21] constituant la formation de Main Cone Lavas[27]. Elles prĂ©sentent une Ă©paisseur d'un mètre et demi Ă  douze mètres près du sommet de ce cĂ´ne primitif et croissent au pied de la montagne. L'absence de traces de lahar ou de coulĂ©e de boue associĂ©es Ă  cette formation suggère que ces Ă©ruptions se sont dĂ©roulĂ©es au cours d'une pĂ©riode interglaciaire[21] - [27]. Le volcan entre par la suite dans une phase de sommeil pour une durĂ©e indĂ©terminĂ©e. Des glaciers se forment directement sur la surface du cĂ´ne primitif et l'Ă©rodent en partie[43].

Vue aérienne du mont Jefferson entièrement enneigé avec un de ses versants profondément érodé.
Vue aérienne du versant occidental, avec des traces prononcées d'érosion.

Lors de son rĂ©veil, le volcan Ă©met un volume de km3 environ de lave andĂ©sitique et construit un nouveau cĂ´ne par-dessus le prĂ©cĂ©dent[27]. Il atteint près de 3 700 mètres d'altitude[42] - [44]. Ces coulĂ©es sont plus Ă©paisses et plus visqueuses que celles de Main Cone Lavas[44]. Dans le mĂŞme temps, deux importants groupes de cĂ´nes satellites se forment de part et d'autre de ses flancs. Le complexe septentrional apparaĂ®t dans l'actuelle zone de Jefferson Park, au pied du volcan, tandis que le complexe mĂ©ridional Ă©merge trois kilomètres au sud du sommet et compose les roches rouge-brun de Goat Peak[42] - [43]. De plus, de l'andĂ©site riche en silice est Ă©mise depuis des fissures sur ce mĂŞme versant. Une longue pĂ©riode de sommeil s'ensuit de nouveau. De vastes glaciers Ă©rodent alors l'essentiel des laves produites au cours de cette seconde phase et un tiers au moins des roches du cĂ´ne original. L'Ă©rosion est la plus intense sur le versant occidental. En consĂ©quence, l'actuel sommet est constituĂ© par les laves solidifiĂ©es prĂ©cĂ©demment Ă©coulĂ©es sur le versant oriental[43] - [45].

Entre 100 000 et 35 000 ans BP, au cours d'un nouveau maximum glaciaire, la nature des Ă©ruptions devient explosive et produit des Ă©jectas riches en ponces ainsi que des nuĂ©es ardentes[21] - [28]. Ă€ cette Ă©poque[46], une Ă©ruption en particulier Ă©met des cendres jusque dans le Sud-Est de l'actuel Idaho[21] - [25] - [28] tandis qu'une Ă©paisseur de deux mètres d'Ă©jectas recouvre les alentours du volcan dans un rayon de vingt kilomètres[21]. La dernière Ă©ruption du mont Jefferson lui-mĂŞme se produit vers 15 000 ans BP[21] - [25] - [28]. Toutefois, l'activitĂ© volcanique se dĂ©place vers le sud. Ainsi, une Ă©ruption survient Ă  Forked Butte vers 4500 av. J.-C.[42] - [47], suivie d'une autre, de nature similaire, qui remonterait Ă  l'an 950 environ, avec une coulĂ©e de lave Ă©mise depuis South Cinder Peak en direction du lac Marion Ă  l'ouest[3] - [47].

Histoire humaine

La région du mont Jefferson est le territoire traditionnel des Molala. Comme l'a mis en évidence le pionnier John Minto vers le milieu du XIXe siècle, ces Amérindiens ont tracé trois remarquables sentiers bien distincts, d'est en ouest, desquels partent de nombreuses branches à travers tout leur territoire. Le sentier central relie alors les vallées de la North Santiam à celle de la Metolius en passant par le lac Marion. Les Molala migrent en fonction des saisons d'un versant à l'autre des High Cascades. Ils pêchent du saumon et collectent des baies, des fruits secs, des graines, des racines, des herbes sèches et de l'obsidienne. Toutefois, leur population est toujours demeurée restreinte en raison du climat et de la topographie difficiles[48].

Carte ancienne représentant une partie de l'Oregon où figure des rivières et des chaînes montagneuses
Carte dressée par l'expédition Lewis et Clark et publiée en 1814 où figure le mont Jefferson (extrémité gauche).
Portrait de David Douglas.
Portrait de David Douglas vers 1834, premier Occidental Ă  approcher le mont Jefferson par voie terrestre.

Après que le mont Jefferson eut été découvert et nommé par l'expédition Lewis et Clark en 1806, David Douglas est le premier Occidental, en empruntant le sentier septentrional des Molala, à l'approcher d'aussi près, en 1825, soit un an seulement après l'établissement de Fort Vancouver. Peter Skene Ogden fait probablement de même l'année suivante, en traversant la chaîne des Cascades. Nathaniel Jarvis Wyeth l'observe depuis la vallée de la rivière Deschutes, à l'est, à deux reprises, en 1834 puis 1835[7]. Dans les années suivantes, plusieurs tentatives d'ouverture de nouveaux itinéraires sont entreprises et la région devient plus familière. En , John Strong Newberry et Henry Larcom Abbot, dans le cadre des Pacific Railroad Surveys, tentent d'approcher le mont Jefferson au plus près depuis la vallée de la Metolius mais sont stoppés dans les gorges du Cabot Creek[7].

Une ascension pourrait avoir été réalisée dès 1860 mais elle n'est pas confirmée[7]. En 1878, J.W. Goad de la mission d'exploration dirigée par George Wheeler, en remontant vers le nord depuis le Crater Lake le long de la vallée de la Deschutes, estime le mont Jefferson impraticable en raison de la saison déjà tardive[49]. La première ascension officielle du sommet est réalisée le par Ray L. Farmer et E. C. Cross, originaires de Salem, par l'arête méridionale. George J. Pearce les accompagne jusqu'au pied du pinacle sommital. Les trois hommes profitent, selon les propres mots de Farmer, d'une saison particulièrement clémente en neige qui leur permet d'atteindre sans difficulté le pied du mont Jefferson, où ils établissent leur camp de base. Il leur faut cinq heures pour couvrir une distance qu'ils estiment à cinq kilomètres et atteindre le pied du pinacle. Ils y découvrent une bouteille dans laquelle sont inscrits les noms de précédents alpinistes ayant dû renoncer à l'escalade finale. Après une courte pause, Farmer et Cross décident de contourner le pinacle par le sud-ouest. Pearce les perd de vue pendant une heure avant qu'ils ne l'interpellent depuis la cime sud-est, la plus basse. Il juge que la traversée pour rejoindre la cime la plus haute du pinacle ne présente pas de difficulté. Il attend néanmoins « un temps considérable » avant de les apercevoir de nouveau. Les trois hommes se retrouvent après trois heures d'absence. Un compte-rendu grossier de l'ascension paraît dans le Daily Statesman, le 17 août. Il faut toutefois attendre le pour que Pearce ne publie un rapport détaillé dans The Oregonian[50]. Entre-temps, le guide Lem Gates découvre en 1897 le cartouche laissé dans la fissure d'un rocher à la cime du pinacle. En effet, il accompagne le 14 juillet le major Charles E. Roblin et Musa Geer de Salem, ainsi que Pearl Blackerby et Helen Hibbard de Silverton, puis le 5 août de nouveau Charles E. Roblin avec le juge George H. Burnett, J. H. Collins et E. C. Neal. Lors de la première ascension, Gates noue une corde au sommet du pinacle pour ses clients et en profite pour hisser une boîte laissée quelques années plus tôt à sa base par l'expédition Kirby des Mazamas. Trois semaines plus tard, après avoir de nouveau atteint le pinacle par l'arête méridionale, ils subissent un orage et plusieurs membres de l'ascension ressentent des décharges électriques dues à la foudre. Le juge Burnett en rend compte trois jours plus tard dans le Daily Statesman[50]. La première ascension en solitaire est réalisée par Sherman Barnham le [50]. Le sommet est gravi par le versant septentrional pour la première fois en par S.S. Mohler d'Oregon City, qui répète l'ascension trois ans plus tard en compagnie de L. J. Hicks, ce qui constitue les cinquième et sixième ascensions du mont Jefferson[50].

L'exploitation forestière fait son apparition le long des vallées sur les piémonts occidentaux du mont Jefferson dans les années 1880, avec l'établissement de la ville de Henness, désormais Gates. Les bûcherons pratiquent par la même occasion la chasse et la pêche ; ils notent l’extraordinaire richesse en vie sauvage de la région. Les piémonts orientaux demeurent préservés par la création de la réserve indienne de Warm Springs[51] dès 1855[52]. Au tournant du siècle, cette activité humaine amène un tourisme croissant[51].

Photographie en noir et blanc du mont Jefferson.
Vue du mont Jefferson depuis le lac Russell, au nord, en 1934.

En 1898, Frederick G. Plummer rapporte l'émission de colonnes de fumée et de vapeur au mont Jefferson le mais aucune éruption n'est confirmée[53]. La première description complète de la montagne est effectuée en 1900 à partir de Hunts Cove, au sud, puis complétée en 1903 par les observations du géologue Israel Cook Russell qui arpente le versant oriental[7]. En 1915, Ira A. Williams de l'Oregon Bureau of Mines and Geology explore à son tour la région du mont Jefferson[7]. Une des études les plus complètes du volcan est réalisée en 1925 par Edwin T. Hodge, un ancien professeur de géologie à l'université d'Oregon, qui s'intéresse aussi à ses glaciers[7] - [22]. Pourtant, en raison de son isolement, il éveille peu d'intérêt scientifique. Une autre étude portant sur son histoire glaciaire et éruptive est réalisée en 1974 par Kenneth G. Sutton[45].

En 1930, le mont Jefferson fait l'objet d'un classement par le Service des forĂŞts des États-Unis en zone primitive (primitive area en anglais). Trois ans plus tard, sa superficie est portĂ©e Ă  148,3 km2[25]. Pourtant, avec la ratification du Wilderness Act en 1964, contrairement Ă  beaucoup d'autres zones primitives, le mont Jefferson n'intègre pas immĂ©diatement le National Wilderness Preservation System ; cette exception est rectifiĂ©e en 1968[25].

Activités

Randonnée et ascension

Une petite vallée à fond plat au premier plan et le mont Jefferson dominant derrière.
Vue du mont Jefferson depuis Jefferson Park, au départ des itinéraires d'ascension par le nord.

Le mont Jefferson est accessible depuis l'ouest par des routes forestières ou directement des sentiers quittant l'Oregon Route 22[54]. Il existe deux approches principales vers la montagne : par Jefferson Park au nord, plutĂ´t Ă  la fin du printemps lorsque le manteau neigeux est stable, ou par le lac Pamelia au sud-ouest, possible toute l'annĂ©e grâce Ă  la stabilitĂ© de la roche[25] - [54]. L'itinĂ©raire le plus frĂ©quentĂ© emprunte le glacier Whitewater depuis le nord[25] - [54]. Il nĂ©cessite dix Ă  douze heures de marche depuis Jefferson Park[54] pour une distance de 30 kilomètres aller-retour et un dĂ©nivelĂ© de 1 800 mètres[37]. Il offre une ascension finale du pinacle sommital cotĂ©e 4[54]. Un autre itinĂ©raire Ă©galement apprĂ©ciĂ©, toujours par le nord, passe par le glacier Jefferson Park[37] - [54]. Il nĂ©cessite deux heures de moins environ mais est plus technique Ă  pied, notamment parce que la voie d'escalade finale la plus directe et la plus facile est cotĂ©e 5.2[54], quoique plus facile en ski de randonnĂ©e[37]. Il est long de 24 kilomètres et propose un dĂ©nivelĂ© de 1 700 mètres[37]. Un troisième itinĂ©raire en ski de randonnĂ©e, assez similaire au prĂ©cĂ©dent en termes de profil mais moins technique, est possible par le nord en traversant le glacier Russell[37]. L'ascension depuis Pamela Lake, d'une longueur de seulement 19 kilomètres avec un dĂ©nivelĂ© de 2 100 mètres[37] est la plus aisĂ©e Ă  pied mais est considĂ©rĂ©e comme dĂ©pourvue d'intĂ©rĂŞt. Elle se fait soit par l'arĂŞte sud-ouest[37] - [54] soit, essentiellement en ski de randonnĂ©e, par la ravine de North Milk Creek[37]. Un nĂ©vĂ© particulièrement abrupt doit ĂŞtre traversĂ© dans la partie finale afin de rejoindre l'itinĂ©raire nord et ainsi avoir accès aux voies d'escalade du pinacle[54]. Une variante, depuis le sud, longe l'arĂŞte mĂ©ridionale depuis Hunt's Cove et nĂ©cessite Ă©galement dix Ă  douze heures de marche[54] pour 29 kilomètres aller-retour[37]. Des voies plus techniques dans les parois du pinacle sont cotĂ©es jusqu'Ă  5.7[54]. Il est possible de les gravir avec des crampons et des piolets mais, dans ce cas, il est nĂ©cessaire de s'assurer de la duretĂ© de la glace[54]. Ces passages obligatoires dans une roche parfois instable pour atteindre la cime du pinacle font probablement du mont Jefferson le plus technique des sommets des Cascades, bien que peu dangereux[25] - [54].

La rĂ©serve intĂ©grale du Mont Jefferson dispose de 310 kilomètres de sentiers, dont 64 kilomètres du Pacific Crest Trail[25] - [40] qui contourne le sommet par l'ouest. Ce tronçon est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme le plus beau de l'Oregon[25]. En revanche, la pratique du ski de fond est difficile dans la zone en raison de son isolement[25].

Protection environnementale

Une plaine herbeuse et le mont Jefferson enneige au loin.
Vue du versant occidental du mont Jefferson depuis la réserve indienne de Warm Springs.

Le versant occidental du mont Jefferson est protĂ©gĂ© depuis 1968 au sein de la rĂ©serve intĂ©grale du Mont Jefferson (en anglais : Mount Jefferson Wilderness) dont la superficie a progressivement Ă©tĂ© portĂ©e Ă  450 km2[25]. Elle s'Ă©chelonne depuis 914 mètres d'altitude jusqu'Ă  la cime du mont Jefferson Ă  3 199 mètres d'altitude[25]. La rĂ©serve a pour but de garantir un air et une eau purs, ainsi qu'un habitat prĂ©servĂ© pour les plantes et les animaux rares et menacĂ©s[55]. Elle autorise la pratique de la randonnĂ©e pĂ©destre, du trekking, de l'escalade, du canoĂ«-kayak, du rafting, de la randonnĂ©e Ă©questre, de l'observation ornithologique ou encore de l'astronomie amateur mais interdit gĂ©nĂ©ralement tout type de vĂ©hicule Ă  moteur et les groupes de plus de douze personnes[55]. La rĂ©serve est gĂ©rĂ©e conjointement[56] par la forĂŞt nationale de Willamette[25], qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1933[57] et couvre 6 790 km2[58], par la forĂŞt nationale de Deschutes[25], qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1908[57] et couvre 6 462 km2[58], et par la forĂŞt nationale du Mont Hood, qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1924[57] et couvre 4 524 km2[58]. Toutefois, l'intĂ©gralitĂ© du versant occidental se trouve dans la forĂŞt nationale de Willamette, celle de Deschutes n'incluant qu'une toute petite partie du versant mĂ©ridional jusqu'Ă  Goat Peak, tandis que celle du mont Hood s'arrĂŞte vers Park Butte au nord.

Le versant oriental appartient Ă  la rĂ©serve indienne de Warm Springs qui s'Ă©tend sur 2 640 km2. CrĂ©Ă©e en 1855, elle est composĂ©e des tribus confĂ©dĂ©rĂ©es de Warm Springs, Wasco et PaĂŻutes[52].

Évaluation et prévention des risques

Le mont Jefferson vu au loin dans l'axe d'une route rectiligne traversant une plaine.
Vue du mont Jefferson depuis la réserve indienne de Warm Springs au nord-est.

Le mont Jefferson est considĂ©rĂ© comme endormi et prĂ©sente le plus fort alĂ©a d'Ă©ruption de la rĂ©gion[28], sa probabilitĂ© annuelle Ă©tant estimĂ©e Ă  un pour 100 000[46]. Le risque majeur induit par le volcan rĂ©side dans d'Ă©ventuels avalanches de dĂ©bris et lahars, qui pourraient survenir mĂŞme en l'absence d'Ă©ruption, et pourraient affecter les vallĂ©es dans un rayon de cinquante kilomètres[28] - [46]. En particulier, ils pourraient inonder des rĂ©servoirs d'eau potable, Ă  l'instar des lacs Detroit et Billy Chinook, et crĂ©er des dĂ©bordements voire des ruptures de barrages[28]. Une remontĂ©e de magma entraĂ®nerait des coulĂ©es de lave pouvant atteindre une dizaine de kilomètres, la projection d'Ă©jectas voire, en cas d'explosion du cĂ´ne principal, l'Ă©mission de nuĂ©es ardentes[28]. C'est pourquoi, malgrĂ© les incertitudes liĂ©es au manque de connaissances dĂ» Ă  l'anciennetĂ© des dernières Ă©ruptions, une carte des risques a Ă©tĂ© dressĂ©e, distinguant deux zones en fonction de leur distance au sommet et en tenant compte du relief. La première, qui s'Ă©tend jusqu'Ă  huit Ă  seize kilomètres du sommet, est potentiellement soumise Ă  des phĂ©nomènes directs dĂ©vastateurs ; la seconde, plus distante, pourrait connaĂ®tre des retombĂ©es indirectes notamment dans les vallĂ©es de la Breitenbush, de la North Santiam, du Shitike Creek, de la Whitewater et de la Metolius[28] - [59]. Si la densitĂ© de population est très faible dans cette zone, les touristes devraient ĂŞtre immĂ©diatement prĂ©venus en cas de danger. Des actions de sensibilisation, incluant des plans d'Ă©vacuation, sont menĂ©es auprès des populations. D'autre part, afin de prĂ©venir toute Ă©ruption, les scientifiques enregistrent les sĂ©ismes, les dĂ©formations et les variations de tempĂ©rature au sol ou encore le changement de nature des gaz, autant de signes d'une Ă©ventuelle remontĂ©e de magma[28]. La prĂ©sence de sources chaudes dans la vallĂ©e de la Breitenbush, juste en dehors de la rĂ©serve intĂ©grale du Mont Jefferson, suggère d'ailleurs sa prĂ©sence Ă  une profondeur relativement faible[25] - [42].

Culture populaire

Vue du mont Jefferson enneigé au loin se détachant au-dessus d'une plaine désertique sous un ciel azur.
Vue du mont Jefferson dominant la plaine au nord-est, au bord de l'U.S. Route 97, près de Shaniko, dans le comté de Wasco.

Une légende indienne raconte que le mont Jefferson est l'une des montagnes qui aurait servi aux Amérindiens de refuge lors du déluge. En raison des inondations répétées, ils avaient creusé un canoë dans le tronc du plus grand cèdre de la région. Lors de la troisième inondation, la plus importante, ils firent monter leur plus valeureux jeune homme et leur plus belle jeune fille, avec de la nourriture pour plusieurs jours, avant que les eaux n'emportent tout dans la vallée. La pluie dura plusieurs jours. Lors de la troisième éclaircie, le couple d'occupants du canoë vit une terre émergée et l'homme pagaya dans sa direction. Lorsque les eaux se retirèrent, le canoë resta perché au sommet de la montagne. Quand la vallée fut totalement asséchée, ils descendirent la montagne et construisirent leur nouvelle maison à son pied. Selon la légende, tous les Indiens sont les descendants de ce couple. Le canoë serait toujours visible au sommet du mont Jefferson et se serait depuis changé en pierre[60].

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

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Liens externes

Notes et références

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